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mercredi 23 février 2011

Avis aux futurs candidats pour l'entrée dans le master

Les dates de la remise des dossiers de candidature et du test seront bientôt rendues officielles… Autant dire, chers postulants apprentis traducteurs, qu'il est grand temps de vous préparer au mieux pour l'évaluation qui vous donnera, espérons-le, accès à notre master (sans doute entre 5 et 6 places pour l'espagnol). Que faire exactement pour vous donner le maximum de chances ? Passer le plus de temps possible dans les colonnes d'un manuel de conjugaison, dans les alinéas d'une grammaire… (il va de soi que de grosses lacunes d'orthographe seraient rédhibitoires). Pour le reste, faites un peu de traduction tous les jours – au moins quelques lignes, pour que cela devienne véritablement une routine [vous pouvez utiliser le dictionnaire… cela ne fera qu'enrichir votre palette lexicale]. De temps en temps, forcez-vous à en faire en temps limité : une heure / 25 lignes. Oui, c'est beaucoup, mais le jour J, ce sera encore plus long. Bien sûr, on ne vous sanctionnera pas si vous n'allez pas jusqu'au bout, mais l'idéal est tout de même de faire la meilleure traduction la plus longue – meilleure et plus longue que celle des autres puisque c'est un concours. Et surtout, ne négligez pas d'écrire en français (pourquoi ne pas participer aux exercices de la promo Claude Bleton ?). J'insiste beaucoup sur ce point car je vous rappelle qu'un tiers de l'examen porte sur un test de stylistique français… et croyez-moi, ça n'est pas simple. Plus d'un candidat a été recalé parce qu'il s'est trop concentré sur la partie espagnole du devoir. Pourquoi cette importance accordée à une telle épreuve ? Pour la simple et bonne raison que votre niveau d'espagnol est essentiel certes, mais que votre niveau de français l'est encore plus… dans la mesure où c'est avec le français que vous allez travailler tandis que l'espagnol sera l'ingrédient de base.
Si vous avez besoin de conseils, je vous répondrai par mail (regardez d'abord dans les pages fixes décrivant la formation [colonne de droite du blog] si vous n'avez pas les réponses aux questions que vous vous posez).
Bonne chance !

mercredi 22 septembre 2010

Version pour le 21 septembre

AMOR : UNA AFECCIÓN HEPÁTICA

Una interesante corresponsal me escribe una carta aguda, breve, inteligente. El nombre completo que suscribe sus veinte líneas ágiles y afirmativas; la cifra de la tarjeta postal que respalda su autenticidad y, sobre todo, ciertos matices caracterís­ticos de una definida personalidad femenina, aunque romántica y sentimental, un poco a lo siglo pasado, me colocan en la obligante y por otra parte agradabilísima circunstancia de referirme a ellas, aunque sea tan brevemente como me lo permite este espacio.
Si fuera indispensable clasificarla, yo diría que ésta es una carta con pretensiones filosóficas. Sin embargo, tiene aspectos mucho más interesantes, mucho más poé­ticos a la moderna -si ello es posible- que denuncian de hecho la sinceridad y la buena fe de su autora. En ningún caso he pretendido creer que doña Isabel -y mi distinguida corresponsal me perdone la reserva de su nombre personalísimo, en gracia de la discreción- escribió esta carta con el único y muy poco original pro­pósito de desconcertarme. Se trata, según entiendo, de una exposición sincera, en forma epistolar, del concepto que le merece a doña Isabel un sentimiento tan peli­groso y tan delicado como es el amor. Simplemente -creo-, doña Isabel ha que­rido saber qué opinión le merecen sus teorías amorosas al hombre de la calle, al ciudadano común y corriente, y resolvió presentárselas a este periodista, acaso por­que está segura de no conocerlo personalmente o por tener una dirección fácil. Es la única explicación que encuentro para esta sorpresiva y extraña deferencia.
He aquí el núcleo de las teorías expuestas por doña Isabel: «En mi concepto -dice la carta, textualmente-, el amor es una enfermedad del hígado, cuyas com­plicaciones pueden llegar a extremos fatales, como el suicidio». Más adelante agre­ga: «Todo enamorado, de cualquier sexo, es un producto de la alimentación defi­ciente o de una dieta cargada de proteínas.» Y finalmente, en una afirmación de­cepcionante, doña Isabel opina: «Lo peor de la enfermedad amorosa es que va siempre estrechamente vinculada a lo teatral, a lo ridículo y aparatoso, aunque sus manifestaciones externas puedan parecer sublimes a quienes padecen sus influencias morbosas».
Mi inteligente corresponsal no habla, sin embargo, de un detalle que resulta indispensable en estos problemas y que seguramente ya estará en el pensamiento de quienes vengan siguiendo esta nota: ¿Cuántos años tiene doña Isabel? Yo diría que tiene diecisiete o cuarenta y cinco. En ningún caso veintidós. Es decir, se trata de una adolescente que ya empezó a temerle al amor, o de una solterona que ya le perdió el miedo desde hace mucho tiempo y tiene suficiente valor para especular sobre él y para tomarse ciertas libertades, sin el menor peligro de caer en su cau­tiverio. Pero en ningún caso puede tratarse de una atractiva dama de veintidós años, en plena madurez espiritual para correr el riesgo con las mejores posibilidades de su parte.
Doña Isabel comprenderá -con esa inteligencia que tan protuberantemente aparece en su carta- que estoy manejando hipótesis; que seguramente estoy equi­vocado, y que acudo a toda mi sinceridad para acompañarla en su dolor en caso de que, realmente, sea una dama soltera de cuarenta y cinco otoños irremediables.
Ya me referiré, en otra ocasión, a los conceptos que me merecen las desapacibles teorías de mi inteligente corresponsal. Después de todo, no sería extraño que tu­viera razón en sus afirmaciones de que el amor es una enfermedad del hígado. En este caso, habría dado una solución científica a ese problema que tanto ha preocu­pado a la humanidad de todos los tiempos. Estar enamorado no sería ya nada grave y su remedio eficaz constituiría un verdadero poema de sencillez. Simplemente, bastaría con tomar una cucharadita de ruibarbo antes del desayuno. ¿No es así, doña Isabel?

Gabriel García Márquez

***

Perrine nous propose sa traduction :

AMOUR : UNE AFFECTION HÉPATIQUE

Une intéressante correspondante m’écrit une lettre pleine d’esprit, brève, intelligente. Le nom entier que souscrit ses vingt lignes agiles et affirmatives ; le chiffre de la carte postale qui confirme son authenticité et, surtout, certaines nuances caractéristiques d’une personnalité féminine définie, bien que romantique et sentimentale, un peu du siècle dernier, me poussent d’une part à l’obligeante et d’autre part extrêmement agréable circonstance d’y faire allusion, même si c’est d’une manière tellement brève comme me le permet cet espace.
S’il était indispensable de la classer, moi je dirais que cette dernière est une lettre aux prétentions philosophiques. Cependant, elle a des aspects beaucoup plus intéressants, beaucoup plus poétiques de façon moderne - si cela est possible - qui dénoncent en effet la sincérité et la bonne foi de son auteur. En aucun cas j’ai prétendu croire que madame Isabelle - et que ma correspondante distinguée me pardonne la réserve de son prénom très personnel, en grâce de la discrétion - écrivit cette lettre dans l’unique et très peu original but de me déconcerter. Il s’agit, comme je l’ai compris, d’un exposé sincère, sous forme épistolaire, du concept de l’amour que madame Isabelle juge comme un sentiment si dangereux et délicat. Simplement - je pense -, madame Isabelle a voulu savoir quelle opinion donnent à ses théories amoureuses l’homme de la rue, le citadin commun et courant, et s’est décidée à les présenter à ce journaliste, peut-être parce qu’elle est sûre de ne pas le connaître personnellement ou parce qu’il a une adresse facile. C’est la seule explication que je trouve pour cette inattendue et étrange déférence.
Et voici le noyau des théories exposées par madame Isabelle : « Selon mon concept - dit la lettre, mot pour mot - l’amour est une maladie du foie, dont les complications peuvent amener à de fatals extrêmes, comme le suicide ». Plus loin elle ajoute : « Toute personne amoureuse, quel que soit le sexe, est un produit de l’alimentation déficiente ou d’un régime chargé de protéines. » Et enfin, dans une affirmation décevante, madame Isabelle donne son avis : « Le pire de la maladie amoureuse c’est qu’elle est toujours étroitement liée au théâtral, au ridicule et tape-à-l’œil, même si ses manifestations extérieures peuvent sembler sublimes à ceux qui subissent ses influences morbides ».
Mon intelligente correspondante ne pas parle pas, cependant, d’un détail qui demeure indispensable dans ces problèmes et qui sera déjà sûrement dans la pensée de ceux qui vont lire cette note : quel âge a madame Isabelle ? Moi je dirais qu’elle a dix-sept ans ou quarante-cinq ans. En aucun cas vingt-deux. C’est-à-dire, il s’agit d’une adolescente qui a déjà commencé à craindre l’amour, ou d’une vieille fille qui a déjà perdu cette peur depuis bien longtemps et qui a suffisamment de courage pour spéculer à son sujet et pour prendre certaines libertés, sans le moindre risque de tomber dans sa captivité. Mais en aucun cas il peut s’agir d’une dame attractive de vingt-deux ans, en pleine maturité spirituelle pour courir le risque avec les meilleures possibilités de son côté.
Madame Isabelle comprendra – avec cette intelligence qui apparaît d’une façon si protubérante dans sa lettre – que je suis en train de manier des hypothèses ; que je me trompe certainement, et que je fais appel à toute ma sincérité pour l’accompagner dans sa douleur au cas où, réellement, elle soit une dame célibataire de quarante-cinq printemps irrémédiables.
Plus tard je ferai référence, en d’autres occasions, aux concepts que ces désagréables théories de mon intelligente correspondante me valent. Après tout, il ne serait pas étonnant qu’elle ait raison lorsqu’elle affirme que l’amour est une maladie du foie. Dans ce cas, elle aurait donné une solution scientifique à ce problème qui a tant préoccupé l’humanité de tous les temps. Être amoureux ne serait plus quelque chose de grave et son remède efficace constituerait un véritable poème de simplicité. Simplement, il suffirait de prendre une petite cuillère de rhubarbe avant le petit-déjeuner. N’est-ce pas, madame Isabelle ?

***

Alexis nous propose sa traduction :

L'AMOUR : UNE AFFECTION HEPATIQUE.

Une correspondante intéressante m'écrit une lettre aigüe, brève, intelligente. Le nom complet qui parafe ses vingt lignes agiles et affirmatives ; le chiffre du code postal qui garantit de son authenticité et, surtout, certains traits caractéristiques d'une personnalité féminine, bien que romantique et sentimentale, semblant porter des marques du siècle passé, me mettent dans l'obligeante et d'ailleurs très agréable circonstance de m'y référer, de manière aussi brève que me le permet cet espace.
S'il était indispensable de la classifier, je dirais qu'il s'agit d'une lettre aux prétentions philosophiques. Cependant, elle présente des aspects bien plus intéressants, bien plus poétiques à la manière moderne -si celle est possible- qui dénoncent de fait la sincérité et la bonne foi de son auteur. D'aucune manière je n'ai prétendu croire que doña Isabel (que ma distinguée correspondante me pardonne d'employer ici son prénom, en faveur de la discrétion) écrit cette lettre avec la seule intention bien peu originale de me déconcerter. Il s'agit, si je ne m'abuse, d'une exposition sincère, sous forme épistolaire, du concept que pense doña Isabel d'un sentiment aussi dangereux et aussi délicat que celui de l'amour. Je crois simplement que doña Isabel a voulu savoir que pensaient l'homme de la rue, le citoyen commun et courant de ses théories amoureuses, et se résolut à les présenter a ce journaliste, peut-être car elle est sûre de ne pas le connaître personnellement ou bien car du fait qu'il ait une adresse facile. C'est la seule explication que j'aie trouvé à cette surprenante et étrange différence.
Voilà le noyau des théories exposées par doña Isabel : « Selon mon concept -dit la lettre, textuellement- l'amour est une maladie du foie dont les complications peuvent conduire à des extrêmes fatals, tels que le suicide. » Un peu plus bas, elle ajoute : « Tout amoureux, quel que soit son sexe, est un produit de l'alimentation déficiente ou d'une diète chargée en protéine. » Et finalement, dans une affirmation décevante, doña Isabel expose : « Le pire de la maladie amoureuse est qu'elle s'accompagne toujours étroitement d'une mise en scène théâtrale, du ridicule et du spectaculaire, bien que ses manifestations externes puissent sembler sublimes pour ceux qui subissent ses influences morbides. »
Mon intelligente correspondante ne parle pas, cependant, d'un détail qui s'avère indispensable dans ces situations et auquel auront certainement pensé ceux qui suivent cette note : Quel âge a doña Isabel ? Moi je dirais qu'elle a dix sept ou quarante cinq ans. En aucun cas vingt deux. C'est-à-dire, il s'agit d'une adolescente qui commence à peine à craindre l'amour, ou d'une veille fille qui en a perdu la peur depuis longtemps déjà et a suffisamment de courage pour spéculer sur lui et pour prendre quelques libertés sans le moindre danger de tomber dans ses griffes. Mais en aucun cas il ne peut s'agir d'une attirante jeune femme de vingt deux ans, en pleine maturité spirituelle pour courir le risque avec les meilleures possibilités qu'elle propose.
Doña Isabel comprendra -avec cette intelligente qui apparaît de manière aussi protubérante dans cette lettre- que je ne fais que des hypothèses ; que je me trompe certainement ; et que je me presserais en toute sincérité pour l'accompagner dans sa douleur au cas où il s'agisse effectivement d'une dame célibataire de quarante cinq automnes irrémédiables.
Je me référerai, de temps à autre, aux concepts que m'évoquent les théories acerbes de mon intelligente correspondante. Après tout, il ne serait pas étrange qu'elle ait raison dans ses affirmation comme quoi l'amour est une maladie du fois. Dans ce cas, elle aurait donné une solution scientifique à ce problème qui a tant préoccupé l'humanité depuis toujours. Etre amoureux ne serait donc rien de grave et son remède efficace constituerait une véritable poème de simplicité. Il suffirait simplement de prendre une petite cuillerée de rhubarbe avec le petit déjeuner. N'est-pas doña Isabel ?

***

Julie nous propose sa traduction :

AMOUR : UNE AFFECTION HÉPATIQUE.

Une charmante correspondante m’écrit une lettre pleine d’esprit, brève, intelligente. Le nom complet qui paraphe ses vingt lignes vives et catégoriques ; le numéro de la carte postale qui garantit son authenticité et surtout, certaines nuances caractéristiques d’une personnalité féminine déterminée, bien que romantique et sentimentale, un peu à l’ancienne, me mettent dans la situation obligée mais d’un autre côté fort agréable d’y faire référence, même si c’est aussi brièvement que me le permet cet espace.
S’il fallait absolument la classer, je dirais que c’est une lettre aux prétentions philosophiques.
Cependant, elle comporte des aspects bien plus intéressants, d’une poésie bien plus moderne -si ceci est possible- qui dénoncent de fait la sincérité et la bonne foi de leur auteur. En aucun cas je n’ai prétendu croire que doña Isabel -que mon illustre correspondante me pardonne la réserve de son prénom ô combien personnel, au nom de la discrétion- ait écrit cette lettre dans le but unique et vraiment banal de me confondre. Il s’agit, d’après ce que je comprends, d’un exposé sincère, sous forme épistolaire, du concept que fait naître chez doña Isabel un sentiment aussi dangereux et aussi délicat que l’amour. Simplement -je pense-, doña Isabel a voulu savoir quelle opinion se faisaient l’homme de la rue, le citoyen commun et ordinaire à propos de ses théories amoureuses. Elle a donc décidé de les présenter à ce journaliste, peut-être parce qu’elle est sûre de ne pas le connaître personnellement ou parce que celui-ci avait une adresse arrangeante. C’est l’unique explication que je trouve à cette étrange et surprenante déférence.
Voici l’essence des théories exposées par doña Isabel : « Dans mon idée -dit la lettre, textuellement-, l’amour est une maladie du foie, dont les complications peuvent conduire à des extrêmes funestes, tels que le suicide ». Elle ajoute plus loin : « Tout amoureux, quel que soit son sexe, est un produit de l’alimentation insuffisante ou d’un régime chargé en protéines. » Puis finalement, dans une affirmation décevante, doña Isabel estime : « Le pire de la maladie amoureuse est qu’elle est toujours étroitement liée au théâtral, au ridicule et au spectaculaire, même si ses manifestations externes peuvent paraître sublimes à ceux qui subissent ses influences morbides ».
Ma charmante correspondante ne parle pas, pourtant, d’un détail qui paraît indispensable au sein de ces questions et qui est déjà forcément venu à l’esprit de ceux qui suivent cette explication : Quel âge a doña Isabel ? Je dirais qu’elle a dix-sept ou quarante-cinq ans. Sûrement pas vingt-deux. C'est-à-dire qu’il s’agit d’une adolescente qui a déjà commencé à craindre l’amour, ou d’une vieille fille qui a déjà étouffé cette peur depuis un bout de temps et qui a assez de courage pour spéculer à propos de lui et s’autoriser certaines libertés, sans le moindre danger de tomber sous son joug. Mais il ne peut nullement s’agir d’une séduisante dame de vingt-deux ans, en pleine maturité spirituelle qui courrait ce risque avec les meilleures opportunités de son côté.
Doña Isabel comprendra -grâce à cette intelligence qui apparaît de façon si proéminente dans sa lettre- que je suis en train de faire des hypothèses ; que je me trompe certainement, et que j’en appelle à toute ma sincérité afin de l’accompagner dans sa douleur dans le cas où, réellement, elle serait une dame seule aux quarante-cinq printemps irrémédiables.
Je ferai référence, une prochaine fois, aux concepts que génèrent en moi les dérangeantes théories de ma charmante correspondante. Après tout, il ne serait pas curieux qu’elle ait raison dans ses assertions que l’amour est une maladie du foie. Dans ce cas, elle aurait donné une réponse scientifique à ce problème qui a tant préoccupé l’humanité en tout temps. Être amoureux ne serait plus du tout grave et son remède efficace serait un véritable poème de simplicité. Il suffirait tout bonnement de prendre une petite cuillerée de rhubarbe avant le petit-déjeuner. N’est-ce pas doña Isabel ?

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Olivier nous propose sa traduction :

AMOUR : UNE MALADIE HÉPATIQUE.

Une correspondante intéressante m'écrit une lettre mordante, intelligente et brève. Le nom complet qui conclut ses vingt lignes agiles et incisives, le code postal qui garantit l'authenticité de la lettre et surtout, ces quelques nuances caractéristiques relevant une singulière personnalité féminine, quelque peu romantique et sentimentale, comme du siècle dernier, m'obligent, sans que cela ne me soit aucunement désagréable, à évoquer cette lettre, aussi brièvement que me le permet l'espace qui suit.
Si je devais la classer, je dirais que c'est une lettre aux prétentions philosophiques. Néanmoins, elle possède des aspects beaucoup plus intéressants, plus poétiquement modernes – si toutefois cela est possible – qui, de fait, dénoncent la sincérité et la bonne foi de son auteur. En aucun cas je n'ai eu la prétention de croire que Dona Isabel – que ma délicate correspondante me pardonne, dans un souci de discrétion, le maquillage de son nom civil – m'ait écrit cette lettre dans le seul but de me déconcerter. Il s'agit, à mon avis, d'un exposé sincère, sous forme épistolaire, d'une image qui procure à Dona Isabel de dangereux et délicats sentiments : l'amour. Dona Isabel a simplement, me semble-t-il, voulu connaître l'opinion que réserve l'homme de la rue, le citoyen lambda à ses théories amoureuses, et a résolu de les présenter à ce journaliste, peut-être parce qu'elle est sûre de ne pas le connaître personnellement ou encore parce qu'il lui est plus facile de communiquer avec lui. C'est la seule explication que j'ai trouvée à cette surprenante et étrange déférence.
J'ai sous la main le noyau dur des théories exposées par Dona Isabel : «À mon avis – dit la lettre, mot pour mot – l'amour est une maladie du foie, dont les complications peuvent entraîner de fatales issues, comme le suicide». Un peu plus loin, elle affirme : «Tout amoureux, de quelque sexe qu'il soit, est le produit d'une sous-alimentation ou d'un régime trop riche en protéines». Enfin, dans une phrase décevante, elle conclut : «Le pire de cette maladie est le lien étroit qu'elle entretient avec le théâtral, le ridicule et l'ostentatoire, même si ses manifestations externes peuvent paraître enchanteresses à quiconque subit ses influences malsaines».
Mon intelligente correspondante n'évoque cependant nullement ce détail qui, dans ce genre de considérations, paraît essentiel et que ceux qui la liront auront en tête : quel âge a Dona Isabel ? Je dirai qu'elle à dix-sept ou quarante-cinq ans. En aucun cas, vingt-deux. C'est-à-dire qu'il ne peut s'agir que d'une adolescente qui commence tout juste à craindre l'amour, ou d'une pauvre célibataire qui n'en est plus effrayée depuis longtemps et qui a suffisamment de courage pour spéculer sur lui et prendre à son égard certaines libertés, sans courir le moindre risque d'en être de nouveau prisonnière. Mais, il ne peut nullement s'agir d'une charmante dame de vingt-deux ans, en pleine maturité spirituelle qui se compromettrait de la sorte vis à vis des meilleurs partis qui se présenteraient à elle.
Grâce à cette intelligence que sa lettre laisse si amplement transparaître, Dona Isabel comprendra que ce ne sont là que des hypothèses, que j'ai sûrement tort, et que, au cas où ce soit vraiment une femme célibataire aux quarante-cinq irrévocables automnes, ma plus profonde sincérité accompagnera sa douleur.
En une autre occasion, je ferai référence à ce que m'inspirent les déplaisantes théories de ma perspicace correspondante. Après tout, il ne serait pas étrange que, dans la vison de l'amour comme une maladie du foie, elle ait raison. En ce cas, elle aurait fourni une solution scientifique à ce problème qui a, de tous temps, tellement inquiété l'humanité. Être amoureux ne serait plus si grave et son remède efficace serait un véritable éloge de la simplicité. Il suffirait tout bonnement de prendre, avant le petit déjeuner, une cuillerée à café de rhubarbe. N'est-ce pas, Dona Isabel?

***

Vanessa nous propose sa traduction :

Une correspondante fort intéressante m'a écrit une lettre fine, brève et intelligente. Le nom complet qui signe ses vingt lignes enlevées et affirmatives, le cachet de la carte postale qui renforce son authenticité et, surtout, certaines nuances caractéristiques d'une personnalité féminine bien définie, bien que romantique et sentimentale, un peu d'un autre siècle, me placent dans l'obligeante et par ailleurs très agréable situation d'aborder ses particularités ici, bien que brièvement, faute d'espace. S'il était nécessaire de la classer, je dirais que cette lettre-là est une lettre aux prétentions philosophiques. Pourtant, certains de ses aspects sont beaucoup plus intéressants, à la fois poétiques et modernes – si cela est possible – et dénoncent de fait la sincérité et la bonne foi de son auteur.
En aucun cas je n'ai prétendu croire que « doña Isabel » – que ma correspondante distinguée me pardonne, en vertu de la discrétion, l'usage d'un succédané – a écrit cette lettre avec l'unique et bien peu original dessein de me déconcerter. Selon moi il s'agit d'une exposition sincère, sur le mode épistolaire, de la conception que se fait doña Isabel d'un sentiment aussi dangereux et aussi délicat que celui de l'amour. Simplement, - je crois - doña Isabel a voulu savoir comment le quidam, le citoyen commun et courant, appréhende ces théories amoureuses. Et elle s'est résolue à les présenter à un journaliste, peut-être parce qu'elle est sûre de ne pas me connaître personnellement, ou par facilité. C'est la seule explication que je trouve à cette surprenante et étrange considération.
Voici le noyau des théories exposées par doña Isabel : « Selon mon concept, – dit la lettre, textuellement -, l'amour est une maladie du foie, dont les complications peuvent atteindre des extrêmes funestes, comme le suicide. » Plus loin elle ajoute : « Tout amoureux, peu importe le sexe, est un produit de l'alimentation déficiente ou d'un régime chargé en protéines. » Et finalement, dans une allégation décevante, doña Isabel prétend : « Le pire de la maladie amoureuse est qu'elle est toujours étroitement liée au théâtral, au ridicule et à l'ostentatoire, bien que ses manifestations externes puissent paraître sublimes pour qui souffre de ses morbides influences. »
Mon intelligente correspondante ne parle pas, en revanche, d'un détail qui est pourtant indispensable dans ce genre de problème, et qui était déjà sûrement venu à l'esprit de ceux qui lisent cette note : Quel âge a doña Isabel ? Moi, je dirais qu'elle a soit dix-sept ans, soit quarante-cinq ans. En aucun cas vingt-deux. Je veux dire qu'il s'agit soit d'une adolescente qui a déjà commencé à craindre l'amour, soit d'une célibataire endurcie qui a abandonné cette peur depuis bien longtemps, et qui a suffisamment de courage pour spéculer sur lui et pour prendre certaines libertés, sans le moindre danger de tomber dans ses filets. Mais en aucun cas il ne peut s'agir d'une attirante demoiselle de vingt-deux ans, en pleine maturité spirituelle, qui ne se risquerait pas à gâcher ses atouts.
Doña Isabel comprendra - avec toute l'intelligence qui gonfle sa lettre – que je ne suis qu'en train de formuler des hypothèses, que je suis sûrement dans l'erreur, et que je fais appel à toute ma sincérité pour l'accompagner dans sa douleur dans le cas où, réellement, ce serait une dame célibataire de quarante-cinq irrémédiables printemps.
Je ferais référence, en d'autres occasions, aux concepts que m'inspirent les désagréables théories de mon intelligente correspondante. Après tout, il ne serait pas étonnant qu'elle ait raison dans ses affirmations sur le fait que l'amour est une maladie du foie. Dans ce cas, elle aurait donné une solution scientifique à ce problème qui a tant préoccupé l'humanité de tout temps. Être amoureux ne serait alors rien de grave et son remède efficace serait insolent de facilité.
Simplement, il suffirait de prendre une cuillère de rhubarbe avant le petit déjeuner. Est-ce cela, doña Isabel ?

lundi 13 septembre 2010

Le test du 13 septembre : la traduction littéraire

Pero el desierto nos olvida, se dijo esa mañana el gringo viejo. Arroyo pensó al mismo tiempo, mirando al cielo, que todo tiene un hogar, pero él y las nubes no. En cambio, Harriet Winslow despertó pronunciando tomorrow, la palabra mañana, acusándola de haberle prolongado el sueño para despertarla en seguida con una incómoda sensación de deber pospuesto. La pregunta del viejo (¿se había visto en los espejos del salón de baile?) seguía retornando, y Harriet se dijo a sí misma ¿por qué no?, aunque los espejos empe­zaban a contarle una historia que no le gustaba. Acaso el viejo quiso preguntarle anoche si en estos espejos de la hacienda la mujer vio otra cosa, o lo mismo de siempre.
-Tu alma no es distinta de tus sueños. Ambos son ins­tantáneos.
-Tu alma no es del instante. No es un sueño, es eterna.
Por eso esta mañana de la escaramuza que ella descono­cía, caminó con paso firme al pueblo aledaño a la hacien­da, fresca y eficaz en su blusa y corbata, su amplia falda de lana plisada y sus botines altos, amarrándose la cabellera castaña en un chongo, murmurando lo primero es lo pri­mero, olvidando que al despertar se sintió indecisa entre lo que pudo decir y no dijo en su encuentro con el general y el viejo, recobrando las lagunas espectrales de su discur­so y de su acción vigilante, que la habían perseguido la noche entera. La actividad diurna era más importante por ello mismo; suponía implicar primero y destruir después los acosos nocturnos del instante. Pero volvería a dormir, volvería a soñar: la ruptura de los sueños en la máquina minutera que todos los días destruía el verdadero tiempo interno en la molienda de la actividad, sólo le daba un relieve ma­yor, un valor más acentuado, al mundo del instante eterno, que regresaría de noche, mientras ella dormía y soñaba sola.
Al caer el crepúsculo, regresó el destacamento. Arroyo vio a los hombres que se habían quedado limpiando las rui­nas de la hacienda, a las mujeres preparando grandes baldes de jalbegue y a los niños sentados alrededor de miss Winslow en el salón de baile dispensado de la destrucción. Los niños evitaban mirarse en los espejos. La miss había hablado con firmeza en contra de la vanidad y este salón era una tentación para probar nuestra humildad cristiana, un salón lleno del pecado de la presunción.
-¿Se vieron en los espejos al entrar al salón de baile?
Había aprendido un español correcto en su escuela normal en Washington y podía hablar con firmeza, incluso co­rrección, cuando no estaba asustada como la noche anterior: La Presunción, La Vanidad, El Diablo, El Pecado y los niños pensaron que la lección de la maestrita gringa no era muy distinta de los sermones del párroco aquí en la hacienda, sólo que en la capilla había cosas más bonitas y divertidas para mirar mientras el cura hablaba. Miss Harriet Winslow los interrogó y los encontró inteligentes y abiertos. Pero, ¿la señorita había visitado ya la linda capillita?
-¿Vio usted algo distinto de lo que veía en Washington, o siempre la misma imagen?
La mirada de Harriet Winslow encontró la de Tomás Arroyo cuando el general entró marchando al salón de baile con un fuete en la mano. Ella vio la furia contenida del ge­neral y se regocijó con ella. ¿Quién le había dado permiso a la señorita para reconstruir la hacienda? ¿Por qué estaba distrayendo elementos militares?
-Para que la gente tenga un techo sobre sus cabezas -dijo simplemente miss Winslow-. No todos pueden dormir en un pullman diseñado para los Vanderbilt.
El general la miró con los ojillos más angostos que nunca.
-Yo quiero que este lugar sea una ruina. Yo quiero que la casa de los Miranda se quede ruina.
-Está usted loco, señor -dijo Harriet con toda la se­renidad posible.
Él taconeó duro su paso hasta ella pero se detuvo antes de tocarla.
-Arroyo. Mi nombre es el general Arroyo.
Esperó pero ella no respondió; él gritó:
-¿Ahora entiende? Nadie toca este lugar. Se queda como está.
-Está usted loco, señor.
Ahora había un insulto en la voz de Harriet. El la tomó del brazo con violencia y ella sofocó un gemido.
-¿Por qué no me llama general, general Arroyo?
-¡Suélteme!
-Conteste, por favor.
-Porque usted no es general. Nadie lo nombró. Estoy segura de que se nombró solito.
-Venga conmigo.
La sacó a fuerzas a la hora tardía. El viejo estaba bebien­do una copa de tequila en el carro del general cuando oyó la conmoción y salió a la plataforma. Los vio claramente diseñados, de cara al sol poniente, ella alta y esbelta, él bajo para ser hombre pero musculoso, compensando en fuerza viril lo que la gringa le quitaba en altura o maneras o como se llamara eso que él temía y deseaba ahora de parte de ella, pensó el viejo al verlos y oírlos allí el mismo día de la hazaña en que el viejo no quería sentarse a escribir para com­pensar el desgaste físico y por eso se emborrachaba y rogaba que este día terminara pronto y llegara el día siguiente que quizás sería ya el de su muerte. Pero él sabía que el premio, como siempre, no era para los valientes, sino para los jóve­nes: morir o escribir, amar o morir. Cerró los ojos con mie­do: estaba mirando de lejos a un hijo y una hija, él opaco, ella transparente, pero ambos nacidos del semen de la ima­ginación que se llama poesía y amor. Tuvo miedo porque no quería más afectos en su vida.
-Mira -le dijo Arroyo a la señorita Winslow, igual que le dijo esa mañana al gringo viejo-, mira la tierra -y ella vio un mundo seco, feo, pero hermosamente dramático, fuerte, despojado de generosidad, ajeno a los frutos fáciles: ella vio una tierra donde los frutos escasos tenían que nacer del vientre muerto, como un niño que seguía viviendo y pugnaba por nacer en la entraña muerta de su madre.
Harriet y el viejo pensaron ahora en otras tierras más feraces, ríos ricos y eternamente lánguidos, el resplandor de trigales trémulos sobre tierras llanas como un mantel y valles de suaves ondulaciones junto a montañas azules y humeantes cargadas de bosque. Los ríos: pensaron sobre todo en los ríos del norte, una letanía que rodaba de sus lenguas como una corriente de deleites perdidos en el atardecer mexicano seco y sediento. Hudson, dijo el viejo; Ohio, Mississippi, le contestó desde lejos ella; Mississippi, Potomac, Delaware, concluyó el gringo viejo: las buenas aguas verdes.
¿Qué le dijo el gringo a miss Harriet anoche? Llegó como institutriz a una hacienda que ya no existe, que nunca vio, a enseñarles el inglés a niñitos a los que no conoció, ni supo cómo fueron, o si existieron siquiera.
-Se aburrían -dijo Arroyo con palabras pesadas y secas en esta tierra sin ríos.
Se aburrían: los señoritos de la hacienda sólo venían aquí de vez en cuando, de vacaciones. El capataz les administraba las cosas. Ya no eran los tiempos del encomendero siempre presente, al pie de la vaca y contando los quintales. Cuando venían, se aburrían y bebían coñac. También toreaban a las vaquillas. También salían galopando por los campos de la­branza humilde para espantar a los peones doblados sobre los humildes cultivos chihuahuenses, de lechuguilla, y el trigo débil, los frijoles, y los más canijos les pegaban con los machetes planos en las espaldas a los hombres y se llevaban a las mujeres y luego se las cogían en los establos de la hacienda, mientras las madres de los jóvenes caballeros fin­gían no oír los gritos de nuestras madres y los padres de los jóvenes caballeros bebían coñac en la biblioteca y decían son jóvenes, es la edad de la parranda, más vale ahora que después. Ya sentarán cabeza. Nosotros hicimos lo mismo.

Carlos Fuentes, Gringo viejo

Le test du 13 septembre : la traduction journalistique

AMOR : UNA AFECCIÓN HEPÁTICA

Una interesante corresponsal me escribe una carta aguda, breve, inteligente. El nombre completo que suscribe sus veinte líneas ágiles y afirmativas; la cifra de la tarjeta postal que respalda su autenticidad y, sobre todo, ciertos matices caracterís­ticos de una definida personalidad femenina, aunque romántica y sentimental, un poco a lo siglo pasado, me colocan en la obligante y por otra parte agradabilísima circunstancia de referirme a ellas, aunque sea tan brevemente como me lo permite este espacio.
Si fuera indispensable clasificarla, yo diría que ésta es una carta con pretensiones filosóficas. Sin embargo, tiene aspectos mucho más interesantes, mucho más poé­ticos a la moderna -si ello es posible- que denuncian de hecho la sinceridad y la buena fe de su autora. En ningún caso he pretendido creer que doña Isabel -y mi distinguida corresponsal me perdone la reserva de su nombre personalísimo, en gracia de la discreción- escribió esta carta con el único y muy poco original pro­pósito de desconcertarme. Se trata, según entiendo, de una exposición sincera, en forma epistolar, del concepto que le merece a doña Isabel un sentimiento tan peli­groso y tan delicado como es el amor. Simplemente -creo-, doña Isabel ha que­rido saber qué opinión le merecen sus teorías amorosas al hombre de la calle, al ciudadano común y corriente, y resolvió presentárselas a este periodista, acaso por­que está segura de no conocerlo personalmente o por tener una dirección fácil. Es la única explicación que encuentro para esta sorpresiva y extraña deferencia.
He aquí el núcleo de las teorías expuestas por doña Isabel: «En mi concepto -dice la carta, textualmente-, el amor es una enfermedad del hígado, cuyas com­plicaciones pueden llegar a extremos fatales, como el suicidio». Más adelante agre­ga: «Todo enamorado, de cualquier sexo, es un producto de la alimentación defi­ciente o de una dieta cargada de proteínas.» Y finalmente, en una afirmación de­cepcionante, doña Isabel opina: «Lo peor de la enfermedad amorosa es que va siempre estrechamente vinculada a lo teatral, a lo ridículo y aparatoso, aunque sus manifestaciones externas puedan parecer sublimes a quienes padecen sus influencias morbosas».
Mi inteligente corresponsal no habla, sin embargo, de un detalle que resulta indispensable en estos problemas y que seguramente ya estará en el pensamiento de quienes vengan siguiendo esta nota: ¿Cuántos años tiene doña Isabel? Yo diría que tiene diecisiete o cuarenta y cinco. En ningún caso veintidós. Es decir, se trata de una adolescente que ya empezó a temerle al amor, o de una solterona que ya le perdió el miedo desde hace mucho tiempo y tiene suficiente valor para especular sobre él y para tomarse ciertas libertades, sin el menor peligro de caer en su cau­tiverio. Pero en ningún caso puede tratarse de una atractiva dama de veintidós años, en plena madurez espiritual para correr el riesgo con las mejores posibilidades de su parte.
Doña Isabel comprenderá -con esa inteligencia que tan protuberantemente aparece en su carta- que estoy manejando hipótesis; que seguramente estoy equi­vocado, y que acudo a toda mi sinceridad para acompañarla en su dolor en caso de que, realmente, sea una dama soltera de cuarenta y cinco otoños irremediables.
Ya me referiré, en otra ocasión, a los conceptos que me merecen las desapacibles teorías de mi inteligente corresponsal. Después de todo, no sería extraño que tu­viera razón en sus afirmaciones de que el amor es una enfermedad del hígado. En este caso, habría dado una solución científica a ese problema que tanto ha preocu­pado a la humanidad de todos los tiempos. Estar enamorado no sería ya nada grave y su remedio eficaz constituiría un verdadero poema de sencillez. Simplemente, bastaría con tomar una cucharadita de ruibarbo antes del desayuno. ¿No es así, doña Isabel?

Gabriel García Márquez

lundi 21 juin 2010

Le sujet de traduction journalistique… pour nos 18 candidats de la première session

Diario de un viaje al horror

HENNING MANKELL, El País, 6/06/2010

Henning Mankell era uno de los viajeros de la flotilla que intentó romper el bloqueo de Gaza y fue interceptada a tiros en aguas internacionales, el 31 de mayo, por la Marina israelí. Ha escrito un diario de ese viaje en el que narra cómo una expedición organizada sin voluntad de enfrentamiento derivó en un baño de sangre y en múltiples humillaciones
Henning Mankell (Estocolmo, 3 de enero de 1948), escritor de novela negra, autor teatral y ensayista, es uno de los grandes nombres de la narrativa nórdica actual. Su saga sobre el inspector Kurt Wallander, compuesta por once títulos, y editada en España por Tusquets, ha sido uno de los mayores éxitos internacionales del género en los últimos tiempos. Con El hombre inquieto, publicada en 2009, Mankell dice adiós a Wallander, al menos de momento. Casado con una hija del cineasta sueco Ingmar Bergman, Mankell divide su tiempo entre Suecia y Mozambique, donde dirige el Teatro Nacional. Los graves problemas del continente africano son una de sus grandes preocupaciones. Novelas como El chino y El ojo del leopardo, su última obra, se desarrollan en África. La implicación activa en las causas humanitarias y la preocupación por la justicia social son señas de identidad de la personalidad de Mankell.

NIZA. Martes 25 de mayo.
A las cinco de la mañana me encuentro en la calle, esperando al taxi que me ha de llevar al aeropuerto de Niza. Por primera vez en muchos meses, E. y yo gozamos de tiempo libre que compartir. En un principio habíamos pensado que se prolongaría dos semanas, pero finalmente no serán más que cinco días, ya que la operación Ship to Gaza está por fin preparada, al parecer, y debo sumarme a los demás en Chipre.
El objetivo de todo viaje puede interpretarse ya en su punto de partida, me digo mientras espero al taxi. Tal y como acordamos, reduje mi equipaje a una mochila de no más de diez kilos. La operación Ship to Gaza tiene un objetivo claro y bien definido: romper el bloqueo al que Israel tiene sometida la franja de Gaza. Desde la guerra de hace poco más de un año, la vida de los palestinos que habitan la zona se ha convertido en un infierno cada vez más insoportable. Son muchas y grandes las necesidades que habría que cubrir para que la vida allí resultara medianamente decente.
Pero el objetivo del viaje es, naturalmente, mucho más concreto. Las palabras se demuestran con la acción, pienso. Resulta fácil decir que se apoya, se defiende o se combate esto o aquello. Sin embargo, es en la acción donde se materializan como un hecho probado ese tipo de declaraciones. Es preciso que los palestinos a quienes los israelíes obligan a vivir en aquel infierno sepan que no están solos, que no los hemos olvidado. Hay que recordarle al mundo que existen. Y además, también podemos cargar varias embarcaciones con lo que más necesitan: medicinas, plantas desalinizadoras para que puedan obtener agua potable, cemento...
Por fin llega el taxi, acordamos el precio -¡qué caro!- y, por las calles vacías del amanecer, salimos rumbo al aeropuerto. La primera anotación del viaje -ahora caigo en la cuenta- la hago allí mismo, en el taxi. No recuerdo las palabras con exactitud, pero de repente me desconcierta la sensación de que no he tomado conciencia plena de que se trata de un proyecto que los israelíes odian hasta tal extremo que seguramente recurrirán a la violencia para obstaculizar el avance de la flotilla.
Aunque antes de llegar al aeropuerto ya se me ha olvidado. Se trata de una empresa totalmente definida también en lo que se refiere a ese punto: nosotros actuaremos sin violencia, no vamos armados, no existe la menor voluntad de enfrentamiento físico. Si llegan a detenernos, todo se desarrollará de modo que la vida de los participantes no corra peligro.
NICOSIA. Miércoles 26 de mayo.
Hace más calor que en Niza. Aquellos que han de subir a bordo en la costa chipriota se reúnen en el Centrum Hotel de Nicosia. Es como en una novela de Graham Greene. Gente dispar que se reúne en un lugar olvidado de Dios para emprender un viaje común. Vamos a quebrantar un bloqueo ilegal. Son palabras que se repiten una y otra vez en varios idiomas. Pero de pronto nos invade la incertidumbre. Los barcos se retrasan, han surgido varios problemas, aún no tenemos las coordenadas definitivas de dónde se producirá el encuentro de las seis embarcaciones. Lo único que está claro es que será en alta mar. Chipre no quiere que nuestras naves atraquen en sus muelles. Seguramente, a consecuencia de la fuerte presión de Israel. De vez en cuando advierto la tensión que domina las relaciones entre los diversos grupos al frente de este proyecto tan complicado. El comedor donde desayunamos se ha convertido en una sala de reuniones secretas. Nos van pidiendo que entremos para firmar diversos documentos y para que dejemos constancia de quiénes son nuestros familiares más cercanos, en caso de que suceda lo peor. Todos firman sin pensárselo. Luego nos dicen que esperemos. Que estemos alerta. Son las palabras más usadas esos días: "esperar, estar alerta".
NICOSIA. Jueves 27 de mayo.
Esperar. Estar alerta. Calor asfixiante.
NICOSIA. Viernes 28 de mayo.
Empiezo a preguntarme si no tendré que abandonar la isla sin haber subido a bordo. Al parecer, no hay plazas suficientes. Al parecer, hay listas de espera para participar en este proyecto solidario. Pero K., el amable parlamentario sueco, y la doctora sueca S., que son mis compañeros de viaje, me ayudan a mantener el ánimo. Los viajes en barco siempre llevan aparejados muchos contratiempos, me digo. Así que continuamos con nuestra tarea. Esperar. Estar alerta.
NICOSIA. Sábado 29 de mayo.
De repente, todo se precipita. Ahora, a lo largo del día, aunque sólo quizá, por supuesto, zarparemos en un buque rápido que nos llevará hasta ese punto en alta mar donde hemos de reunirnos con la flotilla de otros cinco barcos que surcarán las aguas rumbo a la franja de Gaza. Seguimos esperando. Pero, hacia las 17.00, las autoridades portuarias nos dan por fin permiso para subir a bordo del buque llamado Challenge, que, a 15 nudos de velocidad, nos trasladará al lugar donde subiremos al carguero Sofia, ya a la espera en el punto de encuentro. A bordo del Challenge hay muchas personas que esperan y están alerta. Creo que se quedan un tanto decepcionadas al ver que sólo llegamos nosotros tres. Esperaban a varios irlandeses que, no obstante, abandonaron antes de embarcar y volvieron a casa. Subimos a bordo, saludamos a todo el mundo y aprendemos enseguida cuáles son las reglas. El espacio es mínimo y hay zapatos en bolsas de plástico por todas partes, pero reinan la tranquilidad y el buen entendimiento. Ahora, de repente, parecen haberse despejado todas las incógnitas. A las 17.00, los dos potentes motores diésel empiezan a zumbar. Por fin estamos en marcha.
EN EL MAR. 23.00 horas.
Estoy sentado en una cubierta de popa. El viento no sopla con fuerza, pero sí lo suficiente como para que ya se hayan mareado muchos de los activistas. Envuelto en varias mantas, contemplo la luna que ilumina un sendero sobre el mar, resisto la embestida de las olas y pienso que las acciones solidarias pueden adoptar cualquier forma. El zumbido de los motores dificulta la conversación. La mayoría intenta dormir o, al menos, descansar. Y me digo que, en esos momentos, se puede decir que está resultando un viaje apacible. Pero sólo en apariencia.

[Vous pouvez lire la suite sur internet.]


Domingo 30 de mayo. 1.00 horas.
Brillan destellos de luz desde varios puntos. El capitán, cuyo nombre no consigo aprender, ha aminorado la marcha. A lo lejos titilan las luces de las linternas de dos de los buques de la flotilla. Ahora permaneceremos anclados hasta que amanezca y la gente pueda trasladarse a las otras embarcaciones. Pero yo sigo sin encontrar un lugar donde acostarme, así que me quedo dormitando en la silla empapada. La solidaridad ve la luz en la humedad y la espera, pero así hacemos que otros tengan un techo bajo el que cobijarse.
» EN EL MAR. 8.00 horas.
El mar se ha calmado. Nos dirigimos hacia la nave de mayor envergadura
[Mavi Marmara]. Es un buque de pasajeros, "la nave reina" de la flotilla. Lleva a bordo a cientos de personas. Han estado discutiendo la posibilidad bastante probable de que los israelíes centren su intervención justo en esa nave.
¿Qué intervención? Obviamente, es algo a lo que hemos estado dando vueltas desde los inicios del proyecto. Nada podemos saber con certeza. ¿Hundirá la Marina israelí las embarcaciones o intentará obligarlas a retirarse con otro tipo de violencia? ¿Existirá la posibilidad de que Israel opte por la solución razonable de dejar pasar las naves y palíe así parcialmente la vergonzosa fama que se ha ganado en todo el mundo? Nadie lo sabe. A nuestro juicio, lo más probable es que, una vez en la frontera de sus aguas territoriales, nos exijan que nos retiremos amenazándonos desde los altavoces de los buques de guerra. Si no nos detenemos, nos destrozarán las hélices o la quilla y nos remolcarán hasta un lugar donde podamos repararlas.
» EN EL MAR. 13.00 horas.
Los tres subimos por una escala a bordo del Sofia. Es un viejo buque renqueante, muy oxidado y con una tripulación afable. Calculo que somos unos veinticinco en total. La carga se compone, entre otras cosas, de cemento, armazones de hierro y casas de madera prefabricadas. Me asignan un camarote que comparto con el parlamentario al que, tras los largos días de espera en Nicosia, empiezo a considerar como a un viejo amigo. Descubrimos que no hay luz eléctrica. Ya leeremos en otro momento.
» EN EL MAR. 16.00 horas.
Reunida la flotilla. Las proas de las naves ponen rumbo a Gaza.
» EN EL MAR. 18.00 horas.
Nos reunimos en un comedor improvisado entre las bodegas y la cubierta superior de la embarcación. El griego canoso que se encarga de la seguridad y la organización a bordo, a excepción de las tareas de navegación, nos habla en voz baja y nos inspira enseguida una gran confianza. "Esperar" y "estar alerta" son palabras que han dejado de existir. Nos estamos acercando. La cuestión es a qué. Nadie sabe qué se les ocurrirá a los israelíes. Sólo sabemos que han hecho declaraciones hostiles y que han asegurado que ahuyentarán a la flotilla con todos los medios a su alcance. Pero ¿qué significa eso? ¿Usarán torpedos? ¿Maromas? ¿Enviarán a bordo soldados desde sus helicópteros? Imposible adivinarlo. Pero a su violencia responderemos con la nuestra. Sólo en defensa propia. En cambio, sí que podemos dificultarles el ataque. Tenderemos un alambre de púas alrededor de toda la falca del barco. Además, todos deben entrenarse en el uso de los chalecos salvavidas, pondremos vigilantes y decidiremos dónde reunirnos si los soldados abordan el barco. El último bastión es el puente de mando.
Una vez que todo está acordado, empezamos a comer. Al cocinero egipcio, un hombre corpulento y robusto, le duele una pierna, pero cocina muy bien.
» EN EL MAR. Lunes 31 de mayo. 0.00 horas.
Me corresponde participar en el turno de guardia entre la medianoche y las tres de la madrugada. Aún brilla la luna llena, aunque a veces queda oculta tras alguna que otra nube. El mar está en calma. Destellos de linternas. Las tres horas pasan rápido, pero cuando me relevan compruebo que estoy cansado. Aún estamos lejos de lo que puede llamarse la frontera de las aguas territoriales que los israelíes se consideran con derecho a defender como suyas. Supongo que tendré ocasión de dormir unas horas.
Me tomo un té, converso un rato con un marinero griego cuyo inglés es pésimo, pero el hombre insiste en que le cuente de qué tratan mis novelas. Son cerca de las cuatro cuando por fin puedo retirarme a dormir.
» EN EL MAR. 4.30 horas.
Acabo de conciliar el sueño, cuando me despiertan. Ya en cubierta, compruebo que el gran buque de pasajeros está iluminado por potentes focos. De repente, se oyen unos disparos. Y comprendo que Israel se ha decantado por la vía del enfrentamiento brutal. En aguas internacionales.
Transcurrida una hora exactamente, los botes de goma se acercan veloces llenos de soldados enmascarados que inician el abordaje de inmediato. Nos reunimos en el puente de mando. Los soldados se muestran impacientes y quieren que bajemos a cubierta. Alguien se demora y lo atacan con una descarga eléctrica en el brazo. El hombre cae al suelo. Otro hombre que tampoco se movía con celeridad suficiente recibe el impacto de una bala de goma. Y todo esto sucede allí mismo, a mi lado. Es absolutamente real. Personas totalmente inocentes tratadas como animales y castigadas por su lentitud.
Nos agrupan en cubierta. Y allí permaneceremos durante once horas, hasta que el barco atraca en Israel. Los soldados nos filman de vez en cuando, aunque no tienen ningún derecho a ello. Al verme tomando unas notas, uno de los soldados se me acerca enseguida y me pregunta qué escribo. Es la única ocasión en que pierdo los estribos. Le contesto que no es de su incumbencia. Sólo le veo los ojos y no sé lo que está pensando, pero al final da media vuelta y se marcha.
Once horas inmovilizados, amontonados en medio de aquel calor, puede ser un método de tortura. Para ir a orinar, hay que pedir permiso. Galletas, biscotes y manzanas es cuanto nos dan para comer. Tomamos una decisión conjunta: no pedir que nos permitan cocinar. Nos filmarían y lo presentarían como un acto de generosidad por parte de los soldados. Así que nos conformamos con las galletas y los biscotes. Es una humillación sin igual. (Entre tanto, los soldados han sacado los colchones de los camarotes y ahora duermen al fondo de la cubierta de popa).
Durante esas once horas tengo tiempo de concretar lo sucedido. Nos han atacado mientras nos hallábamos en aguas internacionales, lo que implica que los israelíes han actuado como piratas, no mucho mejor que los que operan en las costas de Somalia. Por otro lado, en el momento en que obligaron a nuestra nave a poner rumbo a Israel, nos estaban secuestrando. Su intervención es completamente ilegal.
Entre tanto, nosotros intentamos hablar, dilucidar qué sucederá, y nos preguntamos cómo es posible que los israelíes hayan optado por una solución que los aboca a un callejón sin salida. Los soldados nos observan. Algunos fingen que no saben inglés, pero todos lo hablan y lo entienden. Dos de ellos son muchachas. Parecen preocupadas. Quizá después, cuando hayan terminado el servicio militar, decidan huir a Goa a destrozarse la vida drogándose. Sucede constantemente.
» 18.00 horas.
Un muelle en algún lugar de Israel. No sé dónde. Nos obligan a bajar a tierra y a iniciar una suerte de carrera entre dos filas de soldados, mientras que la televisión militar filma todo el suceso. De pronto se me ocurre que eso, precisamente eso, es algo que nunca les perdonaré. En ese instante sólo pienso en bestias y cerdos.
Nos dispersan, no nos permiten que hablemos unos con otros. De pronto aparece a mi lado un hombre del Ministerio de Asuntos Exteriores de Israel. Comprendo que ha venido para impedir que me dispensen un trato demasiado brusco. Después de todo, soy un escritor bastante conocido en Israel. Mis obras están traducidas al hebreo. El hombre me pregunta si necesito algo. "La libertad, la mía y la de los demás", respondo. El hombre no me contesta y le pido que se marche, pero él da un paso atrás y se queda allí, cerca de mí.
Como es obvio, no hago ninguna confesión. Me comunican que seré deportado. El hombre que me lo anuncia me dice enseguida que le gustan mis novelas. En ese momento pienso en la posibilidad de procurar que ninguno de mis libros vuelva a traducirse al hebreo. Es una idea que no he terminado de madurar.
El ambiente que reina en aquella "sala de recepción de refugiados" es invariablemente caótico y crispado. A cada minuto golpean a uno, amarran a otro, esposan a un tercero. Me repito que, cuando lo cuente, nadie me creerá, pero hay muchos ojos que lo registran todo. Y muchos serán los que deban admitir que es verdad cuanto digo. Los testigos oculares somos multitud.
Un único ejemplo debería bastar. Justo a mi lado, un hombre se niega a dejar sus huellas dactilares. Acepta que lo fotografíen, pero ¿las huellas? No ha cometido ningún delito. Opone resistencia. Y lo golpean hasta que cae al suelo. Luego se lo llevan de allí. Quién sabe adónde. ¿Cómo calificar semejante acción? ¿Repugnante? ¿Inhumana? Elijan libremente.
» 23.00 horas.
Al parlamentario, a la doctora y a mí nos conducen a una prisión provisional. Allí nos separan. Nos arrojan unos bocadillos resecos como un trapo. La noche se hace larga. Uso de almohada las zapatillas de deporte.
» Martes 1 de junio. Por la tarde.
Al parlamentario y a mí nos conducen de improviso a un avión de Lufthansa. Van a deportarnos. Nos negamos a subir sin saber qué será de S. Salimos del calabozo en cuanto nos aseguran que ella también vendrá con nosotros.
Ya a bordo del avión, una de las azafatas me trae un par de calcetines: uno de los soldados que atacaron el barco donde me encontraba me los había robado.
Así muere parte del mito del soldado israelí, valeroso e infalible. Ahora, además, puede añadirse que son simples ladrones. No fui yo el único al que le robaron el dinero, las tarjetas de crédito, la ropa, el reproductor de música, el ordenador... Otro tanto les sucedió a muchos de los que iban a bordo del mismo barco que, un día, a hora muy temprana, sufrió el ataque de soldados israelíes enmascarados o, lo que es lo mismo, de unos piratas disfrazados.
Bien entrada la noche, ya estamos de regreso en Suecia. Hablo con los periodistas. Más tarde me siento un rato en la oscuridad, en el jardín de la casa donde vivo. E. se muestra taciturna.
Al día siguiente, el 2 de junio, oigo el canto del mirlo. Un canto por los que han muerto.
Ahora queda todo lo que debemos hacer para no despistarnos del objetivo: conseguir que se levante el brutal bloqueo de Gaza. Lo conseguiremos.
Detrás de ese objetivo aguardan otros. La desarticulación de un sistema de apartheid lleva tiempo. Aunque no una eternidad.

vendredi 18 juin 2010

Le sujet de traduction littéraire… pour nos 18 candidats de la première session

Il était difficile…, je vous l'accorde, mais, sans mauvais jeu de mots étant donné le sujet du passage, nous verrons ceux qui n'ont pas sombré – trop profond. Il ne s'agit pas de faire une traduction idéale, non, il s'agit de montrer qu'on peut se débrouiller même quand la difficulté est grande… avec de bons réflexes, la tête sur les épaules et du sang-froid.
(Amélie, je poste le sujet de traduction journalistique – choisi par Marta – dès que je le reçois).

Quelennec se apoya en el cabulero y pone toda su atención en la masa gris que la proa de la Incertain hiende. Nada. Ni una silueta, ni un ruido salvo el de la roda que bajo sus pies corta suavemente el agua. La bruma clarea un poco a cuatro cuartas por la amura de babor. También la brisa refresca, y la lona de los foques gualdrapea cada vez menos. Amurada a estribor, la Incertain lleva izados el foque, el petifoque y la enorme cangreja; y en la gavia del único palo el velacho se encuentra aferrado pero listo para soltarlo con rapidez, por si hay que largarse cagando leches. Quelennec se hurga la nariz y levanta la vista a la cofa, oscilante sesenta pies sobre su cabeza y apenas visible entre la bruma. No se atreve a gritarle al otro vigía que está arriba, con toda aquella niebla alrededor que cualquiera sabe lo que esconde; así que manda por los obenques al guardiamarina Galopín, que tiene catorce años y trepa como un simio. Un momento después Galopin se desliza de nuevo abajo por el estay de la trinqueta, para llegar antes, y comunica que desde arriba se ve menos que por el culo de un muerto. Eso dice: el culo de un muerto. Le cul de un palmé. Incluso para la Marina francesa post-revolucionaria, imperial desde hace media hora, la expresión es demasiado libre. En otro momento, Quelennec habría reconvenido con dureza al joven Galopin, quesquesesá, monanfant de la patrí, demasiado suelto de una lengua que tarde o temprano le traerá problemas si vive lo suficiente para tenerlos; pero este amanecer otras cosas le ocupan la cabeza. Por algún lugar entre la Incertain y tierra navega una escuadra combinada francoespañola de treinta y tres navios de línea, cinco fragatas y dos bergantines, esperando que la balandra regrese con su informe, y lo cierto es que lo del culo del muerto no es mala comparación. La vieja idea vuelve a preocuparlo. Podrían estar navegando por mitad de la flota inglesa, haciendo el cimbel y sin enterarse de nada.
-Hijos de puta -repite entre dientes.
-Nespá culpa nuestra, mon capitain -protesta el vigía de proa, creyéndose incluido en el paquete-. No se ve una autentique merde con esta niebla.
-Ne te he parlé a tuá, Berjouan. Métete en tus afaires.
El vigía se calla, gruñendo por lo bajini. Quelennec, que no necesita las Ordenanzas Navales para manejar a sus hornbres, lo deja refunfuñar tranquilo. La brisa sigue refrescando, comprueba con alivio. No es supersticioso, pero silba un poquito para darle ánimos al viento. Fiu, fiu, fiu. El vigía lo mira de reojo, pero a Quelennec le importa un nabo. Más ridículo sería arañar las burdas, como hacen los ingleses, o rezar y persignarse como los españoles, que hasta para tomar un rizo a las velas enrolan a Dios y le rezan a San Apapucio y al copón de Bullas. Así que pasa un ratito más haciendo fiu, fiu. Lo justo, calcula, para que levante un poco aquella bazofia gris, se hinchen las lonas y él pueda cumplir con su obligación y con la Patrie, echando un vistazo decente audesús de la melé. Que ya va siendo hora.
-Está refrescando, mon capitain.
Es cierto. La brisa se hace más fresquita, entablándose de poniente cuarta al noroeste, y la niebla empieza a moverse en jirones ante la proa. Ahora las velas pintan en todo lo suyo, tirando de los garruchos que las sujetan a los estays; las escotas se tensan y el avance de la balandra se hace más perceptible y firme.
-Hay quelquechose devant -insiste el vigía.
Quelennec entorna los párpados, escudriñando la mebla, el oído atento. A veces se vuelve a observar de soslayo al marinero, que sigue mirando entre la cortina gris, impasible. No está allí por casualidad. Berjouan es el mejor vigía de a bordo, y se diría que tiene un sexto sentido para este tipo de cosas. Una vez, a la vuelta del Canadá y a unas cien millas del cabo Farewell, descubrió un iceberg entre la niebla a dos cables de distancia. «Témpano», dijo (no era muy parlanchín, el jodio), y a todos se les paró el corazón mientras el timonel metía la caña a una banda y la Incertain pasaba rozando aquel monstruo blanco. Berjouan había olido el hielo, con un par, del mismo modo que a Quelennec le gustaría que hoy oliera a los ingleses.
-Vualá -dice el vigía.

Arturo Pérez Reverte, Cabo Trafalgar

jeudi 17 septembre 2009

Test du 16 septembre : sujet de stylistique française (choisi par Sophie Duval)

Vous réécrirez cette scène de théâtre sous forme d'une lettre que l'inspecteur adresse à son supérieur, puis sus forme d'un récit oral que Gilberte fait à sa grande sœur. Vous conserverez dans les deux cas le déroulement et le contenu précis de la scène, et vous adapterez le style au personnage locuteur.

L'action de cette comédie se situe dans une petite ville du Limousin, dont la vie est bouleversée par les apparitions d'un spectre. L'ordre habituel se renverse : les pauvres gagnent à la loterie, les chiens maltraités mordent leurs bourreaux… Isabelle, l'institutrice, est la plus troublée : elle fait cours dans les champs et remplace les leçons de morale par des louanges à la beauté physique et végétale. On la suspecte d'avoir des rendez-vous avec le spectre. L'administration chargede l'enquête un inspecteur d'Académie, qui vient voir Isabelle avec deux notables, le maire et le contrôleur des poids et mesures.

Le Maire – Si nous commencions l'examen !
L'inspecteur – Appelez la première. (Mouvements) Pourquoi ces mouvements !
Isabelle – C'est qu'il n'y a pas de première, monsieur l'inspecteur, ni de seconde, ni de troisième. Vous ne pensez pas que j'irais leur infliger des froissements d'amour-propre. Il y a la plus grande, la plus bavarde, mais elles sont toutes premières.
L'inspecteur – Ou toutes dernières, plus vraisemblablement. Toi, là-bas, commence ! En quoi es-tu la plus forte !
Gilberte – En botanique, monsieur l'inspecteur
L'inspecteur – En botanique ! Explique-moi la différence entre les monocotylédons et les dicotylédons.
Gilberte – J'ai dit en botanique, monsieur l'inspecteur.
L'inspecteur – Écoutez-la ! Sait-elle seulement ce qu'est un arbre !
Gilberte – C'est justement ce qu'elle sait le mieux, monsieur l'inspecteur.
Isabelle – Si tu le sais, dis-le, Gilberte. Ces messieurs t'écoutent.
Gilberte – L'arbre est le frère non mobile des hommes. Dans son langage, les assassins s'appellent les bûcherons, les croque-morts les charbonniers, les puces les piverts.
Irène – Par ses branches, les saisons nous feront des signes toujours exacts. Par ses racines, les morts soufflent jusqu'à son faîte leurs désirs, leurs rêves.
Viola – Et ce sont les fleurs dont toutes les plantes se couvrent au printemps.
L'inspecteur – Oui, surtout les épinards… De sorte, ma petite, si je te comprends bien, que les racines sont le vrai feuillage, et le feuillage, les racines.
Gilberte – Exactement.
L'inspecteur – Zéro… (Elle rit) Pourquoi cette joie, petite effrontée !
Isabelle – C'est que dans la notation, j'ai adopté le zéro comme meilleure note, à cause de sa ressemblance avec l'infini.
Le contrôleur – Intéressant. […]
L'inspecteur – Un scandale, monsieur le Maire, un scandale ! Mon opinion sur les événements du bourg est faite !

Jean Giraudoux, Intermezzo, I, 6 (1933)

La proposition d'Émeline :

Monsieur,

Je vous adresse ici le rapport de ma visite.
L’institutrice ne considère pas ses élèves selon leur niveau de savoir ni leurs capacités intellectuelles, sous prétexte de ne pas « leur infliger des froissements d’amour-propre » ; mais selon leurs critères physiques ou comportementaux : « la plus grande, la plus bavarde ».
Ces jeunes filles prétendent connaître la botanique, mais se limitent à des idées farfelues à propos des arbres, en les comparant aux hommes. Même les morts s’exprimeraient à travers leurs feuilles ! La jeune élève interrogée a ri quand je lui ai attribué un zéro, considérant cela comme la meilleure note « à cause de sa ressemblance avec l’infini ».
De fait, je pense que ces imbécillité sont l’œuvre de l’intervention du fantôme sur l’esprit de Mademoiselle Isabelle, qui pervertit donc l’esprit de ces jeunes filles.

***

La proposition d'Amélie :

1- Lettre de l’inspecteur à son supérieur :

Inspecteur Delatour
Dpt de la Haute-Vienne
A Monsieur le Recteur d’Académie

Objet : inspection de l’école Prévert

Monsieur,

Comme convenu suite à notre entrevue de la semaine dernière, je vous envoie le rapport de mon inspection à l’école Prévert, effectuée ce matin même.
Je rendis donc dans cette ville dont la réputation n’est plus à faire ; vous n’êtes pas sans savoir qu’on raconte qu’elle serait en proie aux agissements d’un spectre. Je puis dès à présent vous dire que tout cela n’est que bêtises et superstitions, fruit de l’imagination de ces villageois, qui n’ont pas inventé le fil à couper le beurre, si vous voyez ce que je veux dire. Mais venons-en aux faits.
Je me présentai chez Monsieur le maire tôt ce matin, accompagné duquel je suis arrivé à l’école, le contrôleur des poids et mesures nous ayant rejoints par la suite. Je voulus interroger les élèves, au nombre de trois pour le niveau élémentaire, le maire m’ayant enjoint de le faire. Quelle ne fut pas ma surprise de me heurter à une première aberration : l’institutrice, Isabelle de son prénom, ne souhaitant pas établir de différence entre les trois jeunes filles, il m’était impossible d’utiliser les nombres ordinaux pour les désigner. J’en choisis donc une au hasard, lequel fait bien les choses, car je dus élire la plus apeurée et la plus idiote des trois. Il paraissait qu’elle affectionnait particulièrement la biologie, je lui posai donc des questions en conséquence, mais elle resta muette. Encouragée par l’institutrice, elle se mit tout à coup à débiter une définition de l’arbre, et quelle définition ! Une sorte de mélange philosophique et religieux, où il était question de langage de l’arbre, d’assassins, de signes et d’esprits, bien loin de notre chère science. Si seulement j’avais eu la présence d’esprit de vous l’enregistrer, pour que vous puissiez vous faire une idée de l’ampleur de l’ignorance de ces gens-là… Je n’eus d’autre choix que de lui mettre un zéro, à cette incapable, note qu’elle prit à la rigolade, l’institutrice ayant consacré le zéro, meilleure note. Scandalisé, j’ai quitté la classe, l’école, la ville, outré par de telles méthodes de travail et un tel niveau de naïveté et de nullité, de la part des élèves comme de l’institutrice.
Au vu de ce rapport, je vous serais reconnaissant, pour le bien-être de ces jeunes filles, de faire en sorte qu’elles soient rapidement remises dans le droit chemin, spectre ou pas.
Cordialement.

Maximin Delatour.

2- Récit oral de Gilberte à sa grande sœur :

« Léonie… Léonie ! Léoniiiiie … ! J’suis rentrée, descends, vite, j’ai quequ’choz à t’raconter !!
- C’est bon Gilberte, c’est bon, le ciel t’est tombé sur la tête ou quoi ?
- Mais non mais non c’est pas ça c’est à l’école tu sais bien je t’avais dit, le monsieur…
- Eh oh oh, doucement là, déjà j’suis pas sourde, et en plus tu vas t’étouffer à force de parler vite comme ça, calme-toi donc un peu ! Qu’est-ce qu’y a ?
- Ben tu sais, j’t’avais dit que la maîtresse nous avait dit que quelqu’un d’important allait venir à l’école bientôt, et même que c’est pour ça que je mettais tous les jours des beaux habits pour pas que la maîtresse trouve que j’suis moche pour le monsieur important.
- Oui, et alors ?
- Ben c’était aujourd’hui ! Il est venu aujourd’hui. Il est arrivé ce matin avec Monsieur le maire et un autre monsieur qu’on nous a dit que c’était le contrôleur des poids et des mesures, pourtant il nous a pas pesé ni mesuré, j’comprends rien moi ! Le monsieur important c’était l’inspecteur, il voulait voir si on était bons dans cette école. Il s’est assis devant nous trois, y’avait moi, Viola et Irène, et il a demandé qui était la première. Alors Isabelle a dit qu’on était toutes premières, et il a dit : « ou toutes dernières », tu crois que c’était méchant, dis ?
- Mais non, ne t’inquiète pas, ce sont des expressions de grande personne, continue.
- Du coup il m’a choisie, moi, tu te rends compte ? Il m’a demandé en quoi j’étais la plus forte, alors moi j’ai dit en botanique, parce que c’est vrai, c’est là qu’j’suis meilleure. Du coup il m’a posé une question sur les monoco-j’sais pas quoi, et les dicotylé-trucs. J’ai rien compris ! Je crois qu’il s’est moqué de moi, il disait que je savais pas c’que c’était un arbre, alors que si, je sais, alors je le lui ai dit.
- Tu lui as dit quoi ?
- Ben que je savais. Tu t’rappelles la poésie que j’t’ai récitée l’autre jour, sur les arbres, et ben je lui ai dit ça, et Irène et Viola ont dit la fin. Et ben il a vachement aimé parce qu’il m’a mis zéro, tu te rends compte !!! Le premier de cette année, qu’est-c’que j’étais contente. Du coup j’ai rigolé, il a dit pourquoi elle rigole, la maîtresse lui a expliqué pour le zéro, l’autre monsieur, qui disait rien du tout, a dit que c’était intéressant, j’me demande pourquoi, et l’inspecteur, il est devenu tout rouge, il s’est levé en criant que c’était « une sandale, une vraie sandale », je n’ai vraiment pas compris c’que ça venait faire là… Et il est parti, en nous laissant toutes debout, on savait pas si on avait droit de s’asseoir ou pas, Mademoiselle Isabelle pleurait. Dis, tu crois que c’est parce qu’on a été méchantes qu’il est parti le monsieur ?
- Mais non, ne t’inquiète pas Gilberte, tu sais comment c’est les grands, parfois, on ne comprend pas tout ce qu’ils disent, ni ce qu’ils font… Je suis sûre que ce n’est pas de votre faute.

***

La proposition de Coralie :

Exercice de stylistique

Sujet 1

Monsieur le Recteur d’Académie,

Suite à l’inspection de la classe de mademoiselle Isabelle, je viens par la présente, vous faire mon rapport. Je n’ai qu’un mot à dire, Monsieur le Recteur d’Académie : scandaleux ! C’est en effet ainsi que je qualifierai la façon qu’a cette institutrice de faire la classe. Je m’explique. Tandis que j’appelais la meilleure élève, toutes s’agitèrent et l’institutrice m’informa qu’elle préférait ne pas classer ces jeunes filles, de peur, je cite, de « leur infliger des froissements d’amour-propre ». Chacune est donc première dans son domaine (la plus grande, la plus bavarde…). J’interrogeai alors une de ces demoiselles, qui m’affirma être la plus forte en botanique. Pour vérifier ses dires, je lui demandai de m’expliquer la différence entre les monocotylédons et les dicotylédons. Cette impertinente me répondit qu’elle parlait de botanique et rétorqua ensuite qu’elle connaissait parfaitement les arbres. Mais voici sa définition d’un arbre : « l’arbre est le frère non mobile des hommes… ». Je ne continuerai pas de citer ses inepties, renchéries d’ailleurs par ses camarades ! Sa conclusion étant que « les racines sont le vrai feuillage, et le feuillage, les racines ». Outré par ces sottises, je décidai de lui mettre un zéro, auquel elle répondit d’un éclat de rire ! Oui, Monsieur le Recteur d’Académie, cette chère institutrice a adopté le zéro comme meilleure note, à cause, dit-elle, « de sa ressemblance avec l’infini » !
Je le répète, Monsieur le Recteur d’Académie, c’est un scandale ! Et cela confirme nos doutes quant à sa relation avec le spectre. Je continue cependant de mener mon enquête et vous tiens informer du moindre événement.
Je vous prie de croire, Monsieur le Recteur d’Académie, en l’assurance de mes respectueuses salutations.


Sujet 2

Tu sais Sœurette, on a eu une visite aujourd’hui en classe. Un… un… comment ça s’appelle ? Un monsieur, coincé dans son costume-cravate, qui fait peur à Mademoiselle Isabelle… Ah oui, ça y est : un inspecteur ! Il est venu accompagné du maire et du contrôleur des poids et mesures. Il a commencé par appeler la première de la classe. Mais la première en quoi ? Tu aurais vu sa tête quand mademoiselle Isabelle lui a dit qu’on était toutes premières… Du coup, il a commencé à dire qu’on était toutes dernières ! Tu te rends compte ? Bon, alors ensuite, bien sûr, c’est moi qu’il interroge ! « En quoi es-tu la plus forte ? ». Je lui réponds : « En botanique, monsieur l’inspecteur », bien polie et tout… Alors tu sais ce qu’il m’a demandé ? La différence entre les mono…monocoty… machin-chose et les dicoty…truc-chose ! Non mais quand même ! Moi je parlais de botanique, pas de charabia ! Je lui ai dit d’ailleurs. Et alors devine ce qu’il a dit. « Ecoutez-la ! Sait-elle seulement ce qu’est un arbre ! » Alors là, je l’ai mouché ! Je lui ai dit que les arbres, c’est justement ce que je connais le mieux et je lui ai donné la définition que mademoiselle Isabelle nous a apprise. Tu sais, que l’arbre est le frère non mobile des hommes et tout et tout… et Viola et Irène en ont rajouté. Oh là là ! Sa tête ! Alors il m’a mis un zéro, parce qu’il pensait me punir avec un zéro, mais moi j’ai explosé de rire ! Là, il s’est énervé. Ben oui, avec mademoiselle Isabelle, le zéro c’est la meilleure note. Elle dit que c’est à cause de sa ressemblance avec l’infini. Enfin, bref, l’inspecteur, il est parti en colère, il criait « un scandale, monsieur le Maire, un scandale ! » . Je vois pas vraiment ce que j’ai dit de scandaleux… T’as une idée, toi ?

***

La proposition de Chloé :

Monsieur,

Suite à l’inspection de la classe de Mlle Isabelle, je vous adresse mon rapport.
Comme nous le suspections, cette institutrice est tombée sous l’influence du spectre et les dégâts causés à ses élèves sont considérables.
Accompagné de M. le Maire et de l’Inspecteur des Poids et des Mesures, j’ai procédé à l’examen de cette classe en demandant à Mlle Isabelle de me désigner sa meilleure élève. Vous n’imaginez pas ma surprise lorsqu’elle m’a répondu que pour ne pas «froisser leur amour-propre », il n’y avait pas de classement par niveau mais par caractéristiques physiques ! J’ai donc désigné une élève au hasard en lui demandant dans quelle matière elle était la plus forte pour évaluer ses connaissances. Ce à quoi l’interrogée répond que c’est en botanique. Je lui pose donc une question des plus simples sur le sujet, à savoir la différence entre les monocotylédons et les dicotylédons, et la pauvre petite, ne comprenait visiblement pas de quoi je parlais ! J’en viens alors à me demander si elle sait, au moins, ce qu’est un arbre, et la petite effrontée me répond que «c’est justement ce qu’elle sait le mieux ». Encouragée par son institutrice, elle se met alors à déblatérer une définition plus qu’aberrante, comparant les arbres aux hommes, les bûcherons aux assassins, confondant les racines et le feuillage et, pour couronner le tout, les morts parleraient à travers les arbres ! A en juger ce côté macabre, je peux effectivement affirmer sans l’ombre d’un doute, que ces petites, autant que leur institutrice, sont possédées par le spectre ! Pour finir, j’ai donné un zéro à la petite idiote et la voyant toute joyeuse, j’ai découvert que Mlle Isabelle considérait le zéro comme la meilleure note, «à cause de sa ressemblance avec l’infini » ! C’est dire si elles sont atteintes !
Pour conclure, je dirais qu’il est plus qu’évident que les agissements du spectre bouleversent cette classe, et je pense qu’il convient d’agir au plus vite avant que les dégâts ne soient irréparables.

***

La proposition de Laëtitia Sw :

1. Lettre de l’inspecteur à son supérieur hiérarchique :

À ..., le ...
Monsieur le Recteur,
Par la présente, j’ai l’honneur de vous faire part de mes conclusions au sujet de la mission que vous m’avez confiée concernant la petite ville de ...
Accompagné de Monsieur le Maire et de Monsieur le Contrôleur des poids et mesures, j’ai rencontré, comme convenu, l’institutrice, Madame Isabelle, lors d’un cours avec une de ses classes. À cette occasion, j’ai interrogé une élève en botanique et je suis chagriné de vous informer que ce que j’ai entendu a été pour le moins effarant. Jugez plutôt : alors que je demande à cette élève de m’expliquer la différence entre les monocotylédons et les dicotylédons, voilà qu’elle se met à pérorer de la façon la plus incohérente qui soit. Elle commence d’abord par nier l’appartenance de ma question au champ de la botanique, puis elle se lance dans une incroyable description des arbres. Selon elle, les arbres sont les frères non mobiles des hommes et possèdent un langage propre qui fait des bûcherons des assassins, des charbonniers des croque-morts, et des piverts des puces. Permettez-moi de passer outre les réponses non moins honteuses de deux de ses camarades qui ont renchéri sur le sujet sans même y avoir été invitées. Je vous laisse imaginer ma colère devant leur babillage insensé ! Peut-on croire une chose pareille ? C’est tout bonnement scandaleux ! Pour finir, j’ai donc flanqué un zéro pointé à cette élève, qui s’est mis à rire effrontément. Comment a-t-elle osé faire montre de tant d’impertinence ? Je me le demande !
Néanmoins, une chose est sûre, Monsieur le Recteur : il faut extirper sur l’heure tout ce fatras de sottises qui est en train de ronger dangereusement le cerveau encore malléable de nos plus jeunes administrés. C’est pourquoi, je vous exhorterais à la plus grande fermeté vis-à-vis de l’institutrice incriminée, Madame Isabelle. Il m’apparaît nécessaire – car salutaire - d’user à son encontre de sanctions exemplaires, sous peine de la voir déverser impunément dans des esprits innocents et vulnérables sa science infecte. En outre, comme celle-ci a commencé à être distillée – on ne peut malheureusement plus en douter -, il m’apparaît également urgent de soumettre les élèves de ses classes à une remise à niveau – voyez dans cet euphémisme un souci de discrétion pour ne pas inquiéter davantage les parents de ces enfants - dans des conditions d’enseignement dignes de ce nom.
Voilà, Monsieur le Recteur, la teneur de mes observations dont vous conviendrez sans doute comme moi du caractère alarmant. Bien entendu, je me tiens à votre entière disposition pour toute information complémentaire. Sachez enfin que je ferai tout mon possible pour vous seconder au mieux dans la résolution de cette déplorable affaire.
Dans cette attente, je vous prie d’agréer, Monsieur le Recteur, l’expression de mes salutations les plus respectueuses.

2. Récit oral de Gilberte à sa grande sœur :

« Tu sais quoi ? Eh bien, aujourd’hui, il nous est arrivé, avec la maîtresse, une chose incroyable ! Un drôle de monsieur qu’on n’avait jamais vu est venu dans notre classe. Il y avait aussi Monsieur le Maire et un autre monsieur important. Tu te rends compte ! Eh bien, tu me croiras ou pas, mais c’est moi que le monsieur a interrogé. Ça t’en bouche un coin, hein ? Au début, j’ai été un peu interloquée parce que je ne comprenais rien à ce qu’il me demandait. Mais après, quand j’ai vu qu’il parlait des arbres, j’étais contente parce que c’est ce que je sais le mieux. Je me suis donc bien appliquée à répondre. Je lui ai dit que les arbres sont les frères non mobiles des hommes et qu’ils ont leur propre langage selon lequel les assassins s’appellent les bûcherons, les croque-morts les charbonniers et les puces les piverts. Pendant l’interrogation, il m’a semblé que Madame Isabelle était fière de moi. Si, c’est vrai ! Même qu’elle souriait et qu’elle me faisait de la tête des petits signes d’encouragement ! Du coup, ça a décidé Irène et Viola à participer aussi. On a bien expliqué tout ce que la maîtresse nous a appris. Mais, à la fin, quand le monsieur s’est retourné, on a vu qu’il était tout rouge. Il semblait très énervé et il est parti en criant des trucs bizarres comme « c’est un scandale ! ». D’abord, on riait avec les autres. On trouvait ça plutôt amusant. Et puis, on a vu que Madame Isabelle faisait une drôle de tête, alors on s’est tu. Je me rends compte maintenant combien elle avait l’air ennuyé. J’espère que je n’ai pas fait de bêtises. Je l’aime beaucoup, moi, Madame Isabelle. Je ne voudrais pas que, par ma faute, elle ait des ennuis. Elle est si gentille ! »

Test du 16 septembre : la traduction littéraire (choisie par Caroline Lepage)

Casa y hacienda, herencia son de los padres, pero una mujer prudente es don de Yavé y en lo que a ti concierne, cariño, supongo que estarás satisfecho, que motivos no te faltan, que aquí, para ínter nos, la vida no te ha tratado tan mal, tú dirás, una mujer sólo para ti, de no mal ver, que con cuatro pesetas ha hecho milagros, no se encuentra a la vuelta de la esquina, desengáñate. Y ahora que empiezan las complicacio­nes, zas, adiós muy buenas, como la primera noche, ¿recuerdas?, te vas y me dejas sola tirando del carro. Y no es que me queje, entiéndelo bien, que peor están otras, mira Transi, imagínate con tres criaturas, pero me da rabia, la verdad, que te vayas sin reparar en mis desvelos, sin una palabra de agradecimiento, como si todo esto fuese normal y corriente. Los hombres una vez que os echan las bendiciones a descansar, un seguro de fidelidad, como yo digo, claro que eso para vosotros no rige, os largáis de parranda cuando os apetece y sanseacabó, que las mujeres, de sobras lo sabes, somos unas románticas y unas tontas. Y no es que yo vaya a decir ahora que tú hayas sido una cabeza loca, cari0ño, sólo faltaría, que no quiero ser injusta, pero tam­poco pondría una mano en el fuego, ya ves. ¿Desconfianza? Llámalo como quieras, pero lo cierto es que los que presumís de justos sois de cuidado, que el año de la playa bien se te iban las vistillas, querido, que yo recuerdo la pobre mamá que en paz descanse, con aquel ojo clínico que se gastaba, que yo no he visto cosa igual, el mejor hombre debería estar atado, a ver. Mira Encarna, tu cuñada es, ya lo sé, pero desde que murió Elviro ella andaba tras de ti, eso no hay quien me lo saque de la cabeza. Encarna tiene unas ideas muy particulares sobre los deberes de los demás, cari­ño, y ella se piensa que el hermano menor está obli­gado a ocupar el puesto del hermano mayor y cosas por el estilo, que aquí, sin que salga de entre nosotros, te diré que, de novios, cada vez que íbamos al cine y la oía cuchichear contigo en la penumbra me lleva­ban los demonios. Y tú, dale, que era tu cuñada, valiente novedad, a ver quién lo niega, que tú siempre sales por peteneras, con tal de justificar lo injustificable, que para todos encontrabas disculpas menos para mí, ésta es la derecha. Y no es que yo diga o deje de decir, cariño, pero unas veces por fas y otras por nefás, todavía estás por contarme lo que ocurrió entre Encarna y tú el día que ganaste las oposiciones, que a saber qué pito tocaba ella en ese pleito, que en tu carta, bien sobrio, hijo, "Encarna asistió a la votación y luego celebramos juntos el éxito". Pero hay muchas maneras de celebrar, me parece a mí, y tú, que en Fuima, tomando unas cervezas y unas gambas, ya, como si una fuese tonta, como si no conociera a Encar­na, menudo torbellino, hijo. ¿Pero es que crees que se me ha olvidado, adoquín, cómo se te arrimaba en el cine estando yo delante? Sí, ya lo sé, éramos solteros entonces, estaría bueno, pero, si mal no recuerdo, llevábamos hablando más de dos años y unas relacio­nes así son respetables para cualquier mujer, Mario, menos para ella, que, te digo mi verdad, me sacaba de quicio con sus zalemas y sus pamplinas. ¿Crees tú, que, conociéndola, estando tú y ella mano a mano, me voy a tragar que Encarna se conformase con una cer­veza y unas gambas? Y no es eso lo que peor llevo, fíjate, que, al fin y al cabo de barro somos, lo que más me duele es tu reserva, "no desconfíes", "Encarna es una buena chica que está aturdida por su desgracia", ya ves, como si una se chupase el dedo, que a lo mejor a otra menos avisada se la das, pero lo que es a mí... Tú viste la escenita de ayer, cariño, ¡qué bochorno!, no irás a decirme que es la reacción normal de una cuñada, que llamó la atención, y yo achicada, a ver, que hasta parecía una mujer sin sentimientos, yo que sé, y Vicente Rojo "sacadla de aquí, está muy afecta­da", que me puso frita, te lo confieso. Con la mano en el corazón, Mario, ¿es que venía eso a cuento? ¡Si pare­cía ella la viuda! Me apuesto lo que quieras a que cuando lo de Elviro no llegó a esos extremos, que a saber qué hubiera tenido que hacer yo. Es lo mismo que cuando murió tu padre, Mario, que de siempre lo dije, el caso es ponerme en evidencia, que me dejó en mal lugar, no lo discutas. Para serte sincera, nunca me gustó Encarna, Mario, ni Encarna ni las mujeres de su pelaje, claro que para ti hasta las mujeres de la vida merecen compasión, que yo no sé dónde vamos a llegar, "nadie lo es por gusto; víctimas de la sociedad", me río yo, que los hombres puestos a disculpar resul­táis imposibles, porque lo que yo digo, ¿por qué no trabajan? ¿Por qué no se ponen a servir como Dios manda? Que el servicio desaparece no es ninguna no­vedad, Mario, cariño, y aunque tú salgas con que es buena señal, que buen pelo hemos echado con tus teorías, lo cierto es que cada vez hay más vicio y, hoy en día, hasta las criadas quieren ser señoritas, para que te enteres, que la que no fuma, se pinta las uñas o se pone pantalones, yo qué sé. ¿Crees tú que esto es for­malidad? Estas mujeres están destrozando la vida de familia, Mario, así como suena, que yo recuerdo en casa, dos criadas y una señorita para cuatro gatos, que aquello era vivir, que cobrarían dos reales, no lo niego, pero, comidas y vestidas, ¿quieres decirme para qué necesitaban más? Pues bueno era papá para eso: "Julia, ya está bien; deja un poco para que lo prueben tam­bién en la cocina". Entonces existía vida de familia, daba tiempo para todo y, cada uno en su clase, todos contentos. Ahora, tú me ves, aperreada todo el día de Dios, si no estoy entre pucheros, lavando bragas, ya se sabe; que una no puede dividirse y por mucha dispo­sición que tenga, con una criada para siete de familia, a duras penas se puede ser señora. Pero de estas cosas los hombres no os dais cuenta, cariño, que el día que os casáis, compráis una esclava, hacéis vuestro negocio, como yo digo, que los hombres, ya se sabe, no tiene vuelta de hoja, siempre los negocios. ¿Que la mujer trabaja como una burra y no saca un minuto ni para respirar? ¡Allá se las componga! Es su obliga­ción, qué bonito, y no es que te reproche nada, querido, pero me duele que en más de veinte años no hayas tenido una palabra de comprensión. Ya lo sé, tampoco has sido lo que se dice un marido exigente, es cierto, pero con no exigir no basta a veces, ya ves tu hermano Elviro, y no es que yo diga que Elviro, fuese un ideal de hombre, ni hablar, pero tu hermano era de otra pasta, dónde va, tenía detalles. ¿Recuerdas el portamonedas que me regaló la tarde que merenda­mos juntos en junio del 36? Aún le conservo, fíjate, en la cómoda creo que está, con un montón de trastos, me parece. |Y cómo se puso Encarna! Menuda, creí que le tragaba, palabra, que luego a los tres meses, cuando El­viro murió, bien que la pesaría. Tú hermano era delicado, Mario, y cualquier otro hombre con más arranques, simplemente con que fuera como tenía que ser, hubie­ra atado a su mujer más corto. Dios me perdone pero desde que los conocí, tengo entre ceja y ceja que Encarna se la pegaba, fíjate, no sé por qué, era mucho temperamento para él. Y conste que no me gusta hacer juicios temerarios, de sobra lo sabes, aunque luego sí, al enviudar, ella iba por ti, eso no hay quien me lo saque de la cabeza, pero con el mayor descaro, ¿eh? Y así me lo jures en cruz, nunca me llegaré a creer que el día de Fuima se conformase con una cerveza y unas gambas, y no por nada, que ya me conoces, que otra cosa no, pero me horroriza dramatizar. Pero, ¿lo quieres más claro? ¿Tú sabes que Valentina ayer, cuan­do me llevó a un aparte, me dijo, pero como te lo cuento, me dijo: "tu cuñada ni muerto le deja en paz"? ¿Qué te parece? ¿Es que todavía me vas a decir que son figuraciones mías? Porque por mucho que digas de Valen no me vayas a negar que inteligente lo es un rato largo, que no es hablar por hablar, pues ya lo oyes, "ni muerto le deja en paz". Claro que, bien mira­do, la tonta fui yo, o no tonta, vete a saber, el caso es que una tiene principios y los principios son sagra­dos, ya se sabe, que te pones a ver y nada como los principios. ¡Anda que si yo hubiera querido! Con cual­quiera, Mario, fíjate bien, con cualquiera. Mira Elíseo San Juan, el de la tintorería, sin ir más lejos, no hay vez, sobre todo si salgo con el suéter azul, quo no se meta conmigo: "qué buena estás, qué buena estás; cada día estás más buena". Ni a sol ni a sombra, hijo, que es ceguera la de este hombre, que ya lleva años, que no es de hoy, y, como ése, otros que me callo, tonto del higo, que aún estoy para gustar, que no soy ningún vejestorio, qué te has creído. Los hombres todavía me miran por la calle, para que lo sepas, Mario, que vives en la luna, "un tipo vulgar ese San Juan", me río yo, cuántas no le harían ascos.

Miguel Delibes, Cinco horas con Mario, 1966

Test du 16 septembre : la traduction journalistique (choisie par Marta Lacomba)

CRÍTICA : LIBROS - Ensayo
Sabiduría antigua y ciencia nueva
ISIDORO REGUERA 05/09/2009

Resulta, por desgracia, como apunta Daniélou, que, por modernidad, se rechaza conocer las fuentes del saber humano, y la injustificable ignorancia que ello produce hace que ese saber profundo parezca superado, sin conocerlo. No se sabe muy bien por qué, porque tampoco "se nos exige que volvamos a las creencias de la Antigüedad o a las supersticiones de la Edad Media, sino que entremos en empatía con las mentes más elevadas de cada época y tratemos de reformular sus intuiciones de manera acorde con nuestro tiempo", escribe Godwin. Es decir, se trata de "expandir la mente más allá de la cosmovisión común en que está atrapada la mayor parte de la modernidad, en una época en que claramente se agota un ciclo de mundo y otro nuevo está todavía por nacer". De ampliar las perspectivas de los esfuerzos por descubrir el enigma del universo, el lugar del ser vivo en él y los medios para realizar su destino: las cuestiones humanas de siempre. Eso buscan expresamente estos dos libros desde dos tradiciones milenarias: una comienza con Platón, la otra muchísimo antes.
Godwin presenta una edición española de su compilación de los textos históricos más preclaros sobre el tema de la armonía, o música, de las esferas. Todos ellos pueden entenderse como un comentario al pasaje del Timeo en que Platón describe cómo el Demiurgo forjó el Alma del Mundo dividiendo la substancia primordial en intervalos armónicos. La armonía musical refleja esa armonía cósmica, hay algo musical en el cosmos y algo cósmico en la música: este motivo se convirtió en un background científico y místico que recorre nuestra cultura desde antiguo. (Piénsese, por ejemplo, en la "lira cósmica" de San Atanasio y en la de Kepler). En el fondo las cosas no han cambiado mucho, y, en tal caso, para peor: igualmente oscuras pero más feas. "Donde en un tiempo se abrían las puertas de los cielos se encuentran ahora los agujeros negros, dispuestos a tragarlo todo en el olvido. Donde antaño los ángeles de los planetas conducían sus carros astrales, ahora unas fuerzas sin sentido impulsan estrellas y planetas hacia su sino inexorable. Y el canto o la palabra creadora de Dios se reduce a un big bang mitológico que ni siquiera los científicos comprenden".
A Daniélou, tras 25 años de vida y estudio en la sociedad hindú tradicional, a su regreso a Occidente, en 1960, le sorprende la "increíble ignorancia" del mundo cristiano del significado de los ritos y mitos, o el carácter primitivo e infantil de sus conceptos filosóficos y teológicos. Y "sólo en las ciencias más avanzadas, las matemáticas, la cibernética, la biología, la ciencia del átomo", encuentra nociones que se parecen a las que manejaba en la India. La India ha sabido preservar un saber milenario, una búsqueda cosmológica, religiosa, mística y filosófica que en algún momento fundacional constituyó la experiencia común de gran parte de la humanidad, incluida Atenas, y que en cuanto tal búsqueda sigue siendo la misma hoy. Es el saber del hinduismo, la "religión eterna", lejana a cualquier dogmatismo y exclusividad. Este libro, un clásico, es como una enciclopedia de esa reserva de conocimiento originario. Una "iconografía del panteón hindú" lo llamó el mismo autor.

lundi 6 juillet 2009

Calendrier de la deuxième session

Date limite de remise du dossier de candidature :
vendredi 4 septembre

Examen des dossiers et délibération pour admissibilité :
mardi 8 septembre

Test écrit :
mercredi 16 septembre (heure et salles à déterminer ultérieurement)

Délibération pour les admissions de la deuxième session (avec prise en compte de la liste d'attente de la première session) :
jeudi 24 septembre

mardi 23 juin 2009

Résultats d'admission pour la promotion 2009-2010

Après concertation avec Marta Lacomba, qui a corrigé la traduction journalistique, et Sophie Duval, qui a corrigé la stylistique française… et moi-même, qui ai corrigé la traduction littéraire – et, pour information, en présence du regard extérieur des anglicistes –, il a été décidé :

Admises à la première session :
Coralie Bonneau
Anne-Pauline Crépet
Odile Ferrer-Mur
Amélie Rioual

Placées sur la liste d'attente (la décision sera prise après la deuxième session, qui se tiendra au début du mois de septembre) :
Marie-Georges Colotroc
Émeline Laduche
Mélanie Maillet
Chloé Riou

Non retenus :
Vanessa Billard
Agathe Cavaillez
Charlotte Duprat
Stéphanie Puma

jeudi 18 juin 2009

Test de juin 2009, stylistique française

Vous réécrirez le passage suivant
1) du point de vue de Mme Arnoux
2) du point de vue du mari de Mme Arnoux

[le 15 septembre 1840, Frédéric Moreau, jeune bachelier, rentre de Paris à Nogent, par la Seine, en bateau à roues]

Ce fut comme une apparition :
Elle était assise, au milieu du banc, toute seule ; ou du moins il ne distingua personne, dans
l'éblouissement que lui envoyèrent ses yeux. En même temps qu'il passait, elle leva la tête ; il fléchit involontairement les épaules ; et, quand il se fut mis plus loin, du même côté, il la regarda.
Elle avait un large chapeau de paille, avec des rubans roses qui palpitaient au vent derrière elle. Ses bandeaux noirs, contournant la pointe de ses grands sourcils, descendaient très bas et semblaient presser amoureusement l'ovale de sa figure. Sa robe de mousseline claire, tachetée de petits pois, se répandait à plis nombreux. Elle était en train de broder quelque chose ; et son nez droit, son menton, toute sa personne se découpait sur le fond de l'air bleu.
Comme elle gardait la même attitude, il fit plusieurs tours de droite et de gauche pour dissimuler sa manoeuvre ; puis il se planta tout près de son ombrelle, posée contre le banc, et il affectait d'observer une chaloupe sur la rivière.
Jamais il n'avait vu cette splendeur de sa peau brune, la séduction de sa taille, ni cette finesse des doigts que la lumière traversait. Il considérait son panier à ouvrage avec ébahissement, comme une chose extraordinaire. Quels étaient son nom, sa demeure, sa vie, son passé ? Il souhaitait connaître les meubles de sa chambre, toutes les robes qu'elle avait portées, les gens qu'elle fréquentait ; et le désir de la possession physique même disparaissait sous une envie plus profonde, dans une curiosité douloureuse qui n'avait pas de limites.
Une négresse, coiffée d'un foulard, se présenta, en tenant par la main une petite fille, déjà grande.
L'enfant, dont les yeux roulaient des larmes, venait de s'éveiller. Elle la prit sur ses genoux. " Mademoiselle n'était pas sage, quoiqu'elle eût sept ans bientôt ; sa mère ne l'aimerait plus ; on lui pardonnait trop ses caprices. " Et Frédéric se réjouissait d'entendre ces choses, comme s'il eût fait une découverte, une acquisition.
Il la supposait d'origine andalouse, créole peut−être ; elle avait ramené des îles cette négresse avec elle ?
Cependant, un long châle à bandes violettes était placé derrière son dos, sur le bordage de cuivre. Elle avait dû, bien des fois, au milieu de la mer, durant les soirs humides, en envelopper sa taille, s'en couvrir les pieds, dormir dedans ! Mais, entraîné par les franges, il glissait peu à peu, il allait tomber dans l'eau ; Frédéric fit un bond et le rattrapa. Elle lui dit :
−− " Je vous remercie, monsieur. "
Leurs yeux se rencontrèrent.
−− " Ma femme, es−tu prête ? " cria le sieur Arnoux, apparaissant dans le capot de l'escalier.