lundi 29 février 2016

Projet Justine / Marie-G 2 – phrases 95-100

Sudando fui a la cocina a tomar agua de panela y ahí supe por Elisa que la tía Alfreda nos visitaría el sábado y que mamá haría buñuelos y conserva porque a ella le encantaban. En eso sí no se parece a su papá que no volteaba ni a mirar la conserva cuando hacíamos con su abuela que dizque porque ese color no le gustaba. Él se daba tres caídas era por el arroz de dulce. De eso sí se comía los plataos cada vez que yo hacía y decía que el arroz de dulce mío era el mejor del mundo, que inclusive era mejor que el que hacía la mamá de él y eso era mucho decir.
Sábado. La penca ‘e morena iría a visitarnos el sábado…

Traduction temporaire :

Transpirante, j'allai à la cuisine boire de l'eau sucrée et, là, j'appris par Elisa que tante Alfreda nous rendrait visite samedi, que maman ferait des beignets et des fruits au sirop, parce qu'elle adorait ça. Sur ce point, elle ne ressemble pas du tout à votre papa, qui ne daignait même pas jeter un coup d’œil aux bocaux quand nous en préparions avec votre mamie ; apparemment, il n'en aimait pas la couleur. Non, lui, il se damnait pour le riz au lait. Chaque fois que j'en cuisinais, il finissait toutes les assiettes et disait que mon riz au lait était le meilleur du monde, qu'il était même supérieur à celui de sa propre mère. Un sacré compliment !
Samedi. La plantureuse brune viendrait nous voir samedi…

Projet Justine 7 – phrases 20-27

Apretó los puños y brincó de la cama, buscó una bata gruesa, se puso los zapatos y agarró el bastón que alguna vez fue de su esposo, como instrumento de golpe en caso de necesitarlo. Estudió el escenario, don Luis estaba en la casa continua, solo había que gritar fuerte, quebrar cosas, correr hacia la calle. ¿Y si traía un arma? ¡Que la disparara!, total hacía rato que no tenía nada que perder. Ya no más. Bajó las escaleras y se encaminó valiente al dormitorio de su hijo. Al entrar percibió un aroma mojado, a viejo, como de algo guardado durante mucho tiempo que de la nada era sacado a la luz. Con pasos sigilosos pero seguros se asomó a la habitación, cruzando el bastón sobre su cuerpo, tratando inútilmente de parecer intimidante.

Traduction temporaire :
Elle serra les poings et bondit hors de son lit, chercha une épaisse robe de chambre, enfila ses chaussures et attrapa la canne de son défunt mari pour pouvoir frapper l'ennemi si nécessaire. Elle analysa la situation : don Luis étant dans la maison voisine, elle n'aurait qu'à crier fort, casser des objets, s'enfuir en direction de la rue. Et s'il était armé ? Qu'il lui tire dessus ! De toute façon, cela faisait longtemps qu'elle n'avait rien à perdre. Plus rien. Elle descendit les escaliers et se dirigea courageusement vers la chambre de son fils. En y entrant, elle sentit une odeur de mouillé, de vieux, comme si quelque chose était resté longtemps enfermé avant d'être brusquement exposé à la lumière. À pas de loups, mais assurés, elle s'avança, la canne en travers de son corps, essayant en vain d'avoir l'air menaçante.

Projet Justine 7 – phrases 15-19

Respiró profundo y agudizó los sentidos, el hombre (porque era un hombre, pesaba como uno) había entrado a la habitación de su hijo y allí se había quedado, tal vez de pie, tal vez sentado en la cama, tal vez solo era un pobre vagabundo que buscaba un lugar para dormir. Estiró su brazo izquierdo hacia el velador y encendió la lámpara de noche: luz y fotografías antiguas la saludaron y le dieron valor. ¿Qué podía ser tan terrible? Llevaba años guerreando contra los que mandaban, se había enfrentado a ejércitos y soldados, todo por el derecho a saber dónde estaba su hijo. Si las botas y fusiles nunca la habían asustado, por qué ahora, un pobre ladronzuelo (eso imaginó que era) la iba a intimidar.

Traduction temporaire :
Elle respira profondément et mit ses sens en alerte, l'homme (parce que c'était forcément un homme ; son pas pesait) était entré dans la chambre de son fils et y était resté, peut-être debout, peut-être assis sur le lit. Probablement un pauvre vagabond à la recherche d'un endroit où dormir. Elle tendit le bras gauche pour atteindre la table de nuit et alluma la lampe de chevet. La lumière et des photos anciennes lui envoyèrent un signe et lui donnèrent du courage. Que pouvait-il arriver de si terrible ? Elle avait passé des années à guerroyer contre les autorités, elle avait affronté l'armée et ses soldats, tout ça pour avoir le droit de savoir où était son fils. Si les bottes et les fusils ne l'avaient jamais effrayée, pourquoi, aujourd'hui, un malheureux petit voleur (c'est comme ça qu'elle l'imaginait) allait-il l'intimider ?

Projet Justine 7 – phrases 10-14

Elcira sentía su corazón apretado, latiéndole desordenado, con potencia, como si fuera el estruendoso motor del auto viejo del dueño del almacén de la esquina. Un miedo como nunca había experimentado en todos los años transcurridos desde que su esposo murió y se llevaron a su hijo. Dos décadas sola, dos décadas abandonada a la suerte, olvidada por los poderosos, los unos y los otros. Una vieja y un intruso, la balanza no estaba a su favor. Pasos, pasos, pasos, latido, esa era la aritmética.

Traduction temporaire :
Elcira se sentait oppressée, son cœur battant de façon désordonnée, puissamment, comme s'il s'agissait du moteur tonitruant de la vieille voiture du propriétaire du magasin au coin de la rue. Une peur comme elle n'en avait jamais ressentie durant toutes ces années, depuis la mort de son mari et l'enlèvement de son fils. Deux décennies seule, deux décennies abandonnée à son sort, oubliée des puissants, des uns et des autres. Une vieille dame et un intrus. La balance ne penchait pas en sa faveur. Des pas, des pas, encore des pas, un battement, telle était son arithmétique.

Projet Justine 7 – phrases 3-9

Se quedó tranquila, en silencio, a oscuras, apoyada contra el almohadón más grande de la cama. Y escuchó. El ruido no solo seguía allí, abajo, además se movía. No cabía duda, alguien más respiraba en la casa, alguien que caminaba torpe, deambulando entre el living, la cocina y el dormitorio que alguna vez fue de su hijo. Sola en casa y con un extraño acechando. Recordó las veces que su hermana le había ofrecido irse con ella: “alguien malo puede aprovecharse, tu hijo no va a regresar”, fueron sus palabras. Pasos, claro que eran pasos, trancos arrastrados de quien parecía revisar con atención cada uno de los detalles de la vieja geografía del lugar.

Traduction temporaire :
Elle garda son calme, en silence, dans le noir, adossée au plus gros oreiller de son lit. Et elle tendit l'oreille. Le bruit ne se contentait pas de continuer là, en dessous, non, il se déplaçait, aussi. Aucun doute : quelqu'un d'autre respirait dans la maison, quelqu'un à la démarche gauche, qui déambulait entre le living, la cuisine et la chambre qui avait un jour été celle de son fils. Elle se retrouvait seule chez elle, avec un étranger à l'affût. Elle se souvint des fois où sa sœur lui avait proposé de se sauver avec elle : « quelqu'un de mal intentionné pourrait en profiter, ton fils ne reviendra pas » – voilà ses mots exacts. Des pas, évidemment que c'étaient des pas, les misérables foulées de quelqu'un qui semblait examiner attentivement chaque détail de l'ancienne topographie des lieux.

Projet Justine / Déborah / Julie – phrases 302-314

Llegamos a casa, prendimos el computador para ver como los noticiarios habían cubierto la revuelta. Pero de inmediato nos fue anunciada la presencia de un email importante. Maldijimos a la pequeña IA de nuestro portátil que creía saber mejor que nosotros lo que era importante.
El mensaje se desplegó de inmediato, sin esperar nuestra autorización.
Mi bien amado Luis:
Te suplico me perdones, pero necesito saber de ti. Estoy tan preocupada por los atentados, porque algo malo te hubiese podido pasar. Dime que no. Dime que estás bien. Por favor.
Por siempre tuya, Estela.
Apagamos el computador sin querer saber más. Sacamos el número de Norman Tennyson y lo llamamos esa misma noche.

Traduction temporaire :

Une fois chez nous, nous allumâmes notre ordinateur pour voir comment les médias avaient couvert la révolte. Mais nous fûmes immédiatement prévenus de la présence d'un mail important. Nous maudîmes la petite IA de notre portable qui s'imaginait savoir mieux que nous ce qui était important. Le message s'ouvrit sur-le-champ, sans attendre notre autorisation :
Mon Luis bien-aimé,
Je t'en supplie, pardonne-moi, mais j'ai besoin d'avoir de tes nouvelles. Je suis tellement inquiète à cause des attentats, il aurait pu t'arriver quelque chose de grave. Rassure-moi. Dis-moi que tu vas bien. S'il te plaît.
Ton Estela, pour toujours.
Nous éteignîmes notre ordinateur sans vouloir en savoir plus. Nous sortîmes le numéro de Norman Tennyson et l'appelâmes le soir même.

Projet Hadjer / Cécilia – phrases 73-86

Mamá no lo veía. Nos atiborraba de tisanas, al principio. Luego, junto con la leche caliente tras la cena, nos dio píldoras. De otra manera, nos resultaba imposible dormir. Yo despertaba en mitad de la noche, gritando, aterrada. Yo comencé a cortarme con la navaja de papá. Primero en el vientre, en el muslo, luego en el brazo. Veíamos cómo el hombre extraño sonreía y nos miraba. Pronto, mi caballito no sirvió de nada. Luego ocurrió lo que temíamos. A mí me rajó la garganta con la misma navaja con la que yo jugaba a cortarme. Sonreía. Yo, en cambio, se lo puse más difícil. Mientras escuchaba cómo mi gemela se ahogaba en burbujas de sangre, me escondí dentro de un armario.

Traduction temporaire :
Maman ne le voyait pas. D'abord, elle nous faisait boire des litres et des litres de tisanes. Ensuite, après le diner, elle nous donna des pilules avec du lait chaud. Sans cela, il nous était impossible de dormir. Moi, je me réveillais au milieu de la nuit, criant, terrifiée. Je commençais à me couper avec le rasoir de papa. D'abord au ventre, à la cuisse, ensuite au bras. Nous apercevions l'homme étrange qui souriait et nous regardait. Bientôt, mon poney ne servit plus à rien. Ensuite, il arriva ce que nous craignions. Moi, il me trancha la gorge en utilisant le même rasoir avec lequel je jouais pour me couper. Il souriait. Moi, en revanche, je lui ai compliqué la tâche. Tandis que j'écoutais comment ma jumelle s'étouffait dans des bulles de sang, je me cachai dans une armoire.

dimanche 28 février 2016

Projet Sabrina 4 – phrases 92-99

Al ver que intentaba levantarse, le dije que era una ramera y me monté sobre su cuerpo. Ella ya no se resistió y respondió bien a mi ritmo. Las luces colgantes del techo alumbraban su rostro; solo por un ins tante alcancé a olvidarme de mí y en sus ojos atisbé un lago, desbordante. ¿Podía haber actuado de otra manera? ¿Quién era yo; de dónde me salía ese yo en ese suelo? Mis rodillas empezaron a molestarme por el contacto con las baldosas duras, frías. ¿De dónde me brotaba ese arrebato? Levanté mi mano, como queriendo tapar el brillo de la lámpara que afectaba a sus ojos; pero en lugar de cubrir la luz, con una fuerza incontenible, mi mano descendió para abofetear su rostro hasta que terminé derramándome en ella, con un grito suyo, y otro grito mío.

Traduction temporaire :
En voyant qu'elle tentait de se lever, je la traitai de pute et grimpai sur elle. Elle cessa de résister et se cala bien sur mon rythme. Les lustres suspendus au plafond éclairaient son visage ; durant un instant seulement, je réussis à m'oublier et j'aperçus dans ses yeux un lac, débordant. Aurais-je pu agir autrement ? Qui étais-je ? D'où me venait ce moi, là, par terre ? Au contact du carrelage dur, froid, mes genoux commencèrent à me gêner. D'où sortait un tel déchaînement ? Je levai une main, voulant cacher l'éclat de la lampe qui blessait ses yeux ; au lieu de cacher la lumière, je la redescendis avec une force irrépressible pour lui gifler le visage, jusqu'à ce que je finisse par jouir en elle, dans un cri qui fit écho au sien.

Projet Maxime / Justine – phrases 44-45

Cómo, piensan, puede ser que un conjunto de palabras, un puñado apenas de las que abarrotan el diccionario seleccionadas, organizadas y dispuestas de un modo especial sean capaces de sumirlos en el más inmenso horror, de estremecerlos hasta el espanto, de aterrarlos hasta la crisis nerviosa, de hundirlos en la más absoluta desesperación, de provocarles la muerte. Bueno, tal vez mi propia biografía tenga algo que ver o al menos aclare un poco las cosas.

Traduction temporaire :
Comment pouvez-vous penser qu'un ensemble de mots, à peine une poignée de ceux qui remplissent le dictionnaire, sélectionnés, organisés et disposés d'une façon spéciale soit capable de vous plonger dans la plus immense horreur, de vous faire frémir jusqu'à l'épouvante, de vous terrifier jusqu'à la crise nerveuse, de vous enfoncer dans le plus profond désespoir, de causer votre mort. Eh bien, peut-être ma propre biographie a-t-elle quelque chose à voir là-dedans ou au moins éclaire un peu les choses.

Projet Justine 7 – titre + phrases 1-2

Francisco Ortega

Setenta y siete


Agosto, 1995.
Independencia, Santiago de Chile.


Conocía cada ruido de la casa: el aletargado crujido de las cañerías durante la noche, ese continuo toqueteo de las ramas del ciruelo, las vigas de la terraza al hincharse con los cambios de temperatura, el marco de las ventanas al ser alcanzado por la primera luz de la mañana... A sus sesenta y cinco años, Elcira Ramírez dominaba tan bien cada sonido de su hogar, que despertó de inmediato cuando un ritmo pesado y cansino empezó a sucederse desde el pasillo de la puerta hacia el interior del primer piso.

Traduction temporaire :


Francisco Ortega
Soixante-dix-sept 

Août, 1995.
Independencia, Santiago du Chili

Elle connaissait chaque bruit de sa maison : le craquement léthargique des canalisations pendant la nuit, le frôlement incessant des branches du prunier, les poutres de la terrasse gonflant au gré des changements de température, le cadre des fenêtres touché par les premières lueurs du matin… À soixante-cinq ans, Elcira Ramírez maîtrisait si bien chaque bruit de son foyer, qu'elle se réveilla immédiatement lorsqu'un rythme pénible et traînant commença à être audible, depuis le couloir de l'entrée jusqu'au premier étage.

Projet Bianca 2 – phrases 38-54

IV.
Plata de la que consigo adueñarme, plata que va a parar al costurero. Hago milagros con los mandados para que me sobre vuelto. Otro poquitito me sobra cuando voy al banco a pagar las facturas. Los billetes los escondo adentro de la almohadilla donde van pinchados los alfileres, camuflados entre el relleno. La casa entera empieza a convertirse en una búsqueda del tesoro. Sin embargo, estoy preocupada porque no creo que llegue a juntar lo que me falta para pagar la segunda cuota del vestido. Y por más que pienso, no se me ocurre qué excusa inventarle a Héctor para pedirle plata. Encima ayer discutimos.
Siempre le recuerdo que me avise si sale tarde de trabajar. No es que lo ande controlando, sólo quiero calcular bien el horario de la cena. Ayer se apareció como a las nueve y media y empezó a los gritos porque la casa estaba llena de humo y olor a grasa. ¿Juan Carlos te hace lo mismo? Yo, pensando en que no comiera frío, había tratado de mantener la carne a fuego mínimo pero al final se me terminó yendo la mano. Héctor me corre con eso de que a su madre nunca se le pasan los churrascos y a mí me dan ganas de contestarle que se mude nuevamente con ella, así le cocina todos los días y me dejan tranquila. Pero me muerdo la lengua porque entiendo que viene cansado de trabajar, que día tras día lo explotan más en esa basura de oficina y ni siquiera le pagan las horas extras. Espero que la mujer del negocio de ropa no se enoje conmigo si me atraso unos días. ¿Vos no tendrás para prestarme y te lo devuelvo el mes que viene?

Traduction temporaire :

IV.
Argent dont j'arrive à m'emparer, argent qui atterrit dans ma corbeille à ouvrage. J'accomplis des miracles avec les commandes afin qu'il me reste de la monnaie. J'en garde encore un peu quand je vais payer les factures à la banque. Je cache les billets à l'intérieur du coussinet où l'on pique les aiguilles, les camouflant ainsi dans le rembourrage. La maison entière commence à ressembler à une chasse au trésor. Cependant, je suis inquiète parce que je ne crois pas pouvoir réunir la somme manquante pour le second paiement de la robe. Et j'ai beau réfléchir, aucune excuse valable à donner à Héctor pour lui demander de l'argent ne me vient à l'esprit. Pour couronner le tout, hier nous nous sommes disputés. Je lui rappelle toujours de me prévenir s'il sort tard du travail. Non que je le surveille, je veux juste bien calculer l'heure du dîner. Or, hier, il a débarqué vers neuf heures et demie et il s'est mis à crier parce que la maison était enfumée et sentait la graisse. Juan Carlos te fait le même coup ? Moi qui voulais seulement qu'il ne mange pas un repas froid : j'avais essayé de garder la viande sur un feu très doux, mais finalement, je me suis laissée déborder. Héctor me bassine avec sa mère qui, elle, ne rate jamais la cuisson des viandes. Moi, j'ai envie de lui répondre qu'il n'a qu'à retourner habiter chez elle, comme ça, elle cuisinera pour lui tous les jours et j'aurai la paix. Toutefois, je me mords la langue, car je sais bien qu'il rentre fatigué du travail, que jour après jour, on l'exploite davantage dans cette pourriture de bureau et ne lui paie même pas ses heures supplémentaires. J'espère que la femme du magasin de vêtements ne se fâchera pas contre moi si j'ai quelques jours de retard. Toi, tu n'as pas, par hasard, de l'argent à me prêter et je te le rends le mois prochain ?

Projet Camille / Angélique – phrases 79-91

-En el fondo, Ema es una mujer bastante conforme con su suerte -dijo él.
Ella no contestó nada.
-Una mujer fría de corazón -dijo él.
Ella no contestó nada.
-¿No crees? -dijo él.
-Tal vez -dijo ella.
-Y a ti a veces te da por decir cosas tan absolutamente fantásticas.
Ella no dijo nada.
-¿Qué crees que me puede interesar en Ema? ¿Qué es lo que crees?
-Pero, ¿para qué volver sobre lo mismo? -dijo ella-. Es una cosa que he dicho al pasar. Sencillamente al pasar.

Traduction temporaire :

— Au fond, Ema est une femme qui ressemble assez à son sort, dit-il.
Elle ne répondit pas.
— Une femme au cœur de pierre.
Elle ne répondit pas.
— Tu ne trouves pas ?
— Peut-être.
— Et toi, parfois, tu sors des choses absolument fantastiques.
Elle ne dit rien.
— Tu crois qu'Ema peut m'intéresser ? Tu le crois vraiment ?
— Mais, pourquoi revenir dessus ? C'est une chose que j'ai dite comme ça. Simplement comme ça.

Projet Justine / Déborah / Julie – phrases 285-301

Claro que lo entendíamos. Mejor que él, seguramente. Pero no le contestamos.
—Doctor. Necesitamos hombres como usted —señaló—. En una guerra se necesitan médicos y créame que tenemos muy pocos de nuestro lado.
Una guerra. ¿Acaso este Norman estaba loco? ¿Una guerra contra las IAs? ¿Contra nuestros ángeles salvadores?
—No estoy interesado en su guerra, señor Tennyson. Sólo me interesa salvar vidas, no acabarlas —respondimos sintiendo la ausencia de sentido en nuestras propias palabras.
—De eso se trata, doctor —dijo a su vez mientras sacaba una tarjeta y me la ponía en el bolsillo—. Llámeme si cambia de opinión.
Norman se fue en un LandRover todoterreno y decidimos que era hora de hacer lo propio. El nuestro era un Porsche plateado. ¿A quién le importaban esas cosas ahora que todos podían tener el automóvil que quisieran?

Traduction temporaire :
— Évidemment que nous le comprenions. Sûrement mieux que lui, d'ailleurs. Mais nous ne lui répondîmes pas.
— Docteur. Nous avons besoin d'hommes comme vous. Dans une guerre, on a besoin de médecins et, croyez-moi, on en compte très peu dans notre camp. 
Une guerre. Peut-être ce Norman était-il fou ? Une guerre contre les IA ? Contre nos anges gardiens ?
— Votre guerre ne m'intéresse pas, Monsieur Tennyson. La seule chose qui m'intéresse, moi, c'est de sauver des vies, pas d'y mettre fin, affirmâmes-nous avec la sensation de tenir des propos insensés.
— Il s'agit bien de cela, docteur, assura-t-il à son tour, tout en sortant une carte de visite qu'il glissa dans ma poche. Appelez-moi si vous changez d'avis.

Norman s'en alla au volant d'un 4X4 LandRover et nous décidâmes de faire de même. Notre voiture était une Porsche gris métallisé. Qui se souciait de ces choses-là, maintenant que chacun pouvait avoir la voiture de ses rêves ?

samedi 27 février 2016

Projet Hadjer / Cécilia – phrases 60-72

Miro a mi hermana, siento su agonía. Con la mirada, atravieso a quien creo que puede alimentarla. Antes o después, alguien se cruza con nosotras. Todas, todas las familias son desgraciadas. Mi gemela aspira, se recupera. A por ese, a por ese, susurra. Cojeando, seguimos a quien ella desea. No siempre fue así. Recordamos a veces, mientras nos cepillamos el pelo la una a la otra, un tiempo en el que éramos nosotras las que percibíamos sombras extrañas en los rincones. Yo tenía una muñeca, creo recordar, y yo un caballito de trapo que chupaba cuando me distraía. Las sombras se asemejaban vagamente a un hombre muy delgado, muy alto, sin cabello. Nos miraba. Parecía aguardar algo.

Traduction temporaire :
J'observe ma sœur, je ressens son agonie. Du regard, je traverse la personne que je crois qui peut la nourrir. Tôt ou tard, quelqu’un nous croise. Toutes, toutes les familles sont malheureuses. Ma jumelle inspire, elle récupère. Celui-là, celui-là, murmure-elle. En titubant, nous suivons qui elle désire. Ça n’a pas toujours été comme ça. Nous nous souvenons parfois, tandis que nous nous brossons les cheveux l’une à l'autre, d'une époque où c'était nous qui percevions les ombres étranges dans les coins. J'avais une poupée, je crois me souvenir, et un cheval en chiffon que je suçais quand je m'ennuyais. Les ombres ressemblaient vaguement à un homme très mince, très grand, sans cheveux. Il nous regardait. Il semblait attendre quelque chose.

Projet Justine / Nadia / Élise – phrases 378-383

Es difícil, ahora, aquilatar en su real dimensión todo lo vivido durante aquel verano. A la luz de los años, remontando las oleadas de prejuicios sociales, morales y culturales sepultados en el camino, la historia de la Zurda muestra a duras penas el encanto de un mueble viejo. Aníbal se ríe hoy de la increíble superstición que se tejiera en torno a ella, sobre la cual no hemos hallado antecedentes en leyendas populares, locales o extranjeras, y me recuerda que yo temblaba como un papel ante la posibilidad de que Irina Marovich me besara. A decir verdad, me gusta oírlo reír. Y me gusta cómo dice las cosas que dice, pues no se está mofando de mí ni de sí mismo. Está solo siendo afectuoso. Está, sobre todo, afinando, probando y arrancándole melodías, tan simples y hermosas para nosotros, a ese precioso Stradivarius que es la memoria de dos amigos que intercambian recuerdos.

Traduction temporaire :
Difficile, désormais, d'apprécier à sa juste valeur tout ce qu'on a vécu cet été-là. À la lumière des années, en dépassant les vagues de préjugés sociaux, moraux et culturels ensevelis sur le chemin, l'histoire de la Gauchère a finalement autant de charme qu'un vieux meuble. Anibal s'amuse aujourd'hui de l'incroyable superstition qui s'était tissée autour d'elle, sur laquelle nous n'avions pas trouvé d'antécédents dans les légendes populaires, locales ou étrangères ; quant à moi, je me souviens que je tremblais comme une feuille à l'idée qu'Irina Marovich puisse m'embrasser. À vrai dire, ça me plaît de l'entendre rire. Et j'aime sa façon de s'exprimer ; en effet, il ne se moque ni de moi ni de lui-même. Il est juste affectueux. Il est surtout en train d'affiner son jeu, de tester et d'arracher à ce précieux Stradivarius – qui n'est autre que la mémoire de deux amis échangeant des souvenirs – des mélodies si simples et si belles pour nous.

Projet Sonita / Élise – phrases 565-573

Malos tiempos —dijo el médico—. No crea que me gusta del todo lo que hacen estos —susurró—, pero por lo menos evito males mayores.
Zebrel miró al médico con los ojos entornados por la extrañeza y murmuró unas palabras, aún cuando sabía que seguramente no sería entendido.
O me ho’a.
¿Qué dijo?
Zebrel se encogió de hombros. En realidad no estaba interesado en el médico. Había perdido la mejor oportunidad y no confiaba en que se repitiera. Agradeció de corazón a los borrachos por el esfuerzo y archivó toda esperanza.

Traduction temporaire :

— Sale époque ! déclara le médecin. N’allez pas croire que j'approuve entièrement ce que ces types font, murmura-t-il, mais au moins, j'évite des maux plus graves.
Étonné, Zebrel regarda le médecin, les yeux mi-clos à cause de l’étrangeté de ses propos et susurra quelques mots, sachant qu’on ne le comprendrait certainement pas.
— O me ho’a.
— Que dites-vous ?
Zebrel haussa les épaules. En réalité, le docteur ne l’intéressait pas. Il avait perdu sa meilleure chance et il savait qu'une occasion pareille ne se présenterait plus. Il remercia du fond du cœur les ivrognes de leurs efforts et abandonna tout espoir.

Projet Justine / Marie G. 2 – phrases 89-94

Con lo que detesto las palabras que tienen ch. Chuchumeco, chorizo, achacoso, chucha, chupón. Empecé a sentir que se me revolvía el estómago y la arepa con queso rallado se me vino toda hasta la garganta y me tocó vomitar ahí mismo, detrás del caney para que nadie se diera cuenta y vinieran a hacerme preguntas para las que no tendría respuestas. Los sueños de esa noche fueron feos y desordenados. Menos mal en la mañana no me acordaba bien de lo que había soñado. Lo que sí sabía era que habían sido sueños oscuros, llenos de aguas turbias. Cuando me desperté tenía fiebre y todo el día estuve delirando con crucigramas enormes que debían ser llenados con palabras que llevaran la letra ch. En la tarde pude levantarme aunque todavía sentía mareo.

Traduction temporaire :
C'est pour ça que je déteste les mots comprenant le son ch. Chiche, chorizo, cacochyme, chienne, chieur. J'eus soudain l'estomac retourné et l'arepa avec le fromage râpé remontèrent dans ma gorge et je vomis ici même, derrière l'auvent, pour que personne ne s'en rende compte et ne vienne me poser de questions auxquelles je n'aurais pas de réponses. Cette nuit-là, mes rêves furent laids et décousus. Heureusement, le lendemain, je ne me rappelais pas bien de quoi j'avais rêvé. Je savais en revanche que c'avaient été des rêves sombres, remplis d’eaux troubles. Quand je me suis réveillée, j'avais de la fièvre, et toute la journée, je délirai à propos d'une énorme grille de mots croisés qu'il fallait remplir avec des mots comprenant le son ch. Dans l'après midi, je pus me lever, bien que je me sente toujours nauséeuse.  

Projet Camille / Angélique – phrases 69-78

-Pero es absurdo lo que dices. ¿Qué se te ha metido en la cabeza? Cada cual crea relaciones en la medida de su propia exigencia. Si Ema vive con Leites no será por una imposición divina, por una ley fatal, sino tranquilamente porque no ve más allá de él.
-Te es difícil concebir que no vea más allá de él.
-Por Dios, basta, no seas ridícula.
Hubo otra pausa. El hombre del traje blanco salió del bar...
-No soy ridícula -dijo ella.
Habría querido agregar algo más, decir algo más significativo que echara una luz sobre todas esas frases vagas que cambiaban; pero no dijo nada; volvió a mirar las letras de la palabra Tintorería; el patrón llamó al mozo y le dio una orden en voz baja y el mozo fue y habló con uno de los dos clientes que ocupaban la mesa extrema del salón; ella sorbió la última gota del aguardiente ámbar.

Traduction temporaire :

— C'est absurde. Qu'est-ce que tu t'es mis en tête ? Chacun crée des relations en tenant compte de ses propres exigences. Si Ema vit avec Leites, ce n'est sans doute pas à cause de la volonté divine, d'une loi fatale, mais calmement parce qu'elle ne voit pas au-delà de lui.
— Il t'est difficile de concevoir qu'elle ne voie pas au-delà de lui.
— Mon Dieu, assez, ne sois pas ridicule.
Il y eut une autre pause. L'homme au costume blanc sortit du bar…
— Je ne suis pas ridicule.
Elle aurait voulu ajouter autre chose, rétorquer quelque chose de plus significatif, qui aurait mis en lumière toutes ces phrases vagues qui changeaient ; mais elle se tut ; elle regarda de nouveau les lettres du mot Teinturerie ; le patron appela et donna un ordre à voix basse au garçon, qui s'en alla. Le patron, lui, parla avec un des deux clients qui occupaient la table la plus éloignée de la salle ; elle avala la dernière goutte de l'eau-de-vie ambrée.

Projet Justine / Déborah / Julie – phrases 275-284

Nunca supimos cuántas vidas salvamos esa tarde, ni cuántas se perdieron. Era cerca de la medianoche cuando por fin vinieron a relevarnos. Un verdadero ejército de androides desembarcó en el hospital y se hicieron cargo de los pacientes. Los montaron en vehículos flotantes y se los llevaron llenos de catéteres y otras conexiones cuya función hasta nosotros mismos desconocíamos.
Al final nos quedamos solos en el patio, luego de que embarcaran al último. Los otros doctores y enfermeras partieron de regreso a sus hogares, pero yo no tenía dónde ir.
—Usted no es como sus colegas, ¿no es cierto? —nos preguntó Norman saliendo desde las sombras.
—¿A qué se refiere? —respondimos a la defensiva, un poco intimidados.
—Usted entiende por qué lo hicimos. ¿No es cierto?

Traduction temporaire :

Nous n'avons jamais su combien de vies nous sauvâmes cet après-midi-là, ni combien furent perdues. Il était près de minuit quand la relève arriva enfin. Une véritable armada d’androïdes débarqua à l'hôpital et prit les patients en charge. Ils les montèrent dans des véhicules amphibies et les emmenèrent, avec des cathéters et d'autres branchements partout, et dont, même nous, nous ignorions la fonction. Le dernier parti, nous nous retrouvâmes seuls dans la cour. Les autres médecins et infirmières rentrèrent chez eux, mais moi, je n'avais nulle part où aller.
— Vous n'êtes pas comme vos collègues, n'est-ce pas ? nous apostropha Norman en sortant de l'ombre.
— Que voulez-vous dire ? répondîmes-nous, sur la défensive, un peu intimidés.
— Vous comprenez pourquoi nous faisons cela, n'est-ce pas ?

Projet Chloé T 3 – phrases 109-122

Hablamos de varias cosas –dice Jualma–. De libros, de autores, de películas, porque era media intelectual. Se sabía de memoria frases que subrayaba en los libros que leía. Hasta ahora recuerdo su favorita: No veo la hora de cometer un acto irremediable”.
¿Sabes quién la dijo? –me preguntó Aleh.
No –le respondí.
Pucha, no sabes nada, realmente nadie sabe nada de nada.
¿Y de quién era? –pregunta Iosú.
De Jean Paúl Sartre.
¿Y quién es ese chucha?
En ese tiempo no lo sabía, pero ahora sé que es un escritor francés.
Ah ya.
Luego guardamos el trago en mi mochila y caminamos de la mano por la avenida Alfonso Ugarte, con la sensación de estar volando, mirando a todos por encima del hombro, creídazos.
Estaban fumados, huevas, eso era.

Traduction temporaire :
— On a parlé de différentes choses, répondit Jualma. De livres, d’auteurs, de films, parce qu’elle était moitié intello. Elle connaissait par cœur des phrases qu’elle soulignait dans les bouquins qu’elle lisait. Je me rappelle encore celle qu’elle préférait : « Il me tarde de commettre un acte irrémédiable ».
— Tu sais qui a dit ça ? m’a demandé Aleh.
— Non.
— Putain, mais tu connais rien. Vraiment, personne sait rien sur rien.
— Et qui a écrit ça ? interrogea Iosú.
—Jean-Paul Sartre.
— Et c’est qui ce mec ?
— À cette époque, je connaissais pas, mais aujourd’hui je sais qu’il s’agit d’un écrivain français.
— Ah, ok.
— On a ensuite remis la bouteille dans mon sac à dos, et on a marché sur l’avenue Alfonso Ugarte, main dans la main, avec la sensation d’être en train de voler ; on regardait tout le monde de haut, comme des péteux.

— Je crois plutôt que vous étiez défoncés, mon pote.

Projet Camille / Angélique – phrases 48-68

-Que te gustara de un modo especial. Que la conversación con Ema te fuera una especie de respiración, algo refrescante, porque cambias...
-No seas tonta.
-Cambias -dijo ella-. Creo que cambias. O no sé. En cambio, no lo niegues, por verlo a él no darías un paso.
-Es un hombre insignificante y gris, pero al que debo cosas -dijo él.
-Sí. En cambio, no sé, me parece que dos palabras de Ema te levantaran, te hicieran bien.
-No seas tonta -dijo él-. También me aburre.
-¿Por qué pretender que te aburre? ¿Por qué decir lo contrario de lo que realmente es?
-No tengo por qué decir lo contrario de lo que realmente es. Eres terca. Me aburre Leites y me aburre Ema y me aburre todo lo que los rodea y las cosas que tocan.
-Te fastidia todo lo que los rodea. Pero por otra cosa-dijo ella.
-¿Por qué otra cosa?
-Porque no puedes soportar la idea de esa cosa grotesca que es Ema unida a un hombre tan inferior, tan trivial.

Traduction temporaire :

— Que tu aimes ça d'une manière particulière. Parler à Ema te procure une sorte de respiration, quelque chose de rafraichissant, parce que tu changes…
— Ne sois pas bête.
— Tu changes, dit-elle. Je crois que tu changes. Ou je sais pas. En revanche, ne nie pas que pour le voir, lui, tu ne bougerais même pas d'un pouce.
— C'est un homme insignifiant et gris, mais auquel je dois des choses.
— Oui. Par contre, je sais pas, on dirait que deux mots d'Ema te raviveraient, te feraient du bien.
— Ne sois pas bête. Elle m'ennuie aussi.
— Pourquoi prétendre qu'elle t'ennuie ? Pourquoi mentir sur ce qu'il en est réellement ?
— Je n'ai aucune raison de mentir sur ce qu'il en est réellement. Tu es têtue. Leites m'ennuie, Ema m'ennuie, tout ce qui les entoure et toutes les choses qu'ils font m'ennuient aussi.
— Tout ce qui les entoure t'énerves. Mais pour une autre raison.
— Quelle autre raison ?
— Parce que tu ne peux pas supporter l'idée grotesque qu'Ema soit unie à un homme aussi inférieur, aussi banal.

Projet Medea / Iris – phrases 55-59

-Si aseguras a mi cabeza su permanencia sobre los hombros, yo, ¡oh, excelso príncipe!, te señalaré a esos que tus reales ojos desean conocer.
El rey hizo un signo de asentimiento y el repugnante engendro continuó:
-Nada más fácil que complacerte, ¡oh, rey! ¿Deseas saber cuál de tus vasallos posee el corazón más vil? Pues no sólo te presentaré uno, sino toda una legión.

Traduction temporaire :

— Si tu garantis que ma tête restera sur mes épaules, moi, ô éminent prince, je te désignerai à ceux que tes yeux royaux désirent connaître. Le roi fit un signe d'assentiment et le gnome répugnant continua : Rien de plus facile que de te complaire, ô roi ! Désires-tu savoir lequel de tes vassaux possède le cœur le plus vil ? Et bien, je ne t'en présenterai pas un seulement, mais toute une légion.

Projet Justine / Nadia / Élise – phrases 368-377

¿Dónde los puedo ubicar? —interrogó Aníbal procurando disimular su ansiedad.
Están en Yugoslavia —respondió Milosevic—, en algún lugar de Serbia, lo cual quiere decir que no será nada fácil encontrarlos.
(¿Cómo lo supieron las González Vigil?, pensé. ¿Contarían con datos de buena ley o, sencillamente, se dispararon con una hipótesis que dio en el blanco?).
¿Y no les enviaron cartas?
Dos o tres en el primer año —sonrió Milosevic—. Eran unas cartas largas, colectivas, muy divertidas. Hablaban de la gente que conocían y de lo bien que se habían establecido a su llegada. También hablaban del mariscal Tito y del entusiasmo de la gente por el futuro del país. Luego dejaron de escribir y les perdimos el rastro.

Traduction temporaire :

— Où puis-je les trouver ? interrogea Annibal en tentant de dissimuler son anxiété.
— Ils sont en Yougoslavie, quelque part en Serbie, autant dire que cela ne sera pas facile, répondit Milosevic.
(Je réfléchis : comment les González Vigil l'avaient-elles su ? Avaient-elles obtenu des renseignements d'une source sûre ou avaient-elles simplement émis une hypothèse qui s'était avérée exacte ?).
— Et ils ne vous ont pas envoyé de lettres ?
— Deux ou trois la première année, sourit Milosevic. De longues lettres, collectives, très drôles. Ils y parlaient des gens qu'ils connaissaient, du fait que, dès leur arrivée, ils s'étaient bien installés. Ils y évoquaient aussi le maréchal Tito et l'enthousiasme des gens quant à l'avenir du pays. Ensuite, ils ont cessé d'écrire et nous avons perdu leur trace.

Projet Pauline / Laëtitia – phrases 35-49

El tío se acercó al busto y lo miró a corta distancia.
¿No habías visto esta chapita de bronce? —le preguntó—. Quizá no la advirtieron porque estaba tapada por un poco de tierra. Mira; dice: "El hombre de este siglo".
Es cierto —repuso el joven—; no me había fijado. Pero, ¿a qué siglo se refiere? Y sea al que fuere, no me gusta. No sé explicártelo, pero no me gusta. Me gustaría tirarlo.
Eduardo Adhemar lo miró con aire tranquilo. Sintió crecer su densa, invariable ternura; siempre le había gustado ser el árbitro de las decisiones de sus parientes.
No creo que debas hacer eso —dijo—. En todo caso —agregó, animándose con brusca inspiración—, podrías aprovechar la ocasión para hacer algo original. Y, de paso, aprovechar también el regalo...
Su animación estimuló al sobrino.
Sí; pero no sé cómo... Es una cosa perfectamente inútil...

Traduction temporaire :

L'oncle s'approcha du buste et le regarda de près.
— Tu avais vu cette petite plaque de bronze ? Peut-être ne l'avait-on pas remarqué parce qu'elle était recouverte d'un peu de terre. Regarde, dit-il, "l'homme de ce siècle".
— Ah oui, répondit le jeune homme, je ne l'avais pas vu. Mais, à quel siècle ça fait allusion ? Quoiqu'il en soit, je ne l'aime pas. Je ne peux pas t'expliquer pourquoi, mais je ne l'aime pas. Je préfèrerais m'en débarrasser.
Eduardo Adhemar l'observa d'un air tranquille. Il sentait grandir en lui une tendresse profonde et immuable ; il avait toujours aimé jouer les arbitres dans les décisions de sa famille.
— Je ne crois pas que tu devrais faire ça. En tout cas, poursuivit-il, animé par une soudaine inspiration, tu ferais mieux de profiter de l'occasion pour en tirer quelque chose d'original. Et, du même coup, profiter aussi du cadeau…
Son enthousiasme stimula son neveu.
— Oui, mais je ne vois pas comment… C'est une chose parfaitement inutile…

Projet Hadjer / Cécilia – phrases 46-59

No aparta la cortina de la ducha, que nos cobija, pero sabe, siente, que estamos allí. El sudor le recorre la espalda. Cree estar volviéndose loco. Abre la cerveza y vacía su contenido en el fregadero. Entonces se arrepiente, bebe con avidez. Sabemos que esta tarde regresará al supermercado, comprará más cerveza, adormecerá el miedo con alcohol. Oh, delicioso. A veces sufrimos alguna pérdida. La mujer del maquillaje espeso decide escaparse de casa con su hijo, y ya no podemos percibir su miedo. Nos tambaleamos, hambrientas. Yo, sobre todo, me doblo sobre mí misma, con punzadas en el estómago. Me apoyo en mi gemela. Renqueamos hacia el supermercado, con el infame carrito. También tenemos derecho a realizar nuestra propia compra.

Traduction temporaire :
 Il n'écarte pas le rideau de la douche, qui nous cache, mais il sait, il sent, que nous sommes là. La sueur lui coule dans le dos. Il croit qu'il est en train de devenir fou. Il ouvre sa bière et en vide le contenu dans l'évier. Il regrette, et boit finalement avec avidité. Nous savons que cette après-midi, il retournera au supermarché, qu'il achètera davantage de bière. Il calmera la peur avec l'alcool. Oh, délicieux !   Parfois, nous subissons une défaite. La femme au maquillage trop épais décide de s'échapper de chez elle avec son fils et nous ne pouvons plus percevoir sa peur. Nous chancelons, affamées. Moi, surtout, je me replis sur moi-même, avec des douleurs à l'estomac. Je m'appuie sur ma jumelle. Nous clopinons vers le supermarché avec notre infâme chariot. Nous aussi, nous avons le droit de faire nos propres courses.

Projet Sabrina 4 – phrases 86-91

Ella permanecía silente y, antes de que me dijera nada, le abrí los labios con las manos, derramé mi copa de vino en su boca y empecé a beber de ese recipiente profundo y suave con una sed que buscaba agotar su lengua, sus palabras. Olvidé la lanza que un momento antes había visto elevarse desde su pecho has ta su garganta y vertí la otra copa de vino en su boca para seguir bebiendo hasta dejarla seca. Ella empezó a ahogarse; yo no le di tregua: la empujé sobre la mesa, le arranqué la blusa, los botones saltaron, cayendo sobre el suelo como moneditas de plata. Ahora los veo caer como si fueran un borbotón de lágrimas. Sus senos se me expusieron desnudos; desprovistos del sujetador, cayeron a un lado y al otro, sin mostrarse más como dos volcanes a punto de erupcionar. La cogí por los cabellos y la arrojé al suelo.

Traduction temporaire :
Elle restait silencieuse et, avant qu'elle ne dise un mot, mes mains ouvrirent ses lèvres ; je vidai dans sa bouche mon verre de vin et bus à ce réceptacle profond et doux, avec une soif qui cherchait à étancher sa langue, ses paroles. J'en oubliai la lance qu'un instant plus tôt, j'avais vue s'élever de sa poitrine vers sa gorge et je versai l'autre verre de vin dans sa bouche pour continuer de boire jusqu'à l'assécher. Elle commença à s'étouffer ; je ne lui laissai pas de répit : je la poussai sur la table, lui arrachai son corsage, les boutons sautèrent, roulant par terre telles de petites pièces de monnaie. Maintenant, je les vois tomber comme une explosion de larmes. Ses seins m'apparurent dans leur nudité, sans soutien-gorge ; ils basculèrent chacun d'un côté, se présentant comme deux volcans sur le point d'entrer en éruption. Je l'attrapai par les cheveux et la jetai au sol.

vendredi 26 février 2016

Projet Justine / Déborah / Julie – phrases 263-274

Fue mientras aplicábamos vendajes en brazo y el tórax de un hombre severamente quemado que notamos a un desconocido paseándose entre las camillas. Era alto y fornido, de cabellos rojos y una frondosa barba del mismo color. Sus ojos azules encontraron nuestra mirada en el mismo instante que lo descubrimos.
—Si no está lastimado, espere afuera por favor —le solicitamos.
—Doctor. Soy Norman Tennyson, y estos son mis hombres —no supimos qué responder frente a tal anuncio —. Por favor. Déjeme estar al lado de ellos cuando mueran.
—De acuerdo. Pero no estorbe.
Seguimos con lo nuestro, revisando las heridas, amputando un miembro o abriendo un abdomen. No recordamos cuántas intervenciones tuvimos que realizar esa tarde, pero cada vez que salíamos del pabellón nos encontrábamos con el tal Norman yendo de paciente en paciente, diciéndoles algunas palabras y confortándolos.

Traduction temporaire :

Tandis que nous posions des bandages sur le bras et le thorax d'un homme sévèrement brûlé, nous remarquâmes un inconnu en train de se promener entre les brancards. Il était grand et costaud, les cheveux roux avec une barbe fournie de la même couleur. Ses yeux bleus rencontrèrent notre regard à l'instant précis où nous le découvrîmes.
— Si vous n'êtes pas blessé, attendez à l'extérieur, s'il vous plaît.
— Docteur. Je suis Norman Tennyson, et voici mes hommes. Nous ne sûmes que répondre à cette annonce. S'il vous plaît, laissez-moi rester auprès d'eux quand ils mourront.
— D'accord. Mais ne gênez pas.
Nous retournâmes à nos occupations, examinant les blessures, amputant un membre ou ouvrant un abdomen. Nous n'avons aucun souvenir du nombre d'interventions que nous dûmes pratiquer cet après-midi-là, mais chaque fois que nous sortions du pavillon, nous tombions nez à nez avec ce Norman, qui allait de patient en patient pour leur dire quelques mots et les réconforter.

Projet Justine / Marie-G. 2 – phrases 83-88

Hasta ese momento, gracias a la fuerza y la emoción con que madre hilvanaba las palabras del relato, yo había logrado acomodarme en el taxi, al lado del chofer, viendo cómo subían y bajaban los pechos de la penca ‘e morena mientras hablaba por el teléfono y algo en mi entrepierna se humedecía por primera vez. El carro paró en seco cuando mamá dijo pechichones. Que la penca ‘e morena nos recordara como unos pechichones hizo que me sintiera como el día en que vimos toda la cosecha de fríjol germinada. El mal genio se apoderó de mí y ya no quise saber nada más acerca de la visita de la tía Alfreda. Me levanté de la mesa y me fui a cubrir los semilleros de tabaco. Pechichones.

Traduction temporaire :
Jusque-là, grâce à la force et à l'émotion avec lesquelles maman cousait les mots de son récit, j'avais réussi à m'installer dans le taxi, à côté du chauffeur, regardant monter et descendre les seins de la plantureuse brune tandis qu'elle parlait au téléphone, et pour la première fois, quelque chose au niveau de mon entrejambe devenait humide. Le véhicule s'arrêta brusquement quand maman prononça le mot pleurnichards. Que la plantureuse brune se souvienne de nous comme des pleurnichards me fit le même effet que le jour où nous avions découvert toute notre récolte de haricots germée. La mauvaise humeur m'envahit et je ne voulus plus rien savoir de la visite de tante Alfreda. Je me levai de table et allai couvrir les plants de tabac. Pleurnichards.

Projet Maxime / Justine – phrases 39-43

No, definitivamente no podemos permitirlo, y créanme que mis colaboradores son muy persuasivos y conocen muchas técnicas para reanimarlos, los harán volver en sí, se los aseguro. Del mismo modo si se tapan los oídos, serán atados y si gritan, y, Dios no lo permita, pero si es necesario no dudaremos en llegar a esos extremos, amordazados. Tendrán que escuchar –fíjense que no es tanto lo que pido– el relato hasta el final. Ya sé que no se lo creen, que me consideran un charlatán, que me quieren desenmascarar, que quieren ufanarse de que “no es para tanto”, que vinieron acá para probarme más que para probarse, que creen que a esta altura ya no hay poesía que los espante. Palabras, nada más.

Traduction temporaire :
Non, ce n'est définitivement pas envisageable, et croyez-moi, mes collaborateurs sont très persuasifs et connaissent beaucoup de techniques pour vous réanimer, ils vous feront revenir à vous, je vous l'assure. De la même façon, si vous vous bouchez les oreilles, on vous attachera et si vous criez, et, Dieu vous en préserve, mais si nécessaire nous n'hésiterons pas à arriver à ces extrêmes, vous serez bâillonnés. Vous devrez écouter - rendez-vous compte je ne demande pas grand-chose - le récit jusqu'à la fin. Je sais bien que vous n'y croyez pas, que vous me considérez comme un charlatan, que vous voulez me démasquer, que vous voulez vous targuer en disant " il n'y a pas de quoi en faire tout un plat", que vous êtes venus là afin de me mettre à l'épreuve plutôt que pour vous mettre vous à l'épreuve, que vous croyez qu'à ce stade, il n'y a plus de poésie qui vous effraie. Des mots, rien de plus.

Projet Sonita / Élise – phrases 542-565

¿Quién le hizo eso? —preguntó un médico canoso, de mejillas rosadas y gran papada—. Ya sé que no puede responder. Mueva la cabeza cuando dé en el clavo. ¿Mormones? ¿Derviches Rojos? ¿Adventistas? ¿Jasídicos? ¿Umbanda? ¿Bogomilos? ¿Bushos? ¿Coptos? ¿Testigos? ¿Solarianos? ¿Dianéticos? ¿Hermanos del Dolor? ¿Harekrishna? —Advirtió que Zebrel había movido la cabeza hacia el final de la absurda lista y retrocedió un paso. —Los Hermanos del Dolor. Lindos especímenes. ¿Lo amputaron así, en seco?
Zebrel hubiera querido preguntarle si ellos no hacían algo parecido, si los acólitos metidos en los exoprots que los habían atacado no eran, como él, producto del reclutamiento forzoso. Movió la cabeza afirmativamente. En seco o húmedo, ¿cuál era la diferencia? Por lo menos usaban anestesia... Pero no por piedad; quizás habían temido que muriera de un paro cardíaco durante las amputaciones y adiós esfuerzo.

Traduction temporaire :

— Qui vous a fait ça ? lui demanda un docteur aux cheveux grisonnants, avec des joues roses et un grand double menton. Je sais que vous ne pouvez pas me répondre. Acquiescez lorsque je mettrai dans le mille. Les Mormons ? Les Derviches Rouges ? Les Hassidiques ? Les Coptes ? Les Témoins de Jéhovah ? Les Solairiens ? Les Dianétiques ? Les Frères de la Douleur ? Harekrishna ? Il s'aperçut que Zebrel avait bougé la tête sur la fin de cette liste absurde et revint un peu en arrière. Les Frères de la Douleur ? Des drôles de spécimens ! Ils vous ont amputé comme ça, d’un coup sec ? Zebrel aurait voulu lui demander si eux, ils ne faisaient pas les choses de la même façon, si les acolytes fourrés dans les exoprots qui les avaient attaqués n’étaient pas, comme lui, le produit d’un recrutement forcé. Il fit oui. D’un coup sec ou humide, quelle différence y avait-il ? Au moins, ils les anesthésiaient… Mais pas par pitié ; peut-être qu’ils avaient craint que le patient meure d’un arrêt cardiaque car dans ce cas, ce serait peine perdue.

Projet Justine / Nadia / Élise – phrases 365-367

Las hermanitas González Vigil estaban en lo cierto —dijo Aníbal, rascándose el lóbulo de una oreja.
En su pesquisa sobre la colonia de yugoslavos de Lima, Aníbal había tropezado con unos Marovich, los únicos que figuraban en la guía telefónica (pero que afirmaron no tener parentesco con ninguna chica llamada Irina), y que, por ayudar a Aníbal o por un súbito interés genealógico, lo pusieron en contacto con una familia de apellido Kovack (investigadores de las migraciones balcánicas), que a su vez lo presentaría a un tal Igor Milosevic. Este sujeto, de profesión publicista, dijo haber conocido muy bien a los Marovich, y en particular a su hijita Irina, de quien no guardaba buenos recuerdos, pues esa mocosa infernal, decía, le propinaba puntapiés en la canilla cada vez que la familia de ella y la suya se visitaban.

Traduction temporaire :

— Les sœurs González Vigil étaient dans le vrai, reprit Anibal en se grattant le lobe de l'oreille.
Lors de son enquête sur la communauté yougoslave de Lima, il était tombé sur des Marovich, les seuls qui figuraient dans l'annuaire (ils affirmèrent pourtant n'avoir aucun lien de parenté avec une quelconque jeune fille prénommée Irina) et qui, pour l'aider, ou s'étant découvert un intérêt soudain pour la généalogie, le mirent en relation avec une famille Kovac (qui faisait des recherches sur les migrations balkaniques), qui, à son tour, lui présenterait un certain Igor Milosevic. Publicitaire de profession, cet individu affirma avoir très bien connu les Marovich, en particulier leur petite Irina, dont il ne gardait pas de bons souvenirs ; en effet, cette morveuse infernale – comme il l'appela – lui balançait des coups de pieds dans le tibia, chaque fois qu'avec sa famille, elle rendait visite à la sienne.

Projet Sabrina 4 – phrases 80-85

Estuve a punto de iniciar una discusión: quería dejar bien sentado mi cientifismo; pero recapitulé en que si este me funcionaba cuando quería conquistar a una alumna o a una intelectual, me podría resultar contraproducente frente a una mujer de pueblo que probablemente jamás había acudido a la universidad. Dejé mis cubiertos sobre la mesa y sentencié:
Si nada es imposible, déjame cerrar la puerta de la calle.
Ella fijó sus ojos en los míos.
Los veo ahora, y los veo atemorizados. Pero en aquel momento los quise ver incandescentes. Como demoraba en responder, me apresuré a cerrar esa puerta. 

Traduction temporaire :

Je m'apprêtai à entamer une discussion pour asseoir mon scientisme ; néanmoins, je me dis que si la stratégie portait ses fruits à l'heure de séduire une élève ou une intellectuelle, elle pourrait s'avérer contre-productive face à une femme du peuple qui n'avait probablement jamais mis un pied à l'université. Je reposai mes couverts sur la table et lançai :
— Si rien n'est impossible, laisse-moi fermer la porte !
Elle plongea ses yeux dans les miens.
Je les vois maintenant ; et je les vois effrayés. Or, à ce moment-là, je désirai les voir incandescents. Comme elle tardait à répondre, je m'empressai d'aller fermer cette porte.

Projet Camille / Angélique – phrases 30-47

-Al fin vamos a ir o no, mañana, a lo de Leites...
-Sí -dijo ella-, por supuesto, si quieres. ¿No les hemos dicho que íbamos a ir?
-No tiene nada que ver -dijo él.
-Ya sé que no tiene nada que ver; pero en caso de no ir habría que avisar ya.
-Está bien. Iremos.
Hubo una pausa.
- ¿Por qué dices así que iremos?-preguntó ella.
- ¿Cómo "así"?
- Sí, con un aire resignado. Como si no te gustara ir.
-No es de las cosas que más me entusiasman, ir. 
Hubo una pausa.
-Sí. Siempre dices eso. Y sin embargo, cuando estás allí...
-Cuando estoy ahí qué -dijo él.
-Cuando estás allí parece que te gustara y que te gustara de un modo especial...
-No entiendo -dijo él.

Traduction temporaire :

— Du coup, on y va ou pas, demain, chez Leites…
— Oui, bien sûr, si tu veux. On ne leur a pas dit qu'on venait ?
— Ça n'a rien à voir.
— Je sais bien que ça n'a rien à voir, mais au cas où on n'irait pas, il aurait fallu les prévenir avant.
— C'est bon. On ira.
Il y eut une pause.
— Pourquoi tu dis qu'on ira de cette façon ?
— Comment ça « de cette façon » ?
— Oui, avec cet air résigné. Comme si tu n'avais pas envie d'y aller.
— Y aller, ce n'est pas une des choses qui m'enthousiasment.
Il y eut une pause.
— Oui. Tu dis toujours ça. Et pourtant, quand tu es là-bas…
— Quand je suis là-bas quoi ? répliqua-t-il.
— Quand tu es là-bas, tu as l'air d'aimer ça et d'aimer ça d'une manière particulière…
— Je ne comprends pas.

Projet Medea / Iris – phrases 53-54

El enano del rey, una horrible y monstruosa criatura, echado como un perro a los pies de su amo, lanzó, al ver la consternación pintada en los semblantes, una estridente carcajada, lo que le valió un puntapié del monarca que lo echó a rodar por las gradas del trono hasta el sitio donde estaba el príncipe heredero, quien lo rechazó, a su vez, del mismo modo, entre las risas de los cortesanos.
Por un instante se oyeron los rabiosos aullidos del infernal aborto hasta que, de pronto, enderezando su desmedrada personilla, gritó con un acento que hizo correr un escalofrío de miedo por los circunstantes:

Traduction temporaire :

Le nain du roi, une créature horrible et monstrueuse, vautré comme un chien aux pieds de son souverain, éclata d'un rire strident en voyant la consternation peinte sur les visages ; ce qui lui valut un coup de pied du monarque qui l'envoya rouler sur les marches du trône, là où se tenait le prince héritier, qui à son tour le repoussa, de la même façon, sous les rires des courtisans. Pendant un instant, on entendit les hurlements enragés de l'infernal avorton, jusqu'à ce que soudain, redressant son corps chétif et petit, il crie avec un accent qui fit courir un frisson de peur parmi l'assistance :

Projet Bianca 2 – phrases 38-54

III.

Si me hubieras visto ayer, Elena, bailando como una loca con el vestido. Hay veces que imagino que encierro una cosa viva adentro de esa caja, que debería hacerle agujeritos en la tapa para que pueda respirar. Ya no sé hasta qué punto no estaré más ansiosa por estrenar el vestido que por el casamiento de mi prima. Recién había terminado de limpiar cuando sentí la necesidad urgente de probármelo de nuevo, aunque esta vez frente al espejo de mi casa. Encendí el ventilador porque temía ensuciar la gasa con mi transpiración. Me arrodillé junto a la caja y abrí la tapa. Apenas sostuve el vestido entre mis manos, un soplo de viento levantó la pollera. Realmente tenía vida propia. Deslicé mis brazos con suavidad por sus mangas, improvisé una música en mi cabeza y me puse a bailar. Di vueltas entre las cortinas, como si fueran otras parejas bailando alrededor nuestro. Héctor nunca acepta bailar en los cumpleaños ni los casamientos. Dice que no sabe y que está grande. Que estamos grandes los dos. Yo me quedo sentadita al lado de él y miro a los que están en la pista. De repente creí escuchar la puerta y arrojé el vestido en el placard, como si escondiera las prendas de un amante que escapa desnudo por la ventana. Fui corriendo hasta el comedor mientras me acomodaba el pelo y forzaba una sonrisa. Pero al final no era nadie; tan sólo un golpe causado por la corriente de aire.

Traduction temporaire :


III.
Si tu m'avais vue hier, Elena, en train de danser comme une folle dans ma robe ! Parfois, j'imagine que j'enferme une chose vivante à l'intérieur de cette boîte, dont je devrais percer le couvercle pour qu'elle puisse respirer. Je ne sais plus jusqu'à quel point mon impatience à porter cette robe pour la première fois dépasse celle d'assister au mariage de ma cousine. Je venais de finir le ménage lorsque j'ai ressenti le besoin urgent de la réessayer, cette fois devant le miroir de chez moi. J'ai allumé le ventilateur parce que j'avais peur de salir la gaze avec ma sueur. Je me suis agenouillée près de la boîte et j'ai retiré le couvercle. À l'instant où j'ai tenu la robe entre mes mains, une brise a soulevé la jupe. Elle possédait réellement une vie propre. J'ai glissé mes bras dans les manches avec délicatesse, je me suis inventée une musique dans ma tête et me suis mise à danser. J'ai tournoyé entre les rideaux, comme s'il s'agissait de couples qui évoluaient autour de nous. Héctor ne veut jamais danser aux anniversaires ou aux mariages. Il dit qu'il ne sait pas s'y prendre et qu'il est trop grand. Que nous sommes tous les deux trop grands. Moi, je reste sagement assise à côté de lui et regarde les gens sur la piste. Soudain, j'ai cru entendre le bruit d'une porte et j'ai jeté la robe dans le placard, comme si je cachais les habits d'un amant s'échappant, nu, par la fenêtre. Je me suis précipitée jusqu'à la salle à manger, tout en me recoiffant et en feignant de sourire. Mais en fin de compte, ce n'était personne ; rien qu'un courant d'air.

Projet Bianca 2 – phrases 22-37

II.
Con mi prima Angélica éramos muy unidas de chicas. Apenas mi tía se acostaba a dormir la siesta, ojeábamos las revistas de moda que coleccionaba. Algunas las conseguía importadas en los kioscos grandes del centro. Habíamos prometido que las trataríamos con sumo cuidado; nada de escribir o arrugar las páginas, y menos recortar figuritas. No quedaría una sola revista que no hubiéramos leído mil veces. Cerrábamos la puerta de la habitación de Angélica, nos sacábamos las zapatillas y subíamos a su cama marinera. Ella dormía en la de arriba porque así lo había decidido el hermano mayor, que por las tardes cursaba taller en el industrial. Mi prima estiraba un brazo, agarraba una revista de la pila y la abría sobre la almohada (yo siempre me ponía del lado de la pared porque tenía miedo de caerme). Recuerdo que me encantaba sentir el olor del papel. Jugábamos a ser diseñadoras y copiábamos los modelos en un cuaderno de la escuela, empezando por la última página y avanzando de atrás hacia adelante. Los dibujos nos salían espantosos.
Pensar que ahora la veo poco y nada. La vida de casada te quita tiempo. Angélica está a punto de dar ese gran paso, el más importante de su vida. Me siento inmensamente feliz por ella y estoy segura de que ella también se va poner muy contenta cuando me vea con vestido nuevo. Siempre me está retando porque dice que no me arreglo, que es una lástima, que soy una linda mujer.

Traduction temporaire :
II.
Avec ma cousine Angélica, nous étions très proches petites. Aussitôt que ma tante allait se coucher pour la sieste, nous feuilletions les magazines de mode qu'elle collectionnait. Elle en trouvait certains, qui venaient de l'étranger, dans les grands kiosques du centre-ville. Nous avions promis de les manipuler avec un soin extrême ; hors de question d'écrire dessus ou de froisser les pages, et encore moins de découper des images. Il ne devait plus rester un seul magazine que nous n'ayons pas lu mille fois. Nous fermions la porte de la chambre d'Angélica, ôtions nos tennis et grimpions sur le lit superposé. Elle dormait dans celui du dessus parce que son frère aîné avait décidé que c'était comme ça ; lui qui, l'après-midi, étudiait la mécanique à l'Institut technique industriel. Ma cousine tendait le bras, saisissait un magazine dans la pile et l'ouvrait sur son oreiller (comme j'avais peur de tomber, je prenais toujours le côté du mur). Je me rappelle que j'adorais sentir l'odeur du papier. Nous jouions à faire semblant d'être des créatrices de mode et copions les modèles dans un cahier d'école, commençant par la dernière page et allant de la fin vers le début. Nos dessins étaient horribles.

Et dire que maintenant, je ne la vois que très peu ou jamais. La vie de femme mariée prend du temps. Angélica est sur le point de sauter le pas aussi, le plus important de sa vie. Je suis immensément heureuse pour elle et je suis sûre, elle aussi sera très contente quand elle me verra dans une nouvelle robe. Elle me gronde toujours car elle estime que je ne m'occupe pas assez de moi et que c'est dommage, que je suis une jolie femme.

Projet Hadjer / Cécilia – phrases 34-45


Como decíamos, observamos con una ávida curiosidad los movimientos de ese joven. Vemos cómo arrastra los pies. Hace mucho tiempo que nadie le ha dicho nada agradable. Alcanza una lata de alubias del estante, y observa cuidadosamente el precio. Duda. Lo deja de nuevo en el mismo lugar, con mimo. Yo aspiro su exquisito aroma a desesperación. Luego abandona el supermercado, con una lata de cerveza y un paquete de arroz. Arrastramos los pies y el carro, y le seguimos. Él recorre, con el paso automático que otorga la rutina, un sendero por el que ha deambulado ya muchas veces. Vive en un bajo de una única habitación. Le contemplamos primero a través de la ventana, luego esperamos en el baño.

Traduction temporaire :
Comme nous le disions, nous observons avec une avide curiosité les mouvements de ce jeune homme. Nous regardons comment il traîne les pieds. Cela fait longtemps que personne ne lui a rien dit de gentil. Il attrape une boîte de haricots sur l'étagère, et regarde attentivement le prix. Il hésite. Il la repose soigneusement au même endroit. J'aspire son odeur exquise de désespoir. Ensuite, il quitte le supermarché, avec une canette de bière et un paquet de riz. Nous traînons les pieds, notre chariot, et le suivons. Il parcourt du pas mécanique que confère la routine un sentier par lequel il est déjà passé plusieurs fois. Il vit dans un studio au rez-de-chaussée. Nous le contemplons d'abord à travers la fenêtre, puis nous attendons dans la salle de bain.

Projet Sabrina 4 – phrases 75-79

Mientras masticaba el wayranto y sentía su sabor áspero de ave voladora, la escuché hablarme de la ciudad sumergida que latía bajo el agua. Mi apego a los datos obje tivos pudo más que mi deseo y la contrarié: afirmé que en aquel lago no había ningún rastro de ciudades tragadas por el agua; que lo que sí fue ese lago alguna vez, fue un volcán, que erupcionó con tal potencia que se consumió hasta sus bases, por completo.
¿Pero quién te asegura que antes de llenarse de agua, no estuvo habitado por gente? —me desafió ella.
Eso es imposible —repuse con énfasis.
Nada es imposible —replicó.

Traduction temporaire :
Alors que je mastiquais le wayranto et sentais son goût âpre de volaille, je l'écoutai me parler de la ville enfouie qui battait sous l'eau. Mon attachement aux données objectives fut plus fort que mon désir et je la contredis, arguant qu'il n'y avait aucune trace de villes englouties dans ce lac ; ce qui avait bien existé un jour, c'est un volcan qui était entré en éruption avec tant de puissance qu'il s'était entièrement consumé jusqu'à ses bases.
— Mais qui te dit qu'avant de se remplir d'eau, il n'a pas été habité par des gens ? me défia-t-elle.
— Impossible.
— Rien n'est impossible.

Projet Justine / Déborah / Julie – phrases 255-262

La mayoría se quedó en sus casas esperando que las máquinas restauraran el orden. Y así lo hicieron. Superados en fuerza y decepcionados por el escaso apoyo recibido muchos se rindieron. Sólo en unos pocos lugares los amotinados intentaron resistir y hubo violencia. Inesperadamente, Miami fue uno de aquellos sitios. Con los servicios todavía interrumpidos y sin que las IAs hubiesen podido reparar completamente el daño producido por las bombas, el hospital empezó a recibir a los heridos, tanto rebeldes como simples transeúntes atrapados en el fuego cruzado. éramos pocos y pronto ya no dábamos abasto. El ataque había hecho que la ayuda que siempre llegaba esta vez tardara más de lo normal. Estábamos solos y por una vez en mucho tiempo nos sentimos realmente necesarios.

Traduction temporaire :
Pour la plupart, ils restèrent cloîtrés chez eux en attendant que les machines rétablissent l'ordre. Ce qu'elles firent. Face à plus forts qu'eux et déçus devant le peu de soutien reçu, beaucoup se rendirent. En quelques endroits seulement, les émeutiers tentèrent de résister et il y eut des violences. Étonnamment, ce fut le cas à Miami. Alors que les services publics étaient toujours interrompus et que les IA n'avaient pas pu réparer la totalité des dégâts causés par les bombes, l'hôpital commença a accueillir les blessés : aussi bien des rebelles que de simples passant pris entre deux feux ; nous étions peu nombreux et nous nous retrouvâmes rapidement dépassés. L'attaque avait retardé ceux qui venaient toujours nous aider. Nous étions seuls, et pour une fois depuis longtemps, nous nous sentîmes vraiment utiles.

Projet Sarah / Sarah – phrases 35-43

 Muerte del Caballo

“A veces Susana y yo nos preguntábamos:
-¿Qué será lo más triste? ¿Algo que no tenga nada que ver con la familia, ni con alguien que se vaya o que se muera? ¿Qué sea lo más triste para todos, sin tener ninguna relación con personas?  Susana se quedaba pensativa y luego hacía desfilar un ejército de animales muertos, inundaciones, un rayo adherido a un árbol. Pensábamos en muchas cosas. Las mías eran más simples. Yo me imaginaba los pichones en el suelo, las vacas muertas y olvidadas en el camino, un águila llevándose un cordero, una serpiente enroscada a un caballo, apretando el abrazo hasta asfixiarlo.

Traduction temporaire :


La mort du Cheval

« Parfois, Susana et moi, nous nous demandions :
— Qu'est-ce qui est le plus triste ? Quelque chose qui n'a rien à voir avec la famille, ni avec quelqu'un qui part ou meurt ? Qu'est-ce qui est le plus triste pour tout le monde, sans que cela ait de rapport avec un quelconque humain ? Susana demeurait pensive puis faisait défiler une armée d'animaux morts, des inondations, un arbre foudroyé. Nous réfléchissions à beaucoup de choses. Pour moi, c'était plus simple. Moi, je m'imaginais les pigeons par terre, les vaches mortes et oubliées sur le chemin, un aigle portant un agneau, un serpent enroulé autour d'un cheval, resserrant son emprise jusqu'à l'asphyxier.

Projet Marion – phrases 82-93

En la casa de los Domínguez había que orar antes de dormir, todas las noches, y confesar a los padres los pecados del día. Paulina nunca se confesaba: la hermana mayor no pecaba. Pero Mariela sí; y si la madre consideraba que los pecados eran muy graves, la castigaba. La hacía limpiar la habitación, o lavar los platos después de cada comida durante una semana, o le prohibía usar Internet. Cuando Verónica trataba de ayudarla, la detenían: “Tiene que cumplir con Dios ella sola”, le decían.
Mariela no se quejaba. Una noche, cuando terminó de rasquetear una olla que había pasado demasiado tiempo sobre el fuego, pidió permiso para quedarse un rato en el patio antes de ir a dormir: la noche estaba cálida y hermosa. Los padres la dejaron. Mariela y Verónica se sentaron al borde de la pileta, con los pies dentro del agua, para refrescarse. Un poco de viento movía los rosales sin flores; iba a llover.
—Es horrible que te castiguen así, dijo Verónica. Cada vez que veía a su amiga trabajar después de confesarse, sentía que la ahogaba el enojo, la injusticia.
Mariela se rio.

Traduction temporaire :
Chez les Domínguez, il fallait prier avant de dormir, tous les soirs, et confesser ses péchés de la journée aux parents. Paulina, elle, ne se confessait jamais : l'aînée ne péchait pas. Mariela, si ; et si sa mère considérait ses péchés très graves, elle la punissait : pendant une semaine, elle l'obligeait à nettoyer sa chambre ou laver la vaisselle après chaque repas, ou elle la privait d'Internet. Quand Verónica tentait de l'aider, on la coupait dans son élan, arguant : « Elle doit s'acquitter seule de ses obligations envers Dieu ». Mariela ne se plaignait pas. Un soir, quand elle eut fini de gratter une marmite restée trop longtemps sur le feu, elle demanda la permission de passer un moment dans le patio avant d'aller se coucher. La nuit était chaude et belle. Ses parents acceptèrent. Mariela et Verónica s'assirent au bord de la piscine, les pieds dans l'eau, pour se rafraîchir. Un petit vent agitait les rosiers sans fleurs ; il allait pleuvoir.
— C'est horrible qu'ils te punissent comme ça ! s'écria Verónica.
Chaque fois qu'elle voyait son amie de corvées après s'être confessée, elle sentait la colère et l'injustice l'étouffer.
Mariela rit.

Projet Pauline / Laëtitia – phrases 24-34

No sé, tío; pero me parece una intrusión, una presencia oscura en un lugar de cosas claras...
Fantasías, hijo, fantasías. Siempre has sido muy imaginativo. Y siempre te olvidas de lo más importante. Por ejemplo: ¿Quién te lo regaló?
Aquí está la tarjeta. Nunca he oído ese nombre.
El tío tomó la tarjeta y la examinó cuidadosamente; la volvió del revés y luego miró de nuevo el anverso, con su habitual fruncimiento de cejas, como si fuera capaz de distinguir a simple vista las impresiones digitales o cualquier otra clase de indicio.
¿No será un compañero de colegio, al que has olvidado? —le preguntó, devolviéndole el pequeño rectángulo de cartulina.
No; me fijé en la lista que hice antes de mandar las invitaciones. No figura.

Traduction temporaire :
— Je ne sais pas, Tonton, mais ça donne l'impression d'une intrusion, une présence obscure au milieu de choses claires…
— Foutaises, fiston, foutaises. Tu as toujours été très imaginatif. Et tu oublies toujours le plus important. Par exemple, qui te l'a offert ?
— Tiens, la carte est là. Je n'ai jamais entendu ce nom.
L'oncle pris la carte et l'examina soigneusement ; il la retourna puis regarda de nouveau le recto, avec son habituel froncement de sourcils, comme s'il était capable de distinguer à l'œil nu des empreintes digitales ou n'importe quel autre indice.
— Ça ne peut pas être un copain d'école que tu aurais oublié ? lui demanda-t-il en lui rendant le petit rectangle de bristol.
— Non, j'ai vérifié la liste que j'ai établie avant d'envoyer les invitations. Il n'y est pas.

jeudi 25 février 2016

Projet Chloé / Miroslaba – phrases 31-38

Aquella indagación de los sonidos con aquel juguete tremendamente poderoso entre sus manos, le tomaba horas. Lo más importante: comprendió que podría tocar otras melodías que no estaban en los cassetes, ni en los CDs, ni en el mundo del corno del tío. Otras melodías que estaban en él pidiéndole tumultuosamente que las tocara. Y siempre eran otras, otras, otras. Algo grande le urgía desde dentro, pero no sabía decirle al tío qué era, desde dónde, desde cuándo. Las palabras no eran palabras en su boca. No sabía construirlas. Quizás sus manos podrían comunicar esa urgencia maravillosa que vibraba en su cuerpo. La música le estaba reventando el cuerpo y el alma.

Traduction temporaire :
La recherche des sons avec ce jouet incroyablement puissant entre ses mains lui prenait des heures. Surtout, il comprit qu’il pourrait interpréter des mélodies qui ne se trouvaient ni sur les cassettes, ni sur les cd, ni dans le monde du cor de son oncle. D’autres mélodies en lui, qui lui demandaient tumultueusement de les jouer. De nouvelles arrivaient toujours, puis d’autres, et d’autres encore. Quelque chose d’immense venant de l’intérieur le pressait, or, il ignorait comment expliquer à son oncle ce que c’était, d’où cela venait, et depuis quand. Dans sa boucle, les mots n’étaient pas des mots. Il ne savait pas les construire. Peut-être que ses mains pourraient-t-elles exprimer cette urgence merveilleuse qui vibrait dans son corps. La musique était en train de chambouler son corps et son âme.

Projet Medea / Iris – phrases 48-52

Después de una breve entrevista con el capitán de su guardia, el rey se dirigió a la sala del trono, donde ya lo aguardaban de rodillas y con las frentes inclinadas todos los magnates y grandes de su imperio. Colocado el monarca bajo la púrpura del dosel, proclamó un heraldo que, bajo pena de la vida, los allí presentes debían designar al rey al hombre más ignorante, al más fanático, al más egoísta y vil y al que albergase más odio en su corazón. Los favoritos, los dignatarios y los más nobles señores se miraron los unos a los otros con recelosa desconfianza. ¡Qué magnífica oportunidad para deshacerse de un rival! Mas, a pesar de que el heraldo repitió por tres veces su intimación, todos guardaron un temeroso silencio.

Traduction temporaire :
Après un bref entretien avec le capitaine de sa garde, le roi se dirigea vers la salle du trône, où, tous les magnas et les grands de son empire l’attendaient déjà, agenouillés et têtes baissées. Placé sous le dais de pourpre, le monarque fit une annonce : sous peine de mort, les présents devaient désigner le roi en tant qu'homme le plus ignorant, le plus fanatique, le plus égoïste et vil et celui qui nourrissait le plus de haine dans son cœur. Les favoris, les dignitaires et les plus nobles seigneurs se regardèrent les uns les autres avec méfiance. Quelle magnifique opportunité de se défaire d'un rival ! Cependant, bien que l'émissaire répétât à trois reprises son injonction, effrayés, tous restèrent silencieux.

Projet Elena – phrase 267

Dejó escapar una carcajada cuando leyó una cita al pie de página, en la que se mencionaba a un literato llamado George Borgs, cuyas únicas obras conocidas eran un libro perdido, «Ficciones», y un poema titulado «Instantes», del que aún se conservaban algunos versos.

Traduction temporaire :
Il éclata de rire en lisant une note de bas de page, dans laquelle on faisait allusion référence à un homme de lettres nommé George Borgs, dont les seules œuvres connues étaient un livre disparu, « Fictions », et un poème intitulé « Instants », dont on conserve certains vers.

Projet Elena – phrase 266

En el mismo momento que resbalaba la gota de agua por la cara del traductor acongojado (una inmensurable cantidad de años después en el universo contiguo), ella ―Patriarca de un pueblo sencillo que no sabe de espejos y laberintos, sacerdote de un Dios hombre y guerrero― acariciaba su frondosa barba mientras leía un libro de historia, editado en el extinto Mundo Madre, que comentaba escenas de vida de cierto planeta relevado por los viejos exoantropólogos. 

Traduction en cours d'élaboration dans les commentaires

Projet Elena 12 – phrases 263-265

El autor de «Tlön, Uqbar, Orbis Tertius» nunca se enteró. Sin embargo, un par de años más tarde, moribundo en su cama de Ginebra, recordó a una mujer de otro mundo, con un revolear amarillo apenas entrevisto en su ceguera y una historia acerca de un asombroso cambio de sexo. Jean Pierre Bernès silenció un detalle que atribuyó a una indecorosa agonía, mientras una lágrima le rodaba mejilla abajo.

Traduction temporaire :

L'auteur de « Tlön, Uqbar, Orbis Tertius » ne l'apprit jamais. Cependant, quelques années plus tard, alors moribond sur son lit, à Genève, il se souvint d'une femme d'un autre monde, d'une espèce de voltigement jaune à peine entraperçu dans sa cécité, et d'un étonnant changement de sexe. Jean Pierre Bernès passa sous silence ce détail qu'il attribua à une agonie indigne, alors qu'une larme coulait sur sa joue.

Projet Fanny – phrases 255-266

El día que tres de los doctores me arrancaron de tu habitación y me llevaron al laboratorio, se cumplían cuatro meses de nuestra estancia en el hospital. Sus caras estaban pálidas y ojerosas, nadie descansaba allí, nadie estaba dispuesto a rendirse. Disponían de todo el dinero que necesitasen, del equipo y el personal que pidiesen… y nadie ponía límites éticos o morales a su trabajo.
Josef, tenemos un positivo —me dijo uno de ellos.
Un positivo era todo lo que yo necesitaba. Solamente uno. La posibilidad de que la esperanza existiese, de que hubiese una forma. Un solo embrión viable era suficiente para seguir hacia delante.
¿De cuánto tiempo? —pregunté.
Ochenta y dos horas. Ninguno había conseguido pasar de las cincuenta.
¿Podemos reproducir el proceso?

Traduction temporaire :
Le jour où trois des docteurs m'ont sorti de force de ta chambre et m'ont emmené au laboratoire, nous séjournions à l'hôpital depuis quatre mois. Leurs visages étaient pâles et leurs yeux cernés. Là-bas, personne ne se reposait, personne ne voulait abandonner. Ils disposaient de tout l'argent qu'ils désiraient, du matériel et du personnel qu'ils voulaient… et personne ne mettait de limites éthiques ou morales à son travail.
— Josef, nous en avons un positif, m'annonça l'un d'entre eux.
Un positif était la seule chose dont j'avais besoin. Rien qu'un. La possibilité que l'espoir existe, qu'il y ait un moyen. Un seul embryon viable était suffisant pour continuer d' avancer.
— De combien de temps ? demandais-je.
— Quatre-vingt deux heures. Aucun n'avait réussi à passer les cinquante heures. 

— On peut reproduire le processus ?

Projet Aurélie S – phrases 37-38

Me había agarrado ya con los dos brazos cuando percibí un fuerte olor a resina balsámica. Esta vez no tenía que comprar el libro “Delicias de los coniferólogos” porque estaba claro que lo que había brotado bajo mis pies era un abeto, un pequeño abeto de Navidad.

Traduction temporaire :

J'étais déjà agrippée avec mes deux bras lorsque j'ai senti une forte odeur de résine balsamique. Cette fois, je n'avais pas à acheter le livre "Délices des spécialités conifères", parce qu'il était clair que ce qui avait poussé sous mes pieds était un sapin, un petit sapin de Noël.

Projet Justine / Marie-G. 2 – phrases 75-82

Mi marido tuvo que quedarse cerrando unos negocios; yo sí me vine porque es que uno no puede dejar la empresa sola…usted ¿qué opina? Y yo le dije que claro que uno no puede dejar la empresa sola y que cómo era eso de que se había casado. Sí, hace un año. ¡Ah no! Si es que está en plena luna de miel. Y ella, muerta ‘e la risa. Ahí me preguntó por todos. Del nombre de todos se acordaba. Que qué más de Elisa y de Ángeles. Que si Rodolfo y Wilson estaban igual de simpáticos y que si seguían todos siendo unos pechichones.

Traduction temporaire :
Mon mari a dû rester pour clore quelques affaires ; je suis venue seule parce qu'on ne peut pas quitter l'entreprise… Non ? Je lui ai répondu, bien sûr, on ne peut pas quitter son entreprise, attendez, comment ça, vous êtes mariée ? Oui, depuis un an. Incroyable ! Vous devez être en pleine lune de miel, alors. Elle était morte de rire. Sur ce, elle m'a demandé des nouvelles de chacun. Elle se rappelait vos prénoms. Quoi de neuf pour Elisa et Angeles ? Elle voulait savoir si Rodolfo et Wilson étaient toujours aussi sympas et si vous tous, vous étiez toujours des pleurnichards.

mercredi 24 février 2016

Projet Sonita / Élise – phrases 533-541


¡Están locos! —dijo el de la prótesis y sacó una pistola de la guantera. Por lo que Zebrel pudo advertir, era una Browning nueve milímetros. Pero los sectarios no parecieron impresionados. El que estaba más cerca descargó un tremendo bastonazo sobre el parabrisas y lo convirtió en un festival de telarañas. La Browning se disparó y perforó el techo del vehículo. Dos de los exoprots clavaron sus garras en los soportes de metal y desgajaron el auto como si fuera una mandarina. Así eran las cosas, pensó, Zebrel; así sería de allí en más. Tenía dos noticias para sí mismo, una buena y una mala. La buena era que los Hermanos del Dolor no volverían a ponerle las manos encima; eran una secta insignificante. La mala era casi igual, excepto que la Iglesia de la Salvación Universal jugaba en primera.

Traduction temporaire :
— Ils sont fous ! lâcha le type à la prothèse, en sortant un pistolet de la boîte à gants.

D’après ce que Zebrel put voir, il s’agissait d’un Browning de neuf millimètres. Les sectaires ne semblèrent cependant pas impressionnés. Celui qui se trouvait le plus près donna un énorme coup de bâton sur le pare-brise, le transformant en un festival de toiles d’araignées. Un tir du Browning partit et perfora le toit du véhicule. Deux des exoprots plantèrent leurs griffes dans la carrosserie en métal et découpèrent la voiture en quartiers, comme s’il s’agissait d’une mandarine. Voilà, c'était comme ça, songea Zebrel ; il en serait ainsi à partir de maintenant. Il avait deux nouvelles pour lui-même : une bonne et une mauvaise. La bonne était que les Frères de la Douleur ne lui remettraient pas la main dessus ; c'était une secte insignifiante. La mauvaise était presque identique, sauf que l’Église du Salut Universel jouait dans la première division.

Projet Hadjer / Cécilia – phrases 26-33

Caminamos casi a la vez, apoyadas la una en la otra, con un carrito viejo que no sabemos con qué llenar. Aceite y vino en las estanterías de la derecha, quesos y fiambres a la izquierda. Nuestra mirada pasea sobre las viandas: nos dan asco. No recordamos más que como un aroma lejano el tiempo en el que estábamos vivas y nos alimentábamos de plantas y cadáveres de animales. Casi nadie fija la mirada en nosotras. Los supermercados y los parques rebosan de ancianas extravagantes, que pasean perros casi tan caducos como ellas, que se prenden lazos en las cabelleras canas. Creen que somos una pareja más, viejas gemelas que han nacido juntas y que no saben respirar sin la otra. Nos conviene que crean eso.

Traduction temporaire :
Nous marchons presque du même pas, appuyées l'une sur l'autre, avec un vieux charriot dont nous ne savons pas comment remplir. Huile et vin sur les étagères de droite, fromages et charcuteries à gauche. Notre regard se promène sur les viandes : elles nous dégoûtent. Nous nous souvenons du temps jadis où nous mangions des plantes et des cadavres d'animaux comme d'un parfum lointain. Presque personne ne pose les yeux sur nous. Les supermarchés et les parcs débordent de vieilles dames extravagantes, qui promènent des chiens presque aussi décatis qu'elles, qui nouent des rubans dans leurs cheveux blancs. Ils croient que nous sommes un couple comme un autre, de jumelles âgées qui sont nées ensemble et qui ne savent pas respirer l'une sans l'autre. Ça nous convient qu'ils pensent cela.

Projet Hélène 5 – phrases 120-126

Los gestos de esa multitud oscura eran lentos y confusos. Las siluetas, sin embargo, trabadas por las mantas, por los plásticos y cartones de los que surgían, comenzaban a tener coherencia. La sorpresa jugaba contra esa gente y eso se veía en el paso errático, vacilante, con que avanzaba el primero que había reaccionado. Era un gigante negro que, bañado por la luz del fanal, parecía ser de plata. Su gran melena,  trenzada, apelmazada, a medias recogida hacia atrás, parecía despedir rayos. Pensó en un Bob Marley enorme, fornido y belicoso. El hombre quería hacerlo todo a la vez, gritar, botella en mano, alertar a los otros, avanzar, pero trastabillaba  en su intento de acercarse a la pista, de lanzar su proyectil. Atrás, se alzaba ya un coro de insultos, al tiempo que las miradas se tornaban en todas las direcciones y las manos, afanosas, enloquecidas, buscaban piedras, maderos, cualquier cosa hiriente, arrojadiza.

Traduction temporaire :
Les gestes de cette multitude obscure étaient lents et confus. Les silhouettes, en revanche, entravées par les couvertures, les plastiques et les cartons d’où elles surgissaient, commençaient à gagner en cohérence. La surprise jouait contre ces gens, ce que l’on percevait dans le pas erratique et vacillant du premier qui avait réagi. C’était un géant noir qui, baigné par la lumière du projecteur, paraissait recouvert d’argent. Sa grande chevelure, tressée, plaquée, à moitié ramassée en arrière, semblait lancer des éclairs. Il pensa à un Bob Marley énorme, robuste et belliqueux. L’homme voulait tout faire à la fois : crier, bouteille à la main, alerter les autres, avancer, mais il trébuchait en cherchant à s’approcher de la route et lancer son projectile. Derrière, un chœur d’insultes s’élevait déjà, tandis que les regards se tournaient dans des directions opposées, et les mains, empressées, affolées, cherchaient des pierres, des bouts de bois, un quelconque objet pouvant servir d’arme de jet et blesser.

Projet Sabrina 4 – phrases 70-74

Cuando ella regresó al comedor, portando en una bandeja dos platos y dos vasos de vino tinto, volvimos a estar solos los dos; y quienquiera que estuviera en la cocina no demoró en marcharse por una puerta trasera, golpeán dola con tal fuerza que pude entender que el local quedaba a nuestra entera disposición. Yo podía haberle hecho muchas preguntas pero te mía escuchar respuestas que amilanaran mi fervor. Ella tam poco me habló de quién era, ni de qué hacía allí atendiendo sola ese restaurante. Me preguntó en qué consistía mi traba jo, también quiso saber si yo me sentía feliz viviendo en la gran ciudad. De rato en rato, con sus ojos basálticos observaba la puerta de la calle, que permanecía abierta de par en par, y en un momento dado yo empecé a ver cómo su pelo negro y ondulado empezaba a agitarse con un verde brillante, como las olas del lago que se estrellan contra la roca que hoy es mi guarida.

Traduction temporaire :
Lorsqu'elle revint, portant sur un plateau deux assiettes et deux verres de vin rouge, nous n'étions à nouveau que deux ; et quiconque se trouvait en cuisine ne tarda pas à s'éclipser par une porte de service, la claquant si fort que je compris que les lieux étaient désormais à notre entière disposition. J'aurais pu lui poser beaucoup de questions, mais je craignais d'entendre des réponses qui auraient eu raison de mon enthousiasme. Elle non plus ne me parla pas de qui elle était, ni de ce qu'elle faisait là, à s'occuper seule de ce restaurant. Elle me demanda en quoi consistait mon travail ; elle voulut également savoir si j'étais heureux d'habiter la ville. Avec ses yeux basaltiques, elle observait de temps en temps la porte d'entrée restée grande ouverte, et à un moment, je vis ses cheveux noirs et ondulés s'agiter dans un vert brillant, comme les vagues du lac se fracassant contre le rocher qui me sert aujourd'hui de tanière.