vendredi 31 mai 2013

Projet Sonita 6 – phrases 80-81

En la madrugada del tercer día, dos policías me encuentran hurgando en la basura como una rata. No sé si me están rescatando o deteniendo, ni siquiera sé a dónde nos dirigimos hasta que me encuentro a las puertas de lo que parece ser un centro de acogida.

Traduction temporaire :
Au petit matin du troisième jour, deux policiers me retrouvent en train de fouiller dans la poubelle, comme un rat. Je ne sais pas s'ils me sauvent ou s'ils m'arrêtent, je ne sais même pas où nous allons, jusqu'à ce que je me retrouve devant les portes de ce qui semble être un centre d'accueil.

Projet Caroline – phrase 33

—Ciencia y progreso —continuó diciendo Mammón, abstraído, como si hablara consigo mismo—: es sorprendente lo mucho que han crecido en poco más de un siglo...

Traduction temporaire :
— La science et le progrès, poursuivit Mammón,  l'air absorbé, comme s'il se parlait à lui-même. Il est surprenant de voir l'ampleur qu'ils ont prise en un peu plus d'un siècle…

Projet Marie – phrase 31

Sintió que una ráfaga caliente le atravesaba el cuerpo, desde el estómago hasta las mejillas, donde se instaló con un ardor vergonzoso.

Traduction temporaire :
Il sentit une rafale brûlante lui traverser le corps, depuis l'estomac jusqu'aux joues, où elle s'installa avec une ardeur honteuse.

Projet Hélène / Audrey – phrase 20

el niño se va arrastrando por la alfombra de su madre,
el niño se va agarrando de la pata de la silla,
el niño está mirando con la boca,
el niño está caminando con la mano

Traduction temporaire :
l’enfant rampe sur le tapis de sa mère,
l’enfant s’accroche au pied de la chaise,
l’enfant regarde avec la bouche,
l’enfant marche avec les mains

Projet Nadia – phrase 62

Muy pronto y súbitamente, por el lado de la guerra civil española, que lo haría más hombre en su poesía, se acercaría lentamente, apresurado a la tragedia eterna y acostumbrada, en realidad, institucionalizada, de los miserables de todos los países y todas, las razas,  de todas las condiciones y todas las y todas las injusticias, incluída la injusticia de él mismo, contemplándose, deleitoso,  desesperado e irrepetible, admirando el ritual inobjetable, des sus piernas o la barcarola encallada y canallesca de su informe, y limitada angustia.

Traduction temporaire :
Très vite et brutalement, du côté de la guerre civile espagnole,  qui le rendrait plus homme dans sa poésie,  il s’approcherait lentement – précipité vers la tragédie éternelle et habituelle, en réalité institutionnelle – des misérables de tous les pays et de toutes les races,  de toutes les conditions et de toutes les injustices, y compris l’injustice de lui-même, se contemplant, se délectant, désespéré et unique, admirant le rituel sans appel, de ses jambes ou de la barcarolle stagnante et canaille de son angoisse difforme et limitée.

Projet Elena 5 – phrase 33

Era una nena con rulos fulgurantes, tenía un hermano que ahora se llama tío y viene poco, vive en un pueblito a donde nunca lo llevaron, aunque el tío promete que algún día.

Traduction temporaire :
C'était une fille avec des boucles éblouissantes. Elle avait un frère que maintenant on appelle oncle et qui vient rarement. Il habite dans un village où on ne l'a jamais emmené, bien que l'oncle lui promette de le faire un jour.

mercredi 29 mai 2013

Projet Audrey 3 – phrases 12-14

Como prudente navegante pidió consejo a su maestre. A gritos éste le aconsejó que la única forma de llegar hasta el náufrago era arrojando un bote al agua. Las olas crecían y algunas amenazaban con encapillar la carabela.

Traduction temporaire :
En prudent navigateur, il prit conseil auprès de son maître de manœuvre, qui lui cria que la seule façon d'atteindre le naufragé était de jeter un canot à la mer. Les vagues grossissaient, certaines menaçant de s'écraser sur le pont de la caravelle.


Projet Justine – phrases 74-76

Lo importante siempre son los comments. Ahí está la información. Y el Mercado jamás ha podido controlar la información.

Traduction temporaire :
L'important, c'est toujours les comments. L'information est là. Et le Marché n'a jamais pu contrôler l'information.

Projet Elena 5 – phrases 31-32

Pero a veces son menos, pasan los días y son menos porque le crecen las piernas, se hace alto, como el limonero. En el cajón también hay fotos de su mamá.

Traduction temporaire :
Parfois, il y en a moins. Les jours passent et ils ne sont plus aussi nombreux parce que ses jambes poussent, il devient grand, comme le citronnier. Dans le tiroir, il y a également des photos de sa maman.

Projet Nadia / Élise – phrases 55-56

Y si alguien tuvo una duda, le duró poco. A cuatro días exactos de los primeros chismorreos, el flamante enamorado de la Zurda se estampó de lado contra un camión, y salvó la vida de milagro.

Traduction temporaire :
Et si quelqu'un eut le moindre doute, ça ne dura pas longtemps. Exactement quatre jours après le début des premiers commérages, l'amoureux étincelant de la Gauchère se prit un camion de côté et survécut miraculeusement.

Projet Julie / Coralie – phrase 29

Hay una frontera, respondía mi pregunta, un límite donde la ficción se acerca mucho a la realidad,  es decir, nos parecemos al héroe de la historia y no nos damos cuenta cuando,  estamos hablando igual que él, caminando igual que él, odiando igual que él, aunque no, siempre hay un héroe, a veces es una muchachita de diecisiete años, una heroína de, diecisiete años que odia a sus padres,  odia su nombre, odia la tierra en que nació, la tierra, que pisan sus plantas y se convierte en un ser odiante que quiere que todo desaparezca, y se busca un novio de diecisiete años que también odia a sus padres, odia su nombre y la tierra que pisan sus plantas y también quiere eliminarlo todo.

Traduction temporaire :
— Il y a une frontière, répondait-il à ma question, une limite où la fiction s'approche beaucoup de la réalité ; c'est-à-dire que l'on ressemble au héros de l'histoire et qu'on ne se rend pas compte lorsque, soudain, on se met à parler comme lui, à marcher comme lui, à haïr comme lui - bien qu'il n'y ait pas toujours de héros ; parfois c'est une jeune fille de dix-sept ans, une héroïne de dix-sept ans qui déteste ses parents, déteste son prénom, déteste le monde dans lequel elle est née, le monde qu'elle foule et elle devient un être qui déteste tout, qui veut que tout disparaisse, et elle se cherche un fiancé de dix sept-ans qui, lui aussi, déteste ses parents, déteste son prénom, le monde qu'il foule et qui veut, lui aussi veut tout faire disparaître.

Projet Joachim 3 – phrase 68

Era un buscavidas, un indeseable, con aspecto de buscavidas indeseable que me hablaba a los gritos y no iba a dejar que yo pudiese hablar tranquilo con el funcionario japonés; no me iba a dejar pronunciar la frase.

Traduction temporaire :
Un débrouillard et un indésirable,  avec la tête de l'emploi,  qui me parlait avec force cris et qui, visiblement, n'allait pas me laisser causer tranquillement avec le fonctionnaire japonais, me permettre d'en placer une.

Projet Sonita 6 – phrases 75-79

Es una noche gélida en la que la luna me sonríe de medio lado desde un cielo azabache sin estrellas. Presto con fuoco. Miro hacia atrás. Nadie me sigue. Sostenuto. No sé qué hacer ni a dónde dirigirme.

Traduction temporaire :
C'est une nuit glacée,  au cours de laquelle un croissant de lune me sourit depuis un ciel noir de jais et sans étoiles. Presto con fuoco. Je regarde derrière moi. Personne ne me suit. Sostenuto. Je ne sais ni quoi faire ni où aller.

Projet Hélène / Audrey – phrase 19

la tortuga es muy vieja,
su piedra […] es muy madura,
y la contiene y ella la sostiene como un atleta ciego,
la tortuga es antigua como un niño

Traduction temporaire :
la tortue est très vieille,
sa pierre [...] est très mûre,
et elle la contient tandis qu'elle, elle la soutient comme un athlète aveugle,
la tortue est vieille comme un enfant

Projet Émilie – phrase 72

Marx, Engels, Stalin, Trozky, Rosa Luxemburgo, Antonio Gramsci velan muchísimo más que Plutarco, las Mil y una noches, la Biblia o el Quijote.

Traduction temporaire :
Marx, Engels, Staline, Trotsky, Rosa Luxemburg, Antonio Gramsci éclairent bien plus longtemps que Plutarque, Les Mille et une nuits, la Bible ou le Quichotte.

mardi 28 mai 2013

Projet Manon / Nancy – phrase 24

Puedo recordar también que, en ocasiones anteriores habíamos discurrido sobre la parte del cuerpo que comeríamos; para mi sorpresa en eso no hubo pugna alguna, los dos convenimos que lo más sabroso serían los sesos.

Traduction temporaire :
Je crois aussi me souvenir qu'en d'autres occasions, nous avions glosé sur la partie du corps que nous mangerions ; à ma grande surprise, il n'y avait pas eu la moindre opposition, nous étions tous deux tombés d'accord : le plus savoureux serait la cervelle.

Projet Manon / Élise – phrase 13

Por fin nos quitamos los trajes y pudimos ponernos ropa más cómoda,  comimos nuestra ración diaria, que ahora debíamos cuidar más que nunca, tomamos del agua enriquecida propia de los equipos de exploración o de emergencia como el nuestro, y nos deleitamos con una barra de chocolate cada una.

Traduction temporaire :
Nous échangeâmes enfin nos combinaisons pour des vêtements plus confortables et nous mangeâmes nos rations quotidiennes ; nous devions plus que jamais y faire attention. Nous bûmes de l'eau enrichie, spécialement conçue pour les équipes d'exploration ou les situations d'urgence comme la nôtre, et nous nous délectâmes d'une barre de chocolat chacune.

Projet Manon 2 – phrases 211-212

Carlos estaba cada vez más ansioso, preocupado por lo de su jefe y ahora maestro, como se acababa de anunciar. A Gabriela todo le parecía extravagante, a Simone, un poco aburrido.

Traduction temporaire :
Carlos était de plus en plus fébrile, préoccupé par son chef, et maintenant son maître, comme il venait de l'annoncer. Aux yeux de Gabriela, tout paraissait extravagant, et aux yeux de Simone, un peu ennuyeux.

lundi 27 mai 2013

Projet Audrey 3 – phrase 11

Pero a Terranove nunca lo habían detenido las supercherías marinas y aunque sabía de los arrecifes y de las traicioneras corrientes que envolvían esas islas reclamadas por los portugueses,  no temía enfrentarlas si no había escapatoria.

Traduction temporaire :
Mais ces superstitions marines n'avaient jamais arrêté Terranove ; même s'il connaissait les récifs et les courants traitres qui entouraient ces îles revendiquées par les Portugais, s'il n'y avait pas d'autre issue, il n'avait pas peur de les affronter.

Projet Caroline – phrases 31-32

—¡Basta! No sigas —le reprendió Lucifer con voz airada—. No es necesario que me lo recuerdes.

Traduction temporaire :
— Ça suffit ! Cesse, le réprimanda Lucifer d'une voix irritée. Il n'est pas nécessaire que tu me le rappelles.

La chanson du mardi – choisie par Elena

Los Amigos Invisibles- Esto es lo que hay
http://youtu.be/XhVbLgf3rqE

samedi 25 mai 2013

Projet Elena 5 – phrases 29-30

Aunque pese y los dedos no aguanten su trabajo de garfios durante la media cuadra. Aunque tenga que contar los pasos, que sabe, son ochenta y nueve. 

Traduction temporaire :
Bien qu'elle soit lourde et que, dans la position du crochet, ses doigts soient incapables de tenir les cinquante mètres à parcourir. Bien qu'il doive compter ses pas, sachant à l'avance qu'il y en a quatre-vingt neuf.

Projet Sabrina – phrases 58-61

Mientras lee, su mano izquierda tantea buscando el matecito de coca. Cuando los dedos tropiezan con el vaso se detiene, bebe dos tragos cortos. El índice de la otra mano permanece fijo sobre la hoja para que los ojos no pierdan la línea. La chola no dice nada.

Traduction temporaire :
Tout en lisant, sa main gauche cherche à tâtons son petit maté à la coca. Lorsque ses doigts heurtent le verre, il arrête sa lecture et boit deux petites gorgées. L'index de son autre main ne quitte pas la page afin de ne pas perdre sa ligne. La chola demeure silencieuse.

Projet Maxime – phrase 17

Deseó que mirase hacia arriba: esa conexión de las partes que están en pugna pero que se rigen por la admiración y el respeto.

Traduction temporaire :
Il souhaita qu'il regarde vers le haut : cette connexion entre les parties qui sont en conflit, mais régies par l'admiration et le respect.

Projet Julie – phrases 70-71

Es adecuada. Pequeña, cabello arreglado de modo infantil, vestido blanco hasta las rodillas. Se presenta en un inglés corto, algo enfático, y recorre las habitaciones con un entusiasmo aprendido.

Traduction temporaire :
Elle est comme je le voulais : petite, coiffure d'enfant, robe blanche qui lui arrive aux genoux. Elle se présente dans un anglais limité, quelque peu emphatique, et elle passe les chambres en revue avec un enthousiasme feint.

Projet Justine – phrases 71-73

La miopía del Mercado, dice Fireman,  es el peor enemigo de la World Wide Web. Pero también es el peor enemigo de sí mismo. Pueden ponerle precio a las noticias, dice Fireman. Pero todos esos datos son escenografía. Relleno.

Traduction temporaire :
— La myopie du Marché, dénonce Fireman, est le pire ennemi de la World Wide Web. Mais elle est aussi elle-même son pire ennemi. Selon Fireman, on peut marchander les informations, mais il n'en reste pas moins que toutes ces donnés sont scénographie. Du remplissage.

Projet Delphine 3 – phrases 38-42

¡Ay Simón!, a lo que llega uno a estas edades. ¡Ay mi madre!, hoy si se me hizo tarde.  Nos vamos a ver. Cualquier cosa me llama al celular. Olvidese de eso, Simón, vaya bien.

Traduction temporaire :
Ah Simón,  il faut voir ce qu'on devient avec l'âge ! Ah mince, aujourd'hui, oui, je suis vraiment en retard. On se voit bientôt. S'il y a quoi que ce soit, vous m'appelez sur mon portable. Et ne pensez plus à cela, Simón, prenez soin de vous.

Projet Hélène / Audrey – phrase 18

por adentro de las piedras,
la tortuga se va caminando por debajo,
la tortuga viene caminando desde lejos

Traduction temporaire :
à l’intérieur des pierres,
la tortue s'en va à pied par en-dessous,
la tortue s'en vient à pied de loin

Projet Manon 2 – phrases 207-210

No le recordaría el tema de las letras, porque al recordárselo, sería más fácil que esa temática se instalara,  se llenase el aire de ella, y la pequeña iba a reconocer que lo que había,  no era más que un conjunto de escritoras muertas. Nuevamente se contuvo, se quedó en silencio ante tal tremenda declaración. Nasón se sentó. No le respondió a Juana,  hizo como que no había oído.

Traduction temporaire :
Il ne mettrait pas la littérature sur le tapis,  car s’il le faisait,  le sujet s’installerait plus facilement dans la conversation, l’air s’emplirait d’elle, et la petite s'apercevrait qu'elle se trouvait en présence d’un rassemblement d’écrivaines mortes. De nouveau, Nasón se contint, garda le silence devant une déclaration aussi terrible. Il s’assit. Il ne répondit pas à Juana et il fit comme s’il n’avait pas entendu.

Projet Manon / Élise – phrase 12

El margen del pequeño arroyo que encontramos, con el agua límpida como pocas veces habíamos visto, era un excelente lugar para pasar la noche.

Traduction temporaire :
Nous trouvâmes un endroit idéal pour passer la nuit : la rive d'un petit ruisseau dont l’eau était d'une limpidité que nous avions rarement vue.

vendredi 24 mai 2013

Projet Sabrina – phrase 57

Ambos habrían fallecido como consecuencia de envenenamiento, a juzgar por las secreciones que tenían acumuladas en la cavidad bucal y fosas nasales.

Traduction temporaire :
Tous les deux seraient décédés des suites d'un empoisonnement, à en juger par les sécrétions accumulées dans leur cavité buccale et leurs fosses nasales.

Projet Kévin – phrases 57-58

El fascismo da de baja –lo hemos visto, lo seguiremos viendo-, a los seres humanos fusilándolos, a los libros quemándolos. La razón es la misma, el objeto dado de baja es el mismo, un ser humano, un libro, uno y otro son seres humanos, uno y otro son libros.

Traduction temporaire :
Le fascisme cause la perte – nous l'avons vu et nous le verrons encore – des êtres humains en les fusillant, des livres en les brûlant. La raison reste la même, l'objet dont la perte a été causée reste le même, un être humain, un livre ; l'un et l'autre sont des êtres humains, l'un et l'autre sont des livres.

Projet Maxime – phrases 14-16

—Con bastante azúcar —aclaró Aguinaga—. Lo amargo no me cae muy bien. Entreabrió las cortinas del tercer piso del Instituto y vio al doctor Fansi Carlon estacionando el descapotable.

Traduction temporaire :
— Avec pas mal de sucre, le café – précisa Aguinaga. Je n'apprécie pas beaucoup l'amertume. Il entrouvrit les rideaux du troisième étage de l'Institut et aperçut le docteur Fansi Carlon garant sa décapotable.

Projet Carole – phrases 23-25

Una empleadilla, sí, pero con un sueldo seguro por mes y las cuentas pagas. Y de pronto me di cuenta de que yo no tenía nada, no me podían quitar mucho. Y mi tía me pide que deje su departamento.

Traduction temporaire :
Une petite employée, certes, avec néanmoins un salaire qui tombe tous les mois et ses factures payées. Mais soudain, je me suis rendu compte que comme moi, je n’avais rien, on ne pouvait pas me prendre grand-chose. Sans compter ma tante, qui me demande de quitter son appartement.

Projet Nancy 2 – phrases 28-29

Apretó los labios con la misma fuerza  con que sujetaba el cuchillo, obligándole a serenarse,  mientras los olores del cocido invadían la cocina y tenían de gusto los aires de la casa. Olor a mamá-caldo de al mediodía,  tierno  y cálido.

Traduction temporaire :
Elle pinça les lèvres aussi fort qu'elle avait serré son couteau pour se forcer à reprendre ses esprits, tandis que les odeurs de nourriture envahissaient la cuisine et imprégnaient de saveurs l’atmosphère de la maison. Odeur de soupe-Maman pour le midi, réconfortante et chaude.

Projet Delphine 3 – phrases 36-37

Estamos hablando, Ada, de algo más de cuarenta años y estas personas todavía siguen en esta actividad.  Por eso es que te digo que pienses bien en la inmortalidad del cangrejo.

Traduction temporaire :
Ada,  nous parlons d'il y a un peu plus de quarante ans, et ces gens sont toujours dans cette activité. Voilà pourquoi je te dis de bien réfléchir à l'immortalité du crabe.

Question référence culturelle

Qui est Delia del Carril ?

Projet Nadia / Élise – phrase 54

Gran parte de los muchachos, sin embargo, nos tomábamos a pecho esas tonterías, creyendo en ellas ciegamente, con el mudo y salvaje pavor de las supersticiones inconfesables.

Traduction temporaire :
Pourtant, la plupart des garçons, moi y compris, on prenait ces bêtises trop à cœur. On y croyait aveuglément, envahis par la crainte muette et irrépressible générée par les superstitions inavouables.

mardi 21 mai 2013

Projet Sonita 6 – phrases 72-74

Es posible que de mi situación esto sea lo que más me entristece. Aunque añoro mucho el sonido del piano, las drogas parecen haberlo enmudecido. El día que me permiten salir a la calle, huyo del hospital corriendo hasta que me abrasa el calor en las piernas y un dolor intenso me oprime el pecho. Molto agitato.

Traduction temporaire :
Dans ma situation, il est possible que ce soit ça qui m'attriste le plus. Bien que j'éprouve énormément de nostalgie pour le son du piano,  les médicaments semblent l'avoir rendu muet. Le jour où l'on m'autorise à sortir dans la rue, je fuis l'hôpital en courant, jusqu'à ce que mes jambes brûlent et qu'une douleur intense m'oppresse la poitrine. Molto agitato.

Projet Joachim 3 – phrase 67

Hice silencio y el tipo entendió la mala onda, pero igual me preguntó si sabía cuánto pagaban, y me comentó lo del vecino.

Traduction temporaire :
Je me suis tu et du coup, le type a compris qu'il y avait un malaise, mais il m'a quand même demandé si je savais combien ils payaient, et il m'a raconté l'histoire sur le voisin.

Projet Kévin – phrase 56

Porque el libro no es sólo un arma, sino también un camino, ¿y cómo incendiar un camino?

Traduction temporaire :
Parce que le livre n'est pas seulement une arme, c'est aussi une route ; or comment incendier une route ?

Projet Julie – phrases 67-68

Como suele ocurrir en estos países en los que la ley tiene el valor de un gesto con mínima influencia en la materialidad cotidiana, al llegar descubro que la situación no coincide con lo acordado. Al cruzar la puerta de la cabaña que he alquilado en Koh Chang sale a recibirme Kalaya.

Traduction temporaire :
Suivant la coutume dans ces pays où la loi a la valeur d'un geste sans guère de poids sur la matérialité quotidienne, je découvre en arrivant que la situation ne coïncide pas avec ce qui était prévu. Lorsque je passe la porte de la cabane que j'ai louée à Koh Chang, Kalaya vient m'accueillir.

Projet Hélène / Audrey – phrase 17

llevándose el cielo grande y redondo,
el cielo roto que se arquea para ella,
el cielo verde paseando por su espalda,
la espalda de ella por adentro de los jardines

Traduction temporaire :
emportant avec elle le ciel grand et rond,
le ciel brisé qui s'arque pour elle,
le ciel vert se promenant sur son dos,
son dos à elle à l'intérieur des jardins,  

Projet Sonita 6 – phrases 70-71

Tarareo “Los murmullos del Sena” y tamborileo con los dedos en la mesilla de noche. A veces veo flotar en el aire una nota azul, pero sé que la música se ha marchado muy lejos y me cuesta recordar los acordes.

Traduction temporaire :
Je fredonne les « Murmures de la Seine » en tambourinant sur la table de nuit. Parfois, je vois une note bleue dans l'air, mais je sais que la musique est partie très loin et j'ai du mal à me rappeler les accords.

Projet Manon / Élise – phrases 10-11

Después de tres horas de marcha, la temperatura comenzó a bajar y el cielo empezó a esconder la claridad dando lugar a un color bermejo que llenó el paisaje de sombras. El terreno era muy incómodo para caminar, lo cual,  sumado al cansancio, hizo que nuestras piernas flaquearan, así que decidimos armar la carpa y continuar al día siguiente.

Traduction temporaire :
Après trois heures de marche, la température se mit à baisser et le ciel à masquer la luminosité, laissant place à une teinte vermeille qui peupla le paysage d'ombres. Le terrain était difficilement praticable ; ce qui, ajouté à la fatigue, faisait flageoler nos jambes. Nous décidâmes donc de planter la tente et de continuer le lendemain.

lundi 20 mai 2013

Question de lexique

Que signifie le terme : « Panspermie » ?

Projet Sabrina – phrases 55-56

Ella estaba colgada del cuello con un cordón de nylon que había sido atado a una de las vigas del techo. Los pequeños yacían, uno al lado del otro, sobre una cama de dos plazas.

Traduction temporaire :
Elle s'était pendue à l'aide d'une petite corde en nylon nouée à l'une des poutres du plafond. Les petits, eux, reposaient, l'un à côté de l'autre, sur un lit deux places.

Projet Julie / Coralie – phrases 26-28

¿Realidad o ficción?, dije mirando a los ojos del joven escritor, el motivo de mi entrevista. Él, desinhibido, me tomó por el brazo igual que acostumbraba hacer Miguel, igual que, había hecho Miguel la noche anterior. Me gustó.

Traduction temporaire :
Réalité ou fiction ? demandai-je en regardant le jeune écrivain droit dans les yeux – car c'était ça l'objet de mon interview. Lui, désinhibé, me prit par le bras, tout comme Miguel avait l'habitude de le faire, tout comme Miguel l'avait fait la nuit précédente ; et ça me plut.

Projet Manon 2 – phrase 206

Había intentado evitar toda la noche a la pequeña Juana de Ibarbourou, para que ella no notara nada de lo que sucedía ahí.

Traduction temporaire :
Il avait essayé d’éviter la petite Juana de Ibarbourou toute la soirée afin qu’elle ne remarque rien de ce qui se tramait là.

Projet Elena 5 – phrases 27-28

Sabe que mamá se fue con un tipo y que era tan puta como tu abuela. Que en la despensa tiene que comprar vino-Toro-de-litro,  pero si hay en damajuana,  traer en damajuana. Aunque pese.

Traduction temporaire :
Il sait que sa maman est partie avec un type et qu'elle était aussi pute que ta grand-mère. Qu'à l'épicerie, il doit acheter du vin-Toro-un-litre ; mais que s'il y a des dames-jeannes, il vaut mieux apporter une dame-jeanne. Même si c'est plus lourd.

Projet Maxime – phrase 13

—Idiota —Garnier se sentó. Treinta años de investigación y tengo que aguantar a este crápula.

Traduction temporaire :
— Idiot ! – Garnier s'assit. Trente années de recherche et il faut que je supporte cette crapule.

Projet Nancy 2 – phrases 26-27

El paladar dispuesto a catar, estaba ahora salado y una pesadez de estómago le anunció los jóvenes ácidos que se le subían hasta la boca de la garganta. Garganta triste de sabores amargos.

Traduction temporaire :
Prêt à goûter, son palais était à présent salé et une lourdeur d’estomac lui annonça la remontée de nouveaux acides dans sa gorge. Gorge triste de saveurs amères.

dimanche 19 mai 2013

Projet Delphine 3 – phrases 34-35

Hay de todo en la viña del señor. Tú sabes que me lleno de mucha nostalgia en estos días que pasaron por la casa unos colombianos ofreciéndome fotografías retocadas y me trajo el recuerdo de un fotoretrato de cuando yo tenía cinco años.

Traduction temporaire :
Il faut de tout pour faire un monde. Tu sais bien que j'ai été submergé par la nostalgie le jour où des Colombiens sont passés pour me proposer des photographies retouchées ; cela m'a renvoyé le souvenir d'un portrait de quand j'avais cinq ans.

Projet Sonita 6 – phrases 68-69

Me receta drogas que me mantienen en un estado de aletargamiento durante casi todo el día. En aquel lugar frío, solo y confuso, sueño que paso la tarde en Tánger y duermo en España.

Traduction temporaire :
Il me prescrit des médicaments qui me rendent léthargique presque toute la journée. Dans ce lieu froid,  seul et confus, je rêve que je passe l'après-midi à Tanger et que je dors en Espagne.

samedi 18 mai 2013

Projet Maxime – phrases 8-12

—Ni loco —dijo Garnier—. No voy a perderme esta discusión. Ya pagué el derecho de piso.
—Estoy por sobre lo que puedas opinar. Y ya sabés que me gusta el capuchino.

Traduction temporaire :
— Hors de question – répondit Garnier. Je ne veux pas manquer cette discussion. J'ai déjà fait mes preuves.
— Je me fiche de ce que tu peux penser. Tu sais déjà que j'aime le cappuccino. 

Projet Elena 5 – phrase 25-26

Sabe que el agua a los cien grados se convierte en menos agua que aire. Sabe burbujas de las cosas que tienen el olor de la tiza rayando la superficie, las caderas de la señorita,  de espaldas, y toda la velocidad que invierte en sus manos, en los gestos que se apelotonan en su boca.

Traduction temporaire :
Il sait que dans l'eau à cent degrés, il y a plus d'air que d'eau. Il sait aussi des bribes de toutes ces choses qui ont l'odeur de la craie rayant la surface du tableau : les hanches de la maîtresse, de dos, qui agite ses mains à toute vitesse et s'exprime avec des mouvements qui emplissent sa bouche.

Projet Nancy 2 – phrases 22-25

Con la angustia de la exquisitez, desmenuzó las hortalizas que acompañan al desabrido pollo. Tampoco se calmó con la zanahoria rallada, ni picando los pimientos. La 1’00. Las lágrimas volvieron a brotar, personajes libres de un infierno escondido.

Traduction temporaire :
Oppressée par l'angoisse d'arriver à un résultat exquis, elle éminça les légumes qui accompagnaient son poulet insipide. Or, elle ne retrouva pas non plus son calme en râpant les carottes, ou en détaillant les poivrons. 13:00. Les larmes jaillirent de plus belle, personnages libres d’un enfer dissimulé.

Projet Manon / Élise – phrase 9

El lugar era muy parecido a cualquier páramo de la Tierra: solitario, con pocos sonidos, sin vida, eso nos llamó la atención, no vimos nada con vida salvo la vegetación de colores verde y amarillo insípidos.

Traduction temporaire :
Les lieux ressemblaient beaucoup à n’importe quel désert de la Terre : solitaire, peu de sons, sans vie. Cela retint particulièrement notre attention. Nous ne vîmes rien de vivant, hormis une végétation de verts et jaunes insipides.

Projet Nadia / Élise – phrase 53

La odiaban a morir, hablaban mal de ella a la menor oportunidad y, aparte de asustarnos a todos con la inminencia de tenebrosas desgracias,  habrían dicho también, siempre según mi primo, que por el solo hecho de pensar en la Zurda hasta nos podía salir acné.

Traduction temporaire :
Elles la détestaient à en mourir, disaient du mal d'elle à la moindre occasion et, outre qu’elles nous terrifiaient déjà tous avec cette obscure malédiction suspendue au-dessus de nos têtes, elles auraient aussi affirmé, toujours selon mon cousin, que le seul fait de penser à la Gauchère pouvait nous donner de l'acné.

vendredi 17 mai 2013

Projet Julie / Coralie – phrases 24-25

—Prefiero que seamos nosotros solos —le dije, y nos fuimos a una oficina. La primera pregunta fue un lugar común pero a la vez mi reafirmación de que no quería, parecerme a esta gente, mi principal interés era la historia de Zona de exclusión.

Traduction temporaire :
— Je préfère que nous soyons seuls, lui dis-je, et nous entrâmes dans un bureau. Ma première question fut un lieu commun, mais en même temps la réaffirmation que je ne voulais pas ressembler à ces gens-là : mon intérêt principal était l'histoire de Zone d'exclusion.

jeudi 16 mai 2013

Entretien avec un auteur traduit (Luisa Etxenike)


Entretien avec la romancière Luisa Etxenike lors de l’escale du livre à Bordeaux, le 7 avril 2013.
Réalisé par Nadia Salif

1- Nadia Salif. Comment êtes-vous devenue écrivain ?
Luisa Etxenike. Depuis toute petite, je voulais être écrivain ; ce que j’aimais, c’était l’acte d’écrire au point que je recopiais les livres de la bibliothèque de mes parents sur des cahiers. Mais avoir envie d’écrire ne signifie pas devenir écrivain. J’ai fait une maîtrise en droit car j’avais peur que des études en Lettres soient trop académiques par rapport à une approche artistique et me fassent perdre, en quelque sorte, ma vocation. J’avais des histoires dans ma tête mais pas encore la voix. J’ai habité en Amérique Centrale, l’espagnol y était différent de par l’accent et le rythme, ce constat a donné lieu à une réflexion et je me suis rendu compte que même si on écrit dans sa langue maternelle, la langue littéraire est une autre langue en soi. J’ai alors osé travailler ma langue maternelle comme de la pâte à modeler, ce qui m’a permis de trouver ma voix, une forme de registre. C’était un premier pas vers la découverte du style. J’ai écrit mon premier roman en 1986 et depuis j’ai publié dix livres : huit romans et deux recueils de nouvelles.

2- N. S. Après avoir écrit autant de romans, comment trouvez-vous encore l’inspiration ?
L. E. L’idée de l’inspiration me semble un peu étrangère. J’ai encore envie de dire des choses. J’ai une énorme curiosité ; pour moi, le bonheur de la vie, c’est la curiosité. Regarder ce qui se passe, les mots qui arrivent, les mots que l’on peut placer à côté d’une image. J’ai des idées de livres à écrire, concrètement quatre ou cinq.

3- N. S. Quels sont les étapes dans la production d’un roman ? Certains romanciers ont besoin d’un mot, d’une phrase, d’une scène pour commencer à écrire et vous ?
L. E. J’ai facilement des histoires dans la tête, je vois assez vite des personnages mais je ne peux commencer que lorsque j’ai la structure, il faut que la forme soit bien délimitée. Ce qui me passionne, c’est la construction de mon récit. J’ai besoin de visualiser son architecture. Cela ne signifie pas que je ne vais pas l’abandonner par la suite mais pour moi le fond de cette histoire doit toujours être accompagné de la forme pour pouvoir passer à l’écriture. Souvent, j’ai déjà la première et la dernière phrase de mon roman avant d’en commencer l’écriture. La route est là et c’est à moi de décider ce que je prends comme bagages, qui je vais rencontrer etc.

4- N. S. Vous êtes également journaliste et professeur. Comment organisez-vous votre temps pour écrire un roman ?
L. E. J’ai été chroniqueuse pour le journal el Pais, il s’agissait d’une collaboration hebdomadaire. Je suis professeur de narratologie et je fais des ateliers d’écriture. Ces activités ainsi que les voyages et les rencontres ne sont pas des obstacles parce qu’en réalité, je suis tout le temps écrivain. Ce n’est pas tellement une question de temps mais de consacrer du temps au processus de maturation qui se déroule dans ma tête.

5- N. S. Dans votre roman « le Ravissement de l’été », il y a trois narrateurs, comment arrivez-vous à reproduire le ton des personnages qui sont si différents (âge, sexe, milieu social) ?
L. E. Oui, Firmin est de la campagne, plus prêt de la nature, plus concret. Isabel est une femme mûre,  sophistiquée, ce qui se reflète dans son langage qui est plus abstrait. Son fils, lui, est prisonnier de ses émotions, il a donc une intimité plus complexe. Il faut donc trouver ces différentes voix et les respecter jusqu’au bout. Enfant, j’écoutais des histoires racontées par ma mère, mon père ou la nounou. Je suis donc entrée dans la littérature par l’ouïe. J’arrivais à capter les différences entre les voix, les gestes, les traits des personnages. Cette dimension acoustique m’aide à trouver le ton de mes personnages aujourd’hui.

6- N. S. Lors de votre prise de paroles, hier au salon littéraire, vous avez repris l’image qu’utilise une amie « un auteur est soit un ornithologue, soit un oiseau ». Pouvez-vous expliciter cette image.
L. E. Je trouve que c’est une belle image, il y a des écrivains qui sont des oiseaux, qui commencent à voler et puis voilà. Moi, je pense que je suis plutôt du genre ornithologue, ce qui ne m’empêche pas de voler spontanément. Je veux savoir comment on fait pour voler, connaître le mécanisme de ce vol, les plumes à utiliser, savoir où je veux aller, comment y aller, etc. Cette image reflète l’idée d’un style qui se sent mais aussi qui se pense. L’écrivain portugais, Fernando Pessoa disait : « Il suffit de mettre le sentiment à l’intérieur de la pensée pour mettre la pensée à l’intérieur du sentiment », c’est une traduction très libre que je fais là mais je rejoins cette idée. Moi, j’aime mettre la pensée très vite dans cette écriture qui vole, et j’aime aussi mettre le vol dans la pensée de l’écriture. Je suis ornithologue.

7- N. S. Vous parlez très bien français. Votre livre Le ravissement de l’été a été publié en français presque dix ans après la version originale Vino. Quel regard portez-vous sur cette traduction ? Etes-vous satisfaite ?
L. E. Je suis très satisfaite. La traductrice Carole Hanna a fait un travail remarquable, très soigné. J’ai eu l’avantage d’être près de cette traduction, j’ai lu la traduction en temps réel et donc j’ai apporté mon point de vue. En lisant le résultat, je reconnais non seulement le fond mais aussi le style,  puisque c’est un texte travaillé au niveau du style. Je ne suis pas obsédée par la traduction, je sais que si j’avais moi-même traduit mon livre, la traduction aurait été différente. Une traduction est une nouvelle vie pour un livre. Il faut laisser le livre voler tout seul. C’est une expérience intéressante, c’est mon roman mais avec une nouvelle personnalité.

8- N. S. Vous avez traduit des œuvres françaises : Quelque chose noir de Jacques Roubaud, la Tête de Paul Verlaine de Jean-Michel Maulpoix et le scénario de Un vivant qui passe de Claude Lanzmann. Qu’est-ce que cette expérience vous a apporté ?
L. E. J’ai beaucoup de respect pour la traduction littéraire pour une raison très simple, voire égoïste. Quand je dis que j’ai lu Dostoïevski, ce n’est pas vrai, en réalité c’est la traduction en espagnol ou en français que j’ai lue. J’ai connu les grandes littératures à travers les traductions. Cela dit, la traduction doit être bien faite et le traducteur doit être conscient de cette responsabilité. Quand c’est le cas, c’est un gain absolu. Parmi les traductions que j’ai faites, il y a de la poésie. Je lis beaucoup de poésie. C’est un genre où il n’y a pas de mouvement de narration, mais je m’en sens proche par certains aspects : le choix des mots, du rythme et de la musicalité. Je n’écris pas de poésie mais actuellement, je travaille sur des textes qui ressemblent à des poèmes tout en incluant l’élément narratif : Birdwatching. En fait, ce sont des micro-récits écrits avec une forme ambitieuse qui colle plus à la poésie. C’est la forme la plus proche de la poésie que j’aie tenté dans ma carrière.

9- N. S. Pour vous le traducteur est-il un auteur ou un passeur ?
L. E. Je crois qu’il ne peut pas être passeur et qu’il ne peut pas non plus remplacer l’auteur. C’est une position difficile à définir. Le traducteur ne doit pas se substituer à l’auteur mais il doit oser avec humilité et respect. Le traducteur doit être un lecteur singulier, dans son interprétation du livre. Il doit être courageux voire effronté dans ses traductions quand ils rencontrent des décalages dus à la langue et seulement à la langue (l’utilisation de la voix passive est beaucoup plus fréquente en français qu’en espagnol par exemple) mais il ne doit pas modifier le style du texte qu’il traduit, pour ne pas trahir le texte. C’est un travail merveilleux, passionnant. Le traducteur doit être cultivé,  connaître le contexte dans lequel a été écrit le livre, être curieux, se mettre à jour continuellement. Si on sent ce sérieux chez le traducteur, l’auteur le reconnaît. D’ailleurs, l’auteur est déjà un traducteur, d’une certaine façon, puisque l’écriture est une traduction vers la langue littéraire.

Projet Elena 5 – phrases 23-24

Un nombre largo que honraba a varios familiares que tampoco conoce. Sabe pocas cosas: sabe, de memoria, las tablas de multiplicar, la fórmula de las estrellas, las constelaciones y el orden del calendario.

Traduction temporaire :
Un nom à rallonge pour honorer plusieurs membres de la famille qu'il ne connaît pas non plus. Il sait peu de choses, d'ailleurs : par cœur, les tables de multiplication, la formule pour calculer l'aire des étoiles, les constellations et l'ordre du calendrier.

mercredi 15 mai 2013

Projet Manon / Nancy – phrases 22-23

Ella y yo que, desde hacía tiempo salíamos únicamente por el magnífico placer de fornicar, habíamos tenido hondas discusiones sobre dicho tópico. A Josefina le parecía demasiado cruel comer la carne cruda y a mi,  por el contrario, comerla asada, excesivamente cursi.

Traduction temporaire :
Elle et moi – qui nous voyions depuis longtemps pour le seul et magnifique plaisir de forniquer – avions eu de profondes discussions sur le sujet. Josefina pensait qu'il était trop cruel de manger la chair crue, moi, au contraire, que la manger grillée était excessivement snob.

Projet Justine – phrase 70

«Flatulento escribió: Cuando veo que el moderador ha debido eliminar –aplicando un reglamento claro– comentarios con veinte votos a favor y otros tantos en contra, concluyo en que el diablo ha metido su cola en algunas cabezas.»

Traduction temporaire :
« Flatulent a écrit : Quand je vois que le modérateur a dû éliminer – en application d'un réglement précis – des commentaires avec vingt votes pour et autant contre, j'en conclus que le diable a mis son grain de sel et échauffé certains esprits ».

Poursuivons les entretiens avec des auteurs traduits



Entretien réalisé par Nancy Benazeth

Ezza Agha Malak est une « écrivaine libanaise d’expression française ». Romancière et poète francophone, elle est l’auteure d’une vingtaine d’ouvrages ainsi que de nombreux articles linguistiques et littéraires.

1- Nancy Benazeth. Pourquoi et comment êtes-vous venu à l'écriture ?
Ezza Agha Malak. Ce n’est pas moi qui suis « venue » à l’écriture. C’est l’écriture qui est venue à moi. Elle m’habitait à mon insu depuis mon plus jeune âge. J’ai découvert très tôt son impact thérapeutique. Quand on me punissait et que je boudais, je ne pleurais pas. Dans mon coin dérobé,  je lisais ou je griffonnais des phrases qui devenaient des vers ou une ébauche de récit. C’est comme quand tu es chagrin et que tu joues quelques notes musicales. Ça soulage énormément. J’aimais beaucoup lire. Max Du Veuzit me fascinait. En sixième, j’ai lu « John chauffeur russe » et ce fut le déclic. J’écrivais tous les jours, même en classe, de petites réflexions et de petites histoires sentimentales. Puis j’ai découvert Rimbaud et son jeune soldat, « dormeur du val ». Mon premier écrit était une nouvelle intitulée « Sans rendez-vous préalable », diffusée en trois épisodes sur Radio-Liban, à la demande de mon chef scout. J’avais treize ans à peu près et j’ai eu un prix. On dit que l’on naît poète et qu’on a une muse qui inspire. De même, on naît avec un talent d’écrivain et une imagination un peu particulière. On est ou on n’est pas poète et le monde de l’imaginaire ne peut naître qu’à partir d’un don.

2) N. B. Quelles sont vos principales sources d'inspiration ?
E. A. M. Innombrables sont mes sources d’inspiration. Mon entourage, ma société, mon monde et le grand monde avec ses problèmes, ses abus, ses bizarreries ou ses beautés me fournissent énormément de thèmes. Tout m’inspire et m’incite à écrire. J’aime raconter des histoires qui portent un message ; qui transmettent une certaine vérité, même si elle n’est pas bonne à dire. En général, c’est la femme orientale musulmane qui se trouve au centre de ma narration. Bonne ou mauvaise, elle occupe la scène narrative de mes romans. Dans notre cher Moyen-Orient, les droits de la femme sont arnaqués et l’homme ne l’aide pas à les récupérer ni même à les revendiquer. Il perdrait de ses privilèges que les lois aussi bien religieuses que civiles lui ont accordés. Nous vivons dans des sociétés machistes et la femme a encore un long chemin à parcourir surtout en ces temps de « printemps arabe » où elle se voit perdre encore et encore son identité et ses droits les plus simples et les plus naturels.

3) N. B. Quelles sont les étapes préalables à la création d'un roman ? Suivez-vous une méthode particulière ?
E. A. M. Au départ, je dois trouver le tilt, le déclic qui déclenche un sujet de roman, une idée qui prendra forme au fur et à mesure que mon imagination la travaille. Je n’ai pas une méthode particulière, ni un plan précis. C’est dans mon esprit que ce plan se précise. Quoiqu’un plan soit indispensable pour ne pas se perdre dans cette zone d’ombre qui se prête à bien de confusions et de modifications. Les événements que je tisse se déroulent selon une logique narrative d’enchaînement et évoluent au fur et à mesure. Parfois je ne sais même pas où ça va aller. Une petite observation pourra constituer un épisode que j’enchaîne et qui fera désormais partie de l’histoire. J’aime insérer, greffer, enchâsser, intercaler puis souder bien les faits. Cela m’amuse et m’enchante parce que je vois mon histoire prendre forme, comme un bébé qui pousse petit à petit.

4) N. B. Utilisez-vous des outils ? Si oui, lesquels ?
E. A. M. En fait, je n’ai pas d’outils particuliers pour écrire, à part l’ordinateur et éventuellement un petit cahier pour quelques notes rapides : biographique des personnages, noms, âge, physique pour ne pas oublier ; rapports familiaux, traits distinctifs… Les lieux et les dates pour éviter l’anachronisme et faire progresser les événements sans confusion de dates; prévoir dans un premier temps, une fin pour clôturer le récit quitte à la modifier par la suite. Il m’arrive souvent d’opter pour une fin que je modifie à la dernière minute et qui devient tout l’opposée de ce que j’ai prévu au départ. Comme dans « la Dernière des Croisés ». Dans ce roman, j’ai imaginé d’abord une fin où la rancœur, le mépris et la vengeance l’emportent. Puis je l’ai remplacée par une autre qui prêche l’amour, la tolérance et le don de soi et qui s’ouvre sur l’espoir. Si je ne fais pas de synopsis c’est parce que je compte sur ma mémoire (qui se trompe très peu souvent). Avec l’ordinateur, je n’utilise presque plus le stylo et le papier. A mon avis, pour le traitement du texte,  il existe un rapport intime entre le cerveau de l’homme et la mémoire de l’ordinateur qui fait avancer les idées et les précipiter. Mes doigts courent sur le clavier, le Calame vient plus vite devant l’écran.

5) N. B. En quelle mesure le lectorat influence-t-il votre plume ? Pensez-vous à un type de lecteur lorsque vous écrivez ?
E. A. M. On écrit pour être lu bien sûr. Par un lectorat qui te choisit et que tu ne choisis pas. Cependant, lorsque j’écris, je le fais pour un lectorat précis. Mon lectorat. Il y a d’abord mes étudiants universitaires qui aiment bien me lire et dont quelques-uns travaillent actuellement sur mon œuvre (mémoire, thèse) ; il y a aussi des collègues universitaires et des intellectuels qui participent souvent à mes tables rondes et aux débats au Salon du Livre de Beyrouth. Leurs études sur mon œuvre sont réunies dans des ouvrages collectifs ou dans des actes de colloque. Cet été,  paraîtra chez l’Harmattan, le 4e ouvrage collectif qui rassemble plus d’une trentaine d’études sur mon œuvre, aussi poétique que romanesque. Il y a aussi des lecteurs étrangers dans les différents pays, femmes pour la plupart, et qui m’écrivent parfois sur Internet. C’est pour eux que j’écris et que j’adresse mes romans et ma poésie.

6) N. B. Quels conseils donneriez-vous à un jeune écrivain ?
E. A. M. Un jeune écrivain est un débutant. Il a certes un don et une compétence. C’est par là qu’il doit commencer s’il veut devenir un écrivain confirmé et transformer sa compétence en performance. Qu’il s’adonne au jeu du « Lire/écrire ». La lecture inspire, suggère, éveille l’attention, provoque l’association des idées. Un mot lu peut réveiller dans l’esprit du jeune écrivain une idée ou une suite d’idées. Qu’il peut noter et imaginer à travers sa lecture une possible histoire. A travers ses lectures, il peut se former un univers romanesque qu’il transcrit. Ecrire en permanence, n’importe où, n’importe comment au départ, afin de libérer son « je » et traverser certaines impasses. La continuité donne une certaine sécurité et une confiance en soi. Mais attention, il doit d’abord revoir sa grammaire, ses conjugaisons, son orthographe. J’ai eu la chance d’être professeur de linguistique et de grammaire et pourtant j’avais à revisiter les règles et les modes de la grammaire et de la syntaxe. Pour écrire son roman, un jeune écrivain aura à « fabriquer » d’abord son histoire, envisager un début et un fin, faire un plan des différentes étapes envisagées quitte à ce qu’elle soit modifiées par la suite. Puis à la manière d’un petit dieu, créer ses personnages, les aimer, les installer chacun dans son coin adéquat. Pour accrocher son lecteur,  il peut pratiquer le procédé de suspense pour faire naître un sentiment d’attente qui produit une angoisse agréable. Il ne doit pas montrer ses cartes et révéler ses secrets dès le commencement. J’aimerais lui dire enfin qu’il ne doit pas être déçu par les réponses des éditeurs auxquels il aura envoyé son manuscrit. Un manuscrit refusé peut être un roman très réussi. Certains romanciers trouvent qu’il faut laisser « reposer » le manuscrit pendant un certain temps. Ce n’est pas ma façon de procéder. Certes, je reprends le texte pour faire les corrections nécessaires, je le fais lire à des personnes sûres, mais je ne le laisserai pas « à l’abandon » même pour un certain temps. Ecrire un roman exige une continuité et un travail ininterrompu qui permet de garder le fil d’Ariane.

7) N. B. Vos livres ont été traduits en plusieurs langues, quelles sont-elles ?
E. A. M. C’est surtout en anglais (« Bagdad, des morts qui sonnent plus forts que d’autres », « Anosmia, ou Nostalgie d’un sens interdit », « Qu’as-tu fait de tes mômes, Papa ? » (traduit par Cynthia Hahn, E.U.). Plusieurs romans sont traduits en arabe; mais aussi en roumain et en hongrois mais je n’ai plus de contact avec ces traducteurs. Une traduction en chinois se prépare. Je dois dire que je ne fais pas assez d’efforts ni de contacts pour être traduite. 

8) N. B. Qu'est-ce que cela implique pour vous, en tant qu'auteur ? Quel regard portez-vous sur ces traductions ?
E. A. M. Que mon ouvrage soit traduit dans une autre langue me réjouit, certes. Cela veut dire que mes idées circulent au-delà de la Méditerranée, que mes émotions, mon moi profond, etc. vont atteindre un autre public, une autre terre, un autre pays, une autre civilisation, que j’aurai pour moi un ailleurs culturel et un lectorat étranger qui fonctionne peut-être différemment mais qui partage mes idées et participe à la vision de mon monde que j’ai construit de mes valeurs et de mes fantasmes. C’est tout court réduire la distance entre moi et l’Autre qui me fait exister dans son ailleurs. Cela me réjouit.

9) N. B. Quelles relations entretenez-vous avec vos traducteurs ?
E. A. M. Je ne sais pas si l’auteur et le traducteur devraient se connaître et avoir des relations directes. Ce n’est pas nécessaire je crois puisque le contact se fait parfois par l’intermédiaire de l’éditeur. Pour ma part, il se trouve que j’entretiens de bonnes relations avec mes traducteurs. Ceux-ci appartiennent à la même communauté culturelle universitaire, fût-elle aux Etats-Unis. Je ne sais pas si cette relation vient de là. Mais d’une manière générale, je considère que mon traducteur devient témoin vivant, quoique lointain, de mes états affectifs, de mes aveux, de mes secrets qu’il transperce. Il est un visiteur implacable de mon univers intime. Par là, une connivence plutôt qu’une complicité s’installe entre nous.

10) N. B. Selon vous, qu'est-ce qu'une traduction réussie ?
E. A. M. Plusieurs enjeux s’imposent pour qu’une traduction soit réussie. D’abord la fidélité loin de toute littérarité qui nuit à la « littérarité » même du texte d’origine. La clarté est un autre enjeu qui intervient pour la réussite d’une traduction. Transposer clairement et d’une manière naturelle les pensées d’un auteur vers la langue maternelle du traducteur. Choisir le mot juste qui sonne « vrai » dans la phrase et dans le contexte. Le texte traduit doit donner une impression de naturel., La traduction doit être « exacte » et « fidèlement calquée sur l’originale », comme l’a préconisé Sainte- Beuve. Elle ne doit pas donner une impression de texte transposé dans une autre langue. La traduction littérale, mot à mot, réduit « le plaisir du texte », trahit le lecteur comme l’auteur. Texte original et texte d’arrivée doivent produire la même impression de plaisir. C’est pourquoi le traducteur doit avoir un arrière-plan culturel de la langue d’arrivée pour qu’il puisse être complice des émotions et des sentiments de l’auteur, maîtriser les diverses connotations qu’offre un mot et pénétrer dans les strates émotionnelles du texte à traduire. Traduire avec le cœur, c’est indispensable. Pour la poésie, c’est plus difficile de retransmettre fidèlement et exactement les idées et les pensées de l’auteur du texte source. Il faut être un peu poète pour le faire.

mardi 14 mai 2013

Projet Maxime – phrases 4-7

—Está viniendo —dijo Garnier—. No veo el momento que entre por la puerta.
—Estás cortado por la misma tijera. En cuanto ingrese vas a tener que preparar café.

Traduction temporaire :
— Il arrive – répondit Garnier. Il me tarde qu'il passe cette porte.
— Tu es taillé sur le même patron. Dès qu'il entrera, tu devras préparer du café.

Projet Delphine 3 – phrases 31-33

Es cierto, Ada. Pero y el amolador…,  y el señor que vocea “brillando los calderos”. Ese se me desgaritó con tres calderos que le di en una ocasión.

Traduction temporaire :
C'est vrai, Ada. Mais, et le rémouleur…, et le monsieur qui crient "fait briller vos chaudrons". Lui, il était dépassé par les événements avec les trois chaudrons que je lui ai confiés un jour.

Projet Sonita 6 – phrases 67

“Es como la que yo represento para ellos”. Sorprendido in fraganti por la sinceridad de mis palabras, no tiene nada que responder a este comentario.

Traduction temporaire :
« C'est comme ça qu'ils me voient ». Surpris en flagrant délit à cause de la sincérité de mes propos, il ne trouve rien à répondre à ce commentaire.

Projet Nancy 2 – phrases 20-21

Los nervios a flor de piel, nervios transparentes que suenan a poros de frutas, frutas que se sirven de postre, comida final para digerir con dulzura. Nervios suaves y peligrosos que la retienen al borde de la histeria.

Traduction temporaire :
Les nerfs à fleur de peau, des nerfs transparents qui ressemblent aux pores des fruits, des fruits que l’on sert au dessert, dernier plat destiné à digérer en douceur. Des nerfs souples et dangereux qui la maintiennent au bord de l’hystérie.

Projet Pascaline – phrases 49-54

Es lo último que escucho. Mi vieja me dijo siempre lo mismo: "Gustavo, cruzás la calle sin mirar,algún día te va a pasar algo". Tenía razón. Ojalá me encuentre con papá: tengo tantas cosas para contarle. La misericordia del velo de la inconciencia me va liberando. Si me llaman otra vez, no seré tan pacífico.

Traduction temporaire :
C’est la dernière chose que j’entends. Ma mère m’a toujours répété : « Gustavo, si tu continues à traverser la rue sans regarder, un jour ou l’autre, il va t'arriver des bricoles ». Et elle avait raison. Si seulement je pouvais revoir papa, j’ai tant de choses à lui raconter. La miséricorde du voile de l’inconscience me libère peu à peu. Si on m’appelle de nouveau, je ne serai pas aussi pacifique.

Projet Elena 5 – phrases 21-22

Siluetas apenas delineadas por las sombras, como cuervos satisfechos. Están guardadas en un cajón que seguro ordenó ella, antes de irse, antes que él no la conozca pero se aprenda su nombre completo, que llevaba cuatro palabras.

Traduction temporaire :
Des silhouettes à peine esquissées par les ombres, tels des corbeaux satisfaits. Elles sont dans un tiroir, certainement rangé par elle avant son départ, avant qu'il puisse la connaître, mais apprenne malgré tout son nom complet, composé de quatre mots.

Projet Élodie – phrases 138-143

Sí recuerdo bien que bajó a abrirnos y comentó alguna cosa más del edificio. Esa noche dormimos juntos con Carolina. Yo me desperté muy temprano. Ya había amanecido y no me pude volver a dormir. Así que fui hasta la cocina y puse la radio. Un locutor de AM daba la temperatura y decía que había que tomar medida para prevenir los golpes de calor.

Traduction temporaire :
Je me rappelle parfaitement qu'il est descendu nous ouvrir et a dit quelque chose à propos de son immeuble. Cette nuit-là, nous avons dormi ensemble avec Carolina. Moi,  je me suis réveillé très tôt. Le jour était déjà levé et je n'ai pas réussi à me rendormir. C'est pourquoi je suis allé jusqu'à la cuisine et ai allumé la radio. Un présentateur de AM donnait la météo et annonçait qu'il faudrait prendre des précautions pour prévenir les coups de chaud.

Projet Manon / Nancy – phrases 20-21

El caso es que, particularmente, había estado,  desde hacía tiempo, obsesionado por probar la carne humana. Para ser exacto, a Josefina, le regalé El Arte de la antropofagia que, sin duda recomiendo y, para mi fortuna, le fascinó tanto como a mí.

Traduction temporaire :
Le fait est que j'étais depuis longtemps particulièrement obsédé par l'idée de goûter à la chair humaine. Pour être exact, j'avais offert à Josefina L'art de l'anthropophagie, que je recommande sans hésiter et qui, par chance, l'avait autant fascinée que moi.

Projet Elena 5 – phrases 16-20

El abuelo no puede saber que va, que a veces va cuando sale de la escuela y el abuelo todavía está apagado en la cama. El abuelo que dice la abuela era una puta y se cojía a los curas. Hay fotos,  en la casa. Negros, grises, sobre blancos. Blancos y amarillos sobre el negro.

Traduction temporaire :
Grand-père ignore qu'il y va, parfois, en sortant de l'école,  alors que lui, il est encore éteint sur son lit. Il prétend que grand-mère était une putain et qu'elle baisait avec les curés. Il y a des photos d'elle à la maison. Des noirs,  des gris sur les blancs. Des blancs et des jaunes sur le noir.

La chanson du mardi – choisie par Elena

Martirio : Temes / Por qué ahora

http://youtu.be/Ez5EzqIxXSk

Projet Manon 2 – phrases 203-205

Nasón fue nuestro maestro, interrumpió la pequeña Juana, la más joven de todas. Eso lo dijo Ovidio, esa frase es del Arte de Amar de Ovidio. Nasón se exasperó.

Traduction temporaire :
Nasón fut notre maître, l'interrompit la petite Juana, la plus jeune du groupe. Ça, c'est Ovide qui l'a dit, cette phrase est tirée de L'art d'aimer, de Nason Ovide. Nasón s'exaspéra.

Projet Maxime – titre + phrases 1-3

Pour « Lectures d'ailleurs », Maxime Poncet (Université de Poitiers) traduira « Clonación » de l'Argentin Christian Cano.

Chistian Cano
(Argentine)

« Clonación »

—¿Cuando llega el doctor? —dijo Aguinaga. Caminaba de un lado a otro deslizando los dedos por las superficies del laboratorio B. Contempló su rostro reflejado sobre las celdas de helio, mientras tamborileaba con los nudillos sobre la unidad de fuerza auxiliar.

Traduction temporaire :

Chistian Cano
(Argentine)


« Clonage »

— Quand est-ce que le docteur arrive ? — demanda Aguinaga. Il faisait les cent pas en passant ses doigts sur les surfaces du laboratoire B. Il contempla le reflet de son visage sur les cellules gelées, tout en tambourinant avec ses phalanges sur l'unité de force auxiliaire.

Projet Marie – phrases 28-30

El Espantajo se conmovió. Era algo tan inusual en él que estuvo a punto de perder la conciencia y besar a esa chica y tratar de resucitar al animal. Pero se contuvo.

Traduction temporaire :
L'Epouvantail s'émut. C'était tellement inhabituel chez lui qu'il perdit presque la tête et voulut embrasser cette fille et ressusciter l'animal. Mais il se retint.

Projet Nancy 2 – phrases 17-19

La desazón interior hizo fluir las lágrimas dejándole los ojos rojos de ira. Se encajó el delantal y abrió la nevera para sacar la salsa de tomate. No se relajó pelando las papas, ni dejó de llorar batiendo los huevos.

Traduction temporaire :
Le chagrin qui l'habitait fit couler des larmes de ses yeux, rouges de colère. Elle enfila son tablier et ouvrit le réfrigérateur pour y prendre la sauce tomate. Elle ne se détendit pas pendant qu'elle épluchait les pommes de terre, pas plus qu'elle n'arrêta de pleurer en battant les œufs.

lundi 13 mai 2013

Exercice d'écriture 15 – par Manon Tressol

« Description d’un nuage »

« La voilà, la petite ». Ruliot, avec ses gros doigts, avait désigné l’enfant au petit nez arrondi. « C’est elle qu’a fait l’miracle. »
Noé s’approcha. La fillette était allongée, le pied gauche posé en l’air sur son genou droit replié, les bras croisés derrière la tête contre une pierre, les yeux fixant le ciel.
Micro à la main, Noé s’approcha, décidé. Il aurait l’interview exclusive. Ruliot l’avait prévenu qu’elle ne se prêterait sûrement pas au jeu, qu’elle était plutôt sauvage face aux journalistes, et que son calme apparent cachait une force qu’on craignait toujours. Habitué à ce genre d’obstacles, mais toujours anxieux de les affronter, Noé s’approcha doucement :
« Victoria, c’est bien vous ?
— Bonjour. Oui, c’est bien moi. Ici, monsieur, on dit « bonjour » avant les questions.
— Excusez-moi, je suis peut-être allé un peu vite…
— Un peu. Si vous ne faites pas plus attention à cela qu’au ciel qui vous domine, vous ne vivrez pas vieux. Vous êtes ?
— Journaliste. Je suis venu vous interroger à propos du miracle que vous auriez accompli.
— Ici, monsieur, on se présente en donnant son nom, pas sa profession. Je suis désolée de vous dire que si vous attendez de moi du piquant, du brûlant à mettre dans vos feuilles de choux, vous avez fait fausse route. En revanche, si vous tenez à vous expliquer la cause du miracle, il vous faudra de la patience. Pour comprendre. Un miracle n’est pas un hasard. Sachez-le.
— Veuillez m’excuser de mon manque d’adresse. Je n’ai pas, il est vrai, les bonnes manières d’ici, mais je suis consciencieux dans mon travail, je ne cherche pas à vous nuire. Et pour preuve de mon attention, je vous signale que vous n’avez pas décroché votre regard du ciel alors que moi, depuis tout à l’heure, je vous regarde, vous. »
Victoria, surprise par cette remarque venant d’un jeune homme à la voix si hésitante, se tourna vivement vers lui. Elle savait que son miracle avait eu lieu grâce à ses observations, qu’elle n’avait pas lâché le ciel des yeux une seule seconde, qu’elle avait vu le nuage approcher, qu’elle avait appris par cœur à comprendre le vent et le soleil, que si elle s’était détournée ne serait-ce qu’un instant, elle aurait brisé la communication.
Des mois qu’ils avaient attendu la moindre goutte pour assouvir bouches et terres. Des mois que plus rien n’était tombé sur leur petite île. Des mois que la mer elle-même avait reculé, au point de transformer leur petit paradis en village encerclé par le jeune désert recouvert de cadavres de poissons.
Et elle s’était obstinée à regarder le bleu du ciel avec une conviction sans pareille. Elle s’était mise debout face à l’est, au moment où le soleil s’était levé. Elle avait tendu un bras vers l’horizon et n’avait plus bougé de la journée. On la croyait déjà folle, mais ses yeux exorbités avaient freiné tous ceux qui avaient voulu s’approcher d’elle. Ils pensaient que la sécheresse avait depuis longtemps eu raison de son cerveau. Et deux heures avant que le soleil ne se couche, elle avait vu le nuage arriver.
Loin sur l’horizon, laiteux, très bas, il était monté vers l’île. Une nappe grise s’était avancée vers elle sans qu’elle ne remue un cil. L’ombre du nuage avait recouvert la mer, lui donnant une teinte plus foncée. Il était strié et s’avançait comme des milliers de moutons en rangs. Puis, alors qu’il avait atteint la frontière entre l’eau et la terre, il avait muté, grandi, était devenu lisse et s’était étiré jusqu’à entourer l’île et son désert. Un anneau gigantesque, gris violacé ; quelques fines gouttes s’étaient mises à tomber. Plus la concentration de Victoria s’était accentuée et plus les gouttes s’étaient approchées de l’île. Et enfin, le miracle : l’anneau devenant disque, éparpillant ses gouttes sur des centaines de kilomètres, et le centre du disque formant peu à peu une pointe vers le sol, ouvrant la voie à une fontaine aussi forte que douce, aussi brutale qu’attendue. L’île revivait. Elle s’abreuvait, nourrissait ses allées, ses chemins, ses plantes, ses hommes. Le nuage avait pâli lentement, et lorsqu’enfin le désert avait été englouti, que le village était redevenu île, les nuées s’étaient élevées. Légères, elles avaient continué à déverser leur eau qui tombait désormais lentement en gouttelettes infinies.
Victoria, épuisée, s’était alors allongée pour se reposer, sans quitter ce nuage lointain des yeux, et personne ne lui en avait fait détourner le regard. Mais Noé l’avait surprise.
Quand elle prit conscience de poser ses yeux sur autre chose que le ciel, sa première pensée fut de croire que tout allait cesser. Pourtant, ce beau visage la retint. Elle s’approcha de Noé, craintive pour la première fois. Lui, pétrifié, n’osa bouger. Elle s’approcha encore, et toute sa peur disparut : dans ses yeux, elle pouvait voir le reflet du ciel, le nuage dans le fond de celui-ci et les gouttes qui se répandaient partout autour d’eux.

Entretien avec un auteur traduit (Dominique Marny) – par Justine Ladaique


Je remercie chaleureusement Dominique Marny d'avoir accepté de répondre à mes questions.


1) Justine Ladaique. Comment êtes-vous venue à l'écriture ?
Dominique Marny. J'ai aimé la lecture enfant et, à douze ans, je lisais en cachette des livres pour adultes (en particulier Françoise Sagan qui était très en vogue au début des années 60). Je n'avais pas l'idée d'écrire à ce moment là ; je n'avais pas non plus de journal intime. En grandissant, la littérature a continué de me passionner. Après la naissance de ma fille,  je suis passée à l'acte et j'ai écrit mon premier roman. Il fallait une bonne dose d'inconscience pour se lancer. En tous les cas, je sentais que je n'avais pas le choix. Il fallait que je raconte l'histoire qui me tenait à coeur. J'ai eu de la chance. Il a été rapidement publié, il s'agit de Crystal Palace, en 1985. Il a été réédité en 2012, avec mes modifications. L'oeil est différent et la façon d'écrire change aussi avec les années.

2) J. L. Certains de vos romans sont traduits, l'avez-vous demandé ou vous l'a t-on proposé ?
D. M. Dans les maisons d'édition, il y a un service spécialisé dans les cessions de droits. Ces personnes s'occupent de faire connaître nos publications à l'étranger. Il y a la foire de Francfort où l'édition mondiale se retrouve chaque automne et propose les livres de l'année.

3) J. L. Quand et comment cette aventure a-t-elle débutée ?
D. M. Mon premier éditeur étranger a été japonais : Kodanscha (qui pourrait correspondre à Gallimard). Ce n'était pas pour un roman, mais pour une biographie de Jean Cocteau qui était mon grand-oncle. Cette toute première fois (1995), c'est le traducteur des oeuvres de Cocteau en japonais qui est venu me voir. Il n'y a pas eu d'intermédiaire.

4) J. L. Pensez -vous que vos rapports au voyage, qui est souvent partie intégrante de vos romans, a-t-il influencé ou acceléré la traduction de certains de vos ouvrages ?
D. M. Je pense effectivement que les destinations lointaines ont été prisées au début des années 2000. Les lecteurs avaient besoin d'évasion et de lointain. Je me suis amusée à les faire voyager dans des époques différentes. Cela a peut-être compté.

5) J. L. Selon vous, quels sont les critères de choix qui font que certains de vos romans sont traduits 
D. M. Les romans qui se passaient en Inde, Egypte ou Maroc ont été choisis en priorité. Ainsi que ceux qui se déroulaient dans le sud de la France. Les lecteurs étrangers aiment ces destinations.

6) J. L. Souhaitez-vous un droit de regard sur les traductions de vos ouvrages ?
D. M. Non. Je suis incapable de comprendre le japonais, l'allemand, le portugais, le coréen ou le russe. Je fais confiance aux maisons d'éditions étrangères. Des amis m'ont dit que ce qu'ils avaient lu était bien…

7) J. L. Lisez-vous autant en français qu'en version originale ?
D. M. Je lis l'anglais et l'espagnol.

8) J. L. Vous arrive-t-il d'être sollicitée par un traducteur qui vous traduit ?
D. M. Oui. Le Japonais dont je vous ai parlé plus haut.

9) J. L. Rencontrez-vous parfois vos lecteurs étrangers ?
D. M. Cela m'arrive. En Allemagne, surtout. Il m'est arrivé de découvrir mes livres dans des librairies ou bibliothèques étrangères et cela ne m'a pas laissé de marbre. J'étais contente que mes histoires voyagent.

dimanche 12 mai 2013

Question de lexique

Que signifie le terme : « monosémique » ?

Projet Justine / Céline – phrases 68-69

Hizo una de las bromas sangrientas que siempre hacía sobre mí, sobre mis flaquezas con las mujeres; el hijo que le había salido chupatintas y poco hombre; como tantas veces, me la hizo a mí, que estaba harto de él y de Yolanda, harto de Yolanda y de él. Lo dejé sentado de un empujón y apenas tuve tiempo para esquivar el Wild Turkey que me disparó con esa puntería tan suya.

Traduction temporaire :
Il m’avait sorti l'une de ces fameuses blagues blessantes dont j'étais systématiquement la victime, portant sur mes faiblesses avec les femmes. Pour lui, je n'étais qu'un vulgaire gratte-papier dépourvu de la moindre virilité. La routine, donc, sauf que là, j'en avais marre de lui et de Yolanda,  marre de Yolanda et de lui. Après l’avoir envoyé valdinguer par terre, j’avais à peine eu le temps d’esquiver la bouteille de Wild Turkey qu’il m’avait lancée à la figure, visant toujours aussi bien.

Projet Elena 5 – phrases 14-15

A veces la va a ver, no la conoció pero le gusta el perfume de las plantas que dividen los caminos hasta llegar a su abuela. El cuidador del cementerio es un hombre grueso que tiene la barba apenas coloreada, cada vez más blanca.

Traduction temporaire :
Parfois, il va lui rendre visite. Il ne l'a pas connue, mais il aime le parfum des plantes qui délimitent les chemins jusqu'à sa grand-mère. Le gardien du cimetière est un homme gros avec une barbe qui perd de plus en plus sa couleur, un peu plus blanche chaque jour.

Projet Elena 5 – phrases 11-13

Reacomoda los pies como plataformas minúsculas sobre las que el universo se decide a pastar.             Su mamá se fue con un tipo, eso dijo el abuelo. La abuela no está, está dentro de otro rectángulo de tierra sobre el que se alza otro rectángulo que dice su nombre, tallado en la piedra.

Traduction temporaire :
Il replace correctement ses pieds, de minuscules plateformes sur lesquelles l'univers décide de s'installer. Sa mère est partie avec un type – voilà ce qu'avait dit grand-père. Grand-mère, elle, n'est pas là, elle se trouve dans un rectangle de terre sur lequel se dresse un autre rectangle où son nom est inscrit, gravé sur la pierre.

Projet Sonita 6 – phrases 64-66

Las lágrimas se agolpan en mi garganta cuando el médico aparece y me dirige una sonrisa. “Sé que la sonrisa es falsa”, le digo mirándole a los ojos melancólicamente. “¿Por qué dices eso?”, me pregunta el médico en su tono más conciliador.

Traduction temporaire :
Lorsque le médecin apparaît et m'adresse un sourire, les larmes s'accumulent dans ma gorge. « Je sais que c'est un faux sourire », je lui lance en le regardant dans les yeux avec mélancolie. « Pourquoi tu dis ça ? », me demande-t-il sur son ton le plus conciliant.

Projet Élodie – phrases 136-137

Tomamos el café mientras ellos hablaban de cuánto tiempo se iba a queda Salé en Buenos Aires, y de la visita que ella le iba a hacer en el invierno. Después creo que tomamos algo más,  no recuerdo si Salé abrió un champán o algo así.

Traduction temporaire :
Pendant le café, ils discutaient de combien de temps Salé resterait à Buenos Aires et de la visite qu'elle lui rendrait l'hiver prochain. Ensuite, je crois que nous avons bu autre chose, je ne me rappelle pas si Salé a ouvert du champagne ou une boisson dans le genre.

Projet Kévin – phrase 55

Pero el libro es un arma especial, un arma mortífera particular e irreemplazable, no mata, da vida,  no adormece sino que despierta, por eso es peligrosa,  es admirablemente sigilosa y confidencial,  como arma cargada pasa desapercibida,  hasta que se pone a hablar, hasta que se pone a cavar en la memoria endurecida del hombre,  en el recuerdo atribulado, desorientado, desconfiado, tímido,  temeroso, del hombre que,  de repente,  una mañana, una noche, una tarde de universidad, se topa con un libro, con el primer libro y, a su contacto, estallan ambos, se encienden juntos y echan a caminar.

Traduction temporaire :
Or le livre est une arme spéciale, une arme mortifère particulière et irremplaçable ; elle ne tue pas,  elle donne la vie, elle n'endort pas, elle réveille ; raison pour laquelle elle est dangereuse,  admirablement discrète et confidentielle ; comme une arme chargée,  elle passe inaperçue,  jusqu'à ce qu'elle commence à parler, jusqu'à ce qu'elle commence à creuser dans la mémoire endurcie de l'homme, dans son souvenir angoissé, désorienté, méfiant, timide, craintif ; de l'homme qui, un matin, une nuit, un après-midi à l'université, tombe soudain sur un livre, le premier livre. Puis tous les deux explosent à son contact, s'allument ensemble et se mettent en route

samedi 11 mai 2013

Projet Elena 5 – phrases 8-10

No hace ruido, está acostumbrado a que los sonidos funcionen como alarmas. Apoya sus pies a los costados del eje, siente bajo los talones descalzos el relieve áspero de la patineta. Imagina que está avanzando, y pierde un poco de sentido.

Traduction temporaire :
Il ne fait pas de bruit, habitué à ce que les sons fonctionnent comme des alarmes. Il maintient ses pieds appuyés sur les essieux et ressent sous ses talons nus le relief rugueux du skate. Il imagine qu'il avance, et perd un peu l'équilibre.

Projet Sonita 6 – phrases 62-63

Para ellos siempre estoy demasiado triste o demasiado alegre, demasiado entusiasta o demasiado apático. Un día cualquiera, sin que nadie me hubiese dicho ni una palabra, una de las educadoras me acompaña a un hospital y me deja allí solo.

Traduction temporaire :
Selon eux, soit je suis toujours trop triste, soit trop joyeux, trop enthousiaste ou trop apathique. Un jour, sans que personne me dise quoi que ce soit, l'une des éducatrices m'accompagne à l'hôpital et m'y laisse,  seul.

Projet Pascaline – phrases 46-48

—Bueno, bueno: me debe cien pesos, señora.
—¿Por cinco minutos?
—Claro, pero ahora sabe dónde escondió él la platita, ¿eh?

Traduction temporaire :
— Alors, voyons, vous me devez cent pesos, madame.
— Pour cinq minutes ?
— Absolument ! Sauf que maintenant, vous savez où il a planqué le blé, non ?

Projet Elena 5 – phrases 5-7

El abuelo está apagado, por unas horas más. El chico sabe que le queda todavía un rato. Decide usarlo en ensayar equilibrio en su patineta, pero no la hace andar, no quiere que las rueditas suenen contra las baldosas y así apurar el encendido.

Traduction temporaire :
Grand-père est éteint, pour quelques heures encore. Le garçon sait qu'il lui reste un peu de temps devant lui. Il décide de le mettre à profit pour essayer de se maintenir en équilibre sur son skate, mais sans bouger, pour éviter que les roulettes ne fassent du bruit sur le carrelage et qu'il se rallume avant l'heure.

Projet Julie / Coralie – phrases 21-23

Mientras preparaba los equipos, los escritores se sentaron a mi alrededor. Era como si, Miguel me asediara, sentía sus ojos sobre mí. Ellos olían igual que él, sudor, cigarro, ron, tenis sucios.

Traduction temporaire :
Alors que je préparais mon matériel, les écrivains s'assirent à côté de moi. C'était comme si Miguel me poursuivait, je sentais son regard sur moi. Ils avaient la même odeur que lui : transpiration, cigarette, rhum, tennis sales.

Question de lexique

Que signifie le terme : « Scripturaire » ?

Projet Pascaline – phrases 43-45

—Usted y su marido no se llevaban bien – oigo decir a la mujer de uñas rojas mientras se acomoda el pañuelo que sostiene su cabello teñido.
—Mi EX marido, mi EX marido; y no sabe la vida miserable que me hizo llevar.
Veo temblar a Viviana mientras mira el papel arrugado.

Traduction temporaire :
— Vous ne vous entendiez pas bien avec votre mari – dit la femme aux ongles rouges tandis qu'elle remet en place le foulard qui retient ses cheveux teints.
— Mon EX mari, mon EX mari, et vous n'imaginez pas à quel point il m'a menée la vie dure.
Je vois Viviana trembler alors qu'elle regarde le papier froissé.