mercredi 30 juin 2010

À propos des commentaires…

Pour celles et ceux qui ne l'auraient pas encore remarqué, la colonne de droite du blog comprend une rubrique « commentaires récents », où vous trouverez les dernières interventions en date.

Références culturelles, 505 : Manuel Belgrano

http://www.todo-argentina.net/biografias/Personajes/manuel_belgrano.htm

Petite précision utile…

En photo : Chispas, par Click! Tengo Tu Alma

… en réponse (collective) à une question de l'un d'entre vous : l'ordre dans lequel je publie vos traductions ne relève pas d'un classement, de la même manière que je ne laisse aucun texte de côté sciemment – si vous ne voyez pas le vôtre, ne vous dites pas que je l'ai écarté parce qu'il n'était pas au niveau. Il est simplement passé entre les mailles de mes filets. Sachez et comprenez que j'assume tout, y compris vos fautes, vos erreurs et vos horreurs. Regardez d'un peu plus près les versions proposées depuis deux ans et vous vous rendrez compte que le résultat n'est pas toujours merveilleux ; mais l'important n'est pas là : chacune a été faite par quelqu'un qui s'est donné du mal et qui a eu suffisamment de courage, et peut-être de générosité, pour oser présenter son travail en public… or rien que cela mérite respect. L'essentiel est de progresser, quel que soit son point de départ. Donc, en cas d'absence de votre version, vous m'envoyez un mail et je ferai le nécessaire. Comment je procède ? J'ouvre vos documents au hasard et je les mets les uns derrière les autres, c'est tout. Ce qui me permet de répéter que faire des hiérarchies entre vous est contraire à l'esprit du blog et plus généralement de notre formation… D'ailleurs, avec un métier comme celui de traducteur, la réalité se chargera seule, et rapidement, d'opérer des lignes de partage entre vous : je vous parlerai souvent de la "chispa" ; car oui, être un bon traducteur demande une bonne technique, certes, mais aussi et surtout du talent – pour lire, pour comprendre, pour trouver le mot juste, la subtile nuance, etc. Or cela ne s'acquiert pas. Comme dirait l'autre, on l'a ou on l'a pas… de même que la patience, la ténacité et d'une certaine façon aussi l'amour… car parfois, il faut de la passion pour continuer alors que le sens résiste, alors que les mots ne viennent pas, alors qu'on est passé sur un texte près de dix fois et qu'il faut encore une dernière relecture pour s'assurer que tout l'édifice est en place. Et donc oui, cette année, comme les années précédentes, les lignes de partage se dessineront entre vous naturellement… parfois cruelles. Mon rôle à moi est de vous accompagner, jusqu'à une autre direction si la "chispa" n'est pas là ou si vous n'en faites rien alors qu'elle était là au départ… jusqu'à votre futur métier si la "chispa" est là et que vous ne la gâchez pas. Suivez votre bonhomme de chemin sans vous inquiéter de ce que font les autres !

mardi 29 juin 2010

Pour mardi prochain ?

Pas de version, mais une présentation de chacun d'entre vous, avec photo… Sortez du CV traditionnel (même si les éléments de votre parcours doivent être là, et en bonne place de surcroît) et racontez-nous, sur le mode que vous voulez, qui vous êtes, d'où vous venez, pourquoi vous avez choisi notre master bordelais et, surtout, ce que vous attendez du métier de traducteur.

Version n°1

Je vous rappelle les règles du jeu : je publie les traductions, je les lis (il est important pour moi de voir où vous en êtes maintenant et, évidemment, de constater les progrès que vous ferez – ce sera une partie de l'évaluation de fin d'année –)… mais je ne vous corrige pas. Sur le blog, nous ne sommes pas en cours. Comprenez bien que ce n'est pas de cela qu'il s'agit. Oubliez le rapport classique étudiants / enseignants. À présent, nous sommes partenaires, nous travaillons en groupe pour vous aider à acquérir suffisamment de compétences, le but étant d'apprendre véritablement votre métier, dans les meilleures conditions possibles. Il m'arrive régulièrement de vous proposer ma propre traduction (pas en ce moment… je participe au jury du CAPES et nous sommes en plein milieu des oraux !). Le mieux est d'échanger via les commentaires… Posez des questions, demandez-vous les uns les autres pourquoi vous avez traduit ceci ou cela de telle ou telle manière, etc. À vous d'établir ce dialogue, très fructueux… Gardez à l'esprit qu'on fait énormément de progrès en sortant de sa tour d'ivoire, en comparant avec les autres et en parlant ensemble, en confiance. Vous verrez les bienfaits des ateliers de traduction collective. Et ne soyez pas timides… lancez-vous ! Interdit de s'assassiner et de se juger par commentaire interposé (j'y veille en modérant tout ce qui passe!!!!!!). Confrontons les points de vue.

Je vous rappelle le sujet :

Mi difunta hermana Eloína, que gloria haya, veinte años mayor que yo, guisaba primorosamente, pero a la antigua. Nunca utilizó otro procedimiento que la cocina económica. Mediante la leña y el carbón y una sabia manipulación del tiro, conseguía el punto de los alimentos. Ése era todo su secreto. Y no se piense usted, señora, que en nuestra casa se condimentaran selectos manjares, porque lo que hace de la cocina un arte es precisamente lo contrario, halagar el paladar con lo sencillo, darle un punto requerido a lo cotidiano: un cocido castellano, unas sopas o unas lentejas. ¡­Qué cocidos preparaba mi difunta hermana Eloína!
El jueves pasado, en casa de mi fiel amigo Baldomero Cerviño, compañero del periódico, me obsequiaron con un cocido y no voy a decirle a usted que estuviera malo pero allí faltaba algo esencial y ¿sabe usted qué era?: el relleno. ¿Concibe usted, señora, un cocido castellano sin relleno? A mi entender, el relleno es la quintaesencia del cocido, el cocido mismo. Un relleno esponjoso, tierno, sabroso, empapado de la sustancia del guiso, es lo que nos da la medida de este plato. Otro error, muy frecuente en este punto: sustituir el repollo por coliflor. Costumbres, dirá usted, pero eso no es un argumento; yo creo que hay que resistir contra estos atentados, los sucedáneos no deben prevalecer, no podemos permitirlo. En la cocina, no es lícito saltarse a la torera la tradición como no es lícito prescindir del punto. Ambos son indispensables; sin ellos no hay cocina. ¿Admitiría usted, señora, una paella del interior sin chorizo ni pimientos morrones?
Pensará usted, a la vista de lo escrito, que su corresponsal es un glotón insaciable, un ser que solamente piensa en comer, cuando a mi la comida me agrada con mesura y discreción. Aborrezco a los tragones, quizá por despecho, porque desde joven tuve un estómago delicado, tal vez porque mi profesión no haya sido la más indicada para gozar de los placeres gastronómicos. Desde niño fui sobrio para comer, pero como hombre de paladar me gustan los alimentos sazonados y en su punto.

Miguel Delibes, Cartas de amor de un sexagenario voluptuoso

***

Julie nous propose sa traduction :

Feu ma sœur Eloina, bénie soit-elle, de vingt ans mon aînée, cuisinait à merveille, mais à l'ancienne. Elle n'a jamais utilisé une autre méthode que la cuisine économique. Grâce au bois et au charbon ainsi qu'à une savante manipulation de l'air, elle réussissait des aliments parfaits. C'était là tout son secret. Et ne pensez pas, madame, que l'on assaisonne chez nous des plats nobles, car ce qui fait que la cuisine est un art est précisément le contraire, flatter le palais avec simplicité, privilégier le quotidien : un pot-au-feu espagnol, des soupes ou des lentilles. Quels pots-au-feu que ceux que préparait ma défunte sœur Eloina!
Jeudi dernier, chez mon fidèle ami Baldomero Cerviño, collègue du journal, on m'offrit un pot-au-feu et je ne vous dirai pas qu'il fût mauvais mais il y manquait une chose essentielle et savez-vous ce que c'était?: la farce. Vous imaginez, madame, un pot-au-feu espagnol sans farce? A mon avis, la farce est la quintessence du pot-au-feu, le pot-au-feu lui-même. Une farce spongieuse, tendre, savoureuse, imbibée de la substance du mets, est ce qui nous donne la mesure de ce plat.
Autre erreur, très fréquente sur ce point : remplacer le chou vert par du chou fleur.
Des habitudes, direz-vous, mais ceci n'est pas une raison : je crois qu'il faut résister contre ces atteintes, les substituts ne doivent pas prévaloir, nous ne pouvons pas le permettre.
Dans la cuisine, il n'est pas licite de faire fi de la tradition comme il n'est pas licite de faire abstraction de la perfection. Tous deux sont indispensables : sans eux il n'y a pas de cuisine. Vous accepteriez, madame, une paella typique sans chorizo ni poivrons rouges?
Peut-être pensez-vous, en voyant ce qui est écrit, que votre correspondant est un glouton insatiable, un être qui pense seulement à manger, quand la nourriture me plaît avec modération et discrétion. Je déteste les goinfres, peut-être par dépit, car depuis ma jeunesse j'ai eu un estomac délicat, sans doute parce que ma profession n'ait été la mieux indiquée pour jouir des plaisirs gastronomiques. Depuis tout petit j'ai mangé sobrement, mais en tant que fin gourmet j'apprécie les aliments assaisonnés et fameux.

***

Auréba nous propose sa traduction :

Ma défunte sœur Eloína, gloire à elle, de vingt ans mon aînée, cuisinait à merveille, mais à l’ancienne. Elle n’a jamais utilisé d’autre technique que la cuisinière à bois et à charbon. Grâce au bois et au charbon et une savante manipulation du tirage, elle réussissait la juste cuisson des aliments. C’était là tout son secret. Et n’allez pas croire, madame, que chez nous on assaisonnait des mets de choix, car ce qui fait de la cuisine un art, c’est justement le contraire, flatter le palais avec ce qui est simple, mettre de l’exigence dans ce qui est quotidien : un pot-au-feu espagnol, des soupes ou des lentilles. Ma défunte sœur Eloína préparait de sacrés pot-au-feu!
Jeudi dernier, chez mon fidèle ami Baldomero Cervino, collègue du journal, j’ai eu droit à un pot-au-feu et je ne vous dirai pas qu’il fût mauvais mais il y manquait quelque chose d’essentiel et, savez-vous ce que c’était? La farce. Concevez-vous, madame, un pot-au-feu espagnol sans farce? Selon moi, la farce est la quintessence du pot-au-feu, le pot-au-feu même. Une farce spongieuse, tendre, savoureuse, imbibée de la substance du ragoût, c’est ce qui nous donne la mesure de ce plat. Une autre erreur, très fréquente sur ce point : remplacer le chou pommé par du chou-fleur. Des habitudes, me direz-vous, mais ça, ce n’est pas un argument ; moi, je crois qu’il faut résister contre ces attentats, les succédanés ne doivent pas prendre le dessus, nous ne pouvons le permettre. En cuisine, il n’est pas licite de prendre la tradition par-dessous la jambe tout comme il n’est pas licite de faire abstraction de la juste cuisson. Les deux sont indispensables, sans eux, il n’y a pas de cuisine. Accepteriez-vous, madame, une paella de chez nous sans chorizo et sans poivrons ?
Vous devez penser, à la vue de ce qui est écrit, que votre correspondant est un glouton insatiable, un être qui ne pense qu’à manger, alors que moi, j’aime la nourriture avec modération et discrétion. Je déteste les goinfres, peut-être par dépit, car depuis ma jeunesse, j’ai eu un estomac délicat, peut-être parce que ma profession n’a pas été la plus idéale pour profiter des plaisirs gastronomiques. Depuis mon enfance, j’ai été sobre pour manger, mais en tant qu’homme de goût, j’aime les aliments assaisonnés et cuits à point.

***

Olivier nous propose sa traduction :

Ma feue soeur Eloína – paix à son âme – était de vingt ans mon aînée et cuisinait, bien qu'à l'ancienne, de façon exquise. Elle n'utilisa jamais d'autre instrument que la cuisinière. Grâce aux bûches de bois et au charbon, ainsi qu' à une grande connaissance du tirage du feu, elle réussissait une cuisson parfaite des aliments. C'était là tout son secret. Et n'allez pas penser, madame, qu'à la maison nous assaisonions des mets de choix, car ce qui fait de la cuisine tout un art, c'est précisément le contraire, c'est encenser le palais avec de simples choses, exiger le meilleur de ce que nous offre le quotidien : un simple pot-au-feu, des soupes ou des lentilles. Ah, ce pot-au-feu que préparait ma regrettée soeur Eloina !
On m'invita, jeudi dernier, à la dégustation d'un pot-au-feu chez mon fidèle ami Baldomero Cerviño, un collègue du journal. Je ne vais pas vous dire qu'il était mauvais, mais il lui manquait quelque chose d'essentiel et savez-vous ce que c'était ? La farce. Pouvez-vous imaginer, madame, un pot-au-feu espagnol sans farce ? Selon moi, la farce est la quintessence du pot-au-feu, le pot-au-feu même. Une farce spongieuse, tendre, savoureuse, imbibée de la saveur du plat, voilà ce qui nous permet de l'évaluer. Une autre erreur fréquemment commise est de remplacer le chou pommé par un chou-fleur. Des habitudes, direz-vous ; mais ce n'est pas un argument recevable. Je crois qu'il faut résister à ces attaques, les substituts ne doivent pas prévaloir, nous ne pouvons pas l'accepter. En cuisine, il n'est pas licite de prendre la tradition à la légère, tout comme il ne l'est pas de négliger la cuisson. Les deux sont indispensables, faute de quoi ce n'est pas de la cuisine. Accepteriez-vous madame, une paella madrilène sans chorizo ni poivron ?
Au vu de ce qui a été écrit, vous pourriez penser, madame, que votre correspondant est un insatiable glouton, un être qui ne pense qu'à manger, alors même que je ne sais profiter de la nourriture qu'avec retenue et pondération. J'abhorre les goinfres, peut-être par dépit d'avoir eu dès mon plus jeune âge un estomac délicat, ou sans doute parce que ma profession n'ait pas été la plus favorable pour jouir des plaisirs gastronomiques. Depuis mon enfance j'eus un comportement modéré avec la nourriture, mais en tant qu'homme de goût, j'aime les aliments assaisonés et cuits à point.

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Alexis nous propose sa traduction :

Ma défunte sœur Eloïne, Dieu ait son âme, de vingt ans mon aînée, cuisinait à merveille, mais à l’ancienne. Elle n’a jamais employé d’autre méthode que la cuisine économique. Avec l’utilisation du bois et du charbon ainsi qu’une sage manipulation du tirage, elle réussissait les aliments à point. Voilà qui était son secret. Et n’allez pas penser, madame, que nous préparions des mets choisis, car ce qui fait de la cuisine un art est précisément le contraire, flatter le palais avec quelque chose de simple, donner au quotidien un quelque chose de fondamental : un pot-au-feu castillan, des soupes ou des lentilles. Quels pot-au-feu préparait ma défunte sœur Eloïne !
Jeudi dernier, chez mon fidèle ami Baldomero Cerviño, collègue du journal, on prépara à mon attention un pot-au-feu, je ne vais pas vous dire qu’il était mauvais mais il y manquait une chose essentielle et vous savez ce que c’était ? la farce. Pouvez-vous concevoir, madame, un pot-au-feu castillan sans farce ? Selon moi, la farce est la quintessence du pot-au-feu, c’est le pot-au-feu même. Une farce spongieuse, tendre, savoureuse, imbibée du goût de la préparation, voilà ce qui nous donne la mesure de ce plat. Autre erreur, très fréquente à ce sujet : remplacer le chou pomme par du chou-fleur. Par habitude, me direz-vous, mais cela n’est pas un argument ; je pense qu’il faille résister à ces attentats, les succédanés ne doivent pas prévaloir, nous ne pouvons le permettre. En cuisine, il n’est pas permis de faire fi de la tradition de même qu’il n’est pas permis de ne pas en tenir compte de ce point précis.
Les deux sont indispensables ; sans eux il n’y a pas de cuisine. Accepteriez-vous, madame, une vraie paëlla sans chorizo ni poivron ?
Vous devez penser, à la lecture de ceci, que votre correspondant est un glouton insatiable, un être qui ne pense qu’à manger, alors qu’en réalité la nourriture me plaît avec mesure et discrétion. Je déteste les goinfres, peut-être par dépit, car j’ai depuis tout jeune un estomac délicat, cela est sûrement dû au fait que ma profession ne soit pas la plus indiquée pour se réjouir des plaisirs gastronomiques. J’ai été sobre dans la nourriture depuis mon enfance, mais en tant qu’homme de palais j’aime les aliments assaisonnés et qui plus est à point.

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Vanessa nous propose sa traduction :

Ma défunte sœur Eloína - paix à son âme - de vingt ans mon aînée, cuisinait divinement bien, mais à la façon d'antan. Jamais elle ne procéda autrement qu'en se servant de la vieille cuisinière. Le bois, le charbon, une savante mesure du tirage, et elle portait la cuisson des aliments à point. C'était là tout son secret. Et ne pensez pas, madame, qu'on n'accommodât chez nous que des mets de choix. Parce que ce qui fait de la cuisine un art, c'est précisément le contraire. Flatter le palais avec le plus simple, faire du quotidien une nécessité : un cocido1 castillan, de la soupe, ou des lentilles. Ah ! Les cocidos de ma défunte sœur Eloína !
Jeudi dernier, chez mon fidèle ami et confrère du journal, Baldomero Cerviño, on m'a offert un cocido. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il était mauvais, mais il manquait là quelque chose d'essentiel, et savez-vous ce que c'était ? Les boulettes2. Pouvez-vous concevoir, madame, un cocido castillan sans boulettes ? Selon moi elles forment la quintessence du cocido, voire le cocido lui-même. Des boulettes spongieuses, tendres, savoureuses, imbibées de la substance du ragoût, c'est ce qui nous donne la mesure de ce plat. Autre erreur, très fréquente sur ce point : remplacer le chou pommé par un chou-fleur. À chacun son habitude, me direz-vous, mais ceci n'est pas un argument ; moi, je crois qu'il faut résister contre ces atteintes, les succédanés ne doivent pas l'emporter, nous ne pouvons pas l'accepter. En matière de cuisine, il n'est pas permis de traiter la tradition avec désinvolture, ni d'en faire abstraction. Les boulettes comme le chou pommé sont indispensables ; sans eux, pas de cuisine. Admettriez-vous, madame, une paëlla de l'arrière-pays sans chorizo ni poivrons doux ?
Vous penserez, à la lecture de ce qui est écrit, que votre correspondant est un glouton insatiable, un être qui ne pense qu'à manger, quand la nourriture ne fait que me plaire, avec retenue, et discrétion. J'ai horreur des voraces ; sans doute par dépit, parce que j'ai depuis tout jeune un estomac délicat, ou peut-être parce que ma profession n'a pas été la plus indiquée pour ce qui est de jouir des plaisirs gastronomiques. Dès l'enfance, je fus sobre dans mes repas, mais en tant qu'homme de goût j'apprécie les mets assaisonnés et cuits à point.

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Sylvie nous propose sa traduction :

Ma défunte sœur Eloína, paix à son âme, de vingt ans mon ainée, cuisinait divinement quoiqu’à l’ancienne. Jamais elle n’eut recours à une autre méthode que la cuisine bon marché. Par le biais du bois et du charbon et d’une savante utilisation du tirage, elle exaltait la saveur des aliments. Voilà son seul secret. Et ne croyez-pas, Madame, que l’on accommodât chez nous des mets de choix, car ce qui fait de la cuisine un art c’est précisément l’inverse, flatter le palais avec simplicité, rendre au quotidien ses lettres de noblesses : un pot au feu castillan, des soupes ou des lentilles. Ma défunte sœur Eloína préparait d’incroyables pots au feu ! Jeudi dernier, chez mon fidèle ami Baldomero Cerviño, collègue du journal, on m’honora d’un pot au feu et je ne vais pas vous dire qu’il fût mauvais, mais il y manquait quelque chose d’essentiel et savez-vous de quoi il s’agissait ? De la farce. Concevez-vous, Madame, un pot au feu castillan sans farce ? De mon point de vue, la farce est la quintessence du pot au feu, le pot au feu lui-même. Une farce moelleuse, tendre, savoureuse, imbibée du jus de cuisson est ce qui donne la mesure du plat. Une autre erreur, très fréquente à ce stade : remplacer le chou pommé par du chou fleur. Des us et coutumes, me direz-vous, mais cela ne vaut pas argument ; moi je pense qu’il faut résister face à ces attentats, les succédanés ne doivent pas prévaloir, nous ne pouvons l’autoriser. En cuisine il n’est pas admis de faire fi de la tradition pas plus que de faire abstraction de l’excellence. Tous deux sont indispensables ; sans eux, nulle cuisine. Admettriez-vous, Madame, une paella du centre sans chorizo ni poivrons rouges ? Vous penserez, en lisant ces écrits, que votre correspondant est un insatiable glouton, un être qui ne pense qu’à manger, alors que la nourriture ne me ravit qu’avec mesure et discrétion. Je hais les goinfres, peut-être par dépit, parce que depuis mon plus jeune âge j’ai un estomac délicat, peut-être parce que mon métier n’est pas le plus indiqué pour jouir des plaisirs gastronomiques. Depuis l’enfance, je suis à la table homme sobre, mais en tant que gourmet, j’apprécie les aliments bien assaisonnés et cuits à point.

***

Jessica nous propose sa traduction :

Ma défunte sœur Eloína était en pleine gloire. De vingt ans mon ainée, elle cuisinait à merveille, mais à l’ancienne. Elle n’a jamais utilisé une autre méthode qui ne soit pas la cuisine économique. Grâce au bois de chauffage et au charbon et une savante manipulation des courants d’air, elle obtenait une cuisson parfaite des aliments. C’était là tout son secret. Et ne pensez pas, madame, que dans notre maison on assaisonnera des plats supérieurs, car ce qui fait de la cuisine un art c’est justement le contraire, flatter le palais avec des choses simples, lui donner un point requis au quotidien : un pot au feu castillan, quelques soupes ou quelques lentilles. Ma sœur Eloína préparait le meilleur pot au feu du monde !
Jeudi dernier, dans la maison de mon fidèle ami et collègue au journal Baldomero Cerviňo, on m’avait préparé un pot au feu. Je ne vais pas vous dire qu’il n’était pas bon mais il lui manquait quelque chose d’essentiel, et savez-vous ce que c’était ? La farce. Pouvez-vous concevoir, madame, un pot au feu castillan sans farce ? A mon avis, la farce est la quintessence même du pot au feu. Une farce spongieuse, tendre, savoureuse, imbibée de la sauce du plat, c’est ce que nous donne la mesure de ce plat. Une autre erreur, très fréquente elle aussi : remplacer la farce par du chou fleur. Vous direz qu’il s’agit d’habitudes, mais cela n’est pas un argument. Moi je pense qu’il faut résister à ces manies, les substituts ne doivent pas prévaloir, nous ne pouvons pas le permettre. En cuisine, c’est illicite de faire fi de la tradition tout comme c’est illicite de ne pas tenir en compte une cuisson parfaite. Les deux sont indispensables : sans elles il n’y a pas de cuisine. Accepteriez-vous, madame, une paella sans chorizo n’y poivrons doux à l’intérieur ?
Vous penserez, en voyant ce qui est écrit, que son correspondant est un glouton insatiable, un être qui ne pense qu’à manger, même si pour moi, la nourriture me plaît avec modération et retenue. Je déteste les personnes goinfres, peut être par dépit, car depuis tout petit j’ai un estomac délicat ou peut être parce que mon métier n’est pas le plus indiqué pour profiter des plaisirs gastronomiques. Enfant, j’étais limité pour manger mais étant un homme de palais, j’aime les aliments assaisonnés et cuits à la perfection.

***

Stéphanie nous propose sa traduction :

Ma défunte soeur Eloina, qui repose en paix, de vingt ans mon aînée, cuisinait exquisément, mais à l'ancienne. Elle n'utilisa jamais d'autres procédés que la cuisine économique. Grâce au bois et au charbon ainsi qu'à une savante manipulation du soufflet, elle maîtrisait la cuisson des aliments. C'était là tout son secret. Et ne pensez pas, madame, que chez nous l'on agrémentait des mets de choix, car ce qui fait de la cuisine un art, c'est précisément l'inverse, flatter le palais par la simplicité, donner au quotidien sa vraie saveur : un ragoût castillan, des soupes ou des lentilles. Quels ragoûts préparait-elle ma défunte soeur Eloina!
Jeudi dernier, chez mon fidèle ami Baldomero Cerviño, collègue du journal, on m'offrit un ragoût et je ne vais pas vous dire qu'il était mauvais mais il y manquait quelque chose d'essentiel et savez-vous ce que c'était : la farce. Selon moi, la farce est la quintessence du ragoût, le ragoût lui-même. Une farce spongieuse, tendre, savoureuse, imprégnée de la substance du ragoût, c'est ce qui donne la mesure de ce plat. Une autre erreur, très fréquente à ce niveau : remplacer le chou par du chou-fleur. L'habitude, me direz-vous, mais ce n'est pas un argument : je crois qu'il faut résister à ces attentats, les succédanés ne doivent pas l'emporter. En cuisine, il n'est pas licite de passer outre la tradition, tout comme il n'est pas licite de se passer d'une cuisson parfaite. Les deux sont indispensables, sans eux il n'y a pas de cuisine. Vous accepteriez, madame, une paella du terroir sans chorizo ni poivrons rouges?
Vous penserez, au vu de cet écrit, que votre correspondant est un glouton insatiable, un être qui ne pense qu'à manger, quand en réalité la nourriture me plaît avec mesure et discrétion. J'abhorre les goinfres, peut-être par dépit, car dès mon jeune âge, j'ai eu un estomac délicat, peut-être parce que ma profession n'a pas été la plus indiquée pour jouir des plaisirs gastronomiques. Depuis mon enfance, j'ai été sobre pour manger, mais en tant qu'homme de goût j'aime les aliments agrémentés et cuits à point.

Références culturelles, 504 : Ricardo Balbín


http://www.elhistoriador.com.ar/biografias/b/balbin.php

lundi 28 juin 2010

Rappel…

Je publie les versions de la semaine demain soir… ; vos travaux doivent donc me parvenir rapidement.

Références culturelles, 503 : Zoraida Marrero

http://zoevaldes.net/2010/03/31/la-gran-zoraida-marrero/

mardi 22 juin 2010

Version d'accueil pour les nouvelles recrues

En photo : BIENVENUE A BORD MOUSSAILLONS!, par ((=: pattoune :=))

Ne vous l'ai-je pas dit à l'issue du test ? Vous allez travailler, travailler… et travailler. Et pour commencer, une première version d'accueil que les nouvelles recrues prépareront pour mardi soir prochain – dernier délai. Envoyez-moi vos traductions par mail.
Les candidats placés sur liste d'attente peuvent évidemment se joindre à nous…

Voici de quoi vous mettre en appétit !

Mi difunta hermana Eloína, que gloria haya, veinte años mayor que yo, guisaba primorosamente, pero a la antigua. Nunca utilizó otro procedimiento que la cocina económica. Mediante la leña y el carbón y una sabia manipulación del tiro, conseguía el punto de los alimentos. Ése era todo su secreto. Y no se piense usted, señora, que en nuestra casa se condimentaran selectos manjares, porque lo que hace de la cocina un arte es precisamente lo contrario, halagar el paladar con lo sencillo, darle un punto requerido a lo cotidiano: un cocido castellano, unas sopas o unas lentejas. ¡­Qué cocidos preparaba mi difunta hermana Eloína!
El jueves pasado, en casa de mi fiel amigo Baldomero Cerviño, compañero del periódico, me obsequiaron con un cocido y no voy a decirle a usted que estuviera malo pero allí faltaba algo esencial y ¿sabe usted qué era?: el relleno. ¿Concibe usted, señora, un cocido castellano sin relleno? A mi entender, el relleno es la quintaesencia del cocido, el cocido mismo. Un relleno esponjoso, tierno, sabroso, empapado de la sustancia del guiso, es lo que nos da la medida de este plato. Otro error, muy frecuente en este punto: sustituir el repollo por coliflor. Costumbres, dirá usted, pero eso no es un argumento; yo creo que hay que resistir contra estos atentados, los sucedáneos no deben prevalecer, no podemos permitirlo. En la cocina, no es lícito saltarse a la torera la tradición como no es lícito prescindir del punto. Ambos son indispensables; sin ellos no hay cocina. ¿Admitiría usted, señora, una paella del interior sin chorizo ni pimientos morrones?
Pensará usted, a la vista de lo escrito, que su corresponsal es un glotón insaciable, un ser que solamente piensa en comer, cuando a mi la comida me agrada con mesura y discreción. Aborrezco a los tragones, quizá por despecho, porque desde joven tuve un estómago delicado, tal vez porque mi profesión no haya sido la más indicada para gozar de los placeres gastronómicos. Desde niño fui sobrio para comer, pero como hombre de paladar me gustan los alimentos sazonados y en su punto.

Miguel Delibes, Cartas de amor de un sexagenario voluptuoso

Résultats de la première session

Ont été retenus :

CANAVESI
MARCHAND
PORASZKA
SADOUNI
SANCHEZ

Ont été placés sur d'attente :

DUPUY
HUE
HUET
MAZE

Références culturelles, 497 : Café Tacvba

http://es.wikipedia.org/wiki/Caf%C3%A9_Tacvba

lundi 21 juin 2010

Le sujet de stylistique… pour nos 18 candidats de la première session

À la demande de Sophie Duval, le sujet n'est pas rendu public. L'exercice de cette année est peu ou prou semblable à ceux proposés lors des sessions précédentes (cf archives du blog).

Demain… les résultats du test

La délibération aura lieu à 12h30. J'essaierai de mettre la liste des admis sur le blog dans l'après-midi, pour que vous n'ayez pas à attendre le courrier par La Poste.

Le sujet de traduction journalistique… pour nos 18 candidats de la première session

Diario de un viaje al horror

HENNING MANKELL, El País, 6/06/2010

Henning Mankell era uno de los viajeros de la flotilla que intentó romper el bloqueo de Gaza y fue interceptada a tiros en aguas internacionales, el 31 de mayo, por la Marina israelí. Ha escrito un diario de ese viaje en el que narra cómo una expedición organizada sin voluntad de enfrentamiento derivó en un baño de sangre y en múltiples humillaciones
Henning Mankell (Estocolmo, 3 de enero de 1948), escritor de novela negra, autor teatral y ensayista, es uno de los grandes nombres de la narrativa nórdica actual. Su saga sobre el inspector Kurt Wallander, compuesta por once títulos, y editada en España por Tusquets, ha sido uno de los mayores éxitos internacionales del género en los últimos tiempos. Con El hombre inquieto, publicada en 2009, Mankell dice adiós a Wallander, al menos de momento. Casado con una hija del cineasta sueco Ingmar Bergman, Mankell divide su tiempo entre Suecia y Mozambique, donde dirige el Teatro Nacional. Los graves problemas del continente africano son una de sus grandes preocupaciones. Novelas como El chino y El ojo del leopardo, su última obra, se desarrollan en África. La implicación activa en las causas humanitarias y la preocupación por la justicia social son señas de identidad de la personalidad de Mankell.

NIZA. Martes 25 de mayo.
A las cinco de la mañana me encuentro en la calle, esperando al taxi que me ha de llevar al aeropuerto de Niza. Por primera vez en muchos meses, E. y yo gozamos de tiempo libre que compartir. En un principio habíamos pensado que se prolongaría dos semanas, pero finalmente no serán más que cinco días, ya que la operación Ship to Gaza está por fin preparada, al parecer, y debo sumarme a los demás en Chipre.
El objetivo de todo viaje puede interpretarse ya en su punto de partida, me digo mientras espero al taxi. Tal y como acordamos, reduje mi equipaje a una mochila de no más de diez kilos. La operación Ship to Gaza tiene un objetivo claro y bien definido: romper el bloqueo al que Israel tiene sometida la franja de Gaza. Desde la guerra de hace poco más de un año, la vida de los palestinos que habitan la zona se ha convertido en un infierno cada vez más insoportable. Son muchas y grandes las necesidades que habría que cubrir para que la vida allí resultara medianamente decente.
Pero el objetivo del viaje es, naturalmente, mucho más concreto. Las palabras se demuestran con la acción, pienso. Resulta fácil decir que se apoya, se defiende o se combate esto o aquello. Sin embargo, es en la acción donde se materializan como un hecho probado ese tipo de declaraciones. Es preciso que los palestinos a quienes los israelíes obligan a vivir en aquel infierno sepan que no están solos, que no los hemos olvidado. Hay que recordarle al mundo que existen. Y además, también podemos cargar varias embarcaciones con lo que más necesitan: medicinas, plantas desalinizadoras para que puedan obtener agua potable, cemento...
Por fin llega el taxi, acordamos el precio -¡qué caro!- y, por las calles vacías del amanecer, salimos rumbo al aeropuerto. La primera anotación del viaje -ahora caigo en la cuenta- la hago allí mismo, en el taxi. No recuerdo las palabras con exactitud, pero de repente me desconcierta la sensación de que no he tomado conciencia plena de que se trata de un proyecto que los israelíes odian hasta tal extremo que seguramente recurrirán a la violencia para obstaculizar el avance de la flotilla.
Aunque antes de llegar al aeropuerto ya se me ha olvidado. Se trata de una empresa totalmente definida también en lo que se refiere a ese punto: nosotros actuaremos sin violencia, no vamos armados, no existe la menor voluntad de enfrentamiento físico. Si llegan a detenernos, todo se desarrollará de modo que la vida de los participantes no corra peligro.
NICOSIA. Miércoles 26 de mayo.
Hace más calor que en Niza. Aquellos que han de subir a bordo en la costa chipriota se reúnen en el Centrum Hotel de Nicosia. Es como en una novela de Graham Greene. Gente dispar que se reúne en un lugar olvidado de Dios para emprender un viaje común. Vamos a quebrantar un bloqueo ilegal. Son palabras que se repiten una y otra vez en varios idiomas. Pero de pronto nos invade la incertidumbre. Los barcos se retrasan, han surgido varios problemas, aún no tenemos las coordenadas definitivas de dónde se producirá el encuentro de las seis embarcaciones. Lo único que está claro es que será en alta mar. Chipre no quiere que nuestras naves atraquen en sus muelles. Seguramente, a consecuencia de la fuerte presión de Israel. De vez en cuando advierto la tensión que domina las relaciones entre los diversos grupos al frente de este proyecto tan complicado. El comedor donde desayunamos se ha convertido en una sala de reuniones secretas. Nos van pidiendo que entremos para firmar diversos documentos y para que dejemos constancia de quiénes son nuestros familiares más cercanos, en caso de que suceda lo peor. Todos firman sin pensárselo. Luego nos dicen que esperemos. Que estemos alerta. Son las palabras más usadas esos días: "esperar, estar alerta".
NICOSIA. Jueves 27 de mayo.
Esperar. Estar alerta. Calor asfixiante.
NICOSIA. Viernes 28 de mayo.
Empiezo a preguntarme si no tendré que abandonar la isla sin haber subido a bordo. Al parecer, no hay plazas suficientes. Al parecer, hay listas de espera para participar en este proyecto solidario. Pero K., el amable parlamentario sueco, y la doctora sueca S., que son mis compañeros de viaje, me ayudan a mantener el ánimo. Los viajes en barco siempre llevan aparejados muchos contratiempos, me digo. Así que continuamos con nuestra tarea. Esperar. Estar alerta.
NICOSIA. Sábado 29 de mayo.
De repente, todo se precipita. Ahora, a lo largo del día, aunque sólo quizá, por supuesto, zarparemos en un buque rápido que nos llevará hasta ese punto en alta mar donde hemos de reunirnos con la flotilla de otros cinco barcos que surcarán las aguas rumbo a la franja de Gaza. Seguimos esperando. Pero, hacia las 17.00, las autoridades portuarias nos dan por fin permiso para subir a bordo del buque llamado Challenge, que, a 15 nudos de velocidad, nos trasladará al lugar donde subiremos al carguero Sofia, ya a la espera en el punto de encuentro. A bordo del Challenge hay muchas personas que esperan y están alerta. Creo que se quedan un tanto decepcionadas al ver que sólo llegamos nosotros tres. Esperaban a varios irlandeses que, no obstante, abandonaron antes de embarcar y volvieron a casa. Subimos a bordo, saludamos a todo el mundo y aprendemos enseguida cuáles son las reglas. El espacio es mínimo y hay zapatos en bolsas de plástico por todas partes, pero reinan la tranquilidad y el buen entendimiento. Ahora, de repente, parecen haberse despejado todas las incógnitas. A las 17.00, los dos potentes motores diésel empiezan a zumbar. Por fin estamos en marcha.
EN EL MAR. 23.00 horas.
Estoy sentado en una cubierta de popa. El viento no sopla con fuerza, pero sí lo suficiente como para que ya se hayan mareado muchos de los activistas. Envuelto en varias mantas, contemplo la luna que ilumina un sendero sobre el mar, resisto la embestida de las olas y pienso que las acciones solidarias pueden adoptar cualquier forma. El zumbido de los motores dificulta la conversación. La mayoría intenta dormir o, al menos, descansar. Y me digo que, en esos momentos, se puede decir que está resultando un viaje apacible. Pero sólo en apariencia.

[Vous pouvez lire la suite sur internet.]


Domingo 30 de mayo. 1.00 horas.
Brillan destellos de luz desde varios puntos. El capitán, cuyo nombre no consigo aprender, ha aminorado la marcha. A lo lejos titilan las luces de las linternas de dos de los buques de la flotilla. Ahora permaneceremos anclados hasta que amanezca y la gente pueda trasladarse a las otras embarcaciones. Pero yo sigo sin encontrar un lugar donde acostarme, así que me quedo dormitando en la silla empapada. La solidaridad ve la luz en la humedad y la espera, pero así hacemos que otros tengan un techo bajo el que cobijarse.
» EN EL MAR. 8.00 horas.
El mar se ha calmado. Nos dirigimos hacia la nave de mayor envergadura
[Mavi Marmara]. Es un buque de pasajeros, "la nave reina" de la flotilla. Lleva a bordo a cientos de personas. Han estado discutiendo la posibilidad bastante probable de que los israelíes centren su intervención justo en esa nave.
¿Qué intervención? Obviamente, es algo a lo que hemos estado dando vueltas desde los inicios del proyecto. Nada podemos saber con certeza. ¿Hundirá la Marina israelí las embarcaciones o intentará obligarlas a retirarse con otro tipo de violencia? ¿Existirá la posibilidad de que Israel opte por la solución razonable de dejar pasar las naves y palíe así parcialmente la vergonzosa fama que se ha ganado en todo el mundo? Nadie lo sabe. A nuestro juicio, lo más probable es que, una vez en la frontera de sus aguas territoriales, nos exijan que nos retiremos amenazándonos desde los altavoces de los buques de guerra. Si no nos detenemos, nos destrozarán las hélices o la quilla y nos remolcarán hasta un lugar donde podamos repararlas.
» EN EL MAR. 13.00 horas.
Los tres subimos por una escala a bordo del Sofia. Es un viejo buque renqueante, muy oxidado y con una tripulación afable. Calculo que somos unos veinticinco en total. La carga se compone, entre otras cosas, de cemento, armazones de hierro y casas de madera prefabricadas. Me asignan un camarote que comparto con el parlamentario al que, tras los largos días de espera en Nicosia, empiezo a considerar como a un viejo amigo. Descubrimos que no hay luz eléctrica. Ya leeremos en otro momento.
» EN EL MAR. 16.00 horas.
Reunida la flotilla. Las proas de las naves ponen rumbo a Gaza.
» EN EL MAR. 18.00 horas.
Nos reunimos en un comedor improvisado entre las bodegas y la cubierta superior de la embarcación. El griego canoso que se encarga de la seguridad y la organización a bordo, a excepción de las tareas de navegación, nos habla en voz baja y nos inspira enseguida una gran confianza. "Esperar" y "estar alerta" son palabras que han dejado de existir. Nos estamos acercando. La cuestión es a qué. Nadie sabe qué se les ocurrirá a los israelíes. Sólo sabemos que han hecho declaraciones hostiles y que han asegurado que ahuyentarán a la flotilla con todos los medios a su alcance. Pero ¿qué significa eso? ¿Usarán torpedos? ¿Maromas? ¿Enviarán a bordo soldados desde sus helicópteros? Imposible adivinarlo. Pero a su violencia responderemos con la nuestra. Sólo en defensa propia. En cambio, sí que podemos dificultarles el ataque. Tenderemos un alambre de púas alrededor de toda la falca del barco. Además, todos deben entrenarse en el uso de los chalecos salvavidas, pondremos vigilantes y decidiremos dónde reunirnos si los soldados abordan el barco. El último bastión es el puente de mando.
Una vez que todo está acordado, empezamos a comer. Al cocinero egipcio, un hombre corpulento y robusto, le duele una pierna, pero cocina muy bien.
» EN EL MAR. Lunes 31 de mayo. 0.00 horas.
Me corresponde participar en el turno de guardia entre la medianoche y las tres de la madrugada. Aún brilla la luna llena, aunque a veces queda oculta tras alguna que otra nube. El mar está en calma. Destellos de linternas. Las tres horas pasan rápido, pero cuando me relevan compruebo que estoy cansado. Aún estamos lejos de lo que puede llamarse la frontera de las aguas territoriales que los israelíes se consideran con derecho a defender como suyas. Supongo que tendré ocasión de dormir unas horas.
Me tomo un té, converso un rato con un marinero griego cuyo inglés es pésimo, pero el hombre insiste en que le cuente de qué tratan mis novelas. Son cerca de las cuatro cuando por fin puedo retirarme a dormir.
» EN EL MAR. 4.30 horas.
Acabo de conciliar el sueño, cuando me despiertan. Ya en cubierta, compruebo que el gran buque de pasajeros está iluminado por potentes focos. De repente, se oyen unos disparos. Y comprendo que Israel se ha decantado por la vía del enfrentamiento brutal. En aguas internacionales.
Transcurrida una hora exactamente, los botes de goma se acercan veloces llenos de soldados enmascarados que inician el abordaje de inmediato. Nos reunimos en el puente de mando. Los soldados se muestran impacientes y quieren que bajemos a cubierta. Alguien se demora y lo atacan con una descarga eléctrica en el brazo. El hombre cae al suelo. Otro hombre que tampoco se movía con celeridad suficiente recibe el impacto de una bala de goma. Y todo esto sucede allí mismo, a mi lado. Es absolutamente real. Personas totalmente inocentes tratadas como animales y castigadas por su lentitud.
Nos agrupan en cubierta. Y allí permaneceremos durante once horas, hasta que el barco atraca en Israel. Los soldados nos filman de vez en cuando, aunque no tienen ningún derecho a ello. Al verme tomando unas notas, uno de los soldados se me acerca enseguida y me pregunta qué escribo. Es la única ocasión en que pierdo los estribos. Le contesto que no es de su incumbencia. Sólo le veo los ojos y no sé lo que está pensando, pero al final da media vuelta y se marcha.
Once horas inmovilizados, amontonados en medio de aquel calor, puede ser un método de tortura. Para ir a orinar, hay que pedir permiso. Galletas, biscotes y manzanas es cuanto nos dan para comer. Tomamos una decisión conjunta: no pedir que nos permitan cocinar. Nos filmarían y lo presentarían como un acto de generosidad por parte de los soldados. Así que nos conformamos con las galletas y los biscotes. Es una humillación sin igual. (Entre tanto, los soldados han sacado los colchones de los camarotes y ahora duermen al fondo de la cubierta de popa).
Durante esas once horas tengo tiempo de concretar lo sucedido. Nos han atacado mientras nos hallábamos en aguas internacionales, lo que implica que los israelíes han actuado como piratas, no mucho mejor que los que operan en las costas de Somalia. Por otro lado, en el momento en que obligaron a nuestra nave a poner rumbo a Israel, nos estaban secuestrando. Su intervención es completamente ilegal.
Entre tanto, nosotros intentamos hablar, dilucidar qué sucederá, y nos preguntamos cómo es posible que los israelíes hayan optado por una solución que los aboca a un callejón sin salida. Los soldados nos observan. Algunos fingen que no saben inglés, pero todos lo hablan y lo entienden. Dos de ellos son muchachas. Parecen preocupadas. Quizá después, cuando hayan terminado el servicio militar, decidan huir a Goa a destrozarse la vida drogándose. Sucede constantemente.
» 18.00 horas.
Un muelle en algún lugar de Israel. No sé dónde. Nos obligan a bajar a tierra y a iniciar una suerte de carrera entre dos filas de soldados, mientras que la televisión militar filma todo el suceso. De pronto se me ocurre que eso, precisamente eso, es algo que nunca les perdonaré. En ese instante sólo pienso en bestias y cerdos.
Nos dispersan, no nos permiten que hablemos unos con otros. De pronto aparece a mi lado un hombre del Ministerio de Asuntos Exteriores de Israel. Comprendo que ha venido para impedir que me dispensen un trato demasiado brusco. Después de todo, soy un escritor bastante conocido en Israel. Mis obras están traducidas al hebreo. El hombre me pregunta si necesito algo. "La libertad, la mía y la de los demás", respondo. El hombre no me contesta y le pido que se marche, pero él da un paso atrás y se queda allí, cerca de mí.
Como es obvio, no hago ninguna confesión. Me comunican que seré deportado. El hombre que me lo anuncia me dice enseguida que le gustan mis novelas. En ese momento pienso en la posibilidad de procurar que ninguno de mis libros vuelva a traducirse al hebreo. Es una idea que no he terminado de madurar.
El ambiente que reina en aquella "sala de recepción de refugiados" es invariablemente caótico y crispado. A cada minuto golpean a uno, amarran a otro, esposan a un tercero. Me repito que, cuando lo cuente, nadie me creerá, pero hay muchos ojos que lo registran todo. Y muchos serán los que deban admitir que es verdad cuanto digo. Los testigos oculares somos multitud.
Un único ejemplo debería bastar. Justo a mi lado, un hombre se niega a dejar sus huellas dactilares. Acepta que lo fotografíen, pero ¿las huellas? No ha cometido ningún delito. Opone resistencia. Y lo golpean hasta que cae al suelo. Luego se lo llevan de allí. Quién sabe adónde. ¿Cómo calificar semejante acción? ¿Repugnante? ¿Inhumana? Elijan libremente.
» 23.00 horas.
Al parlamentario, a la doctora y a mí nos conducen a una prisión provisional. Allí nos separan. Nos arrojan unos bocadillos resecos como un trapo. La noche se hace larga. Uso de almohada las zapatillas de deporte.
» Martes 1 de junio. Por la tarde.
Al parlamentario y a mí nos conducen de improviso a un avión de Lufthansa. Van a deportarnos. Nos negamos a subir sin saber qué será de S. Salimos del calabozo en cuanto nos aseguran que ella también vendrá con nosotros.
Ya a bordo del avión, una de las azafatas me trae un par de calcetines: uno de los soldados que atacaron el barco donde me encontraba me los había robado.
Así muere parte del mito del soldado israelí, valeroso e infalible. Ahora, además, puede añadirse que son simples ladrones. No fui yo el único al que le robaron el dinero, las tarjetas de crédito, la ropa, el reproductor de música, el ordenador... Otro tanto les sucedió a muchos de los que iban a bordo del mismo barco que, un día, a hora muy temprana, sufrió el ataque de soldados israelíes enmascarados o, lo que es lo mismo, de unos piratas disfrazados.
Bien entrada la noche, ya estamos de regreso en Suecia. Hablo con los periodistas. Más tarde me siento un rato en la oscuridad, en el jardín de la casa donde vivo. E. se muestra taciturna.
Al día siguiente, el 2 de junio, oigo el canto del mirlo. Un canto por los que han muerto.
Ahora queda todo lo que debemos hacer para no despistarnos del objetivo: conseguir que se levante el brutal bloqueo de Gaza. Lo conseguiremos.
Detrás de ese objetivo aguardan otros. La desarticulación de un sistema de apartheid lleva tiempo. Aunque no una eternidad.

Références culturelles, 496 : Pedro Fernández

http://es.wikipedia.org/wiki/Pedro_Fern%C3%A1ndez_(cantante)

vendredi 18 juin 2010

Le sujet de traduction littéraire… pour nos 18 candidats de la première session

Il était difficile…, je vous l'accorde, mais, sans mauvais jeu de mots étant donné le sujet du passage, nous verrons ceux qui n'ont pas sombré – trop profond. Il ne s'agit pas de faire une traduction idéale, non, il s'agit de montrer qu'on peut se débrouiller même quand la difficulté est grande… avec de bons réflexes, la tête sur les épaules et du sang-froid.
(Amélie, je poste le sujet de traduction journalistique – choisi par Marta – dès que je le reçois).

Quelennec se apoya en el cabulero y pone toda su atención en la masa gris que la proa de la Incertain hiende. Nada. Ni una silueta, ni un ruido salvo el de la roda que bajo sus pies corta suavemente el agua. La bruma clarea un poco a cuatro cuartas por la amura de babor. También la brisa refresca, y la lona de los foques gualdrapea cada vez menos. Amurada a estribor, la Incertain lleva izados el foque, el petifoque y la enorme cangreja; y en la gavia del único palo el velacho se encuentra aferrado pero listo para soltarlo con rapidez, por si hay que largarse cagando leches. Quelennec se hurga la nariz y levanta la vista a la cofa, oscilante sesenta pies sobre su cabeza y apenas visible entre la bruma. No se atreve a gritarle al otro vigía que está arriba, con toda aquella niebla alrededor que cualquiera sabe lo que esconde; así que manda por los obenques al guardiamarina Galopín, que tiene catorce años y trepa como un simio. Un momento después Galopin se desliza de nuevo abajo por el estay de la trinqueta, para llegar antes, y comunica que desde arriba se ve menos que por el culo de un muerto. Eso dice: el culo de un muerto. Le cul de un palmé. Incluso para la Marina francesa post-revolucionaria, imperial desde hace media hora, la expresión es demasiado libre. En otro momento, Quelennec habría reconvenido con dureza al joven Galopin, quesquesesá, monanfant de la patrí, demasiado suelto de una lengua que tarde o temprano le traerá problemas si vive lo suficiente para tenerlos; pero este amanecer otras cosas le ocupan la cabeza. Por algún lugar entre la Incertain y tierra navega una escuadra combinada francoespañola de treinta y tres navios de línea, cinco fragatas y dos bergantines, esperando que la balandra regrese con su informe, y lo cierto es que lo del culo del muerto no es mala comparación. La vieja idea vuelve a preocuparlo. Podrían estar navegando por mitad de la flota inglesa, haciendo el cimbel y sin enterarse de nada.
-Hijos de puta -repite entre dientes.
-Nespá culpa nuestra, mon capitain -protesta el vigía de proa, creyéndose incluido en el paquete-. No se ve una autentique merde con esta niebla.
-Ne te he parlé a tuá, Berjouan. Métete en tus afaires.
El vigía se calla, gruñendo por lo bajini. Quelennec, que no necesita las Ordenanzas Navales para manejar a sus hornbres, lo deja refunfuñar tranquilo. La brisa sigue refrescando, comprueba con alivio. No es supersticioso, pero silba un poquito para darle ánimos al viento. Fiu, fiu, fiu. El vigía lo mira de reojo, pero a Quelennec le importa un nabo. Más ridículo sería arañar las burdas, como hacen los ingleses, o rezar y persignarse como los españoles, que hasta para tomar un rizo a las velas enrolan a Dios y le rezan a San Apapucio y al copón de Bullas. Así que pasa un ratito más haciendo fiu, fiu. Lo justo, calcula, para que levante un poco aquella bazofia gris, se hinchen las lonas y él pueda cumplir con su obligación y con la Patrie, echando un vistazo decente audesús de la melé. Que ya va siendo hora.
-Está refrescando, mon capitain.
Es cierto. La brisa se hace más fresquita, entablándose de poniente cuarta al noroeste, y la niebla empieza a moverse en jirones ante la proa. Ahora las velas pintan en todo lo suyo, tirando de los garruchos que las sujetan a los estays; las escotas se tensan y el avance de la balandra se hace más perceptible y firme.
-Hay quelquechose devant -insiste el vigía.
Quelennec entorna los párpados, escudriñando la mebla, el oído atento. A veces se vuelve a observar de soslayo al marinero, que sigue mirando entre la cortina gris, impasible. No está allí por casualidad. Berjouan es el mejor vigía de a bordo, y se diría que tiene un sexto sentido para este tipo de cosas. Una vez, a la vuelta del Canadá y a unas cien millas del cabo Farewell, descubrió un iceberg entre la niebla a dos cables de distancia. «Témpano», dijo (no era muy parlanchín, el jodio), y a todos se les paró el corazón mientras el timonel metía la caña a una banda y la Incertain pasaba rozando aquel monstruo blanco. Berjouan había olido el hielo, con un par, del mismo modo que a Quelennec le gustaría que hoy oliera a los ingleses.
-Vualá -dice el vigía.

Arturo Pérez Reverte, Cabo Trafalgar

Références culturelles, 493 : Luis Miguel

http://www.luismigueloficial.com/main.html

jeudi 17 juin 2010

Demain, le grand jour…

Comme annoncé depuis des semaines, demain aura donc lieu le test de recrutement de l'effectif de la troisième promotion…
Espérons que la cuvée sera de qualité !
Bonne chance à tous.

Références culturelles, 492 : Juan Gabriel

http://es.wikipedia.org/wiki/Juan_Gabriel

http://www.youtube.com/watch?v=vS1FJaEEr60&feature=related

mardi 15 juin 2010

« De la nécessité d’avoir un stagiaire… », par Amélie Rioual

Soyons francs : dans chaque service de chaque entreprise, le stagiaire est amené, un jour ou l’autre, à jouer les petites mains. C’est-à-dire à effectuer les tâches ingrates ou répétitives que personne n’a envie de faire au moment où il faut les faire (stagiaire y compris, mais on ne lui demande pas son avis, à lui). Au service commercial des Éditions Lattès, nous ne dérogeons pas à la règle ; j’en ai donc fait les frais depuis mon arrivée, et plus particulièrement ces derniers temps, période de présentation de la rentrée littéraire à venir. Vous allez comprendre…
Qui dit « Rentrée Littéraire » dit livraison des nouveaux livres à la maison d’édition et dit également comités de lecture et réunions dans les grandes enseignes de diffusion pour décider quel livre sera davantage mis en avant, lequel recevra un prix, lequel aura l’honneur de figurer sur la couverture du prochain numéro, etc. Si ces questions ne sont pas existentielles, elles sont néanmoins cruciales pour ce qui intéresse le plus le service où je me trouve : les chiffres (qui, soit dit en passant, sont quelque peu en berne à cette époque, crise oblige). Il est donc primordial que ces acteurs fondamentaux soient en possession desdits livres le plus vite possible, d’autant plus que nous ne sommes pas très en avance par rapport aux autres maisons. À partir de là, deux cas de figure : pour la Fnac, Virgin, Cultura et j’en passe, il s’agit d’envoyer des colis de 10 à 25 livres. À nouveau deux possibilités : ou Gilles, notre responsable des stocks, est présent, auquel cas je lui prépare les tas, lui laisse les étiquettes avec les adresses et il s’en charge, très gentiment. Ou bien il est absent, comme la semaine dernière. Et là… je me transforme soudainement en reine du cutter, de la machine à scotch et de l’optimisation de l’espace dans un carton. « Bagatelles » me direz-vous. Bien sûr… mais 20 livres que multiplient 7 titres de la Rentrée Littéraire que multiplient5 grandes enseignes? 700. À méditer. Second cas de figure : l’adresse du destinataire se trouve à deux pas de la maison d’édition et les quantités sont minimes (au bout d’un mois et demi, j’ai trouvé le décodeur : deux pas signifie 1,5 kilomètre et quantité minime se situe entre 10 et 20). Puisque c’est à deux pas, on ne va quand même pas appeler un coursier, étant donné que l’on a une paire de jambes qui fonctionne sous la main ! Alors, je remplis mes sacs et je sors prendre l’air. « Plutôt agréable » commenterez-vous. Certes…mais 20 que multiplient 7 que multiplient…vous vous souvenez ? Bon.
Qui dit « Rentrée Littéraire » dit aussi petit déjeuner ou déjeuners de présentation. À Paris, nous organisons un petit déjeuner au cours duquel nous invitons tous les libraires parisiens (susceptibles d’être intéressés par nos publications) ainsi que les auteurs de la rentrée littéraire française, pour qu’ils viennent parler de leurs romans. Cet événement était initialement prévu le 24 juin, à 9h30 (ce « initialement » devrait déjà vous mettre la puce à l’oreille). J’ai donc créé des invitations, écrit ou imprimé les adresses sur environ deux cents enveloppes, glissé les invitations à l’intérieur puis déposé le tout près de la machine à affranchir. Nous étions dans les temps (pour une fois), tout se déroulait parfaitement. Sauf que mercredi dernier, à 16h45, nous avons appris par une éditrice qu’un préavis de grève avait été déposé par tous les syndicats, notamment ceux des transports, pour ce jeudi 24 juin. Impossible donc pour nous de maintenir cette date car nous n’aurions eu que très peu de monde : c’est donc reporté au lendemain. C’est bien joli tout ça mais il fallait bien prévenir les gens… Un mail collectif ? Nécessaire mais insuffisant. Un coup de téléphone à chacun ? Indispensable mais trop tôt. Refaire une invitation sur le modèle de l’ancienne, sur laquelle on lit clairement que la date a changé. Parfait. Et devinez qui a dû réécrire les deux cents enveloppes ? Quant à la province – comme ils disent ici – nous lui réservons des déjeuners, où sont rassemblés une vingtaine de libraires, quelques auteurs, une éditrice et le directeur commercial. Lille, Toulouse, Marseille et Lyon. Pour chaque ville, même schéma : faire une invitation, l’imprimer en autant d’exemplaires que d’invités, la couper, la mettre dans des enveloppes dûment remplies. Puis les appeler. Les ennuis arrivent quand personne ne pense à me prévenir qu’il y a plusieurs listes d’invités dans chaque pochette et que moi, je n’y pense pas, jusqu’au vendredi, 17h15. Une fois n’est pas coutume, rester au boulot jusqu’à 19h une veille de week-end, ce n’est pas si terrible !
J’ai l’air de me plaindre comme ça, mais pas du tout. Ces tâches parfois ingrates permettent de voir du monde, de communiquer, de devenir polyvalent (coursier, secrétaire, standardiste, déménageur, pro de la manutention, créateur), de connaître de mieux en mieux les librairies, les livres parus et à paraître et de ne pas s’ennuyer .
Une question, pourtant, me taraude : comment survivraient-ils sans leurs stagiaires ?

Références culturelles, 490 : Marco Antonio Solís

http://es.wikipedia.org/wiki/Marco_Antonio_Sol%C3%ADs
http://www.marcoantoniosolis.com.mx/

dimanche 13 juin 2010

Avis aux futurs apprentis bordelais… de la troisième promotion

En photo : FOISON, par niac180

Sur Tradabordo, vous trouverez et produirez vous-mêmes régulièrement, pour ne pas dire quotidiennement, de la matière : des références culturelles, des exercices de version et d'écriture (obligatoires et à rendre pour publication une fois par semaine – en général le vendredi ; au départ, le rythme est soutenu et vous aurez peut-être un peu de mal à suivre [les anciens vous le confirmeront : l'année de Master 2 bordelais n'est pas une promenade de santé], mais il faudra vous y habituer rapidement, dans la mesure où, après tout, ça n'est qu'un petit avant-goût de ce que suppose le métier de traducteur, quelques semaines pour de nombreuses pages et de très nombreuses relectures), des phrases de thème de temps en temps (facultatives, mais utiles pour celles et ceux qui souhaitent ne pas perdre la main avec cet exercice), des informations relatives aux cours et aux divers rendez-vous que nous aurons avec des intervenants extérieurs, conférenciers, tuteurs… Bien évidemment, pour que le blog vous soit vraiment utile, il ne faut pas que vous négligiez les archives (colonne de droite, « Libellés »). Opérez des sondages ici et là… Laissez-vous conduire, rebondissez d'un article à l'autre : outre que s'y trouvent les travaux des deux anciennes promotions, il y a de très nombreuses versions déjà faites par d'autres, étudiants ou simples sympathisants tradabordiens (excellent moyen de s'entraîner pour être opérationnel à la fin de la formation… Opérationnel, cela signifie qu'un professionnel vous jugera digne de confiance et suffisamment compétent pour vous confier la traduction d'un ouvrage), c'est effectivement là que vous dénicherez la presque intégralité des réponses aux multiples questions que vous vous posez et poserez, sur le stage, sur la traduction longue à rendre à la fin de l'année, etc. Dans la rubrique Lectures, vous aurez également nombre de références à des ouvrages ou articles traitant de la traduction et des traducteurs… À vous de comprendre l'intérêt de vous cultiver sur le domaine et d'apprendre à dialoguer indirectement avec vos collègues en lisant leurs écrits, témoignagnes, interviews… Pour compléter, utilisez également le moteur de recherche.
À vous d'ajouter votre pierre à un édifice déjà respectable… 47 abonnés, près de 3000 posts, de très nombreuses visites et une réelle richesse de contenu grâce au travail de tous.

« Traduction et transposition », par Marcel Cressot

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/caief_0571-5865_1956_num_8_1_2086

Votre version de la semaine

El afilado peine de dientes de cerdo se posó delicadamente sobre la piel del antebrazo, el anciano alzó con firmeza el pequeño mazo de madera y Tapú Tetuanúi cerró el puño y apretó los labios dispuesto a demostrar que era un hombre, y ni el más leve lamento, ni tan siquiera un gesto, delataría que el dolor que sabía que iba a experimentar le afectaba en lo más mínimo.
El viejo tatuador comprobó que cada una de las púas estaba colocada sobre el lugar exacto siguiendo el cuidado dibujo que previamente había trazado, clavó los ojos en el rostro de su jovencísimo paciente, sonrió para sus adentros al comprobar la decisión que se podía leer en su mirada, y por último golpeó secamente la cabeza del largo mango de hueso de ballena haciendo que las blancas agujas se clavaran lo justo para atravesar la piel sin llegar a herir la carne.
Pese a estarlo aguardando casi desde que tenía uso de razón, el joven Tapú Tetuanúi no pudo evitar un leve gesto de sorpresa ante la agresión, puesto que era aquél un dolor que no se parecía a ningún otro que hubiese experimentado hasta el presente, quizá debido precisamente al hecho de llevar tanto tiempo esperándolo.
El dolor solía llegar casi siempre de improviso, debido a un golpe, una caída o un descuido a la hora de pisar un erizo mientras pescaba en la laguna, pero advertir cómo el mazo caía y de inmediato la nuca parecía contraérsele, era algo chocante que jamás había sufrido hasta el presente.
El anciano volvió a mirarle a los ojos, y se diría que sabía de antemano lo que iba a descubrir en ellos, puesto que de inmediato retiró el peine, y tras mojarlo en una gran concha que contenía una tinta hecha a base de aceite de nuez de «tairí» y carbón vegetal, lo posó apenas sobre la siguiente línea del dibujo.

Alberto Vázquez Figueroa, Bora Bora

Références culturelles, 488 : Mana

http://es.wikipedia.org/wiki/Man%C3%A1_(banda)

mercredi 9 juin 2010

Modification…

Cela sera précisé sur les convocations des candidats retenus pour le test, mais je vous informe d'ores et déjà que le test aura lieu en salle C 104 et non en I 109.

Références culturelles, 484 : Alejandro Fernández

http://es.wikipedia.org/wiki/Alejandro_Fern%C3%A1ndez

mardi 8 juin 2010

Mendoza à propos de Kafka

Sur les conseils de Julie…

… écoutez donc Limón y sal de Julieta Venegas.

http://www.youtube.com/watch?v=CuL_cRBlDwc

Repêchée in extremis

N'allant que très rarement sur notre forum de discussion, qui n'a pas eu le succès attendu auprès de la section d'anglais (ralliement indispensable pour que l'ensemble ait un sens), je n'avais pas vu ce message (du 21 avril !) d'Alouette :

« bonjour,
je suis nouvelle sur ce forum et vous remercie d'avance.
je traduis une nouvelle péruvienne et je doute de la traduction de 3 expressions 'entre autres choses!!). la 1ère "muchachito de cuernos" que j'ai traduit par "sal petit diable", "pedazo de bestia peluda" par "morpion", et enfin la dernière "divertirse como enanos":j'ai trouvé "s'amuser comme des enfants". pour les 2 premières, c'est une mère en colère après son enfant.
Merci beaucoup »

Peut-être quelqu'un l'aidera-t-il. Les apprenties ont la tête à leurs stages et à leurs traductions longues, mais si l'une d'entre elles, ou les amis tradabordiens, passent dans les parages à ses heures perdues, ce serait sympa de l'aider… Peut-être n'est-ce pas trop tard.

Rappel

Le test de la première session de recutement de la promo 2010-2011 aura lieu le 18 juin, de 14h00 à 17h00, en salle I 109. Seuls pourront y participer les candidats dont les dossiers auront été retenus par la commission d'évaluation, qui se réunira le 10 juin. Pour celles et ceux qui souhaitent s'entraîner, je rappelle que vous trouverez les sujets des deux dernières années sur le site ou dans les archives du blog.

Références culturelles, 483 : Thalia

http://www.univision.com/uv/music/1029449/Thal%C3%ADa/biografia

jeudi 3 juin 2010

Références culturelles, 478 : Iñaki Urdangarin

En photo : Dec. 4/09 - Raptors vs Wizards, par Raps Fan

http://es.wikipedia.org/wiki/I%C3%B1aki_Urdangarin

Votre version de la semaine

En photo : viento a favor, par saul landell

Hacía un día espléndido, con un cielo azul de bandera y una brisa limpia y fresca que olía a otoño y a mar. Mi Barcelona favorita siempre fue la de octubre, cuando le sale el alma a pasear y uno se hace más sabio con sólo beber de la fuente de Canaletas, que durante esos días, de puro milagro, no sabe ni a cloro. Avanzaba a paso ligero, sorteando limpiabotas, chupatintas que volvían del cafetito de media mañana, vendedores de lotería y un ballet de barrenderos que parecían estar puliendo la ciudad a pincel, sin prisa y con trazo puntillista. Ya por entonces, Barcelona empezaba a llenarse de coches, y a la altura del semáforo de la calle Balmes observé apostadas en ambas aceras cuadrigas de oficinistas con gabardina gris y mirada hambrienta, comiéndose un Studebaker con los ojos como si se tratase de una cupletera en salto de cama. Subí por Balmes hasta Gran Vía, viéndomelas con semáforos, tranvías, automóviles y hasta motocicletas con sidecar. En un escaparate vi un cartel de la casa Phillips que anunciaba la llegada de un nuevo mesías, la televisión, que se decía iba a cambiarnos la vida y nos iba a transformar a todos en seres del futuro, como los americanos. Fermín Romero de Torres, que siempre estaba al tanto de todos los inventos, había profetizado ya lo que iba a suceder.

Carlos Ruiz Zafón, La sombra del viento

***

La traduction « officielle », par François Maspéro :

La journée était splendide, avec un ciel bleu vif et une brise pure et fraîche qui sentait l’automne et la mer. Ma Barcelone préférée a toujours été celle d’octobre, lorsque nous prennent des envies de promenade et que nous nous sentons mieux rien que d’avoir bu l’eau de la fontaine des Canaletas qui, ces jours-là, miracle, n’a même plus le goût du chlore. Je marchais d’un pas rapide, évitant les cireurs de chaussures, les gratte-papiers qui revenaient de leur pause-café, les vendeurs de billets de loterie et un ballet de balayeurs qui semblaient nettoyer la ville au pinceau, sans hâte et par petites touches pointillistes. À l’époque, Barcelone commençait à se remplir de voitures, et à la hauteur du feu de la rue Balmes j’observai sur les deux trottoirs des quadriges de bureaucrates en gabardine grise couver de leurs yeux faméliques une Studebaker comme s’il s’agissait d’une diva au saut du lit. Je remontai la rue Balmes jusqu’à la Gran Vía, en affrontant les feux de croisement, les tramways, les voitures et même des side-cars. Dans une vitrine, je vis un panneau publicitaire de la maison Philips qui annonçait la venue d’un nouveau messie, la télévision, dont il était dit qu’elle changerait notre vie et nous transformerait en créatures du futur, à l’image des Américains. Fermín Romero de Torres, toujours au courant des inventions, avait déjà prophétisé la suite.

***

Amélie nous propose sa traduction :

Le temps était splendide, avec un ciel bleu vif et une brise pure et fraîche qui sentait l’automne et la mer. J’ai toujours préféré Barcelone en octobre, quand l’envie nous prend de sortir nous promener et qu’on devient plus sage rien qu’en buvant à la fontaine de Canaletas qui, ces jours-là, comme par miracle, n’a pas du tout le goût du chlore. J’avançais d’un pas léger, évitant les cireurs de chaussures, les gratte-papiers qui revenaient de la pause café du milieu de matinée, les vendeurs de billets de loterie et un ballet de balayeurs qui semblaient polir la ville au pinceau, sans hâte et par touches pointillistes. À l’époque, Barcelone commençait déjà à se gorger de voitures, et à la hauteur du feu de la calle Balmes, j’observai des quadriges de bureaucrates en gabardine grise et au regard vorace qui, postées sur les deux trottoirs, dévoraient une Studebaker des yeux, comme s’il s’agissait d’une diva en déshabillé. Je remontai Balmes jusqu’à Gran Vía, croisant au passage des feux, des tramways, des véhicules et même des side-cars. Dans une vitrine, je vis une affiche de la marque Philips qui annonçait la venue d’un nouveau messie, la télévision laquelle allait, selon eux, révolutionner notre vie et nous transformer en êtres du futur, à l’instar des Américains. Fermín Romero de Torres, toujours au courant de toutes les inventions, avait déjà prédit ce qui allait arriver.

Le thème de Laëtitia, 5

J'avais dix-sept ans, et j'achevais mes études de philosophie à Amiens, où mes parents, qui sont d'une des meilleures maisons de P…., m'avaient envoyé. Je menais une vie si sage et si réglée que mes maîtres me proposaient pour l'exemple du collège. Non que je fisse des efforts extraordinaires pour mériter cet éloge ; mais j'ai l'humeur naturellement douce et tranquille : je m'appliquais à l'étude par inclination, et l'on me comptait pour des vertus quelques marques d'aversion naturelle pour le vice. Ma naissance, le succès de mes études et quelques agréments extérieurs m'avaient fait connaître et estimer de tous les honnêtes gens de la ville.

L'Abbé Prévost, Manon Lescaut

« 50 expressions autour du verbe JOUER », par Laëtitia Sworzil

En photo : Jouer avec le feu | Playing with..., par neoweb001 {OFF}











— jouer à l’homme important : dárselas de hombre importante
— jouer à la hausse / à la baisse (en Bourse) : jugar al alza / a la baja (en la Bolsa)
— jouer au chat et à la souris : jugar al ratón y al gato
— jouer au plus fin : dárselas de listo
— jouer avec le feu : jugar con fuego
— jouer avec sa santé : jugar con su salud
— jouer d’adresse : obrar con habilidad
— jouer d’un instrument : tocar un instrumento
— jouer de la prunelle : guiñar el ojo
— jouer de malheur : tener mala suerte
— jouer des coudes : abrirse paso con los codos
— jouer des jambes : poner pies en polvorosa
— jouer double jeu : jugar con dos barajas
— jouer du couteau : manejar la navaja
— jouer faux : desafinar
— jouer franc jeu : jugar limpio
— jouer gagnant : jugar a ganador
— jouer gros (jeu) : jugar fuerte
— jouer l’étonnement : fingir asombro
— jouer la carte de : jugar la carta de = jugar la baza de
— jouer la mauvaise carte : jugar a la carta perdedora
— jouer le grand jeu : no ahorrar medios
— jouer le jeu : actuar honradamente
— jouer le jeu de quelqu’un : hacer el juego de alguien
— jouer le rôle de : hacer las veces de
— jouer le rôle de dupe : hacer el papel de hombre engañado
— jouer le tout pour le tout : jugar el todo por el todo
— jouer les grands seigneurs : dárselas de señor
— jouer plusieurs jeux à la fois : jugar varias cartas a la vez
— jouer rip = jouer la fille de l’air : largarse
— jouer sa réputation / sa situation : poner en juego su reputación / su situación
— jouer sa vie : jugarse la vida
— jouer serré : jugar con tiento
— jouer son capital : jugarse el capital
— jouer sur les mots : jugar del equívoco = jugar del vocablo
— jouer un mauvais tour : hacer una mala pasada = hacer una jugarreta
— jouer un rôle : desempeñar un papel
— jouer une farce : dar una broma
— à toi de jouer : a ti te toca
— cela se jouera entre eux deux : eso se disputará entre los dos
— cette porte joue : esta puerta tiene juego
— demain se joue son avenir : mañana se ventila su porvenir
— faire jouer ses influences : servirse de sus influencias = mover sus influencias
— faire quelque chose en se jouant : hacer algo como quien juega
— il reste peu de temps à jouer : queda poco tiempo de juego
— le temps jouait en sa faveur : el tiempo jugaba en su favor
— se jouer de quelqu’un : jugársela(s) a alguien
— se jouer des difficultés : reírse de las dificultades
— se jouer des lois : ignorar las leyes
— se jouer des rumeurs : no hacer caso de los rumores

mercredi 2 juin 2010

Un peu de lecture à propos de la traduction des livres pour enfants…

Traduire les livres pour la jeunesse : enjeux et spécificités.
Actes du colloque qui s’est tenu à la Bibliothèque nationale de France les 31 mai et 1er juin 2007, sous la direction de Nic Diament, Corinne Gibello, et Laurence Kiéfé, avec la collaboration de Catherine Thouvenin
Coéd. Hachette et la Bibliothèque nationale de France - Centre national de la littérature pour la jeunesse - La Joie par les livres, 2008

ISBN 978-2-35494-001-0 / 978-201-201-767-2

Prix : 23 €

Références culturelles, 477 : Don Jaime Marichalar

En photo : infanta_elena_jaime_marichalar, par Ignacio-

http://es.wikipedia.org/wiki/Jaime_de_Marichalar