mercredi 30 mai 2012

Les Aurores boréales – phrase 9

Sonópera Muda, el camino a la nada auditiva...”  

Traduction temporaire :
Sonopéra Muet, la voie qui mène au néant auditif. »

mardi 29 mai 2012

Les Étoiles filantes / 2 – phrase 181

¿Sería cierto lo que le había parecido ver, que las mujeres a veces llevaban niños apretados contra esos globosos pechos, pero cabeza abajo?

Traduction temporaire :
Était-ce vrai ce qu'elle avait cru apercevoir, que les femmes portaient parfois les enfants serrés contre leurs poitrines opulentes, mais la tête à l'envers ?

La chanson du mardi – choisie par Elena

Follias : musique de la Renaissance espagnole
Un très beau concert de Jordi Savall, Ariana Savall, Lorenzo Alpert, Rolf Lislevand :

Version à rendre pour le 4 juin


Una historia, cualquiera, se desvanece, pero la vida que ha sido rozada por esa historia queda por toda la eternidad. El recuerdo se borra, pero queda otra cosa en su lugar. La tierra toma formas eternas, mientras que el agua se adapta a la fugacidad de todas las cosas, transcurriendo sobre ellas. No se pierde en los repliegues de la multiplicidad sino que toma de ellos una cualidad de infinito que la vuelve perfecta e inmodificable. En cuanto al aire, es un destino de las cosas y las vidas; cuando sólo el recuerdo se aferra a los giros de una hoja desprendida, el vacío que ha cavado en el aire intermedio entre los cielos delicadamente superpuestos y la tierra opaca resplandece de pronto, en una eternidad que imita la del silencio y oyen los que tienen el oído muy aguzado. Pero las vidas pasan, y con ellas todo lo demás: civilizaciones, imperios, y hasta la visión y la belleza de los paisajes en su ciclo acuarelado de estaciones. No lo creemos, pero es así. Nunca podemos creerlo, porque nos distrae la irisada contemplación de nuestras propias vidas que se reflejan en otros, en otros innumerables, a veces amados. La ciencia de la Historia ha creado un gran malentendido en ese aspecto. Sucede que, por definición, la Historia no admitirá que es irreal. Y sin embargo deberíamos buscar en la irrealidad su definición.

César Aira,  Una novela china

Version pour le 27 mai


EN EL DESPACHO DEL GOBERNADOR

El GOBERNADOR, vestido a la usanza de los conquis­tadores, conquistador él mismo, pelo y barbas en tur­bión de azafranados hilos, celestes los ojos, blanca la tez, duro el porte hidalgo, ocupa el sillón frente a la mesa, bajo la estrella del ventanuco que recoge la claridad de la alta noche, muy junto al velón, cuya luz de oro viejo le baña el rostro, y no lejos de PEDRALES, su letrado y hombre de confianza a quien dicta una carta. PEDRA­LES ocupa la otra silla del despacho y viste de letrado.
GOBERNADOR (dictando).-... Os escribo reducido a la impotencia de tener que defender con la pluma mojada en tinta de desengaños, tierras y bienes que conquisté con la espada... (Violento.) ¡No pongáis nada de eso.., o ponedlo...! Os escribo... (Indeciso.) O mejor comenzar como habíamos pensado: Ilustre señor, con ésta son dos cartas... (Vuelve a interrumpirse.) ¡Maldita sea...! ¡Guerrear..., guerrear sabía yo...! (No dice más
porque con su exclamación están a, punto de quedar en la oscuridad.)
PEDRALES. -¡Acabaréis, señor, por mellar la llama del velón! (Y esto diciendo se hace pantalla con las ma­nos para evitar que se apague.) ¡Quieta...! ¡Quieta..., lengua de oro! (Habla a la llama.) ¡Pacífica, doméstica, eclesiástica..., mal os avenís al proceloso respirar de los hombres de guerra...! (Estabilizado el velón, retoma el hilo de la carta, la pluma de ave en la mano, presto a escribir.) ... Con ésta son dos cartas... (El GOBERNA­DOR levanta un legajo de la mesa, lo abre y lee sólo para él. Un momento después.) ¿Consultáis el Memorial del Ayuntamiento a Su Majestad? Parad mientes que en ese papel se dice a fojas siete que no se han pregonado ni puesto en vigor las leyes que mandan poner en li­bertad a los indios esclavos...
El GOBERNADOR se queda absorto en su lectura. PE­DRALES calla.

Miguel Ángel Asturias, La audiencia de los confines

***

Justine nous propose sa traduction :

DANS LE BUREAU DU GOUVERNEUR

LE GOUVERNEUR, vêtu selon la mode des conquistadors, conquistador lui-même, les cheveux et la barbe en une foule de fils couleur safran, les yeux d’un bleu céleste, le teint blanc, dure son allure hidalgo. Il occupe le fauteuil en face de la table, sous l’étoile de la lucarne qui laisse passer la clarté de la nuit déjà bien avancée, très près de la bougie dont la lumière d’or ancien baigne son visage et non loin de PEDRALES, son secrétaire et homme de confiance à qui il dicte une lettre. PEDRALES est assis sur l’autre chaise du bureau et est habillé en secrétaire.
LE  GOUVERNEUR (qui dicte) — … Je vous écris,  réduit à l’impuissance de devoir défendre par la plume trempée dans l’encre, les désillusions, les terres et les biens que j’ai conquis à l’épée…
(Violent.) N’écrivez rien de cela… ou si, écrivez-le… ! Je vous écris…(Indécis). Il vaudrait peut-être mieux commencer comme nous avions pensé : Votre éminence, avec celle-là, cela fait deux lettres… (Il s’interrompt de nouveau.) Mince alors…Guerroyer, je savais guerroyer moi… ! (Il ne dit pas un mot de plus car, après son exclamation, ils étaient sur le point de se retrouver dans le noir.)
PEDRALES. — Monsieur, vous allez finir par souffler la flamme de la bougie ! (et joignant le geste à la parole, il met les mains en écran devant la flamme pour éviter qu’elle ne s’éteigne.) Tranquille…. ! Tranquille..., langue d’or ! (Il s’adresse à la flamme). Pacifique, domestique, ecclésiastique…, vous vous accordez mal avec la respiration orageuse des hommes de guerre… ! (La bougie stabilisée, il reprend le fil de la lettre ; la plume d’oiseau à la main, prêt à écrire). … Avec celle-là, cela fait deux lettres…(LE GOUVERNEUR se saisit d’un dossier sur la table, l’ouvre et lit pour lui-même. Un moment plus tard). Avez-vous consulté Sa Majesté à propos du Mémorial de la Mairie ? Faites attention car dans ce document, il est dit page sept que, les lois prônant la liberté des esclaves indiens n’ont pas été annoncées publiquement et ne sont pas entrées en vigueur…
LE GOUVERNEUR reste absorbé dans sa lecture. PEDRALES se tait.

***

Danièle nous propose sa traduction :

DANS LE BUREAU DU GOUVERNEUR

Vêtu à la manière des conquérants, conquérant lui-même, le GOUVERNEUR, au port sévère d’hidalgo, cheveux et barbe en bataille aux fils couleur safran, les yeux bleu clair et le teint pâle, occupe le fauteuil en face de la table sous l’étoile de la petite fenêtre qui recueille la clarté de la nuit profonde, tout contre la lampe à huile dont la lumière vieil or lui baigne le visage et pas loin de PEDRALES, son homme de loi et de confiance à qui il dicte une lettre. PEDRALES, habillé en homme de loi, occupe l’autre siège du bureau.
LE GOUVERNEUR ( en train de dicter) : 
- « Je vous écris, réduit à l’impuissance d’avoir à défendre de ma plume teintée de désillusions, des terres et des biens que je conquis à l’épée...(Violent). N’écris pas cela !..., ou plutôt, si, écris-le... ! Je vous écris... (Indécis). Il vaut mieux commencer comme nous le pensions : Illustre seigneur, avec celle-ci, ce sont deux lettres....(Il s’interrompt à nouveau). Bon sang... ! faire la guerre..., faire la guerre, pouvais-je savoir, ... ! » ( Il s’arrête de parler car à peine a-t-il fini sa phrase qu’ils sont sur le point de rester dans le noir).
PEDRALES : -«  Arrêtez, Maître, vous allez éteindre la flamme de la lampe ! (Tout en parlant, il fait un écran de ses mains pour éviter qu’elle ne s’éteigne). Calme ... ! calme...  langue d’or ! (Il parle à la flamme). Pacifique, domestique, ecclésiastique... vous ne pouvez vous entendre avec la respiration agitée des hommes de guerre... ! (La lampe redevenue normale, il reprend le fil de la lettre, prêt à écrire, la plume d’oie à la main.) ... Avec celle-ci, ce sont deux lettres... »
(LE GOUVERNEUR soulève un registre de la table, l’ouvre et le lit tout seul. Un moment après.) :
-«  Vous consultez le Mémoire de l’Assemblée pour Sa Majesté ? Cessez de croire qu’au feuillet sept, il est dit que l’on n’a ni annoncé, ni mis en vigueur les lois qui ordonnent de mettre en liberté les indiens esclaves... »
LE GOUVERNEUR reste absorbé dans sa lecture. PEDRALES se tait.

***

Manon nous propose sa traduction :

DANS LE BUREAU DU GOUVERNEUR

Le GOUVERNEUR, vêtu selon la mode des conquistadors, conquistador lui-même, les cheveux et la barbe en bataille et safranés par endroits, les yeux bleu clair, le teint blanc, l’allure noble et sévère, assis dans le fauteuil face à la table, sous l’étoile de la petite fenêtre qui laisse entrer la lumière de la nuit dégagée, à laquelle s’ajoute celle de la lampe à huile, une lumière d’or terni qui éclaire son visage. Non loin, PEDRALES, son avocat et homme de confiance à qui il dicte une lettre. PEDRALES occupe l’autre chaise du bureau et est vêtu de son habit d’avocat.
GOUVERNEUR (dictant) : …Je vous écris, réduit à l’impuissance d’avoir à défendre avec la plume trempée dans l’encre de la désillusion les terres et les biens que j’ai conquis avec l’épée… (Violent.) Ne mettez rien de cela…, ou mettez-le…! Je vous écris… (Indécis.) Ou c’est mieux de commencer avec ce à quoi nous avions pensé : Monsieur, avec ceci, vous trouverez deux lettres… (Il s’interrompt à nouveau.) Merde alors ! Faire la guerre…, faire la guerre, je le savais… ! (Il ne dit rien de plus car, à cause de son emportement, ils sont presque dans le noir.)
PEDRALES : Monsieur, vous finirez par éteindre la flamme de la lampe à huile ! (Tout en disant cela, il la recouvre avec ses mains pour éviter qu’elle s’éteigne.) Calme-toi…! Calme-toi…langue d’or ! (Il parle à la flamme.) Pacifique, domestique, ecclésiastique…, vous vous accommodez mal du souffle orageux des hommes de guerre… ! (Une fois la lampe à huile stabilisée, il reprend le fil de la lettre, la plume d’oie dans la main, prêt à écrire.) … Avec ceci, vous trouverez deux lettres… (Le GOUVERNEUR prend un dossier sur la table, l’ouvre et le lit pour lui-même. Un moment après.) Vous consultez le journal de la commune à Sa Majesté ? Soyez bien attentif au fait que, dans ce papier, il est dit à la page sept que les lois ordonnant la mise en liberté des esclaves indiens n’ont été ni publiées ni mises en vigueur.
Le GOUVERNEUR reste absorbé par sa lecture. PEDRALES se tait.


les Hanaq pacha – phrase 7

Cuando estuve de niño allá en Puno,  con mis padres.

Traduction en cours d'élaboration dans les commentaires

Les Aurores boréales – phrase 8

La cosa se jodió aún más cuando al asunto de las langostas le vino el detalle de cierto dirigible publicitario que pasaba frente al lienzo, lentamente, con la leyenda de una discográfica que publicitaba discos de Silencio Absoluto “Prefiera el silencio porque su cabeza trae música.

Traduction temporaire :
La situation a encore plus merdée lorsqu'à l'histoire des langoustes est venu s'ajouter le détail d'un certain ballon dirigeable publicitaire qui passait devant la toile, lentement, avec le slogan promotionnel imaginé par une maison de disques pour des albums de Silence Absolu : « Préférez le silence car votre tête produit déjà de la musique en soi.

Les Étoiles filantes / 2 – phrase 180

Adriana no sabía cuáles de esas cosas las había visto en el viaje y cuántas eran soñadas.

Traduction temporaire :
Adriana ignorait lesquelles parmi ces choses elle avait vues pendant le voyage et de combien elle avait rêvées.

Les Warmicusi – phrase 37

Tampoco nos atrevimos a acercarnos porque no queríamos recibir un improperio de don Tálamo al querer espiar lo que decían, pero sobre todo no lo hicimos porque temíamos abrasarnos con el sol. 

Traduction temporaire :
Nous n'osâmes pas non plus nous approcher, ne souhaitant pas être invectivés par don Tálamo parce que nous voulions écouter ce qu'ils disaient, mais surtout, si nous ne le fîmes pas, c'était que nous craignions un coup de soleil.

lundi 28 mai 2012

Question de civilisation

Qu'est-ce que l' « IRCA » (Immigration Reform and Control Act) ?

dimanche 27 mai 2012

Question de civilisation

Qu'est-ce que le « programme Bracero » ? (Mexique)

samedi 26 mai 2012

Les Pachacamac – phrase 33

Un centenar de antorchas y alcuzas a kerosene despidieron la embarcación que salió antes que el sol rayara en el horizonte verde. 

Traduction temporaire :
Une centaine de torches et de lampes à kérosène accompagna l'appareillage de l'embarcation qui prit le large avant que le soleil ne pointe sur la ligne verte de l'horizon.

Les Warmicusi – phrase 36

Pero no pudimos escuchar a las mujeres porque hablaban con tal calma que su voz se hacía muy suave. 

Traduction temporaire :
Mais nous ne réussîmes pas à entendre les femmes car pour leur part, elles parlaient si posément que leur voix était très douce.

vendredi 25 mai 2012

Le poème du vendredi – choisi par Elena


Miguel de Cervantes (en El Quijote, cap. XVIII) - Glosa de don Lorenzo

¡Si mi fue tornase a es,
sin esperar más será,
o viniese el tiempo ya
de lo que será después...!
Glosa
Al fin, como todo pasa,
se pasó el bien que me dio
Fortuna, un tiempo no escasa,
y nunca me le volvió,
ni abundante, ni por tasa.
Siglos ha ya que me ves,
Fortuna, puesto a tus pies;
vuélveme a ser venturoso,
que será mi ser dichoso
si mi fue tornase a es.
No quiero otro gusto o gloria,
otra palma o vencimiento,
otro triunfo, otra vitoria,
sino volver al contento
que es pesar en mi memoria.
Si tú me vuelves allá,
Fortuna, templado está
todo el rigor de mi fuego,
y más si este bien es luego,
sin esperar más será.
Cosas imposibles pido,
pues volver el tiempo a ser
después que una vez ha sido,
no hay en la tierra poder
que a tanto se haya extendido.
Corre el tiempo, vuela y va
ligero, y no volverá,
y erraría el que pidiese,
o que el tiempo ya se fuese,
o volviese el tiempo ya.
Vivo en perpleja vida,
ya esperando, ya temiendo:
es muerte muy conocida,
y es mucho mejor muriendo
buscar al dolor salida.
A mí me fuera interés
acabar, mas no lo es,
pues, con discurso mejor,
me da la vida el temor
de lo que será después.

Les Étoiles filantes / 2 – phrase 179

Y los movimientos —si es que había alguno— eran submarinos, lentos, de flotación, como ahogados por una atmósfera de polvo.

Traduction temporaire :
Quant aux mouvements — si tant est qu'il y en ait —, ils étaient subaquatiques, lents, de flottaison, comme étouffés par une atmosphère surchargée de poussière.


Les Pachacamac – phrase 32

II. El Viaje

La balsa confeccionada de gruesos trozos de topa medía unos diez metros de largo por ocho de ancho,  en el centro de la misma los apus habían construido un pequeño tambo donde los muchachos reposarían y se cubrirían de los ventarrones interminables de la selva.

Traduction temporaire :


II. Le voyage


Le radeau, confectionné à l'aide d'épais rondins de bois, mesurait dix mètres de long sur huit de large. En son centre, les Apus avaient construit une espèce de petite tente où les garçons pourraient se reposer et s'abriter des incessantes rafales de vent provenant de la forêt.

Les Voies lactées – phrases 33-35

El sabor de las uvas no le gustó. Por eso las puso en un balde. Una tarde recibió la visita de una vecina a quien con temor le mostró sus alimentos.

Traduction temporaire :
Le goût du raisin lui déplut et il jeta le fruit dans un seau. Un après-midi, il reçut la visite d’une voisine à qui il montra ses aliments avec crainte.

Les Big bang – phrase 45

—¡Definan muchachos,  es más fácil hacerlo que errarlo! —exhortó Irinio. 

Traduction temporaire :
— En avant les gars ! C'est plus facile à dire qu'à faire ! – les exhorta Irinio.

Les Hanaq Pacha – phrase 6

—Me acuerdo de los sapitos –dice por fin M-.

Traduction temporaire :
— Je me souviens des petits crapauds, dit enfin M.

jeudi 24 mai 2012

Les Étoiles filantes / 2 – phrase 178

Sus colores parecían mutados, como si las casas y las calles estuviesen en negativo, aunque no el blanco en negro de las radiografías, sino con una solarización demente, oscura y sin lógica.


Traduction temporaire :
Leurs couleurs s'étaient semble-t-il métamorphosées, comme si les maisons étaient soudain vues sous la forme de négatifs – or en l'occurrence, il ne s'agissait pas de ce noir et blanc des radiographies, mais d'une solarisation démentielle, obscure et sans logique.

Les Warmicusi – phrase 35

Pudimos escuchar a don Tálamo porque estuvo casi gritando por la furia que sentía al haber sido interrumpido en medio de su invernar solar. 

Traduction temporaire :
Comme il criait presque, à l'évidence furieux d'avoir été interrompu au beau milieu de son hibernation solaire, nous l'entendîmes distinctement.

Exercice d'écriture – à rendre pour le 30 mai

Vous prendrez la fable de La Fontaine « La cigale et la fourmi » et vous raconterez « l'histoire » à partir du point de vue de la fourmi – toutes les variations sont possibles dès lors qu'on demeure dans le cadre strict du texte original.


La Cigale, ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue :
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.
"Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'Oût, foi d'animal,
Intérêt et principal. "
La Fourmi n'est pas prêteuse :
C'est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
- Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
- Vous chantiez ? j'en suis fort aise.
Eh bien! dansez maintenant.

Les Warmicusi – phrases 33-34

—¿Quiénes son ustedes y por qué diablos tocan mi puerta de esa manera? ¿Qué es lo que quieren?

Traduction temporaire :
— Qui êtes-vous et pourquoi diable frappez-vous à ma porte de cette manière ? Que voulez-vous donc ?

Les Voies lactées – phrase 32

Esto lo llevó a abandonar las pastillas de una vez por todas y alimentarse exclusivamente de manzanas y tomates.

Traduction temporaire :
Cela le conduisit à renoncer aux pastilles une bonne fois pour toutes et à se nourrir exclusivement de pommes et de tomates.

mercredi 23 mai 2012

Les Étoiles filantes / 2 – phrase 177

Pero habían dejado de ser comunes.

Traduction temporaire :
Et cependant, ils avaient cessé d'être ordinaires.

Quelques informations à propos du Master 2 pro « Métiers de la traduction » de l'Université de Bordeaux 3»

L'examen des dossiers aura lieu le 12 juin à 16h00
Le test aura lieu le 18 juin de 14h00 à 17h00 – le numéro de la salle sera communiqué ultérieurement

Je rappelle qu'il y a trois épreuves :
1) Traduction littéraire
2) Traduction journalistique
3) Exercice de stylistique français

En utilisant le moteur de recherche du blog, vous trouverez les sujets donnés lors des trois années de fonctionnement du parcours espagnol.

Les Pachacamac – phrase 31

La risa de los muchachos se escuchaba en toda la comunidad y a pesar que nadie sabía de qué se reían, los pobladores se adherían al júbilo de éstos buscándolos con la mirada y dirigiéndoles palabras de aliento y coraje por su pronta partida.

Traduction temporaire :
Le rire des jeunes hommes résonnait dans toute la communauté et, bien que personne ne sache pourquoi, tout le monde partageait leur joie, les cherchait du regard et leur adressait des paroles de soutien et d'encouragement pour leur départ imminent.

lundi 21 mai 2012

Les Étoiles filantes / 2 – phrase 176

Pueblos típicos, con las mismas casitas de techos de chapa, los mismos galpones, molinos, tranqueras, alambrados y árboles ralos.

Traduction temporaire :
Des villages typiques, avec les mêmes petites maisons aux toits en tôle ondulée, les mêmes hangars, moulins, clôtures, grillages et les mêmes arbres clairsemés.

Exercice d'écriture – le texte de Justine Ladaique

Le sujet était « Depuis les yeux de mon chat »…


On pourrait dire que dans l’esprit de certaines personnes, les chats sont une espèce de mythe. En effet, dans les croyances populaires, le chat aurait neuf vies ; s’il est noir, il est annonciateur de mauvais présages et porte malheur. Ce félin est souvent associé à la magie et davantage à la sorcellerie.
Pour ma part, j’ai beau être un chat : je suis bien loin de toutes ces superstitions…
Depuis trois ans, je vis dans un spacieux pavillon avec un grand jardin en banlieue parisienne. J’habite avec ma maîtresse, une petite fille de huit ans, et sa maman qui, le jour des cinq ans de sa fille a changé ma vie. En faisant ce cadeau d’anniversaire à la petite Marie, elle a fait de moi le plus heureux des chats ! Je quittais la pension dans laquelle j’avais passé les premières années de ma vie, pour atterrir dans les bras d’une merveilleuse petite fille et me faire câliner souvent. J’avais échappé à la vie de chat errant qu’ont certains de mes congénères et j’en étais ravi ; on n’aurait sans doute moins peur de moi, on ne se dirait pas au premier abord « Attention, il doit avoir des puces et des tiques » en me chassant à coups de balai. Je n’aurais pas l’air famélique et ne viendrais pas réclamer à manger dans le voisinage. Cela dit, il est évident que ma liberté est moindre – déjà, je ne suis jamais dehors la nuit – ; mais pas tant que ça, vous allez voir :
 La journée, Marie va à l’école et sa mère part travailler. Je suis donc seul et peut jouir de ma liberté sans entraves. Souvent, la baie vitrée du salon qui donne sur le jardin reste entrouverte pour que pendant mes moments en solitaire, je puisse sortir me dégourdir les pattes et parcourir le monde. Par exemple, quand j’en ai marre de mes croquettes ou de ma pâtée et que l’envie me prend de varier mon menu, je sors à pas feutrés et patiente dans l’herbe à l’affût d’une souris. Parfois aussi, il m’arrive de grimper à un arbre et de guetter un oiseau…
De temps en temps encore, je vais à la pêche aux poissons. Lors d’une de mes promenades, j’ai découvert une rivière pas très loin de la maison ; on peut couper à travers champ pour y accéder : ça tombe bien, ça me permet de chasser si j’en ai envie et d’éviter de risquer de me faire écraser par quelqu’un qui ne ferait pas attention à moi…
Comme vous le voyez, je peux jouer, grimper aux arbres, choisir mon alimentation, paresser au soleil, tout cela sans surveillance constante. Alors que Marie, sa mère lui interdit de grimper aux arbres en lui disant que c’est dangereux, qu’elle risquerait de se faire mal. Pour les repas, si elle a des haricots ou des brocolis dans son assiette, elle doit tout manger sans grimacer même si elle n’aime pas ça ; parce que c’est bon pour la santé.
Parfois, elle aimerait jouer, mais là encore sa mère veille au grain et sa sempiternelle rengaine résonne à mes oreilles : « Chérie, viens faire tes devoirs d’abord ! ». Elle l’aime sa fille ça se voit, elle ne veut que son bonheur, mais dieu que le monde des humains est complexe. Il faut toujours faire attention à tout. Je préfère ma condition de chat, je viens quémander des caresses quand j’en ai envie, mais au moins, je n’ai pas à souffrir toutes ces contraintes.

Les Étoiles filantes / 2 – phrase 175

Y por fuera de ellos vagaban esas figuras, con los pies en puntillas y flotando en el aire, como si no les gustara tocar el polvo del suelo.

Traduction temporaire :
À leur périphérie, ces formes erraient, sur la pointe des pieds et flottant dans les airs, comme si elles ne voulaient pas toucher la poussière par terre. 

Les Étoiles filantes / 2 – phrases 172-174

Se veían vacíos. Muertos. Secos.

Traduction temporaire :
Ils avaient l'air vides. Morts. Secs.

Les Étoiles filantes / 2 – phrase 171

A veces se vislumbraban en la oscuridad los suaves resplandores de pueblos ubicados a cierta distancia.

Traduction temporaire :
Parfois, on distinguait dans l'obscurité les faibles lumières de villages situés à une certaine distance.

Les Pachacamac – phrases 25-30

—Ya calla, le decía Rogelio a Pablo, doblándose de risa por el chiste de turno de su hermano.
—Sí, Roger, eso escuché en la radio. Los “otros” nos dicen motelitos allá en la ciudad. Yo les digo a ellos, guacamayos.
—¿Por qué?
—Porque son de todos los colores y cotorrean como loros.

Traduction temporaire :
— Allez, arrête maintenant Pablo, suppliait Rogelio, que la blague de son frère faisait se tordre de rire.
— Si, Roger, je t'assure, je l'ai entendu à la radio. Les « autres », là-bas, en ville, ils disent qu'on est des tortues. Eh bien moi, du coup, je les traite de perroquets.
— Pourquoi ?
— Parce qu'ils sont de toutes les couleurs et passent leur temps à jacasser.

Les Étoiles filantes / 2 – phrase 170

Ahora los soñaba casi cada noche.

Traduction temporaire :
À présent, elle rêvait d'eux presque chaque nuit.

Exercice d'écriture – le texte de Manon Tressol

Le sujet, je le rappelle, était « Depuis les yeux de mon chat » ; voici ce qu'a imaginé Manon :


Elle se tourne et se retourne. Au bruissement des draps j’ouvre un œil, elle pas encore. Elle lutte contre ce rappel récurrent du jour qui pointe, de la journée qui vient. Elle souffle et marmonne, se meut ; je ronronne. Elle m’embrasse pour se donner du courage ; je ronronne de plus belle.
Je tends une oreille, suis de loin le concert de la vaisselle, qui, une fois achevé, annoncera le commencement de son festin matinal. Je pourrai alors la rejoindre. Les cuivres se calment enfin, laissant place à ce qui réellement m’attire hors de l’édredon : le parfum sucré provenant de la table et parvenant jusqu’à mes moustaches. À pas de velours, je viens me frotter à ses mollets, désirant moi aussi goûter aux délices du petit-déjeuner. Plus elle se hâte, plus elle est maladroite : un jour elle se brûle, l’autre elle se tâche.
C’est alors que commence la course. L’eau coule, de la douche au lavabo, du lavabo à l’évier. Tentative d’association de chaussettes, échec. Une minute encore, le sac se remplit de choses et d’autres, au gré des allers et retours en trombe dans la maison. Moi, je reste tapi sur la carpette et me réjouis de ma condition. Je suis là, immobile, à savourer mon absence de contrainte. Une dernière caresse à mon attention et elle s’élance dans la ville. De la fenêtre, je la chercherai des yeux, elle, devenue forme inconnue parmi tant d’autres. Elles vont et viennent, indistinctes, et pendant qu’elles noircissent les rues, j’étire une patte, une deuxième, accrochant mes griffes aux tissus, me léchant les babines de paresse.
Toujours élégant, je me dandine vers mon écuelle, mais, soudain, une envie me prend : savoir. Savoir enfin à quoi elle s'occupe. Souvent je m'imagine que, comme le garçon de l'immeuble d'en face, chaque jour, elle se saisit d'outils en fer et coupe, colore, boucle, frise, lisse, tresse le poil humain. Puis, je me souviens de sa maladresse et réfute alors cette hypothèse. Que peut-elle faire, alors ? Je veux en avoir le cœur net. Je m'élance. La fenêtre restée entrouverte, je peux partir à sa poursuite. Je la retrouverai au son, à l'odeur, à tout ce que je connais si bien.
Je m'avance sur le rebord. Je n'avais jamais remarqué à quel point c'était haut. Je retomberai sur mes pattes, sûr. Je ferme les yeux et saute. Quatre étages, à peine un fourmillement dans les coussinets, je me sens plus fort.
Je bondis dans la rue, évite une roue, dépasse un talon, contourne un panneau publicitaire. Les bus klaxonnent, les taxis filent, les enfants me courent après. J'esquive et me faufile toujours, quand j'aperçois, se balançant selon le rythme des hanches qui l'avoisinent, le fameux sac. Je m'approche encore, je m'approche toujours, il n'y a plus de doute : c'est son odeur, c'est elle. Je retrouve un rythme tranquille pour la poursuivre de loin, quand elle s'arrête devant une porte vitrée opaque. Elle sonne, la porte s'ouvre, elle entre. Que peut-il y avoir ici ? Je fais le tour pour trouver un point de vue. Enfin, je réussis à grimper sur le balcon du premier étage. De là, je peux voir à l'intérieur. Elle est là. Assise devant des écrans, elle tapote un clavier, décroche le téléphone de temps à autres. Je ne reconnais presque pas sa voix, elle a quelque chose d'étrange, des sons inconnus sortent de sa voix. Je me concentre mieux, saisis petit à petit, et finis par comprendre tout à fait.
Un message arrive à l'écran. Elle tapote, décroche le téléphone, baragouine je ne sais quel dialecte, raccroche. Satisfaite, elle se remet à tapoter ; insatisfaite, elle se ressaisit du combiné deux, trois fois. Puis, l'écran s'emplit de choses et d'autres. Enfin, tout disparaît jusqu'à ce qu'un nouveau message arrive.
Je l'observe ainsi, tentant de comprendre la cause, le but, l'utilité. Je suis fasciné et empli d'interrogations sur ce monde étranger. Tout à coup, un mouvement. Elle se lève, se saisit de son sac. Je me rends compte alors que le soleil a commencé à baisser alors qu'il me semble être installé depuis quelques minutes à peine. Rapidement, je saute de ma place, contourne le bâtiment. Avant qu'elle ne ressorte par la porte vitrée, j'emprunte le chemin découvert ce matin à la hâte. Arrivé au pied de l'immeuble, notre immeuble, je panique : sauter quatre étages est aisé, mais comment les remonter ? Je patiente, avec l'espoir qu'un des habitants va venir ouvrir, mais non. C'est elle qui arrive la première, la mine fatiguée, la coiffure un peu défaite.
Elle me voit, s'affole, me saisit, s'empresse d'entrer, et monte les marches en me demandant pêle-mêle ce que je fais là, comment je suis arrivé ici, depuis combien de temps, si j'ai voulu m'échapper. Elle ne comprendra jamais cette journée, moi non plus, mais je viendrai toujours me frotter à ces mollets au petit-déjeuner. Et peut-être que, parmi ces dialectes, elle parlera aussi, un jour, le langage des chats...

Les Warmicusi – phrase 32

Sus ojos estaban achinados por el sol y su barba le producía tal picazón que no podía dejar de rascarse la cara mientras observaba a las mujeres con rostro de impaciencia.

Traduction temporaire :
Ses yeux étaient plissés à cause du soleil et sa barbe le démangeait tellement qu'il se grattait sans cesse le visage tout en scrutant les femmes avec impatience. 

dimanche 20 mai 2012

Les Hanaq pacha – phrases 5-6

Luego Julián se iba a Bordeaux. « Julián, el señor que conocimos cuando estuvimos en Puno »,  « En la casa de tu tía »,  había dicho ella,  y él aceptó sin pensarlo, sin recordar siquiera bien ese viaje a Puno, hacía ya tantos años.

Traduction temporaire :
Après, Julián allait à Bordeaux. « Julián, l'homme que nous avons rencontré lorsque nous étions à Puno », « chez ta tante », avait-elle dit, et quant à lui, il avait accepté sans réfléchir, sans même vraiment se rappeler ce voyage à Puno - cela faisait tellement longtemps.

Les Big bang – phrase 44

Con la coordinación propia de un movimiento mil veces ensayado, los transpolares de la COD ya habían girado y tomaron al artillero por detrás.

Traduction temporaire :
Avec une coordination digne d'une figure mille fois répétée, les transpolaires avaient déjà fait demi-tour et prirent l'artilleur à revers.

Les Pachacamac – phrase 24

Ellos sin embargo estaban acostumbrados a esos ruidos y hasta dormían con el enjambre de zancudos excitados, sin enterarse de nada.

Traduction temporaire :
Cela dit, ils étaient habitués à ces bruits et pouvaient même dormir à côté de l'essaim de moustiques déchaînés, sans se rendre compte de rien.

Les Étoiles filantes / 2 – phrase 169

Había visto en sueños durante largos años a esos hombres y mujeres tremendamente gordos,  inflados como globos,  sin facciones,  negros y brillosos como la piedra que usaban los indios para hacer flechas.

Traduction temporaire :
De longues années durant, elle avait vu dans ses rêves ces hommes et ces femmes extrêmement gros, gonflés comme des ballons, les traits du visage effacés, noirs et brillants telle la pierre dont les indiens se servaient pour fabriquer leurs flèches.

Un peu d'Amérique latine à Poitiers

journéeAL01

Version à rendre pour le 27 mai

EN EL DESPACHO DEL GOBERNADOR

El GOBERNADOR, vestido a la usanza de los conquis­tadores, conquistador él mismo, pelo y barbas en tur­bión de azafranados hilos, celestes los ojos, blanca la tez, duro el porte hidalgo, ocupa el sillón frente a la mesa, bajo la estrella del ventanuco que recoge la claridad de la alta noche, muy junto al velón, cuya luz de oro viejo le baña el rostro, y no lejos de PEDRALES, su letrado y hombre de confianza a quien dicta una carta. PEDRA­LES ocupa la otra silla del despacho y viste de letrado.
GOBERNADOR (dictando).-... Os escribo reducido a la impotencia de tener que defender con la pluma mojada en tinta de desengaños, tierras y bienes que conquisté con la espada... (Violento.) ¡No pongáis nada de eso.., o ponedlo...! Os escribo... (Indeciso.) O mejor comenzar como habíamos pensado: Ilustre señor, con ésta son dos cartas... (Vuelve a interrumpirse.) ¡Maldita sea...! ¡Guerrear..., guerrear sabía yo...! (No dice más
porque con su exclamación están a, punto de quedar en la oscuridad.)
PEDRALES. -¡Acabaréis, señor, por mellar la llama del velón! (Y esto diciendo se hace pantalla con las ma­nos para evitar que se apague.) ¡Quieta...! ¡Quieta..., lengua de oro! (Habla a la llama.) ¡Pacífica, doméstica, eclesiástica..., mal os avenís al proceloso respirar de los hombres de guerra...! (Estabilizado el velón, retoma el hilo de la carta, la pluma de ave en la mano, presto a escribir.) ... Con ésta son dos cartas... (El GOBERNA­DOR levanta un legajo de la mesa, lo abre y lee sólo para él. Un momento después.) ¿Consultáis el Memorial del Ayuntamiento a Su Majestad? Parad mientes que en ese papel se dice a fojas siete que no se han pregonado ni puesto en vigor las leyes que mandan poner en li­bertad a los indios esclavos...
El GOBERNADOR se queda absorto en su lectura. PE­DRALES calla.

Miguel Ángel Asturias, La audiencia de los confines

samedi 19 mai 2012

Version à rendre pour le 18 mai

¿Qué tenía en común con aquellas gentes que se encaramaban a un podium colectivo para que les pusieran las medallas del olimpismo? Contempló por televisión la llegada de la antorcha olímpica, la fiesta greco-catalana de recepción y lo mejor fue la espléndida muchacha que llevó la antorcha a tierra firme para que iniciara un paseo por toda España, en manos de políticos, deportistas y cualquier otra gloria local, en pos de marcar un territorio épico a la vez que zoológico. Si lo hubieran presentado como una fiesta recaudatoria de fondos para mejorar la ciudad o la especie residual celtibérica o le hubieran preguntado, al menos, si valía la pena mejorarla, Carvalho se hubiera abstenido igual, pero al menos habría aceptado el pringue de las personas, las cosas y los días, dejándose llevar por un verano más verano que los otros:

Siempre se espera un verano
mejor
y propicio para hacer
lo que nunca se hizo.

Había cantado un poeta de adolescencia contemporánea a la de Carvalho, de la que le llegaban poemas rotos que alguna vez había leído o incluso le habían leído:

No hubo fornicación
y la muchacha vive todavía.

¿De quién era? Qué más daba. La sensación de extranjería la llevaba en los huesos, como un frío intransferible, parecida a la que había sentido en los Getsemanís del franquismo, desde un exilio interior al que entonces le empujaba la obscenidad de la dictadura y ahora la inmensa, implícita presión de las multitudes olímpicas le empujaba al arcén de los coches deprimidos que no quieren correr porque han dejado de creer en la carrera. Durante diecisiete días la ciudad estaría ocupada por una amplia minoría de deportistas practicantes y por una inmensa mayoría de deportistas de palabra, pensamiento y omisión. Una ciudad ocupada por gente disfrazada de saludable puede llegar a ser insoportable y más insoportable todavía si, a causa de los Juegos Olímpicos, la ciudad se ha hecho la cirugía estética y de su rostro han desaparecido importantes arrugas de su pasado. Reyes, presidentes de repúblicas probables, la insoportable levedad del ser de todos los miembros del COI, gordos y gordas con las mochilas llenas de filosofía olímpica negados para siempre a distinguir entre los caníbales y sus víctimas y a las puertas de la ciudad acampados, en espera de su oportunidad neologizada, los paralímpicos, eufemismo de otro eufemismo, los disminuidos, para protagonizar a continuación la olimpiada de la piedad peligrosa en el marco de una sociedad que sólo se preocupa de sus disminuidos cuando consiguen meter goles con la nariz. Carvalho decidió recurrir a un sucedáneo de suicidio metafísico que había ensayado en sus tiempos de deprimido histórico, cuando debía convivir con la excelente salud del cadáver del franquismo y el general permanecía como un muñeco embalsamado en vida, sólo capaz de mover el brazo y la pistola, obstinado en permanecer en el escenario del crimen, como convidado de piedra en los escenarios de su propia obsolescencia de bárbaro primum inter pares. Vaciar una habitación, cerrarla a cal y canto, con Carvalho dentro, desnudo, sin otro nexo con el pasado y el futuro que un frigorífico lleno de alimentos populares y fantasiosos perecederos y un jamón, como recurso alimentario vinculable con la eternidad. La cultura metafísica y gastronómica de Carvalho había mejorado mucho desde sus crisis de finales de los sesenta y esta vez decidió encerrarse en su casa de Vallvidrera, puertas y ventanas selladas, incluso ranuras y rendijas, con cinta aislante. El cuerpo todo lo desnudo que exigía el verano y la angustia, pero con el breve slip que reclama el sentido del ridículo a partir de los cincuenta años y tanto en el frigorífico como en la despensa, de Chez Fauchon para arriba, sin descuidar productos gastronómicos españoles que hubieran conseguido superar con dignidad las asechanzas de la posmodernidad, que tantos estragos ha causado en la cultura del mercado del paladar.

Manuel Vázquez Montalbán, Sabotaje olímpico

***

Florian nous propose sa traduction :

Qu'avait-il en commun avec ces gens-là, qui se perchaient sur un podium collectif pour qu'on leur mette une médaille olympique? Il avait regardé à la télévision l'arrivée de la flamme olympique, la fête gréco-catalane pour l'accueillir et, le meilleur de tout, la splendide jeune fille qui avait porté la flamme jusqu'à la terre ferme pour qu'elle entame un périple à travers toute l'Espagne, dans les mains d'hommes politiques, de sportifs et de n'importe quelle autre gloire locale, en vue d'atteindre un territoire épique et zoologique à la fois. S'ils l'avaient présenté comme une cérémonie de récolte de fonds pour améliorer la ville ou l'espèce résiduelle celtibérique, ou s'ils avaient, au moins, demandé si cela valait la peine de l'améliorer, Carvalho se serait tout autant abstenu, cependant là, il aurait toléré la présence crasseuse de ces individus, les choses et les jours, se laissant porter par un été plus estival que les autres:

On espère toujours un été 
meilleur
et propice pour faire
ce qu'on a jamais fait.

Voilà ce que chantait un poète de la même tranche d'âge que Carvalho, à l'époque où lui venaient à l'esprit des poèmes en vrac qu'un beau jour il avait lu, ou plus précisément, qu'il lui avait lu: 

Il n'y a pas eu de fornication
mais la demoiselle est encore vivante.

De qui était-ce? Cela importait peu. La sensation d'extranéité s'imprégnait de lui tel un froid immuable, semblable à celle qu'il avait ressentie durant les Gethsémanis du franquisme, lorsqu'alors, c'était l'obscénité de la dictature qui le conduisait à l'exil intérieur, mais aujourd'hui, c'est l'immense, l'implicite foule olympique qui le conduisait sur le bas-côté des voitures déprimées ne voulant plus rouler parce qu'elles ont cessé de croire en la course. Dix-sept jours durant, la ville allait être occupée par une large minorité de sportifs pratiquants, et par une ample majorité n'ayant de sportif que le nom, l'esprit et l'allure. Une ville assiégée par des gens déguisés en homme de parfaite santé peut devenir insupportable, 
et d'autant plus insupportable encore si, à cause des Jeux Olympiques, la ville s'est offert une chirurgie esthétique faisant disparaître de son visage d'importantes traces du passé. Les rois et reines, les présidents des probables républiques, l'exaspérante inconstance de l'être chez tous les membres du COI, gros et grosses avec leurs sacs remplis de philosophie olympique, sans cesse incapables de distinguer les cannibales de leurs victimes, et, postés aux portes de la ville, dans l'attente de jouir d'une opportunité  créée de toute pièce, les athlètes paralympiques, euphémisme d'un autre euphémisme, les handicapés, afin par la suite, d'être les acteurs des olympiades de la piété néfaste au sein d'une société qui ne se préoccupe de ses handicapés que lorsqu'ils parviennent à mettre des buts avec le nez. Carvalho décida de recourir à un succédané de suicide métaphysique qu'il avait testé lors de sa période de déprimé historique, quand il devait cohabiter avec le cadavre en excellente santé du franquisme où le général demeurait comme un pantin embaumé dans la vie, juste capable de bouger son bras et son pistolet, entêté à perdurer sur le lieu du crime, pétrifié sur les planches de sa propre obsolescence de barbare primum inter pares. Vider une pièce, la fermer à double tour, avec Carvalho à l'intérieur, nu, sans aucune autre attache avec le passé et le futur qu'une chambre froide remplie d'aliments pouvant être liés à l'éternité. La culture métaphysique et gastronomique de Carvalho s'était beaucoup améliorée depuis ses crises de la fin des années soixante, et cette fois, il choisit de s'enfermer dans sa maison de Vallvidrera, portes et fenêtres scellées, y compris les rainures et les fentes, avec une bande isolante. Le corps aussi dénudé que l'exigeait l'été et l'angoisse, mais avec le simple slip que réclame le sens du ridicule à partir des cinquante ans, tant dans la chambre froide que dans le garde-manger, de Chez Fauchon situé plus haut, sans négliger les produits gastronomiques espagnols qui seraient parvenus à éviter avec dignité les embûches de la postmodernité, qui a causé tellement de dégâts dans la culture du marché de la saveur.

***

Justine nous propose sa traduction :

Qu’avait-il en commun avec ceux qui montaient sur un podium collectif  pour recevoir des médailles olympiques ? Il regarda à la télévision l’arrivée de la flamme olympique, la cérémonie d’ouverture gréco-catalane et le mieux fut la splendide jeune femme qui apporta la flamme sur la terre ferme pour qu’elle entame un tour d’Espagne, en passant dans les mains de politiciens, de sportifs, et de n’importe quelle autre gloire locale désireuse de marquer un territoire épique autant que zoologique. Si on avait présenté cette cérémonie comme une fête visant à collecter des fonds pour améliorer la ville ou l’espèce résiduelle celtibère, ou si au moins on lui avait demandé si cela valait la peine de la rénover, Carvalho se serait également abstenu, mais aurait néanmoins accepté la crasse des gens, des choses et des jours, en se laissant gagner par un été plus estival que les autres :

On espère toujours un meilleur été,
propice pour faire
ce que l’on n’a jamais fait.

Voilà ce qu’avait chanté un poète contemporain de Carvalho pendant son adolescence, d’où lui revenaient des bribes de poèmes qu’il avait lu un jour ou même qu’on lui avait lu :

Il n’y a pas eu fornication
et la jeune fille vit toujours.

De qui était-ce ? Peu importait. La sensation d’extranéité il la portait dans sa chair, comme un froid intransférable, semblable à celle qu’il avait ressentie dans les Gethsémanies du franquisme, depuis un exil intérieur auquel le poussait alors l’obscénité de la dictature ; et désormais l’immense pression implicite des foules olympiques, le poussait sur le bas-côté avec les voitures fatiguées : celles qui ne veulent pas courir, parce qu’elles pensent que leur carrière est terminée. Pendant dix-sept jours, la ville serait occupée par une large minorité de sportifs assidus et par une immense majorité de sportifs qui en parlent, y pensent puis oublient. Une ville envahie par des gens, déguisés en personnes saines, peut devenir insupportable et plus insupportable encore, si à cause des Jeux Olympiques, la ville a eu recours à la chirurgie esthétique et que de son visage ont disparu d’importantes rides de son passé. Des rois, de probables présidents de la république, l’insupportable légèreté de tous les membres du COI, des gros et des grosses dont les sacs à dos sont pleins de philosophie olympique, qui se refusent pour toujours à faire une différence entre les cannibales et leurs victimes et qui campent aux portes de la ville, en attendant leur opportunité néologique : les Jeux Paralympiques ; euphémisme d’un autre euphémisme, les diminués, pour prendre part ensuite aux olympiades de la pitié, dangereuses dans le cadre d’une société qui ne se préoccupe de ses citoyens handicapés que quand ils arrivent à marquer des buts avec le nez. Carvalho décida de recourir à un succédané de suicide métaphysique qu’il avait essayé lors de sa période de déprimé historique, lorsqu’il devait cohabiter avec le cadavre du franquisme en excellente santé, et que le général demeurait en vie comme un pantin embaumé, tout juste capable de bouger le bras et son pistolet, obstiné à rester sur la scène du crime, tel un convive de pierre sur les lieux de sa propre désuétude de barbare, le premier entre ses pairs. Vider une pièce, la fermer à double tour, Carvalho à l’intérieur, nu, sans autre lien avec le passé et le futur qu’un réfrigérateur rempli d’aliments populaires et de fameuses denrées périssables et d’un jambon, comme produit consommable à relier à l’éternité. La culture métaphysique et gastronomique de Carvalho, s’était grandement améliorée depuis ses crises à la fin des années soixante-dix et cette fois, il décida de s’enfermer dans sa maison de Vallvidrera, d’en sceller les portes, les fenêtres, même les rainures et les fentes, avec de l’isolant. Le corps aussi nu que l’exigeaient l’été et l’angoisse, mais avec le petit slip que réclamait le sens du ridicule à partir de cinquante ans et un réfrigérateur comme un garde-manger qui déborde de réserves de Chez Fauchon, sans oublier les produits gastronomiques espagnols qui, avaient réussi à surmonter avec dignité les embûches de la postmodernité, qui ont causé tant de dégâts dans la culture du marché du palais.

***

Danièle nous propose sa traduction :

Qu’avait-il de commun avec ces gens qui se hissaient sur un même podium pour qu’on leur remette les médailles olympiques ? Il regarda avec intérêt à la télévision l’arrivée de la flamme olympique, la fête gréco-catalane de la cérémonie d’ouverture. Le mieux, ce fut la splendide jeune fille qui porta la flamme sur la terre ferme afin qu’en plus de délimiter un territoire à la fois épique et zoologique, celle-ci commençât une promenade à travers toute l’Espagne aux mains de politiques, de sportifs et de quelconques  autres gloires locales.  Si on lui avait présenté comme une fête de collecte de fonds afin d’améliorer la ville ou l’espèce celtibérique restante ou si seulement on lui avait demandé de l’améliorer, Carvalho se serait abstenu pareillement, mais au moins il aurait accepté la crasse poisseuse des personnes, des choses et des jours, en se laissant faire par un été plus été que les autres :

On attend toujours un été
meilleur
et propice à faire
ce que l’on ne fit jamais.

Il avait chanté un poète contemporain de l’époque de son adolescence, de celle où on lui apportait des bouts de poèmes  qu’il avait quelquefois lus ou même qu’on lui avait lus :

Il n’y eut pas fornication
et la jeune fille vit toujours.

De qui était-il ? Cela importait peu. Il ressentait ,comme un froid interne jusque dans ses os, la sensation de se sentir un étranger, pareille à celle qu’il avait éprouvée dans le Jardin des Oliviers du franquisme depuis son exil intérieur où l’obscénité de la dictature le retranchait alors, et qui maintenant le poussait  sur le bas-côté des voitures démoralisées qui ne veulent plus courir car elles ont cessé de croire en la course.
 Durant dix-sept jours, la ville serait occupée par une grande minorité de sportifs pratiquants et par une immense majorité de sportifs en paroles, en pensées et par omission. Une ville occupée par des gens  déguisés en sains de corps et d’esprit  peut arriver à être insupportable et plus insupportable encore si à cause des Jeux Olympiques elle s’est fait faire de la chirurgie esthétique et que de son visage ont disparu les rides remarquables de son passé. Des rois, des présidents de républiques reconnus, l’insupportable légèreté de l’être de tous les membres du COI, des gros et des grosses aux sacs à dos remplis de philosophie olympique se refusant pour toujours à distinguer les cannibales des victimes, campés aux portes de la ville, dans l’attente d’une opportunité néologique, les pseudolympiques, euphémisme d’un autre euphémisme, les diminués, pour prôner tout de suite l’olympiade de la pitié dangereuse dans le cadre d’une société qui se préoccupe de ses diminués seulement quand ils réussissent à marquer des buts avec le nez.
Carvalho décida de recourir à un succédané de suicide métaphysique qu’il avait essayé lors de sa période de déprimé historique, quand il devait cohabiter avec l’excellente santé du cadavre du franquisme et que le général subsistait comme un pantin embaumé en vie, capable seulement de remuer le bras et le pistolet, comme un invité de pierre dans les scènes de sa propre péremption de barbare primum inter pares .
Vider une chambre, la fermer à double tour, avec Carvalho à l’intérieur, nu, sans autre lien avec le passé et le futur  qu’un frigidaire rempli d’aliments courants et fantaisistes périssables et avec un jambon comme recours alimentaire lié pour l’éternité. La culture métaphysique et gastronomique de Carvalho s’était beaucoup améliorée depuis ses crises de la fin des années soixante et cette fois, il décida de s’enfermer dans sa maison de Vallvidrera, portes et fenêtres scellées jusqu’aux rainures et aux fentes avec du ruban isolant. Le corps complètement nu qui exigeait l’été et l’angoisse, mais avec un simple slip qu’appelle le sens du ridicule à partir de cinquante ans, et tant dans le frigidaire que dans le garde à manger, de chez Fauchon , pour l’extra, sans oublier des produits gastronomiques espagnols qui eussent réussi à surmonter avec dignité les pièges de la post-modernité qui ont causé tant de ravages dans la culture du marché du goût.

***

Manon nous propose sa traduction :


Qu’avait-il en commun avec ces gens qui grimpaient sur le podium collectif pour se voir remettre les médailles olympiques ? Il contempla à la télévision l’arrivée du flambeau olympique, la cérémonie gréco-catalane, et le meilleur fût lorsque cette fille splendide apporta le flambeau à bon port pour que débute un relais à travers toute l’Espagne, passant par les mains de politiques, de sportifs et de quelque autre représentant de la gloire locale, dans le but de marquer un territoire épique et zoologique à la fois. S’ils lui avaient présenté comme une fête de collecte de fonds pour améliorer la ville ou l’espèce résiduelle celtibérique, ou s’ils lui avaient demandé, au moins, si cela valait la peine de l’améliorer, Carvalho se serait abstenu tout autant, mais il aurait au moins accepté la crasse des gens, des choses et des jours, en se laissant aller à un été plus estival que les autres :


Toujours l’on attend un été
meilleur
et propice pour faire
ce que l’on n’a jamais fait.

Carvalho avait chanté les paroles d’un poète contemporain de son adolescence, d’où lui venaient des poèmes déchirés qu’il avait lus une fois ou même qui, eux, avaient lu en lui :

Il n’y eut aucune fornication,
la fille vit encore.

De qui était-ce ? Peu importait. Une sensation étrange lui parcourait les os, comme un froid intransmissible, pareille à celle qu’il avait ressentie dans les Gethsémanis du franquisme, depuis l’exil intérieur auquel l’avait alors poussé l’obscénité de la dictature. Aujourd’hui, la pression immense et implicite de la foule olympique le poussait sur le bas-côté, celui des voitures déprimées qui ne veulent plus courir parce qu’elles n’ont plus foi en la course. Dix-sept jours durant, la ville serait occupée par une grande majorité de sportifs pratiquants et par une majorité de sportifs de parole, de pensée et d’omission. Une ville occupée par des gens déguisés en personnes salutaires peut devenir insupportable, et plus insupportable encore si, en raison des Jeux Olympiques, cette ville est passé par la chirurgie esthétique et que d’importantes rides de son passé ont disparu de son visage. Rois, présidents de la République potentiels, l’insoutenable légèreté de l’être de tous les membres du CIO, gros et grosses aux sacs remplis de philosophie olympique, incapables de distinguer à jamais les cannibales de leurs victimes et, aux portes de la ville, campés dans l’attente de leur chance néologisée, les paralympiques, euphémisme d’un autre euphémisme, les handicapés, sont là pour continuer à être les acteurs de l’olympiade de la piété, dangereuse dans le cadre d’une société qui se préoccupe de ses handicapés seulement lorsqu’ils réussissent à mettre des buts avec leur nez. Carvalho décida d’avoir recours à un succédané de suicide métaphysique qu’il avait expérimenté pendant ses périodes de déprime historique, lorsqu’il devait vivre avec une excellente santé de cadavre du franquisme et que le général restait comme une poupée embaumée vivante, seulement capable de bouger le bras et le pistolet, obstiné à persister dans le scénario du crime, pétrifié dans les scénarios de sa propre obsolescence de barbare primum inter pares. Vider une pièce, la fermer à double tour, Carvalho à l’intérieur, nu, sans autre lien avec le passé ou le futur qu’un réfrigérateur rempli d’aliments populaires, de prétentieux périssables et d’un jambon comme ressource alimentaire potentiellement liée à l’éternité. La culture métaphysique et gastronomique de Carvalho s’était beaucoup améliorée depuis ses crises de la fin des années soixante, et, cette fois, il décida de s’enfermer dans sa maison de Vallvidrera, portes et fenêtres scellées, fentes et rainures comprises, avec du ruban isolant. Il était le corps aussi nu que l’exigeaient l’été et l’angoisse, avec tout de même un petit slip qui nécessite d’avoir le sens du ridicule à partir des cinquante ans, et dans le réfrigérateur comme dans le garde-manger, au-delà de Chez Fauchon, il ne négligeait pas les produits gastronomiques espagnols qui eussent réussi à dépasser avec dignité les pièges de la postmodernité qui a causé tant de ravages dans la culture du marché du goût.

vendredi 18 mai 2012

Le poème du vendredi

Sor Juana Ines de la Cruz

DE UNA REFLEXIÓN CUERDA CON QUE MITIGA EL DOLOR DE UNA PASIÓN

Con el dolor de la mortal herida,
de un agravio de amor me lamentaba,
y por ver si la muerte se llegaba
procuraba que fuese más crecida.
Toda en el mal el alma divertida,
pena por pena su dolor sumaba,
y en cada circunstancia ponderaba
que sobraban mil muertes a una vida.
Y cuando, al golpe de uno y otro tiro
rendido el corazón, daba penoso
señas de dar el último suspiro,
no sé con qué destino prodigioso
volví a mi acuerdo y dije: ¿qué me admiro?
¿Quién en amor ha sido más dichoso?

Références culturelle : Andrés Bello

De qui s'agit-il ?

mercredi 16 mai 2012

Question de civilisation

Qu'est-ce que le « Traité d'Adams-Onís » ? (Mexique)

mardi 15 mai 2012

La chanson du mardi – choisie par Elena


Orquestas Infantiles y Juveniles de Venezuela :


Plus d'information :



Les Étoiles filantes / 2 – phrase 168

Ella no quería observarlas, porque eran idénticas a las figuras de sus pesadillas.

Traduction temporaire :
Étant identiques aux figures de ses cauchemars, elle refusait de les observer.

Les Hanaq pacha – phrase 4

La madre de M le pidió que lo aloje por unos días en París. 

Traduction temporaire :
La mère de M lui a demandé de l'héberger quelques jours à Paris.

lundi 14 mai 2012

Les Warmicusi – phrases 30-31

¡Nadie podía creerlo!, ¡don Tálamo se había levantado! Estaba con un pantalón hasta las rodillas y un bivirí mojado por el sudor que hacía notar de una manera evidente su gran vientre.

Traduction temporaire :
Personne n'en croyait ses yeux ! Don Tálamo s'était levé ! Il était vêtu d'un pantalon qui s'arrêtait aux genoux et d'un marcel trempé de sueur qui faisait ressortir son ventre bedonnant.

Les Aurores boréales – phrase 7

Meditaba estas cosas cuando cesé de caminar ya frente al ascensor de casa, una vez dentro, para que eche a andar debía colocarme de nuevo el versor de energía e imaginar algo bonito, por ejemplo ensayé con un bodegón de Galup Collazos con fruta del trópico,  cebollas partidas, taja de limón, berenjenas tiernas y compota de acero para canela y clavo de olor; funcionó, eso fue suficiente para que el ascensor despegue y alcance con sobra el octavo piso, pero aún faltaban minutos de viaje para llegar a mi departamento y sucedió que bordeando el piso noventa tuve otra vez este bajón de calidad imaginativa, porque me encontré de pronto empañando la mediocre imagen del mismo bodegón con una columna de langostas coptas que moscardeaban el aire, Dios sabe que neurona rebelde de mis adentros la engendraba y el ascensor, muy sensible, respondió a mis visiones,  desacelerando a niveles extremos y desafiando con entrar en caída libre.

Traduction en cours d'élaboration dans les commentaires :
J’étais en train de méditer sur ces choses-là lorsque je me suis arrêté devant l’ascenseur de l’immeuble. À l'intérieur, pour le mettre en marche, je devais me rééquiper de mon transmetteur d'énergie et imaginer quelque chose de beau : par exemple, j'ai tenté ma chance avec une nature morte de Galup Collazos représentant des fruits exotiques, des oignons émincés, une rondelle de citron, de tendres aubergines et une compote d'azeroles avec de la cannelle et des clous de girofle ; ça a marché. Du moins cela a suffi pour que l'ascenseur se mette en route et atteigne sans encombres le huitième étage. Seulement là, il restait encore plusieurs minutes de voyage pour que j'arrive à mon appartement ; or, aux abords du quatre-vingt dixième étage, j'ai de nouveau été victime d'une perte de qualité de mes facultés d'imagination. En effet, j’ai soudain terni la médiocre image de ladite nature morte avec une rangée de langoustes coptes qui brassaient l’air – Dieu sait quel neurone récalcitrant de mon for intérieur la générait – et l’ascenseur, d'une grande sensibilité, a réagi à mes visions en ralentissant brutalement et en menaçant de tomber en chute libre.

Exercice d'écriture – pour le 21 mai



Ce travail est destiné à celles et ceux qui souhaitent s'entraîner pour le test d'entrée du Master 2 « métiers de la traduction » de Bordeaux 3… et au-delà,  aux Tradabordiens qui ont envie d'écrire et de faire lire leur texte.


Sujet n°4 : Depuis les yeux de mon chat
(il s'agira de raconter l'une de vos journées ordinaires… mais depuis la perspective des yeux de votre chat, réel ou imaginaire)

Exercice d'écriture pour le 13 mai

Sujet n°3 : Vous écrirez la suite de ce texte, en respectant toutes ses particularités – ton, registre de langue… argumentation.

MONSIEUR,

Depuis Bonifacio au cap Corse, depuis Ajaccio à Bastia, ce n'est qu'un chorus d'imprécations contre vous. Vos amis se cachent, vos parents vous désavouent, et le sage même, qui ne se laisse jamais maîtriser par l'opinion populaire, est entraîné cette fois par l'effervescence générale.
Qu'avez-vous donc fait ? Quels sont donc les délits qui puissent justifier une indignation si universelle, un abandon si complet ? C'est, monsieur, ce que je me plais à rechercher, en m'éclairant avec vous.

***
Le texte de Justine :

MONSIEUR,

Depuis Bonifacio au cap Corse, depuis Ajaccio à Bastia, ce n'est qu'un chorus d'imprécations contre vous. Vos amis se cachent, vos parents vous désavouent, et le sage même, qui ne se laisse jamais maîtriser par l'opinion populaire, est entraîné cette fois par l'effervescence générale.
Qu'avez-vous donc fait ? Quels sont donc les délits qui puissent justifier une indignation si universelle, un abandon si complet ? C'est, monsieur, ce que je me plais à rechercher, en m'éclairant avec vous.
En effet, après moultes réflexions, j’ai toujours autant de questions qui me viennent à l’esprit, quels faits aussi condamnables qu’innommables pouvez-vous donc avoir commis ?
Auriez-vous séquestré quelqu’un ? Provoqué un incendie criminel ? Perpétré une série de meurtres ?...
Nous nous connaissons somme toute assez peu, mais j’ai malgré tout du mal à voir en vous un psychopathe, un pyromane, un assassin. Je ne peux d’ailleurs me résoudre à en juger sans avoir connaissance des faits précis et accablants qui vous sont imputés.
En tant qu’avocat, une autre question me taraude :
Si vous êtes innocent, pourquoi laisser le monde entier proférer des ignominies à votre encontre et leur donner raison sans vous défendre ? Pourquoi les laisser entacher votre réputation et vous détruire ?
Si au contraire, vous êtes coupable de graves méfaits, révélez-moi ce dont il s’agit si vous souhaitez que je puisse vous aider dans l’épreuve que vous traversez, car à en juger par toutes ces rumeurs et ces clameurs, vous ne bénéficiez d’aucun soutien puisque tout le monde vous renie. Vous êtes donc seul envers et contre tous. Or, c’est au moment le plus critique que j’aime à intervenir pour tenter de sauver ce qui peut l’être.
Dans l’attente de votre réponse, soyez assuré Monsieur, de mon intervention si vous la sollicitez.
Veuillez agréer l’expression de mes salutations distinguées.

X

vendredi 11 mai 2012

Le poème du vendredi – choisi par Elena

LA VIDA ES SUEÑO - JORNADA III - ESCENA XIX


SEGISMUNDO

Es verdad, pues: reprimamos
esta fiera condición,
esta furia, esta ambición,
por si alguna vez soñamos.
Y sí haremos, pues estamos
en mundo tan singular,
que el vivir sólo es soñar;
y la experiencia me enseña,
que el hombre que vive, sueña
lo que es, hasta despertar.

Sueña el rey que es rey, y vive
con este engaño mandando,
disponiendo y gobernando;
y este aplauso, que recibe
prestado, en el viento escribe
y en cenizas le convierte
la muerte (¡desdicha fuerte!):
¡que hay quien intente reinar
viendo que ha de despertar
en el sueño de la muerte!

Sueña el rico en su riqueza,
que más cuidados le ofrece;
sueña el pobre que padece
su miseria y su pobreza;
sueña el que a medrar empieza,
sueña el que afana y pretende,
sueña el que agravia y ofende,
y en el mundo, en conclusión,
todos sueñan lo que son,
aunque ninguno lo entiende.

Yo sueño que estoy aquí,
destas prisiones cargado;
y soñé que en otro estado
más lisonjero me vi.
¿Qué es la vida? Un frenesí.
¿Qué es la vida? Una ilusión,
una sombra, una ficción,
y el mayor bien es pequeño;
que toda la vida es sueño,
y los sueños, sueños son.


Pedro Calderón de la Barca, 1636-1673