vendredi 30 novembre 2012

Les Pikimachay – phrases 182-186

No entendimos.
–Puta mare, les juro que no aguanté... ¡La tenía duraza! ¿Me entienden, no?
Maldito Mamey, ¡no entendíamos!

Traduction temporaire :
— Putain, je vous jure que j’ai pas supporté... Je bandais ! Vous me comprenez, non ?
Foutu Mamey, on comprenait pas, non !

Projet Céline 2 – phrase 42

Se imaginaba la vida del gusano, la sucesión de días a una velocidad lentísima, el recorrido parsimonioso entre los cadáveres, una gelatina metiéndose entre el pus y la piel resquebrajada.

Traduction temporaire :
Il imaginait la vie de l’asticot : la succession des jours à une vitesse très lente, le parcours interminable au milieu des cadavres, une gélatine qui se glisse entre le pus et la peau craquelée.

Projet Céline 2 – phrases 39-41

Trató de concentrarse en impedir que aparecieran más ideas. Se acordó de las veces que el profesor de yoga le había dicho que tenía que poner la mente en blanco. Tampoco ahora lo pudo hacer.

Traduction temporaire :
Il essaya de se concentrer pour empêcher que d’autres idées ne l'assaillent. Il se souvint des fois où le professeur de yoga lui avait conseillé de faire le vide dans sa tête. En vain, là aussi.

Projet Céline 2 – phrase 38

“Venga a nosotros tu reino”, volvió a decir y se sintió conforme con la decisión de repetir sus últimas palabras dentro del cajón.

Traduction temporaire :
« Que ton règne vienne », répéta-t-il, et il se sentit content d’avoir pris la décision de prononcer à nouveau ses dernières paroles à l’intérieur du cercueil. 

Les Ollantay – phrases 228-230

Intercambio un par de frases con ella y mientras tanto Alexa desaparece. P.M. se acerca y me dice que nunca había visto tan contento a Winnie. Winnie estaba en la cocina, al lado del chopp de cerveza comiendo unos bocaditos de chorizo. 

Traduction temporaire :
J’échange quelques mots avec elle et Alexa en profite pour disparaître. P.M. s’approche pour me dire qu’il n’avait jamais vu Winnie aussi jouasse. Il était dans la cuisine, sa chope de bière à portée de main, en train de manger des amuse-gueule au chorizo.

Les Ollantay – phrases 220-227

–¿Qué tal el trabajo?
–Creo que voy a dejarlo. Demasiado estrés.
–¿Recibiste mi mensaje?
–No estoy segura, ¿cuando me escribiste? – Astrid llega en ese momento.
–¿Qué tal, nenes?

Traduction temporaire :
— Comment ça va, le boulot ?
— Je crois que je vais laisser tomber. Trop de stress.
— Tu as reçu mon message ?
— Je suis pas sûre,  tu m’as écrit quand ?
À ce moment-là, Astrid arrive.
— Comment ça va,  les petits ?

Les Ollantay – phrases 217-219

Nos distraemos porque vemos que en el corredor un chico ha arrinconado a Nervioso y lo está desafiando, al lado la estilista trata de separarlos. A P.M. no se le ve por ninguna parte. El chico grita algo a la estilista y se va.

Traduction temporaire :
Nous sommes distraits à la vue d’un gars qui a coincé Speedman dans le couloir et lui cherche des embrouilles. À côté,  la styliste essaie de les séparer. P.M. n’est visible nulle part. Le type crie quelque chose à la fille et s’en va.

Projet Nadia – phrase 28

Esto, lo que antecede, es, contaminadamente, mi pregunta y mi duda. Y ahora, mi pregunta explicada. 

Traduction temporaire :
Cela (ce qui précède) est, pollueusement, ma question et mon doute. Et voici, à présent, mon interrogation expliquée :

Projet Kévin – titre + phrases 1-4

Kévin rejoint le projet Droguett avec la traduction de « asesino del libro »

ASESINO DEL LIBRO

¿Qué es el fascismo? ¿De dónde proviene? ¿Qué lo motiva y lo sustenta? Estas son preguntas definitivas y definitorias que exceden las posibilidades de este corto trabajo.

Traduction temporaire :

ASSASSIN DU LIVRE

Qu'est-ce que le fascisme ? D'où vient-il ? Qu'est-ce qui le motive et l'alimente ? Ce sont là des questions définitives et définitoires qui excèdent les possibilités de ce bref travail.

Projet Élise – phrase 10


(Los canastillos de flores que llenaban la salita y el baño no eran para ella, eran para él).
Tema ocurrido en la micro hacia la oficina el miércoles 8 de mayo de 1968, en la mañana.
– Todo en una noche, una sola noche.
– El titulo es y tiene que ser “la vida breve”, no me importa que Onetti tenga un tema con ese titulo, no es suyo. Ya existía en la música (Manuel de Falla) y lo mio no es una musiquita sino una sinfonía.
– Calculo también 50 carillas.
– Para el texto de cuatro narraciones que se llamara CASI TRES

Traduction en cours d'élaboration dans les commentaires

Référence culturelle – par Odile

La Real y Distinguida Orden Española de Carlos III

http://es.wikipedia.org/wiki/Orden_de_Carlos_III http://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_de_Charles_III_d%27Espagne

Projet Joachim – phrase 16

El padre dedicó toda su vida a odiar y amar sin prejuicio alguno ni disimulo.

Traduction temporaire :
Leur père passa ainsi sa vie entière à détester et à aimer, sans le moindre préjugé et ouvertement.

Projet Perrine – phrase 24

Así permanecimos un buen rato, hasta que la saciedad y la prudencia nos instaron a separarnos.

Traduction temporaire :
Nous restâmes ainsi un long moment, jusqu’à ce que la satiété et la prudence nous pressent de nous séparer.

mercredi 28 novembre 2012

Les Ollantay – phrases 210-216

–Hey, le digo ¿Cómo la estás pasando?, ¿te diviertes?
–Bien, más o menos, responde haciendo un puchero. ¿Sabes si Nervioso volvió a llamar a Zoe?
–Ni idea, le dije. No era cierto que no supiera nada, sabía que se acostaron una vez y luego dejó de verla.

Traduction temporaire :
— Hey ! – lui lancé-je –, comment ça va ? Tu t’éclates ?
— Bien,  oui plus ou moins – répond-elle avec une moue. Tu sais si Speedman a rappelé Zoe ?
— Aucune idée – lui assuré-je. Ce n’était pas vrai. Je savais qu’ils avaient couché ensemble une fois et qu’ensuite, il avait arrêté de la voir.

Les Ollantay – phrases 207-209

Encuentro a Alexa sin Olivier ni Zoe en una esquina de la sala. Se está meneando con una canción de los Psychedelic Furs. Tiene la mirada un poco distante, como si se preguntara si se está haciendo tarde o no.

Traduction temporaire :
Je tombe sur Alexa, sans Olivier ni Zoe, dans un coin du salon. Elle se trémousse sur une chanson des Psychedelic Furs. Son regard est un peu distant, comme si elle se demandait depuis combien de temps elle était là.

Les Ollantay – phrases 205-206

Creo que es porque anoche estuvimos en otra fiesta con Nervioso y tomamos demasiado. También pienso que estaría bien comer algo.

Traduction temporaire :
Je crois que c’est parce qu’hier soir,  on était à une autre fête, Speedman et moi, et qu'on a trop bu. Je pense aussi que ce serait pas mal de manger un truc.

Projet Hélène / Audrey – phrases 30-31

Cucarachas, mosquitos, moscas. Lo bueno es que también había arañas, que se comían a los mosquitos y las moscas, y alacranes que se comían a las cucarachas.

Traduction temporaire :
: des cafards, des moustiques, des mouches. L’avantage, c'est qu'il y avait aussi des araignées, qui mangeaient les moustiques et les mouches, des scorpions, qui mangeaient les cafards. 

Projet Hélène / Audrey – phrases 28-29

Sergio vivía en San Vicente, en una casa llena de insectos frente a la costanera. Los insectos salían del río, cruzaban la calle y entraban en su casa. 

Traduction temporaire :
Sergio vivait à San Vicente, dans une maison pleine d’insectes, sur le front de mer. Les insectes sortaient du fleuve, traversaient la rue et entraient chez lui.

Projet Hélène / Audrey – phrases 18-27

- No sé - dijo Sergio. - Tengo poco espacio en casa.
- Llevateló - le dijo el encargado. - Hace bien una compañía.
Sergio vivía solo. No le gustaba mucho la gente. Pero esto era distinto.
- Está bien. Me lo quedo - dijo.
- Ya vas a ver que te gusta - respondió el encargado, y hundió la bolsa en el agua.

Traduction temporaire :
— Je sais pas – dit Sergio. J'ai pas beaucoup de place chez moi.
— Allez, emmène-le – insista le chef. Ça fait pas de mal d’avoir un peu de compagnie.
Sergio vivait seul ; Il n’aimait pas beaucoup les gens. Mais là, c’était différent.
— Bon d’accord. Je le garde – acquiesça-t-il.
— Tu verras que vous vous entendrez – répondit le chef, avant de plonger le sac dans l’eau.

Les Pikimachay – phrases 177-181

–No sé qué demonios habría soñado, no puedo recordarlo, pero al despertar estaba muy caliente... ¡Quería follar! ¡La tenía dura! Me senté en el pasto y vi de nuevo su casa. Estaba rodeada de silencio. Y allí ella estaba, tras una de esas ventanas dormía, ¿entienden?

Traduction temporaire :
— Je sais pas de quels putains de trucs j’ai bien pu rêver, j’arrive pas à me le rappeler, mais en me réveillant, j'étais super chaud… Je voulais baiser ! Je bandais ! Je me suis assis dans l’herbe et j’ai de nouveau regardé sa maison. Elle était plongée dans le silence. Et elle, elle était là-bas, elle dormait derrière l’une de ces fenêtres, vous me suivez ?

Entretien avec la traductrice (Allemand/Français) Françoise Wuilmart – par Justine Ladaique


Message de Justine :
Je tiens à remercier chaleureusement Madame Françoise Wuilmart, traductrice de l'Allemand, fondatrice et directrice du Centre Européen de Traduction Littéraire de Bruxelles, pour sa générosité et le temps qu'elle m'a accordé. Cette conversation fut très enrichissante !


1) Justine Ladaique. Comment êtes-vous venue à la traduction ?
Françoise Wuilmart. J’ai un parcours totalement atypique. J’ai toujours aimé la littérature, j’ai étudié le latin et le grec dans le secondaire ; à l’université j’ai suivi des études de philosophie tout en procédant à beaucoup d’analyses littéraires. Je ne souhaitais absolument pas devenir traductrice ; puis, un jour, j’ai assisté à un séminaire de philosophie animé par Lucien Goldman. Là, j’ai rencontré un assistant, Directeur de collection chez Gallimard, qui m’a parlé d’Ernst Bloch en attirant mon attention sur le fait que ce dernier n’avait jamais été traduit. Il m’a demandé si cela m’intéressait de le faire. Ne comprenant pas bien pourquoi il s’adressait à moi, je lui ai posé la question et il m’a appris que l’un de mes enseignants, Henri Plard, l’avait orienté vers moi car j’étais l’une de ses meilleures étudiantes. J’en ai été très flattée, j’ai répondu que j’allais lire l’ouvrage et réfléchir. Il s’agissait du Principe Espérance, ce qui représentait trois volumes et quelque deux mille pages. A la lecture, j’ai eu un véritable «  coup de foudre » pour cette œuvre, et j’ai donc répondu par l’affirmative, sans hésiter. On m’a demandé de faire un essai de traduction de trente pages du premier volume  à envoyer chez Gallimard. J’ai mis six mois pour ce travail et mon essai ayant été jugé excellent, on m’a proposé de signer un contrat. Après une petite hésitation, j’ai accepté et je me suis lancée dans l’aventure. La traduction de ces deux mille pages m’a pris environ vingt ans, entre 1973 et 1991 : sept ans pour le premier tome, cinq pour le second et neuf pour le troisième (ce dernier tome a d’ailleurs fait l’objet de ma thèse de doctorat). Cette première expérience m’a ouvert les portes de la traduction littéraire car les Editions « Acte Sud » m’ont ensuite sollicitée pour traduire plusieurs ouvrages de Jean AMÉRY (anagramme de Hans MAYER). Parallèlement, j’ai commencé à donner des cours de traduction dans le supérieur à l’Institut supérieur de Traducteurs et Interprètes de la Communauté française de Belgique (I.S.T.I.).

2) J. L. Exercez-vous le métier de traductrice à plein temps ?
F. W. Au départ non, j’étais professeur et je considérais la traduction littéraire comme mon « hobby », ce qui n’était pas le cas de nombre de mes collègues. Mais, comme je vous l’ai dit, mon parcours est singulier et j’ai le rare privilège d’avoir la liberté d’accepter ou non les traductions que l’on me propose. Traduire vite et beaucoup pour gagner plus ne m’intéresse pas car cela ne signifie pas bien traduire. Retraitée de l’enseignement depuis cinq ans, j’exerce désormais ce métier à plein temps. Je viens de retraduire neuf nouvelles de Stefan Zweig qui paraîtront chez Lafont en avril 2013.

3) J. L. Quand et comment vous est venue l’idée de fonder le Centre Européen des Traducteurs Littéraires de Bruxelles ?
F. W. Après vingt ans dans l’enseignement, je voyais énormément de mauvaises traductions sur le marché. Je songeais que pour y remédier, il faudrait attirer l’attention sur un certain savoir-faire et surtout, former les traducteurs. Or, pour être un bon traducteur, il faut aimer écrire et, plus encore, savoir écrire en bon français. Néanmoins, le talent d’écriture ne s’enseigne pas : soit on l’a, soit on ne l’a pas. Mais lorsque ce talent existe, on doit le développer et l’affiner grâce à une pratique régulière. En 1989, j’ai donc lancé l’idée, dans les médias (journaux, télévision, radio) de créer un centre de formation spécifique pouvant répondre aux objectifs sus mentionnés, mais qui serait essentiellement axé sur la pratique, comme un conservatoire de musique ou une académie de peinture. J’ai reçu quantité de réponses de gens qui n’attendaient que cela. C’est ainsi qu’est né le CETl. J’ai organisé des ateliers animés par les plus grands professionnels. Depuis environ trois ans, j’ai créé une formation à distance pour laquelle j’ai demandé à mes traducteurs de renom de bien vouloir apporter leur concours pour les corrections des exercices des étudiants. Depuis lors, bien des formations universitaires dans ce domaine ont vu le jour.

4) J. L. Quels sont les domaines que vous avez explorés et ceux qui ont votre prédilection ?
F. W. À mes débuts, j’ai fait des traductions « alimentaires », néanmoins il s’agissait toujours de textes culturels, comme des catalogues d’art ou de la dramaturgie pour l’opéra. Mais ce que j’aime par-dessus tout, c’est la traduction de fictions romanesques, de nouvelles, de pièces de théâtre et d’essais philosophiques. A noter que je n’ai pas traduit que de l’allemand mais aussi, en 2008, un essai de Douwe Draaisma, auteur néerlandais Pourquoi la vie passe plus vite à mesure qu’on vieillit ?, ainsi qu’un superbe roman policier anglais, Substitution, de Tania Carver en 2009.

5) J. L. Quel est votre plus beau souvenir de traduction ?
F. W. Ma plus belle faute ! C’était dans Lefeu ou la démolition, un roman-essai de Jean Améry, jugé intraduisible car il recelait beaucoup de jeux de jeux de mots philosophiques complexes. Pour vous situer brièvement l’histoire, il s’agit d’un peintre habitant une vieille mansarde à Paris et dont les parents ont été victimes de la Shoa. Il se rend au café Sélect près des jardins du Luxembourg pour vendre un tableau qu’il tient dans une main et, dans l’autre, un bidon d’essence destiné à mettre le feu à sa mansarde, car son immeuble est voué à la démolition (cf. le titre : Lefeu ou la démolition), on veut le reloger dans un immeuble moderne, et il en souffre beaucoup. Il aime la vétusté « artistique » de sa demeure… Au café Sélect, il rencontre donc l’acquéreur de son tableau et il lui dit : « Seien Sie mein Peter Gast » ; Gast signifie « invité » mais pourquoi dit-il « soyez mon invité Pierre » ? Mystère. J’ai posé le problème à mon éditeur qui m’a conseillé de laisser cela tel quel. Ne pouvant m’y résoudre, j’ai fait appel à des germanophones qui, hélas, ne m’ont été d’aucun secours. En tenant compte de l’ensemble du texte et de sa cohérence, j’ai fini par voir là une allusion à la statue du commandeur de Don Giovanni de Mozart : le convive de pierre, donc il s’agissait sans doute d’une référence (Améry était très érudit) à cette scène où Don Giovanni, voyant la statue du commandeur (le convive de pierre) s’avancer vers lui, tombe dans les flammes… J’ai donc choisi de traduire « Soyez mon convive de Pierre », puisque juste après la vente au café Sélect, notre peintre allait mettre le feu à sa mansarde. On m’a félicitée pour cette trouvaille. Cependant, plus tard, quand il y eut Internet, j’ai appris que Peter Gast n’était, en fait, qu’un nom propre : le nom d’un peintre ami de Nietzsche. Pourtant, mon intuition était finalement la bonne : car Peter Gast était un pseudonyme donné par Nietzsche à son ami peintre… en référence à Don Giovanni ! La boucle était bouclée, et je n’avais donc pas eu tout à fait tort… Et le comble c’est que j’ai obtenu le prix Gérard de Nerval pour cette traduction vraiment très difficile. Pour le traducteur l’intuition est importante et l’empathie est essentielle. Pour ma part,  je ne peux traduire que ce que je ressens ; j’aurai été incapable de traduire Mein Kampf !

6) J. L. Quels sont vos outils de référence ?
F. W. J’utilise de nombreux manuels de difficultés du français, beaucoup de dictionnaires des synonymes, de dictionnaires explicatifs – en revanche, je n’ai jamais recours à un dictionnaire de traduction – car bien traduire, c’est avant tout savoir écrire en français. Evidemment, Internet est désormais une source extraordinaire et évite des heures de recherche en bibliothèque.

7) J. L. Que faites-vous face à une difficulté de traduction que vous peinez à résoudre ?
F. W. Je laisse reposer, et bien souvent, la solution vient quand mon cerveau est « en automatique », au volant, le matin au réveil…

8) J. L. Entretenez-vous de bons rapports avec les éditeurs ?
F. W. En général oui, même si avec certains j’ai pu rencontrer des difficultés.

9) J. L. Etes-vous en contact avec les auteurs que vous traduisez ?
F. W. J’ai rencontré Ernst Bloch, parce qu’il y avait toute une terminologie à mettre sur pied, et je voulais son aval. Toutefois, selon moi, il ne faut aucun contact avec l’auteur que l’on traduit, ni jamais lui demander ce qu’il a voulu dire. Il vous répondra toujours qu’il a voulu dire telle ou telle chose. Or, un auteur écrit aussi avec son inconscient et tout ce qu’il a à exprimer passe par son texte. Il revient alors au traducteur d’y être sensible. La seule chose pour laquelle on peut  solliciter les auteurs, ce sont les « realia », mais il ne faut jamais leur poser de questions analytiques. Par ailleurs, certains auteurs sont de vrais mufles dans la vie, il vaut mieux ignorer leurs travers pour les traduire. Je songe par exemple à Louis-Ferdinand Céline qui a accompli l’une des plus belles prouesses littéraires et pour lequel il valait mieux que son traducteur ignore son antisémitisme. Je songe aussi à un auteur belge qui a écrit un des plus beaux livres sur la paternité et qui fut le plus mauvais père que je connaisse. L’homme souvent n’a rien à voir avec l’auteur… La réalité rien à voir avec la fiction dans laquelle l’écrivain « s’élève » parfois jusqu’au sublime.

10) J. L. Pour vous, le traducteur est-il un auteur ou un passeur ?
F. W. Juridiquement parlant, le traducteur est un auteur. Et il est très certainement un écrivain, car sans inventer le contenu, il réécrit en se mettant dans la peau de l’auteur pour parvenir à rendre les mêmes effets stylistiques et autres. Cela dit, je n’aime pas le terme de passeur. Il est néanmoins essentiel de faire passer la vision de la langue source dans la langue cible que l’on doit parfois violenter. Chaque langue reflète une vision du monde particulière qui est décantée dans la grammaire, dans le lexique, et telle langue n’aura pas les outils nécessaires pour rendre les mêmes effets que telle autre langue/culture,  tout notre problème est là. Nous ne passons pas, puisque le produit « passé » sur l’autre rive est différent, il a été transformé en cours de route, mais dans le seul souci de produire les mêmes effets, et dans la mesure du possible.

11) J. L. Auriez-vous des conseils à donner à un futur traducteur ?
F. W. Je lui conseillerai de ne traduire que dans sa langue maternelle, c’est un must, de perfectionner sa connaissance de la langue source au maximum en allant en immersion dans le pays pour en connaître la langue vivante. Mais plus important encore, je lui recommanderai de maîtriser parfaitement sa langue maternelle, de douter à chaque mot et de lire de bons textes littéraires, pour avoir le bon français « dans l’oreille ». J’insisterai sur le fait qu’il est nécessaire, avant toute traduction, de lire des ouvrages de même nature dans la langue cible afin d’en maîtriser le lexique, le registre et le ton (par exemple, pour traduire du fantastique, il faut en avoir lu avant). Enfin, je terminerai en lui dévoilant l’ABC de tout bon traducteur :
- traduire avec passion.
- savoir et aimer lire et écrire.
- savoir percevoir et retranscrire le ton, la voix, le style, l’ambiance et surtout respecter la cohérence du texte de départ et à en garder le fil conducteur.

Projet Elena – phrase 147

Mientras me manda fotos pienso que cada vez que nos vemos ella me presta su computadora; sin claves, sin protestas, sin borrar el historial.

Traduction temporaire :
Pendant qu'elle m'envoie des photos, je me dis que chaque fois qu'on se voit, elle me prête son ordinateur ; sans mots de passe, sans rechigner, sans effacer l'historique.

Projet Elena – phrase 146

Después se explaya sobre su viaje y el tema se olvida, aunque yo en secreto temo que se apropien de la cuenta en la mitad de la conversación.

Traduction temporaire :
Ensuite, elle me raconte son voyage en détail et on oublie cette histoire de message, même si moi, secrètement, je crains qu'on s’approprie mon compte au beau milieu de notre conversation.

Projet Elena – phrases 143-145

Me cuenta que sí, que recibió un mensaje mío bastante raro en el celular, pero no lo quiso contestar. De alguna manera me entristece. ¿Cómo podía saber ella que realmente no era mío?

Traduction temporaire :
Elle me confirme avoir reçu un étrange message de moi sur son portable, mais n'avoir pas souhaité répondre. Quelque part, ça me rend triste. Comment pouvait-elle partir du principe qu'en effet, je n'en étais pas l'auteur ?

Les Lituma – phrase 176

De pronto, no existía más afuera, todo se había transmutado, gracias al poder del lenguaje, en un espacio armonioso y delicado.

Traduction temporaire :
Soudain, grâce au pouvoir du langage, il n'y avait plus d'extérieur, tout s'était transmuté en un espace harmonieux et délicat.

Les Lituma – phrase 175

Lejos de romper todo vínculo con su interlocutor, Luis Loayza le proponía entrar con él a esa tierra sin fronteras que era la literatura.

Traduction temporaire :
Loin de briser un quelconque lien avec son interlocuteur, Luis Loayza lui propose d’entrer avec lui dans cette terre sans frontières qu'est la littérature.

Les Lituma – phrase 174

La prosa de Loayza me dio la impresión de seguir siendo la misma que yo recordaba, un lenguaje sugerente, hecho de claroscuros en los que nada estaba dicho de manera perentoria sino formulado de modo tal que le tocaba al lector sacar sus conclusiones.

Traduction temporaire :
J'eus l'impression que la prose de Loyaza identique au souvenir que j'en avais, une langue suggestive, faite de clair-obscur, où rien n'est dit de manière péremptoire, au contraire tout est formulé de telle façon qu'il revient au lecteur de tirer ses propres conclusions.

Projet Perrine – phrase 23

Y, dominado por aquella embriaguez, la empuje hasta la mesa de montaje, la recosté y me subí sobre ella, sobre la impresionante señora Leonor, que me recibió entre gemidos y temblores de excitación.

Traduction temporaire :
Et, dominé par cette ivresse, je la poussai jusqu’à la table de montage, l’appuyai contre et grimpai sur elle, sur l’impressionnante Madame Leonor, qui me reçut entre gémissements et tremblements d’excitation.

Projet Vanessa – phrases 9-10

 La situación social y política se colapsó, cuando a mediados del dos mil once la mayoría de los presidentes elegidos, en los países del "G20", "democráticamente" pertenecían a un solo partido mundial; Partido democrático mundial (PDM). Este partido que tenía raíces en las canteras de las Naciones Unidas,  estaba dirigido por Arnoldo Swestneger un conocido ex actor de cine que logró escalar posiciones en la política gracias a su esposa y su suegro.

Traduction temporaire :
La situation sociale et politique périclita alors qu'à l'été 2011 la majorité des présidents des pays du G20 élus "démocratiquement" appartenaient à un seul et même parti international : le Parti démocratique mondial (PDM). Né dans le terreau des Nations Unies, ce mouvement était dirigé par un ex-acteur de cinéma célèbre, Arnoldo Swestneger, qui avait gravi les échelons en politique grâce à sa femme et à son beau-père

Projet Manon – phrase 23

Tarde, tarde, el atardecer del amor, querido mío, sabes?, me temo que estoy embarazada y solo espero un día más y voy donde la matrona, eso no anda bien, el cuerpo y sus ciclos, tu sabes, entonces por qué no ahora, como antes, amado mío, apasionado mío? 

Traduction temporaire :
Trop tard ! Trop tard ! Le déclin de l'amour. Tu vois, mon chéri ? Je crains d'être enceinte et j'attends juste un jour encore pour aller voir la sage-femme : ça ne va pas bien, le corps et ses cycles, tu vois ? Alors pourquoi pas maintenant, comme avant, mon amour, mon adoré ?

Exercice d'écriture 6 – par Nadia Salif

« Vide »

Elle a tout pour être heureuse, on ne cesse de lui répéter : un bon travail, un appart’ bien à elle,  des amis sur qui elle peut compter. Assise sur son canapé, Léa regarde autour d’elle, elle adore son salon, elle l’a aménagé avec goût, elle a pris son temps. Rien ne manque. Léa est célibataire mais jamais tout à fait seule : ordi, tablette, Smartphone. Elle est toujours connectée, sort beaucoup et reçoit aussi.  Elle a tout pour être heureuse et pourtant… si tout est bien rempli autour d’elle, Léa se sent vide. Le trop-plein extérieur ne reflète en rien son néant intérieur. Léa n’a cependant pas toujours était vide, au contraire, il fut un temps où son cœur débordait d’émotions, que ce soit de l’amour ou de la haine, elle s’était sentie vivante un jour, même plusieurs jours, puis tout s’était évaporé, sans doute en même temps que toutes ces larmes qu’elle avait versées. La vie n’a désormais plus aucune saveur, Léa fait ce qu’elle a à faire comme un automate alors qu’en elle, rien ne bouge. Toutes ces sensations, parfois si contradictoires mais toujours si extrêmes, où sont-elles donc passées ? Cette absence de sentiments est une malédiction,  pense-t-elle bien souvent.
Va-t-elle pouvoir retrouver ne serait-ce qu’un centième du quart d’amour qu’un jour elle avait donné,  cela lui parait inenvisageable. Comment ce vide intérieur pourrait-il se remplir à nouveau et surtout est-ce que cela fera aussi mal que lors de la vidange ? Pourquoi son rêve de petite fille ne colle-t-il pas à la réalité ? Pourquoi tout est si compliqué ? C’est donc ça la vie ? La plupart du temps, Léa se sent blasée de tout et se dit qu’elle a l’impression d’avoir 80 ans, d’avoir déjà trop vécu et d’être là à attendre elle ne sait trop quoi ou plutôt elle ne le sait que trop bien.

mardi 27 novembre 2012

La chanson du mardi – choisie par Elena


El Mareo - Bajofondo Tango Club ft Gustavo Cerati

Entretien avec la traductrice (français/russe) Maryia Bunas – réalisé par Nadia Salif

1 - Nadia Salif. Comment êtes-vous venue à la traduction?
Maryia Bunas. J’ai fait l’école spécialisée de traduction et d'interprétariat et obtenu mon premier diplôme (Bac +5) en tant qu'interprète de cabine. J’ai continué avec un master de linguistique à l’Université de Minsk (Bélarus). Ensuite, ayant enseigné la traduction et l’interprétation dans cette même fac, c'est-à-dire travaillé très différemment selon les cours, j'ai été en mesure de savoir quel type de traduction je voulais pratiquer en tant que professionnelle.

2 - N. S. Vous débutez dans la traduction. Comment avez-vous obtenu votre premier contrat ?
M. B. Je collabore avec l’ambassade de France en Biélorussie en tant que traductrice, interprète, et coordinatrice de projets dans le domaine de l'art. C'est dans ce cadre qu'on m'a proposé de participer au programme d’aide à la publication de Maxime Bagdanovitch : je pouvais choisir un texte à traduire moi-même ; un texte qui, par chance, a plu à un éditeur biélorusse. Voilà comment j’ai décroché mon premier contrat.

3 - N. S. Parlez-nous de votre première traduction : quelles difficultés avez-vous rencontrées ? Comment les avez-vous résolues ? Qu’est-ce que cette première expérience vous a-t-elle apporté ? En êtes-vous satisfaite ?
M. B. Mon premier travail, c’est Rien de grave de Justine Levy, un texte très intime et très féminin, écrit à la première personne. Le plus difficile, c’était mon état mental ; j’avais l’impression que c’était moi qui racontais ma propre histoire et j’avais du mal à trouver un ton aussi délicat et sincère qu'en V.O. ; il y avait plein de détails et je me sentais très limitée du point de vue de l’intimité de la protagoniste. Sur le plan de la langue, c’est un texte très actuel et j’ai dû choisir un vocabulaire aussi très jeune, des fois de l’argot en russe. C’était un projet très enrichissant à plus d'un titre. D'autant que j’étais en contact avec Justine par mail. Elle m’a beaucoup aidée pour l’interprétation de certains passages.

4 - N. S. Lorsque vous rencontrez une difficulté, voire que vous êtes bloquée (inquiétude majeure des apprentis traducteurs), comment procédez-vous ?
M. B. J'ai recours aux dictionnaires, à mes collègues plus expérimentés, à l’auteur, si j’ai la chance d’être en contact avec lui ou à mes amis francophones, qui m'expliquent certaines subtilités de la langue française.

5 - N. S. Actuellement, vous avez deux traductions en cours, rencontrez-vous les mêmes difficultés qu’avec la première ou est-ce que vous vous sentez déjà plus à l’aise ?
M. B. Je me sens beaucoup plus à l’aise ; surtout parce que j’ai fait un stage de 10 semaines à Arles, au Centre international des traducteurs littéraires, et j’ai davantage confiance en moi.

6 - N. S. Quels sont les principaux outils que vous utilisez ?
M. B. Dictionnaires papier et en ligne (bilingues, unilingue français type Larousse, dictionnaires unilingue russe type Ogegov + de synonymes beaucoup) + encyclopédies.

7 - N. S. Exercez-vous ce métier à plein temps ?
M. B. Non, j’enseigne à plein temps et j’ai des missions ou des contrats à durée limitée.

8 - N. S. Quels rapports éventuels entretenez-vous avec les auteurs que vous traduisez ? Vous arrive-t-il, par exemple, de leur demander leur aide ?
M. B. Oui, je trouve que c’est indispensable, c’est pourquoi je privilégie les auteurs vivants – ils peuvent m’aider. En tout cas, pour l’instant, je me plais plus dans la modernité.

9 - N. S. Choisissez-vous et, le cas échéant, comment les textes que vous traduisez ?
M. B. Il faut qu’ils me plaisent du point de vue de la lecture et qu’il y ait un défi à relever : soit un langage très intime comme pour Levy, soit parce qu'il s'agit d'un genre très particulier (comme mon deuxième projet jeunesse, que j’ai terminé récemment pour un éditeur à Moscou), soit un défi du point de vue de la thématique, (par exemple La Bête à chagrin, de Paule Constant, que je prépare pour février 2013 – sortie à Minsk –, et qui traite de l’injustice de la justice française).

10 - N. S. Y a-t-il un texte en particulier que vous aimeriez traduire ou que vous auriez aimé traduire ?
M. B. Oui, je rêve de traduire du David Foenkinos. C’est un auteur dont j’apprécie beaucoup la qualité de l’écriture.
J’aimerais ausi essayer la traduction vers le français, notamment un texte plus documentaire que littéraire.

11 - N. S. Le traducteur est-il pour vous un auteur ou un passeur ?
M. B. Le traducteur pour moi, c’est un traducteur.

12 - N. S. Partagez-vous l'avis de ces traducteurs qui se décrivent avant tout comme des petits artisans ?
M. B. C’est sûr que c’est de l’artisanat, mais de l’art aussi, parfois.

13 - N. S. Traduire a-t-il fait de vous un lecteur différent ? Et si oui,  quel lecteur ?
M. B. Oui, quand tu lis un texte que tu vas traduire, tu le perçois d’une façon plus technique. Je distingue bien ce que je lis pour le plaisir et ce que je lis dans l'optique de le traduire après.

14 - N. S. Comment voyez-vous votre avenir professionnel ?
J’espère que je pourrai continuer ce métier et en faire mon activité principale.

15 - N. S. Quel(s) conseil(s) pourriez-vous donner à un(e) apprenti(e) traducteur (trice) ?
M. B. Lire beaucoup, dans les deux langues, de la bonne mais aussi de la mauvaise littérature pour apprendre à s’adapter à des tons très différents.

lundi 26 novembre 2012

Entretien avec le traducteur (espagnol/français) Claude de Frayssinet – par Céline Rollero

1. Céline Rollero. Comment en êtes-vous arrivé à devenir traducteur et pourquoi avez-vous choisi ce métier ?
Claude de Frayssinet. Après mes études de Lettres Hispaniques à Paris III je suis parti au Mexique avec une bourse. J'y suis resté trois ans et,  revenu en France,  je n'étais titulaire de rien. J'ai enseigné trois ans l'espagnol en tant que maître auxiliaire à Paris et en province. L'enseignement dans ces conditions m'a refroidi et je me suis tourné vers la traduction,  que j'avais commencé à pratiquer au Mexique à titre personnel,  un travail que je faisais avec passion.

2. C. R. Exercez-vous ce métier à plein temps ?
C. F. Oui, je l'exerce à plein temps, avec des moments assez difficiles les premières années. La stabilité dans cette profession n'est jamais acquise.

3. C. R. Comment procédez-vous lorsque vous traduisez une œuvre ? Quels outils utilisez-vous ?
C. F. Je procède comme tout traducteur, en lisant et relisant l'ouvrage à traduire,pour m'imprégner et trouver le ton adéquat. Quant aux outils, mon ordinateur, mes dictionnaires et bien entendu mes lectures (la mémoire de mes lectures passées et les lectures faites au quotidien).

4. C.R. Vous avez traduit de la poésie. Quelles sont les difficultés spécifiques que l’on rencontre quand on traduit de la poésie ? Comment les surmontez-vous ?
C. F. Traduire de la poésie est un choix personnel, un choix d'affinités : aimer la poésie pour s'aventurer à en traduire. Le reste est travail, surtout un travail d'oreille : transcrire la musique espagnole en musique française, avec des succès aléatoires… Les difficultés sont multiples et ce qu'il faut éviter, c'est faire l'impasse sur le rythme, la musicalité, le poids des mots.

5. C.R. Pensez-vous qu’il faille être un peu poète soi-même pour pouvoir traduire de la poésie ?
C. F. Selon la vox populi, seul un poète peut traduire un poète. C'est vrai et c'est faux. Un poète est plus à même d'entendre un poème et donc de le traduire, mais poète lui-même, sa traduction sera une œuvre de poète avec toutes les libertés qu'il voudra s'accorder, ce que ne peut faire un non-poète.

6. C.R. Choisissez-vous les œuvres que vous traduisez ? Le cas échéant,  selon quels critères ?
C. F.On aimerait toujours choisir les livres que l'on traduit, ce n'est pas toujours le cas, ce pour des raisons économiques : si la traduction est votre seule source de revenus, vous devez faire des concessions. Sinon, le choix se fait sur la base d'affinités, sur un certain type de littérature, sur une époque, un genre,  etc.

7. C.R. Quels rapports éventuels entretenez-vous avec les auteurs des œuvres que vous traduisez ?
C.F. Quand l'auteur est toujours de ce monde, je le contacte pour des points précis et cela s'est toujours bien passé.

8. C.R. Y’a-t-il une œuvre en particulier que vous avez préféré traduire ? Que vous souhaiteriez ou auriez souhaité traduire ?
C. F. J'ai pris un très grand plaisir à traduire les poètes qui composent l'Anthologie de poésie espagnole, publiée en 1995. Mon désir se porterait plutôt sur des poètes latino-américains (Chiliens par exemple comme Nicanor Parra).

9. C. R. Quel est votre meilleur souvenir en tant que traducteur ? Quel est le pire ?
C. F. Le meilleur est sans doute celui d'avoir mené à bien l'Anthologie de poésie espagnole. Le pire est un roman publié chez Balland qui a fait faillite juste après : un livre perdu.

10. C. R. Comment voyez-vous le métier de traducteur aujourd’hui ?
C. F. Le métier est plus structuré, encadré. Le statut du traducteur est plus défini, plus solide, grâce au soutien de l'ATLF, mais les rapports avec les éditeurs sont toujours aussi difficiles...

11. Enfin, quels conseils donneriez-vous à des étudiants qui voudraient se lancer dans la traduction ?
Le seul que l'on peut donner, c'est de faire ce métier avec passion, avec la passion de la lecture, la passion des langues.

Projet Céline 2 – phrases 36-37

Debió ser en ese momento que aparecieron las imágenes con su vida y entre las imágenes Adriana, otra vez, después de tantos años. Pasó la noche en una heladera.

Traduction temporaire :
Ce devait être à ce moment-là que les images de sa vie avaient surgi, parmi lesquelles Adriana, une fois encore, après tant d’années. Il avait passé la nuit dans un frigo.

Projet Céline 2 – phrases 33-35

Escuchó a sus hijos darse aliento; sintió que Leonor le besaba los labios. Lo último que percibió fueron las voces en el pasillo. Más tarde abrieron la puerta de la habitación, lo subieron a una camilla,  lo taparon hasta la cabeza.

Traduction temporaire :
Il avait entendu ses enfants se donner du courage ; il avait senti que Leonor déposait un baiser sur ses lèvres. Les voix dans le couloir avaient été l’ultime son qui était parvenu jusqu’à lui. Plus tard,  on avait ouvert la porte de la chambre, on l’avait hissé sur un brancard, et on l’avait couvert, tête comprise.

Projet Céline 2 – phrases 31-32

La puntada en el estómago era cada vez más fuerte y habían decidido hacerlo dormir. Don Arturo había escuchado cuando el médico le hablaba en voz baja a Leonor, así que ni bien entró la enfermera y clavó la jeringa en la botella del suero, balbuceó sus últimas palabras y cerró los ojos.

Traduction temporaire :
La douleur dans l’estomac était de plus en plus aiguë et on avait décidé de l’endormir. Ayant entendu ce que le médecin avait annoncé à voix basse à Leonor, Don Arturo avait balbutié ses dernières paroles et avait fermé les yeux dès que l’infirmière était entrée et avait planté la seringue dans le flacon de sérum.

Les Pikimachay – phrases 175-176

Entonces, poco a poco nuestras dudas fueron desapareciendo, porque sabíamos lo sagrada que era tu madre para ti, que con ella nunca te jugabas. Y continuaste.

Traduction temporaire :
Après ça, peu à peu, on n'a plus douté, parce qu'on savait à quel point ta mère était sacrée pour toi, qu'avec elle, tu plaisantais jamais. Et t'as poursuivi.

Projet Nancy – phrase 14

––Si esta pólvora es muerte, quiero que sea mi propia muerte, agregaba; quiero, además, que sea mi vida y la vida de los otros, quiero venderla, quiero venderme, ella es mi respiración y mi alma, me contiene y la contengo, la echo de mí, pegada a mis sudores y mi sangre; no hay nada más verdadero.–

Traduction temporaire :
Si cette poudre, c'est la mort, je veux qu'elle soit ma propre mort, ajoutait-il ; je veux aussi qu'elle soit ma vie et la vie des autres, je veux la vendre, je veux me vendre ; elle est ma respiration et mon âme, elle me contient et je la contiens, je l'extrais de mon corps, collée à ma sueur et à mon sang ; il n'y a rien de plus véritable.

Projet Céline 2 – phrases 29-30

Sus dos hijos estaban sentados a los pies de la cama; Leonor le sostenía una mano. Afuera, en el pasillo, la voz de los nietos, las nueras, el hijo de Rodolfo que había viajado desde Santa Fe.

Traduction temporaire :
Ses deux fils étaient assis au pied de son lit ; Leonor, elle, lui tenait la main. Dehors, dans le couloir, la voix de ses petits-enfants, de ses belles-filles, du fils de Rodolfo, qui avait fait le déplacement depuis Santa Fe.

Projet Céline 2 – phrases 27-28

Le quedaba poco tiempo y tenía que aprovecharlo. Aprovechar, por ejemplo, para convencerse de que sus últimas palabras habían sido correctas.

Traduction temporaire :
Vu qu’il ne lui restait que peu de temps, il devait en tirer profit ; en tirer profit pour se convaincre, par exemple, que ses dernières paroles avaient été appropriées.

Projet Céline 2 – phrases 25-26

Era probable que ya estuvieran en el cerebro. Mientras pensaba, alguno estaría acercándose a esa última neurona donde se había refugiado su conciencia.

Traduction temporaire :
Ils avaient déjà probablement atteint le cerveau. Tandis qu’il réfléchissait, l’un deux devait être en train de s’approcher du dernier neurone où sa conscience s’était retranchée.

Projet Hélène / Audrey – phrases 15-17

Estaba subiendo una montaña de arena, se tropezaba, se resbalaba y volvía a subir. Tenía las orejas muy grandes. El encargado le preguntó a Sergio sino quería quedárselo, para no volver a desatar la bolsa.

Traduction temporaire :
Il était en train d’escalader un tas de sable, trébuchait, glissait, recommençait. Il avait de très grandes oreilles. Le chef demanda à Sergio s’il voulait le garder pour ne pas avoir à rouvrir le sac.

Projet Hélène / Audrey – phrase 14

Así que los volvieron a meter en la bolsa y el encargado estaba a punto de ahogarlos, hundiéndolos con un palo en el tacho lleno de agua donde se lavaban las manos, cuando vieron que uno de los cachorros había quedado suelto.

Traduction temporaire :
Ils les remirent donc dans le sac. Le chef s’apprêtait à les noyer à l’aide d’un bâton dans le seau plein d’eau qu’ils utilisaient pour se laver les mains, lorsqu’ils virent que l’un des chiots leur avait échappé.

Projet Hélène / Audrey – phrase 13

- Hay que ahogarlos para que no sufran - dijo el encargado de la obra.

Traduction temporaire :
— Il faut les noyer pour ne pas qu’ils souffrent – affirma le chef du chantier.

Question de lexique

Que signifie le terme = « GROMMELOT » ?

Projet Manon – phrase 22

Tarde de qué? pregunto él, sin fijarse mucho en la advertencia, sus pensamientos estaban tan lejanos, él mismo estaba tan lejano.

Traduction temporaire :
Trop tard pour quoi ? – demanda-t-il, sans faire attention outre mesure à l'avertissement ; ses pensées étaient si lointaines, lui-même était si lointain.

Les Pikimachay – phrases 169-174

–Puta, Mamey, no jodas. –Dijo Selvanegra cuando acabó de reírse. –¿Intentas decir que te pegaron, vomitaste, te dormiste y despertaste con la verga dura?
Tú lo miraste seriamente, con el seño un poco arrugado. Él cerró la boca.
–¡De verdad! –Dijiste, te besaste el pulgar. –Por mi madrecita, ¡lo juro!

Traduction temporaire :
— Putain, Mamey, arrête de déconner ! – s’est écrié Forêt-Noire quand il est parvenu à cesser de rigoler.
— T’essayes de nous faire avaler qu’on t’a battu,  que t’as dégueulé, que tu t’es endormi et qu’à ton réveil, t'avais la trique, c'est ça ?
Tu l’as regardé, super sérieux, les sourcils légèrement froncés. Il l'a bouclée.
— Ouais, c’est vrai ! as-tu assuré. Tu as posé ta main sur ton cœur. Je le jure sur la tête de ma mère !

Projet Elena – phrases 141-142

Esta vez mi estado no es invisible, y Brenda me habla cuando al fin se conecta. Pregunta por el perro; igual me pone contento.

Traduction temporaire :
Là, mon statut n'est plus invisible, et quand ça finit par se connecter, Brenda me parle. Elle demande des nouvelles de son chien ; quoi qu'il en soit, je suis content.

Projet Elena – phrases 139-140

Me cuesta esperar en el mismo lugar que secuestran de vez en cuando,  conmigo adentro. Muchos falsos arranques: cuando la máquina hace un ruido, como un hipo, y parece que alguien que querés te está hablando.

Traduction temporaire :
J'ai du mal à rester à attendre au même endroit, en l'occurrence devant une page bloquée, avec moi dedans. Des tas de faux démarrages : l'ordinateur fait à peine un bruit, comme s'il avait le hoquet, et c'est presque comme entendre quelqu'un qu'on aime nous parler.

Projet Elena – phrases 137-138

Los primeros días olvido que las cambié y me rebota el inicio de sesión. Brenda tarda varios días en conectarse, o al menos en conectarse al chat.

Traduction temporaire :
Au début, comme j'ai zappé que je les ai changés, impossible d'ouvrir une session. Brenda met plusieurs jours à se connecter, du moins au tchat.

Projet Céline – phase 35


Tenía la impresión de que había estado ahí hasta muy tarde, en realidad solo hasta que el local se llenó de voces bulliciosas de gente que llegaba, se quitaba sus abrigos, se quitaba y sacudía sus gorros llenos de nieve y lo miraban a él, que estaba solo y borrado, solo y sin nada de tristeza, frío y sin nada de pesadumbre, recordaba que había encendido su pipa, que la había dejado humear en la mesa, en el platillo, mientras esperaba que viniera la camarera española a cobrarle lo consumido, sí, era española, la sintió hablar  español mientras se reía con alguien a sus espaldas, y él, entonces, cuando ella estuvo a su lado, le dio las gracias en español, lo que la marcó a ella con una sonrisa, una sonrisa, pensaba que podría haber llegado a ser su amiga, su querida, su pasajero eterno amor, había ido a un hotel, había pedido una habitación y al mismo tiempo una taza de café con leche y tostadas, cuando despertó, hacia la madrugada, en realidad, las cuatro y veinte de la mañana, al encender la luz se dio cuenta de que se había quedado dormido tal como se había tendido mientras marcaba el teléfono de la administración o del comedor, no se acordaba, para pedir su taza de café, con crema y pasteles, ahí estaban, sin tocarlos, ya fríos, ya espantosamente desagradables y ajenos a él, a lo que había hecho esa noche perdida, a lo que había tratado de hacer esa noche que solo ahora recordaba.

Traduction temporaire :
Il avait l’impression d’être resté jusque très tard,  en réalité seulement jusqu’à ce que le bar s'emplisse des voix bruyantes des gens qui arrivaient,  ôtaient leurs manteaux,  enlevaient et secouaient leurs bonnets couverts de neige,  et le regardaient,  seul et oublié,  seul et sans la moindre tristesse,  indifférent et sans le moindre regret ; il se rappelait avoir allumé sa pipe,  l’avoir laissée fumer sur la table,  dans la soucoupe,  tandis qu’il attendait que la serveuse espagnole vienne encaisser ses consommations ; oui,  elle était espagnole,  il l’avait entendue parler espagnol quand elle riait avec quelqu’un derrière lui ; raison pour laquelle,  une fois près de lui,  il l’avait remerciée en espagnol,  lui tirant un sourire ; il pensait qu’elle aurait pu devenir son amie,  sa maitresse,  son éphémère amour éternel. Il s’était rendu à un hôtel,  avait demandé une chambre et,  en même temps,  une tasse de café au lait avec des tartines ; quand il s’était réveillé,  plus ou moins à l’aube,  en fait à quatre heures vingt du matin,  il avait constaté,  en allumant la lumière,  qu’il s’était endormi dans la position exacte dans laquelle il s’était couché en composant le numéro de téléphone de la réception ou du réfectoire – il ne se rappelait plus – pour commander sa tasse de café,  avec de la crème et des gâteaux ; ils étaient là,  intacts,  froids,  à présent odieusement répugnants et étrangers à lui,  à ce qu’il avait fait au cours de cette nuit perdue,  à ce qu’il avait essayé de faire au cours de cette nuit,  dont il ne se rappelait que maintenant.

dimanche 25 novembre 2012

Question de lexique

Qu'est-ce que la = « FACONDE » ?

Sonia Ferreira – Projet 4

Sonita nous propose ce micro-récit, « Porque este es mi cuerpo », du Chilien Fabián Cordero. Elle en fera la traduction pour l'anthologie « Lectures d'ailleurs ».
[Sonita, tu peux mettre l'ensemble de ta traduction dans un seul et même commentaire… sur ce post]

Había llegado un poco vivo.
Cuando el aparato encargado de enviar señales de vida se hizo línea continua, tal como él lo había pedido -expresa y tajantemente- comenzó el despojo. Y así, en una desesperada carrera de relevos, los riñones arrancados pasaron de mano en mano hasta llegar a las cuencas enfermas de otros cuerpos. Lo mismo ocurrió con el resto de los órganos: hígado, páncreas, pulmones, córneas, huesos, válvulas insospechadas.
Todo lo donable había sido donado. Todo, menos -expresa y tajantemente- el corazón.
El corazón no, había dicho… el corazón, que se pudra.

Traduction :
« Ceci est mon corps »

À son arrivée, il ne lui restait plus qu'un souffle de vie.
Quand au lieu des signes vitaux, apparut sur le moniteur une ligne continue, le dépeçage commença,  tel qu'il l'avait demandé – clairement et sans appel.
Voici comment, en une course de relais désespérée, les reins lui furent extirpés et passèrent de main en main, jusqu’à arriver dans les cavités malades d’autres corps. Il en fut de même avec le reste de ses organes : foie, pancréas, poumons,  cornées, os et même valvules insoupçonnées.
Tout ce qui était donnable avait été donné ; tout,  excepté – clairement et sans appel – le cœur.
Le cœur, non, avait-il dit… Le cœur, lui, qu'on le laisse pourrir.

Projet Céline 2 – phrase 24

Aunque ya no escuchaba, era capaz de imaginarse el susurro de cada gusano llevándose una porción minúscula de su cuerpo.

Traduction temporaire :
Bien qu’il ne pût plus entendre, il était capable d’imaginer le susurrement de chaque ver emportant un infime fragment de son corps.

Projet Céline 2 – phrases 21-23

No respiraba ni tenía la capacidad de reconocer el peso de su cuerpo. Sin embargo seguía al tanto de lo que pasaba. Podía entender que los gusanos salían por la nariz, que entraban por la boca, que reptaban por debajo de la piel y le sacaban pedazos de venas.

Traduction temporaire :
Il ne respirait pas. Il n’avait pas la capacité de percevoir le poids de son corps. Toutefois, il n’en restait pas moins au courant de ce qui s'y passait : les asticots sortaient par son nez, entraient par sa bouche, rampaient sous sa peau et lui arrachaient des morceaux de veines.

Projet Céline 2 – phrases 19-20

Lo raro era que a pesar de todo le resultaba natural ser consciente. Se le habían apagado los músculos, la sensación del pelo erizado, el tic de doblar el cuello.

Traduction temporaire :
Curieusement, être conscient lui semblait quand même naturel. Les muscles, la sensation des poils qui se hérissent, le tic de plier son cou, tout cela avait disparu.

Les Lituma – phrase 273

A medida que avanzaba en la lectura me dejaba capturar una vez más por ese espíritu inquisitivo propio a Loayza y con el que desarrolla un tema en apariencia insignificante, hasta banal.

Traduction temporaire :
À mesure que j’avançais dans ma lecture, je me laissais une fois de plus séduire par cet esprit inquisiteur tellement typique de Loayza, et grâce auquel il parvient à développer un thème en apparence insignifiant,  voire banal.

Les Lituma – phrase 272

Me lo devolvió con el gesto displicente como deplorando, sin decirlo, un gusto literario que no comparte, pero no le dije nada,  estaba en su derecho de no disfrutar de Loayza, otro peruano como yo, ya no como ella, una chica a medio camino entre dos nacionalidades.

Traduction temporaire :
Elle me l'a rendu dans un geste dédaigneux, comme si elle déplorait, sans le formuler, un goût littéraire qu’elle ne partageait pas. Je ne lui ai rien dit, cependant. Elle, à mi-chemin entre deux nationalités avait bien le droit de ne pas apprécier Loayza, un Péruvien, comme moi.

Les Lituma – phrase 271

Hace poco abrí de nuevo el libro de Loayza con el que viajé. Se lo había prestado a Sophie, mi hija, quien viene de tanto en tanto a pasar algunos días (no conmigo sino en París, una ciudad que le encanta).

Traduction temporaire :
Il y a peu, j’ai de nouveau ouvert le livre de Loayza que j'avais lu pendant mon voyage. Je l’avais prêté à Sophie, ma fille. De temps en temps, elle vient passer quelques jours (pas avec moi, mais à Paris, une ville qu’elle adore).

Projet Kévin – phrases 46-47

Hasta que llegaste a este séptimo párrafo, en donde tampoco encontraste ese algo más. Yo en cambio sí conseguí el milagro, desocupado, ocioso y desobediente lector: conseguí que llegaras al final, que leyeras mil palabras exactas y que no te dieras cuenta del truco.

Traduction temporaire :
Jusqu'à ce que tu aboutisses à ce septième paragraphe, où tu n'as pas non plus trouvé ce petit quelque chose en plus. Moi, en revanche,  oisif,  désœuvré et désobéissant lecteur, j'ai réalisé ce miracle : t'amener jusqu'à la fin, te faire lire mille deux cent trente-sept mots pile, sans que tu t'aperçoives de l'astuce.

samedi 24 novembre 2012

Projet Céline – phrase 34

Hasta tenía el recuerdo o la sospechaba, una sospecha un poco sucia, aunque no había pasado nada, no sólo nada pecaminoso, sino absolutamente nada, que una noche se había quedado afuera, que no había llegado a su casa, tenía la impresión de que había entrado a un hotel, que había pedido comida en un restaurant, que se había demorado en escoger un plato de carne y de papas fritas y un vino blanco helado y una ensalada de frutas con helados, recordaba haber estado sentado en silencio en su mesita que daba a la calle por la que pasaban gentes, es decir trozos de gentes, piernas apresuradas de hombres de negocios, de periodistas, de traficantes, de vendedores de artículos eléctricos, piernas lentas, donosamente lentas, de mujeres que iban de compras, que venían de compras, que iban a juntarse con alguien en el foyer del teatro,  que se iban a pasear, en los lauben, a pasear sus ojos por las vitrinas iluminadas, a encerarse en las casetas telefónicas de la estación, a subir por las escaleras mecánicas de la estación, de la tienda de modas, a tornar a pasear junto a la ventanita del restaurant en donde él trataba de emborracharse sin conseguirlo.

Traduction temporaire :
Il avait même le souvenir ou le soupçon – un soupçon un peu sale, bien qu’il ne se soit rien passé, rien d'immoral du moins, et rien tout court d'ailleurs – d’être resté dehors une nuit, de ne pas être rentré chez lui ; il avait l’impression d’être arrivé dans un hôtel, d’avoir commandé à manger dans un restaurant, de s’être attardé à choisir un plat de viande et de frites, un vin blanc frais et une salade de fruits avec de la glace ; il se rappelait avoir pris place en silence à sa petite table qui donnait sur la rue, où des gens passaient, plus exactement des morceaux de gens : des jambes pressées d'hommes d’affaires, de journalistes, de trafiquants, de vendeurs d’articles électriques, des jambes lentes, élégamment lentes, de femmes qui faisaient leurs courses, qui revenaient des courses, qui allaient rejoindre quelqu’un dans le foyer du théâtre, qui allaient se promener sous les arcades, qui parcouraient des yeux les vitrines éclairées,  qui s’enfermaient dans les cabines téléphoniques de la gare, qui montaient par les escaliers mécaniques de la gare ou de la boutique de mode, qui se promenaient encore près de la petite fenêtre du restaurant où lui, il essayait de s’enivrer, en vain.

Projet Céline 2 – phrases 17-18

Eso también se lo habían dicho en yoga; pero como todo lo que había escuchado de boca de otros a lo largo de su vida, era distinto vivirlo, o morirlo, o la palabra que fuese correcta. “Venga a nosotros tu reino”, repitió.

Traduction temporaire :
On lui avait également expliqué cela au yoga ; mais,  de même que tout ce qu’il avait entendu de la bouche des autres au cours de sa vie, il y avait un fossé avec le fait de le vivre, ou de le mourir, ou le mot le plus approprié en l'occurrence. « Que ton règne vienne », répéta-t-il.

Projet Céline 2 – phrase 16

Era como si lo estuvieran demoliendo: cada una de las células que durante ochenta y dos años había confluido en ese mismo espacio para darle forma a don Arturo, ahora se desprendía de él.

Traduction temporaire :
C’était comme s’ils étaient en train de l’anéantir : chacune des cellules qui, quatre-vingt-deux ans durant, s’étaient rejointes dans ce même espace pour donner forme à don Arturo, se séparait désormais de lui.

Projet Elena – phrases 135-136

En internet siempre quedan las huellas para que te puedan seguir quienes no te conocen. Cambio todas las contraseñas. Las anoto en un cuaderno para no olvidarlas, en una letra manuscrita que me parece tan ajena como lo que escriben en mi gtalk.

Traduction temporaire :
Sur Internet, il reste toujours des traces permettant à des inconnus de te pister. Je change l'intégralité de mes mots de passe. Je note les nouveaux dans un calepin pour ne pas les oublier, avec une écriture manuscrite à mon avis aussi bizarre que ce qu'on écrit sur mon Gtalk.

Projet Elena – phrases 132-134

Empieza con mails que yo nunca envié y sigue con avatares nuevos en facebook. No me decido a borrarlos; incluso muchos les han dado me gusta. Las imágenes pertenecen a mi tumblr, pero con un usuario que nadie conoce. 

Traduction temporaire :
Ça commence par des mails que je n'ai jamais envoyés et ça continue avec de nouveaux avatars sur Facebook. Je ne me résous pas à les effacer ; surtout que beaucoup ont cliqué sur J'aime. Les images, elles, appartiennent à mon tumblr, mais elles s'affichent sous un nom d'utilisateur que personne ne connaît.

Projet Elena – phrases 125-131

Un compañero de trabajo, lo más probable. Examino los historiales hasta la última limpieza, pero ya es tarde. Suele suceder. Los links se rompen. Los servidores se rompen. Los usuarios se rompen. Internet prevalece.

Traduction temporaire :
Un collègue de travail, c'est le plus probable. Je vérifie l'historique jusqu'au dernier grand nettoyage. Sans succès. Ça arrive, parfois. Les liens se brisent. Les serveurs tombent en panne. Les utilisateurs tombent en panne. Internet est quand même toujours là.

Question de lexique

Que signifie l'adjectif = « COMPENDIEUX » ?

Les Lituma – phrase 270

Regresaba a esta ciudad ya no con el entusiasmo de la primera vez, sino con la sincera y triste sensación de haber perdido algo en ella sin saber qué.

Traduction temporaire :
Je retrouvais cette ville, non plus avec l’enthousiasme de la première fois, mais avec le sentiment, sincère et triste, d’avoir perdu quelque chose ici, sans savoir quoi exactement.

Les Lituma – phrase 269

Cada vez que subía a un avión y veía a todos los Juanes del vuelo que, impertérritos y solitarios, miraban al vacío, yo decidía esquivarlos, negarles la conversación; entonces, abría mi libro y me zambullía en la historia que me contaba la novela con la que subía al avión hasta que la voz del piloto anunciaba el aterrizaje en Charles de Gaulle, París, veinte grados de temperatura.

Traduction en cours d'élaboration dans les commentaires

Les Lituma – phrases 267-268

Lo mismo que Madame Arnoux, yo terminé por ser un desconocido en la misma ciudad donde había nacido. Por lo demás, nunca más le propuse a un desconocido, por más compatriota que sea,  quedarse en mi piso.

Traduction temporaire :
À l'instar de Madame Arnoux, je finis par devenir un étranger dans la ville même où j’étais né. En dehors de cela, jamais plus je n'ai proposé à un inconnu, tout Péruvien qu'il soit, de venir chez moi.

Projet Elena – phrases 123-124

El almuerzo es tan tardío que me cuesta conseguir una casa de comidas abierta. Mientras mastico un sanguche de milanesa y queso caigo en la cuenta que en mi pedido masivo de disculpas debo haberle escrito también a la persona responsable de los mensajes.

Traduction temporaire :
Je descends déjeuner si tard que j'ai du mal à trouver un resto ouvert. Tandis que je mâche un sandwich à l'escalope à la milanaise et au fromage, je me rends compte que dans le lot des mes excuses, j'ai dû écrire aussi au responsable des fameux messages.

Projet Elena – phrases 119-122

La mayoría me dice que sí. No mucho más: sí. Alguno me sugiere que avise en el muro de facebook; lo hago. Otro me sugiere que me cambie de cuenta; eso no.

Traduction temporaire :
Dans l'ensemble, on me répond OK. Guère plus : OK. Quelques-uns me suggèrent de prévenir sur mon mur Facebook – ce que je fais. Un autre me conseille de changer mon compte – ah non, ça non !

Projet Elena – phrases 116-118

Algunos se dan cuenta que no soy yo. Otros no. Intento explicarle a mis amigos lo que está pasando, sin que yo sepa qué es lo que está pasando. 

Traduction temporaire :
Certains comprennent que c'est pas moi. D'autres non. J'essaie d'expliquer à mes amis ce qui se passe, sans trop le savoir moi-même.

Projet Elena – phrases 111-115

“TE GUSTA METERTE EL DEDO EN EL CULO Y OLERLO. PUTO. GORDO DE GRASA DE AVIÓN”. Etcétera.
Intento evitarlo pero es inútil: por más que mueva el cursor o cierre sesión el fantasma continúa escribiendo desde mi usuario. La mayoría de mis contactos responde a las agresiones.

Traduction temporaire :
« TU AIMES TE FOURRER LE DOIGT DANS LE CUL ET LE SENTIR APRÈS. PÉDÉ. ESPÈCE DE GROS PORC DE BOUFFEUR DE GRAISSE D'AVION. » Et cætera.
J'essaye de stopper ça, en vain : j'ai beau bouger le curseur ou fermer la fenêtre, le fantôme continue d'écrire avec mon pseudo. La majorité de mes contacts répond aux agressions.

Projet Elena – phrases 109-110

Pero nunca no funcionan como hoy no funcionan. Las ventanas de mi gtalk se escriben solas con frases que yo no tipeo.

Traduction temporaire :
Sauf que jamais ils ne fonctionnent pas comme ils ne fonctionnent pas aujourd'hui. Les fenêtres de mon Gtalk s'écrivent toutes seules, avec des phrases que je n'ai pas tapées.

Projet Elena – phrases 106-108

La caja donde vinieron los parlantes llena con no sé qué. Migas de pan. Los sistemas se ven tan limpios en comparación, incluso cuando no funcionan.

Traduction temporaire :
La boîte des hauts-parleurs, pleine de je sais pas quoi. Des miettes de pain. En comparaison, les systèmes informatiques ont l'air incroyablement propres, même quand ils ne fonctionnent pas d'ailleurs.

Projet Céline 2 – phrase 15

Ahora, mientras con cada gusano se le iba una partícula del cuerpo, presenciaba –entre maravillado y temeroso– su propio proceso de separación.

Traduction temporaire :
À présent, alors que chaque asticot emportait une particule de son corps, il était le témoin – à la fois émerveillé et effrayé – de son propre processus de séparation.

Projet Céline 2 – phrases 13-14

 El mismo ruido, la misma agua viscosa. Había leído en el diccionario que “descomposición” significaba “separación de las partes”.

Traduction temporaire :
Le même bruit, la même eau visqueuse. Il avait lu dans le dictionnaire que « décomposition » signifiait « séparation des parties »

Projet Sonita – phrases 43-45

Su madre, en cambio, durmió su última noche completamente en paz. Quizá, a pesar del dolor que sintió Katia al despertar y encontrar a su madre sin vida, fue lo mejor que pudo haberle pasado. Horas más tarde la policía totalmente equipada para matar entró en la casa y se la llevó detenida para ser juzgada en Letonia.

Traduction temporaire :
Sa mère, elle, passa sa dernière nuit de sommeil dans une paix complète. Malgré la douleur que ressentit Katia quand,  à son réveil, elle trouva son corps, ce fut peut-être la meilleure chose qui pouvait lui arriver. Quelques heures plus tard, en effet, la police, armée jusqu’aux dents, fit éruption dans la maison et l’emmena pour qu'elle soit jugée en Lettonie.

Projet Elena – phrases 100-105

Saquitos de té secos sobre el escritorio de la oficina. Gotas para los ojos. Pendrives. Origamis. Lapiceras reventadas. Un tenedor de plástico que venía con la comida china dulce y aceitosa.

Traduction temporaire :
Des sachets de thé desséchés sur mon bureau. Des gouttes pour les yeux. Des clés USB. Des origamis. Des stylos cassés. Une fourchette en plastique qui accompagnait un plat chinois sucré et gras.

Projet Elena – phrases 96-99

Antes de irme a dormir recibo un mail. No el esperado; nunca el esperado. Un compañero me bardea por algo que supuestamente dije que estoy seguro que no dije. Lo marco como spam.

Traduction temporaire :
Avant d'aller me coucher, je reçois un mail. Pas celui que j'attendais ; ce n'est jamais celui que j'attends. Ça vient d'un copain qui me tanne à propos de quelque chose que je suis supposé avoir dit, mais que je suis sûr de ne pas avoir dit. Je le mets en indésirable.

Projet Elena – phrases 94-95

Navegar en internet es seguir la rutina de un entrenamiento deportivo. A veces de un entrenamiento militar.

Traduction temporaire :
Naviguer sur Internet relève d'une même routine que celle d'un entrainement sportif. Parfois de celle d'un entrainement militaire.

Les Lituma – phrase 266

Desde hace cinco años, no he regresado y tanto mejor así,  la ciudad había cambiado, ya me quedaba poca gente conocida – todos con familia y asentados en una vida que me es desconocida y que, por lo tanto, me excluye – y este tiempo afuera había terminado por darme otras costumbres, una manera distinta de ver las cosas.

Traduction temporaire :
Voilà maintenant cinq ans que je ne suis pas rentré, et c’est mieux ainsi. La ville avait changé, je ne connaissais plus que quelques rares personnes – ceux que je fréquentais avant avaient une famille et étaient installés dans une vie inconnue pour moi – et qui, par conséquent, m’excluaient. Ce temps passé dans un autre pays avait fini par me donner d’autres habitudes, une manière différente de voir les choses.

Les Lituma – phrase 265

También regresé a Perú, durante los veranos, único momento que el trabajo universitario me permitía; sin embargo, cada vez me sentía más extranjero en Lima, como si de pronto, mi ciudad natal me hubiese declarado un foráneo,  sin más conocidos ni familia.

Traduction temporaire :
J'étais également retourné au Pérou, pendant l'été – seule période où mon emploi à l’université me le permettait. À Lima, néanmoins, j'avais de plus en plus la sensation d'être un étranger, comme si, soudain, ma ville natale m'avait enlevé ma citoyenneté, me laissant sans plus la moindre connaissance, sans plus de famille.

Les Lituma – phrases 263-264

Muchos años han pasado desde aquel entonces. Entretanto, me mudé a Lyon, dejé el trabajo y regresé una vez más a París, ya no al piso en el que todo ocurrió sino a otro mucho mas pequeño pero al mismo tiempo más mío, lejos del centro, es decir, más accesible para el presupuesto de un hombre solitario, sin mayores pretensiones en la vida que ocupar en las fronteras.

Traduction temporaire :
Bien des années se sont écoulées depuis. Entretemps, j’ai déménagé à Lyon, quitté mon travail et suis une fois de plus revenu à Paris. Pas dans l’appartement des ces fameux événements, non, dans un autre, bien plus petit et où, pourtant, je me sentais davantage chez moi ; loin du centre-ville, c’est-à-dire plus accessible pour la bourse d’un homme seul et sans autres prétentions dans la vie que vivre aux frontières.

vendredi 23 novembre 2012

Question de lexique

Que signifie = « AU DÉBOTTÉ » ?

Projet Hélène / Audrey – phrases 10-11

Uno de los cachorros se le subió a la zapatilla y empezó a morderle el cordón. Sergio se lo sacó de encima.

Traduction temporaire :
L’un des chiots grimpa sur sa tennis et commença à mordiller les lacets. Sergio le fit descendre de là.

Projet Hélène / Audrey – phrases 7-9

Sergio levantó a uno de los cachorros por el cuero. Tenía olor a leche, la panza tirante, y enseguida se quedó dormido. Sergio le mostró los cachorros al encargado de la obra. 

Traduction temporaire :
Sergio attrapa l’un les chiots par la peau du cou. Il sentait le lait, son ventre était gonflé et il s’endormit aussitôt. Sergio montra la portée au chef du chantier.

Projet Hélène / Audrey – phrases 4-6

Una bolsa que lloraba. Se quedó mirándola y después fue y la abrió. Salió caminando un cachorro de no más de dos meses, gordo y marrón, escoltado por otros cuatro que se tropezaban y se mordían entre sí.

Traduction temporaire :
Un sac qui pleurait. Il resta un moment à le regarder avant de s’approcher et de l’ouvrir. S’en échappa un gros chiot marron âgé de deux mois tout au plus, suivi de quatre autres, qui se bousculaient et se mordaient les uns les autres.

Projet Céline 2 – phrases 10-12

También era la palabra que expresaba el estado de un cadáver adentro del cajón, el cuerpo inflado, gases, olor a sangre evaporada, la piel verdosa y la bolita blanca de los ojos. Y gusanos. Muchos, como meter una cuchara en una cacerola de fideos.

Traduction temporaire :
C’était également le mot employé pour décrire l’état d’un cadavre à l’intérieur de son cercueil : le cops boursouflé, les gaz, l’odeur du sang évaporé, la peau verdâtre et les billes blanches des yeux. Sans compter les asticots. Nombreux, comme quand on plonge une cuillère dans une casserole de vermicelles.

Projet Céline 2 – phrase 9

Había usado esa misma palabra cuando tuvo los primeros síntomas; la decía a cada rato cuando el médico lo iba a visitar.

Traduction temporaire :
Il avait employé précisément ce mot lorsqu’il avait ressenti les premiers symptômes ; et il le répétait souvent quand le médecin venait lui rendre visite.

Projet Elena – phrases 87-93

Diarios, torrents, pronóstico del tiempo, subtítulos, farmacias de turno, cartelera. Música. Gmail facebook twitter tumblr. Actualizar. Eliminar. Compartir. Enviar.

Traduction temporaire :
Journaux, fichiers torrents, météo, sous-titres, pharmacies ouvertes, films à l'affiche. Musique. Gmail facebook twitter tumblr. Actualiser. Supprimer. Partager. Envoyer.

Projet Elena – phrases 82-86

Gmail facebook twitter tumblr. Gmail facebook twitter tumblr. La repetición se descuajeringa hasta que todas las actualizaciones son agotadas. Y de nuevo. Y de nuevo.

Traduction temporaire :
Gmail facebook twitter tumblr. Gmail facebook twitter tumblr. On dirait que ça se détraque, jusqu'à ce que toutes les actualisations soient terminées. Encore. Et encore.

Projet Elena – phrases 81-82

Ya debe estar en la ruta, manejando de noche, el último cd dando vueltas infinitas dentro del reproductor. Mojito duerme debajo de mi campera.

Traduction temporaire :
Elle doit déjà être sur la route, dans la nuit, le dernier CD tournant indéfiniment dans le lecteur. Mojito dors sous ma veste.

Projet Hélène / Audrey – titre + phrases 1-3

« Una casa llena de insectos »

Luciano Lamberti


Había una vez un albañil muy pobre que se llamaba Sergio. Una mañana, mientras fumaba un cigarrillo cerca de la obra, Sergio oyó un llanto. Buscó el lugar de donde venía el llanto y vio una bolsa entre los yuyos.

Traduction temporaire :

« Une maison pleine d'insectes »

Il était une fois un maçon très pauvre qui s'appelait Sergio. Un matin, tandis qu’il fumait sa cigarette près du chantier, Sergio entendit des pleurs. Cherchant d'où provenaient ces pleurs, il aperçut un sac au milieu des mauvaises herbes.

Un projet de Traduction pour Hélène et Audrey

Hélène Roy, de l'Université de Lyon, et Audrey Prévôtel, de l'Université de Poitiers, vont traduire ensemble la nouvelle « Una casa llena de insectos », de l'Argentin Luciano Lamberti, pour notre anthologie « Lectures d'ailleurs ».

Les Pikimachay – phrases 164-168

Nadie pudo aguantarse y comenzamos a reírnos. Algunos soltaron carcajadas y comenzaron a golpear la mesa y babear.
–¿Qué dices, Mamey? –¿Cómo?
–Tas loco, Mamey –La mayoría no supo qué decir.

Traduction temporaire :
Personne n'a pu se retenir et on s'est mis à se marrer. Quelques-uns ont carrément éclaté de rire et ont commencé à taper sur la table et à s'emballer.
— Qu'est-ce que tu dis, Mamey ?
— Quoi ?
— T'es dingue, Mamey ?
Mais la plupart d'entre nous est restée sans voix.

Les Ollantay – phrases 202-204

Se acaban varios chopps de cerveza. Un chico pálido de cabellos oscuros cogió la guitarra eléctrica del ex de Astrid y se puso a tocar estridentes canciones de Sonic Youth. Siento las articulaciones de la mano inflamadas. 

Traduction temporaire :
Ça descend des choppes de bière. Un type au teint blafard et aux cheveux foncés a pris la guitare électrique de l’ex d’Astrid et s’est mis à jouer des morceaux stridents de Sonic Youth. Je sens que les articulations de ma main sont enflammées.

Les Ollantay – phrases 199-201

Reconoce a alguien se va y me dice que vuelve en un momento. La noche avanza. A Nervioso lo encuentran en el baño desvistiendo a una chica que Astrid presentó como su estilista, una chica que tenía un polo de la bandera de Inglaterra y un corte asimétrico a lo Joan Jett. 

Traduction temporaire :
Elle reconnaît quelqu'un,  s'en va en me disant qu'elle revient dans un moment. La nuit avance. Je retrouve Speedman dans la salle de bain, en train de déshabiller une fille qu'Astrid nous avait présentée comme étant sa styliste, une meuf qui portait un débardeur avec le drapeau de l'Angleterre et avait une coupe de cheveux asymétrique, à la Joan Jett.