dimanche 28 avril 2013

Projet Nadia – phrase 61

Neruda sale de la lluvia,  entra a la lluvia,  a la ciudad,  a las, oficinas,  a las somolientas alfombras, se tiende en ellas, se, duerme en ellas como Sinbad y como Sinbad se va volando, incrédulo, deslumbrado y nervioso, deslumbrado y nervioso viaja hacia el calor, distante, hacia la selva húmeda, tropical y colonial, se viste, de blanco para ser sacrificado,  se cruza en la calle,  en el sueño, en la fiebre con los coolíes coringhis y los espantosos ingleses, que odio todavía,  la poesía le supura a borbotones como una fiebre, mortal, tiene mucho miedo, confiado y desconfiado,  que Jossie Bliss, lo asesina una noche mientras duerme, traspasada de inmenso amor, y de inmensos celos,  se enferma tiritando en el cuarto solo,  no, hay perchas en mi habitación ni retratos de nadie en las paredes, teme morir ignorado y abandonado, sin dinero,  sin tinta,  sin telegramas,  le venía la perfecta y lúcida nostalgia, se hundía, anestesiado en ella, se sumergía en el alcohol y en el tango,  lo, hacía pedazos golpeándolo con el filo mellado de la antigua poesía, y cantaba su propia melodía,  trabajando de viudo,  de furioso; de, desesperado de solitario particular,  de solitario que coge la, desesperación no como un alimento, un susto, un sacramento y un, oxígena, como lo hacía impecable y clásica Gabriela Mistral, sino, que esgrime su guitarra desterrada, su guitarrón provinciano e, inconsolable como una lámpara improvisada para bajar a la sentina, del buque de carga y descubrir el dolor intacto,  el auténtico, el de Walt Whitman,  el del hombre solo eb medio de la multitud; De regreso en Europa, en el radioso y tumultuoso Paris del año, 50, conoce a Delia del Carril, la legendarioa Hormiggita, y es a, través del puente visible e invisible, por lo demás dorado, que el poeta pasa hacia el pueblo de la mano de esta mujer admirable, y oportunamente transpapelada, de mano en mano de labio en labio, hacia el pueblo, hacia sus alegrías, sus costumbres, sus ansias, sus nostalgias, sus sueños, sus ensueños, sus carencias.

Traduction temporaire :
Neruda sort de la pluie, entre dans la pluie, dans la ville, dans les bureaux, sur les tapis somnolents, il s’y allonge, s’y endort comme Sinbad et, comme Sinbad, il s’envole, incrédule, ébloui et nerveux ; ébloui et nerveux, il voyage vers la chaleur distante, vers la jungle humide, tropicale et coloniale, il s’habille en blanc pour être sacrifié, il croise, dans la rue, dans son sommeil, dans sa fièvre, des coolies corringhis et des Anglais effroyables, que je hais encore. La poésie suppure de ses pores à gros bouillons, comme lors d'une fièvre mortelle, il a très peur, à la fois confiant et méfiant, que Jossie Bliss l’assassine, une nuit, pendant son sommeil, transpercée par un amour immense et par une jalousie immense ; il tombe malade, tremblant, seul dans la pièce ; il n’y a pas de cintres dans ma chambre ni de portraits sur les murs ; il a peur de mourir ignoré de tous et abandonné, sans argent, sans encre, sans télégrammes. La parfaite et lucide nostalgie s'emparait alors de lui, il y plongeait, anesthésié en elle, il se noyait dans l’alcool et le tango qu’il lacérait en le frappant avec la lame ébréchée de son ancienne poésie, et il chantait sa propre mélodie en travaillant en homme veuf, furieux, désespéré, en solitaire particulier, en solitaire qui prend le désespoir non comme un aliment, une peur, un sacrement et de l'oxygène – ce que faisait l’impeccable et classique Gabriela Mistral – mais qui brandit sa guitare exilée, son guitarron provincial et inconsolable, comme une lampe improvisée pour descendre à la sentine du cargo et découvrir la douleur intacte, authentique, celle de Walt Whitman, celle de l’homme seul au milieu de la multitude ; de retour en Europe, dans le Paris radieux et tumultueux des années 50, il fait la connaissance de Delia del Carril, la légendaire Hormiguita, et c’est à travers le pont visible et invisible, et doré, que le poète se dirige vers le village, main dans la main avec cette femme admirable, apparue là au bon moment, de main en main de lèvre en lèvre, vers le village, vers ses joies, ses coutumes, ses angoisses, ses nostalgies, ses rêves, ses illusions, ses carences.

41 commentaires:

Unknown a dit…

Ouf ! Pour une fois, c'est pas pour moi ;-)

Tradabordo a dit…

Vilaine ! ;-)

Unknown a dit…

Il y a deux citations que je n'ai pas encore trouvée : "coolíes coringhis y los espantosos ingleses" et "il n’y a pas de cintres dans ma chambre ni de portraits sur les murs"

Néruda sort de la pluie, entre dans la pluie, dans la ville, dans les bureaux, sur les tapis somnolents, il s’y allonge, s’y endort comme Sinbad et, comme Sinbad il s’envole, incrédule, ébloui et nerveux ; ébloui et nerveux, il voyage vers la chaleur distante, vers la jungle humide, tropicale et coloniale, il s’habille en blanc pour être sacrifié, il croise dans la rue, dans son sommeil, dans sa fièvre les coolíes coringhis y los espantosos ingleses que je haïs encore. La poésie suppure à gros bouillons comme une fièvre mortelle, il a très peur, confiant et méfiant, que Jossie Bliss l’assassine une nuit pendant qu’il dort, transpercée d’amour immense, et de jalousie immense ; tremblant il s’enferme seul dans la salle de bain, il n’y a pas de cintres dans ma chambre ni de portraits sur les murs, il a peur de mourir ignoré et abandonné, sans argent, sans encre, sans télégrammes, la parfaite et lucide nostalgie lui venait alors, il plongeait, anesthésié en elle, il se submergeait dans l’alcool et le tango qu’il mettait en miette en frappant avec la lame ébréchée de son ancienne poésie, et il chantait sa propre mélodie en travaillant en veuf, en furieux ; en désespéré, en solitaire particulier, en solitaire qui prend le désespoir non pas comme un aliment, une peur, un sacrement et un oxygène, comme le faisait l’impeccable et classique Gabriela Mistral, mais qui escrime sa guitare exilée, son homme provincial et inconsolable comme une lampe improvisée pour descendre à la sentine du cargo et découvrir l’odeur intacte, authentique, celle de Walt Whitman, celle de l’homme seul au milieu de la multitude. De retour en Europe, dans le Paris radieux et tumultueux des années 50, il fait la connaissance de Delia del Carril, la légendaire Hormiguita, et c’est à travers le pont visible et invisible, et doré, que le poète va vers le village en donnant la main à cette femme admirable, et atterrie là de manière opportune, de main en main de lèvre en lèvre, vers le village, vers ses joies, ses coutumes, ses angoisses, ses nostalgies, ses rêves, ses illusions, ses carences.

Tradabordo a dit…

J'attends que ce soit complet pour lire… Tu me préviendras ;-)

Unknown a dit…

Ça y est :

Néruda sort de la pluie, entre dans la pluie, dans la ville, dans les bureaux, sur les tapis somnolents, il s’y allonge, s’y endort comme Sinbad et, comme Sinbad il s’envole, incrédule, ébloui et nerveux ; ébloui et nerveux, il voyage vers la chaleur distante, vers la jungle humide, tropicale et coloniale, il s’habille en blanc pour être sacrifié, il croise dans la rue, dans son sommeil, dans sa fièvre avec les coolíes corringhis y les Anglais effroyables que je hais encore. La poésie suppure à gros bouillons comme une fièvre mortelle, il a très peur, confiant et méfiant, que Jossie Bliss l’assassine une nuit pendant qu’il dort, transpercée d’amour immense, et de jalousie immense ; tremblant il s’enferme seul dans la salle de bain, il n’y a pas de cintres dans ma chambre, ni de portraits sur les murs, il a peur de mourir ignoré et abandonné, sans argent, sans encre, sans télégrammes, la parfaite et lucide nostalgie lui venait alors, il plongeait, anesthésié en elle, il se submergeait dans l’alcool et le tango qu’il mettait en miette en frappant avec la lame ébréchée de son ancienne poésie, et il chantait sa propre mélodie en travaillant en veuf, en furieux ; en désespéré, en solitaire particulier, en solitaire qui prend le désespoir non pas comme un aliment, une peur, un sacrement et un oxygène, comme le faisait l’impeccable et classique Gabriela Mistral, mais qui escrime sa guitare exilée, son homme provincial et inconsolable comme une lampe improvisée pour descendre à la sentine du cargo et découvrir l’odeur intacte, authentique, celle de Walt Whitman, celle de l’homme seul au milieu de la multitude. De retour en Europe, dans le Paris radieux et tumultueux des années 50, il fait la connaissance de Delia del Carril, la légendaire Hormiguita, et c’est à travers le pont visible et invisible, et doré, que le poète va vers le village en donnant la main à cette femme admirable, et atterrie là de manière opportune, de main en main de lèvre en lèvre, vers le village, vers ses joies, ses coutumes, ses angoisses, ses nostalgies, ses rêves, ses illusions, ses carences.

Tradabordo a dit…

Néruda [pourquoi cet accent ?] sort de la pluie, entre dans la pluie, dans la ville, dans les bureaux, sur les tapis somnolents, il s’y allonge, s’y endort comme Sinbad et, comme Sinbad il s’envole, incrédule, ébloui et nerveux ; ébloui et nerveux, il voyage vers la chaleur distante, vers la jungle humide, tropicale et coloniale, il s’habille en blanc pour être sacrifié, il croise dans la rue, dans son sommeil, dans sa fièvre avec [?????] les coolíes [tu as mis un accent ?] corringhis y les Anglais effroyables que je hais encore.

Unknown a dit…

Neruda sort de la pluie, entre dans la pluie, dans la ville, dans les bureaux, sur les tapis somnolents, il s’y allonge, s’y endort comme Sinbad et, comme Sinbad il s’envole, incrédule, ébloui et nerveux ; ébloui et nerveux, il voyage vers la chaleur distante, vers la jungle humide, tropicale et coloniale, il s’habille en blanc pour être sacrifié, il croise dans la rue, dans son sommeil, dans sa fièvre des coolies corringhis et des Anglais effroyables que je hais encore.

Tradabordo a dit…

Neruda sort de la pluie, entre dans la pluie, dans la ville, dans les bureaux, sur les tapis somnolents, il s’y allonge, s’y endort comme Sinbad et, comme Sinbad, il s’envole, incrédule, ébloui et nerveux ; ébloui et nerveux, il voyage vers la chaleur distante, vers la jungle humide, tropicale et coloniale, il s’habille en blanc pour être sacrifié, il croise [virgule] dans la rue, dans son sommeil, dans sa fièvre des coolies corringhis et des Anglais effroyables que je hais encore.

Unknown a dit…

Neruda sort de la pluie, entre dans la pluie, dans la ville, dans les bureaux, sur les tapis somnolents, il s’y allonge, s’y endort comme Sinbad et, comme Sinbad, il s’envole, incrédule, ébloui et nerveux ; ébloui et nerveux, il voyage vers la chaleur distante, vers la jungle humide, tropicale et coloniale, il s’habille en blanc pour être sacrifié, il croise, dans la rue, dans son sommeil, dans sa fièvre des coolies corringhis et des Anglais effroyables que je hais encore.

Tradabordo a dit…

Neruda sort de la pluie, entre dans la pluie, dans la ville, dans les bureaux, sur les tapis somnolents, il s’y allonge, s’y endort comme Sinbad et, comme Sinbad, il s’envole, incrédule, ébloui et nerveux ; ébloui et nerveux, il voyage vers la chaleur distante, vers la jungle humide, tropicale et coloniale, il s’habille en blanc pour être sacrifié, il croise, dans la rue, dans son sommeil, dans sa fièvre, des coolies corringhis et des Anglais effroyables, que je hais encore.

J'ai ajouté une virgule ou deux…

La poésie suppure [là, il faut que tu ajoutes quelque chose, pour qu'on comprenne bien que c'est de lui qu'il s'agit] à gros bouillons comme une fièvre mortelle, il a très peur, [cheville : « à la fois » ?] confiant et méfiant, que Jossie Bliss l’assassine [virgule ?] une nuit [virgule ?] pendant qu’il dort [ou « son sommeil » ?], transpercée d’[ou « par un » ?] amour immense, [supprime la virgule ?] et de [idem] jalousie immense ;

Unknown a dit…

La poésie suppure de ses pores à gros bouillons comme une fièvre mortelle, il a très peur, à la fois confiant et méfiant, que Jossie Bliss l’assassine, une nuit, pendant son sommeil, transpercée par un amour immense et par une jalousie immense ;

Tradabordo a dit…

La poésie suppure de ses pores à gros bouillons [virgule] comme [cheville : « dans » ? J'hésite] une fièvre mortelle, il a très peur, à la fois confiant et méfiant, que Jossie Bliss l’assassine, une nuit, pendant son sommeil, transpercée par un amour immense et par une jalousie immense ;

Unknown a dit…

et avec "comme lors d'une fièvre" :

La poésie suppure de ses pores à gros bouillons, comme lors d'une fièvre mortelle, il a très peur, à la fois confiant et méfiant, que Jossie Bliss l’assassine, une nuit, pendant son sommeil, transpercée par un amour immense et par une jalousie immense

Tradabordo a dit…

La poésie suppure de ses pores à gros bouillons, comme lors d'une fièvre mortelle, il a très peur, à la fois confiant et méfiant, que Jossie Bliss l’assassine, une nuit, pendant son sommeil, transpercée par un amour immense et par une jalousie immense

OK.

Remets l'ensemble…

Unknown a dit…

Neruda sort de la pluie, entre dans la pluie, dans la ville, dans les bureaux, sur les tapis somnolents, il s’y allonge, s’y endort comme Sinbad et, comme Sinbad, il s’envole, incrédule, ébloui et nerveux ; ébloui et nerveux, il voyage vers la chaleur distante, vers la jungle humide, tropicale et coloniale, il s’habille en blanc pour être sacrifié, il croise, dans la rue, dans son sommeil, dans sa fièvre, des coolies corringhis et des Anglais effroyables, que je hais encore. La poésie suppure de ses pores à gros bouillons, comme lors d'une fièvre mortelle, il a très peur, à la fois confiant et méfiant, que Jossie Bliss l’assassine, une nuit, pendant son sommeil, transpercée par un amour immense et par une jalousie immense ;

Tradabordo a dit…

Neruda sort de la pluie, entre dans la pluie, dans la ville, dans les bureaux, sur les tapis somnolents, il s’y allonge, s’y endort comme Sinbad et, comme Sinbad, il s’envole, incrédule, ébloui et nerveux ; ébloui et nerveux, il voyage vers la chaleur distante, vers la jungle humide, tropicale et coloniale, il s’habille en blanc pour être sacrifié, il croise, dans la rue, dans son sommeil, dans sa fièvre, des coolies corringhis et des Anglais effroyables, que je hais encore. La poésie suppure de ses pores à gros bouillons, comme lors d'une fièvre mortelle, il a très peur, à la fois confiant et méfiant, que Jossie Bliss l’assassine, une nuit, pendant son sommeil, transpercée par un amour immense et par une jalousie immense ;
OK

tremblant il s’enferme [FS]

seul dans la salle de bain, il n’y a pas de cintres dans ma chambre ni de portraits sur les murs, il a peur de mourir ignoré et abandonné, sans argent, sans encre, sans télégrammes, la parfaite et lucide nostalgie lui venait alors, il plongeait, anesthésié en elle, il se submergeait dans l’alcool et le tango qu’il mettait en miette en frappant avec la lame ébréchée de son ancienne poésie, et il chantait sa propre mélodie en travaillant en veuf, en furieux ;

Unknown a dit…

tremblant, il tombe malade, seul dans la chambre, il n’y a pas de cintres dans ma chambre ni de portraits sur les murs, il a peur de mourir ignoré et abandonné, sans argent, sans encre, sans télégrammes, la parfaite et lucide nostalgie lui venait alors, il plongeait, anesthésié en elle, il se submergeait dans l’alcool et le tango qu’il mettait en miette en frappant avec la lame ébréchée de son ancienne poésie, et il chantait sa propre mélodie en travaillant en veuf, en furieux ;

Tradabordo a dit…

tremblant, il tombe malade, seul dans la chambre, [point-virgule ?] il n’y a pas de cintres dans ma chambre [pb avec « chambre » ; le terme n'est pas répété en V.O.] ni de portraits [« de nadie » ?] sur les murs, [point-virgule ?] il a peur de mourir ignoré et abandonné, sans argent, sans encre, sans télégrammes, la parfaite et lucide nostalgie lui venait [« s'emparait de lui » ?] alors [avance-le un peu], il [cheville : « y » ?] plongeait, anesthésié en [« par » ? Je ne sais pas…] elle, il se submergeait [mal dit] dans l’alcool et le tango qu’il mettait [quoi ?] en miette [avec un couteau ?] en frappant avec la lame ébréchée de son ancienne poésie, et il chantait sa propre mélodie en travaillant en [ajoute « homme »] veuf, en furieux ;

Unknown a dit…

tremblant, il tombe malade, seul dans la pièce ; il n’y a pas de cintres dans ma chambre [j'ai changé chambre plus haut car ici on est dans une citation] ni de portraits [citation] sur les murs; il a peur de mourir ignoré et abandonné, sans argent, sans encre, sans télégrammes, la parfaite et lucide nostalgie s'emparait alors de lui, il y plongeait, anesthésié en elle, il se noyait dans l’alcool et le tango qu’il lacérait en le frappant avec la lame ébréchée de son ancienne poésie, et il chantait sa propre mélodie en travaillant en homme veuf, furieux ;

Tradabordo a dit…

tremblant, il tombe malade [au fait, pourquoi as-tu inversé ? Je pense que tu changes un peu le sens], seul dans la pièce ; il n’y a pas de cintres dans ma chambre ni de portraits sur les murs ; il a peur de mourir ignoré [citation ? Sinon : cheville = « de tous » ?] et abandonné, sans argent, sans encre, sans télégrammes, [ponctuation à revoir] la parfaite et lucide nostalgie s'emparait alors de lui, il y plongeait, anesthésié en elle, il se noyait dans l’alcool et le tango qu’il lacérait en le frappant avec la lame ébréchée de son ancienne poésie, et il chantait sa propre mélodie en travaillant en homme veuf, furieux ;

Unknown a dit…

il tombe malade, tremblant, seul dans la pièce ; il n’y a pas de cintres dans ma chambre ni de portraits sur les murs ; il a peur de mourir ignoré de tous et abandonné, sans argent, sans encre, sans télégrammes. La parfaite et lucide nostalgie s'emparait alors de lui, il y plongeait, anesthésié en elle, il se noyait dans l’alcool et le tango qu’il lacérait en le frappant avec la lame ébréchée de son ancienne poésie, et il chantait sa propre mélodie en travaillant en homme veuf, furieux

Tradabordo a dit…

l tombe malade, tremblant, seul dans la pièce ; il n’y a pas de cintres dans ma chambre ni de portraits sur les murs ; il a peur de mourir ignoré de tous et abandonné, sans argent, sans encre, sans télégrammes. La parfaite et lucide nostalgie s'emparait alors de lui, il y plongeait, anesthésié en elle, il se noyait dans l’alcool et le tango qu’il lacérait en le frappant avec la lame ébréchée de son ancienne poésie, et il chantait sa propre mélodie en travaillant en homme veuf, furieux

OK tu remets le tout depuis le début, stp.

Unknown a dit…

Neruda sort de la pluie, entre dans la pluie, dans la ville, dans les bureaux, sur les tapis somnolents, il s’y allonge, s’y endort comme Sinbad et, comme Sinbad, il s’envole, incrédule, ébloui et nerveux ; ébloui et nerveux, il voyage vers la chaleur distante, vers la jungle humide, tropicale et coloniale, il s’habille en blanc pour être sacrifié, il croise, dans la rue, dans son sommeil, dans sa fièvre, des coolies corringhis et des Anglais effroyables, que je hais encore. La poésie suppure de ses pores à gros bouillons, comme lors d'une fièvre mortelle, il a très peur, à la fois confiant et méfiant, que Jossie Bliss l’assassine, une nuit, pendant son sommeil, transpercée par un amour immense et par une jalousie immense ; il tombe malade, tremblant, seul dans la pièce ; il n’y a pas de cintres dans ma chambre ni de portraits sur les murs ; il a peur de mourir ignoré de tous et abandonné, sans argent, sans encre, sans télégrammes. La parfaite et lucide nostalgie s'emparait alors de lui, il y plongeait, anesthésié en elle, il se noyait dans l’alcool et le tango qu’il lacérait en le frappant avec la lame ébréchée de son ancienne poésie, et il chantait sa propre mélodie en travaillant en homme veuf, furieux

Tradabordo a dit…

Neruda sort de la pluie, entre dans la pluie, dans la ville, dans les bureaux, sur les tapis somnolents, il s’y allonge, s’y endort comme Sinbad et, comme Sinbad, il s’envole, incrédule, ébloui et nerveux ; ébloui et nerveux, il voyage vers la chaleur distante, vers la jungle humide, tropicale et coloniale, il s’habille en blanc pour être sacrifié, il croise, dans la rue, dans son sommeil, dans sa fièvre, des coolies corringhis et des Anglais effroyables, que je hais encore. La poésie suppure de ses pores à gros bouillons, comme lors d'une fièvre mortelle, il a très peur, à la fois confiant et méfiant, que Jossie Bliss l’assassine, une nuit, pendant son sommeil, transpercée par un amour immense et par une jalousie immense ; il tombe malade, tremblant, seul dans la pièce ; il n’y a pas de cintres dans ma chambre ni de portraits sur les murs ; il a peur de mourir ignoré de tous et abandonné, sans argent, sans encre, sans télégrammes. La parfaite et lucide nostalgie s'emparait alors de lui, il y plongeait, anesthésié en elle, il se noyait dans l’alcool et le tango qu’il lacérait en le frappant avec la lame ébréchée de son ancienne poésie, et il chantait sa propre mélodie en travaillant en homme veuf, furieux

Ajoute la ponctuation que tu veux après « furieux » + ta trad jusqu'au point-virgule suivant.

Unknown a dit…

, désespéré ; en solitaire particulier, en solitaire qui prend le désespoir non pas comme un aliment, une peur, un sacrement et un oxygène, comme le faisait l’impeccable et classique Gabriela Mistral, mais qui s'escrime de sa guitare exilée, son guitarron provincial et inconsolable, comme d'une lampe improvisée pour descendre à la sentine du cargo et découvrir l’odeur intacte, authentique, celle de Walt Whitman, celle de l’homme seul au milieu de la multitude.

Tradabordo a dit…

, désespéré ; [pourquoi ce point-virgule ? Tu ne crois pas que c'est la suite de l'énumération ?] en solitaire particulier, en solitaire qui prend le désespoir non pas comme un aliment, une peur, un sacrement et un oxygène, comme le faisait l’impeccable et classique Gabriela Mistral, mais qui s'escrime de sa guitare exilée, son guitarron provincial et inconsolable, comme d'une lampe improvisée pour descendre à la sentine du cargo et découvrir l’odeur intacte, authentique, celle de Walt Whitman, celle de l’homme seul au milieu de la multitude.

Unknown a dit…

, désespéré, en solitaire particulier, en solitaire qui prend le désespoir non pas comme un aliment, une peur, un sacrement et un oxygène, comme le faisait l’impeccable et classique Gabriela Mistral, mais qui s'escrime de sa guitare exilée, son guitarron provincial et inconsolable, comme d'une lampe improvisée pour descendre à la sentine du cargo et découvrir l’odeur intacte, authentique, celle de Walt Whitman, celle de l’homme seul au milieu de la multitude.

Tradabordo a dit…

, désespéré, en solitaire particulier, en solitaire qui prend le désespoir non pas [nécessaire ?] comme un aliment, une peur, un sacrement et un [« de l' » ?] oxygène, comme [tu ne peux pas passer par « comme » – ça crée une inévitable confusion avec les comparaisons qui précèdent] le faisait l’impeccable et classique Gabriela Mistral, mais qui s'escrime de sa guitare exilée, son guitarron provincial et inconsolable, comme d'une lampe improvisée pour descendre à la sentine du cargo et découvrir l’odeur intacte, authentique, celle de Walt Whitman, celle de l’homme seul au milieu de la multitude.

Unknown a dit…

, désespéré, en solitaire particulier, en solitaire qui prend le désespoir non comme un aliment, une peur, un sacrement et de l'oxygène – ce que faisait l’impeccable et classique Gabriela Mistral – mais qui s'escrime de sa guitare exilée, son guitarron provincial et inconsolable, comme d'une lampe improvisée pour descendre à la sentine du cargo et découvrir l’odeur intacte, authentique, celle de Walt Whitman, celle de l’homme seul au milieu de la multitude.

Tradabordo a dit…

, désespéré, en solitaire particulier, en solitaire qui prend le désespoir non comme un aliment, une peur, un sacrement et de l'oxygène – ce que faisait l’impeccable et classique Gabriela Mistral – mais qui s'escrime de [? Correct ??????] sa guitare exilée, son guitarron provincial et inconsolable, comme d' [?] une lampe improvisée pour descendre à la sentine du cargo et découvrir l’odeur [trop vite ; attention de bien lire la V.O.] intacte, authentique, celle de Walt Whitman, celle de l’homme seul au milieu de la multitude.

Unknown a dit…

CNRTL: s'escrimer : − P. anal. Se servir d'un objet long et mince comme on le ferait d'une épée. L'irascible portière (...) se mit à s'escrimer avec son manche à balai (Jouy, Hermite,t. 3, 1813, p. 286).

Le Grand Robert: 1 Se servir de qqch. comme d'une épée contre qqn; se battre. | Il s'escrimait de sa canne et parait les coups de balai (Littré).

, désespéré, en solitaire particulier, en solitaire qui prend le désespoir non comme un aliment, une peur, un sacrement et de l'oxygène – ce que faisait l’impeccable et classique Gabriela Mistral – mais qui s'escrime de [ou alors on met "brandir"?] sa guitare exilée, son guitarron provincial et inconsolable, comme une lampe improvisée pour descendre à la sentine du cargo et découvrir la douleur intacte, authentique, celle de Walt Whitman, celle de l’homme seul au milieu de la multitude.

Unknown a dit…

ok?

Tradabordo a dit…

, désespéré, en solitaire particulier, en solitaire qui prend le désespoir non comme un aliment, une peur, un sacrement et de l'oxygène – ce que faisait l’impeccable et classique Gabriela Mistral – mais qui s'escrime de [ou alors on met "brandir"? / on ne dit pas s'escrimer SUR ?] sa guitare exilée, son guitarron provincial et inconsolable, comme une lampe improvisée pour descendre à la sentine du cargo et découvrir la douleur intacte, authentique, celle de Walt Whitman, celle de l’homme seul au milieu de la multitude.

Unknown a dit…

L'exemple que j'ai trouvé sur le CNRTL pour "s'escrimer sur"(parce que le Grand Robert n'en donne pas avec cette préposition) :
♦ S'appliquer à faire quelque chose, faire de grands efforts pour y parvenir, peiner. C'est un fameux galimatias, sur lequel se sont escrimés tous les critiques de textes beethoveniens (Rolland, Beethoven,t. 1, 1937, p. 217).Lui aussi me dit, comme on s'escrimait à monter une côte : « Y a de l'avenir dans l'armée » (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 383).

, désespéré, en solitaire particulier, en solitaire qui prend le désespoir non comme un aliment, une peur, un sacrement et de l'oxygène – ce que faisait l’impeccable et classique Gabriela Mistral – mais qui s'escrime de [ou alors on met "brandir"?] sa guitare exilée, son guitarron provincial et inconsolable, comme une lampe improvisée pour descendre à la sentine du cargo et découvrir la douleur intacte, authentique, celle de Walt Whitman, celle de l’homme seul au milieu de la multitude.

Tradabordo a dit…

OK pour « brandir » ; remets l'ensemble et un peu de la suite…

Unknown a dit…

Neruda sort de la pluie, entre dans la pluie, dans la ville, dans les bureaux, sur les tapis somnolents, il s’y allonge, s’y endort comme Sinbad et, comme Sinbad, il s’envole, incrédule, ébloui et nerveux ; ébloui et nerveux, il voyage vers la chaleur distante, vers la jungle humide, tropicale et coloniale, il s’habille en blanc pour être sacrifié, il croise, dans la rue, dans son sommeil, dans sa fièvre, des coolies corringhis et des Anglais effroyables, que je hais encore. La poésie suppure de ses pores à gros bouillons, comme lors d'une fièvre mortelle, il a très peur, à la fois confiant et méfiant, que Jossie Bliss l’assassine, une nuit, pendant son sommeil, transpercée par un amour immense et par une jalousie immense ; il tombe malade, tremblant, seul dans la pièce ; il n’y a pas de cintres dans ma chambre ni de portraits sur les murs ; il a peur de mourir ignoré de tous et abandonné, sans argent, sans encre, sans télégrammes. La parfaite et lucide nostalgie s'emparait alors de lui, il y plongeait, anesthésié en elle, il se noyait dans l’alcool et le tango qu’il lacérait en le frappant avec la lame ébréchée de son ancienne poésie, et il chantait sa propre mélodie en travaillant en homme veuf, furieux, désespéré, en solitaire particulier, en solitaire qui prend le désespoir non comme un aliment, une peur, un sacrement et de l'oxygène – ce que faisait l’impeccable et classique Gabriela Mistral – mais qui brandit sa guitare exilée, son guitarron provincial et inconsolable, comme une lampe improvisée pour descendre à la sentine du cargo et découvrir la douleur intacte, authentique, celle de Walt Whitman, celle de l’homme seul au milieu de la multitude.De retour en Europe, dans le Paris radieux et tumultueux des années 50, il fait la connaissance de Delia del Carril, la légendaire Hormiguita, et c’est à travers le pont visible et invisible, et doré, que le poète va vers le village en donnant la main à cette femme admirable, et atterrie là de manière opportune, de main en main de lèvre en lèvre, vers le village, vers ses joies, ses coutumes, ses angoisses, ses nostalgies, ses rêves, ses illusions, ses carences.

Tradabordo a dit…

Neruda sort de la pluie, entre dans la pluie, dans la ville, dans les bureaux, sur les tapis somnolents, il s’y allonge, s’y endort comme Sinbad et, comme Sinbad, il s’envole, incrédule, ébloui et nerveux ; ébloui et nerveux, il voyage vers la chaleur distante, vers la jungle humide, tropicale et coloniale, il s’habille en blanc pour être sacrifié, il croise, dans la rue, dans son sommeil, dans sa fièvre, des coolies corringhis et des Anglais effroyables, que je hais encore. La poésie suppure de ses pores à gros bouillons, comme lors d'une fièvre mortelle, il a très peur, à la fois confiant et méfiant, que Jossie Bliss l’assassine, une nuit, pendant son sommeil, transpercée par un amour immense et par une jalousie immense ; il tombe malade, tremblant, seul dans la pièce ; il n’y a pas de cintres dans ma chambre ni de portraits sur les murs ; il a peur de mourir ignoré de tous et abandonné, sans argent, sans encre, sans télégrammes. La parfaite et lucide nostalgie s'emparait alors de lui, il y plongeait, anesthésié en elle, il se noyait dans l’alcool et le tango qu’il lacérait en le frappant avec la lame ébréchée de son ancienne poésie, et il chantait sa propre mélodie en travaillant en homme veuf, furieux, désespéré, en solitaire particulier, en solitaire qui prend le désespoir non comme un aliment, une peur, un sacrement et de l'oxygène – ce que faisait l’impeccable et classique Gabriela Mistral – mais qui brandit sa guitare exilée, son guitarron provincial et inconsolable, comme une lampe improvisée pour descendre à la sentine du cargo et découvrir la douleur intacte, authentique, celle de Walt Whitman, celle de l’homme seul au milieu de la multitude ; de retour en Europe, dans le Paris radieux et tumultueux des années 50, il fait la connaissance de Delia del Carril, la légendaire Hormiguita, et c’est à travers le pont visible et invisible, et doré, que le poète va vers [pas terrible « va vers », si ?] le village en donnant la main à [« main dans la main avec » ?] cette femme admirable, et atterrie là de manière opportune [CS],
de main en main de lèvre en lèvre, vers le village, vers ses joies, ses coutumes, ses angoisses, ses nostalgies, ses rêves, ses illusions, ses carences.

Unknown a dit…

Neruda sort de la pluie, entre dans la pluie, dans la ville, dans les bureaux, sur les tapis somnolents, il s’y allonge, s’y endort comme Sinbad et, comme Sinbad, il s’envole, incrédule, ébloui et nerveux ; ébloui et nerveux, il voyage vers la chaleur distante, vers la jungle humide, tropicale et coloniale, il s’habille en blanc pour être sacrifié, il croise, dans la rue, dans son sommeil, dans sa fièvre, des coolies corringhis et des Anglais effroyables, que je hais encore. La poésie suppure de ses pores à gros bouillons, comme lors d'une fièvre mortelle, il a très peur, à la fois confiant et méfiant, que Jossie Bliss l’assassine, une nuit, pendant son sommeil, transpercée par un amour immense et par une jalousie immense ; il tombe malade, tremblant, seul dans la pièce ; il n’y a pas de cintres dans ma chambre ni de portraits sur les murs ; il a peur de mourir ignoré de tous et abandonné, sans argent, sans encre, sans télégrammes. La parfaite et lucide nostalgie s'emparait alors de lui, il y plongeait, anesthésié en elle, il se noyait dans l’alcool et le tango qu’il lacérait en le frappant avec la lame ébréchée de son ancienne poésie, et il chantait sa propre mélodie en travaillant en homme veuf, furieux, désespéré, en solitaire particulier, en solitaire qui prend le désespoir non comme un aliment, une peur, un sacrement et de l'oxygène – ce que faisait l’impeccable et classique Gabriela Mistral – mais qui brandit sa guitare exilée, son guitarron provincial et inconsolable, comme une lampe improvisée pour descendre à la sentine du cargo et découvrir la douleur intacte, authentique, celle de Walt Whitman, celle de l’homme seul au milieu de la multitude ; de retour en Europe, dans le Paris radieux et tumultueux des années 50, il fait la connaissance de Delia del Carril, la légendaire Hormiguita, et c’est à travers le pont visible et invisible, et doré, que le poète se dirige vers le village main dans la main avec cette femme admirable, et atterrie là au bon moment, de main en main de lèvre en lèvre, vers le village, vers ses joies, ses coutumes, ses angoisses, ses nostalgies, ses rêves, ses illusions, ses carences.

Tradabordo a dit…

Neruda sort de la pluie, entre dans la pluie, dans la ville, dans les bureaux, sur les tapis somnolents, il s’y allonge, s’y endort comme Sinbad et, comme Sinbad, il s’envole, incrédule, ébloui et nerveux ; ébloui et nerveux, il voyage vers la chaleur distante, vers la jungle humide, tropicale et coloniale, il s’habille en blanc pour être sacrifié, il croise, dans la rue, dans son sommeil, dans sa fièvre, des coolies corringhis et des Anglais effroyables, que je hais encore. La poésie suppure de ses pores à gros bouillons, comme lors d'une fièvre mortelle, il a très peur, à la fois confiant et méfiant, que Jossie Bliss l’assassine, une nuit, pendant son sommeil, transpercée par un amour immense et par une jalousie immense ; il tombe malade, tremblant, seul dans la pièce ; il n’y a pas de cintres dans ma chambre ni de portraits sur les murs ; il a peur de mourir ignoré de tous et abandonné, sans argent, sans encre, sans télégrammes. La parfaite et lucide nostalgie s'emparait alors de lui, il y plongeait, anesthésié en elle, il se noyait dans l’alcool et le tango qu’il lacérait en le frappant avec la lame ébréchée de son ancienne poésie, et il chantait sa propre mélodie en travaillant en homme veuf, furieux, désespéré, en solitaire particulier, en solitaire qui prend le désespoir non comme un aliment, une peur, un sacrement et de l'oxygène – ce que faisait l’impeccable et classique Gabriela Mistral – mais qui brandit sa guitare exilée, son guitarron provincial et inconsolable, comme une lampe improvisée pour descendre à la sentine du cargo et découvrir la douleur intacte, authentique, celle de Walt Whitman, celle de l’homme seul au milieu de la multitude ; de retour en Europe, dans le Paris radieux et tumultueux des années 50, il fait la connaissance de Delia del Carril, la légendaire Hormiguita, et c’est à travers le pont visible et invisible, et doré, que le poète se dirige vers le village, main dans la main avec cette femme admirable, et atterrie [incorrect : on n'est pas « atterri »] là au bon moment, de main en main de lèvre en lèvre, vers le village, vers ses joies, ses coutumes, ses angoisses, ses nostalgies, ses rêves, ses illusions, ses carences.

Unknown a dit…

Neruda sort de la pluie, entre dans la pluie, dans la ville, dans les bureaux, sur les tapis somnolents, il s’y allonge, s’y endort comme Sinbad et, comme Sinbad, il s’envole, incrédule, ébloui et nerveux ; ébloui et nerveux, il voyage vers la chaleur distante, vers la jungle humide, tropicale et coloniale, il s’habille en blanc pour être sacrifié, il croise, dans la rue, dans son sommeil, dans sa fièvre, des coolies corringhis et des Anglais effroyables, que je hais encore. La poésie suppure de ses pores à gros bouillons, comme lors d'une fièvre mortelle, il a très peur, à la fois confiant et méfiant, que Jossie Bliss l’assassine, une nuit, pendant son sommeil, transpercée par un amour immense et par une jalousie immense ; il tombe malade, tremblant, seul dans la pièce ; il n’y a pas de cintres dans ma chambre ni de portraits sur les murs ; il a peur de mourir ignoré de tous et abandonné, sans argent, sans encre, sans télégrammes. La parfaite et lucide nostalgie s'emparait alors de lui, il y plongeait, anesthésié en elle, il se noyait dans l’alcool et le tango qu’il lacérait en le frappant avec la lame ébréchée de son ancienne poésie, et il chantait sa propre mélodie en travaillant en homme veuf, furieux, désespéré, en solitaire particulier, en solitaire qui prend le désespoir non comme un aliment, une peur, un sacrement et de l'oxygène – ce que faisait l’impeccable et classique Gabriela Mistral – mais qui brandit sa guitare exilée, son guitarron provincial et inconsolable, comme une lampe improvisée pour descendre à la sentine du cargo et découvrir la douleur intacte, authentique, celle de Walt Whitman, celle de l’homme seul au milieu de la multitude ; de retour en Europe, dans le Paris radieux et tumultueux des années 50, il fait la connaissance de Delia del Carril, la légendaire Hormiguita, et c’est à travers le pont visible et invisible, et doré, que le poète se dirige vers le village, main dans la main avec cette femme admirable, et apparue là au bon moment, de main en main de lèvre en lèvre, vers le village, vers ses joies, ses coutumes, ses angoisses, ses nostalgies, ses rêves, ses illusions, ses carences.

Tradabordo a dit…

Neruda sort de la pluie, entre dans la pluie, dans la ville, dans les bureaux, sur les tapis somnolents, il s’y allonge, s’y endort comme Sinbad et, comme Sinbad, il s’envole, incrédule, ébloui et nerveux ; ébloui et nerveux, il voyage vers la chaleur distante, vers la jungle humide, tropicale et coloniale, il s’habille en blanc pour être sacrifié, il croise, dans la rue, dans son sommeil, dans sa fièvre, des coolies corringhis et des Anglais effroyables, que je hais encore. La poésie suppure de ses pores à gros bouillons, comme lors d'une fièvre mortelle, il a très peur, à la fois confiant et méfiant, que Jossie Bliss l’assassine, une nuit, pendant son sommeil, transpercée par un amour immense et par une jalousie immense ; il tombe malade, tremblant, seul dans la pièce ; il n’y a pas de cintres dans ma chambre ni de portraits sur les murs ; il a peur de mourir ignoré de tous et abandonné, sans argent, sans encre, sans télégrammes. La parfaite et lucide nostalgie s'emparait alors de lui, il y plongeait, anesthésié en elle, il se noyait dans l’alcool et le tango qu’il lacérait en le frappant avec la lame ébréchée de son ancienne poésie, et il chantait sa propre mélodie en travaillant en homme veuf, furieux, désespéré, en solitaire particulier, en solitaire qui prend le désespoir non comme un aliment, une peur, un sacrement et de l'oxygène – ce que faisait l’impeccable et classique Gabriela Mistral – mais qui brandit sa guitare exilée, son guitarron provincial et inconsolable, comme une lampe improvisée pour descendre à la sentine du cargo et découvrir la douleur intacte, authentique, celle de Walt Whitman, celle de l’homme seul au milieu de la multitude ; de retour en Europe, dans le Paris radieux et tumultueux des années 50, il fait la connaissance de Delia del Carril, la légendaire Hormiguita, et c’est à travers le pont visible et invisible, et doré, que le poète se dirige vers le village, main dans la main avec cette femme admirable, apparue là au bon moment, de main en main de lèvre en lèvre, vers le village, vers ses joies, ses coutumes, ses angoisses, ses nostalgies, ses rêves, ses illusions, ses carences.

J'ai fait une légère modif et OK… On passe enfin à la suite !