dimanche 31 mai 2009

Votre thème du week-end, Vallès

En photo : Marché Jules Vallès par Denis G. 68

MA MÈRE

Ai-je été nourri par ma mère? Est-ce une paysanne qui m'a donné son lait? Je n'en sais rien. Quel que soit le sein que j'ai mordu, je ne me rappelle pas une caresse du temps où j'étais tout petit; je n'ai pas été dorloté, tapoté, baisoté; j'ai été beaucoup fouetté. Ma mère dit qu'il ne faut pas gâter les enfants, et elle me fouette tous les matins; quand elle n'a pas le temps le matin, c'est pour midi, rarement plus tard que quatre heures.
Mlle Balandreau m'y met du suif.
C'est une bonne vieille fille de cinquante ans. Elle demeure au-dessous de nous. D'abord elle était contente: comme elle n'a pas d'horloge, ça lui donnait l'heure. « Vlin! Vlan! Zon! Zon! - voilà le petit Chose qu'on fouette; il est temps de faire mon café au lait. » Mais un jour que j'avais levé mon pan, parce que ça me cuisait trop, et que je prenais l'air entre deux portes, elle m'a vu; mon derrière lui a fait pitié.
Elle voulait d'abord le montrer à tout le monde, ameuter les voisins autour; mais elle a pensé que ce n'était pas le moyen de le sauver, et elle a inventé autre chose.
Lorsqu'elle entend ma mère me dire : « Jacques, je vais te fouetter!
- Madame Vingtras, ne vous donnez pas la peine, je vais faire ça pour vous.
- Oh! chère demoiselle, vous êtes trop bonne! » Mlle Balandreau m'emmène; mais, au lieu de me fouetter, elle frappe dans ses mains; moi, je crie. Ma mère remercie, le soir, sa remplaçante.
« A votre service », répond la brave fille, en me glissant un bonbon en cachette.
Mon premier souvenir date donc d'une fessée. Mon second est plein d'étonnement et de larmes.
C'est au coin d'un feu de fagots, sous le manteau d'une vieille cheminée; ma mère tricote dans un coin; une cousine à moi, qui sert de bonne dans la maison pauvre, range, sur des planches rongées, quelques assiettes de grosse faïence avec des coqs à crête rouge, et à queue bleue.
Mon père a un couteau à la main et taille un morceau de sapin; les copeaux tombent jaunes et soyeux comme des brins de rubans. Il me fait un chariot avec des languettes de bois frais. Les roues sont déjà taillées; ce sont des ronds de pommes de terre avec leur cercle de peau brune qui imite le fer... Le chariot va être fini; j'attends tout ému et les yeux grands ouverts, quand mon père pousse un cri et lève sa main pleine de sang.
Il s'est enfoncé le couteau dans le doigt. Je deviens tout pâle et je m'avance vers lui; un coup violent m'arrête; c'est ma mère qui me l'a donné, l'écume aux lèvres, les poings crispés.
« C'est ta faute si ton père s'est fait mal! » Et elle me chasse sur l'escalier noir, en me cognant encore le front contre la porte.
Je crie, je demande grâce, et j'appelle mon père : je vois, avec ma terreur d'enfant, sa main qui pend toute hachée; c'est moi qui en suis cause!
Pourquoi ne me laisse-t-on pas entrer pour savoir? On me battra après si l'on veut. Je crie, on ne me répond pas. J'entends qu'on remue des carafes, qu'on ouvre un tiroir; on met des compresses.
« Ce n'est rien », vient me dire ma cousine, en pliant une bande de linge tachée de rouge. Je sanglote, j'étouffe : ma mère reparaît et me pousse dans le cabinet où je couche, où j'ai peur tous les soirs.
Je puis avoir cinq ans et me crois un parricide.
Ce n'est pas ma faute, pourtant! Est-ce que j'ai forcé mon père à faire ce chariot?
Est-ce que je n'aurais pas mieux aimé saigner, moi, et qu'il n'eût point mal?
Oui - et je m'égratigne les mains pour avoir mal aussi.

Jules Vallès, L'Enfant, 1879.

***

Brigitte nous propose sa traduction :

THEME MA MERE JULES VALLES

MI MADRE

¿ Fui criado por mi madre ? ¿ Fue una campesina la que me amamantó ? No lo sé. Cualquiera que sea el seno que mordisqueé, no recuerdo una sola caricia del tiempo en que yo era muy niño ; no fui mimado, ni felicitado, ni bisuqueado ; pero me azotaron mucho. Mi madre suele decir que no hay que mimar a los niños y me pega todas las mañanas ; cuando no le da tiempo por la mañana, lo hace a mediodía, raras veces después de las cuatro de la tarde.
La señorita Balandreau me unta la piel con sebo.
Es una bonachona solterona de cincuenta años. Vive en el piso abajo del nuestro.
Al principio estaba contenta : como no tiene reloj, así podía saber la hora.
« ¡ Zas, pim, pam, pum ! – Ya están azotando al chiquillo Chose ; ya es hora de prepararme el café con leche »
Pero un día en que me había levantado los faldones, porque me escocía demasiado, y que estaba tomando el aire entre dos puertas, ella me vio ; mi trasero le dio lástima.
Primero quería enseñárselo a todos, avisar a los vecinos alrededor ; pero pensó que no era la manera adecuada de salvarlo e inventó otra cosa.
Cuando oye a mi madre decir :
- Jacques, te voy a azotar !
- Señora Vingtras, no se moleste, yo lo haré en su lugar
- Oh, querida señorita ¡ Qué amable es usted !
La señorita Balandreau me lleva consigo ; pero, en vez de golpearme, golpea en sus manos ; yo grito. Mi madre da las gracias, por la noche, a su sustituta.
- A su servicio, contesta la buena chica, regalándome un caramelo a hurtadillas.
Mi primer recuerdo se remonta pues a una paliza. El segundo está lleno de asombro y de lágrimas.
Fue junto al fuego de leña, debajo del manto de una vieja chimenea ; mi madre está haciendo punto en un rincón ; una prima mía, que hace de criada en la casa pobre, está colocando sobre unas tablas carcomidas unos platos de loza decorados con gallos de cresta roja y cola azul.
Mi padre tiene una navaja en la mano y está tallando un trozo de abeto ; las virutas van cayendo, amarillas y sedosas como pedacitos de cinta. Me está fabricando un carro con lengüetas de madera verde. Ya están talladas las ruedas ; son rodajas de patatas con su círculo de piel morena que imita el hierro… El carro casi está terminado ; estoy esperando muy emocionado con los ojos abiertos de par en par, cuando mi padre suelta un grito y levanta su mano ensangrentada.
Se clavó la navaja en el dedo. Me pongo muy pálido y me acerco a él ; un golpe violento me detiene ; me lo dio mi madre, con espuma en los labios y los puños crispados.
- Tienes la culpa si se echó daño tu padre ! - y me saca a la escalera oscura, y golpeándome una vez más la frente contra la puerta.
Me pongo a gritar, pido perdón y llamo a mi padre : veo, con mi terror infantil, su mano que cuelga destrozada. ¡ He sido yo el responsable !
¿ Por qué no me dejarán entrar para que sepa lo que pasa ? Que me peguen después si les apetece. Grito, no me contestan. Puedo oír que mueven unos frascos, que abren un cajón ; ponen vendajes.
- No es nada -, acude a decirme mi prima, doblando unos lienzos/paños manchados de rojo. Yo estoy sollozando, me estoy ahogando : vuelve a aparecer mi madre y me empuja al cuarto donde duermo, donde tengo miedo todas las noches.
Con apenas cinco años me imagino un parricida.
¡ Sin embargo, no ha sido culpa mía ! ¿ Acaso habré obligado a mi padre a hacer este carro ?
¿ No hubiera preferido sangrar yo y que no se hiciera daño él ?
Y me araño las manos para sentir dolor yo también.

En savoir plus sur les apprenties de la promotion Anne Dacier, 2008-2009 : Le CV de Nathalie Lavigne

En photo : Nathalie Lavigne











CURRICULUM VITAE

Pour me contacter : lavigne.traduction@gmail.com

2008-2009
Master 2 professionnel : traduction, traductologie de
l'écrit pour l'édition et le marché du livre
(parcours espagnol)

Traduction du roman de Miguel Fernández Pacheco,
« Siete historias para la infanta Margarita »
(Punto de Lectura, Madrid, 2005 [Siruela, 2001])


4° de couverture de « Sept histoires pour l’infante Marguerite » :

Nous sommes en 1656, à la cour du roi d’Espagne, Philippe IV. Velázquez est sur le point d’achever son célèbre tableau, les Ménines. Mais l’infante Marguerite ne veut plus venir poser : elle en a assez de rester de longues heures immobile ; elle s’ennuie trop. Le roi décide qu’il faut divertir la jeune princesse en lui racontant des histoires. Aussitôt, l’entourage s’exécute. L’un après l’autre, les personnages qui composent le tableau rapportent divers récits d’amours malheureuses qui voient défiler un prince-sanglier, un pirate, un fantôme, un chien ensorcelé… La plupart des évènements relatés touchant personnellement les conteurs, le lecteur pénètre, petit à petit, dans l’intimité de chacun. Dès lors, ce ne sont plus de simples figures sur une toile mais des êtres de chair et de sang qui s’animent et prennent vie au fil des pages.
Qui n’a jamais rêvé, en contemplant tel ou tel tableau, de se glisser à l’intérieur du cadre et d’observer de plus près ce qui s’y passe ? C’est chose possible avec ce roman, où se mêlent récit d’aventures, fable et légende et où le tragique le dispute au burlesque avec l’intervention toujours irrévérencieuse des deux bouffons.

Après avoir lu ce livre, vous ne pourrez plus regarder les Ménines comme avant.

L’auteur, Miguel Angel Fernández Pacheco (Espagne, 1944) écrit et illustre des ouvrages destinés au jeune public depuis de nombreuses années ; il a déjà reçu plusieurs prix littéraires dont le prestigieux Premio Nacional de Literatura Infantil y Juvenil, en 20001 pour « La véritable histoire du chien Salomon » (que l’on retrouve dans « Sept histoires pour l’infante
Marguerite »).
À partir de 12 ans.

Stage de quatre semaines chez Culture Suds
(maison d’édition bordelaise dirigée par Antonio Arévalo)

Doctorat de littérature latino-américaine contemporaine
(1ère année) : les personnages féminins dans le roman indigéniste

Tutorat pour les étudiants de licence (LCE espagnol et LEA)

2005-2008
Préparation des concours des bibliothèques (catégorie A)
Médiaquitaine (Gradignan)

Stages en BU

TOEIC (Test Of English for International Communication):
840 / 990

2003-2004
Auditrice libre à l'université de Bordeaux 3
(DU japonais)


En disponibilité de l'Éducation Nationale


Parcours professionnel

1998-2002
ATER à l'université de la Sorbonne Nouvelle-Paris 3

1997-98
Année de stage au lycée Camille Jullian, Bordeaux

Études supérieures à l'université Michel de Montaigne - Bordeaux 3

1997
Agrégation d'espagnol (8° rang)

1995
DEA études ibériques et ibéro-américaines - mention TB

1994
Maîtrise LCE espagnol - mention B

1993
Licence LCE espagnol

1992-90
DEUG LCE (littérature et civilisation étrangères) - espagnol

1990
Bac A2 (lettres et langue) - mention B
Lycée François Magendie, Bordeaux

Le Quiz coloré et sucré du dimanche

Les Barbapapa

par Nathalie

Quand j’étais petite, j’aimais bien regarder ce dessin animé : les personnages étaient très colorés, ils avaient des formes arrondies, leurs aventures finissaient toujours bien… Mon préféré ? Je crois que c’était Barbouille (celui qui est tout noir et tout poilu) parce que je ne comprenais pas pourquoi les autres se moquaient sans cesse de lui…

Apparu pour la première fois à la télévision en 1973, ce dessin animé est tiré d’une série de livres pour enfants d’Annette Tison et Talus Taylor (1970).

Il y a le père, la mère et leurs sept rejetons ; ils arborent tous une couleur différente et ont la particularité de se transformer à volonté. Leurs noms ? Vous devez les connaître… Mais savez-vous comment ils ont été traduits en espagnol ou en anglais ?

Barbapapa :
Barbamama :
Barbidou (l’ami des animaux) :
Barbouille (l’artiste peintre) :
Barbabelle (la coquette) :
Barbidur (le costaud) :
Barbotine (l’intello) :
Barbibul (l’inventeur) :
Barbalala (la chanteuse) :

Et pour le plaisir, le générique original en français et en espagnol :



Références culturelles, 144 : Bola de Nieve

En photo : Me encanta la música cubana... par clarameetsworld

samedi 30 mai 2009

Mini-précision

Les disgracieuses barres en bleu dans les sondages apparaissent parce que le texte dans l'intitulé et dans les cases est trop long… mais je n'ai pas le choix si je veux être claire. Ça entrave un peu l'utilisation de l'outil, mais tant pis… Il faut sonder, alors sondons.

Résultats du sondage : « À force de traduire, le traducteur devient un lecteur 'différent' en ce qu'il est… ? »

En photo : Espelho da alma... par Omar Junior

Sur 13 votants (je rappelle que plusieurs réponses étaient possibles) :

Plus libre = 6 (46%)
Moins libre = 4 (30%)
Plus spontané = 2 (15%)
Moins spontané = 9 (69%)

Donc, à force de traduire, le traducteur devient un lecteur à la fois plus libre et moins spontané… Ma première question est simple : « plus libre de quoi ? », au fait ? Cela mérite réflexion ! Par ailleurs, si cela semble positif (qui n'aspire pas à davantage de liberté s'agissant des arts et des lettres ?), je ne crois pas que ça le soit avec « Moins spontané »… car là, cela s'apparente assez clairement à une perte, non ? En tout si l'on envisage que le plaisir de la lecture tient en partie aussi à la spontanéité de notre rapport au texte… Deuxième question : « Moins spontané », ça veut dire quoi ? Moins innocent ? Vous vous en doutez, il va falloir approfondir tout cela… continuer à fouiller nos âmes traductrices…
À suivre.

Une demande d'aide… de la part de Sophie

En photo : Necesito tu ayuda par Mujer12Balas

Vous vous souvenez évidemment de Sophie, notre traductrice pragmatique… Après nous avoir généreusement fait partager les particularités de son métier, elle a aujourd'hui besoin d'un petit coup de main (la pauvre, figurez-vous qu'on lui demande de traduire un ouvrage technique en aveugle, c'est-à-dire sans les illustrations… Pas facile de se représenter de quoi il s'agit). J'espère que vous l'aiderez.

***

Le message de Sophie :

Il s'agit d'un ouvrage présentant des préfabriqués contemporains, le texte est davantage des légendes de photos (que ne n'ai pas) qu'une véritable description technique.

Las grandes aberturas y olas materiales ayudan a enfatizar la comunicación entre los espacios interiores y exteriores de la vivienda.

Je ne comprends pas olas dans cette phrase, je ne pense pas qu'il s'agisse de vague ou d'onde. Quand j'ai posé la question aux espagnols j'ai eu en réponse

Las grandes aberturas y LOS / olas materiales ayudan a enfatizar la comunicación entre los espacios interiores y exteriores de la vivienda.

Je me demande donc si olas est ici un nom masculin qui aurait un sens technique, ou si tout bêtement il y avait une faute dans le texte et si los remplace olas, dans ce cas là tout serait clair !

Las características del solar y la voluntad de crear una atmósfera propia han sido determinantes en la creación de un interior de dos plantas que se caracteriza por la yuxtaposición de patios tanto en planta como en sección

la fin de cette phrase m'embête, je ne vois pas où on met les patios, autant dans les étages / plans que dans les coupes ???

À cause de sección, je pense à vue de profil/en coupe et j'ai tendance à penser que planta c'est le plan, et non l'étage, mais je ne suis pas sure du tout
Pour le moment j'en suis à :
Les caractéristiques du terrain à bâtir et la volonté de créer une atmosphère unique ont été déterminantes dans la création de cet intérieur sur deux niveaux qui se caractérise par la juxtaposition de patios...?

La estructura principal tiene un frente con dos crujías de 3,6 m y una profundidad de tres crujías de 3,4 m.
Les sens que donnent le dico pour crujias (Espace entre deux murs de soutènement, enfilade de pièce, couloir, corridor, coursive)ne me semble pas convenir, je pense qu'il s'agit simplement d'une unité /d'un module / d'une croisée?

Voilà, merci d'avance à toute personne qui prendra un peu de son temps pour m'apporter ses lumières.

Pour information

Je viens de publier la traduction « officielle » du poème travaillé par Laure et les étudiantes de M1 du parcours traduction/traductologie… Il s'agissait de « Polvo eterno » d'Alan Mills (cf post du 24/02/09).
Comparaison intéressante entre cette traduction et celle proposée par nos trois bordelaises.
Merci à Laure L.

En savoir plus sur les apprenties de la promotion Anne Dacier, 2008-2009 : Le CV de Laure Labat

En photo : Laure Labat















Laure Labat Cangunga
Pour me contacter : labat.traduction@gmail.com

Projet de traduction au sein du Master de traduction

Prévu pour septembre 2009 : El Peso de la tentación, d’Ana María Shua
Paru en août 2007 aux éditions Emecé (Buenos Aires, Argentine)

Marina, quarante ans passés et plus de quatre vingt dix kilos, fatiguée des régimes à répétition, décide d’entrer en cure d’amaigrissement pour enfin avoir le corps svelte dont elle rêve depuis son adolescence.
Son obsession de la nourriture va la conduire dans une clinique hors de prix dirigée par un professeur sadique et charismatique qui fait subir à ses patients un régime si drastique qu’il ressemblerait presque à un jeûne complet ! Un groupe de surveillants est chargé de faire respecter les règles érigées par l’autorité suprême du professeur. Dans cette microsociété coupée du monde, Marina apprend à trouver sa place tout en luttant contre ses désirs et en cédant parfois à ses faiblesses au gré des rebondissements. Au programme, frustration, sexe, amour, trahison et révolutions…
Avec humour et profondeur, Ana María Shua nous entraîne dans un roman passionnant et cauchemardesque où elle aborde intelligemment le thème de la quête de la perfection pour une critique de la société moderne.

Expérience de traduction

2008 : Traduction et interprétariat pour le Tribunal de Grande Instance de Bordeaux

Études

2009 : MASTER 2 Métiers de la traduction à l’Université Bordeaux III
2008 : MASTER 1 Parcours hispano-américain à l’Université Bordeaux III
2006 : LICENCE LLCE Espagnol à l’Université Bordeaux III
2001 : DEUG LLCE Espagnol à l’UPPA
1998 : Baccalauréat littéraire au lycée Oratoire à Auch

Stage professionnel

Avril/juin 2009 : Stage professionnel aux éditions Confluences à Bordeaux

Expérience professionnelle à l’étranger

2002/ 2006 : Séjour en Angola et expérience de l’enseignement au sein de l’École Française de Luanda

Expérience professionnelle saisonnière

Juillet Août 2008 : guide trilingue à l’exposition temporaire Camille Claudel dans le Gers
Juillet Août 2001 : plongeuse dans un restaurant
Juillet Août 2000 : guide touristique dans une abbaye cistercienne

Séjours prolongés à l’étranger

2002/2006 : séjour en Angola
2001 : séjour au Brésil et en Argentine
1999 : séjour linguistique de deux mois en situation scolaire en Espagne

Langues maitrisées

Espagnol / portugais (brésil et Portugal) / Anglais

« Le français rend intelligent »

Allez donc jeter un œil à l'article du Figaro, répertorié sur site de la revue de presse européenne en français dont je vous parlais hier.
Surtout, ne manquez pas le commentaire en bas de page…

http://www.presseurop.eu/fr/content/article/8431-le-francais-rend-intelligent

Références culturelles, 143 : Pancho Villa

En photo : Pancho Villa par Lourdes Place

http://www.terra.es/personal3/pancho_villa/villa.htm

vendredi 29 mai 2009

Une mission pour la semaine prochaine

Je demande à celles qui n'ont jusque-là apporté aucune traduction « officielle » au pot commun de se charger d'en trouver une pour la semaine prochaine. Ce serait bien que nous complétions d'ici la fin de l'année. Je vous rappelle que la liste de celles qui sont encore à trouver est dans la colonne de droite, en bas.
Merci !

Un site indispensable

En photo : European Flag par Council of Europe







Le meilleur de la presse européenne en français :

http://www.presseurop.eu/fr

Un personnage à connaître : Henri Meschonnic

En photo : Henri Meschonnic par Christophe Borhen







Nous en avons entendu parler à plusieurs reprises au cours de cette année, notamment par une Aline Schulman très émue. Oui, un personnage à connaître !

Pour en savoir plus :

http://www.magazine-litteraire.com/content/Homepage/article.html?id=13171

http://pretexte.club.fr/revue/entretiens/discussions-thematiques_poesie/discussions/henri-meschonnic.htm

À propos de la soutenance…

Pour information, Christilla Vasserot ne pourra pas être à Bordeaux en septembre pour participer à la soutenance de Nathalie et Laure L. Elle n'en relira pas moins votre traduction et m'enverra un rapport précis sur l'ensemble. La note sera donc prise en fonction de son évaluation et de la mienne… avec – je vous l'avais dit – un possible troisième regard par un autre enseignant du département.
Dans la mesure où il faudra laisser du temps à votre tutrice pour travailler sur votre manuscrit, je vous conseille de le lui faire parvenir entre la fin juillet et la mi-août.

Votre version de la semaine, Arteaga

En photo : Almudena de Arteaga par Grupo Editorial Edaf

PALACIO DE RODRIGO DE CALDERÓN.
SEIS DE LA MAÑANA DEL 31
DE MARZO DE 1621

«Mas de la intención del labio
Satisfacción no se alcanza,
Si el brazo de la venganza
No es del cuerpo en agravio.»

CALDERÓN DE LA BARCA,
A secreto agravio, secreta venganza


Doña Inés murmuró como confesándose a sí misma:
-Sólo me queda el consuelo y la insegura certeza de que la vida suele poner las cosas en su lugar.
Otro alarido resonó en la plaza. Un escalofrío recorrió todo mi ser, entrando por el dedo meñique de mi pie hasta llegar a la nuca, tal y como un rayo en plena tormenta traspasa al incauto que no se cubre eludiendo su abrasar.
Embozada en la capa, procuraba guarecerme de la escarcha matinal, pero el grueso paño se hacía fina seda. En mi pecho sentía incrustadas estalactitas de hielo imposibles de derretir usurpando el lugar de mi corazón.
El frío no era nada comparado con el miedo, al verme obligada a permanecer agazapada al pie de esa torre. La misma que se erigía sobre la que en su día fue la casa de la mujer que me acompañaba, y que ahora era el presidio de su propio esposo. Me esforzaba en adivinar sus pensamientos, sin duda sueños de antaño que se tornaban pesadillas más dolorosas aún que el grito que acababa de trepanar nuestras desconsoladas ánimas.
El amanecer descorría los telones que aquella noche nos brindaba con su lúgubre escenario. Como en los días anteriores, la claridad marcaría el momento preciso para desaparecer entre la penumbra de las sombras. No era la primera vez que sufríamos el lento transcurrir de las horas a la intemperie, y sabía que intentar convencer a la dueña de aquellas palabras para un repentino cambio de planes no serviría de nada.
La gruesa reja que nacía a ras del suelo para levantar apenas cuatro palmos se había convertido para mi cómplice de avatares en una especie de confesionario insomne. Yo, lejos de secundar su extraña devoción, sentía que los párpados me pesaban como si las pestañas se me hubiesen pegado las unas a las otras.
A pesar de ello, tenía que soportarlo como fuese, ya que mi propio esposo como el suyo se hallaba preso en el mismo calabozo. Mi señor don Ruy, por haber violado una vez más el destierro al que le habían condenado. ¡Por qué había de ser tan terco! ¡Sólo eran seis meses los que debía alejarse, a tan sólo 20 leguas de la villa y corte! Pero como todos los caballeros y nobles del momento, se pasaba por el forro de su capa cualquier condena que se le impusiese. Ésta era la tercera vez que le sorprendían ignorando al Santo Oficio, y cansados de tanto descaro, le prendieron como a un vulgar pícaro.
A pesar de todo, albergaba la certeza absoluta de que, al igual que mi esposo saldría en poco tiempo, no pasaría lo mismo con el señor de la mujer que tenía a mi lado. Gaspar de Guzmán, el conde de Olivares, le había mirado con ojeriza, y de un tiempo a esta parte, sobre todo desde que el rey nuestro señor Felipe III se sintió enfermo, el tirano andaba susurrando al príncipe mil y una patrañas que le alertaban en contra de todos los que un día sirvieron a su padre con fidelidad.
No alcanzaba a comprender el empeño de doña Inés en ahondar y prolongar el sufrimiento que desde hacía muchos meses les vino en gracia, pero lo cierto era que ya nadie la acompañaba en sus tristes aventuras nocturnas por miedo a las represalias. Al saber que Ruy moraba en el mismo calabozo que el marqués de Siete Iglesias, decidí secundarla el tiempo que durase nuestra pena común.
Desde que a Rodrigo de Calderón, su señor esposo, le prendieron en aquella misma casa arrancándole de sus brazos y los de sus hijos, aquella buena mujer había perseguido al preso dando tumbos de un lado a otro de España.
Primero le siguió hasta la fortaleza de Medina del Campo, y más tarde a la de Montánchez. Desde allí se trasladó a Santorcaz para malvivir en los mismos calabozos que un día albergaron a mi bisabuela la princesa de Éboli, y finalmente, cansada de tanto trasiego, vio cómo el odio de sus captores les inducía a traerle de regreso al primer lugar donde coartaron su libertad, encadenándole a los muros de las que un día fueron las bodegas de su propia casa palacio en plena villa y corte de Madrid.
Le acusaban de 244 cargos de faltas, y de abusos en el desempeño de su cargo como secretario de cámara de Felipe III. De hechizos y desacatos contra el rey y la reina, de haber aumentado su fortuna de forma extraña y, para más inri, del asesinato de Francisco de Xuara y otros tantos. Todas y cada una de las acusaciones parecían tan absurdas como infundadas. Y la mayor embustera de todos los testigos que declararon fue nada menos que la mujer del conde de Olivares, Inés de Zúñiga, pues aseguraba que como dama de la reina Margarita presenció cómo aquel desgraciado la había envenenado, apresurando su muerte y dejando a nuestro rey viudo con más premura de la esperada.

Almudena de Arteaga, El desafío de las damas, 2007.

***

Nathalie nous propose sa traduction :

Palais de Rodrigo de Calderón
Six heures du matin, ce 31 mars 1621

«Mais de la parole en gestation
on n’obtient nulle satisfaction
si de la vengeance le bras armé
ne défend pas le corps outragé »

Calderón de la Barca,
A outrage secret, vengeance secrète

Doña Inés murmura, comme si elle se parlait à elle-même :

- Il ne me reste que la consolation et la fragile certitude que la vie remet généralement les choses en ordre.

Un autre hurlement retentit sur la place. Un frisson me parcourut tout le corps, depuis le petit doigt de pied jusqu’à la nuque, tel un éclair au beau milieu d’un orage transperce l’imprudent qui ne se met pas à l’abri pour éviter ce contact brûlant.

Enveloppée dans ma cape, je tentais de me protéger du givre matinal, mais l’étoffe épaisse devenait fine soie. Dans ma poitrine, je sentais que des stalactites de glace, qui ne pourraient jamais fondre, avaient remplacé mon cœur.

Le froid n’était rien comparé à la peur que je ressentais, à me voir ainsi obligée de rester tapie au pied de cette tour. Celle-la même qui s’érigeait sur ce qui fut, autrefois, la maison de la femme qui m’accompagnait et qui, maintenant, servait de prison à son propre époux. Je m’efforçais de deviner ses pensées, sans doute des rêves du temps jadis qui se transformaient en cauchemars plus douloureux encore que le cri qui venait de trépaner nos âmes inconsolables.

L’aube tirait les rideaux sur la scène lugubre que nous avait offerte cette nuit. Comme les jours précédents, la clarté indiquerait le moment précis pour disparaître parmi la pénombre des ombres. Ce n’était pas la première fois que nous supportions le lent défilé des heures sous les intempéries, et je savais que chercher à convaincre celle qui avait prononcé ces mots de souscrire à un soudain changement de plans ne servirait à rien.

L’énorme grille qui naissait au ras du sol pour s’élever à peine à quatre empans était devenue pour ma compagne de vicissitudes une sorte de confessionnal perpétuellement en veille.

Quant à moi, loin de partager son étrange dévotion, je sentais que mes paupières étaient de plus en plus lourdes comme si les cils s’étaient collés les uns aux autres.

Toujours est-il que je devais supporter cette situation, car, comme le sien, mon propre époux, était retenu prisonnier dans le même cachot. Mon maître, don Ruy, pour avoir violé une fois de plus l’exil auquel il avait été condamné. Pourquoi fallait-il qu’il soit aussi entêté ! Il ne devait rester éloigné que six mois, à seulement 20 lieues de la capitale ! Mais comme tous les chevaliers et autres nobles de l’époque, il faisait glisser dans la doublure de sa cape toutes les condamnations qu’il recevait. C’était la troisième fois qu’on le prenait en train de passer outre le Saint Office et, lassé par tant d’effronterie, on l’avait appréhendé comme un vulgaire coquin.

Malgré tout, j’étais absolument certaine que, de la même façon que mon époux allait bientôt sortir, il n’en serait pas de même pour le mari de la femme qui se tenait près de moi.

Gaspar de Guzmán, comte de Olivares, n’avait pour lui que de la haine et depuis quelque temps, surtout depuis que le roi, notre seigneur et maître, Philippe III, s’était senti malade, le tyran susurrait en permanence à l’oreille du prince mille et une fables pour le mettre en garde contre tous ceux qui un jour avaient fidèlement servi son père.

Je ne parvenais pas à comprendre l’entêtement de doña Inés qui creusait et prolongeait la souffrance qui leur était tombée dessus depuis plusieurs mois, mais assurément, plus personne ne l’accompagnait dans ses tristes aventures nocturnes, par peur des représailles. En apprenant que Ruy se trouvait dans le même cachot que le marquis de Siete Iglesias, je décidai de la seconder, le temps que durerait notre peine commune.

Depuis qu’on avait appréhendé Rodrigo de Calderón, monsieur son époux, dans sa propre maison, et qu’on l’avait arraché de ses bras et de ceux de leurs enfants, cette brave femme avait suivi le prisonnier cahin-caha d’un bout à l’autre de l’Espagne.

D’abord, jusqu’à la forteresse de Medina del Campo, puis celle de Montánchez. Là, il fut transféré à Santorcaz, pour vivre, et tout aussi pauvrement, dans les mêmes geôles qui un jour abritèrent mon arrière grand-mère, la princesse de Éboli, et finalement, lasse de tant déplacements, elle put constater que la haine de ses ravisseurs les incitait à le ramener là où ils aliénèrent sa liberté, pour l’enchaîner aux murs de ce qui, un jour, avaient été les caves de son propre palais, en plein Madrid, dans la capitale du royaume.

Il était accusé de 244 délits et d’abus dans l’exercice de sa charge de Secrétaire de la Chambre de Philippe III. De sorcellerie et de manque de respect envers le roi et la reine, d’avoir accru sa fortune d’une bien étrange façon, et pour couronner le tout, de l’assassinat de Francisco de Xuara et de beaucoup d’autres. Toutes ces accusations paraissaient aussi absurdes et insensées les unes que les autres. Et la plus grande menteuse, parmi tous les témoins qui déposèrent, fut ni plus ni moins que la femme du comte de Olivares, Inés de Zúñiga, car elle soutenait que, comme dame de la reine Marguerite, elle avait vu comment ce malheureux l’avait empoissonnée, devançant la date de sa mort et laissant notre roi veuf avec une plus grande célérité que prévu.

***

Brigitte nous propose sa traduction :

PALAIS DE DON RODRIGO DE CALDERÓN
Six heures du matin, le 31 Mars 1621

« Mais nul ne peut atteindre la satisfaction
Par la médisance des lèvres
Si le bras de la vengeance
Ne fait pas outrage au corps »

Calderón de la Barca,
A outrage secret, vengeance secrète.

Doña Inés chuchota comme si elle se confessait à elle-même :
- Il ne me reste que la consolation et l’improbable certitude que la vie se charge toujours de remettre les choses en leur lieu et place.
Un nouveau hurlement retentit. Un frisson parcourut tout mon être, des pieds à la tête, comme un éclair en plein orage frappe l’imprudent qui ne se met pas à l’abri pour éviter d’être foudroyé.
Enveloppée dans ma cape, je tentai de me protéger du givre matinal, mais la toile épaisse n’était plus que fine soie. Je sentais, fichés sous ma poitrine, des stalactites de glace, impossibles à faire fondre, s’emparant de mon cœur.
Le froid n’était rien en comparaison de la peur qui me contraignait à rester tapie au pied de cette tour. Celle-là même qui se dressait à l’emplacement de ce qui avait été, en son temps, la maison de la femme qui m’accompagnait et qui était maintenant la prison de son propre époux. J’essayais de deviner ses pensées, sans doute des rêves d’antan qui avaient tourné au cauchemar ; des cauchemars plus douloureux encore que le cri qui venait de transpercer nos âmes inconsolables.
L’aube tirait les rideaux que cette nuit nous avait offerts avec son sinistre décor. Comme les jours précédents, la clarté nous indiquerait l’instant précis pour disparaître dans la pénombre des ombres. Ce n’était pas la première fois que nous supportions les heures interminables passées dehors, et je savais que tenter de convaincre l’auteur de ces mots d’un changement soudain de plans serait peine perdue.
La lourde grille, qui descendait au ras du sol pour ne se lever d’à peine quatre empans, était devenue pour ma compagne d’infortune une sorte de confident de ses nuits sans sommeil. Moi, loin de soutenir son étrange dévotion, je sentais mes paupières devenir lourdes, comme si mes cils s’étaient collés les uns aux autres.
Pourtant, il fallait que je supporte cela tant bien que mal, puisque mon propre époux, à l’instar du sien, se trouvait emprisonné dans le même cachot. Mon seigneur don Ruy, pour avoir violé encore une fois l’exil auquel il avait été condamné. Pourquoi fallait-il donc qu’il soit si têtu ! Ce n’était que pour six mois et à 20 lieues seulement qu’il devait se tenir éloigné de (la ville et cour) Madrid ! Mais comme tous les chevaliers et nobles de l’époque, il n’avait que faire de toute condamnation qu’on pouvait bien lui infliger. C’était la troisième fois qu’on le surprenait à ignorer le Saint Office, et excédé par tant d’insolence, on l’avait arrêté comme une vulgaire fripouille.
Malgré tout, j’avais l’absolue certitude, autant que mon époux sortirait sous peu, autant qu’il n’en serait pas de même du mari de la femme qui se trouvait à mes côtés. Gaspar de Guzmán, le comte d’Olivares, l’avait pris en grippe et, depuis cet instant, surtout depuis que le roi Philippe III, notre seigneur, était tombé malade, le tyran soufflait au prince mille et une balivernes pour le mettre en garde contre tous ceux qui un jour avaient servi fidèlement son père.
Je ne parvenais pas à comprendre l’acharnement de doña Inés à rendre plus profonde et prolonger la souffrance qui depuis des mois les avait frappés, mais il est certain que plus personne ne l’accompagnait à présent dans ses tristes escapades nocturnes par peur des représailles.
Ayant appris que Ruy se trouvait dans le même cachot que le Marquis de Siete Iglesias, je décidai de l’accompagner le temps que durerait notre malheur commun.
Depuis qu’on avait appréhendé don Rodrigo Calderón, son seigneur et époux, dans cette même maison, l’arrachant à ses bras et à ceux de ses enfants, cette bonne épouse avait suivi le prisonnier, sillonnant l’Espagne d’un bout à l’autre.
Tout d’abord elle le suivit jusqu’ à la forteresse de Medina del Campo, et plus tard à celle de Montanchez. De là, il fut transféré à Santorcaz à croupir dans les mêmes cachots qui avaient accueilli autrefois mon arrière grand-mère, la princesse d’Éboli et, finalement, épuisée par tant de déplacements, elle vit comment la haine de ses geôliers les poussait de retour au tout premier endroit où ils l’avaient privé de liberté, l’enchaînant aux murs de ce qui avait été un jour les caves de son propre palais en cette ville et cour de Madrid.
Il était accusé de 244 chefs d’inculpation, et d’abus dans l’exercice de sa fonction de secrétaire de la chambre du roi Philippe III. D’actes de sorcellerie et d’outrages envers le roi et la reine, d’avoir fait prospérer sa fortune d’étrange manière et, pour couronner le tout, de l’assassinat de Francisco de Xuara, entre autres choses. Ces accusations paraissaient toutes aussi absurdes et infondées les unes que les autres. Et la plus grande menteuse d’entre tous les témoins qui déposèrent ne fut autre que la femme du duc d’Olivares, Inés de Zúñiga, car elle assurait qu’en qualité de dame d’honneur de la reine Marguerite, elle était présente lorsque le misérable l’avait empoisonnée, précipitant sa mort et rendant veuf notre roi plus prématurément qu’il ne s’y attendait.

***

Laure L. nous propose sa traduction :

Palais de Rodrigo de Calderón
Six heures du matin
31 mars 1621

Mais de l’intention de parler
On n’obtient pas satisfaction,
Si le bras de la vengeance
Au corps offensé n’appartient.

Calderón de la barca,

A secrète offense, secrète vengeance.

Doña Inès murmura comme pour se confesser :
— Il ne me reste que la consolation et l’incertaine certitude que la vie remet toute chose à sa place.
Une autre clameur résonna sur la place. Un frisson parcouru tout mon être, depuis mon petit orteil jusqu’à ma nuque, tel l’éclair dans la tempête transperce l’imprudent qui ne se protège pas en esquivant son étreinte brûlante.
Dissimulée sous une cape, je cherchais à m’abriter de la gelée matinale mais le lourd tissu faisait l’effet d’une soie fine. Je sentais des stalactites de glace qui ne pouvaient pas fondre incrustées dans ma poitrine et qui usurpaient la place de mon cœur.
Le froid n’était rien par rapport à la peur de me voir obligée à demeurer au pied de cette tour. La même qui s’élevait là où en son temps se trouvait la maison de la femme qui m’accompagnait, et qui maintenant était la geôle de son propre époux. Je tentais de deviner ses pensées, sans doute des rêves d’autrefois qui se transformaient en cauchemars plus douloureux encore que le cri qui venait de trépaner nos âmes inconsolables.
L’aube levait les rideaux que cette nuit nous offrait avec son lugubre théâtre. Comme les jours précédents, la clarté marquerait le moment précis pour disparaître entre la pénombre et les ombres. Ce n’était pas la première fois que nous souffrions de la lente course des heures à la belle étoile, et je savais qu’essayer de convaincre l’auteur de ces mots d’un soudain changement de plans ne servirait à rien. La large grille qui naissait au raz du sol pour s’élever d’à peine quatre empans s’était convertie pour ma complice de métamorphose en une sorte de confessionnal d’insomnie. Moi, loin de seconder cette dévotion étrange, je sentais que mes paupières pesaient comme si mes cils étaient collés les uns aux autres.
Malgré cela, peu importe comment, je devais le supporter puisque mon propre époux, comme le sien, était emprisonné dans le même cachot. Mon seigneur, Don Rui, pour avoir un fois de plus enfreint l’exil auquel on l’avait condamné. Pourquoi s’obstiner à être si entêté ! Il ne devait s’éloigner que pendant si mois et à peine à vingt lieues de Madrid, capitale et cour ! Mais comme tous les gentilshommes et nobles du moment, peu lui importait la moindre peine qu’on pouvait lui infliger. C’était cette fois la troisième qu’on le surprenait en train d’ignorer le Saint Office, et lassés de tant d’effronterie, ils l’emprisonnèrent comme un vulgaire brigand.
Malgré tout j’abritais l’absolue certitude que mon époux sortirait dans peu de temps et qu’il n’en serait pas de même pour le seigneur de la femme qui était à mes côtés. Gaspard de Guzmán, conte d’Olivares, l’avait regardé avec courroux, et récemment, surtout depuis que notre roi Philippe III s’était sentit malade, le tyran passait son temps à susurrer mille et une sornettes à l’oreille du prince qui l’alertaient contre tous ceux qui un jour avaient servit son père avec fidélité.
Je n’arrivais pas à comprendre l’énergie que Doña Inés mettait à intensifier et prolonger la souffrance qui depuis des mois était leur lot, mais une chose était sûre : plus personne ne l’accompagnait dans ses tristes aventures nocturnes de peur des représailles. Quand je sus que Rui demeurait dans la même geôle que le marquis de Siete Iglesias, je décidai de la seconder le temps de notre peine commune.
Depuis qu’ils avaient emprisonné Rodrigo de Calderón, son seigneur et époux, l’arrachant de ses bras et de ceux de ses enfants dans cette même maison, cette bonne femme avait poursuivi le prisonnier avançant tant bien que mal d’un bout à l’autre de l’Espagne.
D’abord elle le suivit jusqu’à la forteresse de Medina del Campo, et plus tard jusqu’à celle de Montánchez. De là elle se déplaça à Santorcaz pour vivre misérablement dans les mêmes geôles qui un jour avaient abrité ma bisaïeule la princesse d’Eboli, et finalement, épuisée par tant de va et vient, elle vit comment la haine de ses ravisseurs les induisait à le ramener au premier endroit où ils avaient entravé sa liberté, en l’enchaînant aux murs qui furent autrefois ceux de son propre palais au beau milieu de Madrid, capitale et cour.
On portait contre lui 244 charges et on l’accusait d’abus dans l’exercice de sa fonction de secrétaire de la chambre du roi Philippe III ; de sorcellerie et de désobéissance au roi et à la reine, de s’être étrangement enrichi et pour couronner le tout, de l’assassinat de Francisco de Xuara et de bien d’autres choses. Toutes ces accusations avaient l’air aussi absurdes qu’infondées. Et la pire menteuse de tous les témoins entendus ne fut personne d’autre que la femme du conte de Olivares, Inés de Zúñiga, qui certifiait qu’en qualité de dame de compagnie de la reine Marguerite elle avait eu le pressentiment de la façon dont ce malheureux l’avait empoisonnée, précipitant sa mort et laissant notre roi veuf plus vite que prévu.

Les « 12 incontournables »… NOUVELLES TECHNOLOGIES, par Laure L.

En photo : nuevas tecnologias par fotodiagramas

Actualizar : mettre à jour

Archivos espías: fichiers espions

BIOS = sistema básico de entrada y salida : (« Basic Input/Output System » « Système de gestion élémentaire des entrées/sorties ») composant essentiel de l'ordinateur, permet le contrôle des éléments matériels. Il s'agit d'un petit logiciel dont une partie est dans une ROM (mémoire morte, c'est-à-dire une mémoire qui ne peut pas être modifiée), et une autre partie est dans un EEPROM (mémoire modifiable par impulsions électriques).

Bus : circuits imprimés ou câbles qui transmettent les données d’un microprocesseur (normes de connexion) ensemble de liaisons physiques pouvant être exploitées en commun par plusieurs éléments matériels afin de communiquer. Les bus ont pour but de réduire le nombre de « voies » nécessaires à la communication des différents composants, en mutualisant les communications sur une seule voie de données. C'est la raison pour laquelle la métaphore d'« autoroute de données » est parfois utilisée.

Buscador : navigateur

computadora ou ordenador : ordinateur = dispositif électronique capable de recevoir des informations (un ensemble d’instructions) et de les exécuter via la réalisation de calculs de données numériques

Coprocesador: coprocesseur = réalise les calculs mathématiques complets (opération logarithmique, trigonométrie, etc…). Aide le microprocesseur à réaliser toutes ces opérations.

Datos: données

Desfragmentar = défragmenter

formato HTML: Format HTML = L'Hypertext Markup Language, généralement abrégé HTML, est le format de données conçu pour représenter les pages web. C'est un langage de balisage qui permet d'écrire de l'hypertexte, d’où son nom. HTML permet aussi de structurer sémantiquement et de mettre en forme le contenu des pages, d’inclure des ressources multimédias dont des images, des formulaires de saisie, et des éléments programmables tels que des applets. Il permet de créer des documents interopérables avec des équipements très variés de manière conforme aux exigences de l’accessibilité du web. Il est souvent utilisé conjointement avec des langages de programmation (JavaScript) et des formats de présentation (feuilles de style en cascade). HTML est initialement dérivé du Standard Generalized Markup Language (SGML).

Hiperenlace : lien hypertexte

Memoria : mémoire = ensemble de puces et de circuits intégrés qui donnent et stockent les informations. On appelle « mémoire » tout composant électronique capable de stocker temporairement des données. On distingue ainsi deux grandes catégories de mémoires :
– la mémoire centrale (appelée également mémoire interne) permettant de mémoriser temporairement les données lors de l'exécution des programmes. La mémoire centrale est réalisée à l'aide de micro-conducteurs, c'est-à-dire des circuits électroniques spécialisés rapides. La mémoire centrale correspond à ce que l'on appelle la mémoire vive.
– la mémoire de masse (appelée également mémoire physique ou mémoire externe) permettant de stocker des informations à long terme, y compris lors de l'arrêt de l'ordinateur. La mémoire de masse correspond aux dispositifs de stockage magnétiques, tels que le disque dur, aux dispositifs de stockage optique, correspondant par exemple aux CD-ROM ou aux DVD-ROM, ainsi qu'aux mémoires mortes.

Microprocesador : microprocesseur = se charge de réaliser toutes les opérations de calcul et de contrôler tout ce qui arrive à l’ordinateur en recevant l’information et en envoyant des ordres pour faire fonctionner les autres composants.

Placa base : carte mère = circuit imprimé auquel on connecte le reste des composants.

Sistema operativo: système d’exploitation

En savoir plus sur les apprenties de la promotion Anne Dacier, 2008-2009 : Le CV de Brigitte Le Roy

En photo : Brigitte Le Roy















Née le 08 Mai 1957 à Paris
Pour me contacter : traductionbrigitteleroy@orange.fr

TRADUCTIONS

• Traductions bénévoles pour un organisme humanitaire et des particuliers (sites internet, plaquettes publicitaires, articles de presse, documentation professionnelle)
• Traduction longue (Projet de Master) : Juan Ramón BIEDMA, “El Efecto Transilvania”, ROCA Editorial, 2008.
• Traduits :
- Juan Ramón BIEDMA, « Riven, la ciudad observatorio », Ediciones B grupo Zeta, 2009 (Roman graphique Sript : Juan Ramón BIEDMA - dessins : Sergio IBÁÑEZ (Non publié)
- Antonio GARRIGA VELA, « Pacífico », Ediciones ANAGRAMA, Narrativas hispánicas, 2008 (Roman fiction) - Projet en lien avec une étudiante de master Métiers de l’Edition de l’Université de Rennes (Non publié)
• Traductions en cours :
- Mercedes ABAD, « El Vecino de abajo », Ediciones Punto de Lectura, 2008 (Roman fiction)
- Juan Ramón BIEDMA, « El Imán y la brújula », Ediciones B La Trama, 2007 (Roman policier, Prix Novelpol Semana Negra de Gijón 2008)
- Luis GARCÍA JAMBRINA, « El Manuscrito de piedra », Editorial ALFAGUARA, 2009 (Roman policier historique)

EXPERIENCE PROFESSIONNELLE

Depuis septembre 2004
PROFESSEUR CERTIFIE EN ESPAGNOL
2008
Collège La Boëtie & Lycée Professionnel Pré de Cordy – 24 200 Sarlat
Classes de 4ème & 3ème LV 2 / Classes de 2nde Pro commerce et Hôtellerie / BEP secrétariat / Comptabilité
2007
Collège La Boëtie (Classes de 4ème & 3ème LV 2)
2006
Collège La Boëtie à Sarlat & Collège Jules Ferry ZEP à Terrasson
2005
Collège La Boëtie à Sarlat & Collège Yvon Delbos à Montignac
2004
Collège Jean Monnet - Lalinde & Suppléances à Bergerac et Vélines

2004 - 2005
CORRECTRICE au C.N.E.D. de Rennes (Classes de Secondes LV1 &LV2)

2003
PROFESSEUR CERTIFIE STAGIAIRE détachée du corps des Instituteurs
I.U.F.M. de Mérignac - Mérignac (Gironde) & Lycée Pré de Cordy – Sarlat (Dordogne)
Mémoire professionnel : « L’image au service de la parole »

2003
INSTITUTRICE TITULAIRE en congé de formation professionnelle

1985 - 2003
INSTITUTRICE TITULAIRE
Ecoles préélémentaires et élémentaires (Petite section à CM2)
Académie de Versailles (Hauts-de-Seine)
Académie de Bordeaux (Dordogne)

1983 - 1985
INSTITUTRICE STAGIAIRE
Ecole Normale d’Instituteurs - Antony (Hauts-de-Seine)

1981 - 1983
MAITRESSE AUXILIAIRE en ESPAGNOL
Collèges et Lycées (Niveaux 4ème à Terminale)
Académie de Versailles (Hauts-de-Seine & Val d’Oise)

1979 - 1981
EMPLOYEE INTERIMAIRE

1977 - 1979
LECTRICE DE FRANÇAIS EN ESPAGNE
Instituto Nacional de Bachillerato Benlliure – C / Alboraya – Valencia – Espagne


FORMATION UNIVERSITAIRE

2008
Master 2 professionnel de traduction littéraire – Parcours espagnol
Université Michel de Montaigne – Bordeaux III
2003
CAPES d’Espagnol (Concours interne 15ème rang)
2003
Diplôme d’Aptitude à l’Enseignement du Français Langue Etrangère
DAEFLE (Diplôme d’Aptitude à l’Enseignement du Français Langue Etrangère)
Alliance Française de Paris (CNED Vanves)
2003
Habilitation à l’Enseignement de l’Espagnol dans l’enseignement primaire
1985
Diplôme d’Institutrice (Concours externe DEUG 83)
B.T.S. de Traductrice commerciale en espagnol – Mention Interprète
1982
Certificat de la Chambre de Commerce Espagnole de Paris
1979
Maîtrise d’Enseignement en Espagnol
Mémoire : « Teatro en Valencia en los Siglos XVI y XVII » (Recherches sur archives notariales à Valence - Espagne) - Mention : Très bien
Directeur de recherches : Mr Jean COSTE
Soutenance : Mr Jean COSTE et Mr Jean-Marie SAINT- LU
Université de Paris X - Nanterre (Hauts-de-Seine)
1977
Licence d’Enseignement en Espagnol
Université de Parix X - Nanterre (Hauts-de-Seine)
1976
Diplôme d’Etudes Universitaires Générales en Espagnol (DEUG)
Université de Paris X - Nanterre (Hauts-de-Seine)
1974
Baccalauréat Littéraire Option 3 langues (Espagnol, anglais, allemand)

STAGES

Août 2006
Didactique de l’espagnol langue étrangère
Bourse internationale
Universidad de Salamanca (Espagne)
Ministerio de Educación – Madrid - España
Juillet 2006
Stage linguistique et culturel pour professeurs d’espagnol
Actions de formation à l’étranger (Rectorat de Bordeaux)
Universidad Internacional Menéndez Pelayo U.I.M.P - Santander (Espagne)
Octobre 2005
Stage de formation continue à Biarritz (Pyrénées Atlantiques)
Festival La Cita Cinéma espagnol et latino américain
Janvier 2005
Stage de formation continue à Bergerac (Dordogne)
Programmes de 2nde et incidences sur le collège / Portofolio européen
Oct. 2004
Stage de formation continue à Biarritz (Pyrénées Atlantiques)
Festival La Cita Cinéma espagnol et latino américain
Février 2004
Stage de formation à Zamora (Espagne)
Système éducatif espagnol
1977 - 1979
Séjour en Espagne (Valencia)

RENSEIGNEMENTS COMPLEMENTAIRES

• Permis de conduire & véhicule personnel.
• Informatique : Traitement de texte Word, Excel.
• Enseignement de l’Espagnol en classes de Grande Section CP, CE1 et CE2
• Voyages : séjours réguliers en Espagne + Cuba, USA, Québec, Angleterre, Ecosse, Portugal, Italie, Grèce, Maroc
• Cinéma, littérature, arts plastiques (Peinture et dessin), photographie, archéologie (10 ans de fouilles archéologiques en préhistoire), musique, voyages.
• Randonnée, natation, badminton, chant choral, salsa et danses latines.

Références culturelles, 142 : UNEAC

jeudi 28 mai 2009

En savoir plus sur les apprenties de la promotion Anne Dacier, 2008-2009 : Le CV de Blandine Font

Née le 18 mai 1977
Pour me contacter : traductionfontblandine@hotmail.fr

FORMATION et LANGUES

2008-2009 : Préparation au master 2 professionnel « métiers de la traduction, traductologie de l’écrit pour l’édition et le marché du livre » en espagnol. Université de Bordeaux III
Traduction longue (projet de master) Pusimos la bomba… ¿y qué ? de Alicia Herrera Escalona, Editorial de Ciencias Sociales, La Habana, 2000.
2005-2006 : Master 1 Français Langue Etrangère (FLE) à distance - Université de Bourgogne (Dijon)
2003-2004 : Maîtrise de Langue et Civilisation Etrangère Espagnol - Université de Bordeaux III

Espagnol : Bilingue
Anglais : Niveau intermédiaire (séjour en Angleterre)
Italien : Niveau intermédiaire (séjour en Italie)
Catalan et Japonais : Notions

EXPÉRIENCE PROFESSIONNELLE

2009 : du 27 avril au 22 mai : stage d’observation à la maison d’éditions Aubéron à Gradignan.
de janvier à avril :
- cours d’espagnol avec Profadom.
- surveillance de concours nationaux pour le Rectorat de Bordeaux.
2008-2009 : Compagnons du devoir (prévôté de Bordeaux) formatrice en français.
2008 avril : BLS (Bordeaux) remplacement professeur de Français langue étrangère. Tout public.
Depuis 2008 : lectrice et correctrice de la revue Aquitaine Historique.
2008 du 14 janvier au 22 février : Lycée Sud-Médoc (Le Taillan Médoc) remplacement professeur d’espagnol 2nd.
2007 du 30 octobre au 27 mai 2008 : Compagnons du devoir (prévôté de Bordeaux) formatrice en français et préparation au BP français.
2007 du 20 novembre au 7 décembre : Collège du Pont de la Maye (Villenave d’Ornon) remplacement professeur d’espagnol 4e et 3e.
2006-2007 : Université Autonome de Guerrero, Faculté de Tourisme d’Acapulco (Mexique)
⇒ Professeur de FLE
Ecole Canada Mexico (école de langues étrangères), Acapulco
⇒ Professeur de FLE
Traduction de textes officiels, documents touristiques, d’une thèse de l’espagnol au français
Suivi de cours de français et histoire-géographie avec le CNED, niveau 3°.

2004-2006 : Alliance Française d’Acapulco (Mexique)
⇒ Professeur de FLE
- Public : adolescents et adultes tous niveaux
- Méthode utilisée : Studio, Tout va bien et documents authentiques
- Examinatrice pour les épreuves orales du CEFP1, CEFP2 et DL
- Cours particuliers à des enfants âgés de 8 à 11ans
- Traduction de textes officiels (espagnol à français et français à espagnol), de films et documentaires (français à l’espagnol)
⇒ Secrétaire administrative
- Secrétariat (inscriptions, préparation des emplois du temps, organisation des examens)
- Accueil des élèves
- Promotion des cours
- Comptabilité
- Organisation et participation au Festival Français d’Acapulco
⇒ Bibliothécaire : Responsable de la bibliothèque (organisation et prêts)

Janvier-juin 04 : ASTI (Association de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés) Bordeaux (France)
⇒ Professeur de FLE
- Public : adultes primo-arrivants de toutes nationalités
- Méthode utilisée : Forum et documents authentiques

2004 : Acadomia (Bordeaux, France)
⇒ Professeur à domicile
- Public : adolescents (primaire, collège et lycée)
- Espagnol : Soutien, perfectionnement, conversation et préparation au baccalauréat

1997-2004 : Bibliothèque municipale du Taillan Médoc
⇒ Bénévole
- Travaux de classement
- Gestion de la relation avec les membres

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Informatique : Bonne maîtrise de l'outil informatique, Office et Internet
Loisirs : Spéléologie (GESA : Groupe d’explorations spéléologiques d’Aquitaine, équipe ASV : assistance aux victimes), randonnée montagne, alpinisme, escalade, course à pied, natation
Titulaire du permis B et de l’AFPS (attestation de formation aux premiers secours, 2002)

En savoir plus sur les apprenties de la promotion Anne Dacier, 2008-2009 : Le CV de Laure Gentile

En photo : Laure G.

Née à Bègles (33) le 19 décembre 1981
Pour me contacter : Gentile.Traduction@gmail.com

Quel type de traductrice suis-je ?

Ni soucier ni cibliste, ou mi-sourcier mi-cibliste… Les cases ne sont pas pour moi, je préfère les frontières, les sentiers pas battus… Je ne suis qu’apprentie, mais les pieds solidement ancrés dans le chemin de la traduction, au sol chaud et caillouteux, plein de sensations.

En parlant de chemin, voici la quatrième de couverture du roman espagnol contemporain que je traduis, Sitting en el lago, caminando hacia el norte, ainsi qu’un extrait de la traduction que je propose.

Quatrième de couverture du roman de Manuel Domínguez Moreno, Le lac des méditations, sur la route du nord.

Manuel Domínguez Moreno est à la confluence de toutes les formes d’écriture : journaliste émérite publiant ses réflexions sur le monde dans la revue d’informations espagnole Cambio16, poète, sociologue engagé, essayiste et chroniqueur politique.

Dans son premier roman résonnent tour à tour ces diverses voix pour raconter l’histoire d’Esteban Perea Cano, un homme à la croisée des chemins, tiraillé entre ses devoirs patriotiques, son engagement politique dans les cruciales négociations de paix entre le gouvernement espagnol et le groupe terroriste basque ETA, et ses aspirations amoureuses, son droit au bonheur avec Claudia. L’auteur guide le lecteur, avec élégance et raffinement, sur le chemin tortueux de la vie d’Esteban, jusqu’à son saisissant dénouement. Le lecteur n’aura de cesse de déjouer les méandres de l’écriture pour ne rien perdre de l’histoire d’Esteban qui, lui, n’a de cesse de déjouer les méandres de sa destinée pour ne pas perdre son nord.

Extrait de ma traduction du roman

Laisse-moi embrasser le creux de tes mains où vit et s’anime ton bonheur.
À cet instant, je sentis que nous libérions dans nos consciences et nos esprits la dignité qui devait nous permettre de réclamer notre droit au bonheur.
Nous acceptâmes de laisser l’empreinte des retrouvailles de nos destins. Tous deux nous éprouvâmes un grand plaisir, comme celui que l’on ressent quand on a retrouvé le bonheur pour toujours ou que peuvent ressentir deux êtres sortis des décombres d’une quelconque tragédie oubliée.
Le vent redoublait et le ciel commençait à s’obscurcir. Ma vue se brouillait, de crainte et de larmes probablement, de larmes d’amour sans doute.
Claudia s’apprêta à partir. Son temps était épuisé. Moi, j’avais envie qu’on restât ensemble, mais ma voix se mit à trembler quand je vis qu’elle se levait pour se plier aux circonstances auxquelles notre volonté étaient encore assujettie, aux contraintes que tous deux nous devions réussir à surmonter pour pouvoir poursuivre notre route vers le nord.

Pour finir, qui a dit que le traducteur était un être prisonnier d’une bulle, souvent assimilée à une bibliothèque crasseuse et poussiéreuse au centre de laquelle se trouve un bureau et une chaise trop petits ou frêles pour supporter toutes les angoisses du traducteur?

Pour parfaire ma formation, et me familiariser avec le monde de l’édition, je sors de ma bulle !, j’effectue un stage tout au long du mois de juin à Nous Editions, petite structure caennaise qui publie des recueils poétiques et des livres philosophiques… La pensée et la magie des mots, cela donne à réfléchir ! Voici le lien du site de cette maison d’éditions : http://www.editions-nous.com/main/html

MON CV

Expérience professionnelle

Depuis septembre 2007
Lycée Malherbe de Caen (14)
Professeur agrégé d’espagnol
➢ CPGE commerciales ECS 1° et 2° années
➢ CPGE scientifiques MPSI, MP, BCPST 1° et 2° années
➢ jury des concours commerciaux de la banque Iena (correction concours écrits ; oraux ; proposition de scripts pour les oraux)

2006-2007
Lycée Langevin-Wallon de Champigny-sur-Marne (94)
Professeur agrégé d’espagnol
➢ 2°
➢ 1° S, 1° SMS, 1° STG (professeur principale)
➢ T° ES, T° STG, T°STI
➢ Coordinatrice du groupe espagnol

2005-2006
Collège des Tilleuls de Commercy (55)
Professeur d’espagnol stagiaire
➢ 4°, 3°
➢ mémoire professionnel : « le cahier en langue vivante : quel outil pour quel degré d’apprentissage ? »

2002-2003
Université Michel de Montaigne, Bordeaux III
Tutorat d’espagnol
➢ DEUG, 2 heures par semaine

Ecole Sainte Marie de la Bastide, Bordeaux
Professeur d’espagnol (habilité) en Primaire
➢ CM1, CM2, 1 heure par semaine

1999-2009
Cours particuliers
➢ espagnol, anglais, français, latin
➢ collège et lycée

Formation universtaire

2008
Master2 professionnel de Traduction Littéraire
Université Michel de Montaigne de Bordeaux III
En cours de formation

2004-2005
DEA d’études ibériques et ibéroaméricaines - Mention Bien
Préparation à Vitoria, Espagne (année Erasmus)
Obtention à l’Université Michel de Montaigne de Bordeaux III

2003-2004
Agrégation d’espagnol (rang 14°)
Capes d’espagnol
Préparation à l’Université Michel de Montaigne de Bordeaux III

2002-2003
Maîtrise d’espagnol LLCE - Mention Très Bien
Université Michel de Montaigne de Bordeaux III

2001-2002
Licence d’espagnol LLCE – Mention Bien
Université Michel de Montaigne de Bordeaux III

septembre 2001
Séjour linguistique « nivel superior »
Colegio Delibes de Salamanca, Espagne

juillet 2000
Séjour linguistique « nivel avanzado alto »
Colegio Delibes de Salamanca, Espagne

1999-2001
CPGE Hypokhâgne et Khâgne
Lycée Camille Jullian de Bordeaux

1999
Baccalauréat ES – Mention Bien
Lycée Sainte Marie de la Bastide de Bordeaux

Renseignements complémentaires

Lieu de naissance : Née à Bègles (33) le 19.12.1981
Permis de conduire : B. Véhicule Personnel
Sport et loisirs : Course à pieds; salsa et danses latines.
Culture : Lecture (actualité : abonnement annuel à El País et Le Monde; littérature française et étrangère).
Voyages (Espagne, Cuba, Canada, Roumanie, Italie, Angleterre)

Un personnage à connaître : Vera Michalski

En photo : Vera Michalski
www.telerama.fr

Encore un personnage important dans le milieu éditorial français.

http://www.telerama.fr/livre/21953-l_h__riti__re.php

http://www.nouveleconomiste.fr/Portraits/1359Michalski.html

Les 12 incontournables de... l'IMPRIMERIE, par Nathalie

En photo : Imprimerie par BodySplash

Poursuivons notre conquête lexicale, avec une fiche « les 12 incontournables… » de plus. Il s'agit, cette fois, de la substantifique moelle du répertoire de Nathalie.

Les 12 incontournables de... l'IMPRIMERIE (procédés de composition et d'impression)

XILOGRAPHIE (impression réalisée sur une planche de bois de fil, gravée en relief) = XILOGRAFIA

HELIOGRAVURE (procédé d'impression utilisant des matériaux gravés en creux) = HUECOGRABADO

TYPOGRAPHIE (procédé de composition manuelle ou mécanique basé sur le relief de caractères en plomb; procédé d'impression utilisant le même relief pour déposer l'encre sur le papier) = TIPOGRAFIA

LINOTYPIE (composition réalisée à la Linotype, machine utilisant un clavier pour produire des lignes justifiées fondues en un seul bloc) = LINOTIPIA

RONEOTYPIE (procédé employant un cliché sur celluloïd composé à la machine à écrire, qui est reproduit à l'aide d'une solution à base d'alcool sur une presse rotative appelée aussi « machine à alcool ») = RONEOTIPIA

LITHOGRAPHIE (art de reproduire par impression des dessins tracés avec une encre ou un crayon gras sur une pierre calcaire) = LITOGRAFIA

SERIGRAPHIE (technique d'impression dérivée du pochoir, permettant d'imprimer sur tout support en utilisant un écran de soie; elle présente l'avantage de pouvoir s'appliquer à des supports variés et pas nécessairement plats - bouteilles, boîtes, textiles, machines, bois - et sur de grandes surfaces) = SERIGRAFIA

TAMPOGRAPHIE (technique consistant a transférer l'encre contenue dans le creux d'un cliché sur un objet au moyen d'un tampon transfert en caoutchouc silicone; utilisée sur de petites surfaces comme des touches de clavier, des capsules de bière...) = TAMPOGRAFIA

FLEXOGRAPHIE (procédé d'impression avec des formes souples en relief, utilisant des encres à séchage rapide; technique qui convient à l'impression sur des substrats non poreux comme les sacs de plastique et l'emballage alimentaire) = FLEXOGRAFIA

OFFSET (procédé d'impression à plat par double décalque de la forme d'impression, d'abord sur le blanchet de caoutchouc puis de celui-ci sur le papier; utilisé pour produire un volume important d'imprimés : timbres, magazines, journaux, livres...) = OFFSET

XEROGRAPHIE (procédé d'impression sans contact ou à sec utilisé pour la reprographie ou photocopie) = XEROGRAFIA

PHOTOCOMPOSITION (procédé fournissant directement des textes sur films photographiques) = FOTOCOMPOSICION

Références culturelles, 141 : Ernesto Lecuona

En photo : 26 ernesto lecuona par tsotrip

Ernesto Lecuona

http://www.montunocubano.com/Tumbao/biographies/lecuona,%20ernesto.htm

mercredi 27 mai 2009

Un personnage à connaître : Hubert Nyssen (fondateur des éditions Actes Sud)

En photo : Hubert Nyssen
www.autrementdit.net

À lire et à entendre sur le blog de William Irigoyen (en 13 livraisons… du 23/04/09 au 8/05/09) :
http://blogs.arte.tv/Le_poing_et_la_plume/frontUserPost.do?method=moveToElement&blogName=Le_poing_et_la_plume&vlhId=34209&moveValue=4

En vidéo, sur Dailymotion :
http://www.dailymotion.com/video/x54ael_hubert-nyssen_creation

Le site d'Hubert Nyssen :
http://www.hubertnyssen.com/

Des nouvelles de notre stagiaire parisienne !, 2

En photo : place saint-sulpice par on islands

À mi-parcours,
par Jacqueline

Trois semaines déjà depuis mon arrivée à l'Harmattan ! J'ai du mal à le réaliser tant elles ont passé vite. La quinzaine écoulée a permis de prendre pleinement conscience de la lourdeur de la tâche des collègues affectées au service de littérature, mais aussi de la richesse et de l'intérêt que présentent leurs activités diverses et variées. D'un commun accord, la responsable du service et moi-même avons pensé qu'il ne fallait se disperser et qu'il valait mieux essayer d'approfondir ma connaissance du service plutôt que d'aller faire un petit tour ailleurs. En fait, cinq semaines, c'est beaucoup trop court, et le service de fabrication mériterait sans doute à lui seul un stage complet. Plus tard, ou dans une autre vie...
Celle-ci est fort intéressante. J'ai suivi le parcours d'un ouvrage de bout en bout – hors fabrication –, et j'ai participé à la séance de signature de l'auteur dans les locaux de l'Harmattan ; je crois mieux cerner également les différentes étapes de diffusion. Denis Pryen, le maître d'œuvre de cette grosse machine, m'a reçue plusieurs fois et m'a confié des documents que j'analyserai, faute de temps, à… Bordeaux et dont, bien sûr, je vous ferai profiter. Je rédige ce petit mot au Salon du Théâtre, place Saint-Sulpice, où nous avons un stand que je tiens ce dimanche. Lieu de rencontres passionnantes ; je viens de discuter avec un comédien également auteur qui vient de terminer une pièce de théâtre et souhaiterait nous la confier pour lecture. C'est étrange, mais tandis que je lui expliquais comment fonctionne l'Harmattan, je m'entendais dire « nous » sans aucune gêne ; c'est dire que mon insertion de stagiaire est réussie. C'est bien plus la réinsertion à Bordeaux qui va être difficile ! Profitons donc des deux semaines qui restent pour parfaire notre connaissance de l'entreprise. Cet après-midi, direction Le Lucernaire, théâtre qui appartient à l'Harmattan depuis deux ans. Un autre lieu, une activité complémentaire qui élargit le champ des compétences de l'éditeur et sa présence dans le paysage culturel français et international, – le monde africain est très présent mais également l'Amérique latine, le monde lusophone etc... – ; bref, ça bouge, ça vit, pour mon plus grand plaisir.
À bientôt. Jacqueline

Un peu de traduction journalistique, par Laëtitia et Marie-Georges (aspirante apprentie traductrice)

En photo : Gripe A H1N1 par ■ Guerry

Alerta sanitaria
MEXICO DISCUTE EL RETORNO A LA NORMALIDAD

A partir del miércoles podrían abrir, con nuevas regulaciones, restaurantes, estanquillos y oficinas
Salvador Camarena | Ciudad De México 04/05/2009 El País

A pesar de que la cifra de muertos por la Gripe A sigue al alza -se anunciaron cuatro nuevos casos, para un nuevo total de 26-, y de que la epidemia no cede en algunas ciudades, autoridades federales y del Distrito Federal discuten el retorno a la normalidad y la reapertura de establecimientos mercantiles y restaurantes a partir del miércoles.
El gobierno del Distrito Federal creó un nuevo semáforo de alerta epidemiológica, denominado Sistema de Alerta Sanitaria, que incluye los niveles de máxima alerta, riesgo elevado, medio y bajo.
Y apenas al anunciar este indicador, el alcalde degradó la alerta de máxima a elevada, con lo que a partir del miércoles podrían abrir, con nuevas regulaciones, restaurantes, estanquillos y oficinas, mas no aún bares, salones de baile o piscinas públicas.
Además, las iglesias y los museos podrán abrir el jueves.
El Presidente Felipe Calderón ha convocado a los gobernadores de los 31 estados y el Distrito Federal para que a lo largo de esta mañana (tarde hora española) discutan si se retorna a clases el 6 o el lunes 11. La propuesta que más se ha comentado es que las clases de los bachilleres y universitarios se reinicien el jueves y las de los niveles primarios el lunes 11.
En su conferencia de prensa matutina, el Ministro de Salud José Ángel Córdova Villalobos indicó que hay en total 727 casos confirmados -incluidos los 26 fallecidos- y que si bien hay seis estados donde no se registra ni un solo contagio y otros siete con un solo caso, hay "ciudades en donde sí hemos visto un aumento" en los reportes. Sin embargo, se negó a identificar a esas poblaciones, para evitar estigmatizaciones, alegó.
México podría comenzar a regresar a la normalidad, pero ésta habrá cambiado. Entre otras cosas, se pide a los restaurantes que no permitan más de cuatro comensales por cada diez metros cuadrados, que tomen la temperatura a sus clientes cuando estos arriben y que entre silla y silla haya al menos dos y medio metro de distancia
Los líderes de los hosteleros se han quedado cortos en las críticas a las medidas, porque dicen que prefieren abrir cuanto antes así sea con limitantes a no abrir en absoluto.

***

La proposition de traduction de Laëtitia et Marie-Georges :

Alerte sanitaire
LE MEXIQUE CONTESTE LE RETOUR A LA NORMALE

À partir de mercredi, de nouvelles normes de fréquentation devraient permettre la réouverture des restaurants, petits commerces et bureaux
Bien que le nombre de morts causées par la grippe A continue d’augmenter –quatre nouveaux cas ont été annoncés, portant le total à 26-, et que, dans certaines villes, l’épidémie ne cède pas, les autorités fédérales et celles du District Fédéral contestent le retour à la normale de même que la réouverture des commerces et des restaurants à partir de mercredi.
Le gouvernement du District Fédéral a créé un nouveau signal d’alerte épidémiologique, appelé Système d’Alerte Sanitaire, qui comprend les niveaux d’alerte maximale, de risque élevé, moyen et faible.
À peine cette échelle annoncée, le maire a rétrogradé le niveau d’alerte maximale à élevée, si bien qu’à partir de mercredi, de nouvelles réglementations devraient permettre la réouverture des restaurants, petits commerces et bureaux, mais pas encore des salles de danse ou des piscines publiques. De plus, les églises et les musées pourront ouvrir dès jeudi.
Le Président Felipe Calderon a convoqué les chefs des gouvernements des 31 états ainsi que le District Fédéral afin qu’au cours de la matinée (après-midi heure espagnole) ils discutent de la reprise éventuelle des cours le 6 ou le lundi 11. La proposition qui a eu le plus d’écho suggère que les lycées et universités reprennent les cours jeudi prochain et les écoles primaires le lundi 11.
Lors de sa conférence de presse du matin, le Ministre de la Santé Jose Angel Cordova Villalobos a indiqué qu’il y a, au total, 727 cas confirmés –les 26 décès inclus- et que bien qu’il y ait six états où pas une seule contamination n’a été enregistrée et sept autres avec un seul cas, il y a des « villes où nous avons bien constaté une augmentation » dans les comptes rendus. Cependant, il a refusé d’en donner les noms, pour éviter qu’elles ne soient stigmatisées, a-t-il expliqué.
Le Mexique pourrait amorcer un retour à la normale, mais celle-ci aura changé. On demande, entre autre, aux restaurants de ne pas autoriser plus de quatre clients pour 10 mètres carrés, de prendre la température des clients à leur arrivée et de laisser au moins deux mètres cinquante de distance entre deux chaises dos à dos.
Les dirigeants hôteliers n’ont pas osé critiquer de front les mesures, parce qu’ils disent qu’ils préfèrent réouvrir dès que possible avec des restrictions plutôt que de ne pas réouvrir du tout.

Références culturelles, 140 : Paco IBÁÑEZ, « un atizador de conciencia »

Paco IBÁÑEZ, « un atizador de conciencia », par Brigitte

Lors d’une interview accordée au quotidien espagnol El País en 2007, Paco IBÁÑEZ déclarait : « Las canciones sirven para despertar las conciencias » (…) Me gusta ser un atizador de conciencia ».
Compositeur et interprète espagnol, libertaire, Paco IBÁÑEZ a une histoire familiale fortement marquée par les années du franquisme : né à Valence en 1934, d’un père ébéniste militant arnarco syndicaliste à la CNT et d’une mère basque, il connaîtra l’exil dès la fin de la Guerre Civile espagnole.
Sa famille quitte Barcelone pour s’installer à Paris dès 1939 mais, sous l’Occupation allemande, son père est arrêté et envoyé au camp de travail d’Argelès, près de Perpignan, comme de nombreux républicains espagnols.
Pour survivre, sa mère repart avec ses trois frères au Pays Basque où sa famille l’héberge clandestinement.
En 1948, la famille traverse la frontière clandestinement pour rejoindre le père à Perpignan.
Installés à Paris au début des années 50, son père lui apprend le métier d’ébéniste. Parallèlement, Paco IBÁÑEZ s’initie au violon puis opte rapidement pour son instrument de prédilection, la guitare. Il découvre alors Georges Brassens, Atahualpa Yupanqui et Léo Ferré.
Curieusement, Paco IBÁÑEZ n’a jamais écrit de chansons mais il a toujours excellé dans l’art de mettre en musique et en valeur les textes magnifiques de nombreux poètes espagnols et latino américains.
En 1956, il interprète les premiers poèmes de Luis de Góngora puis ceux de Federico García Lorca.
Remarqué et apprécié par Salvador Dali à qui il est présenté en 1958, l’idée germe d’une collaboration avec les artistes peintres de l’époque pour illustrer ses pochettes de disque et son premier disque sortira en 1964.
Plus qu’un simple interprète, Paco est un « activiste culturel » : en 1966, la Création de « La Carrasca », lieu de rencontres et de spectacles, permet de faire découvrir au public français poètes, musiciens, chanteurs ou artistes peintres, espagnols, républicains en exil ou de passage. Dans les années 70, il créera la « Semaine de la chanson ibérique » dans le même esprit.
En 1967, un second disque met en musique des poèmes de Rafael Alberti, Gabriel Celaya, Miguel Hernández, Blas de Otero, Francisco Quevedo y Luis de Góngora, disque dont la pochette est illustrée par le peintre José Ortega.
En Mai 1968, en pleine révolte étudiante, il chante le texte de Gabriel Celaya « La poesía es un arma cargada de futuro ».
Un an plus tard, lors d’un concert à La Sorbonne où il est présenté comme « La voz libre de España », il devient à la fois un symbole de la révolte étudiante par ses idées libertaires et un porte-parole des espagnols en exil en France et des artistes opprimés par la dictature franquiste.
Lors de son passage sur la scène de l’Olympia, il chante pour la première fois « La Mala Reputación », chanson de Georges Brassens, traduite et mise en musique.
Son 3ème disque, illustré par le peintre Antonio Saura, met en musique des poésies de Rafael Alberti, Luis Cernuda, León Felipe, Gloria Fuerte, Antonio Machado, Luis Cernuda y José Agustín Goytisolo.
Sa rencontre avec Pablo Neruda, en 1970, l’incitera à faire un nouvel album consacré au poète chilien qui paraîtra en 1977.
Ses idées libertaires et son activisme ne sont guère appréciés dans l’Espagne franquiste. Il est censuré et interdit en Espagne en 1971 et n’y retournera qu’après la mort du général Franco.
De retour en Espagne définitivement dans les années 90, il s’installe à Madrid puis au Pays Basque et finalement à Barcelone où il réside toujours depuis 1994.
En 2002, sa discographie est rééditée et regroupée dans la collection « A Flor de tiempo » illustrée par des artistes peintres.
Promu Chevalier des Arts et des Lettres à deux reprises sous la Présidence de François Mitterrand en 1983 puis en 1987, Paco IBÁÑEZ refusera cette distinction honorifique toujours fidèle à ses idées libertaires et sa volonté d’indépendance en déclarant :
« Un artista tiene que ser libre en las ideas que pretende defender. A la primera concesión pierdes parte de tu libertad. La única autoridad que reconozco es la del público y el mejor premio son los aplausos que se lleva uno a casa »

Son dernier album est sorti en 2008.

• Le site officiel de Paco IBÁÑEZ :
http://www.aflordetiempo.com/webNova.htm

• Quelques-uns des nombreux titres chantés par Paco IBÁÑEZ :
« La poesía es un arma cargada de futuro » de Gabriel CELAYA (1991-1971)
http://www.youtube.com/watch?v=JR_qVXcgi38

« La Mala reputación » de Georges Brassens

Paroles de Georges BRASSENS (1921-1981), traduction de Pierre PASCAL.

« Don dinero » de Francisco de QUEVEDO (1580-1645)
http://www.youtube.com/watch?v=gw94UhFfsrc

« Puedo escribir los versos… » de Pablo NERUDA (1904-1973)
http://www.youtube.com/watch?v=ql02iduDKrg

« Érase un lobito bueno » de José Agustín GOYTISOLO (1928-1999)
http://www.youtube.com/watch?v=BK1pZE5QlzU

« Palabras para Julia » de José Agustín GOYTISOLO
http://www.youtube.com/watch?v=0VWjkvw70wU

« Me lo decía mi abuelito » de José Agustín GOYTISOLO
http://www.youtube.com/watch?v=uh6cbVmE3Dk

« Andaluces de Jaén » de Miguel HERNÁNDEZ (1910-1942)
http://www.youtube.com/watch?v=iiD0d2IqO5o

« Soldadito Boliviano » de Nicolás GUILLÉN (1902-1989)
http://www.youtube.com/watch?v=XaYFx1CDvH8