vendredi 19 août 2011

Mon bilan d'année, par Stéphanie Maze

Faire le bon choix, ne pas se tromper, trouver un SYSTÈME sont autant de phrases qui résonnent dans ma tête lors des premiers mois de cours. On écume nombre de livres, nombre de pages, mais pour autant le bon choix existe-t-il, toute traduction n'est-elle pas un défi à part entière, ardu, quoiqu'il en soit. Seulement, la panique est là. Le choix finit par être fait. C'est l'aventure qui commence cette fois, pouvoir se lancer dans la fameuse traduction longue dont on a cesse d'entendre parler. L'heure du premier jet est arrivée, je noircis des feuilles blanches sans réellement ressentir le texte, histoire de mettre la machine en route. J'essaie tant bien que mal d'établir un code couleurs pour identifier les problèmes, les différencier, et bien que me retrouvant face à des pages ô combien guillerettes, l'inutilité de l'entreprise se fait vite ressentir, me perdant au milieu des différentes teintes. Le premier jet terminé, j'ai enfin l'impression de m'atteler à la traduction, de chercher à m'imprégner du texte, des voix du narrateur. Là où il est seul et où la tâche pourrait sembler plus aisée, que nenni ! Les voix et les rythmes sont multiples, un réel foisonnement chez cet être solitaire. J'identifie les problèmes peu à peu, réussissant à en résoudre quelques-uns, d'autres me résistent, prenant un malin plaisir à me narguer, à me hanter, envahissant mes nuits. Parfois, c'est un mot sur lequel on butait qui surgit sans crier gare, au détour d'une conversation, d'une lecture, d'un film. C'est souvent en cessant de m'ingénier à trouver LA solution, qu'elle a pointé le bout de son nez. Le recul nécessaire dont on a si souvent parler est véritablement un atout précieux. Et puis – et je crois que c'était le plus difficile – il a fallu accepter les pertes... Les jeux de mots, paronomases et autres polysémies entêtantes qui n'ont su trouver leur égal dans la langue cible, des cheveux ont été perdus dans la bataille, mais le traducteur ne doit-il pas apprendre l'art du renoncement...? Et puis, il y a des doutes qui m'ont accompagnée jusqu'à la dernière minute, des décisions – et là, je pense que l'erreur de méthode est flagrante – qui n'ont été prises qu'à la toute fin, des phrases qui ont été retouchées juste avant de démarrer l'impression.
Une expérience intense donc, laissant comme un goût amer, fruit d'une insatisfaction chronique je pense, de doutes incessants qui perdurent même après m'être « débarrassée » de la bête, impression qu'une traduction n'est jamais un produit tout à fait fini mais toujours perfectible...

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