vendredi 12 août 2011

Version de CAPES, 6 (à rendre pour le 17 août)

Alexander Coid despertó al amanecer sobresaltado por una pesadilla. Soñaba que un enorme pájaro negro se estrellaba contra la ventana con un fragor de vidrios destrozados, se introducía a la casa y se llevaba a su madre. En el sueño él observaba impotente cómo el gigantesco buitre cogía a Lisa Coid por la ropa con sus garras amarillas, salía por la misma ventana rota y se perdía en un cielo cargado de densos nubarrones. Lo despertó el ruido de la tormenta, el viento azotando los árboles, la lluvia sobre el techo, los relámpagos y truenos. Encendió la luz con la sensación de ir en un barco a la deriva y se apretó contra el bulto del gran perro que dormía a su lado. Calculó que a pocas cuadras de su casa el océano Pacífico rugía, desbordándose en olas furiosas contra la cornisa. Se quedó escuchando la tormenta y pensando en el pájaro negro y en su madre, esperando que se calmaran los golpes de tambor que sentía en el pecho. Todavía estaba enredado en las imágenes del mal sueño. El muchacho miró el reloj: seis y media, hora de
levantarse. Afuera apenas empezaba a aclarar. Decidió que ése sería un día fatal, uno de esos días en que más valía quedarse en cama porque todo salía mal. Había muchos días así desde que su madre se enfermó; a veces el aire de la casa era pesado, como estar en el fondo del mar. En esos días el único alivio era escapar, salir a correr por la playa con Poncho hasta quedar sin aliento. Pero llovía y llovía desde hacía una semana, un verdadero diluvio, y además a Poncho lo había mordido un venado y no quería moverse. Alex estaba convencido de que tenía el perro más bobalicón de la historia, el único labrador de cuarenta kilos mordido por un venado. En sus cuatro años de vida, a Poncho lo habían atacado mapaches, el gato del vecino y ahora un venado, sin contar las ocasiones en que lo rociaron los zorrillos y hubo que bañarlo en salsa de tomate para amortiguar el olor. Alex salió de la cama sin perturbar a Poncho y se vistió tiritando; la calefacción se encendía a las seis, pero todavía no alcanzaba a entibiar su pieza, la última del pasillo.

Isabel Allende, La ciudad de las bestias

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Merci à Elena de nous avoir de nouveau procuré la traduction « officielle » – réalisée par Alex et Nelly Lhermillier – et signalé, au passage, la coquille sur le nom COID/ COLD :

Alexander Cold fut réveillé en sursaut au lever du jour par un cauchemar. Il rêvait qu’un énorme oiseau noir venait s’écraser contre sa fenêtre dans un fracas de vitre brisée, qu’il s’introduisait dans la maison et emportait sa mère. Dans le rêve, impuissant il regardait le vautour géant saisir Lisa Cold par ses vêtements avec ses serres jaunes, sortir par la même fenêtre cassée et se perdre dans un ciel chargé d’épais nuages. C’est le bruit de l’orage qui le tira de son sommeil, le vent qui secouait les arbres, la pluie sur le toit, les éclairs et les coups de tonnerre. Il alluma la lampe avec la sensation de se trouver dans un bateau à la dérive et se pelotonna contre le gros chien qui dormait près de lui. Il imagina qu’à quelques rues de sa maison l’océan Pacifique rugissait, se déchaînant en vagues furieuses contre la corniche. Il resta à écouter la tempête, pensant à l’oiseau noir et à sa mère, attendant que se calment les coups de tambour qui cognaient dans sa poitrine, encore pris dans les images du mauvais rêve.
Le garçon regarda le réveil : six heures et demie, l’heure de se lever. Dehors il commençait à peine à faire jour. Il décida que ce serait une sale journée, l’une de ces journées où il valait mieux rester au lit, car tout allait de travers. Il y avait beaucoup de journées ainsi depuis que sa mère était malade ; l’air de la maison était parfois si lourd qu’on avait l’impression d’être au fond de la mer. Ces jours-là, le seul moyen de trouver un réconfort était de s’échapper, d’aller courir sur la plage avec Poncho, jusqu’à perdre haleine. Mais il pleuvait sans arrêt depuis une semaine, un véritable déluge, et en plus Poncho s’était fait mordre par un cerf et il ne voulait pas bouger. Alex était sûr d’avoir le chien le plus bête de la terre, le seul labrador de quarante kilos à se faire mordre par un cerf. Au cours de ses quatre années de vie, Poncho avait été attaqué par des carcajous, par le chat du voisin, et à présent par un cerf, sans compter toutes les fois où les moufettes l’avaient aspergé de leur liquide infect et où il avait fallu le baigner dans de la sauce tomate pour atténuer l’odeur. Alex sortit du lit sans déranger Poncho et s’habilla en grelottant ; le chauffage se remettait en marche à six heures, mais il n’avait pas encore tiédi sa chambre, la dernière au fond du couloir.

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Laëtitia Sw nous propose sa traduction :

À l’aube, Alexander Coid fut réveillé en sursaut par un cauchemar. Il rêvait qu’un énorme oiseau noir s’écrasait contre la fenêtre dans un fracas de verres brisés, s’introduisait dans la maison et emportait sa mère. Dans ce rêve, il observait, impuissant, le gigantesque vautour aux serres jaunes se saisir de Lisa Coid par ses vêtements, ressortir par cette même fenêtre cassée et se perdre dans un ciel chargé de gros nuages épais. Il fut réveillé par le bruit de l’orage, le vent qui fouettait les arbres, la pluie sur le toit, les éclairs et les grondements du tonnerre. Il alluma la lumière avec la sensation d’être embarqué sur un bateau à la dérive et il se pelotonna contre le grand chien endormi, massé à ses côtés. Il calcula qu’à quelques centaines de mètres de chez lui, l’océan Pacifique rugissait, débordant en vagues furieuses contre la corniche. Il resta à écouter l’orage et à penser à l’oiseau noir et à sa mère, dans l’espoir de voir se calmer les coups de tambour qu’il éprouvait dans sa poitrine. Il était toujours empêtré dans les images de son mauvais rêve. Le jeune homme regarda la pendule : six heures et demie, l’heure de se lever. Dehors, le jour commençait tout juste à poindre. Il décida que ce serait une très mauvaise journée, une de celles où il valait mieux rester au lit parce que tout allait de travers. De telles journées s’étaient succédé en nombre depuis que sa mère était tombée malade ; parfois, l’atmosphère de la maison était lourde, comme si l’on était au fond de la mer. Ces jours-là, le seul réconfort consistait à fuir, à aller courir sur la plage avec Poncho jusqu’à en perdre haleine. Mais il pleuvait continuellement depuis une semaine, un véritable déluge et, de surcroît, Poncho avait été mordu par un cerf et il ne voulait pas bouger. Alex était convaincu qu’il possédait le chien le plus stupide de l’histoire, le seul labrador de quarante kilos, mordu par un cerf. Durant les quatre années de son existence, Poncho avait été attaqué par des carcajous, par le chat du voisin et maintenant par un cerf, sans compter les fois où il avait été arrosé par les mouffettes et où il avait fallu l’immerger dans un bain de sauce tomate pour atténuer l’odeur. Alex sortit de son lit sans déranger Poncho et s’habilla en grelottant ; le chauffage se déclenchait à six heures, mais cela n’était pas encore suffisant pour tiédir sa chambre, la dernière du couloir.
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Justine nous propose sa traduction :

Alexander Coid fut réveillé en sursaut à l’aube à cause d’un cauchemar. Il rêvait qu’un énorme oiseau noir se cognait violemment dans la fenêtre dans un fracas d’éclats de verre, s’introduisait dans la maison, et emportait sa mère. Dans son rêve, il observait impuissant la manière dont laquelle le gigantesque vautour, avec ses serres jaunes, saisissait Lisa Coid par les vêtements, et s’en allait par la même fenêtre cassée pour aller se perdre dans un ciel chargé de gros nuages épais. Il fut réveillé par le bruit de l’orage, le vent fouettant les arbres, la pluie sur le toit, les éclairs et les coups de tonnerre. Il alluma la lumière avec la sensation de voguer sur un bateau à la dérive et se serra contre la masse du grand chien qui dormait à ses côtés. Il pensa qu’à quelques mètres de chez lui l’océan Pacifique rugissait, déchaînant ses vagues furieuses contre la corniche. Il resta à écouter l’orage et à penser à l’oiseau noir et à sa mère, en espérant que les coups de tambour dans sa poitrine se calment. Il était toujours pris dans les filets des images de son mauvais rêve. Le jeune homme regarda sa montre : six heures et demi, l’heure de se lever. Dehors le jour commençait à peine à poindre. Il décida que ce jour serait un jour fatal, un de ces jours où il valait mieux rester au lit car tout allait de travers. Il y avait beaucoup de jours comme ça depuis que sa mère était tombée malade ; parfois l’atmosphère était pesante à la maison, comme quand on est au fond du trou. Ces jours-là, le seul réconfort du jeune homme était de s’échapper, de sortir courir sur la plage avec Poncho jusqu’à être hors d’haleine. Mais cela faisait une semaine qu’il pleuvait, qu'il pleuvait encore et toujours, un véritable déluge, et en plus un cerf avait mordu Poncho, qui ne voulait plus bouger. Alex était convaincu d’avoir le chien le plus crétin de l’histoire, le seul labrador de quarante kilos qui se fait mordre par un cerf. Dans ses quatre années de vie, Poncho avait déjà été attaqué par des carcajous, le chat du voisin et maintenant un cerf, sans compter les occasions où les renardeaux se sont soulagés sur lui, et qu’il a fallu le baigner dans de la sauce tomate pour atténuer l’odeur. Alex sortit du lit sans déranger Poncho et s’habilla en grelottant ; le chauffage s’enclenchait à six heures, mais ne parvenait toujours pas à tiédir sa chambre, la dernière pièce du couloir.

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Jean-Nicolas nous propose sa traduction :

Au lever du jour, Alexander Coid fut réveillé en sursaut par un cauchemar. Il rêvait qu’un énorme oiseau noir s’écrasait contre la fenêtre dans un fracas de vitre brisée, qu’il s’introduisait dans la maison et emmenait sa mère. Dans son rêve, il observait, impuissant, le vautour géant saisir Lisa Coid par ses vêtements avec ses serres jaunes, sortir par la même fenêtre et se perdre dans un ciel chargé d’épais nuages noirs. Le bruit de l’orage le réveilla, le vent qui fouettait les arbres, la pluie sur le toit, les éclairs et le tonnerre. Il alluma la lampe avec la sensation de se trouver sur un bateau à la dérive et se pelotonna contre le gros chien qui dormait à ses côtés. Il crut qu’à quelques lieues de sa maison, l’océan Pacifique rugissait, se déchaînant en vagues furieuses contre la corniche. Il resta à écouter la tempête, pensant à l’oiseau noir et à sa mère, attendant que se calment les coups de tambour qu’il ressentait dans sa poitrine. Il était encore en proie aux images du mauvais rêve. Le jeune homme regarda le réveil : six heures, l’heure de se lever. C’était à peine s’il commençait à faire jour dehors. Il décréta que ce serait une sale journée, une de ces journées où mieux valait rester au lit car tout allait de travers. Beaucoup de jours étaient ainsi depuis que sa mère était tombée malade ; parfois, l’air de la maison était pesant, comme si l’on se trouvait au fond de la mer. Ces jours là, le seul remède était de s’échapper, de s’en aller courir sur la plage avec Poncho jusqu’à perdre l’haleine. Mais il ne cessait de pleuvoir depuis déjà une semaine, un vrai déluge, outre le fait qu’un cerf avait mordu Poncho et qu’il ne voulait plus bouger. Alex était convaincu qu’il avait le labrador le plus bête qu’il soit, le seul labrador de quarante kilos à s’être fait mordre par un cerf. Durant ses quatre années de vie, Poncho avait été attaqué par des carcajous, le chien du voisin et maintenant un cerf, sans compter toutes les fois où les lapins l’avaient aspergé et qu’il avait fallu le baigner dans de la sauce tomate pour atténuer l’odeur. Alex sortit du lit sans déranger Poncho et il s’habilla en grelottant ; le chauffage se mettait en route à six heures mais il ne parvenait pas à tiédir sa chambre, la dernière du couloir.

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Bruno nous propose sa traduction :

Alexander Coid fut réveillé en sursaut à l’aube par un cauchemar. Il rêvait qu’un énorme oiseau noir se jetait contre sa fenêtre dans un fracas de vitres brisées, s’introduisait dans la maison et emportait sa mère. Dans son rêve, il observait impuissant comment le gigantesque vautour prenait Lisa Coid par les vêtements avec ses serres jaunes, sortait par la même fenêtre cassée et se perdait dans un ciel chargé d’épais nuages noirs. Le bruit de la tempête le réveilla, le vent fouettant les arbres, la pluie sur le toit, les éclairs et les grondements du tonnerre. Il alluma la lumière avec la sensation d’avancer dans un bateau à la dérive et se serra contre le buste du grand chien qui dormait à ses côtés. Il mesura qu’à quelques pâtés de maisons de la sienne l’océan Pacifique rugissait, se déversant en vagues furieuses sur la corniche. Il continua à écouter la tempête et à penser à l’oiseau noir et à sa mère, en espérant que les martèlements de tambour qu’il sentait dans sa poitrine se calment. Il était toujours prisonnier des images de son mauvais rêve. Le jeune garçon regarda le réveil : six heures et demie, l’heure de se lever. Dehors il commençait à peine à faire jour. Il décida que ce jour serait un jour horrible, un de ceux où il valait mieux rester au lit parce que tout allait mal. Il y avait beaucoup de jours de la sorte depuis que sa mère était tombée malade ; parfois l’air de la maison était pesant, c’était comme se trouver au fond de la mer. Pendant ces jours, l’unique soulagement c’était de s’échapper, de sortir courir sur la plage avec Poncho jusqu’à perdre haleine. Mais il pleuvait et il pleuvait depuis une semaine, un vrai déluge, et en plus Poncho avait été mordu par un cerf et ne voulait plus se bouger. Alex était convaincu qu’il avait le plus bébête des chiens de l’Histoire, le seul labrador de quarante kilos mordu par un cerf. Dans ses quatre années de vie, Poncho avait été attaqué par des carcajous, le chat du voisin et maintenant un cerf, sans compter les occasions où les mouffettes l’avaient aspergé et qu’il avait fallu le baigner dans la sauce tomate pour atténuer l’odeur. Alex sortit de son lit sans déranger Poncho et s’habilla en grelotant ; le chauffage s’allumait à six heures, mais il n’arrivait pas encore à réchauffer sa chambre, la dernière du couloir.

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