lundi 5 septembre 2011

Version de CAPES, 10 (à rendre pour le 10 septembre)

«Mi historia secreta es en realidad la historia de mi padre. Una y otra son inseparables. Nunca le conocí en persona ni guardo más recuerdos de él que lo que aprendí de labios de mi abuela y a través de sus libros y sus cuadernos, pero, por extraño que os pue-da parecer, nunca me he sentido tan próxima a nadie en este mundo y, aunque él muriese antes de que yo llegase a nacer, estoy segura de que sabrá esperarme hasta el día en que me reúna con él y compruebe que siempre fue tal y como le imaginé: el mejor hombre que nunca hubo en el mundo.
No soy tan diferente de vosotros. No me crié en un orfanato, pero nunca supe lo que era tener una casa o alguien con quien hablar durante más de un mes, que no fuese mi abuela. Vivíamos en los trenes, en casas de desconocidos, en la calle, sin rumbo, sin un lugar que pudiésemos llamar nuestro hogar y al que regresar. Durante todos esos años, el único amigo que tuve fue mi padre. Como os digo, aunque él nunca estaba allí, aprendí cuanto sé de sus libros y de los recuerdos que mi abuela conservaba de él.
Mi madre murió al darme a luz y he aprendido a vivir con el remordimiento de no poder recordarla ni conservar más imagen de su personalidad que la visión que mi padre reflejaba de ella en sus libros. De todos ellos, de los tratados de ingeniería y de los gruesos volúmenes que nunca llegué a entender, mi favorito siempre fue un pequeño libro de cuentos que él tituló Las lagrimas de Shiva. Mi padre lo escribió cuando todavía no había cumplido los treinta y cinco años, y proyectaba la creación de la primera línea de ferrocarril en Calcuta y la construcción de una revolucionaria estación de acero que soña-ba realizar en la ciudad. Un pequeño editor de Bombay imprimió no más de seiscientos ejemplares del libro, de los que mi padre nunca vio ni una rupia. Yo conservo uno. Es un pequeño tomo negro con letras grabadas en oro sobre el lomo que rezan: Las lágrimas de Shiva, por L. Chandra Chatterghee.

Carlos Ruiz Zafón, El palacio de la medianoche

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Annabelle nous propose sa traduction :

Mon histoire secrète est en réalité l'histoire de mon père. L'une et l'autre sont inséparables. Je ne l'ai jamais connu en personne, pas plus que je ne garde d'autre souvenir de lui que ce que j'ai appris de la bouche de ma grand-mère et au travers de ses livres et de ses cahiers, mais, aussi étrange que cela puisse vous paraître, je ne me suis jamais sentie aussi proche de personne en ce monde et, bien qu'il soit mort avant que je ne vienne à naître, je suis sûre qu'il saura m'attendre jusqu'au jour où je le rejoindrai et où je vérifierai qu'il a toujours été comme je l'ai imaginé : le meilleur homme qu'il y ait jamais eu dans le monde.
Je ne suis pas si différente de vous. Je n'ai pas été élevée dans un orphelinat, mais je n'ai jamais su ce que c'était que d'avoir une maison ou quelqu'un à qui parler pendant plus d'un mois qui ne fût pas ma grand-mère. Nous vivions dans les trains, chez des inconnus, dans la rue, sans but, sans un lieu que nous puissions appeler notre foyer et auquel retourner. Pendant toutes ces années, le seul ami que j'eus fut mon père. Comme je vous le dis, même s'il n'était jamais là, j'ai appris tout ce que je sais de ses livres et des souvenirs que ma grand-mère conservait de lui.
Ma mère est morte en me donnant le jour et je me suis habituée à vivre avec le remords de ne pouvoir me la rappeler ni conserver d'autre image de sa personnalité que la vision que mon père reflétait d'elle dans ses livres. Entre tous, entre les traités d'ingénierie et les épais volumes que je ne suis jamais arrivée à comprendre, mon favori a toujours été un petit livre de contes qu'il avait intitulé Les larmes de Shiva. Mon père l'écrivit alors qu'il n'avait pas encore atteint trente-cinq ans, et qu'il projetait la création de la première ligne de chemin de fer de Calcutta et la construction d'une gare révolutionnaire en acier qu'il rêvait de réaliser dans la ville. Un petit éditeur de Bombay imprima pas plus de six cents exemplaires du livre, dont mon père ne vit jamais la moindre roupie. J'en conserve un. C'est un petit tome noir avec des lettres gravées à l'or sur le dos qui annoncent : Les larmes de Shiva, par L. Chandra Chatterghee.

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Amandine nous propose sa traduction :

En réalité, mon histoire secrète est celle de mon père. L'une et l'autre sont inséparables. Je ne l'ai jamais connu en personne et je ne garde pas plus de souvenirs que ceux qui m'ont été racontés par ma grand-mère, par ses livres et ses cahiers, mais aussi étrange que cela puisse vous paraître, jamais je ne me suis sentie aussi proche de quelqu'un dans ce monde, et même s'im mourut avant que je naisse, je suis sûre qu'il saura attendre le jour où je me réunirai avec lui et je vérifierai s'il fut toujours ainsi et tel que je l'avais imaginé : le meilleur homme que le monde n'ait jamais eu.
Je ne suis pas si différente de vous. Je n'ai pas été élevée dans un orphelinat mais je n'ai jamais su ce que c'était d'avoir une maison ou quelqu'un à qui parler pendant plus d'un mois, autre que ma grand-mère. Nous vivions dans des trains, des maisons d'inconnus, dans la rue, sans but, sans un lieu que nous pouvions appeler notre foyer et auquel revenir. Durant toutes ces années, le seul ami que j'ai eu c'était mon père. Comme je vous le dis, bien qu'il n'était jamais là, j'ai appris tout ce que je sais de ses livres et des souvenirs conservait de lui.
Ma mère est morte en me donnant la vie et j'ai appris à vivre avec le remords de ne pouvoir ni me souvenir d'elle ni conserver une autre image de sa personnalité que celle que mon père reflétait dans ses livres. De tous, des traités de science et des gros volumes que je n'ai jamais réussi à comprendre, depuis toujours mon préféré fut un petit livre de contes auquel il mit le titre : Les larmes de Shiva.
Mon père l'écrivit alors qu'il n'avait pas encore trente-cinq ans, et projetait la création de la première ligne ferroviaire à Calcutta et la construction d'une gare de chemins de fer révolutionnaire qu'il rêvait de réaliser dans la ville. Un petit éditeur de Bombay imprima pas plus de six cents exemplaires du livre, desquels mes parents ne virent jamais une roupie. J'en conserve un. C'est un petit tome noir avec des lettres gravées en or sur le dos qui disent : Les larmes de Shiva, par L.Chandra Chatterghee.

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Elena nous propose sa traduction :

Mon histoire secrète est en réalité l’histoire de mon père. L’une et l’autre sont inséparables. Je ne l’ai jamais connu personnellement et de lui, je ne garde que les souvenirs appris de la bouche de ma grand-mère et à travers ses livres et ses cahiers, mais, aussi étrange que cela puisse vous paraître, je ne me suis jamais sentie aussi proche de quelqu’un dans ce monde et, même s’il est mort avant que je sois née, je suis sûre qu’il saura m’attendre jusqu’au jour où je m’unirai à lui et où je confirmerai qu’il a toujours été tel que je l’ai imaginé : le meilleur homme qu’il n’y ait jamais eu au monde.
Je ne suis pas si différente de vous. Je n’ai pas grandi dans un orphelinat, cependant, je n’ai jamais su ce que c’était que d’avoir une maison ou quelqu’un à qui parler pendant plus d’un mois qui ne soit pas ma grand-mère. Nous avons vécu dans les trains, chez des inconnus, dans la rue, sans but précis, sans un endroit que nous pussions appeler notre foyer et où y retourner. Durant toutes ces années, le seul ami que j’ai eu, ce fut mon père. Comme je vous dis, bien qu’il ne fût jamais là, j’ai appris tout ce que je sais dans ses livres et des souvenirs que ma grand-mère conservait de lui.
Ma mère est morte à ma naissance et j’ai appris à vivre avec le regret de ne pas pouvoir me rappeler d’elle et de conserver seulement l’image de sa personnalité que la vision de mon père renvoyait dans ses livres. De tous, des traités d’ingénierie et des gros volumes que je ne suis jamais parvenue à comprendre, mon favori a toujours été un petit livre de contes qu’il intitula Les larmes de Shiva. Mon père l’avait écrit alors qu’il n’avait pas encore trente-cinq ans, et qu’il envisageait la création de la première ligne de chemin de fer de Calcutta et la construction d’une gare révolutionnaire en acier qu’il songeait réaliser dans la ville. Un petit éditeur de Bombay avait imprimé pas plus de six cents exemplaires du livre, dont mon père n’a jamais vu une seule roupie. J’en conserve un. C’est un petit tome noir avec des lettres en or apposées sur son dos qui stipulent : Les larmes de Shiva, de L. Chandra Chatterghee.

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Jean-Nicolas nous propose sa traduction :

Mon histoire secrète est en réalité l’histoire de mon père. L’une et l’autre sont indissociables. Je ne l’ai jamais connu en personne et je n’en conserve pas plus de souvenirs que ceux appris de la bouche de ma grand-mère, à travers ses livres et ses cahiers mais ; aussi étrange que cela puisse vous paraître, je ne me suis jamais sentie aussi proche de personne sur cette terre et, même s’il est mort avant que je vienne au monde, je suis persuadée qu’il saura m’attendre jusqu’au jour où je le rejoindrai et où je m’assurerai qu’il a toujours été tel que je me l’avais imaginé : le meilleur homme qu’il n y ait jamais eu ici-bas.
Je ne suis pas si différente de vous. Je n’ai pas été élevée dans un orphelinat mais je n’ai jamais su ce qu’était d’avoir une maison ou quelqu’un avec qui parler durant plus d’un mois et qui soit autre que ma grand-mère. Nous vivions dans les trains, dans des maisons d’inconnus, dans la rue, sans destination, sans avoir un lieu que nous aurions pu appeler notre foyer et où rentrer. Pendant toutes ces années, le seul ami que j’eus fut mon père. Comme je vous dis, bien qu’il n’ait jamais été là, j’ai appris tout ce que je sais grâce à ses livres ainsi qu’aux souvenirs que ma grand-mère gardait de lui.
Ma mère décéda en me donnant naissance et j’ai appris à vivre avec le remords de ne pas pouvoir m’en rappeler ni de conserver une image de sa personnalité autre que celle reflétée par mon père dans ses livres. Parmi tous ces derniers, des traités d’ingénierie jusqu’aux gros volumes que je n’ai jamais réussi à comprendre, mon préféré a toujours été un petit livre de contes qu’il avait intitulé Les larmes de Shiva. Mon père l’avait écrit alors qu’il n’avait pas encore trente cinq ans et il ambitionnait la création de la première ligne de chemins de fer à Calcutta ainsi que la construction d’une gare novatrice en acier dans l’enceinte de la ville. Un petit éditeur de Bombay imprima pas plus de six cents exemplaires du livre dont mon père n’a jamais vu une roupie. J’en possède un. C’est un petit tome noir aux lettres gravées en or au dos et disant : Les larmes de Shiva, par L. Chandra Chaterglee.

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Justine nous propose sa traduction :

Mon histoire secrète est en réalité l’histoire de mon père. L’une et l’autre sont indissociables. Je ne l’ai jamais connu de son vivant, et je ne garde pas d’autres souvenirs de lui que ce que j’ai appris de la bouche de ma grand-mère, ou au travers de ses livres et de ses cahiers, mais, aussi étrange que cela puisse vous paraître, je ne me suis jamais sentie aussi proche de personne en ce monde, et même s’il est mort avant ma naissance, je suis certaine qu’il saura m’attendre jusqu’au jour où je le rejoindrai et je constaterai qu’il fut toujours tel que je l’imaginais : le meilleur homme qu’il n’y ait jamais eu au monde. Je ne suis pas si différente de vous. Je n’ai pas été élevée dans un orphelinat, mais jamais je n’ai su ce que c’était de tenir une maison, ou d’avoir quelqu’un à qui parler pendant plus d’un mois, en dehors de ma grand-mère. Nous vivions dans les trains, chez des inconnus, dans la rue, au hasard, sans un lieu que nous puissions appeler notre foyer et où revenir. Pendant toutes ces années, mon père fut mon seul ami. Comme je vous l’ai dit, bien qu’il n’ait jamais été là, j’ai appris tout ce que je sais de ses livres et des souvenirs que ma grand-mère conservait de lui. Ma mère mourut en me donnant le jour et j’ai appris à vivre avec le remords de ne pouvoir me souvenir d’elle, ni conserver d’autre image de sa personnalité que la vision que mon père reflétait d’elle dans ses livres. Entre tous, des traités de génie civil aux gros volumes que je n’ai jamais réussi à comprendre, mon préféré fut toujours un petit livre de contes qu’il avait intitulé Les larmes de Shiva. Mon père l’avait écrit quand il n’avait pas encore trente-cinq ans, et projetait la création de la première ligne de chemin de fer à Calcuta ainsi que la construction d’une révolutionnaire gare en acier qu’il rêvait de réaliser dans la ville. Un petit éditeur de Bombay n’imprima pas plus de six-cent exemplaires du livre, dont mon père ne vit jamais un centime. J’en conserve un. C’est un petit tome noir, avec des mots gravés au fil d’or sur la tranche qui disent : Les larmes de Shiva, par L. Chandra Chatterghee.

1 commentaire:

Amandine a dit…

Dans cette version, mon principal problème : choisir le bon temps ! Traduire des phrases comme "aunque él muriese antes de que yo" ou "el único amigo que tuve fue mi padre" a été assez compliqué. Finalement quel temps doit-on employer dans ces cas précis ?