jeudi 6 octobre 2011

Version pour les L1 (à rendre le 20 octobre)

À la demande des étudiants poitevins de Licence 1 (un petit groupe bouillonnant d'énergie et bien sympathique), qui font leurs débuts en traduction et n'ont donc que quelques semaines d'expérience (au lycée, que je sache – mais peut-être les collègues du secondaire me contrediront-ils –, la pratique de la version est à peu près exclusivement destinée à l'apprentissage de la langue), je publie un texte plus facile que d'habitude… Petite parenthèse : cela n'empêche pas ceux d'autres niveaux ou d'ailleurs d'autres horizons qu'universitaires, de s'y frotter, s'ils le souhaitent ; comme d'habitude, ce blog est ouvert à tous, avec la seule légitimité d'avoir envie de mettre en commun nos traductions et nos réflexions sur la « démarche traductive ». Il s'agit pour l'heure d'un test : quelques lignes à rendre tous les quinze jours. Si cela se révèle probant (suffisamment de travaux rendus, l'ensemble fait avec un véritable sérieux – recherche des mots méconnus dans le dictionnaire [parce qu'on ne rappellera jamais assez qu'españolo pas facilo], vérifications d'orthographe, de conjugaison et de grammaire, etc. –), ce sera la premier d'une série qui pourrait courir sur toute l'année universitaire. Je vous rappelle deux ou trois points : Tradabordo n'est pas un prolongement du cours, c'est un lieu parallèle où nous nous retrouvons entre amateurs de la traduction et étudiants désireux de bien préparer l'épreuve de version du CAPES ou de l'Agrégation… Ce qui suppose que vous êtes votre propre correcteur. Il arrive que je propose ma propre traduction et en l'occurrence, pour la mise en route de jeunes apprentis traducteurs, je m'efforcerai de le faire, je lis l'ensemble des traductions proposées, mais c'est à vous d'aller chercher dans les versions des autres ce qu'il a manqué aux vôtres, de comparer, etc. Cet exercice d'auto-correction est, croyez-le, très formateur et vous sort d'un rapport passif avec votre travail où, finalement, ne compte plus que la note obtenue…, la correction étant toujours secondaire. Là, vous prendrez le temps d'essayer de comprendre pourquoi d'autres ont vu un sens différent sur une phrase ou un mot, voire une portion de texte, pourquoi ils ont opté pour telle ou telle construction, ce temps et pas un autre. Ce qui ne vous interdit pas de me solliciter, via les commentaires, quand vous avez une question ou un doute. J'y répondrai toujours. Par ailleurs, vous m'envoyez vos traductions par mail (lepage.unipoitiers@gmail.com) pour la date fixée et je publie le tout dès le lendemain matin.
En résumé : vous avez là l'occasion d'une formation complémentaire et, surtout, d'une (re)-découverte du plaisir d'apprendre, gratuitement de votre côté et du mien, de travailler simplement parce que c'est agréable de fouiller, de chercher, de s'interroger, etc. sans être sans cesse parasiter par le résultat. Je vous l'ai dit en cours, un esclavage s'est installé avec les notes…, indispensables certes, mais dans une certaine mesure contradictoires avec une démarche sereine et réfléchie d'acquisition de savoirs et de savoir-faire. Profitez-en et, surtout, amusez-vous !

Voici donc votre premier texte :

Hace algunos años, durante una gira de promoción de libros en Europa, me entrevistaron para una revista. Me encontré frente a un periodista, quien a todas luces acababa de graduarse, acompañado de un fotógrafo y dos ayudantes. Instalaron luces y cámaras como si se tratara de retratar al Papa para la posteridad y el periodista -un joven guapo con la camisa abierta y una medalla de oro sobre su pecho tostado por el sol- me hizo la primera pregunta : ¿ Qué hace usted ? Desconcertada, no supé que contestar y él aclaró : Me mandaron a entrevistarla, pero no sé quién es usted. ¿ Puede decirme qué hace ? Caí vencida por uno de esos impulsos irresistibles y le dije que era cantante de ópera. La verdad es que siempre he querido ser una diva y no pude dejar de pasar la oportunidad de serlo. Durante treinta minutos hablé de mi brillante carrera como soprano y de las muchas veces que había cantado junto a mi buen amigo Plácido Domingo, por quien, lo confieso, tengo una cierta debilidad romántica : debe ser maravilloso oírlo cantar en la ducha. El periodista condujo nuestra conversación sobre el supuesto de que yo protagonizaría La Bohème en la Scala durante la temporada lírica.

Isabel Allende, “Unas palabras a modo de explicación”, in Celia Correas Zapata, Isabel Allende, Vida y espíritus, Plaza & Janés, Barcelona, 1998, p.9-10.

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