lundi 27 septembre 2010

Version de CAPES, 6

i en aquella noche silenciosa, en medio de aquella huerta oscura y solitaria, alguien, acostumbrado a leer en las fisonomías, hubiera contemplado a aquella linda joven, mirándose en las aguas negras y tranquilas del remanso, alumbrándose el rostro con la luz opaca de una linterna sorda, y gesticulando para darse aires de una gran señora, al ver aquella fisonomía pálida, con los ojos chispeantes de ambición y de codicia, con los cabellos desordenados, con la boca entreabierta, dejando ver una dentadura blanquísima y apretada, y haciendo balancear a izquierda y derecha los pendientes, cuyos fulgores la bañaban con una luz azulada, rojiza o verdosa, que se mezclaba al chisporroteo del mismo carácter que salía de la serpiente enlazada al puño izquierdo, colocado junto a la barba, de seguro que habría encontrado en esa figura singular, algo de espantosamente siniestro y repulsivo, como una aparición satánica. No era la Margarita, de Goethe, mirándose en el espejo, con natural coquetería, adornada con las joyas de un desconocido, sino una ladrona de la peor especie, dando rienda suelta a su infame codicia delante de aquel estanque de aguas turbias y negras. No era la virtud próxima a sucumbir ante la dádiva, sino la perversidad contemplándose en el cieno.

Ignacio Manuel Altamirano, El zarco

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Loïc nous propose sa traduction :

Si au cours de cette nuit silencieuse, au beau milieu de ce jardin solitaire plongé dans l’obscurité, quelqu’un, habitué à lire sur le visage des gens, avait admiré cette beauté exquise, se reflétant dans les eaux usées et stagnantes de la nappe d’eau dormante, s’illuminant le visage avec la lumière opaque d’une lanterne sourde tout en gesticulant pour se donner des airs d’une grande dame, en voyant cette physionomie pâle, aux yeux étincelants d’ambition et de cupidité, les cheveux épars, la bouche entrouverte, exhibant des dents très blanches et serées, faisant balancer de gauche à droite ses boucles d’oreille, dont les éclats d’une lueur bleutée, rougeâtre ou verdâtre enveloppaient sa personne, et qui se mélangeait au crépitement de même nature qui émanait du serpent enroulé autour de son poing gauche, placé à côté de la barbe, aurait trouvé à coup sûr dans cette figure singulière, quelque chose de terriblement sinistre et repoussant, telle une apparition satanique. Il n’était pas question de la Marguerite de Goethe, s’observant dans le miroir, avec une coquetterie naturelle, parée de bijoux d’un inconnu, mais d’une voleuse de la pire espèce qu’il soit, donnant libre cours à son infâme cupidité devant cet étang à l’eau trouble et noire. Ce n’était la vertu qui était sur le point de céder face à un cadeau, mais la perversité même se contemplant dans la vase.

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Véronique nous propose sa traduction :

Au cours de cette nuit silencieuse, au milieu de ca jardin obscur et solitaire, un individu, coutumier de la physionomie, aurait admiré cette belle jeune fille, se reflétant dans les eaux noires et tranquilles de l'eau dormante, s'illuminant le visage avec la lumière opaque d'une lanterne sourde, et gesticulant pour se donner des airs de grande dame, en voyant cette physionomie pâle aux yeux pétillants d'ambition et de cupidité, aux cheveux désordonnés, avec la bouche entrouverte laissant apparaître une dentition très blanche et apprêtée, faisant se balancer de gauche à droite les boucles d'oreille, dont les éclats la baignaient d'une lueur bleutée, rougeâtre ou verdâtre, qui se mêlait au crépitement de même sorte que celui qui provenait du serpent enroulé autour de son poing gauche, posé juste à côté de la barbe ; l'indéniable qu'il aurait trouvé dans cette figure singulière, quelque chose d'affreusement sinistre et repoussant, telle une apparition satanique. Il ne s'agissait pas de la Marguerite de Goethe, se regardant dans le miroir, avec une coquetterie naturelle parée des bijoux d'un inconnu mais, d'une voleuse de la pire espèce donnant libre cours à son infâme cupidité face à cet étang aux eaux troubles et noires. Ce n'était pas la vertu sur le point de succomber à un présent, mais la perversité se contemplant dans la vase.

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Leslie nous propose sa traduction :

Si en cette nuit silencieuse, au milieu de ce grand verger obscur et abandonné, quelqu'un habitué à lire à travers la phisionomie des gens, avait contemplé cette belle jeune femme en train de se regarder dans les ondes noires et tranquilles de la nappe d'eau dormante, d'éclairer son visage à l'aide d'une lanterne sourde, de gesticuler pour se donner des airs de grande dame ; en voyant cette phisionomie -sans éclat, aux yeux pétillants d'ambition et de convoitise, aux cheveux en désordre, à la bouche entrouverte, laissant entrevoir une dentition très blanche et étroite- qui faisait balancer de gauche à droite les boucles d'oreilles dont les éclats la faisaient baigner dans une lumière azurée, rougeâtre et verdâtre, laquelle se mêlait au crépitement du même caractère qui sortait du serpent attaché à son poignet, situé juste à côté de son menton, à coup sûr, quelqu'un aurait trouvé en cette figure singulière, quelque chose d'épouvantablement sinistre et répulsif, telle une apparition satanique. Ce n'était pas la Marguerite de Goethe, en train de se regarder dans le miroir, avec une coquetterie naturelle, parée des bijoux d'un inconnu, mais une voleuse de la pire espèce, en train de donner libre cours à son infâme convoitise, face à ce bassin d'eaux troubles et noires. Ce n'était pas la vertu sur le point de succomber face au don, mais la perversité en train de se contempler dans la bourbe.

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Aurélie nous propose sa traduction :

Si durant cette nuit silencieuse, au milieu de ce verger sombre et solitaire, quelqu'un, habitué à lire sur les visages, avait admiré cette jolie jeune femme, se mirant dans les eaux noires et tranquilles de la nappe d'eau dormante, son visage éclairé par la lumière opaque d'une lanterne sourde, et gesticulant pour se donner des airs de grande dame, en voyant cette physionomie pâle, aux yeux pétillants d'ambition et de convoitise, les cheveux emmêlés, la bouche entrouverte, laissant apparaître des dents parfaitement blanches et régulières, et faisant balancer de gauche à droite ses boucles d'oreille, dont les éclats l'enveloppaient d'une lumière bleutée, rougeâtre et verdâtre, qui s'associait au crépitement identique à celui qui émanait du serpent enroulé autour de son poignet gauche, juste à côté de son menton, aurait certainement trouvé dans cette silhouette singulière, un air affreusement sinistre et repoussant, comme une apparition satanique. Il ne s'agissait pas de la Marguerite de Goethe, qui se regardait dans le miroir, avec une coquetterie naturelle, parée des joyaux d'un inconnu, mais d'une voleuse de la pire espèce, donnant libre cours à son infâme cupidité devant cet étang aux eaux troubles et noires. Ce n'était pas la vertu prête à succomber devant ce cadeau, mais la perversité se contemplant dans la vase.

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Sonita nous propose sa traduction :

Si lors de cette nuit silencieuse, au milieu de ce verger solitaire, quelqu’un, habitué à lire sur les visages, aurait contemplé cette belle jeune femme, qui se regardait dans les eaux noires et tranquilles de la nappe d’eau dormante, en éclairant son visage avec la lumière opaque d’une lanterne sourde, et gesticulant pour se donner des aires d’une grande dame, en voyant cette physionomie pâle, avec les yeux étincelants d’ambition et de convoitise, les cheveux désordonnés, la bouche entrouverte, qui laissait voir une dentition serrée d’une blancheur impeccable, et qui berçait de gauche à droite les boucles d’oreille, dont les lueurs l’auréolaient d’une lumière bleutée, rougeâtre et verdâtre, qui se mélangeait au crépitement identique qui émanait du serpent enroulé autour de son poignet gauche, placé à côté du menton, ce quelqu’un aurait certainement trouvé dans cette singulière figure quelque chose d’épouvantablement sinistre et repoussant, comme une apparition satanique. Il ne s’agissait pas de Margarita de Goethe qui se regardait dans le miroir, avec une coquetterie naturelle, parée de bijoux d’un inconnu, mais d’une voleuse de la pire espèce, qui donnait libre cours à son infâme cupidité devant cet étang d’eaux troubles et noires. Ce n’était pas la vertu qui était sur le point de succomber à un don, mais la perversité qui se contemplait dans la bourbe.

1 commentaire:

Sonita a dit…

En lisant la proposition de traduction de Loïc j'ai un petit doute concernant sa traduction du mot "barba" dans cette phrase : la serpiente enlazada al puño izquierdo, colocado junto a la barba.
Puisque nous savons qu'il s'agit d'une femme, pourquoi ne l'interpréter comme "barbilla" - menton?
*oui, oui, j'ai traduit "puño" par "poignet" et non pas "poing"... je me suis trompée, mais je viens tout juste de m'en rendre compte, grâce à la traduction de Loïc! Autant pour moi!
Comme quoi, c'est bien d'avoir des textes à comparer aux nôtres, cela ne peut être qu'enrichissant pour nous!
Et dans mon cas, prendre un peu plus de temps pour me relire et relire et encore relire!

^_^