dimanche 28 septembre 2008

Que chacun se présente!

Sachant que l'exercice n'est pas facile, j'ai demandé à chaque apprenti traducteur un petit texte de présentation.
C'est Brigitte qui ouvre le bal. Merci à elle.


Brigitte Le Roy
Bonjour et bienvenue à tous et à toutes !
De retour sur les bancs de l’université après une longue (très longue !) interruption, ravie d’être parmi vous pour de nouveaux challenges et de nouveaux défis !
Enseignante depuis 1983, à vrai dire, je n’ai jamais tout à fait quitté les bancs de l’école…
D’abord, à l’Université de Nanterre et de la Sorbonne où j’ai étudié l’Espagnol, puis en Espagne où j’ai enseigné le français… De retour en France, j’ai été maîtresse auxiliaire puis institutrice pendant 20 ans.
Et puis… retour à mes « premières amours »… l’Espagnol encore et toujours… Après avoir repassé un Capes interne, me voilà enseignante depuis 5 ans en Dordogne.
Et… ENFIN !!! La formation que j’attendais depuis si longtemps !!!
La traduction a toujours été mon « dada », mon domaine de prédilection. Traduire et encore traduire par goût, pour le plaisir des belles lettres, pour faire découvrir les nombreux talents cachés d’une littérature espagnole et latino américaine riche et variée…
Si j’ai toujours traduit bénévolement, ce n’était que par respect des traducteurs professionnels.
A présent, me voilà enfin du « bon côté » et les choses sérieuses commencent.
Je travaille actuellement sur la traduction de deux romans noirs et d’un roman graphique du même auteur qui devrait paraître en Novembre 2008.
A très bientôt.

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Nathalie Lavigne
Bonjour à tous !
Je me présente : je m'appelle Nathalie Lavigne, j'ai 36 ans et je suis passionnée par la traduction depuis... toujours. Je ne veux pas dire que je suis tombée dedans quand j'étais petite mais je me rappelle avoir été fascinée par la découverte des langues étrangères, à commencer par l'espagnol que j'entendais parler à la maison, lors des réunions familiales. Évidemment, je ne comprenais pas ce qui se disait et souvent, ma mère me traduisait ce que venait de raconter un de mes oncles ou une de mes tantes. Mais j'ai réalisé qu'on pouvait faire passer un même message en utilisant des mots différents, comme autant de passerelles d'une langue à l'autre. Et depuis, je ne cesse de chercher à traduire en français ce que j'entends ou ce que je lis; c'est devenu un réflexe. J'aime ce jeu des correspondances. Aussi, au collège puis au lycée, j'ai multiplié les expériences linguistiques (espagnol, anglais, allemand, latin, italien) et j'occupais mon temps libre en traduisant de petits textes. Mais, l'espagnol a toujours occupé une place à part, et après le bac en 90, je me suis inscrite à Bordeaux 3 pour suivre une formation en lettres et civilisation espagnole, afin de devenir traductrice. Je pensais entrer à l'ESIT (Ecole Supérieure d'Interprétariat et de Traduction) à Paris, mais en regardant le programme des cours, j'ai réalisé que leur orientation technico-commerciale n'était pas faite pour moi. Quant aux formations universitaires en traduction littéraire, elles me paraissaient un peu "légères". Alors, j'ai décidé de passer les concours de l'enseignement (j'ai ainsi décroché l'AGREG en 97) et de continuer à traduire pour le plaisir, en dilettante. Je n'ai jamais osé m'aventurer sur le terrain professionnel, persuadée que je n'avais pas les qualités requises. Après avoir enseigné plusieurs années, dans le secondaire puis dans le supérieur, j'ai pris un congé sabbatique afin de pouvoir réaliser un de mes rêves en intégrant, cette année, le Master de traduction proposé par Bordeaux 3; j'espère ainsi pouvoir acquérir le savoir-faire professionnel qui me fait défaut. Je ne perds pas de vue que la carrière d'un(e) traducteur(trice) reste cahotique voire éphémère, aussi, je compte préparer une thèse en littérature latino-américaine contemporaine dans le but de retrouver l'enseignement supérieur.
Voilà une belle année qui commence et, à en juger par l'investissement de chacun, je crois qu'elle sera fructueuse.

A bientôt.

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Olivier Husson

Bonjour à toutes et non à tous, puisque je vais avoir l'honneur redoutable et solitaire de défendre les ambitions traductrices de la gente masculine tout au long de cette année qui s'annonce belle, chargée et enthousiasmante. Je suis Olivier Husson et vous me reconnaîtrez aisément au sein du groupe hispanique: je suis le seul à la cafétéria à ne boire ni tisane ni coca light...
Malgré mon âge presque canonique (48ans) et ma formation initiale "d'historien", je suis un jeune prof d'espagnol (encore) plein d'enthousiasme et surtout d'envies. J'ai vécu 15 ans en Espagne, à Valence, avant de revenir en France afin d'y passer mon CAPES, dans le but d'offrir à ma compagne (espagnole), à mon jeune fils chéri (né à Valencia) et à ma vie en général une stabilité dont ni l'une ni les autres n'avaient pu jouir jusqu'à présent. Bien entendu, à aucun moment l'idée d'envisager l'enseignement comme une sinécure ne m'a effleuré! Par tous les saints, quelle horreur! Mais bon, un peu quand même.
Je vais donc cette année être obligé d'avoir le don d'ubiquité pour être présent sur tous les fronts, enseigner à Poitiers, vivre à Angoulême et faire mon master à Bordeaux relevant, en vérité, de la schizofrénie ferroviaire. Mais foin de petitesse! L'occasion est trop belle de faire ce qui REELLEMENT me passionne.
Mesdames et Mesdemoiselles, j'aurai donc le privilège, l'honneur et surtout l'infini plaisir de partager avec vous les journées du mercredi.

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Blandine Font
Bonjour à tous.
Je vais donc essayer de faire une petite présentation me concernant, ce qui est un travail assez difficile. Je reprends mes études pour ce master en traduction, une formation que je recherchais depuis un certain temps déjà. Et qui va enfin me permettre de me perfectionner dans cette branche que j’apprécie beaucoup. J’ai commencé à faire de la traduction de textes officiels et autres documents lors de mon séjour au Mexique. Trois années merveilleuses mais aussi difficiles, car il s’agit d’un tout autre style de vie, d’une culture complètement différente de la nôtre, sujet sur lequel je pourrais m’étendre longuement ☺… J’ai enseigné le français langue étrangère à l'Alliance Française, à la Facultad de turismo et dans divers centres de langues. Au travers de ces institutions mais aussi de façon personnelle, j’ai eu l’occasion de traduire, entre autres choses, une thèse pour l’un de mes directeurs. Mais je me doute bien que j’ai encore énormément de travail à faire et cette formation me permettra d’atteindre le but que je me suis fixé. Après une maîtrise en civilisation, j'ai donc passé trois ans au Mexique, et retour en France l’année dernière. Année durant laquelle j’ai effectué des vacations en espagnol, des cours de français pour les Compagnons du Devoir.
Actuellement, je suis toujours formatrice en français, mais l’espagnol à toujours fait partie de ma vie et pouvoir concilier ces deux langues est ce qui me tient le plus à cœur.
Voilà, à bientôt et bon courage pour cette année qui s’annonce riche en travail et en émotions.

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Laure Labat
Bonjour à tous!
C'est à mon tour de me présenter, je m'appelle Laure Labat, j'ai 28 ans et j'ai repris mes études d'espagnol à Bordeaux l'année dernière, motivée par la perspective de l'ouverture d'une filière de traduction. C'est donc avec enthousiasme que j'ai repris le chemin de la faculté pour me plonger dans un domaine qui me fascine depuis toujours. J'ai une relation affective aux mots et le jeu de combinaisons entre les langues est un exercice que j'affectionne tout particulièrement.
Ces dernières années j'ai vécu à Luanda en Angola où j'ai pu me frotter à de nouvelles difficultés linguistiques et culturelles. J'enseignais à l’École Française à des enfants qui souvent n'étaient pas francophones ; ce qui me demandait une réflexion sur ma propre langue afin de leur faire passer des notions de base. Mes années africaines ont été pour moi un moment de construction puisque c'est un temps qui m'a permis de m'interroger et surtout de déterminer un projet: celui de devenir traducteur littéraire.
En dehors du temps universitaire je ne travaille pas même s'il peut m'arriver, à l'occasion, d’effectuer des traductions officielles pour la justice.
J'aborde cette année avec plaisir, curiosité et surtout volonté d'apprendre.
Haut les cœurs et au travail!

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Laure Gentile
Votre livre en cours, ou comment accessoiriser vos tenues…
Ci-contre : colle mao-chapeau chinois !
Plus sérieusement… Bien que cette amorce soit plutôt digne d’un magasine de mode (et Dieu sait que le livre est indémodable, seuls le format et le support évoluent), elle me sert à faire passer un message : le livre est bon dans n’importe quelle situation, le livre s’adapte à nos humeurs, à nos envies. Le livre est aussi le reflet d’une mode, d’une tendance générale : qui n’a pas entendu parler d’Ildefonso Falcones ou de Carlos Ruiz Zafón ? Qui ne s’est pas laissé tenter par l’appel du Da Vinci Code ou des romans historiques de Pérez-Reverte ? Nos choix de lecture sont donc aussi influencés par les défilés de best-sellers sur les podiums des librairies qui nous donnent le ton de la collection automne-hiver, ou printemps–été. Or, si nul n’a besoin d’être bilingue pour se procurer et profiter du dernier modèle « in » de jaquette ou pantalon Zara ou Adolfo Domínguez, la langue est un sérieux handicap pour quiconque veut s’adonner au plaisir de lire l’auteur contemporain espagnol ou latino-américain en vogue! C’est là qu’intervient le traducteur! – ou tout au moins, c’est là que j’aimerais intervenir! – Toujours à la page, toujours prêt à dégainer le crayon de bois pour adapter le modèle original, sans le dénaturer, à l’avidité littéraire de son public autochtone.
Plus intimement… La traduction semble être l’apanage de ceux qui ne veulent pas prendre parti entre deux tendances, de prime abord contradictoires, de la société actuelle. On déplore souvent l’individualisme des gens, et on applaudit avec enthousiasme la solidarité qui grandit autour de certaines causes. Traduire, c’est exactement cela: comment concilier l’égoïsme et l’altruisme, comment se faire plaisir à soi tout en faisant plaisir aux autres… C’est un exercice de style qui nous met en émoi, nous torture, nous satisfait, nous fait réfléchir, nous fait rire, nous fait pleurer, car nous voulons rendre un maximum des sentiments que nous fait vivre le livre que nous lisons… Celui qui aura le bonheur de lire la bonne traduction du bon traducteur goûtera lui aussi à ces innombrables sautes d’humeur qu’un bon roman vous procure.
Allez, au travail! Les coulisses de l’industrie du livre sont sûrement difficiles d’accès, mais chaussons nos talons aiguille…euh, pardon, nos stylos à bille!... et partons à l’assaut des rayons de librairie pour dénicher les patrons qui nous siéront à merveille, qui nous mettront en valeur tels de beaux habits de lumière, et permettront à nos compatriotes d’assister également au défilé –TRADUCTION (sic): pour trouver l’auteur et le livre que l’on adore, dont on fera une traduction remarquable, et grâce à laquelle nos concitoyens pourront s’approprier tel ou tel roman à succès!
La présentation informelle de ma façon de penser n’éclairant peut-être pas assez mon identité, je précise à la hâte que je suis professeur agrégé d’espagnol depuis 3 ans, et fière d’avoir été formée à Bordeaux III. Je vis actuellement en éloignement de conjoints entre Caen, où j’ai accepté un poste en Classes Préparatoires aux Grandes Écoles, et Bordeaux, où se trouvent tous mes autres –et non moins prioritaires- centres d’intérêt: mon fiancé, ma famille, mes amis, et maintenant mon Master2Pro!!! Mon métier de professeur me comble de satisfaction, et la traduction est pour moi à la fois un plaisir, un caprice que je veux façonner et exploiter sérieusement, un moyen d’assouvir ma curiosité littéraire… Les fonctionnaires de l’enseignement ne s’encroûtent pas tous comme trop de gens veulent le faire croire! Et puis, on s’entend souvent dire que nos jeunes ne lisent pas assez…leur conseiller la lecture d’un ouvrage que j’aurai traduit (¡ojalá!) sera sans doute une façon originale de les inviter à se frotter à la littérature en «évaluant» le travail d’un professeur en quête d’enrichissement intellectuel (ceci étant plus judicieux que Note2be, ce « fameux » site de notation des professeurs par les élèves!).

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Jacqueline Daubriac
Bonjour à tous ceux et toutes celles qui liront cette page.
Tout comme Brigitte, j’ai repris mes études d’espagnol après une longue interruption meublée (entre autres) par une vie professionnelle consacrée à l’administration universitaire. Je n’ai donc moi non plus jamais vraiment quitté l’université. L’obtention d’un Master recherche et la prépa à l’agrégation l’an dernier ne m’ont pas empêchée de guetter impatiemment la mise en place de ce nouveau cursus dédié aux métiers de la traduction littéraire. Mon expérience dans ce domaine est modeste; je connais cependant un peu le travail éditorial puisque j’ai eu la chance il y a quelques années de participer à la création d’un magazine scientifique trimestriel et de suivre toutes les étapes de sa réalisation et par ailleurs j’ai passé mon été 2008 à traduire en grande partie une thèse qu’un ami colombien soutiendra bientôt. Une très bonne mise en bouche donc pour ce Master pro riche et stimulant que j’intègre avec enthousiasme et bonne humeur.

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Laetitia Sobenes
Eh voilà, c’est moi la dernière. Ça m’apprendra. J’avoue l’avoir un peu cherché. N’étant pas d’un naturel très loquace, surtout lorsqu’il s’agit de parler de moi, il est vrai que j’ai retardé l’échéance et me voilà maintenant au pied du mur (c’est pas le bagne quand même !).
Et puisqu’il faut se plier à l’exercice de la présentation, je commencerai par cette phrase : je n’ai pas choisi l’espagnol, c’est l’espagnol qui m’a choisie (dis donc, c’est pas la Starac non plus !). Ce que je veux dire, c’est qu’avec une mère d’origine espagnole et un père péruvien, l’espagnol s’est tout naturellement imposé à la maison. Mais en réalité, si j’ai choisi cette voie, c’est surtout pour la civilisation.
C’est au Pérou, tranquillement dans ma famille, que j’ai fait les recherches pour mon mémoire de maîtrise dont le sujet était le point de vue de la presse sur la politique de l’ex-président Fujimori. Ah ! Je me souviens de ma soutenance et de cette petite voix qui m’a dit : « vous lisez trop Libé ! ». Puis j’ai enchaîné sur un DEA et son mémoire avorté, une succession de présentation aux concours de l’enseignement, tantôt pas préparés, tantôt pas présentés, en même temps qu’un job de caissière (c’est la mode) pendant presque trois ans. Petit passage à vide ? En fait, la caisse m’a beaucoup appris et maintenant que je suis prof, je relativise beaucoup.
Depuis la rentrée 2008, j’enseigne sur deux établissements privés sous contrat aux fonctionnements et à la population diamétralement opposés. D’une part prof, d’autre part éducatrice, je varie les plaisirs et cette année, la traduction en sera un de plus et non des moindres. Je suis donc très heureuse et pas peu fière de faire partie de cette équipe de traducteurs en herbe.
Je vous souhaite à tous une année d’accomplissement.

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