samedi 15 août 2009

En photo : Ligereza en la escritura, par minuano1

Plus j'avance dans mon bilan de la première année de fonctionnement du parcours espagnol du M2 de traduction, plus la question de l'écriture me semble capitale. Apprendre des réflexes — et je dis bien des réflexes, pas des automatismes (attention, la différence est de taille, car à traduire par automatisme, on devient une machine qui ne tient plus le moindre compte de la singularité de son texte et de son auteur – est déterminant, bien entendu… Mais je suis persuadée que cela est indissociable d'un travail permanent et complémentaire sur son style. Ou, justement, sur le décloisonnement de son style et la découverte de la pluralité des écritures. Il faut apprendre à dépasser ses préférences et habitudes pour simplement prendre plaisir à rédiger autrement, ne serait-ce que pour une circonstance précise, rédiger un texte de quatrième de couverture ou un argumentaire, par exemple. Je vous ai dit que le pire ennemi du traducteur était l'enfermement dans des tics et des obsessions, quand on finit par plaquer une manière d'écrire sur tous les textes, quels qu'ils soient. Or ne pensez pas que tomber dans un tel travers n'arrive qu'aux autres ou aux « mauvais ». Il faut, à un moment ou à un autre, voire régulièrement, se rappeler à l'ordre pour éviter la sclérose. Nous avons souvent parlé de cela… et donc de la nécessité d'exercer et d'assouplir sa plume. Surtout, nos apprenties ont eu le privilège d'assister aux excellents ateliers d'écriture de Stéphanie Benson.* Ces séances fort enrichissantes doivent manifestement être soutenues par un travail personnel supplémentaire. Car après avoir compris ce que représente la création, d'une part l'impératif de commencer par comprendre l'architecture d'un texte et sa logique interne avant de s'inquiéter de traduire quoi que ce soit, d'autre part celle de respecter le travail de l'auteur, il convient d'acquérir de la spontanéité (que ça ne soit plus une contrainte et une angoisse de devoir écrire quelques lignes), de la souplesse (qu'une idée vous vienne sur-le-champ pour illustrer thématiquement et formellement un sujet, aussi anodin et terre-à-terre soit-il)… Plongés dans une année d'apprentissage de l'acte de traduire, les apprentis ne doivent pas perdre le contact avec l'acte d'écrire et, plus encore, tisser des ponts solides entre les deux, s'ils n'existent pas déjà.
Nous verrons dans quelles conditions et de quelle manière nous pourrons œuvrer dans ce sens… à partir de septembre.

* Je rappelle à ceux qui nous ont rejoints depuis peu que, malheureusement, Tanguy Viel n'a pas pu assurer ses cours cette année. Ce n'est que partie remise et d'ailleurs, pour les « anciennes » qui seront encore dans les parages le moment venu, je pense que nous pourrons lui demander de vous accueillir lorsqu'il viendra pour la prochaine promotion.

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