vendredi 28 août 2009

Votre version de la semaine, Valle-Inclán

En photo : Valle Inclan, par la_celestina

Niño Santos se retiró de la ventana para recibir a una endomingada diputación de la Colonia Española : El abarrotero, el empeñista, el chulo del braguetazo, el patriota jactancioso, el doctor sin reválida, el periodista hampón, el rico mal afamado, se inclinaban en hilera ante la momia taciturna con la verde salivilla en el canto de los labios. Don Celestino Galindo, orondo, redondo, pedante, tomó la palabra, y con aduladoras hipérboles saludó al glorioso pacificador de Zamalpoa :
— La Colonia Española eleva sus homenajes al benemérito patricio, raro ejemplo de virtud y energía, que ha sabido restablecer el imperio del orden, imponiendo un castigo ejemplar a la demagogia revolucionaria. ¡La Colonia Española, siempre noble y generosa, tiene una oración y una lágrima para las víctimas de una ilusión funesta, de un virus perturbador ! Pero la Colonia Española no puede menos de reconocer que en el inflexible cumplimiento de las leyes está la única salvaguardia del orden y el florecimiento de la República.
La fila de gachupines asintió con murmullos : Unos eran toscos, encendidos y fuertes: Otros tenían la expresión cavilosa y hepática de los tenderos viejos : Otros, enjoyados y panzudos, exudaban zurda pedancia. A todos ponía un acento de familia el embarazo de las manos con guantes. Tirano Banderas masculló estudiadas cláusulas de dómine :
— Me congratula ver cómo los hermanos de raza aquí radicados, afirmando su fe inquebrantable en los ideales de orden y progreso, responden a la tradición de la Madre Patria. Me congratula mucho este apoyo moral de la Colonia Hispana. Santos Banderas no tiene la ambición de mando que le critican sus adversarios: Santos Banderas les garanta que el día más feliz de su vida será cuando pueda retirarse y sumirse en la oscuridad a labrar su predio, como Cincinato. Crean, amigos, que para un viejo son fardel muy pesado las obligaciones de la Presidencia. El gobernante, muchas veces precisa ahogar los sentimientos de su corazón, porque el cumplimiento de la ley es la garantía de los ciudadanos trabajadores y honrados: El gobernante, llegado el trance de firmar una sentencia de pena capital, puede tener lágrimas en los ojos, pero a su mano no le está permitido temblar. Esta tragedia del gobernante, como les platicaba recién, es superior a las fuerzas de un viejo. Entre amigos tan leales, puedo declarar mi flaqueza, y les garanto que el corazón se me desgarraba al firmar los fusilamientos de Zamalpoa. ¡ Tres noches he pasado en vela !
— ¡ Atiza !
Se descompuso la ringla de gachupines. Los charolados pies juanetudos cambiaron de loseta. Las manos, enguantadas y torponas, se removieron indecisas, sin saber dónde posarse. En un tácito acuerdo, los gachupines jugaron con las brasileñas leontinas de sus relojes. Acentuó la momia :
— ¡ Tres días con sus noches en ayuno y en vela !
— ¡ Arrea !
Era el que tan castizo apostillaba un vinatero montañés, chaparro y negrote, con el pelo en erizo, y el cuello de toro desbordante sobre la tirilla de celuloide : La voz fachendosa tenía la brutalidad intempestiva de una claque de teatro. Tirano Banderas sacó la petaca y ofreció a todos su picadura de Virginia :
— Pues, como les platicaba, el corazón se destroza, y las responsabilidades de la gobernación llegan a constituir una carga demasiado pesada. Busquen al hombre que sostenga las finanzas, al hombre que encauce las fuerzas vitales del país. La República, sin duda, tiene personalidades que podrán regirla con más acierto que este viejo valetudinario. Pónganse de acuerdo todos los elementos representativos, así nacionales como extranjeros...
Hablaba meciendo la cabeza de pergamino: La mirada, un misterio tras las verdosas antiparras. Y la ringla de gachupines balanceaba un murmullo, señalando su aduladora disidencia. Cacareó Don Celestino :
— ¡ Los hombres providenciales no pueden ser reemplazados sino por hombres providenciales !
La fila aplaudió, removiéndose en las losetas, como ganado inquieto por la mosca. Tirano Banderas, con un gesto cuáquero, estrechó la mano del pomposo gachupín :
— Quédese, Don Celes, y echaremos un partido de ranita.
— ¡ Muy complacido !
Tirano Banderas, trasmudándose sobre su última palabra, hacía a los otros gachupines un saludo frío y parco :
— A ustedes, amigos, no quiero distraerles de sus ocupaciones. Me dejan mandado.

Ramón del Valle-Inclán, Tirano Banderas, 1926.

***

Claire nous propose sa traduction :

Niño Santo s’écarta de la fenêtre pour recevoir une délégation endimanchée de la Colonie Espagnole. L’épicier, le prêteur sur gage, le bien-marié, le patriote hâbleur, le médecin sans diplôme, le journaliste bravache, le riche à mauvaise réputation, s’inclinaient en file indienne devant la momie taciturne qui avait un filet de bave verte à la commissure des lèvres. Don Celestino Galindo, orgueilleux, rondelet et pédant, prit la parole, et, par des hyperboles flatteuses, salua le glorieux pacificateur de Zamalpoa :
La Colonie Espagnole présente ses hommages au patricien méritant, exemple rare de vertu et d’énergie, qui a su rétablir l’empire de l’ordre en imposant un châtiment exemplaire à la démagogie révolutionnaire. La Colonie Espagnole, toujours noble et généreuse, fait une prière et verse une larme pour les victimes d’une illusion funeste, d’un virus perturbateur ! Mais la Colonie Espagnole ne peut faire autrement que de reconnaître que c’est dans l’exercice inflexible des lois que réside l’unique sauvegarder de l’ordre et la floraison de la République. Le rang des émigrés espagnols acquiesça par des chuchotements. Les uns étaient rustiques, vifs et forts, les autres avaient l’air préoccupé et hépatique des vieux commerçants. D’autres encore, couverts de bijoux et tout en panse transpiraient la pédanterie. L’embarras provoqué par le port des gants leur donnait à tous un air de famille. Tirano Banderas marmonna quelques péroraisons étudiées de magister :
Je me félicite de voir comment les frères de notre race qui se trouvent ici, en affirmant
leur foi inébranlable en les idéaux de l’ordre et du progrès, respectent la tradition de la Mère Patrie. Je me félicite grandement de cet appui moral de la Colonie Hispanique. Santo Banderas n’a pas l’ambition de commandement que ses adversaires lui reprochent : Santo Banderas leur assure que le jour le plus heureux de sa vie sera celui où il pourra se retirer et s’enfoncer dans l’obscurité pour cultiver sa propriété, comme Cincinato. Veuillez croire, chers amis, que, pour un vieillard, les obligations de la Présidence sont un très lourd fardeau. Le gouvernant, souvent, doit étouffer les sentiments de son cœur, car l’exercice de la loi est une garantie pour les citoyens travailleurs et honnêtes. Le gouvernant, lorsque arrive le moment de signer une condamnation à la peine capitale, peut avoir les larmes aux yeux, mais sa main ne peut trembler. Cette tragédie du gouvernant, comme je vous le disais tout à l’heure, est trop lourde pour les épaules d’un vieillard. Devant des amis si loyaux, je peux admettre ma faiblesse, et je vous assure que cela m’a déchiré le cœur de signer les exécutions de Zamalpoa. J’ai passé trois nuits blanches !
Allons bon !
La rangée d’espagnol se décomposa. Les pieds, brillants et couverts d’oignons se déplacèrent sur de nouvelles dalles. Les mains, gantées et gauches, s’agitèrent, indécises, sans savoir ou se poser. Dans un accord tacite, les espagnols jouèrent avec les léontines brésiliennes de leurs montres. La momie répéta :
Trois journées à jeûner et à veiller, de jour comme de nuit.
Allons !
Celui qui apostillait était de bonne souche, négociant en vin, noiraud à l’allure boulotte, il avait les cheveux en épis et un cou de taureau qui débordait sur le pied de son col en celluloïd. Sa voix vantarde avait la brutalité intempestive d’une claque de théâtre. Tirano Banderas sortit sa blague à tabac et offrit à tous du tabac de Virginie.
Eh bien, comme je vous le disais, le cœur se brise et les responsabilités du gouvernement finissent par constituer une charge trop lourde. Cherchez l’homme qui soutiendra les finances, l’homme qui canalisera les forces vitales du pays. La République, sans aucun doute, a en son sein des personnalités qui pourront la diriger avec plus de succès que ce vieillard valétudinaire. Que toutes les parties représentatives, nationales ou étrangères, se mettent d’accord…
Il parlait en balançant sa tête de parchemin. Son regard : un mystère derrière ses lunettes verdâtres, et la rangée d’espagnols hésitait dans un murmure, laissant percer leur dissidence flatteuse. Don Celestino caqueta :
Les hommes providentiels ne peuvent être remplacés que par des hommes providentiels !
La rangée applaudit, se déplaçant sur les dalles, comme du bétail dérangé par les mouches. Tirano Banderas, avec un geste de quaker, serra la main du pompeux émigré espagnol :
Restez, Don Celes, et nous ferons une partie d’échecs.
Avec plaisir !
Tirano Banderas, se transformant sur ses derniers mots, faisait aux autres émigrés un salut froid et sobre.
- Vous, mes amis, je ne voudrais pas vous distraire de vos affaires. C’est un ordre.

***

Andrès nous propose sa traduction :

Ninos Santo se retira de la fenêtre afin de recevoir un cortège endimanché de la colonie espagnole:l'épicier, le prêteur, le souteneur qui avait épousé une femme riche, le patriote vantard, le médecin sans diplôme, le journaliste bravache, et le riche à la mauvaise réputation s'inclinaient en file indienne face à la momie taciturne affublée d'une petit filet de salive verdâtre dans la commissure des lèvres. Don Celestino Galindo, ventru, rond, pédant, prit la parole, et avec de flatteuses hyperboles, il salua le glorieux pacificateur de Zamalpoa:

-La colonie espagnole rend hommage a un patrice digne d'honneurs, un rare exemple de vertu et d'énergie, qui a su rétablir l'empire de l'ordre, en imposant un châtiment exemplaire à la démagogie révolutionnaire. La colonie espagnole, toujours noble et généreuse,adresse une prière et verse une larme pour les victimes d'une funeste illusion, d'un virus perturbateur! Mais la colonie espagnole est obligée d'admettre que dans l'inflexible application des lois réside l'unique gardienne de l'ordre et le fleurissement de la république.
La file d'immigrés acquiesça avec des murmures:d'aucuns étaient rustres, enflammés et forts, d'autres avaient l'expression pensive et hépatiquedes vieux épiciers. D'autres, parés de bijoux et ventrus, distillaient une pédanterie maladroite. La gaucherie des mains gantées donnait à tous un air de famille. Tirano banderas marmonna des phrases élaborées à la manière des professeurs de grammaire latine:
- Je me réjouis de voir comment les frères de race ici présents affirmant leur foi inébranlable envers les idéaux d'ordre et de progrès, répondent à la tradition de la Mère Patrie. Je me réjouis fort de cet appui moral de la colonie espagnole. Santos Bandera n'a pas cette ambition de commandement que lui imputent ses adversaires. Santos Banderas vous garantit que le jour le plus heureux de sa vie sera lorsqu'il pourra se retirer et s'enfoncer dans l'obscurité afin de cultiver ses propriétés tel Cincinato. Croyez-moi mes amis, les obligations de la présidence sont un bien lourd fardeau pour un vieillard. La gouverneur, à de nombreuses reprises se doit d'étouffer les sentiments venus du coeur, car appliquer la loi est la garantie des citoyens travailleurs et honnêtes: le gouverneur, étant sur le point de signer une sentence de peine capitale, peut verser quelques larmes, mais sa main n'a pas le droit de trembler. Cette tragédie du gouverneur, comme je vous le disais tantôt, est supérieure aux forces d'un vieillard. Au milieu d'amis si loyaux, je peux dévoiler mes faiblesses et je vous garantis que j'avais le coeur meurtri en signant les mises à mort de Zamalpoa. J'ai passé trois nuit blanches!
- Diantre!
La rangée d'immigrés se décomposa. Leurs pieds vernis et aux orteils saillants changèrent de dalle. Leurs mains gantées et gauches s'agitèrent, indécises, sans savoir où se poser. D'un tacite accord, les immigrés jouèrent avec les léontines brésiliennes de leurs montres. La momie accentua:
-trois jours avec ses nuits blanches et à jeun!
-Sapristi!!
Celui qui apostillait de manière aussi châtiée était un vinicole montagnard, petit et noireaud, le cheveu dru et le cou de toro débordant sur le pied de col en celluloïd. La voix crâneuse avait la brutalité intempestive d'une claque de théâtre. Tirano Banderas sortit sa blague et offrit à tous son tabac de Virginie.
-Et bien, comme je vous le disais, le coeur se déchire, et les responsabilités du gouvernement en viennent à constituer une tâche bien trop lourde. Cherchez l'homme qui soutienne les finances, l'homme qui canalise les forces vitales du pays. La République, sans doute, compte avec des personnalités qui pourraient la régir avec plus d'entendement que ce vieillard valétudinaire. Mettez vous d'accords entre tous les membres représentatifs, tant nationaux qu'étrangers...
Il parlait en hochant sa tête de parchemins: son regard, un mystère derrière les lunettes verdâtres. Et la rangée d'immigrés laissa échapper un murmure, marquant leur adulatrice dissidence. Don Celestino gloussa:
-Les hommes providentiels ne peuvent être remplacés que par des hommes providentiels!
La file applaudit, se déplaçant sur les dalles, tel un troupeau inquiété par la mouche. Tirano Banderas, d'un geste protestant, serra la main du pompeux immigré.
- Restez Don Celes, et nous ferons une partie de tonneau.
- Avec grand plaisir!
Tirano Banderas, s'étant transmué sur son dernier mot, adressait aux autres un salut froid et modéré.
-Quant à vous messieurs, je ne voudrais pas vous distraire de vos occupations. Je reste à votre disposition.

***

Amélie nous propose sa traduction :

Niño Santos s’éloigna de la fenêtre pour recevoir une délégation endimanchée de la Colonie Espagnole. L’épicier, le prêteur sur gage, le maquereau des mariages d’intérêt, le patriote fanfaron, le médecin sans diplôme, le journaliste bravache, le riche mal famé, se penchaient en rang d’oignons devant la momie taciturne, la bave verte au coin de lèvres. Don Celestino Galindo, rond, orgueilleux et pédant, prit la parole et salua le glorieux pacificateur de Zamalpoa à coups d’hyperboles flatteuses :
« La Colonie Espagnole adresse ses hommages au patricien méritant, rare exemple de vertu et d’énergie, qui a su rétablir l’empire de l’ordre, en imposant un châtiment exemplaire à la démagogie révolutionnaire. La Colonie Espagnole, toujours noble et généreuse, prie et pleure pour toutes les victimes d’une illusion funeste, d’un virus perturbateur ! Mais la Colonie Espagnole n’en reconnaît pas moins que c’est dans l’application inflexible des lois que réside l’unique sauvegarde de l’ordre et l’épanouissement de la République.
La haie d’espagnols acquiesça dans un murmure. Certains étaient rustres, enthousiastes et forts. D’autres avaient l’expression pensive et hépatique des vieux épiciers. D’autres, ventrus et parés de bijoux, transpiraient la pédanterie empruntée. L’embarras que leur procuraient leurs mains gantées leur donnait à tous un air de famille. Tirano Banderas marmonna des phrases étudiées de magister :
« Je me félicite de voir comment les frères de race ici présents, affirmant leur foi inébranlable en des idéaux d’ordre et de progrès, répondent à la tradition de la Mère Patrie. Je me félicite amplement de cet appui moral de la Colonie Espagnole. Santos Banderas n’a pas l’ambition de commander que lui reprochent ses détracteurs. Santos Banderas leur garantis que le plus beau jour de sa vie arrivera quand il pourra prendre sa retraite et se plonger dans l’obscurité pour cultiver sa terre, comme Cincinato. Sachez, amis, que les obligations de la Présidence sont un fardeau bien lourd pour un vieil homme. Le gouvernant a souvent besoin de faire taire les sentiments de son cœur, car l’application de loi est la garantie des citoyens travailleurs et honnêtes. Au moment crucial de la signature d’une sentence de peine capitale, le gouvernant peut avoir les larmes aux yeux, mais sa main n’a pas le droit de trembler. Cette tragédie du gouvernant, dont je viens de vous faire part, dépasse les forces d’un vieil homme. Entouré d’amis si fidèles, je peux avouer ma faiblesse, et je vous garantis que mon cœur se brisait quand je signais les fusillades de Zamalpoa. J’ai passé trois nuits sans dormir !
- Grouille !
La rangée d’espagnols se défit. Les pieds vernis aux orteils saillants changèrent de carreau. Les mains, gantées et maladroites, se tordaient, indécises, sans savoir où se mettre. D’un accord tacite, les espagnols se mirent à jouer avec les léontines brésiliennes de leurs montres. La momie renchérit :
« Trois jours et trois nuits à jeûner et veiller !
- Dépêche !
L’expression, châtiée, était apostillée par un viticulteur montagnard, un noir, petit gros, aux cheveux hérissés, et dont le cou de taureau débordait sur les pieds de col en celluloïd. La voix fanfaronne laissait entendre la brutalité intempestive d’une claquette de théâtre. Tirano Banderas sortit sa blague et offrit son tabac haché de Virginie à tout le monde.
« Donc, comme je vous le disais, le cœur se brise et les responsabilités liées au gouvernement deviennent une charge trop lourde. On cherche un homme qui se charge des finances, un homme qui canalise les forces vitales du pays. La République a, sans doute, des personnalités qui pourront la régir avec plus de discernement que ce vieux valétudinaire. Que tous les éléments représentatifs se mettent d’accord, nationaux comme étrangers… »
Il parlait tout en balançant sa tête coiffée d’un parchemin. Le regard, un mystère derrière les lunettes verdâtres. Et la rangée d’espagnols lâcha un murmure, indiquant ainsi sa dissidence flatteuse. Don Celestino cria :
« Les hommes providentiels ne peuvent être remplacés que par des hommes providentiels ! ».
La file applaudit, se bousculant sur les carreaux, comme du bétail agacé par une mouche. Tirano Banderas, d’un air de quaker, serra la main de l’espagnol prétentieux :
« Restez, Don Celes, nous ferons une partie de chasse.
- J’en serai ravi ! »
Tirano Banderas, qui se ferma en prononçant son dernier mot, lança aux autres espagnols un salut froid et sobre :
« Quant à vous autres, amis, je ne veux pas vous distraire de vos occupations. Vous me laissez obligé.

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