jeudi 14 mai 2009

Références culturelles, 128 : « Hijo de la luna »

"Hijo de la luna"

par Nathalie

C'est grâce à cette chanson, étudiée au lycée, que j'ai fait connaissance avec le groupe Mecano. "La" référence espagnole en matière pop dans les années 80. Le groupe se compose des deux frères Cano, José María et Ignacio dit Nacho (musique) et d'Ana Torroja (chant). Le trio se forme en 1979 et le premier single, "Hoy no me puedo levantar" , paraît en 1981 : c'est un succès immédiat. Le premier album éponyme sort un an plus tard et marque le début d'une carrière florissante - plusieurs albums et des concerts dans le monde entier : en Espagne et en Amérique latine, bien sûr, mais également en France, aux Etats-Unis, en Australie...
Quelques mois après la parution de l'album "Aidalai" (1991), le groupe décide de faire une pause; elle sera plus longue que prévue car il faudra attendre 1998 pour les retrouver sur le devant de la scène avec une compilation, "Ana José Nacho", qui inclut 7 inédits. C'est à ce moment-là que l'aîné des frères Cano, José María, annonce qu'il quitte le groupe. Dès lors, chacun entreprend une carrière solo; on a ainsi pu entendre, sur les ondes hexagonales, Ana Torroja en duo avec Patrick Bruel avec ce titre "Qui a le droit ?" (2001).
Mais je reviens à "Hijo de la luna" qui pour moi reste associé à mes années lycée. Si je réalisais un petit sondage auprès des plus de 20 ans, je découvrirais que tous et toutes ont étudié au moins une chanson de Mecano au cours de leur scolarité... Eh oui, on ne pouvait pas y échapper ! Il se peut même que le succès du trio en France s'explique par le choix pédagogique de ces centaines de professeurs d'espagnol qui ont décidé d'utiliser une chanson de Mecano comme support de cours... Je m'avance, là, non ? Peut-être... Qui sait...
Toujours est-il que cette chanson a fait l'objet d'une adaptation, ou plutôt d'une traduction - vous comprendrez qu'après la visite d'Aline Schulman, je n'ose plus employer ce terme de peur qu'il ne soit mal interprété - française. Et je dois dire que le traducteur - en l'occurrence Dominique Burgard - s'en tire avec les honneurs : on retrouve dans les deux versions la même atmosphère (qui me fait immanquablement penser à un poème du "Romancero Gitano" de Lorca), la même charge émotionnelle et dramatique...
Vous pourrez vous faire votre propre opinion en comparant la VO et la VF (entre parenthèses) que vous trouverez ci-dessous, et je vous invite ensuite à aller (ré)écouter les deux versions sur Youtube :
- hijo de la luna : http://www.youtube.com/watch?v=0nxtc_FSAQE
- dis-moi lune d'argent : http://www.youtube.com/watch?v=qHtz9YWjXxY

Hijo de la luna (dis-moi lune d'argent)
Tonto el que no entienda (idiot qui n'comprend pas)
cuenta una leyenda (la légend' qui comme ça)
que una hembra gitana (dit qu'une gitane)
conjuró a la luna hasta el amanecer (implora la lune jusqu'au lever du jour)
llorando pedía (pleurant elle demandait)
al llegar el día (un gitan qui voudrait)
desposar un calé (l'épouser par amour)
Tendrás a tu hombre piel morena (tu auras ton homme, femme brune)
desde el cielo habló la luna llena (du ciel répondit la pleine lune)
pero a cambio quiero (mais il faut me donner)
el hijo primero (ton enfant le premier)
que le engendres a él (dès qu'il te sera né)
que quien su hijo inmola (cell' qui pour un homme)
para no estar sola (son enfant immole)
poco le iba a querer (bien peu l'aurait aimé)
Luna quieres ser madre (lune tu veux être mère)
y no encuentras querer (tu ne trouves pas l'amour)
que te haga mujer (qui exauc' ta prière)
dime luna de plata (dis-moi lune d'argent)
que pretendes hacer (toi qui n'as pas de bras)
con un niño de piel (comment bercer l'enfant)
hijo de la luna
De padre canela nació un niño (d'un gitan cannelle naquit l'enfant)
blanco como el lomo de un armiño (tout comme l'hermine, il était blanc)
con los ojos grises en vez de aceituna (ses prunelles grises, pas couleur olive)
niño albino de luna (fils albinos de lune)
maldita sea su estampa (maudit, sois-tu, bâtard !)
este hijo es un payo (t'es le fils d'un gadjo)
y yo no me lo cayo (t'es le fils d'un blafard)
Luna quieres ser madre... (lune tu veux être mère...)
Gitano al creerse deshonrado (le gitan se croyant déshonoré)
se fue a su mujer cuchillo en mano (couteau en main, sa femme alla trouver)
¿ de quién es el hijo ? (l'enfant n'est pas de moi)
me has engañao fijo (tu m'as trompé, je vois !)
y de muerte la hirió (à mort il la blessa)
luego se hizo al monte (et l'enfant dans ses bras)
con el niño en brazos (la colline il monta)
y allí le abandonó (et là-haut l'abandonna)
Luna quieres ser madre... (lune tu veux être mère...)
Y las noches que haya luna llena (et les soirs où l'enfant joue et sourit)
será porque el niño esté de buenas (de joie aussi la lune s'arrondit)
y si el niño llora (et lorsque l'enfant pleure)
menguará la luna (elle décroît pour lui faire)
para hacerle una cuna (un berceau de lumière)
y si el niño llora (et lorsque l'enfant pleure)
menguará la luna (elle décroît pour lui faire)
para hacerle una cuna (un berceau de lumière).

En bonus : l'origine du nom.

Plusieurs explications avancées : la première, la plus évidente, est le jeu de mots avec le patronyme des frères Cano (procédé que l'on retrouve pour la chanson dédiée à Dalí : "Eungenio Salvador Dalí"); la deuxième traduit le style musical du groupe, qui a réussi à rassembler en un tout mélodique et original des sons très différents; enfin, la troisième, renvoie à une des influences musicales du groupe : Mecano au départ s'appelait "Mecano Humano" en référence à The Human League, un des premiers groupes pop, originaire d'Angleterre, à avoir massivement utilisé les synthétiseurs dans ses compositions.

cf site officiel : http://www.zonamecano.com/indexMCN.html

Message personnel : Vincent, si tu as quelque chose à ajouter…




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