vendredi 23 octobre 2009

« Je ne veux pas grandir ! »

Était proposé en guise d'exercice d'écriture de la semaine le sujet suivant : « Je ne veux pas grandir ! ». Voici de quelle manière cela a inspiré nos apprenties traductrices.

Amélie :

Pfff, j’en ai vraiment trop marre… T’as entendu mon Frisou, on m’a encore grondé, et je dois rester dans ma chambre jusqu’à ce qu’on mange ! C’est dégueulasse, juste pour une carte Pokémon que Théo m’a donné, en plus c’est vrai, il me l’a donnée. Maman elle me croit même pas, toi tu me crois, hein ? Elle m’a dit que si je l’avais pris sans lui demander, même s’il en voulait plus ou qu’il l’avait en double, ça s’appelait du vol, et que c’était In-ter-dit, tu sais ce que ça veut dire interdit Frisou ? Ça veut dire que y’a pas droit de le faire… Comme si je savais pas, on nous en parle tout le temps à l’école ! L’autre jour, la maîtresse a expliqué qu’on pouvait avoir une amende à cause du vol, même que Léa a demandé « c’est quoi une amende, maîtresse ? », et que la maîtresse a répondu « une amende, c’est de l’argent qu’il faut parfois donner pour réparer une bêtise qu’on a fait, mais ne t’inquiète pas pour ça Léa, ne vous en faites pas les enfants, vous comprendrez quand vous serez plus grands ». Maman aussi elle me dit souvent ça, « tu comprendras quand tu seras plus grand, mon chéri », et moi, j’aime pas. Tu sais pourquoi ? Ben tiens, c’est facile, pourquoi c’est jamais le contraire ? Pourquoi j’entends jamais personne dire : « Tu comprendrais si t’étais plus petit » ? Moi je suis pas d’accord, c’est pas juste. Parce que nous aussi les petits on fait des trucs que les grands des fois ils comprennent pas. Maman, par exemple, elle comprend pas pourquoi je veux jamais qu’elle te mette à laver, mais c’est pas vrai que tu pues, t’as toujours la bonne odeur qui m’aide à dormir, c’est tout. Et puis après, j’ai jamais droit de rester devant la machine pour regarder, elle me dit « File jouer dehors, il va pas s’envoler ton Frisou !». Je sais bien, mais c’est trop marrant de te voir tourner, ça fait comme dans Oggy et les cafards, quand Joey il se fait écrabouiller ! Après je vais dehors, elle me dit de m’habiller en vieux, du coup je le fais, et quand je rentre quand j’ai fini de jouer, des fois elle me dit qu’elle sait pas pourquoi j’ai besoin de plonger comme ça quand on joue au foot, mais, c’est normal aussi, j’ai pas envie qu’Adrien marque un but, c’est pour ça qu’on s’habille en vieux, pour faire comme en vrai, sinon, c’est moins rigolo ! Enfin, c’est surtout quand elle est énervée qu’elle me dit ça, mais bon quand même, encore une autre chose qu’elle comprend pas ! Ah oui et aussi, quand j’ai plus de livres à lire, elle me montre plein de livres sur mes étagères, ben oui mais ceux-là, c’est pas des livres de bibliothèque, donc c’est pas pareil, et en plus, c’est même pas des premières lectures, c’est moins bien. Et les fois où Adrien prend juste le jeu que j’avais envie, et que je suis pas content, elle vient toujours me gronder : « Mais enfin, tu l’as sous les yeux toute la journée, et comme par hasard, c’est quand ton frère s’en sers que tu veux y jouer, vous êtes pas possibles tous les deux ! ». Déjà, je l’ai pas sous les yeux toute la journée parce que c’est dans le placard, et il est fermé, et en plus, si je dis ça, c’est souvent que j’aimerais bien qu’Adrien joue avec moi, mais que je veux pas lui demander parce qu’il voudra pas, je sais bien. Même lui des fois il comprend pas des trucs que je fais, alors qu’il a que 3 ans de plus que moi, comme l’autre jour par exemple quand ma tour de Kapla est tombée et que j’ai pleuré, il m’a dit que j’étais un bébé. Mais aussi, j’avais construit la tour avec Cédric, elle était plus grande que moi, j’étais sûr que j’arriverai pas à la refaire tout seul, et c’était vrai, j’ai pas réussi à en faire une aussi belle. Alors tu vois ! Ah tiens, j’ai encore un exemple de trucs que les grands comprennent pas : quand je mange un kinder surprise, déjà j’aime pas quand le chocolat se casse, il faut le couper en deux morceaux pour trouver la surprise au milieu, et là, Papa a le droit d’ouvrir la boîte, mais surtout pas de regarder le cadeau, ça, c’est moi qui fait ! Lui il dit que c’est pareil, vu que de toute façon, c’est lui qui va construire après, parce que moi j’arrive pas, surtout mettre les autocollants, c’est dix fois trop dur… Oui mais si j’ai eu le cadeau qui est pas à construire… ahah, il avait pas pensé à ça Papa, mais moi, si ! Donc, il ouvre la surprise, mais c’est moi qui sors le cadeau, et puis c’est tout. Purée, ça me fait penser que j’ai trop faim moi… Tu crois qu’il est quelle heure? Attends, je regarde sur le réveil : un 1, un 8, les 2 points, un 4 et un 7… euh, je pense que c’est bientôt l’heure que papa va chercher Adrien au tennis, donc après, on mange normalement. Toi non plus tu comprends pas toujours tout, hein Frisou ? C’est normal, t’es une peluche, mais bon, c’est plus facile pour toi quand même…En tous cas, tu sais quoi? Pour moi, c’est fini la soupe, ça, c’est sûr, et au Père Noël, je vais lui demander qu’un seul cadeau cette année, comme ça, en plus, il sera content, et ça sera pas trop lourd pour sa hotte… vu que quand on est grand, on comprend rien, je vais lui dire que je veux surtout pas grandir !

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Coralie :

« Dis maman, tu crois que c’est possible que je reste une petite fille pour toujours ? Parce que moi j’aimerais avoir toujours neuf ans… Moi je veux pas grandir ! Je vois bien que la vie des grands, des adultes, c’est pas très marrant. Même toi, maman, tu le dis : le travail, les soucis… C’est pour ça, moi, je veux rester une enfant, je veux pas travailler, je veux pas me faire fâcher par mon patron, je veux pas avoir de soucis. Et puis, si je grandis, il va falloir que j’aille au collège. Et au collège, ‘y a que des grands. Ils me font un peu peur, tu sais. Parce que tu comprends, comme ils sont plus grands, ils embêtent les petits. Et moi je suis petite, je veux pas qu’on m’embête ! Et au collège, les devoirs, ils sont encore plus durs et on a plusieurs maîtres et maîtresses, c’est trop compliqué ! En plus, quand on grandit, nous les filles, et ben on change. Je veux pas que mon corps change. Parce qu’il paraît que quand le corps des filles change, on a tout le temps mal au ventre. Alors, non merci, le rhume une fois par an ça me suffit ! Et puis comme ‘y a la…la… la puberté et tous ces trucs, ben les garçons ils nous collent. Et j’aime pas du tout ça ! Moi je veux pas embrasser des garçons sur la bouche, avec la langue, comme ils disent les grands. C’est dégoutant ! Comment on peut se laisser baver dessus ? Non, non, moi, les garçons, ils m’intéressent pas. Et puis, je vois que ça sert à rien d’avoir un amoureux : au début on a l’air heureux mais on finit toujours par pleurer ! Je t’ai vu, toi, maman, pleurer quand papa il est parti. C’est pour ça, je veux pas d’amoureux, je veux pas de mari parce que je veux pas qu’on m’abandonne. Alors si je reste une petite fille toute ma vie, je serai toujours avec toi, maman, tu pourras jamais m’abandonner. Tu me feras des câlins et tu me protègeras tout le temps. Personne m’embêtera ! Et comme je veux pas grandir, comme je resterai toujours une petite fille, ben je vivrai toujours avec toi, maman, et alors moi aussi je m’occuperai de toi. Tu verras, ça sera super ! C’est décidé, j’aurai neuf ans toute ma vie ! Je grandirai pas ! »

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Émeline :

Non je ne veux pas grandir ! Enfin, grandir, vieillir plutôt ! Je ne veux pas vieillir ! Je ne voudrais jamais avoir plus de 25 ans ! Comme on dit, la vingtaine, c’est le bel âge, celui de la liberté, celui de toutes les folies, celui où on décide de son avenir, celui où devient quelqu’un finalement. Mais non ! Je voudrais continuer les études, on est si bien à la fac, le nez dans les bouquins. Je ne veux pas travailler, ou du moins pas tout de suite, je sais que je serai obligée un jour ou l’autre, mais le plus tard possible s’il vous plaît. Je ne veux pas non plus à avoir à me badigeonner de crème antirides et tous ces cosmétiques qui font paraître plus jeune. Je veux rester jeune ! Je ne veux pas non plus rencontrer celui qu’on appelle « l’homme de sa vie », celui à qui je ferai une ribambelle de petits brailleurs qui me boufferont mon temps et m’empêcheront de dormir paisiblement. Non je ne veux pas d’enfant ! Je ne veux pas vieillir et que mon horloge biologique déclenche l’alarme, passés les 35 ans. Je ne veux pas avoir un jour 35 ans ! J’angoisse déjà à l’idée que l’année prochaine, j’aurai un an de plus. Tous les ans c’est pareil, le jour de mon anniversaire je suis déprimée, de mauvaise humeur, je ne veux pas souffler mes bougies, je ne veux pas qu’on fête « ça », je ne veux pas de cadeaux, « pour marquer le coup » comme ils disent. Le coup de quoi ? Le coup de vieux ? Merci bien ! Ah qu’on est bien quand on est enfant, insouciant, et même quand on va chez papi et mamie, on ne s’imagine pas pouvoir devenir comme eux, fripés, les cheveux blancs et toucher la retraite. L’avenir s’arrête à demain. Je voudrais tant que mon avenir s’arrête à demain. Mais on n’a pas le choix ! Il faut se faire à l’idée qu’on va grandir, passer « les étapes de la vie » : aller à l’école « pour avoir un vrai métier », trouver un appart et arriver sur le marché du travail, et se rendre compte qu’on n’a pas eu de chance, qu’il n’y a pas de travail pour nous, et qu’en plus, ce pour quoi on est qualifié ne nous plaît pas, alors on galère pour payer le loyer de ce fichu trou à rat auquel on rêvait tant, avant. Entre-temps, l’homme (ou la femme) de notre vie a débarqué et s’est installé dans ce qui est devenu un petit nid douillet pour accueillir la descendance. Cette descendance qu’on éduquera pour qu’ils trouvent un travail, l’amour de leur vie et donne de petits-enfants à qui on apprendra tous les gros mots du monde en jouant à la belote pour faire enrager leurs parents, nos enfants, et puis les regarder grandir à leur tour et ainsi de suite. N’est-ce pas déprimant ? Donc non, je ne veux pas en arriver là, les regarder et me dire « C’était bien quand j’avais 20 ans !! » Les miens, je ne veux pas les voir s’enfuir ! Non !

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Laëtitia Sw :

Salut ! Moi, c’est Hortense. J’ai 22 ans. Je suis soigneuse dans un zoo. J’habite une jolie maison de campagne à quelques kilomètres de mon travail. J’ai beaucoup d’animaux : deux chiens dalmatiens, Castor et Pollux, trois chats siamois, Fifi, Riri et Loulou, une chèvre, Azalée et une ânesse prénommée Frisette. J’élève aussi des abeilles. Je suis fort contente du charmant univers que je suis parvenue à me constituer. J’ai rivalisé d’astuces pour réaliser mes travaux d’aménagement. Mais ma plus grande fierté reste mon jardin arboré d’essences méditerranéennes : lauriers-roses, mimosas, oliviers, jasmins, magnolias, grenadiers. C’est une véritable explosion de formes, de couleurs, de senteurs, un irrésistible écrin bucolique où il est bon de se perdre pour musarder. J’ai donc tout ce qu’il faut à mon bonheur, me direz-vous. Oui mais voilà, je n’ai pas encore trouvé l’âme sœur. Le problème, c’est que je ne veux pas grandir ! Impossible de réfréner la foule de petits riens enfantins qui ponctuent mon quotidien ! Pour vous donner une idée, voici ce qu’est pour moi la journée idéale. Le matin, au réveil, pas question de me lever en trombe pour courir dans tous les sens. Au contraire, je me prélasse une bonne demi-heure dans mon lit. À un moment, j’ouvre furtivement la porte de mon placard dans lequel j’ai entassé tout un tas de peluches auxquelles je raconte encore parfois des histoires. Ensuite, je me lève, file illico presto dans la cuisine et m’installe devant un de mes dessins animés de prédilection. Bien sûr, je n’oublie pas de me servir un petit déjeuner consistant composé, entre autres, d’un bol de lait chaud agrémenté de deux ou trois grosses cuillerées de chocolat en poudre (fortement cacaoté, s’il vous plaît !), et de belles tranches de pain frais, copieusement tartinées de pâte au chocolat et aux noisettes. Vous voyez sûrement de quoi je veux parler. Ensuite, je me prépare pour partir au boulot. Je reste sobre dans ma tenue mais je m’octroie quand même quelques fantaisies discrètes. Jugez plutôt : dessous et chaussettes à l’effigie de mes personnages préférés ! Ensuite, arrivée au zoo, je prends connaissance du planning de la journée qui, en général, s’annonce bien remplie. Entre la préparation et la distribution des repas, les soins hygiéniques et médicaux, l’entretien des lieux, les exercices pour entretenir la forme des animaux les plus paresseux, les jeux, je ne vois pas le temps passer. En fin d’après-midi, quand je rentre à la maison, je ne rate donc jamais l’occasion d’un goûter bien mérité. C’est sacré ! Je vais piocher dans mon placard à biscuits quantité de réjouissances pour les papilles, plus incroyables les unes que les autres. J’aimerais vraiment que vous puissiez y jeter un coup d’œil. Un vrai trésor ! De temps en temps, je m’offre en plus un œuf en chocolat dont je découvre à chaque fois avec le même plaisir le jouet caché en son centre. D’ailleurs, je conserve les plus beaux dans une maisonnette à compartiments. Ils commencent à être très nombreux : avec les années, se sont succédés les petites grenouilles, chats, lions, tortues, éléphants... quelle adorable ménagerie ! Ensuite, j’enfourche mon vélo et atteint après une heure de ballade une grande forêt. Là, au cœur d’un vieux chêne, je me hisse dans ma cabane en bois où j’ai accumulé tout un fatras d’objets hétéroclites hérités de mon enfance : livres, poupées, photos d’anniversaires, jeux de construction, déguisements... L’atmosphère de cet endroit est vraiment magique. Le temps y est comme suspendu. Le plus souvent, je m’étends à même le sol sur un épais tapis parsemé de coussins moelleux, je m’empreigne de ci de là d’odeurs délicates, je déguste le calme de la nature, puis je ferme les yeux et je rêve à de grands voyages. Dès que le jour commence à décliner, je descends bien vite de mon univers perché puis me hâte de regagner la maison à grands coups de pédalier pour ne pas arriver avec la nuit. Je n’aime pas me laisser surprendre par le crépuscule qui amène avec lui le ululement des hiboux, le battement effrayé des chauves souris, le froissement du vent dans les arbres. Une fois rentrée, pendant que le dîner cuit, je me fais couler un bain chaud dans lequel je disperse des billes d’huile parfumée, puis je m’immerge dans l’eau avec ravissement. Je plonge, je fais des bulles, j’imagine d’épiques batailles navales ou de terribles naufrages auxquels participent les figurines qui peuplent ma salle de bains. Enfin, lorsque les paumes de mes mains et de mes pieds sont toutes craquelées, je bondis hors de la baignoire, m’enveloppe dans une grande serviette, me frictionne vigoureusement, enfile mon pyjama et me rue sur mon assiette. J’ai tellement faim ! Après, comme je n’ai plus de forces, je me glisse dans mon lit où je ne tarde pas à sombrer dans un profond sommeil. Ultime vérification : auparavant, je m’assure – on ne sait jamais ! – que la réserve de bonbons que je cache sous mon matelas est bien garnie, au cas où une petite envie sucrée viendrait me tirer du monde des songes pendant la nuit. Je vous l’avais bien dit : je ne veux pas grandir !

***

— Voilà, je me présente, je m’appelle Bernard…
— Bonjour Bernard, répond la salle en chœur.
— J’ai trente-six ans, je suis informaticien, et depuis des années, j’ai un gros problème, c’est que… je ne veux pas grandir ! Hier encore, en sortant du boulot, j’ai acheté en cachette une boîte de nounours en chocolat, vous savez, ceux avec de la guimauve à l’intérieur. En rentrant chez moi, je les ai planqués dans le placard de l’entrée, et j’ai attendu que ma femme parte à son dîner entre amies pour les dévorer. Pris dans cette terrible spirale régressive, j’ai alors couru à la station service la plus proche, j’ai dévalisé le rayon des gâteaux, je suis ensuite passé au vidéoclub, et j’ai loué plusieurs dessins animés en prétendant que c’était pour mes enfants. Une fois rentré, je me suis nourri exclusivement de sucre, j’ai pleuré en regardant Bambi, vous savez quand sa mère est tuée par un chasseur, j’ai dansé comme un fou avec le Grand Louis du Livre de la Jungle et j’ai chanté à tue-tête « La patrouille des éléphants », que je connais par cœur… Bien entendu, Nathalie, c’est comme ça que s’appelle ma femme, ne se doute de rien et j’ai une peur bleue qu’elle s’aperçoive un jour de ce que je suis réellement : un éternel enfant qui refuse de grandir. Avant qu’elle rentre, j’ai donc ramené les DVD Disney et j’ai jeté tous les emballages de friandises à trois pâtés de maisons. Quand elle est enfin revenue, elle m’a rejoint dans le lit, j’ai fait semblant de lire en attendant qu’elle s’endorme. Et comme toutes les nuits, j’ai sorti Pilou de ça cachette, un double fond que j’ai élaboré dans le tiroir de ma table de chevet, et je l’ai serré contre moi en suçant mon pouce. Pilou est un lapin en peluche qu’on m’a offert pour mes quatre ans, évidemment il ne ressemble plus a grand chose depuis le temps, mais je ne m’en séparerais pour rien au monde. Quand on a emménagé ensemble, ma femme m’avait demandé de le jeter et c’est là que j’ai pensé au truc du tiroir. C’est incroyable jusqu’où on peut aller quand on est pris dans cet engrenage : le mensonge, la dissimulation, la manipulation…c’est une double vie très difficile à gérer, et face à laquelle je me sens faible, impuissant. Je suis tombé bien bas. Pfiou ! C’est fou ce que ça soulage de raconter tout ça devant vous. Snif…pardonnez-moi je suis très ému. Mais si je suis ici aujourd’hui, c’est parce que j’ai besoin de vous, pour m’aider à arrêter, et enfin devenir un adulte. Je ne veux plus mentir à ma femme en disant que je vais faire un tour avec mes copains, alors qu’en fait je vais au cirque, à la foire, ou au zoo…elle ne mérite pas ça.
Toute la salle applaudit.
— C’est bien Bernard, t’inquiète pas, on est tous là pour te soutenir ! T’as fait le bon choix en venant aux Enfultes Anonymes, c’est un premier pas vers la guérison !

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