lundi 20 décembre 2010

Entretien avec Laëtitia Sobenes (promo Aline Schulman), réalisé par Olivier Marchand

En parlant de parcours, j'aurais voulu savoir comment tu es arrivée là ?
[…] Je sais pas si on t'a expliqué, j'ai fait deux ans de Master 2. En fait, je suis rescapée de la première année. C'est-à-dire que comme j'étais enseignante, on nous a proposé de faire le Master en deux ans […]. J'ai eu ma maîtrise en 2002, donc, voilà, j'avais arrêté les études et je suis revenue pour faire ce Master-là. J'ai été prise, mais c'est là où on m'a dit : « Eh ben, vous travaillez, vous pouvez pas faire le Master, normalement ». Et Caroline a mis en place un programme en deux ans.

D'accord, j'étais pas au courant que ça avait existé…
Ouais ouais ouais. Et en fait, je suis la seule rescapée. Parce que donc, on a décidé tous de faire le Master la première année, on s'est embarqués pour deux ans. Sauf que, on était quatre dans ce cas-là, et les autres l'année suivante, si tu veux, ils n'ont pas eu la possibilité tout court de continuer le Master. Parce que comme moi, je suis pas titulaire, j'ai pas le CAPES, euh, si tu veux je pouvais arrêter et faire un peu ce que je voulais. […] Donc moi la première année, j'ai fait… Qu'est ce j'ai fait ? J'ai fait les TIC, j'ai fait Références culturelles de l'Espagne, et je sais plus quoi d'autre. Enfin bref… Et cette année-là, je n'ai fait ni le mémoire, ni le stage. Donc tout ça, j'ai dû le reporter à l'année suivante. Et j'ai été obligée d'arrêter de travailler parce que… […]. De toute façon, c'est ingérable de faire le mémoire et le stage et le travail à côté. […] Et puis pour moi, ça a été une année, enfin la première année où, au niveau enseignement, j'ai complètement débarqué. Et en plus, on m'a mise dans des […] établissements hallucinants : enfin le truc « opération de la dernière chance ». C'était un internat, parce que je suis dans le privé, donc avec des élèves super difficiles. Donc une première année où j'en ai pris un peu plein la tronche, mais où ça m'a beaucoup formée. Et en tout cas, ça plus le travail de Master. […] Et puis il a fallu aussi que je me mette à niveau parce que, en étant à cinquante pour cent, j'étais pas à cent pour cent forcément. Donc, il faut que tu travailles… Si tu veux par rapport à celles qui ont commencé l'année en septembre, moi, si tu veux, j'ai perdu jusqu'au mois de février, donc tous ces mois-là, j'étais pas…

Oui, tu n'étais pas du tout en cours entre septembre et février du coup. Parce que toutes ces matières-là, tu les avais déjà validées.
Ouais, et là, j'ai débarqué et la mise en route était un peu difficile, même si j'avais été en cours l'année précédente.

Oui, je comprends. Parce que c'est un laps de temps qui s'est écoulé qui est assez conséquent.
Oui, parce que la traduction, c'est euh… tu perds vachement. Tu perds énormément, c'est même hallucinant parce que, plus t'en fais, plus t'as des réflexes qui se font, mais quand tu arrêtes, tu les perds, c'est fou. […] Même si après, le recul, c'est bien aussi. C'est-à-dire, laisser un petit peu, voilà, parce que…

[…]

Et justement, par rapport à la traduction longue, t'avais choisi quel œuvre ?
Bah moi, j'avais choisi un bouquin euh… Si tu veux, c'est de la littérature de l'absurde. C'est un auteur espagnol qui s'appelle Felix Palma, il a un site internet (http://www.felixjpalma.es) et j'ai cherché […]. C'est-à-dire que je suis allée sur le site Casa del Libro, je sais pas si tu connais, et là, tu as, je sais pas combien de quatrième de couverture, etc… Donc moi, j'ai sélectionné par rapport à plusieurs critères. D'abord, je voulais quelqu'un qui a écrit plusieurs bouquins, et quelqu'un qui avait reçu un prix. Et puis je voulais que ça me plaise. Donc, après avoir sélectionné un genre de littérature […] qui sorte un peu de l'ordinaire. À l'arrivée, j'avais une liste de plusieurs auteurs et je suis allée en Espagne, pour essayé de voir tout ça de plus près. Parce qu'à mon avis, c'est important d'avoir les livres en main, et de pouvoir les feuilleter, de se rendre compte de ce qu'ils donnent, et tout. Et donc, j'ai arrêté mon choix sur ce texte-là, parce que d'abord l'écriture me plaît énormément et encore aujourd'hui, après l'avoir traduit, après l'avoir mangé, à chaque fois que je le relis, ça me fait un bien, vraiment je le trouve très beau. […] Ah oui, et si tu veux, j'avais regardé sur le site de l'auteur et je savais qu'il avait un projet de traduction en français pour un roman. Un de ces romans allait être traduit. Et là, il va sortir chez Laffont, en février. Donc, pour moi, ça, c'était un critère aussi, que…

Que ça s'exporte, que ce soit connu à l'étranger ?
Exactement. […] Mais le problème, c'était qu'il s'agissait de nouvelles, un recueil de nouvelles. Et ça, si tu veux, ça se vent moyennement bien. Sauf que j'ai trouvé ça tellement bon que pour moi, ça valait le coup quand même. Et comme il a reçu plein de prix, je sais plus combien, un nombre incalculable, hallucinant, je pensais ne pas trop me tromper… Comme c'est le premier livre que je vais traduire, il faut vraiment que ça me plaise, parce que si ça se trouve, ce sera le seul qui me plaira, le seul que je traduirais, je sais pas. […] Et donc après, après avoir sélectionné ce livre, j'ai contacté l'auteur, pour savoir s'il était en projet de traduction en France. Parce que ce recueil de nouvelles-là, il a déjà été traduit en allemand et en anglais. J'ai choisi ça et je me suis lancée dans la traduction. Et là, les problèmes ont commencé.

Quel genre de problèmes ?
Donc, si tu veux, le bouquin, il était très… euh comment dire… c'est très bien écrit, c'est-à-dire, t'as un langage un petit peu imagé, un peu poétique et tout ça, sauf que, la façon dont c'est écrit, c'est des images de la vie courante, il y a de l'humour, de l'ironie et […] la syntaxe est super dure parce que c'est des phrases très longues. Et moi, ce qui m'a vraiment posé le plus de problèmes, c'est ça : c'est la syntaxe. Et d'ailleurs, c'est ce qu'on m'a dit après, à la soutenance. On m'a dit « oui, bah le travail de recherche il est là, ça a été fait, aucun problème, sauf que maintenant – et moi je savais très bien à quel niveau je me situais – sauf que là maintenant, il manque un cran pour la mise en français ». Parce que c'est tellement bien écrit que c'est difficile de se détacher de la syntaxe de départ. Et aussi parce que tu passes par différentes étapes aussi et t'adaptes, au fil de ta traduction. Moi, je me sentais pas encore suffisamment, comment dire, sûre de moi pour prendre des libertés ou…

Pour trancher un peu dans le vide et dire : « j'ai fait ce choix là, il est délibéré et… »
Même si dans ta traduction, tu vas avoir à faire plein de choix et tu vas les faire. Mais vraiment modifier le texte de façon à ce que ce soit réellement fluide comme si c'était un livre en français à la base, c'est ça qui pose problème.

Et du coup, le livre, ça a été un authentique coup de cœur immédiat ou il était en confrontation avec d'autres livres dans ta… ?
Non. À partir du moment où j'ai lu la première nouvelle sur le site de l'auteur, j'ai dis : « bon, ce sera lui ! ».

Et la traduction de nouvelles, parce que enfin, on nous parle d'immersion dans le texte, qui est assez facile à faire quand c'est un livre de quatre-cents pages, au bout de cinquante, cent pages, c'est assez facile parce qu'on est dans le rythme etc…, mais les nouvelles, ça va être entrecoupé, ça va être des tout petit textes et on sera à peine rentré dans le texte qu'on en sera déjà sorti et qu'on enchaînera sur un autre. Est-ce que c'est pas dur de changer de ton, de changer de manière, de registre, de changer toutes les trente pages ?
Non, parce qu'il y a a quand même une cohérence dans le recueil. C'est toujours un personnage qui est confronté à une nouvelle réalité qui s'offre à lui et il choisit soit de la combattre ou soit de s'y insérer. C'est toujours le même type de… En tout cas, au niveau des personnages, c'était le même schéma, on va dire, c'était toujours le même schéma, sur le plan de l'humour et tout. Bon, après, il y avait des univers très différents. Par exemple la première nouvelle : ça se passe dans des armoires ; si tu veux, c'est le héros de la nouvelle, le protagoniste, qui découvre un univers dans les armoires. En réalité, c'est un peu une métaphore des vagins, des femmes. Parce qu'il y a des descriptions des armoires humides, etc… voilà. C'est sûr que, quand on le lit la première fois, on fait pas forcément gaffe, mais quand ça fait dix fois que tu le lis, tu captes mieux. Et c'est ce qui a été intéressant pour moi aussi… à chaque lecture, trouver un nouveau sens, un sens caché, encore des choses. […] Ce qui a été difficile aussi, c'est de voir comment il utilisait des termes qui voulaient dire plusieurs choses pour…

Pour mettre en place l'ambigüité, pour…
Ouais. Et du coup c'est ce qui est très difficile à traduire en français. […] Très souvent j'avais, je sais plus quel mot, mais il y avait une nouvelle dans l'univers de la mer, des légendes de la mer, etc… les marins, etc… et tu avais, je sais plus quel mot en espagnol qui voulait dire un poisson, mais en même temps, ça voulait dire obstacle et ça voulait dire… Ça pouvait vouloir dire trois choses… Et en français, le problème c'est que ton mot français, il va jamais vouloir dire trois choses en même temps, c'est pas possible. Et donc, du coup, voilà, c'est ce genre de problèmes auxquels j'ai été confrontée et pour moi, c'était un petit peu hors de portée, hors de ma portée, en tout cas. Moi, je me suis sentie, j'ai du vraiment beaucoup travaillé, j'ai travaillé vraiment dessus. Mais un moment donné, je me suis dit : « je manque encore d'expérience ou de… »

Ouais, essayer de répercuter la petite ambigüité qui peut exister sur ce mot-là dans la deuxième partie de la phrase ou…
Disons que oui, tu es obligé de faire des concessions, assez difficiles. Quand en plus tu es vraiment près du texte, tu es proche de toute cette ambiance et tu l'as bien captée, tu l'as bien, c'est difficile de la rendre.

Et, d'autres problème de, par exemple, avoir été obligé de sortir de chez toi pour aller demander, poser des questions à des professionnels, de…
Non, au niveau du vocabulaire, du lexique, j'ai pas eu de gros soucis. J'ai eu juste un problème de citation. L'auteur cite un poète espagnol, et il a pas été traduit en français. Et ça, il a fallu que je cherche partout. Parce que tu sais que s'il y a une citation, tu dois mettre l'officielle. Et donc, ça, j'ai cherché : Bibliothèque Nationale et tout. Partout, jusqu'au moment où j'ai dû me rendre à l'évidence : elle n'existait pas, elle n'avait pas été traduite. Donc là, j'ai pris l'initiative de traduire moi-même le passage.

J'avais quelques questions au niveau du stage aussi : où est-ce que tu l'as fait, comment ça s'est passé… ?
Alors, le stage, je l'ai fait aux Éditions du Bord de l'Eau. Je sais pas si tu connais, c'est sur Lormont. Ils font des Sciences Humaines. […]

Et comment est-ce que tu a réussi à jongler sur le stage et la traduction longue en même temps ?
Donc, en fait moi, j'avais terminé mon premier jet en commençant le stage. Le stage, je l'ai commencé fin avril : j'ai fait cinq semaines de stage, tout le mois de mai. […] J'avais terminé le premier jet et pendant le stage, j'ai pratiquement pas touché à ma traduction. J'ai pas eu le temps ou j'avais pas l'énergie. Je dirais pas non plus que je n'y ai pas du tout touché parce que si, mais mon deuxième jet, je l'ai vraiment entamé après mon stage.

Et est-ce que justement, ce délai de cinq semaines, est-ce que ça t'a été profitable pour revenir dessus, pour… ?
Non, je pense pas, parce que c'est pas à ce moment-là que c'est profitable, c'est peut-être après le deuxième ou le troisième jet, que là j'aurais dû… Or là, j'ai peut-être mal géré, mais parce qu'après, quand je me mets à travailler, j'arrive pas à m'arrêter, c'est-à-dire que j'y vais et je culpabilise dès que… Donc j'arrive pas du tout à m'aménager des temps de repos, des temps de… voilà. Ce que j'aurais dû faire, ce que je voudrais apprendre à faire, mais non. Mais du coup, j'ai pas eu ce recul-là, que j'aurais voulu avoir à la fin de mon troisième jet, pour respirer un peu et laisser un peu de côté, et puis me dire… voilà, pour un peu moins stresser par rapport à tout ça et puis reprendre…

Oui, en laissant la chose décanter, en laissant la chose reposer. Et combien de jets, t'as fait par exemple ?
J'ai fait cinq jets. Mais, franchement, mes trois jets ont été les plus productifs. Parce qu'après, quatrième, cinquième […] j'apparente ça plus à de la correction.

Parce que le premier jet, je sais pas, est-ce que tu laissais des blancs, est ce que tu mettais plusieurs propositions de traduction, tu soulignais en disant : « je reviendrais là dessus, cette phrase-là, elle est pas correctement construite, mais je verrai ça » ou… ?
Donc, en fait moi, mon premier jet, j'ai tout traduit littéralement. Par contre, je me suis occupée de tous les problèmes de lexique parce que chez mon auteur, il y a par exemple des mots que je trouvais pas dans le dictionnaire, que je trouvais nul part, c'était « made in lui ». Donc, j'ai essayé d'éclaircir ça. Et puis, il y a aussi une nouvelle où on parle beaucoup d'animaux, donc là, c'est des termes super techniques, des perruches et tout… Moi j'y connais absolument rien déjà en français, alors… Chaque nouvelle avait son univers, donc ça été vraiment une recherche d'ordre lexical, quoi. Dans mon premier jet, j'ai pas vraiment touché à ce qui était la syntaxe. J'ai été vraiment littérale, parce que c'est comme ça que je travaillais dans les versions de l'année : je travaillais dans un premier temps vraiment littéral et après j'essayais de me détourner du texte original. Et c'est là que tu essayes de mettre en forme, tu oublies l'espagnol. Surtout, moi, c'est vraiment difficile parce que je suis d'origine péruvienne : ma langue maternelle, c'est l'espagnol. Alors moi « traduire littéralement », pas de souci. Pas de problème.[…] Je vais avoir moins de problèmes de compréhension, je vais capter plus facilement toutes les subtilités. Mais ensuite, quand il s'agit de reformuler, j'ai du mal à m'écarter de l'espagnol, surtout si je retourne voir à chaque instant si je suis bien fidèle. Donc, voilà, le deuxième jet, pour moi, il sert à ça : s'écarter de l'espagnol pour essayer de bien reformuler. Et ensuite, le troisième jet, c'est le jet de vérification : c'est-à-dire que je vais regarder pour voir si j'ai pas trahi, je vais regarder espagnol-français, espagnol-français pour revenir. Et ensuite, quatrième, cinquième jet… Mais déjà dans mon premier jet, j'ai bien fait attention de pas oublier des phrases, de pas oublier des mots. Moi je travaille avec les deux textes. J'ai scanné. Et ça, c'est bien parce que tu t'assures que tu vas pas oublier des mots.

Est-ce que il y a eu des moments, par exemple, où tu voulais plus voir le texte, des moments où tu n'en pouvais plus …? Il y a toujours eu …
Connexion. […] J'ai jamais eu de…, pas par rapport au texte. Ça va être par rapport à un moment donné où tu vas saturer parce que, parce que tu fais que ça. Après, moi, à partir du moment où j'ai arrêté de bosser au collège, au mois de février, j'ai commencé à bosser et j'ai plus arrêté. Alors, un moment, peut-être de la fatigue intellectuelle, ou tu en as un peu marre, ou tu as envie de faire autre chose. Mais à la fois, comme je culpabilisais… Et puis en plus, nous, on s'est vues, avec Chloé et Coralie pendant l'été, justement pour essayer de se booster, pour se faire des sessions casseroles, si on avait des petits problèmes et tout. Donc, ce qui fait qu'en plus, on avait un suivi. Nous on gardait un suivi, donc obligatoire, tu devais avancer, tu devais … […] Surtout, il faut te dire qu'une fois que tu auras terminé le premier jet, tu seras déjà soulagé d'avoir quelque chose de matériel, il est entré dans ton ordinateur, il est là, quoi. Et donc après, tu ne vas venir que le modifier. Eh ben, déjà quand ça c'est fait, ce sera une bonne partie du travail.

On va revenir rapidement sur le stage. Qu'est-ce que tu étais chargée de faire aux éditions Au Bord de l'Eau ?
Alors, nous, on a fait de la correction de copie. On nous a appris la manière de corriger un texte, avec les symboles, au niveau de la typographie aussi. On a fait aussi un petit peu de lecture de manuscrits, ceux qui arrivaient. Essayer de sélectionner. Bon, on sait pas vraiment parce que… On devait dire si ça correspondait à la ligne éditoriale, etc. Sachant que cette maison d'édition-là est spécialisée en sciences humaines ; bah très souvent, ils marchent avec des universitaires, des sociologies. Donc très souvent, ce sont des thèses qui sont vulgarisées. C'est comme ça qu'ils fonctionnaient. Ils reçoivent très peu de manuscrits. Dans ceux qu'ils reçoivent, la plupart du temps, c'est des gens qui ont pas du tout ciblé la maison d'édition, et qui envoient comme ça. Ils ont lu dans l'annuaire : maison d'édition. Et ensuite, qu'est-ce qu'on a fait ? De la mise en page avec logiciel In Design. Donc, on nous a confié un manuscrit et il fallait le mettre en forme : c'est sous forme de cahier, tu as un logiciel et tu dois faire un livre, quoi. À partir du moment où tu reçois le fichier auteur, le convertir, faire les chapitres, les polices, tout ça, les notes de bas de pages, vérifier, corriger après, bon ça, c'est un travail hallucinant. Mais c'était sympa.

Et c'était quoi au niveau des horaires, c'était des horaires de bureau ou…?
Non, c'était plutôt cool. On arrivait à 9h et on finissait à 17h30, je crois.

Tu utilises le « on » parce que vous étiez plusieurs ?
Ah oui, parce que j'étais avec une fille qui faisait le Master en Anglais. Un hasard, parce qu'on se parlait pas trop entre anglicistes et hispanistes à l'époque, une sorte de gué-guerre, en réalité qui n'a pas du tout lieu d'être. […] Et donc, on a fait le stage ensemble. C'était sympa, parce que d'être deux et qu'on a eu des tâches intéressantes à faire. On ne faisait pas le café et tout. Si tu veux, le Bord de l'Eau, c'est un tout petit appartement et ils sont deux à temps plein : donc le directeur et le responsable de P.A.O. Et un gars qui vient comme ça pour faire de la correction de copie. Après, ils ont des directeurs de collections qui sont un peu partout en France, qui ont pour rôle de dénicher des manuscrits, qui très souvent sont écrits par des universitaires, donc qui flairent les thèses, etc… Et ensuite, eux, à Lormont, ils sont chargés de faire le livre en soi. Ils l'envoient à l'impression. L'impression se fait en Bulgarie. Et ensuite, ils sont diffusés par les Belles Lettres : diffusés et distribués. Et ils sont présents sur Paris et voilà. Mais, eux, c'est hallucinant parce qu'ils s'occupent de je ne sais plus combien de livres par an. C'est dans mon rapport de stage… Mais vraiment, ils travaillent beaucoup et ils travaillent efficacement. Et c'est marrant parce que tu te dis pas qu'une maison d'édition, ça fonctionne comme ça. Qu'ils puissent être deux et… […]

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