samedi 11 décembre 2010

Exercice d'écriture : « À travers les yeux de mon chat », par Julie Sanchez

En photo : Sieste de Chat a Boltaña
par S@mouchka

Je suis fatiguée. Qu’est-ce que je suis fatiguée !
J’aimerais bien voir le monde autrement, ne serait-ce qu’une journée, pouvoir paresser sans que cela ne pose de problèmes à personne.
Ne pas avoir à répondre au téléphone, ni aux mails…
Mon chat par exemple, il a la belle vie ! Comme j’aimerais passer mes journées à dormir au soleil, à courir, à manger, à me faire câliner quand j’en ai envie, à ne pas recevoir de reproches de la part de mon patron et juste entendre que je suis douce et mignonne.
Mais en y pensant bien, voir le monde à travers les yeux de mon chat serait sans doute déroutant. D’abord, il n’y aurait plus de couleurs. Quelle tristesse… Les fleurs seraient grises, le bois paraîtrait si sombre… Bon, j’y verrais dans le noir mais quel intérêt ?
Et en ce qui concerne la nourriture, n’en parlons pas ! Pâtée ou croquettes ? Berk. Moi qui ne peux pas avaler de gelée, je serais bien malheureuse. Et sentir le poisson du museau, quelle barbe ! Toutefois, les chats ont l’air d’apprécier…
Oh… Il faudrait toujours lever la tête pour voir les gens qui s’adresseraient à moi. C’est un coup à attraper un torticolis ça ! Ou alors, je pourrais peut-être la détourner comme le font très souvent les chats. C’est donc ça… Ils ne sont pas hautains, ils se ménagent tout simplement !
Et j’imagine déjà une petite fille devenir ma tortionnaire. Elle me tirerait la queue pendant ma sieste, me mettrait des vêtements pour que je sois « encore plus a-do-ra-ble ! » et m’enfilerait des chaussettes pour que je cesse enfin de griffer les murs et le canapé « parce que maman elle se fâche alors ça suffit ! ». Elle me prendrait en photo et râlerait parce qu’avec le flash « elle les yeux comme un estraterreste maman, elle est bizarre ! ».
Ma maîtresse n’apprécierait pas les cadeaux que je lui ferais… Souris, mulots, merles et autres rongeurs ou volatiles en tout genre. De toute façon, je n’aime pas ça les petites bestioles. Alors les prendre à la bouche !
En tout cas, ce qui serait merveilleux, c’est que je serais réellement libre ! Je pourrais grimper aux arbres, faire de grands bonds, monter sur les meubles, sur les lits, me faufiler un peu partout, aller où bon me semble. Bon, pour les arbres il faudrait régler un petit problème de vertige et je devrais m’assouplir encore un peu avant de pouvoir me glisser à travers le grillage du voisin… Mais quelle importance !
La vie serait si belle…
Ah, tiens, le téléphone sonne…
Oui, oui, j’arrive !!

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