samedi 2 avril 2011

Entraînement test de juin, 21

35 minutes

Se descalzó las botas de pescador, muy festoneadas de barro, y se aligeró también de los pantalones; no usaba calzoncillos, y el falo se le columpiaba entre los muslos, como un abalorio. Atravesamos el
piano nobile, con su perspectiva de puertas decrecientes que la noche hacía indistintas y perdurables como un pasadizo; los espejos no nos reflejaban, quizá habían renunciado a su función reproductora, para desentenderse de los crímenes que en aquel palacio se pactaban o consumaban. Qué fácil y acomodaticio es cerrar los párpados, qué placentero dejar que la cera crezca en los oídos, qué benéfico volver la espalda y no inmutarse, qué grato rehuir los pleitos y declinar las responsabilidades. Habíamos salido a la plazoleta, y avanzábamos pegados a la fachada del palacio, por el reducido andén que había recorrido Fabio Valenzin cuando la sangre se le escapaba por el boquete del pecho. Tedeschi, antes de zambullirse, me miró de hito en hito:
—¿No te estarás rajando ahora?

Juan Manuel de Prada, La tempestad

***

Annabelle nous propose sa traduction :

Il retira ses bottes de pêcheur, bien festonnées de poussière, et s'allégea aussi de son pantalon ; il ne portait pas de caleçon, et son phallus pendait entre ses cuisses, comme un objet. Nous traversâmes le salon de piano, avec ses perspectives de portes décroissantes que la nuit rendait floues et infinies comme un passage ; les miroirs ne nous reflétaient pas, peut-être qu'ils avaient renoncé à leur fonction reproductrice, pour se détacher des crimes qui se fomentaient ou se perpétraient dans ce palais. Qu'il est facile et commode de fermer les paupières, qu'il est placentaire de laisser la cire boucher ses oreilles, qu'il est bénéfique de tourner le dos et de ne pas regarder en arrière, qu'il est bon de fuir les jugements et de refuser les responsabilités. Nous étions sortis sur la petite place, et nous avancions contre la façade du palais, par le court chemin que Fabio Valenzin avait parcouru pendant que son sang s'échappait de l'orifice de sa poitrine. Tedeschi, avant de plonger, me regarda attentivement :
–Tu ne vas pas t'essouffler maintenant?

***

Benoît nous propose sa traduction :

Il ôta ses bottes de pêche, toutes maculées de boue, et il s'allégea aussi de son pantalon ; il ne mettait pas de caleçon et son phallus se balançait entre ses cuisses, comme un collier de perles.
Nous traversons le piano nobile, avec sa perspective de portes décroissantes que la nuit rendaient indistinctes et perdurables comme un couloir ; les miroirs ne nous renvoyaient pas notre reflet, ils avaient peut-être renoncés à leur fonction reproductrice, pour se détacher des crimes qui, en ce palais, se complotaient et se perpétraient. Qu'il est aisé et bien commode de fermer les paupières, qu'il est agréable de laisser le cérumen s'accumuler dans les oreilles, qu'il est bon de tourner le dos et de ne pas réagir, qu'il est plaisant d'éviter les conflits et de décliner toutes responsabilités. Nous étions sorti sur la petite place, et nous avancions collés à la façade du palais, sur le très petit quai qu'avait parcouru Fabio Valenzin tandis que son sang s'échappait par un trou dans sa poitrine.
Tedeschi, avant de plonger, me regarda très fixement :
- Tu ne vas pas te faire la malle ?

***

Mélissa nous propose sa traduction :

Il enleva ses bottes de pêcheur, pleines de boue et s’allégea aussi de son pantalon ; il ne portait pas de caleçon et son phallus se balançait entre ses cuisses, comme un pendule. Nous traversâmes le piano nobile, avec ses perspectives de portes décroissantes que la nuit rendait indistinctes et pérennes comme un passage ; les miroirs ne nous renvoyaient pas notre reflet, peut-être avaient-ils renoncé à leur fonction reproductrice pour se soulager des crimes qui, dans ce palais, se concluaient ou se perpétraient. Qu’il est facile et commode de fermer les yeux, qu’il est plaisant de laisser la cire envahir nos oreilles, qu’il est bénéfique de tourner le dos et de ne pas s’impliquer, qu’il est bon de fuir les jugements et de décliner sa responsabilité. Nous étions sortis sur la petite place et nous avancions, collés à la façade du palais, sur le petit rebord qu’avait parcouru Fabio Valenzin quand son sang s’échappait par un trou de sa poitrine. Tedeschi, avant de plonger, me regarda droit dans les yeux :
- Tu ne vas pas te dégonfler maintenant ?

Aucun commentaire: