lundi 13 juillet 2009

Les lutins jaunes, 2, par Laëtitia

En photo : Cachalot par • Christian & Cie •

En ce moment, il est beaucoup question sur le blog de l'enseignement de la traduction aux collège et au lycée – on l'a assez répété…, n'est-ce pas ? Dans ce contexte, la deuxième partie des aventures de Laëtitia et de ses élèves est à lire comme une mini-illustration, en tout cas comme une traduction très personnelle des fameuses circulaires officielles savamment épluchées par Nathalie.
Je laisse la parole à Laëtitia :

Dans la série : Les lutins jaunes en veulent toujours plus (et c’est bien fait pour moi)

« Mi mascota »

Le lutin jaune est une créature bien étrange. De taille très petite, et de corpulence tout aussi insignifiante, il semble vouloir absolument combler la place inoccupée dans l’espace par une invasion sonore et une agitation frénétique qui donnent finalement l’impression qu’il est double ou même triple.
Le lutin jaune est enthousiaste et veut toujours en savoir plus. Quel que soit l’exercice proposé, il est partant. Et lorsqu’il s’agit de répondre à la question : « ¿ Tienes una mascota ? », on ne le tient plus.
Le lutin jaune n’a aucune notion de limite. Lorsqu’il entend « animaux de compagnie », il pense chien, oui, d'accord, bien sûr, mais il pense aussi lion, rhinocéros, ou même mygale.
Le lutin jaune ne veut pas savoir comment on dit singe, araignée ou serpent. Non ! Lui, il veut la traduction de bonobo, lémurien, veuve noire, boa constrictor... Malheureusement pour moi, il n’est pas du tout sensible à l’argument pourtant imparable : « tu n’aurais pas un panda à la maison ! ».
Le lutin jaune n’est pas malintentionné, contrairement au grand troisième qui n’a pour vocation que celle de coller son professeur d’espagnol adoré, si bien qu’il propose le mot « cachalot » comme animal de la savane lorsqu’il voit qu’il échoue dans la manœuvre.
Pour finir, le lutin jaune est adorable et il en profite bien.
Dans le prochain épisode, vous verrez comment 120 petits lutins jaunes, et moi et moi et moi... nous nous sommes retrouvés dans les locaux de Bayard Presse à Paris.

Pour ne plus vivre le calvaire des animaux de compagnie, une petite aide lexicale :

Les primates : los primates
Le babouin : el babuino
Le bonobo : el bonobo
Le capucin : el capuchino
Le chimpanzé : el chimpancé
Le gorille : el gorila
La guenon : la mona
Le lémurien : el lémur
Le macaque : el macaco
Le maki catta : el lémur de cola anillada ou maki catta
Le mandrill : el mandril
Le ouistiti : el tití
L’orang-outan : el orangután
Le tamarin : el tamarino

Les arachnides : los arácnidos
La tarentule, la mygale : la tarántula
La veuve noire : la viuda negra

Les reptiles : los reptiles
L’alligator : el aligátor
L’anaconda : la anaconda
L’aspic : el áspid
Le basilic : el basilisco
Le boa : la boa
Le boa constrictor : la boa constrictora ou lampalagua
Le caïman : el caimán
Le cobra : la cobra
Le cobra royal : la cobra real
Le cobra à lunettes : la cobra de anteojos
Le crotale : el crótalo
Le gavial : el gavial
Le python : la pitón
Le serpent à sonnette : la serpiente de cascabel
Le varan : el varano

Les rongeurs : los roedores
Le chien de prairie : el perrillo de pradera
Le chinchilla : la chinchilla
L’écureuil-antilope : la ardilla antílope
L’écureuil de Corée : la ardilla coreana
L’écureuil-volant : la ardilla voladora
La gerbille : el jerbillo
La gerboise : el jerbo
La gerboise du désert : el jerbo de egipto
Le lapin nain : el conejo enano
Le lapin bélier : el conejo belier
L’octodon degus ou octodon : el degú (octodon degus)
Le porc-épic : el puerco espín
Le spermophile ou souslik : la ardilla de tierra
La viscache : la vizcacha

Et pour cachalot, voici ce que nous dit le Robert historique de la langue française : « 1694, d’abord cachalut (1628), est probablement emprunté, étant donné la localisation des premières attestations en français, à l’espagnol cachalote. L’attestation tardive de ce mot (1795) n’est peut-être pas significative. Cachalote serait lui-même emprunté au portugais cachalote, aussi cacholote, dérivé de cachola « grosse tête », mot de la famille du latin caput (chef, cabot, cabus). »

3 commentaires:

Tradabordo a dit…

Lutins, d'accord ? Mais pourquoi jaunes ? Et d'ailleurs, comment traduirais-tu cela en espagnol ?

Laëtitia a dit…

Pourquoi lutins jaunes? La réponse dans le prochain épisode.
Je pense que je traduirais simplement par los duendes amarillos.
Pour duende le dictionnaire de la Real Academia dit : "Espíritu fantástico del que se dice que habita en algunas casas y que travesea, causando en ellas trastorno y estruendo. Aparece con figura de viejo o de niño en las narraciones tradicionales." Un lutin jaune, c'est exactement ça.

Tradabordo a dit…

Chère Laëtitia, c'est ce qui s'appelle créer le suspens. À double tranchant, tout de même… car maintenant, nous allons te harceler pour connaître la suite de l'histoire.
Tiens, je lance une question, comme ça, à la volée : avez-vous la même fichue manie que moi… à savoir commencer les livres par la fin, pour d'emblée savoir à quoi vous en tenir – tout en culpabilisant parce que ce n'est pas respectueux du travail de l'auteur et tout ça ?