dimanche 31 janvier 2010

Exercice de version, 72

LA MUSA CAPRICHOSA DEL AMANECER

No falta drama en mi vida, me sobra material de circo para escribir, pero de todos modos llego ansiosa al 7 de enero. Anoche no pude dormir, nos golpeó la tormenta, el viento rugía entre los robles y vapuleaba las ventanas de la casa, culminación del diluvio bíblico de las recientes semanas. Algunos barrios del condado se inundaron, los bomberos no dieron abasto para responder a tan soberano desastre y los vecinos salieron a la calle, sumergidos hasta la cintura, para salvar lo que se pudiera del torrente. Los muebles navegaban por las avenidas principales y algunas mascotas ofuscadas esperaban a sus amos sobre los techos de los coches hundidos, mientras los reporteros captaban desde los helicópteros las escenas de este invierno de California, que parecía huracán en Louisiana. En algunos barrios no se pudo circular durante un par de días, y cuando por fin escampó y se vio la magnitud del estropicio, trajeron cuadrillas de inmigrantes latinos que se dieron a la tarea de extraer el agua con bombas y los escombros a mano. Nuestra casa, encaramada en una colina, recibe de frente el azote del viento, que doblega las palmeras y a veces arranca de cuajo los árboles más orgullosos, aquellos que no inclinan la cerviz, pero se libra de las inundaciones. A veces, en la cúspide del vendaval, se levantan olas caprichosas que anegan el único camino de acceso; entonces, atrapados, observamos desde arriba el espectáculo inusitado de la bahía enfurecida.

Isabel Allende, La suma de los días

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Laëtitia Sw. nous propose sa traduction :

La muse capricieuse de l’aube
Ma vie n’a pas été épargnée par les drames, j’ai tout l’attirail nécessaire pour écrire, mais, quoi qu’il soit, j’aborde avec anxiété le 7 janvier. Hier soir, je n’ai pas pu dormir, nous avons été frappés par la tempête, le vent rugissait dans les chênes et fouettait les fenêtres de la maison, point culminant du déluge biblique des dernières semaines. Certains quartiers du comté ont été inondés, les pompiers ont été dépassés par l’étendue du désastre et les habitants sont sortis dans la rue, malgré l’eau qui leur montait jusqu’à la taille, pour sauver ce qu’ils pouvaient de la crue. Les meubles naviguaient dans les avenues principales et des animaux domestiques offusqués attendaient leurs maîtres sur les toits des voitures englouties, tandis que les reporters capturaient depuis les hélicoptères les images de cet hiver californien, qui ressemblait à un ouragan en Louisiane. Dans certains quartiers, on n’a pas pu circuler pendant deux ou trois jours, et quand enfin il a cessé de pleuvoir et que l’on a constaté l’ampleur des dégâts, on a déversé des équipes d’immigrants latino-américains qui se sont employés à évacuer l’eau avec des pompes et à dégager les décombres à la main. Notre maison, juchée sur une colline, reçoit de plein fouet le vent, qui fait ployer les palmiers et déracine parfois les arbres les plus orgueilleux, ceux-là même qui ne courbent pas l’échine ; en revanche, elle est l’abri des inondations. Parfois, au plus fort de la tourmente, se lèvent des vagues capricieuses qui inondent l’unique voie d’accès ; alors, ébahis, nous observons depuis en haut le spectacle insolite de la baie en furie.

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Chloé nous propose sa traduction :

LA MUSE CAPRICIEUSE DE L’AUBE

Ce ne sont pas les drames qui manquent dans ma vie, j’en ai en pagaille du matériel pour écrire, mais quoi qu’il en soit, l’arrivée du 7 janvier me rend anxieuse. La nuit dernière, je n’ai pas pu dormir : l’orage s’est abattu sur nous, le vent rugissait entre les chênes et fouettait les fenêtres de la maison, le déluge biblique de ces dernières semaines était à son apogée. Certains quartiers du comté ont été inondés, les pompiers n’ont pas réussi à répondre à un tel désastre et les habitants, submergés jusqu’à la taille, sont sortis dans la rue pour sauver du torrent ce qui pouvait l’être. Les meubles naviguaient dans les avenues principales et quelques animaux domestiques, perdus, attendaient leurs maîtres sur les toits des voitures englouties, tandis que les reporters, depuis les hélicoptères, filmaient les scènes de cet hiver californien, qui ressemblait à un ouragan de Louisiane. Dans certains quartiers, on n’a pas pu circuler pendant deux jours, et quand il a enfin cessé de pleuvoir et qu’on a constaté l’ampleur des dégâts, on a fait venir une équipe d’immigrants latinos qui se sont affairés à extraire l’eau avec des pompes et à dégager les décombres à la main. Notre maison, juchée sur une colline, reçoit de plein fouet la gifle du vent qui fait ployer les palmiers et parfois déracine complètement les arbres les plus orgueilleux – ceux qui ne courbent pas l’échine –, mais elle échappe cependant aux inondations. Quelque fois, au plus fort de la bourrasque, se lèvent des vagues capricieuses qui noient l’unique voie d’accès ; alors, pris au piège, on observe d’en haut le spectacle inhabituel de la baie furieuse.

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Amélie nous propose sa traduction :

La muse capricieuse de l’aube
J’ai beau avoir une vie regorgeant de drames et ne pas manquer d’instruments pour écrire, c’est dans l’anxiété que j’entame la journée du 7 janvier. La nuit dernière, je n’ai pas pu dormir : nous avons été frappés par l’orage, le vent rugissait dans les chênes et fouettait les fenêtres de la maison, bouquet final du déluge biblique de ces dernières semaines. Certains quartiers du comté ont été inondés, les pompiers ont été débordés face à l’étendue du désastre et les habitants sont sortis dans la rue, de l’eau jusqu’à la taille, pour sauver des flots ce qui pouvait l’être. Les meubles naviguaient dans les avenues principales et des animaux domestiques affolés attendaient leurs maîtres, perchés sur le toit des voitures immergées, tandis que du haut de leurs hélicoptères, les reporters tournaient les images de cet hiver de Californie, qui ressemblait à un ouragan en Louisiane. Certains quartiers ont été fermés à la circulation pendant quelques jours ; quand il a enfin cessé de pleuvoir et que l’on a constaté l’ampleur des dégâts, on a fait venir des équipes d’immigrants latino-américains qui se sont employées à évacuer l’eau à l’aide de pompes et à déblayer les décombres à la main. Juchée sur une colline, notre maison reçoit le vent de plein fouet, lequel fait ployer les palmiers jusqu’à arracher parfois les arbres les plus fiers, ceux-là même qui ne courbent pas l’échine ; en revanche, elle échappe à la montée des eaux. Il arrive qu’au plus fort du grand vent déferlent des vagues capricieuses qui submergent notre unique voie d’accès ; pris au piège, nous observons alors depuis les hauteurs le spectacle inhabituel de la baie déchaînée.

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Laëtitia nous propose sa traduction :

La muse capricieuse du lever du jour
Ma vie ne manque pas de drame, j’ai du matériel de cirque en réserve sur lequel écrire, mais de toute façon j’avais hâte d’être au 7 janvier. Hier soir je n’ai pas pu dormir, nous avons été frappés par la tempête, le vent rugissait entre les chênes et fouettait les fenêtres de la maison, paroxysme du déluge biblique de ces dernières semaines. Quelques uns des quartiers du comté ont été inondés, les pompiers n’ont pas été en mesure de faire face à un désastre si éminent et les voisins sont sortis dans la rue, submergés jusqu’à la taille, pour sauver ce qu’ils pouvaient du torrent. Les meubles naviguaient dans les avenues principales et quelques animaux de compagnie choqués attendaient leurs maîtres sur les toits des voitures immergées, alors que les reporters captaient depuis les hélicoptères les scènes de cet hiver de Californie, qui ressemblait à un ouragan en Louisiane. Dans certains quartiers on n’a pas pu circuler pendant deux jours, et quand la pluie a enfin cessé et que l’on a constaté l’étendue des dégâts, des équipes d’immigrés latinos ont été amenées pour accomplir la tâche d’extraire l’eau avec des pompes et les décombres à la main. Notre maison, juchée sur une colline, reçoit de front le vent qui plie les palmiers et qui déracine parfois les arbres les plus fiers, ceux qui ne courbent pas la tête, mais elle est à l’abri des inondations. Parfois, à l’apogée de la tempête, des vagues capricieuses se lèvent et immerge le seul chemin d’accès : alors piégés, nous observons depuis en haut le spectacle inhabituel de la baie en colère.

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Pascaline nous propose sa traduction :

La muse capricieuse du petit matin

Ce ne sont pas les drames qui manquent dans ma vie, j'ai du matériel en vrac sur quoi écrire plus qu'il n'en faut, mais, dans tous les cas, je suis anxieuse quand arrive le 7 janvier. La nuit dernière, je n'ai pas pu dormir : l'orage s'est abattu sur nous, le vent hurlait entre les chênes et fouettait les fenêtres de la maison, le déluge biblique de ces dernières semaines arrivant ainsi à son apogée. Certains quartiers du comté ont été inondés ; les pompiers ont été bien incapables de répondre à un tel désastre. Les habitants sont sortis dans la rue, noyés jusqu'à la taille, pour sauver du torrent ce qui pouvait l'être, les meubles naviguaient sur les avenues principales ; des animaux de compagnie, perdus, attendaient leurs maîtres sur les toits des voitures englouties, tandis que, depuis les hélicoptères, les reporters enregistraient les scènes de cet hiver de Californie, qui ressemblait à un ouragan en Louisiane. Dans certains quartiers, on n'a pas pas pu circuler pendant quelques jours, et quand il a cessé de pleuvoir et que l'on a constaté l'ampleur des dégâts, on a fait venir une équipe d'immigrants latins qui se sont chargés de retirer l'eau à l'aide de pompes et de déblayer à la main. Notre maison, juchée sur une colline, reçoit en pleine face le coup de fouet du vent, qui fait plier les palmiers et parfois, déracine les arbres les plus orgueilleux, ceux-là même qui n'inclinent pas la cime, laquelle, en revanche, échappe aux inondations. Parfois, au moment des grands vents, des feuilles capricieuses s'élèvent, inondant le seul chemin d'accès ; alors, cernés, nous observons de là-haut le spectacle inhabituel de la baie furieuse.

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Morgane nous propose sa traduction :

La muse capricieuse du lever du jour

Ma vie ne manque pas de drame, j’ai du matériel de cirque à revendre pour écrire, mais de toute façon j’arrive anxieuse le 7 janvier. Je ne pus dormir cette nuit, la tempête nous frappa, le vent rugissait entre les chênes et rouait de coups les fenêtres de la maison, point culminant du déluge biblique des dernières semaines. Quelques quartiers du comté s’inondèrent, les pompiers ne parvenaient pas à faire face à un désordre si magistral et les voisins sortirent dans la rue, submergés jusqu’à la ceinture, pour sauver ce qu’ils pouvaient du torrent. Les meubles naviguaient à travers les avenues principales et quelques mascottes aveuglées attendaient leurs maîtres sur les toits des voitures inondées, pendant que les reporters saisissaient depuis les hélicoptères les scènes de cet hiver de Californie, semblable à un ouragan en Louisiane. Dans quelques quartiers, il ne fut pas possible de circuler durant quelques jours, et quand enfin il cessa de pleuvoir et qu’on constata l’ampleur du désastre, ils apportèrent des équipes d’immigrants latinos qui s’affairaient à la tâche d’extraire l’eau avec des pompes et les décombres à la main. Notre maison, juchée sur une colline, reçoit de plein front le coup du vent, qui double les palmiers et parfois déracine les arbres les plus orgueilleux, ceux-là même qui ne courbent point l’échine, mais est sauvée de l’inondation. Parfois, au summum du vent violent, se dressent des vagues capricieuses qui inondent l’unique chemin accessible; alors, attrapés, nous observons d’en haut le spectacle inhabituel de la baie rendue furieuse.

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Alexandra nous propose sa traduction :

La muse capricieuse de l’aube
Ce ne sont pas les drames qui manquent dans ma vie, il me reste des histoires de cirque à écrire, mais de toute manière je suis arrivée anxieuse le 7 janvier. La veille je n’ai pas pu dormir, la tempête nous a frappé, le vent rugissait entre les chênes et rouait de coups les fenêtres de la maison, c’est l’apogée du déluge biblique de ces dernières semaines. Certains quartiers du comté furent inondés, les pompiers n’étaient pas aptes à faire face à un tel désastre et les habitants étaient sortis dans la rue, submergés jusqu’ à la taille, pour sauver ce qu’ ils pouvaient du torrent. Les meubles naviguaient sur les avenues principales et quelques animaux de compagnie, troublés, attendaient leurs maîtres perchés sur les toits des voitures enfoncées, tandis que les reporters saisissaient depuis les hélicoptères les images de cet hiver en Californie, semblable à un ouragan de Louisiane. Dans quelques quartiers, on n’a pas pu circuler pendant deux jours, et lorsque enfin il a cessé de pleuvoir et que l’on a constaté l’ampleur des dégâts; on a fait venir des équipes d’immigrants latinos qui ont eu la tâche de retirer l’eau avec des pompes et de ramasser les décombres à la main. Notre maison, nichée sur une colline, reçoit de face le coup de fouet du vent; ployant les palmiers et, parfois, déracinant les arbres les plus orgueilleux, ceux qui ne se rendent jamais, est cependant sauvée des inondations. Parfois, au summum du vent violent, se lèvent des vagues capricieuses qui inondent l’unique chemin accessible ; alors, pris au piège, nous observons depuis là-haut le spectacle inhabituel de la baie furieuse.

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