dimanche 24 janvier 2010

Exercice de version, 65

Llegué a Nueva York casi por error. Yo había solicitado un puesto en un organismo internacional, concretamente en las Naciones Unidas, en la creencia de que si lo obtenía podría elegir mi lugar de destino. De haber sido así, probablemente habría optado por Ginebra, con la intención, una vez allí, de abrirme paso hacia París o Roma, dos ciudades que entonces, como ahora, me parecían fascinantes por muchas razones. La verdad es que nunca había pensado que en algún momento de mi vida pudiera irme yo a vivir a Nueva York, aunque siempre he sido persona inquieta, propensa a cambiar de residencia y de oficio con cierta periodicidad y a fabular siempre. Pero, como digo, Nueva York no entraba ni en mis planes ni en mis ensoñaciones. Ni si quiera había pensado visitar esa ciudad como viajero. Más aún: antes de pedir y obtener el puesto en las Naciones Unidas a que me acabo de referir, había escrito una novela, que fue publicada posteriormente y en cuyo desenlace el protagonista, falto de medios y de alternativas, emigraba precisamente a Nueva York. Con esto quiero decir que cuando escribí esas páginas Nueva York era para mí un confín del mundo, el símbolo del destierro y el marco idóneo, por consiguiente, para un desenlace triste. Enfrentado sin embargo a los hechos y falto a mi vez si no de medios sí de alternativas que me ofrecieran el aliciente necesario, decidí hacer de tripas corazón, aceptar el trabajo que me ofrecían en Nueva York y procurarme un traslado a otro sitio lo antes posible. En Nueva York no conocía a nadie y mi falta de interés previo había hecho que mi ignorancia respecto de esa ciudad fuera absoluta. Sólo sabía lo que había oído contar y lo que reiteradamente relataba la prensa: historias de crímenes y violencias. Tampoco sabía o sabía de un modo muy superficial que Nueva York estaba atravesando en esas fechas por una crisis financiera sin precedentes.

Eduardo Mendoza, Las ciudades – Nueva York

***

Laëtitia Sw nous propose sa traduction :

Je me retrouvai à New York presque par erreur. J’avais sollicité un poste dans un organisme international, concrètement aux Nations Unies, croyant que, si je l’obtenais, je pourrais choisir ma ville de destination. S’il en avait été ainsi, j’aurais probablement opté pour Genève, avec l’intention, une fois là-bas, de me ménager un chemin vers Paris ou Rome, deux villes qui, à l’époque, comme aujourd’hui d’ailleurs, me paraissaient fascinantes à plus d’un titre. La vérité c’est que je n’avais jamais pensé pouvoir, à aucun moment de ma vie, aller vivre à New York, bien que j’aie toujours été quelqu’un de curieux, enclin à changer de domicile et de métier assez périodiquement, et à imaginer des histoires en permanence. Mais, comme je viens de le dire, New York ne faisait pas partie de mes projets ni de mes aspirations. Je n’avais même pas pensé visiter cette ville comme simple voyageur. En outre, avant de demander et d’obtenir le poste aux Nations Unies que je viens d’évoquer, j’avais écrit un roman, qui fut publié postérieurement, à la fin duquel le personnage, à court de moyens et d’alternatives, émigrait précisément à New York. À cet égard, je veux dire que, quand j’écrivis ces pages, New York était pour moi un des confins du monde, le symbole de l’exil et, par conséquent, le cadre idéal pour un dénouement triste. Cependant, confronté aux faits et manquant à mon tour, non de moyens mais d’alternatives suffisamment attrayantes, je décidai de faire contre mauvaise fortune bon cœur : j’acceptai le travail qu’on m’offrait à New York tout en pensant essayer d’être muté ailleurs dès que possible. Je ne connaissais personne à New York et, à cause de mon manque d’intérêt initial, mon ignorance envers cette ville était totale. Je savais seulement ce que j’avais entendu raconter et ce que la presse relatait à répétition : des histoires de crimes et de violences. Je ne savais pas non plus ou alors, très superficiellement, que New York traversait à cette période une crise financière sans précédent.

***

Amélie nous propose sa traduction :

J’ai débarqué à New York presque par erreur. J’avais sollicité un poste au sein d’un organisme international, plus précisément aux Nations Unies, croyant que si je l’obtenais, je pourrais choisir ma destination. S’il en avait été ainsi, j’aurais probablement opté pour Genève ; j’avais la ferme intention, une fois sur place, de me frayer un passage vers Paris ou Rome, deux villes qui me semblaient alors fascinantes pour de nombreuses raisons – ce qui est encore le cas. À vrai dire, je n’avais jamais envisagé que je pourrais partir vivre à New York un jour, bien que j’aie toujours été une personne tourmentée, à l’imagination débordante et encline à changer de résidence et de métier assez fréquemment. Mais, comme je dis souvent, New York ne faisait partie ni de mes projets, ni mes rêves. Je n’avais même jamais pensé venir visiter cette ville en touriste. Plus encore : avant de demander et d’obtenir le poste aux Nations Unies dont je viens de parler, j’avais écrit un roman, qui a été publié plus tard ; dans le dénouement, le protagoniste émigrait justement à New York, faute d’argent et de meilleure solution. Je veux dire par là que, quand j’ai écrit ces pages, je concevais New York comme le bout du monde, le symbole de l’exil et, par conséquent, le décor idéal pour un dénouement triste. Toutefois, confronté aux évènements et dépourvu à mon tour non pas d’argent mais de possibilités suffisamment attrayantes, j’ai décidé de faire de nécessité vertu, d’accepter le travail que l’on m’offrait à New York puis de faire en sorte de déménager le plus vite possible. A New York, je ne connaissais personne et mon manque d’intérêt préalable avait entraîné une méconnaissance totale de la ville. Je ne savais que ce dont j’avais entendu parler et ce que la presse racontait inlassablement, à savoir des histoires de crimes et de violences. Je n’étais pas non plus au courant, ou seulement de manière superficielle, qu’à cette époque, New York traversait une crise financière sans précédent.

***

Julie V. nous propose sa traduction :

J’arrivai à New York presque par erreur. J’avais fait la demande d’un poste dans un organisme international concrètement aux Nations Unies, croyant que si je l’obtenais je pourrais choisir mon lieu de destination. Si cela en avait été ainsi, j’aurais probablement opté pour Genève, avec l’intention, une fois là-bas, de me frayer un chemin vers Paris ou Rome, deux villes qui en ce temps-là, comme à présent, me semblaient fascinantes pour de nombreuses raisons. A vrai dire, je n’avais jamais pensé qu’à un moment donné de ma vie, j’aurai pu partir vivre à New York, bien que j’aie toujours été une personne inquiète, enclin à changer de résidence et de métier avec une certaine périodicité, et sujet à toujours raconter des histoires. Mais, comme je dis, New York n’entrait pas dans mes plans ni dans mes rêves. Je n’avais même pas pensé visiter cette ville en tant que voyageur. Plus encore : avant de demander et d’obtenir le poste aux Nations Unies auquel je viens de faire référence, j’avais écrit un roman, qui fut publié ultérieurement et dont le dénouement poussait le protagoniste, faute de moyens et d’alternatives, à émigrer précisément à New York. Malgré cela je veux dire que quand j’écrivis ces pages, New York était pour moi aux confins du monde, par conséquent, le symbole de l’exil et la marque idoine pour un dénouement triste. Cependant, face aux faits et par faute, pour ma part, non pas de moyens mais d’alternatives qui m’offraient l’attrait nécessaire, je décidai de faire de nécessité vertu, d’accepter le travail qu’on m’offrait à New York et de me procurer une mutation vers un autre site le plus vite possible. À New York, je ne connaissais personne et mon manque d’intérêt préalable avait fait que mon ignorance au sujet de cette ville était totale. Je ne savais que ce que j’avais entendu raconter et ce que la presse relatait sans cesse : des histoires de crimes et de violences. Je ne savais pas non plus ou je savais de façon très superficielle que New York était traversée ces temps-ci par une crise financière sans précédents.

Aucun commentaire: