jeudi 11 mars 2010

Exercice de version, 111

Nadó ciento cincuenta brazadas mar adentro y otras tantas de regreso, como cada mañana, hasta que sintió bajo los pies los guijarros redondos de la orilla. Se secó utilizando la toalla que estaba colgada en el tronco de un árbol traído por el mar, se puso camisa y zapatillas, y ascendió por el estrecho sendero que remontaba la cala hasta la torre vigía. Allí se hizo un café y empezó a trabajar, sumando azules y grises para definir la atmósfera adecuada. Durante la noche -cada vez dormía menos, y el sueño era una duermevela incierta- había decidido que necesitaría tonos fríos para delimitar la línea melancólica del horizonte, donde una claridad velada recortaba las siluetas de los guerreros que caminaban cerca del mar. Eso los envolvería en la luz que había pasado cuatro días reflejando en las ondulaciones del agua en la playa mediante ligeros toques de blanco de titanio, aplicado muy puro. Así que mezcló, en un frasco, blanco, azul y una mínima cantidad de siena natural hasta quebrarlo en un azul luminoso. Después hizo un par de pruebas sobre la bandeja de horno que usaba como paleta, ensució la mezcla con un poco de amarillo y trabajó sin detenerse durante el resto de la mañana. Al cabo se puso el mango del pincel entre los dientes y retrocedió para comprobar el efecto. Cielo y mar coexistían ahora armónicos en la pintura mural que cubría el interior de la torre; y aunque todavía quedaba mucho por hacer, el horizonte anunciaba una línea suave, ligeramente brumosa, que acentuaría la soledad de los hombres -trazos oscuros salpicados con destellos metálicos- dispersos y alejándose bajo la lluvia.

Arturo Pérez-Reverte, El Pintor de batallas

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Laëtitia Sw. nous propose sa traduction :

Comme chaque matin, il fit cent cinquante brasses en direction du large et autant pour revenir, jusqu’à sentir sous ses pieds les cailloux ronds du rivage. Il se sécha avec la serviette qui était posée sur le tronc d’un arbre échoué par la mer, il enfila sa chemise et ses sandales, et il emprunta l’étroit sentier qui remontait depuis la crique jusqu’à la tour de guet. Là, il se prépara un café et commença à travailler, associant les bleus et les gris pour définir l’atmosphère adéquate. Pendant la nuit – il dormait de moins en moins, son sommeil n’étant plus qu’un demi-sommeil incertain – il avait décidé qu’il lui faudrait des tons froids pour délimiter la ligne mélancolique de l’horizon, où une clarté voilée soulignait les silhouettes des guerriers qui marchaient près de la mer. Ainsi seraient-ils enveloppés par la lumière qui, il lui en avait coûté quatre jours de travail, se reflétait maintenant dans l’ondoiement des vagues sur la plage, grâce à de légères touches de blanc de titane, appliqué très pur. Il mélangea alors dans un récipient du blanc, du bleu et une petite quantité de sienne naturelle jusqu’à la fondre en un bleu lumineux. Ensuite, il fit deux ou trois essais sur la plaque de four qu’il utilisait comme palette, salit la mixture avec un peu de jaune et travailla sans s’arrêter durant le reste de la matinée. À la fin, le manche du pinceau entre les dents, il recula pour constater l’effet produit. À présent, le ciel et la mer coexistaient harmonieusement sur la peinture murale qui recouvrait l’intérieur de la tour ; et, bien qu’il restât encore beaucoup à faire, l’horizon annonçait une ligne douce, légèrement brumeuse, qui accentuait la solitude des hommes – d’obscurs traits parés d’un scintillement métallique – épars, s’éloignant sous la pluie.

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Chloé nous propose sa traduction :

Comme chaque matin, il nagea cent cinquante brasses vers le large, et autant pour revenir, jusqu’à sentir sous ses pieds les galets ronds du rivage. Il se sécha avec la serviette posée sur un tronc apporté par la mer, il enfila une chemise et des chaussures, et il emprunta l’étroit sentier qui remontait de la crique à la tour de guet. Là, il se prépara un café et commença à travailler, mêlant les bleus et les gris pour définir l’atmosphère adéquate. Pendant la nuit, – il dormait de moins en moins, son sommeil n’était plus qu’un demi-sommeil incertain – il avait décidé qu’il lui faudrait des tons froids pour délimiter la ligne mélancolique de l’horizon, où une clarté voilée soulignait les silhouettes des guerriers qui marchaient au bord de l’eau. Cela les envelopperait dans la lumière, sur laquelle il avait travaillé durant quatre jours, qui se reflétait maintenant sur les ondulations des vagues sur la plage, grâce à de légères touches de blanc de titane, appliqué très pur. Il mélangea alors dans un flacon du blanc, du bleu et une infime quantité de terre de sienne naturelle jusqu’à tout adoucir en un bleu lumineux. Ensuite, il fit quelques essais sur la plaque de four qui lui servait de palette, tacha le mélange d’un peu de jaune et travailla sans s’arrêter durant le reste de la matinée. Enfin, le manche du pinceau entre les dents, il se recula pour observer l’effet produit. À présent, le ciel et la mer coexistaient harmonieusement sur la peinture murale qui recouvrait l’intérieur de la tour. Bien qu’il restât encore beaucoup à faire, l’horizon annonçait une douce ligne, légèrement brumeuse, qui accentuerait la solitude des hommes – traits sombres parsemés d’éclats métalliques – dispersés, s’éloignant sous la pluie.

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Amélie nous propose sa traduction :

Comme chaque matin, il fit cent cinquante brasses vers le large et autant dans l’autre sens, jusqu’à sentir sous ses pieds les cailloux ronds du rivage. Il se sécha avec la serviette qui était étendue sur le tronc d’un arbre échoué par la mer, remit sa chemise et ses tennis, puis emprunta l’étroit sentier qui remontait de la crique à la tour de guet. Là, il se prépara un café et commença à travailler, combinant bleus et gris pour définir l’atmosphère idéale. Pendant la nuit –il dormait de moins en moins, et d’un demi-sommeil léger– il avait décidé qu’il lui faudrait des tons froids pour délimiter la ligne mélancolique de l’horizon, où une clarté voilée soulignait les silhouettes des guerriers qui marchaient près de la mer. Ils seraient ainsi enveloppés par la lumière qui, après quatre jours de travail, se reflétait dans l’ondoiement de l’eau sur la plage, grâce à de petites touches de blanc de titane, appliqué très pur. Dans un flacon, il mélangea donc du blanc, du bleu et une quantité minime de sienne naturelle jusqu’à obtenir un bleu lumineux. Ensuite, il fit deux ou trois essais sur la plaque de four qui lui faisait office de palette, salit la mixture avec un peu de jaune et travailla sans s’arrêter pendant le reste de la matinée. Enfin, le manche du pinceau entre les dents, il recula pour juger de l’effet produit. À présent, le ciel et la mer coexistaient harmonieusement sur la peinture murale qui recouvrait l’intérieur de la tour ; et, bien qu’il restât encore beaucoup à faire, l’horizon annonçait une ligne douce, légèrement brumeuse, qui accentuerait la solitude des hommes dispersés –des traits obscurs mouchetés d’éclats métalliques –, qui s’éloignaient sous la pluie.

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Marie G. nous propose sa traduction :

Il nagea cinquante brasses vers le large et autant au retour, comme chaque matin, jusqu'à ce qu'il sente sous ses pieds les cailloux ronds du rivage. Il se sécha en utilisant la serviette qui était pendue au tronc d'arbre ramené par la mer, il mit sa chemise et ses chaussures, et il monta par le sentier étroit qui surmontait la crique jusqu'à la tour de guet. Là il prépara un café et commença à travailler, en ajoutant des bleus et des gris pour définir l'atmosphère adéquate. Pendant la nuit - il dormait de moins en moins, et son sommeil était un demi-sommeil incertain- il avait décidé qu'il aurait besoin de tons froids pour délimiter la ligne mélancolique de l'horizon, où une clarté voilée réduisait les silhouettes des guerriers qui marchaient près de la mer. Cela les envelopperait dans la lumière qui avait passé quatre jours à se refléter sur les ondulations de l'eau sur la plage à travers de légères touches de blanc de titane, appliqué le plus purement. C'est ainsi qu'il mélangea, dans un flacon, blanc, bleu et une infime quantité de couleur sienne naturelle jusqu'à la briser dans un bleu lumineux. Après, il fit plusieurs coups d'essai sur le plateau du four dont il se servait comme palette, il abîma le mélange avec un peu de jaune et il travailla sans s'arrêter pendant tout le reste de la matinée. À la fin, il mit le manche du pinceau entre ses dents et il recula pour vérifier l'effet. Ciel et mer coexistaient désormais harmonieusement sur la fresque murale qui recouvraient l'intérieur de la tour; et bien qu'il n'eût toujours pas terminé, l'horizon annonçait une douce ligne, légèrement brumeuse, qui accentuerait la solitude des hommes -traits sombres parsemés d'éclats métalliques- dispersés et s'éloignant sous la pluie.

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Morgane nous propose sa traduction :

Il nagea cinquante brasses en pleine mer et quelques autres de retour, comme chaque matin, jusqu’à ce qu’il sente sous ses pieds les cailloux ronds de la berge. Il se sécha en utilisant la serviette qui était suspendue au tronc d’un arbre déposé par la mer, il mit sa chemise et ses chaussures, et monta par l’étroit sentier qui remontait la crique jusqu’à la tour de garde. Là-bas, il se prépara un café et commença à travailler, additionnant les bleus et les gris pour définir l’atmosphère adéquate. Durant la nuit – il dormait de moins en moins, et le rêve était un sommeil incertain – il avait décidé qu’il aurait besoin de tons froids pour délimiter la ligne mélancolique de l’horizon, où une soirée claire découpait les silhouettes des guerriers qui marchaient au bord de la mer. Cela les envelopperait dans la lumière qui avait passé quatre jours reflétant sur les ondulations de l’eau sur la plage grâce à de légères touches de blanc de titane, appliqué de manière très pure. De cette manière, il mélangea, dans un bocal, blanc, bleu et une infime quantité de sienne naturel jusqu’à ce qu’il devînt un bleu lumineux. Ensuite, il fit quelques essais sur le plateau du four qu’il utilisait comme palette, il salit le mélange avec un peu de jaune et il travailla sans interruption durant le reste de la matinée. À la fin, il mit le manche du pinceau entre ses dents et fit marche arrière pour vérifier le résultat. Ciel et mer coexistaient à présent harmonieusement dans la peinture murale qui recouvrait l’intérieur de la tour ; et, bien qu’il restât beaucoup à faire, l’horizon annonçait une ligne suave, légèrement brumeuse, qui accentuerait la solitude des hommes – des traits obscures éclaboussés avec des scintillements métalliques – dispersés et s’éloignant sous la pluie.

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