dimanche 27 février 2011

Version pour le 26 février

Mientras iban por la calle camino de la librería, Fisco y Jaiko jugaban a que eran astronautas recién llegados a un mundo desconocido y previsiblemente hostil.
— ¡Cuidado, a tu derecha! Viene un monstruo rarísimo que lleva en alto una especie de enorme murciélago negro cogido por una pata. Puede ser peligroso...
— Espera, voy a consultar nuestro Informador Universal Portátil. Conectando, conectando... No te preocupes, no muerde. Se llama «paraguas».
— ¿El monstruo?
— No, hombre, eso que parece un murciélago.
— Fíjate, en lo alto de ese árbol sin ramas hay un ojo rojo. ¡Caray, ahora guiña el ojo y nos mira con otro amarillo!
— Y esas tortugas gigantes que pasan a toda leche lanzando rugidos. ¡Qué fieras! Hay muchísimas... Deben ser un rebaño en estampida. ¡Cuidado, apártate de su camino!
— ¡Atención, el ojo de) árbol es ahora verde! Ese árbol en vez de pájaros tiene ojos de colores...
— Mira, el rebaño de tortugas ?¿o serán estegosauros?? se ha parado. ¿A qué esperarán?
— Ni idea, pero podemos aprovechar para intentar esquivarlas corriendo hasta allí enfrente.
— ¿Y si están al acecho y nos atacan?
— ¡Nada, hay que arriesgarse! Pero deprisa, ¿eh? A la de una, a la de dos... ¡vamos allá!
Y cruzaban de acera a todo correr, muertos de risa. Mejor dicho, vivos de risa, porque cuanto más se reían Fisco y Jaiko más vivos estaban. ¿Qué edad tenían? Pues la verdad es que resulta difícil establecerlo a simple vista: ¡los chicos de ahora crecen tanto! Desde luego no menos de trece años pero en ningún caso mucho más de catorce. Jaiko parecía un poco mayor, pero es porque era más corpulento, todo un atleta: muy moreno, a causa de que alguno de sus abuelos o bisabuelos procedía del Caribe y le habían legado un tono como de miel en la epidermis y un pelo de brillante azabache. En cambio Fisco era más menudo, casi rubio, todo fibra enérgica y grandes ojos curiosos. Siempre se les veía juntos, en el patio del colegio, por la calle, en el cine y lo mismo compartían los bocadillos que los secretos. También sus inquietudes: porque a pesar de su ánimo juguetón y hasta pícaro (era difícil verles en la cara otra expresión que la sonrisa, a menudo satírica) se diría en ocasiones que llevaban a medias la llave de un cuarto oscuro e íntimo en el que se oía el rebullir de cosas extrañas. Amenazadoras.

Fernando Savater, El Gran laberinto

***

Julie nous propose sa traduction :

Pendant qu’ils marchaient dans la rue, de retour de la librairie, Fisco et Jaiko faisaient comme s’ils étaient des astronautes tout juste arrivés dans un monde inconnu et probablement hostile.
— Attention, à ta droite ! Il y a un monstre très bizarre qui arrive et qui tient en l’air une espèce d’énorme chauve-souris noire par une patte. Ça peut être dangereux…
— Attends, je vais consulter notre Informateur Universel Portable. Ça charge, ça charge… Ne t’inquiètes pas, ça ne mord pas. Ça s’appelle « parapluie ».
— Le monstre ?
— Non, voyons, ce truc qui ressemble à une chauve-souris.
— Regarde, en haut de cet arbre sans branches, il y a un œil rouge. Mince, maintenant il le cligne et il nous regarde avec un autre qui est orange.
— Et ces tortues géantes qui passent à toute berzingue en rugissant ! Quelles sauvages ! Il y en a énormément… Ça doit être un troupeau en déroute. Prends garde, écarte-toi de leur chemin !
— Attention, l’œil de l’arbre est vert à présent ! Au lieu d’oiseaux, cet arbre a des yeux colorés…
— Regarde, le troupeau de tortues – Ou alors, ce sont des stégosaures ? –, il s’est arrêté. Qu’est ce qu’ils peuvent bien attendre ?
— Aucune idée, mais on peut en profiter pour essayer de les esquiver en courant jusque là-bas, en face.
— Et si elles étaient à l’affût et qu’elles nous attaquaient ?
— Mais non, il faut prendre des risques ! Mais vite, hein ? À la une, à la deux… allons-y !
Et ils changèrent de trottoir à toute vitesse, morts de rire. Ou plutôt, vivants de rire, parce que plus Fisco et Jaiko riaient, plus ils étaient vivants. Quel âge avaient-ils ? Eh bien, en vérité, il est difficile de le déterminer d’un simple regard : les enfants d’aujourd’hui grandissent tant ! Bien sûr, pas moins de treize ans mais, en aucun cas, beaucoup plus de quatorze. Jaiko avait l’air un peu plus vieux, mais c’est parce qu’il était plus corpulent, un véritable athlète : très brun, parce que l’un de ses grands-parents ou arrières grands-parents venait des Caraïbes et qu’ils lui avaient légué une couleur semblable au miel sur l’épiderme et des cheveux brillants, noirs de jais. En revanche, Fisco était plus menu, presque blond, très énergique et aux grands yeux curieux. On les voyait toujours ensemble, dans la cour du collège, dans la rue, au cinéma et ils partageaient autant leurs sandwichs que leurs secrets. C’était aussi le cas pour leurs inquiétudes : car malgré leur humeur joueuse et même maligne (il était difficile de voir sur leur visage une expression autre que le sourire, souvent satirique), on aurait parfois dit qu’ils portaient en partie la clé d’une pièce intime et sombre où on entendait la mise en mouvement de choses étranges. Menaçantes.

***

Perrine nous propose sa traduction :

Tandis qu’ils parcouraient la rue en direction de la librairie, Frisco et Jaiko jouaient aux astronautes tout juste arrivés dans un monde inconnu et probablement hostile.
— Attention, à ta droite ! Un monstre très bizarre fonce droit sur nous et brandit par une patte une espèce d’énorme chauve-souris noire. Ҫa peut être dangereux…— Attends, je vais consulter notre Informateur Universel Portable. Connexion en cours, connexion en cours… T’inquiète pas, il mord pas. Il s’appelle « parapluie ».
— Le monstre ?
— Mais non ! Ce truc qui ressemble à une chauve-souris.
— Prend garde, en haut de cet arbre sans branches il y a un œil rouge. Mince alors, voilà qu’il nous fait un clin d’œil et qu’il nous observe avec son autre jaune !
— Et ces tortues géantes qui passent à toute vitesse en hurlant. Quelles brutes ! Il y en a plein… Ҫa doit être un troupeau à la débandade. Attention, pousse-toi de leur chemin !
— Fais gaffe, l’œil de l’arbre est vert, maintenant ! Cet arbre, au lieu d’avoir des oiseaux, il a des yeux de couleurs…
— Regarde le troupeau de tortues, ou c’est peut-être des stégosaures ? Il s’est arrêté. Qu’est-ce qu’elles peuvent bien attendre ?
— Aucune idée, mais on peut en profiter pour essayer de les esquiver en courant jusque là-bas, en face.
— Et si elles sont à l’affut et qu’elles nous attaquent ?
— Tant pis, il faut prendre des risques ! Mais vite, hein ! À la une, à la deux…en avant !
Et ils changeaient de trottoir à tout allure, morts de rire. Ou plutôt, vivants de rire, car plus Fisco et Jaiko riaient, plus ils étaient en vie. Quel âge avaient-ils ? Eh bien, en fait, il s’avère compliqué de le déterminer à première vue : les garçons grandissent si vite de nos jours ! Ce qui est sûr, c’est qu’ils n’avaient pas moins de treize ans, mais en aucun cas guère plus de quatorze. Jaiko avait l’air un peu plus vieux, mais c’est parce qu’il était davantage corpulent, un athlète à part entière : très brun, à cause d’un de ses grands-pères ou arrière-grands-pères qui venait des Caraïbes et qui lui avait transmis une teinte de peau couleur miel et des cheveux d’un jais brillant. Au contraire, Fisco était plus menu, presque blond, plein d’énergie et avec de grands yeux curieux. On les voyait toujours fourrés ensemble, dans la cour du collège, dans la rue, au cinéma, et ils partageaient autant leurs sandwichs que leurs secrets. Même leurs inquiétudes : parce que malgré leur esprit enjoué, voire espiègle (il était difficile de voir sur leur visage une autre expression que le sourire, souvent satirique), on pouvait dire parfois qu’ils détenaient à moitié la clé d’une pièce sombre et intime dans laquelle on entendait l’agitation de chose étranges. Menaçantes.

***

Vanessa nous propose sa traduction :

Alors qu'ils marchaient dans la rue en direction de la librairie, Fisco et Jaiko faisaient semblant d'être des astronautes à peine débarqués dans un monde inconnu et forcément hostile.
— Attention, à ta droite ! Il y a un monstre très très rare qui arrive, il porte au-dessus de lui une espèce d'énorme chauve-souris noire qu'il tient par une patte. C'est peut-être dangereux...
— Attends, je consulte notre Informateur Universel Portatif. Connexion en cours, connexion en cours... T'inquiète, ça mord pas. On appelle ça “parapluie”.
— Le monstre ?
— Mais non ! Ce truc qui ressemble à une chauve-souris.
— Regarde, en haut de cet arbre sans branches, il y a un œil rouge. Mince, maintenant l'œil cligne, et il nous observe, avec cet autre-là, qui est jaune !
— Et ces tortues géantes qui passent à toute vitesse en poussant des rugissements, ce qu'elles ont l'air féroce ! Il y en a vraiment beaucoup... Ça doit être un troupeau en fuite. Attention, écarte-toi de leur chemin !
— Oh ! L'œil de l'arbre est devenu vert ! Cet arbre, au lieu d'avoir des oiseaux, il a
des yeux colorés...
— Regarde, le troupeau de tortues – ce serait pas plutôt des dinosaures ? Il s'est arrêté. Qu'est-ce qu'elles attendent ?
— Aucune idée, mais on pourrait en profiter pour essayer de les esquiver en courant jusque là-bas, en face.
— Mais, si elles sont à l'affût et qu'elles se mettent à nous attaquer ?
— Tant pis, il faut prendre le risque ! Mais vite, hein ? À la une, à la deux... c'est parti !
Et ils changeaient de trottoir à toute vitesse, morts de rire. Ou plutôt, vivants de rire, puisque, à mesure qu'ils riaient, Fisco et Jaiko étaient plus vivants encore. Quel âge avaient-ils ? En vérité, difficile de le savoir d'un simple coup d'oeil : les enfants grandissent tellement de nos jours ! De toute évidence, pas moins de treize ans, et en aucun cas beaucoup plus que quatorze. Jaiko semblait un peu plus grand ; mais seulement parce qu'il était plus corpulent. Il ressemblait à un athlète : très bronzé, de par un de ses grands-parents ou arrière-grands-parents caribéens qui lui avait légué comme un ton de miel sur l'épiderme, et les cheveux d'un jais brillant. En revanche, Fisco était plus menu, presque blond, la fibre énergique et de grands yeux curieux. On les voyait toujours ensemble, dans la cour de l'école, dans la rue, au cinéma, et, comme ils partageaient leurs sandwichs, ils partageaient leurs secrets. Mais aussi leurs préoccupations : malgré leur caractère joueur et malin (difficile de voir sur leurs visages une autre expression que le sourire, souvent satirique) on eût dit parfois qu'ils détenaient à eux deux la clé d'une pièce obscure et intime dans laquelle on entendait remuer des choses étranges. Menaçantes.

***

Stéphanie nous propose sa traduction :

Tandis qu'ils marchaient dans la rue en route pour la librairie, Fisco et Jaiko jouaient aux astronautes fraîchement arrivés dans un monde inconnu et, comme il fallait s'y attendre, hostile.

— Attention, à ta droite ! Il y a un monstre super bizarre qui brandit une espèce d'énorme chauve souris noire, en la tenant par une patte. Ça peut être dangereux.

— Attends, je vais consulter notre Informateur Universel Portable. Recherche en cours, recherche en cours... T'inquiète pas, il mord pas. Il s'appelle « parapluie ».

— Le monstre ?

— Mais non, voyons, ce truc qui ressemble à une chauve-souris.

— Regarde bien, en haut de cet arbre sans branche, il y a un œil rouge. Oh la vache, maintenant il ferme un œil et nous regarde avec l'autre, le jaune !

— Et ces tortues géantes qui passent à toute berzingue en poussant des rugissements. De vraies bêtes sauvages ! Il y en a plein ! Elles doivent venir d'un troupeau en fuite. Fais gaffe, pousse-toi de son chemin !

— Attention, l'œil de l'arbre, il est vert maintenant ! Cet arbre, au lieu d'avoir des oiseaux, il a des yeux de couleurs...

— Regarde, le troupeau de tortues ? Ou peut-être de stégosaures ? Il s'est arrêté. Qu'est-ce qu'ils attendent ?

— J'en sais rien, mais on peut en profiter pour essayer de les éviter en courant jusque là-bas, en face?

— Et s'ils sont à l'affût et qu'ils nous attaquent ?

— Et ben tant pis, faut prendre le risque ! Mais vite, hein ? À la une, à la deux... C'est parti !

Et ils traversaient la rue à toute vitesse, morts de rire. Plus exactement, vivants de rire, parce que plus Fisco y Jaiko riaient, plus ils étaient vivants. Quel âge avaient-ils ? Honnêtement, il s'avère difficile de le déterminer simplement en les regardant, les enfants d'aujourd'hui grandissent tellement ! Pas moins de treize ans, c'est sûr, mais en aucun cas, beaucoup plus de quatorze. Jaiko semblait un peu plus vieux, mais c'est parce qu'il était corpulent, un vrai athlète, très brun de peau, car un de ses grands-parents ou arrière-grands-parents était originaire des Caraïbes et lui avait légué un ton comme de miel sur l'épiderme et des cheveux de jais, brillants. En revanche, Fisico était plus fin, presque blond, tout en fibre énergique et en grands yeux curieux. On les voyait toujours ensemble, dans la cour de l'école, dans la rue, au cinéma et ils partageaient autant leurs sandwichs que leurs secrets. Leurs inquiétudes aussi, car, malgré leur caractère joueur et même espiègle (il était difficile d'observer sur leurs visages une autre expression que le sourire, souvent satirique), on aurait dit que, parfois, ils portaient à deux la clé d'un pièce sombre et intime où l'on entendait l'agitation de choses étranges. Menaçantes.


***

Florian nous propose sa traduction :

Tout en se dirigeant vers la librairie, Fisco et Jaiko jouaient aux astronautes tout juste débarqués sur un monde inconnu et sans doute hostile.
- Fait gaffe, à ta droite! Y'a un monstre super bizarre avec une espèce d'énorme chauve-souris noire sur sa tête qui tient sur une patte. Ça peut être dangereux...
- Attends, j'vais consulter notre Informateur Universel Portable. Connexion en cours, connexion en cours....T'inquiète pas, il mord pas. Il s'appelle "parapluie".
- Le monstre?
- Mais non voyons! Ce truc qui ressemble à une chauve-souris.
- Regarde! En haut de cet arbre sans branches, y'a un oeil rouge. Purée! Voilà que l'oeil cligne et qu'il nous espionne avec un autre jaune!
- Et ces tortues géantes qui passent à toute vitesse en poussant des rugissements. Quelles bêtes sauvages! Y'en a plein! Ça doit être un troupeau en fuite! Fait gaffe! Ecarte-toi de son chemin!
- Attention! L'oeil de l'arbre est devenu vert cette fois! Au lieu d'avoir des oiseaux, cet arbre à des yeux de toutes les couleurs...
-Matte le troupeau de tortues, ou peut-être que c'est des stégosaures? Il s'est arrêté. elles attendent quoi?
- Aucune idée, mais on peut en profiter pour essayer de les esquiver en courant jusqu'à là-bas en face.
- Et si elles sont à l'affût et qu'elles nous attaquent?
- Pas le choix, faut tenter le coup! Mais vite, hein? une, deux...allez!
Ainsi, ils traversaient le trottoir à toute allure, morts de rire. Ou plutôt, vivants de rire, car plus Fisco et Jaiko riaient, plus ils étaient vivants. Quel âge avaient-ils? Hé bien à vrai dire, il est difficile de le deviner d'un simple coup d'oeil: les garçons d'aujourd'hui grandissent tellement! Bien entendu, pas moins de treize ans mais en aucun cas plus de quatorze ans. Jaiko semblait un tantinet plus vieux, mais c'est parce qu'il était plus corpulent, un vrai athlète: très brun, à cause de certains de ses grands-parents ou arrière-grands-parents qui venaient des Caraïbes et qui lui avaient légué un ton disons de miel dans l'épiderme et une chevelure d'un jais éclatant. Par contre, Fisco était plus fin, presque blond, une vraie pile d'énergie et de grands yeux curieux. On les voyait toujours ensembles, dans la cours du collège, dans la rue, au cinéma, et ils partageaient aussi bien leurs sandwichs que leurs secrets. Tout comme leurs inquiétudes: car malgré leur esprit joueur voire même coquin ( il était rare de leur déceler sur le visage d'autre expression que le sourire, souvent satirique) on aurait dit dans certain cas, qu'ils détenaient chacun leur tour la clef d'une pièce obscure et intime de laquelle on entendait s'agiter d'étranges choses. Menaçantes.

***

Olivier nous propose sa traduction :

Pendant qu'ils marchaient en direction de la librairie, Fisco et Jaiko jouaient aux astronautes qui débarquent tout juste dans un monde inconnu et qui a l'air hostile.
?Fais gaffe, à droite ! Y a un monstre tout bizarre qui tient en l'air par une patte une espèce de chauve-souris noir. Il est peut être dangereux…
? Attends, je vais consulter notre Informateur Universel Portable. Chargement, chargement… Te fais pas de bile, ça mord pas. Ça s'appelle « parapluie ».
? De quoi, le monstre ?
? Non, mec, le truc qui ressemble à une chauve-souris.
? Eh, regarde, en haut de l'arbre sans branche, y'a un œil rouge. Aïe, maintenant il cligne et il nous regarde avec un autre œil, un jaune cette fois !
? Et ces tortues géantes qui passent à toute vitesse en rugissant. Des sacrées bêtes féroces ! Y en a tellement. Ça doit être un troupeau en débandade. Sois prudent, écarte-toi de leur trajectoire.
? Attention, l'œil de l'arbre a viré au vert ! Cet arbre-là, au lieu d'avoir des oiseaux, il a des yeux colorés…
? Regarde le troupeau de tortues. Eh, ce serait pas plutôt des stégosaures ? Il s'est arrêté. Qu'est ce qu'ils attendent ?
?Aucune idée, mais on peut en profiter pour essayer de les esquiver en courant jusqu'en face ?
?Et si elles sont à l'affût et qu'elles nous attaquent ?
?Non, y'a rien à craindre. Mais, on se magne, ok ? À trois. Un, deux, … c'est parti !
Et ils changeaient de trottoir à toute vitesse, morts de rire. Ou plus exactement, vivants de rire, car plus Fisco et Jaiko riaient, plus ils étaient vivants. Jaiko paraissait un peu plus âgé, mais c'est parce qu'il était plus corpulent, un vrai athlète : il était très mat de peau parce que certains de ses grands-parents ou arrières grands-parents venaient des Caraïbes et lui avaient légué une peau aux teintes miellées et une chevelure d'un jais brillant.
Fisco, en revanche, était plus menu, presque blond, énergique et tout en fibres, avec de grands yeux curieux. On les voyait toujours ensemble, dans la cour de l'école, dans la rue, au ciné et ils partageaient aussi bien leurs sandwichs que leurs secrets. Leurs inquiétudes aussi, parce que, malgré leur esprit joueur et même espiègle (il était difficile de voir sur leur visage une autre expression que le sourire, bien souvent satirique), on aurait dit, parfois, qu'ils possédaient chacun une moitié de la clé d'une chambre obscure et intime où l'on entendait le grouillement de choses étranges. Menaçantes.

***

Alexis nous propose sa traduction :

Alors qu'ils marchaient dans la rue en direction de la librairie, Fisco et Jaiko jouaient aux astronautes tout juste débarqués dans un monde inconnu et prévisiblement hostile.
— Attention, à droite ! Y'a un monstre très étrange qui arrive. Il porte une sorte d'énorme chauve-souris noire prise par une patte. Il peut être dangereux...
— Attends, je vais consulter notre Informateur Universel Portable. Recherche en cours, recherche en cours... T'inquiète pas, il mord pas. Ca s'appelle «parapluie».
— De quoi, le monstre ?
— Nan mec, le truc qui ressemble à une chauve-souris.
— Regarde, en haut de cet arbre sans branche, y'a un oeil rouge. Zut, maintenant l'oeil cligne et nous regarde. Et y'en a un jaune aussi !
— Et ces tortues gigantesques qui passent à vive allure en rugissant. Quelles bêtes féroces ! Y'en a beaucoup... Ca doit être un troupeau en cavale. Prends garde, ne reste pas sur leur chemin !
— Attention, l'oeil de l'arbre est vert maintenant ! Cet arbre n'a pas d'oiseaux mais des yeux de couleurs à la place...
— Regarde le troupeau de tortues s'est arrêté. Ou peut-être que c'est des estégosaures ?. Qu'est-ce qu'ils attendent ?
— Aucune idée, mais nous pouvons en profiter pour tenter de les esquiver en courant jusqu'en face.
— Et si elle obervent et qu'elles nous attaquent ?
— Tant pis, on doit prendre le risque ! Mais, vite fait, ok ? A la une, à la deux... Maintenant !
Et ils changeaient de trottoir à toute vitesse, morts de rire. Ou plutôt, vivants de rire, car plus Fisco et Jaiko riaient, plus ils étaient vivants. Quel âge ils avaient ? Eh bien, à vrai dire, c'est difficile d'en juger d'un simple regard : c'est que les enfants de maintenant, ils grandissent tellement vite ! Bon, pas moins de treize ans mais en aucun cas plus de quatorze. Jaiko paraissant un peu plus mature, mais peut-être parce qu'il était plus corpulent, un vrai athlète : la peau très mate, à cause d'un de ses grands-parents ou arrière-grands-parents qui était originaire des Caraïbes et qui lui avait transmis une teinte comme du miel sur l'épiderme et une chevelure brillant comme le jais. En revanche, Fisco était plus menu, presque blond, un vrai concentré d'énergie et de grands yeux curieux. On les voyait toujours ensemble, dans la cour du collège, dans la rue, au cinéma et ils partageaient aussi bien leurs sandwichs que leurs secrets. Leurs inquiétudes aussi : car malgré leur esprit joueur voire picaresque (il était difficile de voir sur leur visage un autre expression que le sourire, bien souvent satirique), on aurait dit parfois qu'ils portaient à eux deux la clé d'une chambre obscure et intime dans laquelle on entendait s'agiter des choses étranges. Menaçantes.

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Auréba nous propose sa traduction :

Pendant qu’ils marchaient dans la rue en direction de la librairie, Fisco et Jaiko jouaient à faire semblant qu’ils étaient des astronautes tout juste arrivés dans un monde inconnu et probablement hostile.
— Attention ! À ta droite ! Y a un monstre hyper bizarre qui vient vers nous et qui tient par une patte vers le haut une espèce d’énorme chauve-souris noire ! Ça peut être dangereux…
— Attend, je vais consulter notre Informateur Universel Portatif… Connection, connection… T’inquiète pas. Ça s’appelle « parapluie ».
— Le monstre ?
— Vise un peu, tout en haut de cet arbre sans branches, y a un œil rouge. Oh la la ! Maintenant, il cligne d’un œil et il nous regarde avec un autre jaune !
— Et ces tortues géantes qui passent à fond la caisse en poussant des rugissements ! Y en a vraiment beaucoup… Ça doit être un troupeau en fuite. Attention ! Écarte-toi de leur chemin !
— Fais gaffe ! L’œil de l’arbre, maintenant, il est vert ! Cet arbre, au lieu d’avoir des oiseaux, il a des yeux de toutes les couleurs…
— Regarde ! Le troupeau de tortues ! À moins que ça soit des stégosaures ? Elles se sont arrêtées. Qu’est-ce qu’elles peuvent bien attendre ?
— Aucune idée, mais on peut en profiter pour les esquiver en courant jusqu’à là-bas en face.
— Et si elles sont à l’affut et qu’elles nous attaquent ?
— Non ! Il faut prendre le risque ! Mais vite, hein ? À la une, à la deux… On ya va !
Et ils changeaient de trottoir en courant comme des dératés, morts de rire. Plutôt devrait-on dire vivants de rire, car plus Fisco et Jaiko riaient, plus ils étaient vivants. Quel âge avaient-ils ? C’est qu’il s’avère être difficile de le définir simplement de visu : de nos jours, les enfants grandissent tellement ! Sans aucun doute, pas moins de treize ans mais en aucun cas beaucoup plus de quatorze. Jaiko avait l’air un peu plus âgé, mais c’est parce qu’il était corpulent, un véritable athlète : très brun, parce que ses grands-parents et arrière-grands-parents étaient originaires des Caraïbes et qu’ils lui avaient fait hérité d’un ton sur l’épiderme qui faisait penser au miel et d’une chevelure d’un brillant noir de jais. Fisco, par contre, était plus petit et maigre, presque blond, tout en énergie et avait de grands yeux curieux. On les voyait toujours ensemble, dans la cour du collège, dans la rue, au ciné, et ils partageaient de la même manière leurs sandwichs que leurs secrets. Leurs inquiétudes aussi : car malgré leur esprit joueur, voir même coquin (il était difficile de voir sur leur visage une autre expression que le sourire, souvent satyrique), on aurait dit, quelques fois, qu’ils portaient tous les deux ensemble la clé d’une pièce obscure et intime dans laquelle se faisaient entendre d’étranges choses qui commençaient à s’agiter. Des choses menaçantes.

***

Léa nous propose sa traduction :


Tandis qu’ils marchaient dans la rue sur le chemin de la librairie, Fisco et Jaiko jouaient à se prendre pour des astronautes à peine arrivés dans un monde inconnu et prévisiblement hostile. –« Attention ! Sur ta droite ! Il y a un monstre rarissime qui porte en hauteur une espèce d’énorme chauve-souris noire attrapée par une pate.Ca peut être dangereux ! »
- Attends, je vais consulter notre Informateur Universel Portable. Connexion, connexion…Ne t’inquiètes pas, il ne mord pas. Il s’appelle « parapluie ».
- Le monstre ?
- Non, mon cher, celui-ci qui ressemble à une chauve-souris.
- Regarde, en haut de cet arbre sans branches il y a un œil rouge. Mince, maintenant il cligne de l’œil et nous regarde avec l’autre œil jaune !
- Et ces tortues géantes qui passent à toute allure en lançant des hurlements. Qu’elles sont féroces ! il y en a beaucoup.. Elles doivent être un troupeau en masse. Attention, écarte-toi de son chemin !
- Attention, l’œil de l’arbre est maintenant vert ! Cet arbre au lieu d’oiseaux, il a des yeux de couleurs.
- Regarde, le troupeau de tortues s’est arrêté ! à moins que ce soit des stégosaures ? Qu’attendent-ils ?
- Aucune idée, mais nous pouvons en profiter pour essayer de les esquiver en courant vers là en face.
- Et si elles sont à l’affût et qu’elles nous attaquent ?
- Allez, il faut prendre des risques ! Mais vite, eh ? A la une, à la deux…allons là-bas !
Et ils changeaient de trottoir à toute vitesse, morts de rire. Mieux encore, vivants de rire, car plus Fisco et Jaiko riaient, plus ils étaient vivants. Quel âge avaient-ils ? Hé bien la vérité est qu’il s’avère difficile de le savoir en les regardant : les enfants d’aujourd’hui grandissent si vite ! Depuis bientôt au moins 13 ans mais en aucun cas plus de 14 ans. Jaiko semblait un peu plus âgé, mais c’est parce qu’il était plus corpulent, un vrai athlète : très brun, du fait que l’un de ses grand-père ou arrière grand-père venait des Caraïbes et lui avait légué une peau couleur miel et des cheveux d’un brillant jais. À l’inverse, Fisco était plus menu, presque blond, toute fibre énergique et de grands yeux curieux. On les voyait toujours ensemble, dans la cour du collège, dans la rue, au cinéma et ils partageaient autant les sandwiches que les secrets. De même que leurs inquiétudes : car malgré leur esprit joueur et même malin (il était difficile de voir dans leurs visages une autre expression que le sourire, souvent satirique) on dirait parfois qu’ils portaient à moitié la clé d’une pièce obscure et intime dans laquelle on entendait le fracas de choses étranges. Menaçantes.

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