samedi 26 février 2011

Exercice d'écriture spécial, par Julie Sanchez

Julie avait la difficile tâche de présenter le protagoniste de sa traduction longue – l'objectif étant évidemment que le comprenant et le décrivant bien, elle serait mieux à même de le faire parler, marcher, manger, etc.

Le roman de son choix :
Maquillador de cadáveres de Jaime Casas. Première édition en 1997, quatrième en 2007. LOM éditions.

Avec ses dix doigts, Pancho Veloso touche à tout. Il tripote, trifouille, malaxe, caresse, tâte, palpe, manipule, tripatouille, triture, manie, attrape, effleure… Il est distant, insaisissable mais voit le monde tel qu’il est vraiment. Panchito se fie à ses sens et il ne se trompe presque jamais. Il arrive à déterminer le caractère des gens, à percer à jour leurs vices et leurs qualités. Mais surtout leurs vices, il faut l’avouer ! Le plus fou est qu’en touchant leur visage, il arrive à percevoir ce que les morts ont ressenti juste au moment de leur décès. Pour développer ce don et rendre les cadavres « plus vivants », il apprendra l’anatomie aux côtés de don Juan Robles, médecin légiste du Sud du Chili. Dans ces contrées lointaines, balayées par le pampero, Velosito va découvrir son corps, les plaisirs charnels, la vie… La mort est omniprésente mais elle rend ce jeune adolescent encore plus vivant. On s’y attache à ce gamin difficile, curieux et un peu bizarre même si on ne le comprend pas toujours et qu’il nous dégoûte parfois. Il est surprenant et profond. Un héros atypique, dans un monde trop peu connu. Tout semble magique et terre à terre à la fois.
L’apprentie traductrice que je suis s’y est peut-être trop attachée. Trop et trop vite.
La séparation risque d’être difficile…

2 commentaires:

Tradabordo a dit…

@ Julie :
Une question non plus à la traductrice mais à la lectrice : que suscite-t-il en toi ? Bien sûr, je ne perds pas de vue que ça n'est pas un être réel et qu'il ne faut pas confondre, a fortiori faire de la psychologie de comptoir… et néanmoins, ça m'intéresse fort de savoir dans quel état d'esprit tu converses avec lui depuis quelques semaines et encore pour plusieurs mois.

Julie Sanchez a dit…

Ce personnage suscite en moi de la sympathie mais parfois il me met mal à l'aise, je ne sais pas trop comment le cerner. On ne sait pas s'il est vraiment malade (être attiré à ce point par la mort et les cadavres, ce n'est pas banal!)ou si c'est un grand génie.
En fait il est incompris par son entourage, à part par trois hommes (qu'il définira d'ailleurs comme ses trois pères, chacun ayant un rôle différent). C'est ça qui fait qu'on s'y attache.
Et le fait qu'il y ait deux narrateurs aussi...
Un à la troisième personne qui décrit Pancho de loin, sans porter de jugement et Pancho lui-même. Cette nuance nous fait connaître un peu plus Pancho, on le comprend malgré sa "bizzarerie".

C'est difficile d'expliquer tout ça... J'espère que c'est clair...