mardi 15 décembre 2009

Exercice de version, 28

Las ramas del frondoso laurel salpicaban con manchas de luz y de sombra la figura, vestida de claro, de Palmira Gadea. El mediodía de abril era una fulgurante cúpula azul sin una sola nube. Un olor, mezcla de muchos, llenaba el aire cálido: avanzaba y retrocedía a oleadas muy lentas; sin que se supiese con exactitud desde dónde venían ni por qué.
En la conversación de Palmira y su cuñado Ciro Guevara, se había producido otra pausa. Palmira, con una pierna cruzada sobre la otra, fingía distraerse balanceando su zapato escotado en el pie derecho con el talón desnudo. Bajo él, un perro labrador negro dormitaba con abandono. Numerosos pájaros dialogaban entre las ramas del bosquecillo de algarrobos próximo. Una especie de sorpresa ante la perfección del lugar, del clima y de la hora, y también una especie de humildad invitaban a los dos cuñados al silencio. Sus frases surgían con largas interrupciones. El ruido de la podadora eléctrica, y a veces el de las tijeras del jardinero, bastante lejano e invisible, las ritmaba.
-Hace una mañana tan preciosa...-dijo por fin Palmira-. Nadie creería que esté pasando nada malo en el mundo. Yo, desde luego, no lo creo.
Se hallaban sentados ante una gran mesa redonda de mármol en un lugar del parque cercano a la puerta principal de la casa. Ciro bebía un martini muy seco, y jugueteaba con el palillo donde estuvo pinchada la aceituna; Palmira, una copa de vino frío que sostenía con delicadeza por el vástago. En su dedo anular destellaba una esmeralda. Las palomas, seguras de su impunidad, picoteaban sobre el albero junto a ellos.

Antonio Gala, Más allá del jardín

***

Marie G. nous propose sa traduction :

Les branches du laurier feuillu parsemaient de taches d'ombre et de lumière la silhouette, vêtue d'habits clairs, de Palmira Gadea. À midi, en avril, le ciel ressemblait à une éclatante coupole bleue sans un seul nuage. Une odeur, mélangée à beaucoup d'autres, remplissait l'air chaud: elle allait et venait par vagues très lentes; sans qu'on sache avec exactitude d'où elles provenaient ni pourquoi. Dans la conversation de Palmira Gadea et de son beau-frère Ciro Guevara, une autre pause venait de se produire . Palmira, les jambes croisées l'une sur l'autre, faisait semblant de se distraire en balançant sa chaussure qui était ouverte sur son pied droit et avait le talon à découvert. Sous celui-ci, un labrador noir sommeillait profondément. Plusieurs oiseaux discutaient dans les branches du petit bois de caroubiers environnant. Comme une sorte de surprise devant la perfection du lieu, du climat et de l'heure, mais aussi comme une sorte d'humilité invitaient le beau-frère et la belle-soeur au silence. Leurs phrases surgissaient après de longues interruptions. Elles étaient rythmées par le bruit du sécateur électrique, et parfois celui des ciseaux du jardinier, assez lointain et invisible. -C'est une matinée si belle... -dit enfin Palmira. Personne ne croirait qu'il ne puisse rien se passer de mal en ce monde. En tous cas, moi, je ne le crois pas. Ils étaient assis devant une grande table ronde de marbre dans un endroit du parc proche de la porte principale de la maison. Ciro buvait un martini très sec, et jouait avec le cure-dent où était plantée l'olive; Palmira, un verre de vin froid qu'elle portait délicatement par le pied. A son annulaire, brillait une émeraude. Les pigeons, en toute impunité, picoraient sur le sol près d'eux.

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