lundi 1 novembre 2010

Version de CAPES, 41

El espectro, 2

De todas las mujeres que conocí en el mundo vivo, ninguna produjo en mí el efecto que Enid. La impresión fue tan fuerte que la imagen y el recuerdo mismo de todas las mujeres se borró. En mi alma se hizo de noche, donde se alzó un solo astro imperecedero: Enid. La sola posibilidad de que sus ojos llegaran a mirarme sin indiferencia, deteníame bruscamente el corazón. Y ante la idea de que alguna vez podía ser mía, la mandíbula me temblaba. ¡Enid!
Tenía ella entonces, cuando vivíamos en el mundo, la más divina belleza que la epopeya del cine ha lanzado a miles de leguas y expuesto a la mirada fija de los hombres. Sus ojos, sobre todo, fueron únicos ; y jamás terciopelo de mirada tuvo un marco de pestañas como los ojos de Enid; terciopelo azul, húmedo y reposado, como la felicidad que sollozaba en ella.
La desdicha me puso ante ella cuando ya estaba casada. No es ahora del caso ocultar nombres. Todos recuerdan a Duncan Wyoming, el extraordinario actor que, comenzando su carrera al mismo tiempo que William Hart, tuvo, como éste y a la par de éste, las mismas hondas virtudes de interpretación viril. Hart ha dado al cine todo lo que podíamos esperar de él, y es un astro que cae. De Wyoming, en cambio, no sabemos lo que podíamos haber visto, cuando apenas en el comienzo de su breve y fantástica carrera creó -como contraste con el empalagoso héroe actual—el tipo de varón rudo, áspero, feo, negligente y cuanto se quiera, pero hombre de la cabeza a los pies, por la sobriedad, el empuje y el carácter distintivos del sexo.

Horacio Quiroga

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Vanessa nous propose sa traduction :

De toutes les femmes que je connus dans le monde des vivants, aucune n'eut sur moi l'effet produit par Enid. L'impression fut si forte que l'image et même le souvenir de toutes les autres femmes s'effacèrent. Mon âme se fit nuit, où seul un astre impérissable s'éleva : Enid. Face à la simple possibilité que ses yeux parviennent à me regarder sans indifférence, mon cœur s'arrêtait brusquement. Et à l'idée qu'elle pouvait jamais être mienne, la mâchoire m'en tremblait. Enid !
Elle avait alors, quand nous vivions dans le monde, la beauté la plus divine que l'épopée cinématographique ait lancée à mille lieux et exposée au regard fixe des hommes. Ses yeux, surtout, furent uniques ; et jamais regard de velours n'eut pour pourtour des cils comme ceux des yeux d'Enid : un regard au velours bleu, larmoyant et reposé, comme le bonheur qui sanglotait au fond d'elle.
L'infortune me plaça face à elle alors qu'elle était déjà mariée.
Il ne s'agit pas à présent de taire les noms. Tout le monde se souvient de Duncan Wyoming, acteur extraordinaire, ayant débuté sa carrière en même temps que William Hart, et qui posséda, à l'instar de celui-ci et à l'égal de celui-ci, les mêmes profondes vertus de l'interprétation virile. Hart a donné au cinéma tout ce qu'on pouvait en espérer, et c'est une étoile pâlissante. En revanche, on ne sait pas ce que Wyoming nous aurait montré, lui qui, déjà au commencement de sa brève et fantastique carrière, créa – contrastant avec l'ennuyeux héros actuel - un type d'homme rude, revêche, grossier, négligent et tout ce qu'on voudra, mais un homme de la tête aux pieds, de par la sobriété, la vigueur, et le tempérament propres à ce sexe.

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Perrine nous propose sa traduction :

Le spectre, 2

De toutes les femmes que j’ai connu dans le monde des vivants, aucune autre qu’Enid n’a eu un tel effet sur moi. L’impression a été si forte que l’image et le souvenir même de toutes les autres femmes s’est effacé. Dans mon âme, la nuit s’est levée, et un unique astre immortel est apparu : Enid. Le seul fait que ses yeux se posent sur moi sans indifférence faisait brusquement cesser mon cœur. Et face au désir qu’elle puisse m’appartenir l’espace d’un instant, ma mâchoire tremblait. Enid ! Elle était alors dotée, lorsque nous étions sur terre, de la beauté la plus divine que l’épopée du cinéma ait lancé à mille lieues sous le regard figé des hommes. Ses yeux, surtout, étaient inimitables. Jamais un regard de velours n’a été si bien encerclé de cils que les yeux d’Enid ; velours bleu, humide et doux, comme la joie qui jaillissait en elle.
L’adversité m’a conduit jusqu’à elle alors qu’elle était déjà mariée. Le moment n’est pas venu de taire des noms : tout le monde se rappelle Duncan Wyoming, l’acteur extraordinaire qui, entamant sa carrière en simultanée avec William Hart, a eu, tout comme lui, les vertus profondes d’interprétation virile. Hart a offert au cinéma tout ce que nous pouvions attendre de lui ; ainsi, c’est un astre qui meurt. De Wyoming, en revanche, nous ignorons ce que nous pouvions espérer de lui lorsqu’il créa, à peine au commencement de sa brève et fantastique carrière –en contraste avec l’ennuyeux héros actuel –, le genre d’homme rude, brutal, laid et tout ce qu’on veut, mais un homme de la tête au pieds, de par sa sobriété, son entrain et son caractère, particuliers au genre.

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Julie nous propose sa traduction :

Le spectre, 2

De toutes les femmes que j’ai connues dans le monde réel, aucune n’a produit en moi l’effet que me fit Enid. L’impression a été si forte que l’image et le souvenir même de toutes les femmes s’effacèrent. La nuit est tombée sur mon âme, où un astre impérissable s’est élevé : Enid. La seule hypothèse que ses yeux en viennent à me regarder sans indifférence faisait brusquement s’arrêter mon cœur. En outre, devant l’idée qu’un jour elle pouvait être mienne, mes dents claquaient. Enid ! Elle possédait alors, lorsque nous vivions en ce monde, la beauté la plus divine que l’épopée du cinéma eût envoyé à des milliers de lieues alentours et exposé au regard fixe des hommes. Ses yeux, surtout, étaient uniques ; et jamais un regard de velours n’eut un encadrement de cils tel que celui des yeux d’Enid : du velours bleu, humide et tranquille, comme le bonheur qui sanglotait en elle. Le malheur me mena à elle alors qu’elle était déjà mariée. Il n’est pas question, maintenant, de taire des noms. Tout le monde se souvient de Duncan Wyoming, l’extraordinaire acteur qui, en débutant sa carrière en même temps que William Hart, eut, comme celui-ci et simultanément avec celui-ci, les mêmes vertus profondes de l’interprétation virile. Hart a donné au cinéma tout ce que nous pouvions attendre de lui et c’est un astre qui chute. De Wyoming, au contraire, nous ne savons pas ce que nous aurions pu voir, lorsqu’au tout début de sa brève et fantastique carrière, il créa –en contraste avec l’ennuyeux héros actuel- le type d’homme grossier, renfrogné, laid, négligeant et tout ce qu’on veut, mais un homme de la tête aux pieds, par sa sobriété, son entrain et le signe distinctif de son sexe.

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Auréba nous propose sa traduction :

Le spectre
De toutes les femmes que j’ai connues, dans le monde des vivants, aucune n’a produit en moi le même effet qu’Enid. L’impression a été tellement forte que l’image, même le souvenir de toutes les femmes, s’est effacé. Dans mon âme, ça a été la nuit, où s’est élevé un seul astre impérissable : Enid. À la seule possibilité que ses yeux en arrivent à me regarder sans indifférence, mon cœur s’arrêtait brusquement. Et devant l’idée qu’une fois, elle aurait pu être à moi, ma mâchoire se mettait à trembler.
Elle avait alors, lorsque nous vivions dans le monde, la plus divine beauté que l’épopée du ciné ait lancée à mille lieues et exposée au regard fixe des hommes. Ses yeux, surtout, ont été uniques ; et jamais un contour d’œil n’a eu un regard de velours comme les yeux d’Enid ; du velours bleu, humide, et reposé, comme le bonheur qui sanglotait en elle.
La malchance m’a mis devant elle alors qu’elle était déjà mariée. Ce n’est pas la peine maintenant de cacher des noms. Tout le monde se souvient de Duncan Wyoming, l’extraordinaire acteur qui, en débutant sa carrière en même temps que William Hart, a eu, comme ce dernier et en même temps que celui-ci, les mêmes dons d’interprétation virile. Hart a donné au ciné tout ce que nous pouvions attendre de lui, mais c’est un astre qui tombe. De Wyoming, par contre, nous ne savons pas ce que nous aurions pu voir, quand, à peine au début de sa courte et fantastique carrière, il a créé – en contraste avec l’ennuyeux héros actuel – le type d’homme grossier, revêche, laid, négligent et tout ce que l’on veut, mais un homme de la tête aux pieds, par la sobriété, l’entrain et le caractère distinctifs du sexe.

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Virginie nous propose sa traduction :

Le spectre, 2

De toutes les femmes que j'ai connu dans le monde vivant, pas une ne m'a fait le même effet qu'Enid.L'impression fut si forte que l'image et le souvenir même de toutes les femmes s'effaça. Il fit nuit dans mon âme, où se leva un seul astre imperissable : Enid. La seule possibilité que ses yeux puissent me regarder sans indifférence, m'arrêtait brusquement le coeur. Et face à l'idée qu'un jour elle pouvait être mienne, ma mâchoire tremblait. Enid !
Elle avait alors, quand nous vivions dans le monde, la plus divine beauté que l'épopée du cinéma ait lancé à des milliers de lieus et exposé au regard fixe des hommes. Ses yeux, surtout, furent uniques ; et jamais un regard de velours ne fut encadrer de cils comme les yeux d'Enid ; velours bleu, humide et tranquille, comme le bonheur qui sanglotait en elle.
Le malheur me présenta devant elle alors qu'elle était déjà mariée. Ce n'est pas le moment de cacher des noms. Tous se souviennent de Duncan Wyoming, l'extraordinaire acteur qui, débutant sa carrière en même temps que William Hart, eut, comme ce dernier et au même moment que lui, les mêmes profondes vertus d'interprétation virile. Hart a donné au cinéma tout ce que nous pouvions espérer de lui, et c'est une étoile qui tombe. De Wyoming, en revanche, nous ne savons pas ce que nous pouvions avoir vu, quand juste au début de sa brève et fantastique carrière, il créa -en contraste avec l'ennuyeux héros actuel- l'archétype de l'homme rude, revêche, laid, négligent à souhait, mais homme de la tête aux pieds, par la sobriété, l'entrain et le caractère distinctifs de ce sexe.

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Stéphanie nous propose sa traduction :

De toutes les femmes que je connus sur terre, aucune ne produisit sur moi l'effet d'Enid. L'impression fut aussi puissante que l'image, si bien que le souvenir même de toutes les femmes s'effaça. Aux tréfonds de mon âme, où la nuit tomba, s'éleva l'unique astre inextinguible : Enid. La simple éventualité que ses yeux vinssent se poser sur moi sans indifférence, interrompait brusquement les battements de mon cœur. Et confronté à l'idée qu'un jour elle pouvait être mienne, ma mâchoire tremblait. Enid !
Elle exhibait alors, lorsque nous vivions sur terre, la plus divine beauté que l'épopée du cinéma a propulsé à des milliers kilomètres et exposé au regard fixe de tous les hommes. Ses yeux, surtout, furent uniques ; et jamais un regard de velours n'eut un ornement de cils semblable aux yeux d'Enid ; velours bleu, humide et doux, comme le bonheur qui sanglotait en elle.
La malchance me plaça sur sa route alors qu'elle était déjà mariée. Occulter les noms ne semble pas opportun ici. Tous se rappellent Duncan Wyoming, l'extraordinaire acteur qui, tandis qu'il entamait sa carrière conjointement à celle de William Hart, déploya, tout comme et de concert avec celui-ci, les mêmes immenses qualités d'interprétation virile. Hart a donné au cinéma tout ce qu'on pouvait espérer de lui, désormais c'est un astre tombant. De Wyoming, en revanche, nous n'avons pas idée de ce qui aurait pu nous attendre, puisqu'au tout début de sa brève et fantastique carrière, il créa – en contraste avec le mielleux héros actuel – le type d'homme rustre, revêche, laid, négligeant et tout ce qu'on voudra, mais un homme de la tête aux pieds, de par la sobriété, l'allant et le caractère propre à ce sexe.

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Alexis nous propose sa traduction :

De toutes les femmes que je connus dans le monde des vivants, aucune ne produisit en moi l'effet d'Enid. L'impression fut tellement forte que l'image et le souvenir même de toutes les femmes s'effaça. La nuit tomba alors dans mon âme où s'éleva un seul astre impérissable : Enid. La seule éventualité que ses yeux me regardent sans indifférence arrêtait brusquement mon cœur. Et face à l'idée qu'un jour elle pouvait être mienne, ma mâchoire en tremblait. Enid ! Elle avait alors, à l'époque où nous étions en vie, la plus divine des beautés que l'épopée du cinéma a diffusée à mille lieues et exposée au regard des hommes. Ses yeux, surtout, étaient uniques ; jamais un regard de velours n'eut un tel contour de cils comme les yeux d'Enid ; un velours bleu, humide et calme, comme la joie qui sanglotait en elle. Le malheur me mit devant elle alors qu'elle était déjà mariée. Désormais, il n'est plus lieu de taire les noms. Tout le monde se souvient de Duncan Wyoming, l'acteur extraordinaire qui commença sa carrière en même temps que William Hart et eut, comme lui et avec lui, les mêmes qualités innées pour l'interprétation virile. Hart a donné au cinéma tout ce que l'on pouvait espérer de lui, car c'est une vedette sur le déclin. De Wyoming, en revanche, nous n'avions encore rien vu quand, à l'aube de sa brève et fantastique carrière, il créa -en contraste avec le héros ennuyeux d'aujourd'hui- le prototype du mâle grossier, violent, laid, négligent et tout ce qu'on veut, mais un homme de la tête aux pieds, par la sobriété, l'énergie et le caractère distinctifs du sexe.

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Maïté nous propose sa traduction :

Le spectre,
De toutes les femmes que j’ai connues à travers le monde, aucune ne produisit sur moi, l’effet que me fit Enid. L’impression fut si forte que l’image et le souvenir même de toutes les autres femmes s’effaça. Dans mon âme, l’obscurité se fit, et s’y dressa un astre unique, impérissable : Enid. L’espoir seul que ses yeux puissent me regarder sans indifférence, m’arrêtait brusquement le cœur. Et devant l’idée qu’un jour, elle puisse être mienne, ma mâchoire en tremblait. Enid ! Elle avait donc, en ce monde dans lequel nous vivons, la plus divine beauté que l’épopée du cinéma n’ait projeté à mille lieues et affiché au regard insistant des hommes. Ses yeux, surtout, furent uniques ; et à première vue, aucun regard de velours n’eut un cadre de cils tels que ceux d’Enid ; velours bleu, humide et sage, comme le bonheur qui palpitait en elle. La malchance me mit face à elle alors qu’elle était mariée. Ce n’est pas maintenant, le moment de cacher les noms. Tout le monde se souvient de Duncan Wyoming, l’extraordinaire acteur qui, en commençant sa carrière en même temps que William Hart eut comme lui et au même moment, les mêmes vertus profondes de l’interprétation virile. Hart a donné au cinéma tout ce que l’on pouvait attendre de lui mais c’est un astre en chute libre. De Wyoming, en revanche, nous ne savons pas ce que nous aurions pu voir, à peine eut-il commencé sa brève et fantastique carrière qu’il créa- en tant que contraste avec l’écœurant héros actuel- le type d’homme dur, revêche, moche, négligent , qui s’aime autant qu’il peut ,mais un homme de la tête aux pieds, par sa sobriété, son entrain et les traits de caractère de son sexe.

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Olivier nous propose sa traduction :

De toutes les femmes que je connus dans le monde des vivants, aucune ne produisit sur moi l'effet que produisit Enid. L'impression fut si forte que l'image et le souvenir même de toutes les femmes s'effacèrent. La nuit envahit mon âme, où un seul astre impérissable s'éleva : Enid. À la seule éventualité que ses yeux viennent à me regarder sans indifférence, mon coeur cessait de battre. À la pensée qu'elle puisse, un jour, être mienne, ma machoire se mettait à trembler. Enid !
Elle avait alors, lorsque nous vivions dans le monde, la beauté la plus divine que l'épopée du ciné ait lancée à des milliers de lieux et ait exposé au regard fixe des hommes. Ses yeux, surtout, furent uniques. Jamais un regard de douceur ne fut, comme les yeux d'Enid, entouré de tels cils. Une douceur bleue, humide et tranquille, comme le bonheur qui sanglotait en elle.
Le malheur vint à me déposer devant elle alors qu'elle était déjà mariée. L'heure n'est pas à la dissimulation des noms. Tous se rappelent Duncan Wyoming, l'extraordinaire acteur qui, débutant sa carrière au même instant que William Hart, eut, comme celui-ci et avec celui-ci, les mêmes profondes vertues d'interprétation virile. Hart a donné au cinéma tout ce que l'on pouvait attendre de lui, et c'est aujourd'hui un astre qui tombe.
De Wyoming, en revanche, nous ne savons pas ce que nous aurions pu voir quand, au tout début de sa brève et fantastique carrière, il créa –contrastant avec l'ennuyeux héros actuel – le type de mâle rude, âpre, vilain, négligé, que l'on aime ou pas, mais homme de la tête aux pieds, par la sobriété, l'impulsion et le caractère typiques de ce sexe.

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Léa nous propose sa traduction :

Le spectre, 2.
De toutes les femmes que j’ai connues dans le monde des vivants, aucune n’a produit en moi l’effet d’Enid.
L’impression fut si forte que l’image et le souvenir de toutes les femmes disparut.
Dans mon âme commença la nuit, dans laquelle s’éleva un seul astre impérissable : Enid.
La possibilité même que ses yeux parviennent à me regarder sans indifférence m’arrêtait brusquement le cœur.
Et face à l’idée qu’une seule fois elle pouvait être mienne, ma mâchoire en tremblait.
Enid !
Elle avait, en effet, lorsque nous vivions en ce monde, la plus divine des beautés que l’épopée du cinéma ait lancé à des milliers de lieues et exposé au regard fixe des hommes.
Ses yeux, surtout, étaient uniques ; et jamais un regard de velours n’eût un port de cils comme les yeux d’Enid ; velours bleu, humide et posé, tel le bonheur qui sanglotait en elle.
Le malheur me mit face à elle alors qu’elle était déjà mariée.
Ce n’est pas maintenant qu’il convient de cacher des noms.
Tous se souviennent de Duncan Wyoming, l’extraordinaire acteur qui, en commençant sa carrière en même temps que William Hart a eu, comme celui-ci, et simultanément, les mêmes profondes vertus d’interprétation virile.
Hart a donné au cinéma tout ce que nous pouvions attendre de lui, et c’est un astre qui tombe.
De Wyoming, en revanche, nous ne savions pas ce que nous pouvions voir lorsque à peine sa courte et fantastique carrière commencée, il créa – comme contraste avec l’ennuyeux héros actuel-, le type d’homme rude, revêche, laid, négligent, et tout ce que l’on veut, mais homme de la tête aux pieds, par la sobriété, l’allant et le caractère distinctifs du sexe.

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Mélissa nous propose sa traduction :

Le spectre, 2

De toutes les femmes que j’ai connu dans le monde des vivants, aucune n’a produit sur moi l’effet qu’a Enid. L’impression fut si forte que l’image et le souvenir même de toutes les femmes s’est effacé. Au fin fond de mon âme, il a commencé à faire nuit, où un seul astre impérissable est apparu : Enid. La seule possibilité que ses yeux en arrivent à me regarder sans indifférence, faisait que mon cœur cessait de battre. Et face à l’idée qu’un jour elle pouvait être mienne, ma mandibule en tremblait. Enid !
Elle était alors et de loin, quand nous vivions sur terre, la beauté la plus divine que l’épopée du cinéma ait lancée et exposée à la vue fixe des hommes. Ses yeux, surtout, étaient uniques ; et jamais un regard de velours n’a pris un cadre de cils comme les yeux d’Enid ; velours bleu, humide et reposé, comme la joie qui sanglotait en elle.
Le malheur m’a amené face à elle quand elle était déjà mariée. Il n’y a plus de raisons désormais de cacher les noms. Tout le monde se souvient de Duncan Wyoming, l’extraordinaire acteur qui, commençant sa carrière en même temps que William Hart, a pris, comme lui et avec lui, les mêmes vertus profondes d’interprétation virile. Hart a donné au cinéma tout ce qu’on pouvait espérer de lui, et c’est un astre qui s’est éteint. De Wyoming, en revanche, on ne sait pas ce qu’on pouvait avoir vu, quand il créa, à peine au commencement de sa brève et fantastique carrière – comme contraste avec l’écœurant héros actuel – le type d’homme rude, revêche, laid, négligent, et tout ce que vous voudrez, mais un homme de la tête aux pieds, pour la sobriété, l’allant et le caractère distinctifs du sexe.

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Jean-Nicolas nous propose sa traduction :

De toutes les femmes connues dans ma vie, aucune n’eut sur moi le même effet qu’Enid. La sensation fut si intense que l’image et le souvenir même de toutes les femmes s’effaça. Mon âme laissa place à la nuit d’où s’éleva un seul astre impérissable : Enid. L’unique éventualité que ses yeux parviennent à me scruter sans indifférence me paralysait soudainement le cœur. Et mise devant le fait accompli qu’elle pouvait m’appartenir, ma mâchoire tremblait. Enid !
De notre vivant, elle avait été dotée de la plus divine beauté que l’épopée du cinéma n’ait lancée à mille lieux et exposée au regard langoureux des hommes. Ses yeux, surtout, furent uniques et jamais tel regard de velours comme celui d’Enid ne fut prononcé par des cils : velours bleu, humide, réfléchi, reflet de la félicité qui sanglotait dans son for intérieur.
Tel ne fut pas mon malheur devant elle quand j’appris qu’elle était déjà mariée. Il ne s’agit pas ici de cacher les noms. Qui ne se rappelle pas de Duncan Wyoming, le fabuleux acteur qui, faisant ses débuts au même moment que William Hurt, eut à la fois de et comme celui-ci les mêmes vertus profondes d’interprétation virile. Hart a apporté au cinéma tout ce que l’on pouvait en attendre et il est un astre qui déchoit. Pour ce qui est de Duncan Wyoming, au contraire, nous ignorons ce que nous nepouvions avoir vu alors qu’à peine sa brève et fantastique carrière entamée, il créa –aux antipodes du héros actuel écoeurant-la figure du mâle brute, rude, revêche, laid, négligeant et tout ce que l’on veut mais homme de la tête aux pieds du fait de son orgueil, sa poigne et du caractère distinctif de son sexe.

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Aurélie nous propose sa traduction :

Le Spectre, 2 :

De toutes les femmes que j’ai connues dans le monde des vivants, aucune ne produisit sur moi le même effet qu’Enid. L’impression fut si intense que l’image et le souvenir même de toutes ces femmes s’effaça. La nuit envahit mon âme, où s’éleva un seul astre impérissable : Enid. La seule possibilité que ses yeux parviennent à se poser sur moi sans indifférence, faisait s’arrêter brusquement mon cœur. Et à l’idée qu’elle pourrait être mienne l’espace d’un instant, ma mâchoire en tremblait. Enid ! Elle possédait alors, de notre vivant, la plus divine beauté que l’épopée du cinéma ait lancée à mille lieux et exposé au regard figé des hommes. Ses yeux, surtout, étaient uniques ; et jamais de tels yeux de velours comme ceux d’Enid ne furent soulignés par des cils; velours bleu, humide et tranquille, comme la félicité qui sanglotait en elle. L’infortune m’amena jusqu’à elle alors qu’elle était déjà mariée. Le moment n’est pas venu de taire les noms. Tous se remémorent Duncan Wyoming, l’extraordinaire acteur qui, débutant sa carrière au même moment que William Hart, eut, comme celui-ci et en même temps que celui-ci, les mêmes vertus profondes d’interprétation virile. Hart a apporté au cinéma tout ce que l’on pouvait attendre de lui mais c’est une étoile qui se brise. En revanche, en ce qui concerne Wyoming, on ne sait pas ce qu’on aurait pu voir, quand au tout début de sa brève et fantastique carrière, il créa –à l’opposé de l’actuel héros ennuyeux- la figure du mâle grossier, revêche, laid, négligeant et tout ce que vous voudrez mais un homme de la tête aux pieds, de fait de sa sobriété, de sa poigne et du caractère typiques distinctifs du sexe.

1 commentaire:

Steph a dit…

Deux petites questions :
- La impresión fue tan fuerte que la imagen y el recuerdo mismo de todas las mujeres se borró = Pourquoi est-ce que "se borró" est au singulier ? Il devrait s'agir de l'image et du souvenir, non ? Je n'ai pas osé changé et, j'ai donc fait une interprétation tirée par les cheveux.
- Tenía ella entonces, cuando vivíamos en el mundo, la más divina belleza que la epopeya del cine ha lanzado a miles de leguas y expuesto a la mirada fija de los hombres. Sus ojos, sobre todo, fueron únicos : Alexis et moi avons utilisé l'indicatif, les autres le subjonctif. Les deux modes étaient-ils possibles ?