jeudi 8 novembre 2012

Projet Céline – phrase 26

Estaba solo, ahora estaba solo, mañana, si quería estaría solo, en realidad el resto del tiempo que él quisiera podría estar solo, sin nadie metido en su cuerpo, sin nadie metido en su alma, en sus ocupaciones, en sus ocios, en sus cansancios, en sus desalientos, estaba tan solo como un muerto, con la única diferencia que él no estaba muerto, aunque su mujer, antes de que ella tuviera su primer ataque, y él había tenido rabia entonces, una rabia que venia de una mezclada frustración,  porque con ese ataque histérico o psicótico entre ella y él era como si hubiera una tercera persona en la mesa del comedor, pues almorzaban solos, cuando él venía a almorzar, sus hijos vivían lejos, estudiando, trabajando, trabajando ya tan jóvenes e independientes, soltados de sus dos manos, de las manos de su madre y de la de su padre ; pero sobre todo parecía que cuando estaban por acostarse, conversando frivolidades antes de que ella cogiera la puerta del mueble y descolgara su pijama, antes de que él caminara hasta la puerta del escritorio, en la pieza del lado,  cogiera la pipa en la oscuridad, le gustaba coger la pipa en la oscuridad e introducírsela en la boca en la oscuridad, y ella lo miraba sorprendida, agradablemente sorprendida, con esa voz suavecita que antes lo ponía nervioso, luego acalorado, luego enamorado, lo miraba y le decía con una sonrisa inacabada y humilde, ¿crees que me hará bien si fumas?

Traduction en cours d'élaboration dans les commentaires

12 commentaires:

Tradabordo a dit…

Euh…

Bon courage ;-)

Unknown a dit…

Il était seul, à présent, il était seul, demain, s’il le voulait, il serait seul, en réalité, il pourrait être seul autant de temps qu’il le voudrait, sans personne pour s’immiscer dans son corps, sans personne pour s’immiscer dans son âme, dans ses activités, dans ses loisirs, dans ses moments de fatigue, de découragement ; il était aussi seul qu’un mort, avec la seule différence que lui, il n’était pas mort, même si sa femme, avant d’avoir sa première crise, et il avait alors eu un accès de rage, une rage qui était mêlée à de la frustration, car depuis cette crise hystérique ou psychotique, c’était comme si entre elle et lui il y avait une troisième personne assise à la table de la salle à manger, car ils déjeunaient seuls, quand il rentrait pour déjeuner, leurs enfants vivaient loin, ils faisaient des études, ils travaillaient, ils travaillaient si jeunes et si indépendants déjà, ils avaient lâché leurs deux mains, les mains de leur mère et celle de leur père ; mais, surtout, il semblait que lorsqu’ils étaient sur le point de se coucher, lorsqu’ils se disaient des futilités avant qu’elle n’ouvre la porte de la penderie pour y décrocher son pyjama, avant qu’il ne marche jusqu’à la porte du bureau, dans la pièce d’à côté, qu’il ne saisisse la pipe dans l’obscurité, il aimait saisir la pipe dans l’obscurité et la porter à sa la bouche dans l’obscurité, et elle le regardait, étonnée, agréablement étonnée, avec cette petite voix douce qui avant le rendait nerveux, puis passionné, puis amoureux , elle le regardait et elle lui disait avec un sourire ébauché et humble : tu crois que cela me fera du bien si tu fumes ?

Je n’arrive pas à voir à quoi se rapporte « aunque su mujer », du coup, je ne sais pas s’il faut le laisser en français.

Tradabordo a dit…

Estaba solo, ahora estaba solo, mañana, si quería estaría solo,
Il était seul, à présent [je me demande si tu ne devrais pas le même en ouverture de la phrase ; regarde et dis-moi + « à présent » ou « maintenant », étant donné ce qui suit ? Tranche], il était seul, [point-virgule ?] demain, s’il le voulait, il serait seul

Faisons déjà ça…

Je te propose qu'on avance vraiment pas à pas…

Unknown a dit…

Maintenant, il était seul ; demain, s’il le voulait, il serait seul, en réalité, il pourrait être seul autant de temps qu’il le voudrait, sans personne pour s’immiscer dans son corps, sans personne pour s’immiscer dans son âme, dans ses activités, dans ses loisirs, dans ses moments de fatigue, de découragement ; il était aussi seul qu’un mort, avec la seule différence que lui, il n’était pas mort, même si sa femme, avant d’avoir sa première crise, et il avait alors eu un accès de rage, une rage qui était mêlée à de la frustration, car depuis cette crise hystérique ou psychotique, c’était comme si entre elle et lui il y avait une troisième personne assise à la table de la salle à manger, car ils déjeunaient seuls, quand il rentrait pour déjeuner ; leurs enfants vivaient loin, ils faisaient des études, ils travaillaient, ils travaillaient si jeunes et si indépendants déjà, ils avaient lâché leurs deux mains, les mains de leur mère et celle de leur père ; mais, surtout, il semblait que lorsqu’ils étaient sur le point de se coucher, lorsqu’ils se disaient des futilités avant qu’elle n’ouvre la porte de la penderie pour y décrocher son pyjama, avant qu’il ne marche jusqu’à la porte du bureau, dans la pièce d’à côté, qu’il ne saisisse la pipe dans l’obscurité, il aimait saisir la pipe dans l’obscurité et la porter à sa la bouche dans l’obscurité, et elle le regardait, étonnée, agréablement étonnée, avec cette petite voix douce qui avant le rendait nerveux, puis passionné, puis amoureux , elle le regardait et elle lui disait avec un sourire ébauché et humble : tu crois que cela me fera du bien si tu fumes ?

Tradabordo a dit…

Maintenant, il était seul ; demain, s’il le voulait, il serait seul, [point-virgule ?] en réalité, il pourrait être seul autant de temps qu’il le voudrait, sans personne pour s’immiscer dans son corps, sans personne pour s’immiscer dans son âme, dans ses activités, dans ses loisirs, dans ses moments de fatigue, [pour maintenir le rythme que tu as créé, je crois que tu devrais répéter « moment »] de découragement ; il était aussi seul qu’un mort, avec la seule différence [ou « à cette différence que » ? Je te laisse trancher] que lui, il n’était pas mort, même si [je ne vois pas… c'est aunque + subj et donc bien « même si + indicatif » ? Confirme] sa femme, avant d’avoir sa première crise [ou « attaque » ; ça dépend… Il s'agit de quoi ?], et [on répète « avant » pour faire un bloc net de cet ensemble ?] il avait alors eu un accès de rage,

J'arrête là…

une rage qui était mêlée à de la frustration, car depuis cette crise hystérique ou psychotique, c’était comme si entre elle et lui il y avait une troisième personne assise à la table de la salle à manger, car ils déjeunaient seuls, quand il rentrait pour déjeuner ; leurs enfants vivaient loin, ils faisaient des études, ils travaillaient, ils travaillaient si jeunes et si indépendants déjà, ils avaient lâché leurs deux mains, les mains de leur mère et celle de leur père ; mais, surtout, il semblait que lorsqu’ils étaient sur le point de se coucher, lorsqu’ils se disaient des futilités avant qu’elle n’ouvre la porte de la penderie pour y décrocher son pyjama, avant qu’il ne marche jusqu’à la porte du bureau, dans la pièce d’à côté, qu’il ne saisisse la pipe dans l’obscurité, il aimait saisir la pipe dans l’obscurité et la porter à sa la bouche dans l’obscurité, et elle le regardait, étonnée, agréablement étonnée, avec cette petite voix douce qui avant le rendait nerveux, puis passionné, puis amoureux , elle le regardait et elle lui disait avec un sourire ébauché et humble : tu crois que cela me fera du bien si tu fumes ?

Unknown a dit…

Maintenant, il était seul ; demain, s’il le voulait, il serait seul ; en réalité, il pourrait être seul autant de temps qu’il le voudrait, sans personne pour s’immiscer dans son corps, sans personne pour s’immiscer dans son âme, dans ses activités, dans ses loisirs, dans ses moments de fatigue, dans ses moments de découragement ; il était aussi seul qu’un mort, à cette différence que lui, il n’était pas mort, même si sa femme, avant d’avoir sa première crise, et il avait alors eu un accès de rage, une rage qui était mêlée à de la frustration, car depuis cette crise hystérique ou psychotique, c’était comme si entre elle et lui, il y avait une troisième personne assise à la table de la salle à manger, car ils déjeunaient seuls, quand il rentrait pour déjeuner ; leurs enfants vivaient loin, ils faisaient des études, ils travaillaient, ils travaillaient si jeunes et si indépendants déjà, ils avaient lâché leurs deux mains, les mains de leur mère et celle de leur père ; mais, surtout, il semblait que lorsqu’ils étaient sur le point de se coucher, lorsqu’ils se disaient des futilités avant qu’elle n’ouvre la porte de la penderie pour y décrocher son pyjama, avant qu’il ne marche jusqu’à la porte du bureau, dans la pièce d’à côté, qu’il ne saisisse la pipe dans l’obscurité, il aimait saisir la pipe dans l’obscurité et la porter à sa la bouche dans l’obscurité, et elle le regardait, étonnée, agréablement étonnée, avec cette petite voix douce qui avant le rendait nerveux, puis passionné, puis amoureux , elle le regardait et elle lui disait avec un sourire ébauché et humble : tu crois que cela me fera du bien si tu fumes ?

Oui, cela doit être même si + indicatif, mais je ne comprends pas à quoi ce « aunque » se rattache dans la phrase.

Pour « su primer ataque », cela se rapporte à « ataque histérico o psicótico », comme l’auteur le dit juste après. Du coup, je pense que « crise » convient.

Pour « y él había tenido rabia entonces », j’avais compris le « entonces » dans le sens de « à ce moment-là ». J’ai l’impression que ce segment de phrase se rapporte au moment où sa femme a eu sa première crise, et non plus à « antes de que ella tuviera su primera crisis » donc je ne suis pas sûre qu’il faille ajouter « avant ».

Tradabordo a dit…

Maintenant, il était seul ; demain, s’il le voulait, il serait seul ; en réalité, il pourrait être seul autant de temps qu’il le voudrait, sans personne pour s’immiscer dans son corps, sans personne pour s’immiscer dans son âme, dans ses activités, dans ses loisirs, dans ses moments de fatigue, dans ses moments de découragement ; il était aussi seul qu’un mort, à cette différence que lui, il n’était pas mort, même si sa femme, avant d’avoir sa première crise, et il avait alors eu un accès de rage, une rage qui était mêlée à de la frustration, [on se permet une petite parenthèse pour cette idée-là ?] car depuis cette crise hystérique ou psychotique, c’était comme si entre elle et lui, il y avait une troisième personne assise à la table de la salle à manger, car ils déjeunaient seuls, quand il rentrait pour déjeuner ; leurs enfants vivaient loin, ils faisaient des études, ils travaillaient, ils travaillaient [virgule ?] si jeunes et si indépendants déjà, ils avaient lâché leurs deux [tu devrais supprimer le nombre… c'est confus dans le descriptif] mains, les mains de leur mère et celle de leur père ; mais, surtout, il semblait que lorsqu’ils étaient sur le point de se coucher, lorsqu’ils se disaient [ou avec « échangeaient » ?] des futilités avant qu’elle n’ouvre la porte de la penderie pour y décrocher son pyjama, avant qu’il ne marche [ou avec « s'avancer » ?] jusqu’à la porte du [possessif implicite] bureau, dans [besoin de « dans » ?] la pièce d’à côté, qu’il ne saisisse la [possessif implicite] pipe dans l’obscurité, [tiret] il aimait saisir la [possessif implicite] pipe dans l’obscurité et la porter [vu qu'on a deux fois « la porte » – et il ne faut pas changer parce que c'est fait exprès –, ce serait mieux avec un autre verbe] à sa la [possessif implicite] bouche dans l’obscurité [tiret], et elle [on répète « elle » ou cela te semble inutile ?] le regardait, étonnée, agréablement étonnée, avec cette petite voix douce qui [virgule] avant [virgule] le rendait nerveux, puis passionné [sûre du sens ?], puis amoureux, elle le regardait et elle lui disait avec un sourire ébauché [ou par « une ébauche » ?] et humble : tu crois que cela me fera du bien si tu fumes ?

Unknown a dit…

Maintenant, il était seul ; demain, s’il le voulait, il serait seul ; en réalité, il pourrait être seul autant de temps qu’il le voudrait, sans personne pour s’immiscer dans son corps, sans personne pour s’immiscer dans son âme, dans ses activités, dans ses loisirs, dans ses moments de fatigue, dans ses moments de découragement ; il était aussi seul qu’un mort, à cette différence que lui, il n’était pas mort, même si sa femme, avant d’avoir sa première crise, et il avait alors eu un accès de rage, une rage qui était mêlée à de la frustration ( car depuis cette crise hystérique ou psychotique, c’était comme si entre elle et lui, il y avait une troisième personne assise à la table de la salle à manger, car ils déjeunaient seuls, quand il rentrait pour déjeuner ) ; leurs enfants vivaient loin, ils faisaient des études, ils travaillaient, ils travaillaient, si jeunes et si indépendants déjà, ils avaient lâché leurs mains, les mains de leur mère et de leur père ; mais, surtout, il semblait que lorsqu’ils étaient sur le point de se coucher, lorsqu’ils échangeaient des futilités avant qu’elle n’ouvre la porte de la penderie pour y décrocher son pyjama, avant qu’il ne s'avance jusqu’à la porte de son bureau, la pièce d’à côté, qu’il ne saisisse sa pipe dans l’obscurité – il aimait saisir sa pipe dans l’obscurité et la mettre à sa bouche dans l’obscurité –, et elle, elle le regardait, étonnée, agréablement étonnée, avec cette petite voix douce qui, avant, le rendait nerveux, puis fougueux, puis amoureux, elle le regardait et elle lui disait avec un sourire ébauché et humble : tu crois que cela me fera du bien si tu fumes ?

Pour « acalorado », la RAE donne la définition suivante : « Dicho de una controversia, de una disputa, de una conversación, de una crítica, etc.: Apasionadas, vehementes, enardecidas. »

Ce serait mieux avec « l’ébauche d’un sourire », mais je ne sais pas comment l’articuler avec « humble ».

Tradabordo a dit…

Maintenant, il était seul ; demain, s’il le voulait, il serait seul ; en réalité, il pourrait être seul autant de temps qu’il le voudrait, sans personne pour s’immiscer dans son corps, sans personne pour s’immiscer dans son âme, dans ses activités, dans ses loisirs, dans ses moments de fatigue, dans ses moments de découragement ; il était aussi seul qu’un mort, à cette différence que lui, il n’était pas mort, même si sa femme, avant d’avoir sa première crise, et il avait alors eu un accès de rage, une rage qui était mêlée à de la frustration (car depuis cette crise hystérique ou psychotique, c’était comme si entre elle et lui, il y avait une troisième personne assise à la table de la salle à manger, car ils déjeunaient seuls, quand il rentrait pour déjeuner) ; leurs enfants vivaient loin, ils faisaient des études, ils travaillaient, ils travaillaient, si jeunes et si indépendants déjà, ils avaient lâché leurs mains, les mains de leur mère et de leur père ; mais, surtout, il semblait que lorsqu’ils étaient sur le point de se coucher, lorsqu’ils échangeaient des futilités avant qu’elle n’ouvre la porte de la penderie pour y décrocher son pyjama, avant qu’il ne s'avance jusqu’à la porte de son bureau, la pièce d’à côté, qu’il ne saisisse sa pipe dans l’obscurité – il aimait saisir sa pipe dans l’obscurité et la mettre [bof… Je n'ai pas d'idée pour l'instant ; mais vois si tu trouves autres chose. Au pire on se rabattra sur ça, mais ce serait mieux d'avoir autre chose] à sa bouche dans l’obscurité –, et elle, elle le regardait, étonnée, agréablement étonnée, avec cette petite voix douce qui, avant, le rendait nerveux, puis fougueux, puis amoureux, elle le regardait et elle lui disait avec un sourire ébauché et humble [« avec une humble ébauche de sourire » ?] : tu crois que cela me fera du bien si tu fumes ?

OK pour le reste… Encore une fois, je suis très favorablement impressionnée par la manière dont tu te débrouilles de ce texte très difficile.

Tradabordo a dit…

Maintenant, il était seul ; demain, s’il le voulait, il serait seul ; en réalité, il pourrait être seul autant de temps qu’il le voudrait, sans personne pour s’immiscer dans son corps, sans personne pour s’immiscer dans son âme, dans ses activités, dans ses loisirs, dans ses moments de fatigue, dans ses moments de découragement ; il était aussi seul qu’un mort, à cette différence que lui, il n’était pas mort, même si sa femme, avant d’avoir sa première crise, et il avait alors eu un accès de rage, une rage qui était mêlée à de la frustration (car depuis cette crise hystérique ou psychotique, c’était comme si entre elle et lui, il y avait une troisième personne assise à la table de la salle à manger, car ils déjeunaient seuls, quand il rentrait pour déjeuner) ; leurs enfants vivaient loin, ils faisaient des études, ils travaillaient, ils travaillaient, si jeunes et si indépendants déjà, ils avaient lâché leurs mains, les mains de leur mère et de leur père ; mais, surtout, il semblait que lorsqu’ils étaient sur le point de se coucher, lorsqu’ils échangeaient des futilités avant qu’elle n’ouvre la porte de la penderie pour y décrocher son pyjama, avant qu’il ne s'avance jusqu’à la porte de son bureau, la pièce d’à côté, qu’il ne saisisse sa pipe dans l’obscurité – il aimait saisir sa pipe dans l’obscurité et la mettre [bof… Je n'ai pas d'idée pour l'instant ; mais vois si tu trouves autres chose. Au pire on se rabattra sur ça, mais ce serait mieux d'avoir autre chose] à sa bouche dans l’obscurité –, et elle, elle le regardait, étonnée, agréablement étonnée, avec cette petite voix douce qui, avant, le rendait nerveux, puis fougueux, puis amoureux, elle le regardait et elle lui disait avec un sourire ébauché et humble [« avec une humble ébauche de sourire » ?] : tu crois que cela me fera du bien si tu fumes ?

OK pour le reste… Encore une fois, je suis très favorablement impressionnée par la manière dont tu te débrouilles de ce texte très difficile.

Unknown a dit…

Maintenant, il était seul ; demain, s’il le voulait, il serait seul ; en réalité, il pourrait être seul autant de temps qu’il le voudrait, sans personne pour s’immiscer dans son corps, sans personne pour s’immiscer dans son âme, dans ses activités, dans ses loisirs, dans ses moments de fatigue, dans ses moments de découragement ; il était aussi seul qu’un mort, à cette différence que lui, il n’était pas mort, même si sa femme, avant d’avoir sa première crise, et il avait alors eu un accès de rage, une rage qui était mêlée à de la frustration (car depuis cette crise hystérique ou psychotique, c’était comme si entre elle et lui, il y avait une troisième personne assise à la table de la salle à manger, car ils déjeunaient seuls, quand il rentrait pour déjeuner) ; leurs enfants vivaient loin, ils faisaient des études, ils travaillaient, ils travaillaient, si jeunes et si indépendants déjà, ils avaient lâché leurs mains, les mains de leur mère et de leur père ; mais, surtout, il semblait que lorsqu’ils étaient sur le point de se coucher, lorsqu’ils échangeaient des futilités avant qu’elle n’ouvre la porte de la penderie pour y décrocher son pyjama, avant qu’il ne s'avance jusqu’à la porte de son bureau, la pièce d’à côté, qu’il ne saisisse sa pipe dans l’obscurité – il aimait saisir sa pipe dans l’obscurité et la placer dans sa bouche dans l’obscurité –, et elle, elle le regardait, étonnée, agréablement étonnée, avec cette petite voix douce qui, avant, le rendait nerveux, puis fougueux, puis amoureux, elle le regardait et elle lui disait avec une humble ébauche de sourire : tu crois que cela me fera du bien si tu fumes ?

Tradabordo a dit…

Maintenant, il était seul ; demain, s’il le voulait, il serait seul ; en réalité, il pourrait être seul autant de temps qu’il le voudrait, sans personne pour s’immiscer dans son corps, sans personne pour s’immiscer dans son âme, dans ses activités, dans ses loisirs, dans ses moments de fatigue, dans ses moments de découragement ; il était aussi seul qu’un mort, à cette différence que lui, il n’était pas mort, même si sa femme, avant d’avoir sa première crise, et il avait alors eu un accès de rage, une rage qui était mêlée à de la frustration (car depuis cette crise hystérique ou psychotique, c’était comme si entre elle et lui, il y avait une troisième personne assise à la table de la salle à manger, car ils déjeunaient seuls, quand il rentrait pour déjeuner) ; leurs enfants vivaient loin, ils faisaient des études, ils travaillaient, ils travaillaient, si jeunes et si indépendants déjà, ils avaient lâché leurs mains, les mains de leur mère et de leur père ; mais, surtout, il semblait que lorsqu’ils étaient sur le point de se coucher, lorsqu’ils échangeaient des futilités avant qu’elle n’ouvre la porte de la penderie pour y décrocher son pyjama, avant qu’il ne s'avance jusqu’à la porte de son bureau, la pièce d’à côté, qu’il ne saisisse sa pipe dans l’obscurité – il aimait saisir sa pipe dans l’obscurité et la placer dans sa bouche dans l’obscurité –, et elle, elle le regardait, étonnée, agréablement étonnée, avec cette petite voix douce qui, avant, le rendait nerveux, puis fougueux, puis amoureux, elle le regardait et elle lui disait avec une humble ébauche de sourire : tu crois que cela me fera du bien si tu fumes ?

OK.