vendredi 27 février 2009

Une apprentie traductrice met la main sur un stage : récit d'une aventure

En photo : ouf ! par od.

Recherche stage en maison d’édition…
Par Nathalie


Après plusieurs semaines de démarches infructueuses, je viens enfin de trouver une maison d’édition qui accepte de m’accueillir. Maintenant, je peux jeter un regard en arrière et me rappeler comment j’ai fini par dénicher la perle rare.
N’ayant personne qui puisse m’héberger et n’envisageant pas de faire des dépenses inconsidérées, j’ai délibérément tourné le dos aux grandes maisons d’édition, implantées, dans leur immense majorité, à Paris et dans sa proche banlieue, pour m’intéresser aux structures bordelaises, certes plus modestes, mais tout aussi représentatives du fonctionnement éditorial.
Pour connaître les coordonnées des éditeurs bordelais, je suis allée sur le site de l’ARPEL, et une fois ma liste constituée, j’ai commencé, début janvier, par envoyer quelques demandes de stage, qui sont restées lettre morte (seules les Editions Sud Ouest m’ont fait parvenir un courrier m’expliquant qu’ils avaient déjà recruté leurs stagiaires).
J’ai alors changé de tactique : j’ai appelé les éditeurs que j’avais sélectionnés afin de savoir s’ils accueillaient des stagiaires. Le problème, c’est qu’ils choisissent en priorité les étudiants qui préparent le DUT « métiers du livre »… Ce qui laisse peu de chance aux autres de trouver à se placer. Malgré tout, je leur ai fait parvenir un CV par mail. On ne sait jamais : « sur un malentendu », quelquefois, ça peut marcher. Puis, j’ai attendu. Ne voyant rien venir, j’ai relancé ces mêmes maisons par téléphone. Et j’ai finalement obtenu un rendez-vous. Hélas, cet éditeur ne cherchait pas un(e) stagiaire mais un(e) employé(e) à plein temps, non rémunéré(e) et corvéable à merci… Je l’ai échappé belle.
Je commençais à désespérer quand j’ai décidé de retourner sur le site de l’ARPEL afin de faire provision d’une nouvelle liste de maisons d’édition, que j’avais écartées dans un premier temps. Et parmi elles, Culture Suds – elle m’avait échappé la première fois ( !) – qui publie des ouvrages sur la tauromachie et le rugby, mais aussi des textes d’auteurs régionaux, espagnols et latino-américains. Le premier contact, téléphonique, m’a paru très encourageant. Nous avons convenu d’un rendez-vous et c’est Antonio Arévalo qui m’a reçue, mercredi, en toute simplicité. Il travaille avec sa femme, qui anime un atelier de peinture, situé dans les locaux mêmes du siège éditorial, et s’occupe de tout, de A à Z ; c’est la raison pour laquelle il ne publie que 3 ou 4 livres par an. Il assure également la diffusion en France d’une revue espagnole sur la tauromachie et trouve encore le temps d’écrire : il est en train de finir son deuxième roman.
Nous avons discuté une bonne heure afin de savoir en quoi allait consister mon stage : rencontre avec les diffuseurs, peut-être même avec l’imprimeur (qui travaille à Mont-de-Marsan), visite des librairies et du Salon du Livre, immersion dans la comptabilité et les factures, participation à la promotion du catalogue et des nouvelles publications… Je vais me retrouver au cœur de la machine éditoriale et ainsi, pouvoir observer comment travaille un « artisan-éditeur ». J’aime bien ce concept d’artisanat (qui, pour moi, reste intimement lié à l’amour du travail bien fait) ; c’est d’ailleurs le terme que Caroline avait employé pour nous parler de son activité de traductrice. Je ne risque pas de me sentir dépayser, d’autant plus qu’Antonio Arévalo parle parfaitement l’espagnol - notre entretien s’est d’ailleurs déroulé en espagnol. Que demander de plus ?
J’espère que le récit de mes démarches incitera toutes celles et ceux qui sont en quête de stage à ne pas baisser les bras. Et si la liste que j’ai constituée peut vous être utile, voici les maisons d’édition que j’ai contacté : les PUB, Sud Ouest, Castor Astral, Confluences, Elytis, Pleine Page, le CRDP, Finitude, l’Horizon Chimérique, Féret, Sangam, William Blake and Co, et Bière.

1 commentaire:

Tradabordo a dit…

Ça n'a pas été facile… mais cette recherche est essentielle, ponctuellement pour valider l'année, plus largement pour acquérir une expérience du monde de l'édition, mais pas seulement… Le plus important, à mon avis, est qu'il s'agit là de la première d'une longue série de démarches que vous ferez auprès des éditeurs une grande partie de votre carrière… pour décrocher des contrats de traduction. Car outre traduire auprès de sa cheminée et en caressant "el lomo servicial" d'un chat roux, le traducteur doit aussi se battre pour trouver du travail. Or là, à moins d'avoir de la chance et/ou des appuis… vous devrez compter en priorité sur vous et vos capacités à "convaincre". N'oubliez pas que l'éditeur engage énormément, et pas uniquement des frais, quand il fait le choix de publier de la littérature étrangère… et que, donc, il doit pouvoir compter sur le traducteur pour ne pas gâcher la fête. À vous d'apprendre comment le persuader de vous faire confiance, pour votre stage et pour la suite de l'aventure…