mercredi 11 février 2009

La réponse de Jacqueline à Amélie (la visiteuse d'il y a quelques jours et postulante apprentie traductrice)

Bonjour, Amélie, je n’ai pas encore le plaisir de te connaître, mais je trouve ta démarche sympathique et je vais tâcher d’y répondre sincèrement. Dans les posts d’octobre, je crois, tu trouveras ma photo et quelques indications qui te prouveront qu’il n’y a pas d’âge pour faire ce que l’on aime. Autant te le dire tout de suite sans ménager le suspense, cette année est pour moi un complet succès ; entends-moi bien, il ne s’agit pas de porter un jugement sur ce que je fais mais sur ce que je suis devenue, grâce à Tradabordo (pour résumer, j’en fais le symbole de notre master). Ce n’était pas gagné d’avance. J’ai l’habitude et le goût du travail, j’ai préparé les concours mais même l’année de prépa à l’agrégation me semble moins exigeante, pas tant au niveau du travail à fournir qu’au niveau de la complète disponibilité que nous devons avoir. Rien à voir non plus avec le M2 recherche que j’ai fait ; là, nous sommes en recherche constante : je ne peux plus lire un magazine ou sortir (ça m’arrive quand même un peu !) sans avoir le réflexe blog ; Caroline Lepage nous avait bien prévenus que l’apprenti(e) traducteur doit être une éponge ; c’est vrai ; disons que nous sommes des abeilles, que nous faisons notre miel de tout et que tradabordo est une ruche ; tout va très vite ; j’ai essayé de ne pas regarder le blog pendant quarante- huit heures, impossible, on est vite larguée d’une part, et puis il faut le dire, on est en manque. J’adore découvrir les illustrations, les surprises des uns et des autres ; c’est un très bel outil et je suis contente qu’il te plaise. Mais le blog n’est pas tout. Je placerai tout de suite après dans mon panthéon les ateliers, de traduction, d’écriture et puis non, tout est intéressant, les cours de stylistique nous ont emballés, ceux de références culturelles aussi, les intervenants s’impliquent, on forme une équipe. Je n’avais presque jamais connu cela dans mon cursus jusqu’au master. Je me suis souvent dit qu’il était bien dommage que je ne sois plus au CEVU, car je citerais ce master comme un modèle de relations humaines (universitaires). Est-ce à dire que tout est parfait dans le meilleur des mondes ? Non, bien sûr. Nous formons un groupe hétérogène,vois mon parcours, nous ne nous connaissions pas et les débuts ont été un peu difficiles mais avec de la bonne volonté, il y a moyen de vaincre cet obstacle et maintenant ça va, c’est sympa. Je pense que la prochaine promotion n’aura pas les mêmes difficultés, beaucoup de choses seront en place tout de suite, mais elle en connaîtra d’autres, créer, c’est bien mais consolider l’acquis, continuer à innover, c’est un véritable challenge. Au niveau des acquisitions, je pense qu’on ne peut que progresser dans cette formation, on est constamment immergé dans la traduction, toutes sortes de traduction, on passe des essais philosophiques aux guides touristiques, on acquiert une méthode de travail mais on réfléchit également sur la traduction au point que certaines d’entre nous envisagent déjà de poursuivre leurs recherches en traductologie l’an prochain, si tout va bien. Y a-t-il des bémols dans cette belle partition ? Il manque peut-être un instrument : des cours d’explication de textes seraient les bienvenus pour éviter quelques couacs ; un cursus en deux ans –mais ne rêvons pas- permettrait d’alléger les cuivres et de renforcer les bois… Mais quand nous serons dans le monde de l’édition –rien ne nous le garantit, mais nous ferons tout pour cela-, je crois que nous serons bien armés pour faire notre place. Je ne sais pas Amélie si j’ai répondu à tes interrogations ; si tu demeures ferme dans ton projet, prépare-toi, il y aura sans doute de la concurrence. Et si tu as besoin des conseils d’une (très) ancienne, n’hésite pas à me contacter. Amicalement, Jacqueline

3 commentaires:

Tradabordo a dit…

Merci à Jacqueline d'avoir pris le temps de répondre à Amélie… et de l'avoir fait à cœur ouvert.

Tradabordo a dit…

Est-ce que le reste de la troupe de Trababordo pourrait ainsi répondre à Amélie ?

Amélie a dit…

Merci beaucoup pour votre réponse très claire et détaillée, je n'en attendais pas tant! Je comprends parfaitement ce que vous dites au sujet du "manque" du blog, parce que je ne l'ai découvert que depuis quelques jours et je m'y rends déjà tous les jours, alors que je ne suis pas cette formation ... Vos réponses (la vôtre et celle de Brigitte) ne font que me conforter dans mon idée. Vous paraissez tous tellement épanouis dans votre formation, ça fait rêver :-) ! Je vous remercie une nouvelle fois de m'avoir répondu avec tant de sincérité. Bonne journée.