vendredi 4 décembre 2009

« Un mois et demi de cours... », par Laetitia Sw.

Ça y est... le train est en marche ! Nous voilà bel et bien lancées sur les rails de la traduction littéraire. Et notre périple ne fait que commencer ! Bien amorcé, il est prometteur : ô combien de riches aventures va-t-il encore nous réserver ? L’humeur du moment ? Pas évidente à croquer en ces temps de grisaille automnale... En ce qui me concerne, un peu stressée, parfois dépassée, légèrement fatiguée, mais habitée d’un enthousiasme non entamé ! Et pourquoi le serait-il d’abord ? Je compte bien qu’il le reste ! Un peu lente au démarrage, j’espère que la machine sera plus prompte au rodage... Mais il faut dire que l’exercice n’est pas aisé car nos activités requièrent une grande dextérité, celle d’arriver à jongler avec différentes « casquettes » : nous en avons déjà coiffé quelques-unes, au moins six ! Au départ, logiquement, nous avons endossé celle de l’apprenti traducteur. C’est ainsi que depuis le début de l’année voire de l’été, nous traduisons, traduisons et traduisons encore chaque jour. Nous développons cette pratique dans différents contextes : soit seules, chez nous, à l’occasion de nos diverses préparations, notamment pour notre version de la semaine, publiée chaque vendredi sur ce blog ; soit ensemble, lors des ateliers de traduction collective, tutorée ou spécialisée (comme la traduction du roman historique et bientôt celle des essais). Ensuite, nous avons pu nous parer de la casquette de voyageur. Eh oui... le traducteur est un être itinérant, enclin à sillonner les routes en quête de trouvailles. C’est dans cet esprit que nous nous sommes rendues aux Assises de la traduction en Arles ou que j’ai fait, il y a quelques jours, une petite incursion en Espagne pour fureter dans les librairies à la recherche d’un livre intéressant en vue de la traduction longue. La troisième casquette – que nous allons bientôt officiellement revêtir – est celle du critique ou du chroniqueur littéraire. En effet, étant donné que le traducteur est avant tout un grand (et un bon !) lecteur, nous devons impérativement nous entraîner à approfondir notre approche des livres : sous quels angles les aborder, comment les expliquer, et surtout, savoir en parler ! Il s’agit d’être capable de faire partager à d’autres non seulement un ressenti, tout ce qui est de l’ordre de l’émotion, de la sensation, du sentiment, bref une subjectivité, mais aussi une analyse, solidement argumentée, pertinente, susceptible de faire mouche ! En un mot, nous allons élargir l’exercice universitaire de l’explication de textes à une pratique professionnelle. Abordons maintenant une casquette qui nous est plus familière : celle de l’étudiant chercheur voire bachoteur ! Nous sommes, en effet, amenées à parfaire sans cesse notre culture par la consultation régulière d’ouvrages historiques, littéraires ou lexicaux, comme nous y invitent les « Références culturelles », les cours d’histoire de la traduction ou de stylistique française ainsi que nos prochaines séances d’assimilation de listes de vocabulaire (comme au bon vieux temps des concours !...). Nous essayons aussi d’enrichir notre connaissance du métier en glanant de ci de là le plus d’informations possibles, notamment par nos entretiens avec des traducteurs professionnels, éditeurs et autres interlocuteurs des métiers du livre. Et hop, on met sa casquette d’interviewer ! Enfin, nous sommes préparées aux dernières technologies en matière de traduction : c’est l’objet des T.I.C., les techniques de l’information et de la communication. Tiens, je remarque au passage que le « N » de « nouvelles », habituellement en tête de ce sigle, a disparu. Elles ne sont donc plus si nouvelles que ça ces techniques... Elles font partie intégrante du paysage. Par conséquent, il faut absolument les maîtriser. Pas de pitié pour les nostalgiques ! Qu’ils se le tiennent pour dit : définitivement au rencard le stylo et la feuille de papier ! Aujourd’hui, l’outil basique du traducteur, c’est l’ordinateur. On doit pouvoir manier sans peine logiciels et fichiers, scanner, graver, compiler, s’adapter et surtout, ne jamais se départir de sa casquette de surfeur invétéré, toujours bien renseigné, à l’affût des nouveautés ! Le but est de trouver rapidement l’info : précision, justesse, efficacité ! Vive les ressources électroniques ! (Je ne peux m’empêcher de jeter un coup d’œil attristé sur ma bibliothèque... Mais oui, tu resteras ma préférée...) Finalement, quelle que soit la nature de ces fameuses « casquettes », toutes s’accordent pour nous pousser vers le haut (allez, encore un p’tit effort !). C’est certain, notre année suivra un rythme endiablé : elle sera parsemée de tâches plus ou moins ardues, de travaux minutés ou de longue haleine, de nombreuses recherches, elle sera traversée de tentatives malheureuses, de petits succès et – on l’espère – de vraie réussite, elle sera pétrie de doutes et de réflexions, elle sera ponctuée de rencontres, d’échanges, de discussions. En tous cas, le club des cinq (ou six) battantes que nous formons sera toujours là pour relever le défi !

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