lundi 12 novembre 2012

Exercice d'écriture 4 – par Justine Ladaique

« Lettre à mon juge »

Tout avait bien commencé… Le train démarrait de Bordeaux à 5 H 26, soit, il fallait se présenter à l’accueil pour personnes handicapées une demi-heure à l’avance soit, mais cette contrainte fait partie des avantages réservés à la catégorie de population dont je fais partie (je me déplace en effet en fauteuil roulant)…
Je partais fière et heureuse, aux 29èmes Assises de la traduction en Arles.
L’arrivée à Arles, cette belle cité antique, s’est plutôt bien passée, avec une compagnie de taxis adaptés très attentif aux besoins de leurs passagers ; un chauffeur très courtois et disponible m’a déposée devant le CITL, et là, première déconvenue : c’est un escalier en colimaçon qui m’a barré la route pour retirer mon dossier de participant !
Le CITL se situe, vous le savez sans doute, au deuxième étage sans ascenseur au numéro, 14 de la rue Molière. Une aimable personne a donc dû se déplacer jusqu’à moi pour me remettre ledit document.
L’après-midi, les journées de la traduction littéraire débutaient par l’allocution d’un politique à laquelle j’avais choisi d’assister… Mais une redoutable surprise m’attendait à l’arrivée devant la Chapelle du Méjan, lieu culturel réputé en Arles : une volée de 5 marches…
J’ai cherché le plan incliné, un accès sur une autre façade du bâtiment… en vain.
Je tiens à préciser que ces mésaventures ne sont pas liées à un manque de prévoyance de ma part,  car j’avais bien pris soin de téléphoner en amont aux organisateurs de ces journées, et la réponse m’avait parfaitement rassurée : l’accès était prévu pour les personnes à mobilité réduite (comme ils disent !).
J’ai donc dû faire appel à des bonnes volontés pour m’aider à franchir cet obstacle, insurmontable !
Et dois-je vous parler de l ‘accessibilité des sanitaires dans le seul hôtel dit adapté de la ville ?
C’est finalement dans un geste de colère et de révolte que j’ai décidé de taguer une des façades de ce bâtiment devant lequel les forces de l’ordre m’ont interpellée ; je voulais juste dire et je regrette de ne pas avoir eu le temps de finir mon message : MAIS RENDEZ DONC LA CULTURE ACCESSIBLE !!
Est-ce vraiment condamnable, Monsieur le Juge, de clamer son désarroi à la face du monde devant tant d’injustice ?
En conclusion de cette aventure – mais chaque déplacement, vous l’aurez compris, Monsieur le Juge, est une aventure – je voulais souligner que j’ai rencontré à Arles des personnes attentives et ouvertes, mais que l’environnement hostile ne m’a pas permis de retirer de ce séjour tout le profit possible.
Vous aurez seul à décider en votre âme et conscience de la gravité des faits qui me sont reprochés. Bon courage, Monsieur le Juge, votre place n’est pas enviable !

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