vendredi 23 novembre 2012

Projet d'écriture 6 – par Elise Poullain

« Vide »


La déchirure devient familière
Et le manque s’amplifie.
Chaque vaisseau, chaque nerf
Hurle en silence puis s’atrophie.

Se répand alors parcourant mon corps
Le frisson de cette peine
Qui, avec ou sans mon accord,
Hérisse l’espoir d’une guérison vaine.

Je dois apprendre à me résigner.
Accepter l’intime perte,
Et laisser mon cœur saigner,
Ma blessure, d’impatience couverte.

Mais comment apprivoiser le vide ?
Ce froid si insensible
Qui s’insinue, avide,
Et rend à mes yeux la beauté invisible.

Peu importe les symptômes perçus,
Seule l’absence m’escorte,
Elle ne m’a jamais déçue
Et me retient prisonnière de ses portes.

Encore une fois, je me réveille.
Opération réussie.
Oublions le sommeil.
L’amour m’a amputée aujourd’hui.

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