mercredi 24 décembre 2008

Devoirs de vacances (Noël), 3

En photo : Peluquería Poema par Mosh el Cabrón

À faire en 2h30, sans dictionnaire
(Texte donné au concours en 2000)

¿ Qué te ocurre, Carlos ? preguntó Mariquita Pons. Nada. A mí no me engañas, alguna cosa te tiene preocupado. Mira, son las tantas. ¿ por qué no me cuentas de qué se trata y te vas de una vez ?, le conminó ella. Prullàs carraspeó. ¿ Cómo te ha ido en la peluquería ? La célébre actriz lo miró atónito. ¿ Qué peluquería ? La de esta tarde ; hoy tenía hora en la peluquería por eso te fuiste zumbando del teatro al acabar el ensayo. Atiza, es verdad, lo había olvidado por completo exclamó Mariquita Pons llevándose instintivamente las manos a la cabeza y recomponiendo su peinado ; cuando mi marido está ausente se me llevan los demonios y cuando vuelve no doy pie con bola : este hombre me saca de quicio. ¿ Y a ti quién te ha contado lo de la peluquería ?, preguntó. Esa chica nueva que trabaja en la obra, dijo él, la señorita Lilí Villalba. ¡ Ah, esa chica !, dijo Mariquita Pons ; no sabía que fuerais amigos. Hasta el día de hoy no había cruzado una palabra con ella ; Gaudet se empeño en que fuese a verla al final del ensayo, dijo Prullàs. ¿ Gaudet te ha enviado a hablar con esa mosquita muerta ? ¿ con qué motivo ?, preguntó con viveza. Prullàs se dio cuenta de que se había adentrado en un terreno resbaladizo : por ningún concepto debía enterarse la célebre actriz de la intrigas de Vallsigorri. No lo sé muy bien, improvisó ; según Gaudet la chica está nerviosa y me pidió que la tranquilizara. Mariquita Pons sonrió con desdén. ¿ Y la has dejado tranquila ?, preguntó. Quiqui, ¿ ha habido algún roce entre la señorita Lilí Villalba y tú ? La Princesa miró fijamente a su interlocutor. ¿ Roces ?, murmuró, ¿ qué roces ? ¡ Yo qué sé !, sólo aparezco por los ensayos de cuando en cuando, atajó Prullàs ; pero tengo la impresión de que algo te sucede últimamente te veo muy enojada. La Princesa replicó que a ella sólo la enojaban los necios ; no especificó a quién se refería, pero en su voz se advertía una cierta impaciencia.


Eduardo Mendoza, Una comedia ligera

***

La traduction que je vous propose :

Qu’est-ce qui t’arrive, Carlos ? demanda Mariquita Pons. Rien. Allons, avec moi, ça ne prend pas. Il y a quelque chose qui te tracasse, je le sens. Écoute, il se fait tard, là. Alors pourquoi est-ce que tu me racontes pas de quoi il retourne une bonne fois pour toutes et comme ça, après, tu peux gentiment t’en aller ? lui intima-t-elle. Prullás se racla la gorge. Comment ça s’est passé chez le coiffeur ? demanda-t-il, sautant du coq à l’âne. La célèbre actrice le regarda, stupéfaire. Quel coiffeur ? Eh bien, celui de cet après-midi. Aujourd’hui, je te rappelle que tu avais rendez-vous chez le coiffeur. C’est même pour ça que tu es partie comme une flèche dès la fin de la répétition. Zut, c’est vrai, j’avais complètement oublié !, s’exclama Mariquita Pons en portant instinctivement les mains à sa tête pour arranger ses cheveux. Quand mon mari est absent, je suis d’une humeur infernale et quand il rentre je perds la boule. Cet homme me fait littéralement sortir de mes gonds. Mais qui donc t’a raconté cette histoire de coiffeur ?, demanda-t-elle. La nouvelle, là, qui joue dans la pièce, répondit-il, mademoiselle Lilí Villalba. Ah, cette fille ! dit Mariquita Pons. Je ne savais que vous étiez amis. Jusque là, je n’avais pas échangé un mot avec elle ; c’est qui Gaudet a insisté pour que je j’aille la voir à la fin de la répétition, expliqua Prullás. Gaudet t’a envoyé parler à cette sainte nitouche, dis-tu ? Et pour quelle raison ?, lança-t-elle vivement. Prullàs se rendit immédiatement compte qu’il s’était avancé en terrain glissant : sous aucun prétexte l’actrice célèbre ne devait être au courant des intrigues de Vallsigorri. Je ne sais pas trop, improvisa-t-il. D’après Gaudet la petite est inquiète et il m’a demandé de la rassurer. Mariquita Pons sourit avec dédain. Et tu l’as rassurée ?, demanda-t-elle. Quiqui, est-ce qu’il y a eu des frictions quelconques entre mademoiselle Lilí Villalba et toi ? La Princesse regarda fixement son interlocuteur. Des frictions ?, murmura-t-elle, quelles frictions ? Qu’est-ce que j’en sais, moi ? Je ne viens aux répétitions que de temps en temps, coupa Prullàs, mais j’ai l’impression que tu as quelque chose qui ne va pas ces derniers temps. Tu m’as l’air irritée. La Princesse répliqua qu’elle, il n’y avait guère que les sots qui l’irritait, sans préciser à qui elle faisait allusion. Mais dans sa voix on percevait une certaine impatience.

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Olivier nous propose sa traduction :

Qu’est-ce qui t’arrive, Carlos ? demanda Mariquita Pons. Rien. Je te connais, il y quelque chose qui ne tourne pas rond. Tu as vu l’heure qu’il est ? Pourquoi tu ne me racontes pas ce qui te turlupine avant de ficher le camp ?, lui dit-elle d’un air menaçant. Prullàs se râcla la gorge. Ca c’est bien passé chez le coiffeur ? La célèbre actrice le regarda, abasourdie. Quel coiffeur ? Cet après-midi ; tu avais rendez-vous aujourd’hui chez le coiffeur et tu as filé du théâtre à toute vitesse à la fin de la répétition. Bon sang, c’est vrai, j’avais complètement oublié, s’exclama Mariquita Pons, portant instinctivement ses mains à ses cheveux pour recomposer sa coiffure ; quand mon mari n’est pas là je suis hystérique et quand il revient je suis bonne à rien : cet homme me rend folle. Et toi, qui t’a parlé de cette histoire de coiffeur ?, demanda-t-elle. La nouvelle de la pièce, dit-il, mademoiselle Lili Villalba. Ah, cette fille !, dit Mariquita Pons ; je ne vous savais pas amis. On n’avait pas échangé un mot jusqu’à aujourd’hui ; c’est Gaudet qui a insisté pour que j’aille la voir après la répétition, dit Prullàs. Gaudet t’a envoyé discuter avec cette sainte nitouche ? On peut savoir pourquoi ?, demanda-t-elle piquée au vif. Prullàs se rendit compte qu’il s’était engagé sur un terrain glissant : rien ne devait mettre la puce à l’oreille de la célèbre actrice quant aux intrigues de Vallsgorri. J’en sais trop rien, improvisa-t-il ; à en croire Gaudet, c’est une fille un peu nerveuse et il m’a demandé de la rassurer. Mariquita Pons sourit dédaigneusement. Et elle se sent maintenant plus rassurée ?, demanda-t-elle. Quiqui, vous vous êtes chamaillées mademoiselle Lili Villalba et toi ? La Princesse regarda son interlocuteur dans les yeux. Chamaillées?, murmura-t-elle, qu’entends-tu par chamaillées ? C’est à toi de me le dire!, j’assiste à une répétition sur deux, coupa Prullàs ; mais j’ai l’impression que quelque chose ne tourne pas rond ces derniers temps et que tu as les nerfs en pelote. La Princesse lui répliqua qu’il n’y avait que les imbéciles qui lui mettaient les nerfs en pelote ; elle ne précisa pas à qui elle faisait allusion, mais on décelait dans sa voix une certaine impatience.

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Brigitte nous propose sa traduction :

Qu’est-ce qu’il t’arrive, Carlos ? , demanda Mariquita Pons. Rien. A moi, tu ne me la fais pas, quelque chose te préoccupe. Regarde, l’heure est dépassée.
Pourquoi ne me dis-tu pas de quoi il s’agit et qu’ensuite tu files une bonne fois pour toutes ? lui suggéra-t-elle. Prullàs se racla la gorge. Ca s’est bien passé chez le coiffeur ? La célèbre actrice le regarda étonnée. Quel salon de coiffure ? Celui de cet après-midi ; aujourd’hui tu avais rendez-vous chez le coiffeur c’est pour ça que tu as filé précipitamment du théâtre à la fin de la répétition. Elle renchérit/ remet de l’huile sur le feu, c’est vrai, j’avais complètement oublié, s’exclama Mariquita Pons en portant instinctivement ses mains au visage et en arrrangeant ses cheveux ; quand mon mari est absent les démons m’entraînent et quand il revient je fais tout de travers ; cet homme me tape sur les nerfs. Et à toi, qui donc t’a raconté l’histoire du coiffeur ?, demanda-telle. Cette nouvelle fille qui joue dans la pièce, dit-il, mademoiselle Lilli Villalba. Ah, cette fille ! , dit Mariquita Pons ; je ne savais pas que vous étiez amis. Jusqu’à aujourd’hui je n’avais pas échangé un seul mot avec elle ; Gaudet a insisté pour que j’aille la voir à la fin de la répétition, dit Prullàs. Gaudet t’a envoyé parler à cette mouche morte ? Pour quelle raison ? , demanda-t-elle avec vivacité. Prullàs réalisa qu’il s’était engagé sur un terrain glissant : sous aucun prétexte la célèbre actrice ne devait être au courant des intrigues de Valisigorri. Je ne sais pas très bien, improvisa-t-il ; d’après Gaudet, la jeune fille est nerveuse et il m’a demandé de l’apaiser. Mariquita Pons sourit avec dédain. Et est-ce que tu l’as apaisée ?, demanda-t-elle. Quiqui…Est-ce qu‘il y a eu quelque effleurement entre mademoiselle Lili Villalba et toi ? La Princesse regarda fixement son interlocuteur. Des effleurements ?, murmura-t-il. Quels effleurements ? Qu’est-ce que j’en sais, moi ! Je ne viens aux répétitions que de temps en temps, coupa Prullàs ; mais j’ai l’impression qu’il se passe quelque chose ces derniers temps et tu m’as l’air très irritée. La Princesse rétorqua que seuls les sots la mettaient en colère ; elle ne spécifiait pas à qui elle faisait référence, mais on sentait dans sa voix une certaine impatience.

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Blandine nous propose sa traduction :

Qu’est-ce qu’il t’arrive, Carlos ? demanda Mariquita Pons. Rien. Ne me trompe pas, quelque chose te préoccupe. Regarde, c’est qu’il y a tant de choses. Pourquoi tu ne me dis pas de quoi il s’agit et tu t’en vas une bonne fois pour toute ?, lui enjoigna-t-elle. Prullàs se racla la gorge. Comment ça a été au salon de coiffure ? La célèbre actrice le regarda abasourdie. Quel salon de coiffure ? Celui de cet après-midi ; aujourd’hui j’ai passé une heure au salon de coiffure c’est pour cela que tu es partie en quatrième vitesse du théâtre la répétition terminée. Elle siffle, c’est vrai, j’avais complètement oublié, s’exclama Mariquita Pons, levant instinctivement les mains à la tête et arrangeant sa chevelure ; lorsque mon mari est absent le démon m’importe et quand il revient je fais tout le contraire : cet homme me met hors de moi. Et à toi, qui t’as dit pour le salon de coiffure ? demanda-t-elle. Cette nouvelle fille qui travaille dans la pièce de théâtre, dit-il, mademoiselle Lili Villalba. Ah cette fille ! dit Mariquita Pons, je ne savais pas que vous étiez amis. Jusqu’à aujourd’hui, je ne lui avais jamais parlé ; Gaudet a insisté pour que j’aille la voir à la fin de la représentation, répondit Prullàs. Gaudet t’a envoyé parler à cette sainte nitouche ? Pour quel motif ? demanda-elle avec vivacité. Prullàs se rendit compte qu’il s’était engagé sur un terrain glissant : en aucun cas la célèbre actrice ne devait se rendre compte des intrigues de Vallsigorri. Je ne sais pas trop, improvisa-t-il ; selon Gaudet la fille est nerveuse et il m’a demandé de la tranquilliser. Mariquita Pons sourit avec dédain. Et tu l’as tranquillisée ? demanda-t-elle. Quiqui, il y a eu des frictions entre mademoiselle Lili Villalba et toi ? La Princesse regarda fixement son interlocuteur. Des frictions ? murmura-t-elle, quelles frictions ? Qu’est-ce que j’en sais ! J’apparais seulement dans les répétitions de temps en temps, coupa Prullàs ; mais j’ai l’impression que quelque chose t’est arrivé dernièrement, je te vois très irritée. La Princesse répliqua que seul l’irritaient les niais ; elle ne spécifia pas à qui elle se référait, mais on remarquait dans sa voix une certaine impatiente.

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Laure L. nous propose sa traduction :

Qu’est-ce qu’il t’arrive Carlos ? demanda Mariquita Pons. Rien. On ne me la fait pas à moi, quelque chose te tracasse. Écoute, il est tard. Pourquoi tu ne me dis pas de quoi il retourne une bonne fois pour toute ! Lui intima-t’elle. Prullás se racla la gorge. Comment ça s’est passé chez le coiffeur ? La célèbre actrice le regarda sans voix. Quel coiffeur ? Celui de cet après-midi ; aujourd’hui tu avais rendez-vous chez le coiffeur, c’est pour ça que tu t’es sauvée du théâtre aussitôt la répétition terminée. Zut, c’est vrai, je l’avais complètement oublié s’exclama Mariquita Pons en passant instinctivement sa main dans ses cheveux pour les recoiffer ; quand mon mari n’est pas là j’ai le diable au corps et quand il revient je fais tout de travers : cet homme me met hors de moi. Et toi qui t’as mis au courant pour le coiffeur ? demanda t’elle. C’est la nouvelle fille qui joue dans la pièce, dit-il, mademoiselle Lili Villalba. Ah celle-là !dit Mariquita Pons ; je ne savais pas que vous étiez amis. Jusqu’à aujourd’hui je n’avais pas échangé un mot avec elle ; Gaudet a fait en sorte que j’aille la voir à la fin de la répétition, dit Prullás. Gaudet t’as envoyé discuter avec cette sainte nitouche ? Mais pourquoi ? demanda-t-elle vivement. Prullás se rendit compte qu’il s’était aventuré sur un terrain glissant : en aucun cas la célèbre actrice ne devait avoir vent des intrigues de Vallsigorri. Je ne sais pas trop, improvisa t’il ; selon Gaudet la fille est nerveuse et il m’a demandé de la calmer. Quiqui, y a-t-il eu quelques frôlements entre mademoiselle Villalba et toi ? La Princesse regarda fixement son interlocuteur. Des frôlements ? murmura-t-il. Quels frôlements ? Qu’est ce que j’en sais ! Je ne vais aux répétitions que de temps à autre, coupa Prullás ; mais j’ai l’impression qu’il t’arrive quelque chose, dernièrement je te trouve très à cran. La princesse répliqua que seuls les idiots la mettaient à cran ; elle ne précisa pas à qui elle faisait référence, mais on sentait dans sa voix une certaine impatience.

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Odile nous propose sa traduction :

Qu'est-ce qu'il t'arrive, Carlos? demanda Mariquita Pons. Rien. A moi, tu ne me la fait pas, quelque chose te tracasse. Ecoute, il est tard. Pourquoi tu ne me racontes pas de quoi il s'agit et après, tu pars, une bonne fois pour toutes, le pressa-t-elle. Prullas se râcla la gorge. Ça s'est passé comment au salon de coiffure? La célèbre actrice le regarda, éberluée. Quel salon de coiffure? Celui de cet après-midi; aujourd'hui tu avais rendez-vous chez le coiffeur et c'est pour ça que tu es partie du théâtre comme une fusée aussitôt la répétition terminée. Mais que je suis bête! C'est vrai, je l'avais complètememt oublié, s'exclama Mariquita Pons portant instinctivement les mains à son crâne et remodelant sa coiffure; quand mon mari est absent je suis comme folle et quand il revient je ne suis bonne à rien : cet homme me fait perdre la raison. Et à toi, qui t'as raconté pour le salon de coiffure? demanda-t-elle. Cette nouvelle fille qui travaille dans la pièce, dit-il, mademoiselle Lili Villalba. Ah!cette fille!, dit Mariquita Pons; je ne savais pas que vous étiez amis. Jusqu'à aujourd'hui, je n'avais pas échangé un seul mot avec elle; Gaudet s'est entêté pour que j'aille la voir à la fin de la répétition, dit Prullas. Gaudet t'as envoyé voir cette gourde? et pour quelle raison? demanda-t-elle avec vivacité. Prullas se rendit compte qu'il s'était engagé sur un terrain glissant : en aucun cas la célèbre actrice ne devait apprendre les intrigues de Vallsigorri. Je ne sais pas trop, improvisa-t-il. D'après Gaudet, la fille est nerveuse et il m'a demandé de la rassurer. Mariquita Pons sourit avec dédain. Et tu l'as rassurée? demanda-t-elle. Quiqui, il y a eu une histoire entre mademoiselle Lili Villalba et toi? La Princesse regarda fixement son interlocuteur. Des histoires? Qu'est-ce que j'en sais! je ne viens qu'aux répétitions et seulement de temps en temps, coupa Prullas; mais j'ai l'impression qu'il t'arrive quelque chose ces temps-ci, je te trouve bien remontée. La princesse répliqua que seuls les imbéciles l'irritaient; elle ne précisa pas à qui elle faisait référence, mais au ton de sa voix on devinait une nervosité certaine.

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