mardi 23 décembre 2008

Le portrait chinois du traducteur

En photo : Portrait chinois par Yann Seitek

Nathalie, jamais en manque d'idées pour scruter nos tortueuses personnalités de traducteurs, nous propose un petit exercice de décryptage : le portrait chinois.
Si le traducteur était :
un animal ?
une plante ?
une couleur ?
un objet ?


La réponse de Nathalie :
En photo : "el cameleon" par uteart > away on the...


un caméléon (parce qu'il lui faut s'adapter à toutes les situations);

un roseau (pour la souplesse d'esprit);

le gris (pour les compromis);

un miroir (forcément déformant).
Au suivant !

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La réponse de Caroline :
En photo : Ojo de serpiente par Maria!!

un serpent (pour la souplesse, pour la mue et pour la traîtrise)

la enredadera (pour des raisons personnelles… liées, précisément, à mon histoire de traductrice. Que j'ai aimé traduire ce livre !)

le noir (parce que c'est la couleur du contraste et la somme de toutes les autres)

un couteau suisse (pour n'être jamais pris au dépourvu)
Au suivant !

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La réponse de Laure L.

En photo : Marcador de livro: gato de Cheshire! par Sonho de Feltro

Le chat (pour sa souplesse et son ambiguïté, son apparent détachement dans sa recherche de caresses).

Le tournesol qui sous le soleil (le texte) s’épanouit et fait penser à lui.

Le blanc ou le noir, absorption ou rejet de toutes les couleurs.

Une photo qui offre à ceux qui la regarde la réalité déformée par le prisme de son auteur.
Au suivant !

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La réponse de Brigitte
En photo : Disfraz de hormiga par Bio-Lily

Une Fourmi (Non, non, pas pour la vilaine fourmi radine de La Fontaine qui n’est pas prêteuse ; ni pour celle du détective de Bay City Blue qui n’a rien d’autre à faire que de se balader sur le barillet d’un colt 45 en pleine pinède à des heures indues… Plutôt pour la petite ouvrière, laborieuse, obstinée qui remet cent fois son ouvrage sur le métier, avec acharnement, obstination, opiniâtreté, obsession parfois, celle qui travaille sans bruit et dans l’ombre…

Le Myosotis (Pour ses diverses traductions « Nomeolvides » « Vergißmeinicht », « Unforgettable », « Ne m’oubliez pas », les pôvres traducteurs sont si souvent oubliés… !)

Le blanc (Pour l’habit de la « novice », qui « entre en traduction » comme on entre en religion ; pour le blanc au sens figuré, le trou, le mot que l’on cherche désespérément, jour et nuit, parfois à en perdre le sommeil !) mais aussi pour le blanc du disque de monsieur Newton qui réunit à lui seul toutes les couleurs de l’arc-en-ciel et fait jaillir la lumière quand il tourne à plein régime – Comprenez : la lumière, le bon mot, celui que l’on trouve enfin (Euréka) quand les neurones ont chauffé à plein régime !

De la pâte à modeler (Pour sa malléabilité, sa capacité à s’adapter à toutes les formes, à tous les moules, à toutes les possibilités, à toutes les situations…)
Au suivant !

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La réponse d'Olivier :

Animal: Le rat. Fouineur et bouffeur de pages...
Plante: La marihuana. Pour l'ouverture d'esprit...
Couleur: Orange. On est toujours pressés...
Objet: Un dicco. Doctus cum libro...

En photo : Rata carivora brasilera par meza-g






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La réponse de Jacqueline :

FLEUR : le liseron, plante volubile qui épanouit ses fleurs à corolle en entonnoir. Point n’est besoin d’expliciter l’entonnoir qui transvase ni la corolle qui jaillit du col étroit, comme le mot de la pensée.

ANIMAL : la licorne, parce que c’est un animal fabuleux, et que toute traduction porte sa signature, comme la corne torsadée au milieu du front de l’animal, ni tout à fait le (la) même, ni tout à fait un (une) autre.

OBJET : le perloir, ce petit entonnoir à très petit goulot dont on se sert pour faire couler un filet de crème sur une pâtisserie. Parce que le traducteur fait un travail minutieux, délicat ; pour moi, le traducteur est un gourmet ; le mot « juste » est sa gourmandise.

COULEUR : le rouge, Parce qu’il est la couleur ; parler de « couleur rouge » est presque un pléonasme. D’ailleurs, en espagnol, « colorado » signifie à la fois rouge et coloré, parce qu’il me fait penser à la pomme rouge de la sorcière noire de Blanche-Neige et à la capuche du Petit Chaperon dans la forêt, et que pouvoir traduire, c’est en soi une belle histoire.

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