Comme vous le savez, nous avons eu, jeudi dernier, le plaisir de recevoir de nouveau Sophie Léchauguette, pour une mise en pratique de la présentation générale d'il y a quinze jours ; ce que nous avons fait (la traduction d'un manuel espagnol de vannerie n'a pas été chose aisée pour des débutants comme nous, vous pouvez me croire), mais, évidemment, bavardes comme nous sommes, en prolongeant la discussion sur les ressemblances et les divergences de nos métiers… plus des ressemblances, finalement. Plus exactement, la prise de conscience réelle et non plus seulement théorique d'une même passion commune : traduire, traduire, traduire. Et en l'occurrence, nous avions aussi d'autres questions à lui poser sur ce qu'elle fait, elle, concrètement. Voici, le résultat écrit de ses réponses. Au nom de tous les Tradabordiens, je te remercie, chère Sophie, de nous faire partager tes "secrets" de fabrication et de nous donner des conseils qui nous serons à tous très utiles.
Dans un autre post je publierai la traduction de Nathalie du fragment choisi par Sophie et les commentaires faits par cette dernière, ainsi que sa traduction à elle. Vous verrez que le métier de traducteur spécialisé ou pragmatique exige une solide expérience et une méthode de travail bien rodée.
Dans un autre post je publierai la traduction de Nathalie du fragment choisi par Sophie et les commentaires faits par cette dernière, ainsi que sa traduction à elle. Vous verrez que le métier de traducteur spécialisé ou pragmatique exige une solide expérience et une méthode de travail bien rodée.
Traduire des ouvrages pour des collections pratiques
par Sophie
par Sophie
Vos interlocuteurs chez l’éditeur ne vous le préciseront pas toujours, mais le contrat de traduction se double ici d’un contrat d’adaptation.
N’hésitez pas à poser des questions, par exemple savoir si, pour la collection dans laquelle va paraître le livre il faut utiliser plutôt l’impératif ou l’infinitif dans les « pas à pas » (instruction sous le photos). Demandez à titre de documentation un ouvrage de cette collection. Le consulter pourra vous aider pour la typographie, si on ne vous fournit pas une charte. Vous montrerez ainsi, non votre ignorance, mais votre connaissance du métier.
Vous êtes à la fois traducteur et rédacteur dans le sens où vous avez aussi pour mission de poursuivre le travail éditorial et de clarifier l’information (les instructions) pour le lecteur désireux ici d’apprendre à effectuer des gestes précis. Vous traduisez des artistes et artisans au sommet de leur art, mais ce ne sont pas des professionnels de l’écriture. Vous l’êtes.
Cela dit, n’en faites pas trop. Inutile d’intervenir sur des phrases qui se laissent traduire sans difficulté. Vous êtes traducteur. Respectez votre texte de départ et n’intervenez sur les formulations initiales que lorsque c’est nécessaire pour une bonne compréhension du message. Quand la syntaxe devient complexe, n’hésitez pas à simplifier. Les phrases courtes ont la préférence, surtout quand la maquette est très serrée et que vous devez ne pas dépasser le nombre de caractères initial (que certains éditeurs cherchent à imposer comme base de rémunération alors que normalement, c’est le nombre de signes traduits qui doit être pris en compte).
Phase préliminaire : la recherche
Quelque soit le domaine, commencez par vous rendre dans une bibliothèque municipale et passez quelques heures à compulser les ouvrages sur le sujet, en cherchant ceux qui ne sont pas des traductions. Maintenant que vous avez déjà une petite idée du domaine, allez faire votre shopping.
Dans la mesure du possible, allez ensuite fouiner dans les rayonnages d’un magasin vendant les matériaux et outils (Rougier & Plé est un assez bon généraliste). Discutez avec les vendeurs, essayez d’obtenir gratuitement le catalogue, contre promesse de faire figurer l’adresse du magasin en fin de livre.
Complétez ces recherches bien concrètes par des recherches virtuelles. Vous trouverez sur le net quantité de choses, mais l’info est souvent très incomplète et parfois pas très fiable. Essayez de trouver des garantis de la fiabilité des sites pour la terminologie.
Le mieux, ce sont les catalogues des fournisseurs des matériaux et outils correspondant à l’activité. S’ils travaillent dans les pays hispanophones et francophones, vous êtes bien armés.
Les dictionnaires sont généralement très insuffisants pour ce type de travail.
À suivre…
N’hésitez pas à poser des questions, par exemple savoir si, pour la collection dans laquelle va paraître le livre il faut utiliser plutôt l’impératif ou l’infinitif dans les « pas à pas » (instruction sous le photos). Demandez à titre de documentation un ouvrage de cette collection. Le consulter pourra vous aider pour la typographie, si on ne vous fournit pas une charte. Vous montrerez ainsi, non votre ignorance, mais votre connaissance du métier.
Vous êtes à la fois traducteur et rédacteur dans le sens où vous avez aussi pour mission de poursuivre le travail éditorial et de clarifier l’information (les instructions) pour le lecteur désireux ici d’apprendre à effectuer des gestes précis. Vous traduisez des artistes et artisans au sommet de leur art, mais ce ne sont pas des professionnels de l’écriture. Vous l’êtes.
Cela dit, n’en faites pas trop. Inutile d’intervenir sur des phrases qui se laissent traduire sans difficulté. Vous êtes traducteur. Respectez votre texte de départ et n’intervenez sur les formulations initiales que lorsque c’est nécessaire pour une bonne compréhension du message. Quand la syntaxe devient complexe, n’hésitez pas à simplifier. Les phrases courtes ont la préférence, surtout quand la maquette est très serrée et que vous devez ne pas dépasser le nombre de caractères initial (que certains éditeurs cherchent à imposer comme base de rémunération alors que normalement, c’est le nombre de signes traduits qui doit être pris en compte).
Phase préliminaire : la recherche
Quelque soit le domaine, commencez par vous rendre dans une bibliothèque municipale et passez quelques heures à compulser les ouvrages sur le sujet, en cherchant ceux qui ne sont pas des traductions. Maintenant que vous avez déjà une petite idée du domaine, allez faire votre shopping.
Dans la mesure du possible, allez ensuite fouiner dans les rayonnages d’un magasin vendant les matériaux et outils (Rougier & Plé est un assez bon généraliste). Discutez avec les vendeurs, essayez d’obtenir gratuitement le catalogue, contre promesse de faire figurer l’adresse du magasin en fin de livre.
Complétez ces recherches bien concrètes par des recherches virtuelles. Vous trouverez sur le net quantité de choses, mais l’info est souvent très incomplète et parfois pas très fiable. Essayez de trouver des garantis de la fiabilité des sites pour la terminologie.
Le mieux, ce sont les catalogues des fournisseurs des matériaux et outils correspondant à l’activité. S’ils travaillent dans les pays hispanophones et francophones, vous êtes bien armés.
Les dictionnaires sont généralement très insuffisants pour ce type de travail.
À suivre…
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