lundi 30 mars 2009

Court séjour au collège des traducteurs à Arles (Novembre 2007), par Sophie

En photo : Cinq traducteurs sous le ciel automnal des Baux de provence,
de gauche à droite, Kaloyan (Bulgare) Sophie (Française) Dorothé (Franco-brésilienne) et Ilya (Georgien) et le cinquième, Laurent Langlade(Français, auteur de la photo) qui vient de publier sa première traduction Instants de Guerre de Laurie Lee chez Phébus
Traduire et réfléchir au collège c'est super, mais faire un peu de tourisme aux alentours c'est pas mal non plus

Installé dans l’ancien hôpital immortalisé par Van Gogh, le collège des traducteurs n’en occupe qu’une petite partie, sur deux étages. Au premier, la bibliothèque dont le personnel officie avec autant d’efficacité que de gentillesse. Au second, la résidence qui se compose d’une dizaine de chambres en duplex, en haut une mezzanine avec le lit, en bas le coin bureau et la salle de bains. Les plus chanceux ont vu sur la cour intérieure du collège, les autres sur la rue. Ces chambres ouvrent sur un couloir qui conduit à une grande salle divisée en espace cuisine (fort bien équipé), salle à manger, salon et coin télé. C’est dans cet espace de convivialité que les traducteurs en résidence se retrouvent pour faire la dînette tout en faisant connaissance et parler de leurs traductions respectives. Comme le groupe est très international, on y entend les sons de langue que l’on a rarement l’occasion d’écouter et on y sent à toute heure du jour (et parfois aussi la nuit) les fumets de cuisine du bout du monde. J’ai particulièrement apprécié les bonnes odeurs montant des soupes de notre ami Mongol. Le soir de mon arrivée, il y avait un repas en commun pour dire au revoir à deux traducteurs qui partaient le lendemain et que je n’ai donc pas connus. Comme il y a souvent des départs et des arrivées, il y a souvent des soirées tous ensemble. Le reste du temps, chacun mange à son heure, souvent rejoint par d’autres. Entre les effets du décalage horaire pour ceux qui viennent du bout du monde, les habitudes culturelles différentes, et le fait que certains sont plutôt des oiseaux de nuit, inutile de s’attendre à voir respecter les heures des repas françaises.

En photo : L'Espace Van Gogh par cosmicautumn

Pendant cette quinzaine de jour, j’ai eu le bonheur de faire la connaissance de deux traducteurs brésiliens, un allemand, deux bulgares, un kazakh, un géorgien, une estonienne, un mongol. Pour les ressortissants de la Communauté Européenne, le séjour est gratuit, pour les autres c’est 15 euros par jour. Des bourses de séjour aident ceux qui viennent de pays où cette somme représente une fortune à s’en acquitter et à avoir de quoi vivre pendant leur séjour. J’étais la seule française aussi me suis-je fait un plaisir d’essayer de répondre aux quelques questions que m’ont posé mes collègues qui traduisaient des auteurs français dans leur langue respective.
Pour le travail, on peut rester dans sa chambre où il y a un petit bureau ou descendre à la bibliothèque, accessible à toute heure du jour et de la nuit. À son arrivée, on se voit attribué un bureau et un ordinateur avec connexion internet dont on sera le seul utilisateur pendant la durée du séjour. Après avoir fait sa récolte d’ouvrages de référence dans les rayonnages, on peut donc les laisser sur son bureau et les retrouver quand on revient. Inutile de dire que j’ai rarement vu une aussi belle collection de dictionnaires couvrant un impressionnant échantillonnage de langues, et l’étagère traductologie était fort bien remplie.
Si vous avez envie de profiter de ces conditions de travail privilégiées, il faut vous y prendre à l’avance, avoir un contrat signé avec un éditeur (ou comme c’était mon cas, venir pour faire de la recherche) et remplir le formulaire qu’il suffit de télécharger et où vous expliquerez vos motivations. Pour en savoir plus, aller visiter le site du collège où tout est très bien expliqué : http://www.atlas-citl.org/fr/citl.htm

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