samedi 28 mars 2009

Résultats du sondage : « Quand je traduis de la poésie, que dois-je faire de la métrique… »

En photo : Ni hablar del peluquín par Florentino Sánchez

Sur 13 votes exprimés :

La calquer = 1 voix (7%)
L'adapter au système français = 8 voix (61%)
L'oublier = 4 voix (30%)

La majorité est nette… Il faut, dites-vous, que le traducteur adapte la métrique espagnole. Mmhhh. Cela soulève tout de même quelques questions : dans la mesure où la poésie est une "construction" dont la réussite repose en grande partie sur l'habileté du travail formel, avec les différentes variantes que l'on sait et celles qui restent encore à inventer, on peut se demander si changer le système métrique, a fortiori l'adapter aux usages français, n'est pas la pire des hérésies… car, enfin !, la métrique, c'est rien moins que le rythme… et le rythme, c'est, collectivement, la langue qui parle à et de la communauté (n'oublions pas que le poème est en soi symbole ; comment réconcilier les deux morceaux brisés et séparés du symbole, c'est-à-dire créer le sens, sans une langue commune ?), et, individuellement, c'est le souffle singulier du poète, cette force qui en fait une « torre de Dios », pour reprendre Rubén Darío. Est-ce qu'à l'arrivée, si le rythme est perdu, ce n'est pas quelqu'un d'autre qui s'exprime, au sens fort du terme… un étranger doublement étranger, en somme ? Non, non, non, si la poésie est voix, impossible qu'une autre voix me parle. Allons ! Et la passion dans tout cela ?
Ah que c'est compliqué !

Pour alimenter la réflexion sur la traduction de la métrique, lisez donc l'article de Miquel Desclot, « Traduire Molière en catalan » (traduit par Marta Martínez Valls).
Consultable sur : http://mmvalls.hautetfort.com/archive/2009/05/16/traduire-trahir-creer-tous-les-enjeux-de-la-traduction-d-apr.html

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