« Texte, paratexte ou prétexte ? »
Le cours de Pascale Sardin étant très exhaustif, j’ai souhaité aborder ce compte rendu en prenant l’angle de la NDT – entendez, note du traducteur –, question à laquelle nous avons réfléchi avec P. Sardin pendant toute la première heure de notre séance du 2 février. C’est d’ailleurs un thème qui avait retenu toute l’attention de tradabordo – qui est allé, souvenez-vous, jusqu’à organiser un sondage à ce sujet.
Là, il ne s’agissait pas de savoir si nous étions pour au contre les notes, mais de mieux cerner les fonctions de ce procédé de traduction. Nous avons dégagé une fonction exégétique, nous appuyant sur la définition du Petit Robert : « bref éclaircissement nécessaire à l’intelligence d’un texte », une fonction « méta-» : métapraxique, métatextuelle, métalinguistique. Nous avons remarqué que l’exégèse qui vise « la compréhension du texte en lui-même, est de nature propédeutique puisqu’elle prépare la voie à l’herméneutique ; celle-ci « met en lumière ce que le texte signifie pour son interprète et ses contemporains », ce qui est en phase avec la fonction du traducteur, de tout temps un pédagogue.
Nous avons observé que la note fait violence au texte dont elle rompt l’unité, qu’elle signale un hiatus et un jeu qui affecte le texte traduit, qu’elle met en relief le conflit d’autorité qui se trame entre auteur et traducteur en révélant que la « disparition illocutoire du traducteur » n’est qu’un leurre, le traducteur loin de s’effacer derrière l’auteur, imprimant le texte de sa subjectivité, qu’elle souligne que la frontière qui sépare traduction et commentaire est floue et instable. Mais que se situant sur la trace du parcours herméneutique du traducteur, elle est la marque de tout le travail de compréhension nécessaire pour arriver à la traduction.
Alors la NDT, ce « dangereux supplément », suivant l’expression de Jacques Derrida, qu’est-elle au bout du compte : production de connaissance ?, de sens ? outil littéraire ? scandale?, ou tout cela à la fois ? « Evitée ou, moindre mal, multipliée », la note du traducteur est en tout cas intéressante du point de vue de la négociation qu’elle engage et parce qu’elle est « tout simplement polémique ». Elle peut montrer les difficultés rencontrées par le traducteur pour traduire « l’intraduisible », mais au-delà de cet aveu d’impuissance, elle invite aussi le lecteur à réfléchir à ce qu’il vient de lire et elle interroge le fonctionnement des langues et du langage.
Nous avons observé que la note fait violence au texte dont elle rompt l’unité, qu’elle signale un hiatus et un jeu qui affecte le texte traduit, qu’elle met en relief le conflit d’autorité qui se trame entre auteur et traducteur en révélant que la « disparition illocutoire du traducteur » n’est qu’un leurre, le traducteur loin de s’effacer derrière l’auteur, imprimant le texte de sa subjectivité, qu’elle souligne que la frontière qui sépare traduction et commentaire est floue et instable. Mais que se situant sur la trace du parcours herméneutique du traducteur, elle est la marque de tout le travail de compréhension nécessaire pour arriver à la traduction.
Alors la NDT, ce « dangereux supplément », suivant l’expression de Jacques Derrida, qu’est-elle au bout du compte : production de connaissance ?, de sens ? outil littéraire ? scandale?, ou tout cela à la fois ? « Evitée ou, moindre mal, multipliée », la note du traducteur est en tout cas intéressante du point de vue de la négociation qu’elle engage et parce qu’elle est « tout simplement polémique ». Elle peut montrer les difficultés rencontrées par le traducteur pour traduire « l’intraduisible », mais au-delà de cet aveu d’impuissance, elle invite aussi le lecteur à réfléchir à ce qu’il vient de lire et elle interroge le fonctionnement des langues et du langage.
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