Recuerdo que a fines de agosto, Filiberto fue despedido de la Secreta-ría, con una recriminación pública del Director, y rumores de locura y aun robo. Esto no lo creí. Si vi unos oficios descabellados, preguntando al Oficial Mayor si el agua podía olerse, ofreciendo sus servicios al Se-cretario de Recursos Hidráulicos para hacer llover en el desierto. No su-pe qué explicación darme; pensé que las lluvias excepcionalmente fuer-tes, de ese verano, lo habían crispado. O que alguna depresión moral debía producir la vida en aquel caserón antiguo, con la mitad de los cuartos bajo llave y empolvados, sin criados ni vida de familia. Los apuntes siguientes son de fines de septiembre:
”Chac Mool puede ser simpático cuando quiere, … un glu-glu de agua embelesada… Sabe historias fantásticas sobre los monzones, las lluvias ecuatoriales, el castigo de los desiertos; cada planta arranca su pater-nidad mítica: el sauce, su hija descarriada; los lotos, sus mimados; su suegra: el cacto. Lo que no puedo tolerar es el olor, extrahumano, que emana de esa carne que no lo es, de las chanclas flameantes de ancia-nidad. Con risa estridente, el Chac Mool revela cómo fue descubierto por Le Plongeon, y puesto físicamente en contacto con hombres de otros símbolos. Su espíritu ha vivido en el cántaro y la tempestad, na-tural; otra cosa es su piedra, y haberla arrancado al escondite es artifi-cial y cruel. Creo que nunca lo perdonará el Chac Mool. Él sabe de la inminencia del hecho estético.
“He debido proporcionarle sapolio para que se lave el estómago que el mercader le untó de ketchup al creerlo azteca: No pareció gustarle mi pregunta sobre su parentesco con Tláloc, y, cuando se enoja, sus dientes, de por sí repulsivos, se afilan y brillan. Los primero días, bajó a dormir al sótano, desde ayer, en mi cama”
”Ha empezado la temporada seca. Ayer, desde la sala en que duermo ahora, comencé a oír los mismos lamentos roncos del principio, segui-dos de ruidos terribles. Subí y entreabrí la puerta de la recámara: el Chac Mool estaba rompiendo las lámparas, los muebles; saltó hacia la puerta con las manos arañadas, y apenas pude cerrar e irme a esconder al baño… Luego bajó jadeante y pidió agua; todo el día tiene corriendo las llaves, no queda un centímetro seco en la casa. Tengo que dormir muy abrigado, y le he pedido no empapar la sala más”.
”Chac Mool puede ser simpático cuando quiere, … un glu-glu de agua embelesada… Sabe historias fantásticas sobre los monzones, las lluvias ecuatoriales, el castigo de los desiertos; cada planta arranca su pater-nidad mítica: el sauce, su hija descarriada; los lotos, sus mimados; su suegra: el cacto. Lo que no puedo tolerar es el olor, extrahumano, que emana de esa carne que no lo es, de las chanclas flameantes de ancia-nidad. Con risa estridente, el Chac Mool revela cómo fue descubierto por Le Plongeon, y puesto físicamente en contacto con hombres de otros símbolos. Su espíritu ha vivido en el cántaro y la tempestad, na-tural; otra cosa es su piedra, y haberla arrancado al escondite es artifi-cial y cruel. Creo que nunca lo perdonará el Chac Mool. Él sabe de la inminencia del hecho estético.
“He debido proporcionarle sapolio para que se lave el estómago que el mercader le untó de ketchup al creerlo azteca: No pareció gustarle mi pregunta sobre su parentesco con Tláloc, y, cuando se enoja, sus dientes, de por sí repulsivos, se afilan y brillan. Los primero días, bajó a dormir al sótano, desde ayer, en mi cama”
”Ha empezado la temporada seca. Ayer, desde la sala en que duermo ahora, comencé a oír los mismos lamentos roncos del principio, segui-dos de ruidos terribles. Subí y entreabrí la puerta de la recámara: el Chac Mool estaba rompiendo las lámparas, los muebles; saltó hacia la puerta con las manos arañadas, y apenas pude cerrar e irme a esconder al baño… Luego bajó jadeante y pidió agua; todo el día tiene corriendo las llaves, no queda un centímetro seco en la casa. Tengo que dormir muy abrigado, y le he pedido no empapar la sala más”.
***
***
***
Brigitte nous propose sa traduction :
Je me souviens qu’à la fin du mois d’août, Filiberto a été renvoyé du Secrétariat, avec une réprimande publique du Directeur et des bruits de folie et même de vol qui circulaient. Je n’y ai pas cru. Ca oui, j’ai bien vu des rapports sans queue ni tête, demandant à l’Ingénieur en Chef ? si on pouvait sentir l’odeur de l’eau, proposant ses services au Secrétariat des Ressources Hydrauliques pour faire pleuvoir dans le désert. Je n’ai pas su quelle explication y donner ; j’ai pensé que les pluies exceptionnellement fortes de cet été l’avaient mis sur les nerfs. Ou que la vie dans cette maison vétuste, avec la moitié des pièces condamnées et poussiéreuses, sans domestiques ni vie de famille, devait quelque peu le déprimer moralement. Les notes suivantes datent de fin septembre :
« Chac Mool peut être sympathique quand il le veut,…- un glou glou d’eau charmant…Il connaît des histoires fantastiques sur les moussons, les pluies équatoriales, le châtiment des déserts ; chaque plante renferme sa paternité mythique : le saule, sa fille perdue ; les lotus, ses enfants chéris ; sa belle-mère : le cactus. Ce que je ne peux supporter c’est l’odeur, extra humaine, qui émane de cette chair qui ne l’est pas, des sandales flambantes d’antiquité. Avec un rire strident, le Chac Mool révèle comment il a été découvert par Le Plongeon* et mis physiquement en contact avec des hommes aux symboles différents. Son esprit a vécu au milieu de l’averse et la tempête, naturel ; sa pierre est autre chose, et l’avoir arraché à sa cachette est artificiel et cruel. Je crois que jamais le Chac Mool ne le pardonnera. Il connaît l’imminence du fait esthétique.
J’ai du lui procurer de la saponaire pour qu’il nettoie son estomac que le marchand avait enduit de ketchup le croyant aztèque ; ma question concernant sa parenté avec Tlaloc ne semble pas lui avoir plu et, quand il se met en colère, ses dents, déjà repoussantes en soi, deviennent acérées et brillent. Les premiers jours, il est descendu dormir dans le sous-sol, depuis hier, dans mon lit.
La saison sèche a débuté. Hier, de la pièce où je dors maintenant, j’ai commencé à entendre les mêmes lamentations rauques du début, suivies de bruits épouvantables. Je suis monté et j’ai entrouvert la porte de la chambre : le Chac Mool était en train de casser les lampes, les meubles ; il a bondi sur la porte avec ses mains égratignées, et j’ai eu tout juste le temps de refermer et d’aller me cacher dans la salle de bain…Ensuite, il est descendu haletant et a réclamé de l’eau ; il laisse couler les robinets toute la journée, il n’y a pas un centimètre qui soit encore sec dans cette maison. Je suis obligé de dormir très couvert et je l’ai prié de ne plus inonder la pièce.
* en français dans le texte
Je me souviens qu’à la fin du mois d’août, Filiberto a été renvoyé du Secrétariat, avec une réprimande publique du Directeur et des bruits de folie et même de vol qui circulaient. Je n’y ai pas cru. Ca oui, j’ai bien vu des rapports sans queue ni tête, demandant à l’Ingénieur en Chef ? si on pouvait sentir l’odeur de l’eau, proposant ses services au Secrétariat des Ressources Hydrauliques pour faire pleuvoir dans le désert. Je n’ai pas su quelle explication y donner ; j’ai pensé que les pluies exceptionnellement fortes de cet été l’avaient mis sur les nerfs. Ou que la vie dans cette maison vétuste, avec la moitié des pièces condamnées et poussiéreuses, sans domestiques ni vie de famille, devait quelque peu le déprimer moralement. Les notes suivantes datent de fin septembre :
« Chac Mool peut être sympathique quand il le veut,…- un glou glou d’eau charmant…Il connaît des histoires fantastiques sur les moussons, les pluies équatoriales, le châtiment des déserts ; chaque plante renferme sa paternité mythique : le saule, sa fille perdue ; les lotus, ses enfants chéris ; sa belle-mère : le cactus. Ce que je ne peux supporter c’est l’odeur, extra humaine, qui émane de cette chair qui ne l’est pas, des sandales flambantes d’antiquité. Avec un rire strident, le Chac Mool révèle comment il a été découvert par Le Plongeon* et mis physiquement en contact avec des hommes aux symboles différents. Son esprit a vécu au milieu de l’averse et la tempête, naturel ; sa pierre est autre chose, et l’avoir arraché à sa cachette est artificiel et cruel. Je crois que jamais le Chac Mool ne le pardonnera. Il connaît l’imminence du fait esthétique.
J’ai du lui procurer de la saponaire pour qu’il nettoie son estomac que le marchand avait enduit de ketchup le croyant aztèque ; ma question concernant sa parenté avec Tlaloc ne semble pas lui avoir plu et, quand il se met en colère, ses dents, déjà repoussantes en soi, deviennent acérées et brillent. Les premiers jours, il est descendu dormir dans le sous-sol, depuis hier, dans mon lit.
La saison sèche a débuté. Hier, de la pièce où je dors maintenant, j’ai commencé à entendre les mêmes lamentations rauques du début, suivies de bruits épouvantables. Je suis monté et j’ai entrouvert la porte de la chambre : le Chac Mool était en train de casser les lampes, les meubles ; il a bondi sur la porte avec ses mains égratignées, et j’ai eu tout juste le temps de refermer et d’aller me cacher dans la salle de bain…Ensuite, il est descendu haletant et a réclamé de l’eau ; il laisse couler les robinets toute la journée, il n’y a pas un centimètre qui soit encore sec dans cette maison. Je suis obligé de dormir très couvert et je l’ai prié de ne plus inonder la pièce.
* en français dans le texte
***
Odile nous propose sa traduction :
Je me souviens qu'à la fin du mois d'août, il fut licencié du Ministère, avec une accusation publique du Directeur, et des rumeurs de folie, et même de vol, avaient circulé. Ceci, je n'y croyais pas. Il est vrai que j'avais vu des courriers sans queue ni tête, demandant à l'ingénieur en chef si on pouvait sentir l'eau et proposant ses services pour faire tomber la pluie sur le désert. Je ne sus à quelle explication en rester; je pensai que les pluies, exceptionnellement fortes, de cet été l'avaient mis sur les nerfs. Ou que la vie dans cette grande maison dont la moitié des pièces étaient fermées à clef et poussièreuses, sans domesticité et sans vie de famille, devait entraîner une grande dépression morale. Les notes suivantes sont de fin septembre :
« Chac Mool peut être sympathique quand il veut.... un glou-glou d'eau magique... Il connaît des histoires fantastiques sur les vents, les pluies équatoriales et le châtiment des déserts; chaque plante possède sa paternité mythique: le saule: sa fille égarée , les lotus:ses caprices; sa belle-mère: le cactus. Ce que je ne peux supporter, c'est l'odeur, extra-humaine, qui émane de cette chair qui n'en est pas une, des ?????. Avec un rire strident, le Chac Mool révèle comment il fut découvert par Le Plongeon* et mis physiquement en contact avec des hommes d'autres civilisations. Son esprit a vécu dans le déluge et la tempête, c'est naturel; la pierre dont il est fait c'est autre chose, et de l'avoir arrachée à sa cachette est anti-naturel et cruel. Je crois que le Chac Mool ne le pardonnnera jamais. Il connait les risques liés à l'attrait pour son esthétique.
« J' ai dû lui donner du savon pour qu'il lave son ventre que le marchand avait badigeonné de ketchup le croyait d'origine aztèque. Ma question sur sa parenté avec Tlaloc n'a pas eu l'heur de lui plaire et lorsqu'il se fâche, ses dents, déjà dissuasives par elles-mêmes, deviennent acérées et étincelent. Les premiers jours, il est descendu dormir au sous-sol, mais depuis hier, il dort dans mon lit. »
«La saison sèche a commencé. Hier, de la pièce dans laquelle je dors désormais, j'ai à nouveau entendu les mêmes plaintes rauques qu'au début, suivies de bruits terribles. Je suis monté et j'ai entr'ouvert la porte de la chambre: le Chac Mool était en train de casser les lampes, les meubles; il a bondi vers la porte, les mains égratignées, et c'est tout juste si j'ai pu la refermer et aller me cacher dans la salle de bains.... Puis, il est descendu en haletant et a demandé de l'eau; toute la journée il ouvre les robinets et il n'y a plus un seul centimètre carré sec dans toute la maison. Je dois dormir bien couvert, et je lui ai demandé de ne plus inonder la pièce. »
*Le terme Chac Mool a été inventé en 1875 par l'explorateur Auguste Le Plongeon pour désigner un type de statue trouvé à Chichen Itza. Ce nom éminemment fantaisiste, qui signifie «grand jaguar rouge» en maya yucatèque, continue à être employé par les archéologues tout simplement parce qu'il a été consacré par l'usage.
La sculpture représente un homme couché, s'appuyant sur ses coudes, les jambes repliées et la tête tournée à 90° vers le côté.
Source : Wikipédia.
Je me souviens qu'à la fin du mois d'août, il fut licencié du Ministère, avec une accusation publique du Directeur, et des rumeurs de folie, et même de vol, avaient circulé. Ceci, je n'y croyais pas. Il est vrai que j'avais vu des courriers sans queue ni tête, demandant à l'ingénieur en chef si on pouvait sentir l'eau et proposant ses services pour faire tomber la pluie sur le désert. Je ne sus à quelle explication en rester; je pensai que les pluies, exceptionnellement fortes, de cet été l'avaient mis sur les nerfs. Ou que la vie dans cette grande maison dont la moitié des pièces étaient fermées à clef et poussièreuses, sans domesticité et sans vie de famille, devait entraîner une grande dépression morale. Les notes suivantes sont de fin septembre :
« Chac Mool peut être sympathique quand il veut.... un glou-glou d'eau magique... Il connaît des histoires fantastiques sur les vents, les pluies équatoriales et le châtiment des déserts; chaque plante possède sa paternité mythique: le saule: sa fille égarée , les lotus:ses caprices; sa belle-mère: le cactus. Ce que je ne peux supporter, c'est l'odeur, extra-humaine, qui émane de cette chair qui n'en est pas une, des ?????. Avec un rire strident, le Chac Mool révèle comment il fut découvert par Le Plongeon* et mis physiquement en contact avec des hommes d'autres civilisations. Son esprit a vécu dans le déluge et la tempête, c'est naturel; la pierre dont il est fait c'est autre chose, et de l'avoir arrachée à sa cachette est anti-naturel et cruel. Je crois que le Chac Mool ne le pardonnnera jamais. Il connait les risques liés à l'attrait pour son esthétique.
« J' ai dû lui donner du savon pour qu'il lave son ventre que le marchand avait badigeonné de ketchup le croyait d'origine aztèque. Ma question sur sa parenté avec Tlaloc n'a pas eu l'heur de lui plaire et lorsqu'il se fâche, ses dents, déjà dissuasives par elles-mêmes, deviennent acérées et étincelent. Les premiers jours, il est descendu dormir au sous-sol, mais depuis hier, il dort dans mon lit. »
«La saison sèche a commencé. Hier, de la pièce dans laquelle je dors désormais, j'ai à nouveau entendu les mêmes plaintes rauques qu'au début, suivies de bruits terribles. Je suis monté et j'ai entr'ouvert la porte de la chambre: le Chac Mool était en train de casser les lampes, les meubles; il a bondi vers la porte, les mains égratignées, et c'est tout juste si j'ai pu la refermer et aller me cacher dans la salle de bains.... Puis, il est descendu en haletant et a demandé de l'eau; toute la journée il ouvre les robinets et il n'y a plus un seul centimètre carré sec dans toute la maison. Je dois dormir bien couvert, et je lui ai demandé de ne plus inonder la pièce. »
*Le terme Chac Mool a été inventé en 1875 par l'explorateur Auguste Le Plongeon pour désigner un type de statue trouvé à Chichen Itza. Ce nom éminemment fantaisiste, qui signifie «grand jaguar rouge» en maya yucatèque, continue à être employé par les archéologues tout simplement parce qu'il a été consacré par l'usage.
La sculpture représente un homme couché, s'appuyant sur ses coudes, les jambes repliées et la tête tournée à 90° vers le côté.
Source : Wikipédia.
***
Alexandra – étudiante du groupe 2 de CAPES – nous propose sa traduction :
Je me souviens que vers la fin du mois d'août, Filiberto fut renvoyé du Secrétariat, avec une récrimination publique du Directeur, et des rumeurs de folie et même de vol. Je ne pus croire cela. Si je vis quelques officiers insensés demander à l' Officier Supérieur si l'on pouvait sentir l'eau, ils offrirent leurs services au Secrétaire des Ressources Hydrauliques pour qu'il pleuve dans le désert. Je ne sus quelle explication donner pour m'en convaincre; je pensai que les pluies exceptionnellement fortes, de cet été, l'avaient tapées sur les nerfs. Ou que quelconque dépression morale devait produire de la vie dans cette vieille demeure, avec la moitié des pièces fermées à clé et remplies de poussière, sans valet et sans vie de famille. Les notes suivantes datent de fin septembre :
« Chac Mool peut être sympathique quand il veut,...un glou-glou d'eau ensorcelé et …Il en connaît des histoires fantastiques sur la mousson, les pluies équatoriales, la punition des déserts, chaque plante arrache sa paternité mythique : le saule-pleureur, sa fille égarée; les lotus, ses semblables; sa belle-mère, le cactus. Ce que je ne peux tolérer, c'est l'odeur surhumaine, qui émane de cette chair qui n'en est pas vraiment, des savates d'un temps plutôt ancien. D'un rire strident, le Chac Mool révèle comment il a été découvert par « Le Plongeon »et comment il a pris physiquement contact avec des hommes aux symboles différents. Son esprit a vécu entre la cruche et la tempête, chose naturelle; pour ce qui est de sa pierre c'est autre chose, le fait de l'avoir arrachée pour la cacher ensuite c'est cruel et artificiel. Je crois que le Chac Mool ne lui pardonnera jamais. Il connaît l'importance, lui, du port esthétique.
« J'ai dû lui inventer une histoire pour qu'il se nettoie l'estomac que le marchand tâcha de ketchup l'ayant pris pour un aztèque : il ne sembla pas apprécier que je lui demande son lien de parenté avec Tlaloc, et lorsqu'il s'énerve, ses dents elles-même repoussantes, s'aiguisent et brillent. Les premiers jours, il descendit dormir dans la cave, et, depuis hier, dans mon lit. »
« La saison sèche a commencé. Hier, depuis la pièce où je dors à présent, je commençai à entendre les mêmes lamentations enrouées du début, suivies de terribles bruits. Je montai et j'entrouvris la porte de la chambre. Le Chac Mool était en train de casser les lampes, les meubles, il sauta vers la porte avec les mains griffées, et je pus à peine m'enfermer et me cacher dans la salle de bain...Puis il descendit essoufflé et demanda de l'eau; toute la journée, il mis la maison sans dessous dessus, il ne resta aucun centimètre sec dans la maison. Je dois dormir bien emmitouflé, et, je lui ai demandé qu'il ne mouille plus la pièce.
Je me souviens que vers la fin du mois d'août, Filiberto fut renvoyé du Secrétariat, avec une récrimination publique du Directeur, et des rumeurs de folie et même de vol. Je ne pus croire cela. Si je vis quelques officiers insensés demander à l' Officier Supérieur si l'on pouvait sentir l'eau, ils offrirent leurs services au Secrétaire des Ressources Hydrauliques pour qu'il pleuve dans le désert. Je ne sus quelle explication donner pour m'en convaincre; je pensai que les pluies exceptionnellement fortes, de cet été, l'avaient tapées sur les nerfs. Ou que quelconque dépression morale devait produire de la vie dans cette vieille demeure, avec la moitié des pièces fermées à clé et remplies de poussière, sans valet et sans vie de famille. Les notes suivantes datent de fin septembre :
« Chac Mool peut être sympathique quand il veut,...un glou-glou d'eau ensorcelé et …Il en connaît des histoires fantastiques sur la mousson, les pluies équatoriales, la punition des déserts, chaque plante arrache sa paternité mythique : le saule-pleureur, sa fille égarée; les lotus, ses semblables; sa belle-mère, le cactus. Ce que je ne peux tolérer, c'est l'odeur surhumaine, qui émane de cette chair qui n'en est pas vraiment, des savates d'un temps plutôt ancien. D'un rire strident, le Chac Mool révèle comment il a été découvert par « Le Plongeon »et comment il a pris physiquement contact avec des hommes aux symboles différents. Son esprit a vécu entre la cruche et la tempête, chose naturelle; pour ce qui est de sa pierre c'est autre chose, le fait de l'avoir arrachée pour la cacher ensuite c'est cruel et artificiel. Je crois que le Chac Mool ne lui pardonnera jamais. Il connaît l'importance, lui, du port esthétique.
« J'ai dû lui inventer une histoire pour qu'il se nettoie l'estomac que le marchand tâcha de ketchup l'ayant pris pour un aztèque : il ne sembla pas apprécier que je lui demande son lien de parenté avec Tlaloc, et lorsqu'il s'énerve, ses dents elles-même repoussantes, s'aiguisent et brillent. Les premiers jours, il descendit dormir dans la cave, et, depuis hier, dans mon lit. »
« La saison sèche a commencé. Hier, depuis la pièce où je dors à présent, je commençai à entendre les mêmes lamentations enrouées du début, suivies de terribles bruits. Je montai et j'entrouvris la porte de la chambre. Le Chac Mool était en train de casser les lampes, les meubles, il sauta vers la porte avec les mains griffées, et je pus à peine m'enfermer et me cacher dans la salle de bain...Puis il descendit essoufflé et demanda de l'eau; toute la journée, il mis la maison sans dessous dessus, il ne resta aucun centimètre sec dans la maison. Je dois dormir bien emmitouflé, et, je lui ai demandé qu'il ne mouille plus la pièce.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire