mercredi 15 avril 2009

Conseil de lecture, par Barbara, avec un additif de Laure L.

Une illustration que seule Barbara comprendra… et appréciera.

Qui est Barbara ? Souvenez-vous, vous avez déjà vu ce prénom passer sur le blog… dans les propositions de traduction. Barbara est une brillante étudiante qui passe l'agrégation et qui se penche d'autant plus régulièrement sur nos activités qu'elle a bien l'intention de nous rejoindre l'année prochaine. Comme pour d'autres, ça n'est pas un "investissement" facile, mais elle s'accroche. Je ne doute pas qu'elle réussira le test d'entrée ! Donc, Barbara nous envoie les références d'un entretien avec Claro, l'un des traducteurs de l'anglais les plus en vue, paru il y a quelques jours dans Télérama. Merci à elle d'avoir pensé à nous…

Télérama nº 3090, 1er avril 2009, pages 18 et 20.
Je l'ai retrouvé sur le site de Télérama, je vous laisse le lien:
http://www.telerama.fr/livre/traduire-c-est-parfois-refaire-un-texte-avec-le-sentiment-de-ne-plus-savoir-ecrire,41251.php

***

Je reçois aujourd'hui par mail un post de Laure sur le même article :

Je viens de lire un article formidable qui, je pense, pourrait intéresser notre petite communauté tradabordine/dienne… Et il ne s’agit pas du « it article » du dernier Elle ou Cosmo (même si je l’ai lu aussi !).
Vous connaissez certainement toutes Claro, traducteur de Vollmann, Vikram Seth ou encore Thomas Pynchon, la liste est longue.
Dans un entretien accordé à Télérama en avril, Claro soulève quelques points familiers, discutés en atelier et sur le blog.
« Traduire le texte (…) » selon lui, « c’est parfois refaire un texte avec le sentiment de ne plus savoir écrire ». À la question : « Comment définir un traducteur ? », il répond : « Plus que des « passeurs » je dirais que nous sommes des « passoires ». On met des choses dedans, ça décante, ça dégouline et on en fait un autre plat. Je préfère aussi l’image du faussaire, qui ne reproduit pas à l’identique mais fait « à la manière de ». Un bon traducteur n’est pas forcément un écrivain, mais sûrement quelqu’un qui se sent obligé, presque normalement, de le devenir le temps d’une traduction. C’est donc un écrivain assez étrange : il est un double de l’auteur qu’il traduit et dont il doit intégrer le style, la vitesse ou la rythmique. Et en même temps un écrivain dans sa propre langue. »
Son point de vue sur la fidélité est particulièrement riche… cela vous rappelle-t-il quelque chose ? « Vous dites qu’il faut être fidèle à 90%. » Réponse de Claro : « La fidélité ne signifie pas qu’il faut rester collé au texte. (…) Dès le premier jet de traduction, on est dans l’écriture, et celle-ci n’est possible qu’à l’issue d’un travail préparatoire sur le texte, pour être sûr d’avoir compris la langue. » Selon lui : « Un traducteur ne devient pas meilleur avec le temps et la somme des ses traductions. (…) Chaque texte présente ses difficultés propres et vous remet en cause. On peut ainsi aimer des textes et ne pas arriver à les traduire. »
Pour lui « traduire c’est d’abord défaire un texte, y compris dans sa propre langue. » Pour celles qui ont assisté aux ateliers de Christilla Vasserot, n’est-ce pas la démarche entreprise en déconstruisant physiquement le texte pour mettre en évidence son sens ?
À la question de la modernisation d’une traduction, Claro utilise l’exemple du Quichotte… Une de nos actualités puisque nous rencontrerons bientôt Aline Schulman ! Pour lui, une traduction « à l’ancienne » tiendrait du pastiche et à l’inverse « une traduction moderne devra éviter trop de modernismes ».
Je vous conseille vivement de jeter un œil sur cet entretien. Claro est à la fois traducteur, auteur et éditeur… Il a donc un regard particulier sur le monde du livre au sens plein du terme.
Caroline, cet article pourrait-il nous aider à affiner notre petit portrait chinois par le biais d’un sondage peut-être ? Le traducteur est il :
1. un passeur ?
2. un faussaire ?
3. ni l’un ni l’autre.

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