samedi 7 février 2009

Brigitte nous raconte une histoire…, 1

En photo : La primera estrella de la noche par fotolocal

À mon grand regret, je n'ai pas pu assister à la "dernière séance" de Stéphanie Benson. Bien que je n'aie soumis le début de ma nouvelle à aucune correction ni critique, je joue le jeu et je vous soumets ma modeste introduction d'"apprentie-auteure"… qui sera, bien sûr, à modifier, reprendre et réécrire… Mais qu'importe ! J'espère simplement avoir bien suivi "le carnet de route" des diverses consignes. Et peut-être aurez-vous envie de lire la suite...

Chose étonnante à cette heure-là, en cette fin d’après-midi et en cette saison, au cœur d’un été comme on n’en avait pas connu depuis bien des années, la nuit était tombée brutalement, comme un rideau de fer. De lourds nuages chargés de pluie avaient obscurci le ciel d’un seul coup. Un vent violent battait les flancs de la chaumière, faisant claquer les volets à chaque nouvelle rafale, comme des gifles cinglantes. Une pluie drue et froide, comme les milliers de lances acérées d’une armée de guerriers, transperçait les tuiles d’ardoise bleutée, les martelant sans relâche dans un vacarme assourdissant qui brisait le silence habituel.
Ce soir, pas le moindre espoir d’un petit croissant de lune pointant le bout de son nez. Pas la moindre étoile dont le scintillement aurait pu égayer cette noirceur inquiétante. Pas la moindre lueur dehors pour accueillir un éventuel visiteur égaré : au-dessus de la porte d’entrée, l’ampoule extérieure, qui avait rendu l’âme depuis bien longtemps, se balançait à l’extrémité de son fil, comme un pantin désarticulé qui faisait peine à voir.
Là-bas, pensa-t-elle, le soleil réchauffe de ses rayons les murs blancs des maisons aux volets inutiles. Là-bas, sous un ciel bleu et limpide, les terres arides se laissent volontiers caresser par la brise tiède et salée. Là-bas, la chaleur des gens suffit à illuminer l’existence d’un simple mot, d’un simple geste, d’un simple sourire. Là-bas, dans la douceur nonchalante d’une après-midi estivale, peu soucieux du temps qui passe, les hommes égrainent avec calme les perles de leur komboloï sur le pas de leur porte.
Heureusement, hier, à l’annonce de la tempête qui allait s’abattre sur la région, elle s’était montrée prévoyante. Le cahier qu’elle s’était procuré au village le plus proche ne suffirait sans doute pas. Il lui en faudrait peut-être un deuxième, un troisième qui sait ? Mais qu’importe ! Ce qui comptait c’est qu’elle ait enfin franchi le pas. L’annonce météo de la veille lui avait fait l’effet d’un détonateur et avait déclenché en elle le besoin impérieux de mettre enfin un terme à ses interrogations. Elle avait tant de fois repoussée cette échéance. Et le temps passait. Bientôt il serait trop tard. A présent, elle était convaincue qu’elle devait le faire, et sans plus attendre. Elle regrettait presque de ne pas avoir pu se décider plus tôt. La négligence ? Peut-être. La peur ? Sans doute. Il lui fallait à tout prix tenter de comprendre ce qui s’était passé, de connaître enfin la vérité, de savoir ce qui se cachait derrière tant de mystères, derrière ces souvenirs enfouis dont elle ignorait tout.

1 commentaire:

Tradabordo a dit…

Ben effectivement, on attend la suite…