samedi 16 octobre 2010

Version de CAPES, 25

Vaya a saber a quién se le había ocurrido, tal vez a Vera la noche de su cumpleaños cuando Mauricio insistía en que empezaran otra botella de champaña y entre copa y copa bailaban en el salón pegajoso de humo de cigarro y medianoche, o quizá a Mauricio en ese momento en que Blues in Thirds les traía desde tan antes el recuerdo de los primeros tiempos, de los primeros discos cuando los cumpleaños eran más que una ceremonia cadenciosa y recurrente. Como un juego, hablar mientras bailaban, cómplices sonrientes en la modorra paulatina del alcohol y del humo, decirse que por qué no, puesto que al fin y al cabo, ya que podían hacerlo y allá sería el verano, habían mirado juntos e indiferentes el prospecto de la agencia de viajes, de golpe la idea, Mauricio o Vera, simplemente telefonear, irse al aeropuerto, probar si el juego valía la pena, esas cosas se hacen de una vez o no, al fin y al cabo qué, en el peor de los casos volverse con la misma amable ironía que los había devuelto de tantos viajes aburridos, pero probar ahora de otra manera, jugar el juego, hacer el balance, decidir.

Julio Cortázar, « Vientos alisios »

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Virginie nous propose sa traduction :

Allez savoir qui avait eu cette idée, peut être Vera la nuit de son anniversaire quand Mauricio insistait pour qu'ils commencent une autre bouteille de champagne et verre après verre ils dansaient dans le salon impregné de fumée de cigarre et de l'ambiance de minuit, ou peut être Mauricio au moment où Blues in Thirds leur provocait depuis si longtemps le souvenir des premiers temps, des premiers disques quand les anniversaires étaient plus qu'une cérémonie cadencée et récurrente. Tel un jeu, parler alors qu'ils dansaient, complices souriants dans l'engourdissement progressif de l'alcool et de la fumée, se dire que pourquoi pas, étant donné qu'en fin de compte, puisqu'ils pouvaient le faire et que là-bas ce serait l'été, ils avaient regardé ensemble et avec indifférence le prospectus de l'agence de voyage, soudain l'idée, Mauricio ou Vera, simplement téléphoner, aller à l'aéroport, vérifier si le jeu en valait la peine, ces choses-là se font une fois pour toutes ou ne se font pas, en fin de compte quoi, dans le pire des cas revenir avec la même ironie agréable que leur avaient rendu tant de voyages ennuyeux, mais essayer maintenant d'une autre manière, jouer le jeu, faire le point, choisir.

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Jean-Nicolas nous propose sa traduction :

Allez donc savoir qui avait eu cette idée, peut être Véra le soir de son anniversaire quand Maurice insistait pour déboucher une autre bouteille de champagne et qu’ils dansaient entre deux verres dans le salon imprégné de fumée de cigarette et d’effluves d’alcool. Ou alors est-ce Maurice au moment où Blues in Thirds leur remémorait depuis des lustres le souvenir des premiers temps, les premiers disques à l’époque où les anniversaires étaient plus qu’une cérémonie rythmée et répétitive. Tel un jeu, parler alors qu’ils dansaient, complices souriants dans l’enivrement grandissant de l’alcool et de la fumée, se dire que pourquoi pas, car au final, puisqu’ils pouvaient le faire et que là-bas ce serait l’été, ils avaient regardé conjointement et avec indifférence la brochure de l’agence de voyages ; soudain une lumière, Maurice ou Vera, simplement téléphoner, se rendre à l’aéroport, voir si le jeu en valait la chandelle, ce sont des choses qui se font oui ou non une bonne fois pour toutes, au bout du compte, dans le pire des cas revenir avec la même ironie bon enfant qu’ils avaient hérité du fait de multiples voyages lassants, mais essayer maintenant d’une autre manière, jouer le jeu, faire le point, se décider.

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Mélissa nous propose sa traduction :

Allez savoir à l’esprit de qui c’était venu, peut-être à celui de Vera la nuit de son anniversaire quand Mauricio insistait pour ouvrir une autre bouteille de champagne et ils dansaient, verre après verre, dans le salon rendu poisseux par la fumée de cigarette et l’ambiance de minuit, ou peut-être à celui de Mauricio, au moment où Blues in Thirds leur ressassait depuis fort longtemps le souvenir des premiers temps, des premiers disques quand les anniversaires étaient bien plus qu’une cérémonie cadencée et répétitive. Tel un jeu, parler en dansant, complices souriants dans la lente léthargie de l’alcool et de la fumée, se dire que pourquoi pas, puisqu’en fin de compte, ils pouvaient le faire et que là-bas, ce serait l’été, ils avaient regardé ensemble sans vraiment s’y intéresser le prospectus de l’agence de voyage, et soudain l’idée, de Mauricio ou de Vera, de simplement téléphoner, aller à l’aéroport, voir si le jeu en valait la chandelle, ces choses se tentent une fois ou jamais, en fin de compte quoi, dans le pire des cas revenir avec la même ironie aimable que leur avait provoqué tant de voyages ennuyeux, mais essayer maintenant d’une autre manière, jouer le jeu, faire le bilan, décider.

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Aurélie nous propose sa traduction :

Aller savoir qui avait eu l'idée, peut être Vera, le soir de son anniversaire quand Maurice insistait pour entamer une autre bouteille de champagne et un verre entraînant un autre ils dansaient dans le salon embrumé par la fumée de cigarettes, au milieu de la nuit, ou peut être Maurice au moment où Blues in Thirds les ramenait depuis si longtemps au souvenir des premiers moments, des premiers disques quand les anniversaires étaient plus qu'une cérémonie cadencée et récurrente. Comme un jeu, parler en même temps qu'ils dansaient, complices souriants dans le lent assoupissement de l'alcool et de la fumée, se dire que pourquoi pas, étant donné qu'en fin de compte, puisqu'ils pouvaient le faire et que là-bas ça serait l'été, ils avaient regardé ensemble et avec indifférence le prospectus de l'agence de voyage, soudain l'idée, Maurice ou Véra, simplement téléphoner, aller à l'aéroport, vérifier si le jeu en valait la chandelle, ces choses là se font une seule fois ou sinon jamais, en fin de compte, qu'est-ce-que cela pouvait faire, dans le pire des cas, de rentrer avec la même ironie aimable que leur avait procuré tant de voyages ennuyeux, mais maintenant essayer d'une autre façon, jouer le jeu, faire le point, décider.

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Laurie nous propose sa traduction :

Allez savoir qui en avait eu l’idée, peut-être Vera, la nuit de son anniversaire quand Mauricio insistait pour ouvrir une autre bouteille de champagne et qu’entre deux verres ils dansaient dans le salon saturé par la fumée de cigare et l’ambiance de milieu de soirée, ou peut-être Mauricio au moment où Blues in Thirds leur rappelait le souvenir lointain des premières fois, des premiers disques passés aux anniversaires quand ces derniers étaient plus qu’un rassemblement conventionnel et bien organisé. Comme si c’était un jeu, ils discutaient en dansant , étaient complices et souriants dans les brumes de l’alcool et de la fumée, et se disaient pourquoi pas, parce qu’en fin de compte, puisqu’ils pouvaient le faire et que là-bas ce serait l’été, ensemble, ils avaient regardé sans grand intérêt le dépliant de l’agence de voyage, et d’un coup l’idée lui était venue, à Mauricio ou à Vera : appeler, aller à l’aéroport , voir si le jeu en vaut la chandelle, ces choses-là se font sur un coup de tête ou ne se font pas, qu’est-ce qu’ils risquaient au final, revenir dans le pire des cas avec la même ironie gentille que leur avait laissé de nombreux voyages ennuyeux, mais essayer maintenant d’une autre manière, jouer le jeu, peser le pour et le contre, décider.

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Sonita nous propose sa traduction :

Allez savoir qui est-ce qui en avait eu l’idée, peut-être Vera, la nuit de son anniversaire quand Mauricio insistait pour qu’ils commencent une autre bouteille de champagne et entre verre et verre ils dansaient dans le salon imprégné de fumée de cigarette et d’ambiance de nuit, ou peut-être Mauricio à ce moment-là où les Blues in Thirds leur ramenait depuis le passé le souvenir de leurs premiers temps, des premiers disques quand les anniversaires étaient bien plus qu’une cérémonie cadencée et récurrente. Comme un jeu, parler tandis qu’ils dansaient, complices souriants dans le lent engourdissement de l’alcool et de la fumée, se dire pourquoi pas, puisqu’au bout du compte, étant donné qu’ils pouvaient le faire et que là-bas ce serait l’été, ils avaient regardé ensemble, indifférents, le prospectus de l’agence de voyages, soudain l’idée, Mauricio ou Vera, simplement passer un coup de fil, s’en aller à l’aéroport, voir si le jeu en valait la chandelle, ces choses-là se font d’un coup de tête, en fin de comptes, quoi ? Dans le pire des cas revenir avec l’aimable ironie que tellement de voyages ennuyeux leur avait procurée, mais essayer maintenant d’une autre manière, jouer le jeu, faire le point, décider.

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Leslie nous propose sa traduction :

Allez donc savoir à qui était venue l’idée, peut-être à Vera, la nuit de son anniversaire, quand Mauricio insistait pour qu’ils ouvrent une autre bouteille de champagne, et entre deux coupes, ils dansaient dans le salon imprégné de fumée de cigare et à minuit, ou peut-être encore à Mauricio, à ce moment-là où Blues in Third leur rappelait depuis si longtemps le souvenir des premiers temps, des premiers disques, quand, alors, les anniversaires étaient plus qu’une cérémonie cadencée et récurrente. Comme un jeu : parler pendant qu’ils dansaient, des complices souriants dans l’engourdissement lent de l’alcool et de la fumée, se dire pourquoi pas, puisqu’en fin de compte , étant donné qu’ils pouvaient le faire et que là-bas ce serait l’été, ils avaient regardé ensemble et indifférents le prospectus de l’agence de voyages, et soudain était venue l’idée , à Mauricio ou à Vera, de simplement téléphoner, de partir à l’aéroport, de voir si le jeu en valait la chandelle, ces choses-là qui se font d’un seul coup ou pas, en fin de compte, et dont le pire des cas serait de se retourner avec la même ironie aimable que celle qui les avait ramenés de si nombreux voyages ennuyeux ; mais prouver désormais d’une autre manière, jouer le jeu, faire un bilan, décider.

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