mardi 26 octobre 2010

Version de CAPES, 35

¿Cuál es el motivo de su ira? ¿Por qué esas dos inofensivas criadas se convierten de pronto en carniceras (en revolucionarias)? Las piadosas hermanas Papin no se limitan a segar las vidas de sus amas; como si resarciesen una humillación que dura siglos, Christine y Lea las torturan con pereza no sin antes arrancarles los ojos para que no espíen lo que ocurre con sus cuerpos. A continuación, aplicando su habilidad con los instrumentos de cocina, destazan las carnes blandengues de sus patronas, las cortan en pedazos y las aplanan hasta convertirlas en filetes ; eliminan sus visceras y esparcen sus restos por el suelo como sobras para los perros. Al final, con esa boba naturalidad que las define, las hermanas Papin comprueban que las puertas permanecen cerradas, se desvisten, se enjuagan un poco la sangre, se colocan sus sempiternos camisones y se acuestan a la hora de siempre. No hay en ellas el menor despilfarro de energía o conciencia de su encono: acometen cada paso de su crimen con la misma abulia con que suelen limpiar la loza o servir el vino. Su agravio no obedece a ninguna razón, la señora Lancelin y su hija Géneviéve nunca las maltrataron, nunca abusaron de ellas, nunca se aprovecharon de su posición, nunca las golpearon.

Jorge Volpi, El fin de la locura

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Virginie nous propose sa traduction :


Quelle est la raison de leur colère ? Pourquoi ces deux innofensives domestiques devinrent subitement des bouchères (des révolutionnaires) ? Les pieuses soeurs Papin ne se limitent pas à faucher les vies de leurs maîtresses, comme si elles compensaient une humiliation qui dure des siècles, Christine et Lea les torturent avec paresse non sans leur enlever auparavant les yeux pour qu'elles n'espionnent pas ce qui arrivent à leurs corps. Ensuite, employant leur habilité avec les ustensiles de cuisine, elles taillent les chairs molles de leurs patrones, les coupent en morceaux et les aplanissent jusqu'à les transformer en filets ; elles retirent leurs viscères et épandent leurs dépouilles sur le sol comme des restes pour les chiens. A la fin, avec ce naturel naïf qui les caractérise, les soeurs Papin vérifient que les portes restent fermées, se déshabillent, elles se rincent un peu le sang, mettent leurs éternelles chemises de nuit et se couchent à l'heure habituelle. On ne trouve pas en elles le moindre gaspillage d'énergie ou conscience de leur animosité : elles commettent chaque étape de leur crime avec la même apathie que celle avec laquelle elles ont l'habitude de faire la vaiselle ou servir le vin. Leur offense n'obéit à aucune raison, Madame Lancelin et sa fille Géneviève ne les maltraitèrent jamais, elles n'abusèrent jamais d'elles, ne profitèrent jamais de leur situation, ne les frappèrent jamais.


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Stéphanie nous propose sa traduction :

Quelle est la cause de leur hargne ? Pourquoi ces deux inoffensives créatures se transforment-elles tout à coup en bouchères (en révolutionnaires) ? Les pieuses sœurs Papin ne se contentent pas de faucher la vie de leurs maîtresses : comme si elles vengeaient une humiliation qui avait duré des siècles, Christine et Léa les torturent à petit feu non sans au préalable leur arracher les yeux, afin qu'elles n'espionnent le sort réservé à leur corps. Ensuite, mettant en pratique leur dextérité à manier les instruments de cuisine, elles dépècent les chairs molles de leurs patronnes, les coupent en morceaux et les aplatissent jusqu'à ce qu'elles prennent une forme d'escalope ; elles retirent leurs viscères et dispersent leurs rognures par terre comme des restes pour chiens. Enfin, avec ce naturel idiot qui les caractérise, les soeurs Papin vérifient que les portes sont toujours fermées, se déshabillent, rincent un peu les éclaboussures de sang, enfilent leur sempiternelle chemise de nuit et se couchent à l'heure habituelle. On ne détecte pas en elles le moindre gaspillage d'énergie ou la moindre conscience de leur rancune : elles entreprennent chaque étape de leur crime avec la même aboulie dont elles font habituellement preuve pour laver la vaisselle ou pour servir le vin. Leur outrage ne répond à aucune logique, madame Lancelin et sa fille Geneviève ne les ont jamais maltraitées, n'ont jamais abusé d'elles, n'ont jamais profité de leur position, ne les ont jamais frappées.

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Johnny nous propose sa traduction :

Quelle est la raison de leur colère? pour quelle raison ces deux inoffensives servantes sont-elles devenues d'un coup des bouchères (des révolutionnaires)? Les pieuses soeurs Papin ne se limitent pas seulement à faucher la vie de leurs maîtresses; comme si elles voulaient se venger d'une humiliation qui dure depuis des siècles, Christine et Lea les torturent à feu doux en leur arrachant d'abord les yeux pour qu'elles ne puissent pas voir ce qui se passe avec leurs corps. Ensuite, elles mettent en oeuvre leur maniement avec les accessoires de cuisine, elles découpent les chairs flasques de leur patronnes, en font des morceaux et les aplatissent jusqu'à en obtenir des filets; elles ôtent les viscères et répartissent les résidus sur le sol comme des restes pour les chiens. Enfin, d'une niaiserie innée qui les définit, les soeurs Papin vérifient que toutes les portes soient bien fermées, elles se deshabillent, s'essuient un peu le sang, s'enfilent leurs sempiternelles chemises de nuit et se couchent à l'heure habituelle. Elles n'ont pas la moindre lueur d'énergie ou le moindre état d'âme sur leur antipathie: elles commettent chaque étape de leur crime avec le même aboulie que celui qu'elles ont pour nettoyer les faïences ou pour servir le vin. Leur acte n'obéit à aucun raisonnement, madame Lancelin et sa fille ne les ont jamais mal traitées, elles n'ont jamais abusé d'elles, elles n'ont jamais profité de leur rang, elles ne les ont jamais frappées.

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Jean-Nicolas nous propose sa traduction :

D’où venait leur colère ? Pourquoi ces deux servantes inoffensives sont elles devenues soudainement des bouchères (ou révolutionnaires) ? Les pieuses sœurs Papin ne se contentent pas de faucher la vie de leurs maîtresses comme s’il s’agissait de la vengeance d’une humiliation ayant duré des siècles. Christine et Léa les torturent à feu lent non sans leur arracher les yeux auparavant afin qu’elles ne puissent épier le sort réservé à leurs corps. Cela ne s’arrête pas la : mettant en œuvre leur habileté au moyen des instruments de cuisine, elles taillent les chairs flasques de leurs patronnes ; les coupent en morceaux et les aplanissent jusqu’à en faire des filets, elles enlèvent leurs viscères et étalent leurs dépouilles sur le sol tels des restes destinés aux chiens. Au final, avec cette ingénuité qui leur est propre, les sœurs Papin vérifient si les portes sont fermées, se déshabillent, s’essuient un peu le sang, enfilent leurs éternelles chemises de nuit et se couchent à l’heure habituelle. On ne note chez elles pas le moindre soupçon d’énergie ni la conscience de leur animosité : elles entreprennent chaque étape de leur crime avec la même aboulie dont elles font preuve quand elles lavent le sol ou servent le vin. Leur acte est passionnel, madame Lancelin et sa fille Geneviève ne les ont jamais maltraitées, elles n’ont en aucun cas abusé d’elles , profité de leur supériorité et ne les ont nullement frappées.

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Aurélie nous propose sa traduction :

Quel est le motif de leur colère? Pourquoi ceux deux inoffensives domestiques se transforment-elles soudain en bouchers (en révolutionnaires)? Les pieuses sœurs Papin ne se limitent pas à ôter les vies de leurs maîtresses, comme si elles se dédommageaient d'une humiliation qui dure depuis des siècles, Christine et Léa les torturent avec paresse non sans leur arracher les yeux avant pour qu'elles ne devinent pas ce qu'elles font de leurs corps. Ensuite, utilisant leur habileté à manier les instruments de cuisine, elles équarrissent les chairs molles de leurs patronnes, les coupent en petits morceaux et les aplanissent jusqu'à obtenir des filets; elles enlèvent leurs viscères et éparpillent leurs restes par terre comme des détritus pour les chiens. A la fin, avec cette simplicité naïve qui les définie, les sœurs Papin vérifient que les portes restent bien fermées, se déshabillent, se rincent un peu pour enlever le sang, enfilent leurs sempiternelles chemises de nuit et se couchent à leur heure habituelle. Il n'y avait pas chez elles le moindre gaspillage d'énergie ou non plus conscience de leur hostilité; elles accomplissent chaque étape de leur crime avec la même apathie avec laquelle elles ont l'habitude de laver la vaisselle et de servir le vin. Leur affront n'obéit à aucune raison, madame Lancin et sa fille Géneviève ne les maltraitèrent jamais, n'abusèrent jamais d'elles, ne profitèrent jamais de leur position et ne les bâtèrent jamais.

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Sonita nous propose sa traduction :

Quel est le motif de leur colère ? Pourquoi ces deux bonnes inoffensives deviennent soudain des bouchères (des révolutionnaires) ? Les pieuses sœurs Papin ne se limitent pas à faucher les vies de leurs maîtresses ; comme si elles se dédommageaient d’une humiliation qui dure depuis des siècles, Christine et Léa les torturent avec flemme mais pas avant de leur arracher les yeux pour qu’elles n’épient pas ce qui se passe avec leurs corps. Plus tard, appliquant leur habilité avec les instruments de cuisine, elles dépècent les chairs molles de leurs patronnes, les découpent en morceaux et les aplanissent jusqu’à les convertir en filets ; elles éliminent leurs viscères et éparpillent leurs rogatons parterre comme s’il s’agissait de restes pour les chiens. À la fin, avec ce naturel niais qui les définit, les sœurs Papin vérifient que les portes demeurent fermées, se déshabillent, rincent un peu le sang qui est sur elles, se mettent leurs sempiternels chemises de nuit et se couchent à la même heure de toujours. Il n’y a pas chez elles le moindre gaspillage d’énergie ou de conscience de leur rancune : elles entreprennent chaque pas de leur crime avec la même désinvolture avec laquelle elles ont l’habitude de laver la vaisselle ou de servir le vin. Leur affront n’obéit à aucune logique, madame Lancelin et sa fille jamais ne les maltraitèrent, jamais n’abusèrent d’elles, jamais elles ne profitèrent de leur position, jamais elles ne les frappèrent.

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