vendredi 29 octobre 2010

Version de CAPES, 38

Con los ojos cerrados siguió algo así como media cuadra, caminando sin dar un traspié. Por ésas le había dado, por sostener que vemos sin ver, y que por lo tanto sobran los ojos. Que la mayor parte del tiempo oímos sin oír es cosa sabida. ¿Pero que vemos sin ver? Ah, eso sí era pura invención suya. Lo había descubierto años atrás, paseando con su perra Bruja por la Avenida Amsterdam que es circular, como Dios Padre: un círculo que se agota en sí mismo dando vueltas y vueltas. Pues bien, dándole vueltas a esa avenida descubrió que la mayor parte del tiempo vemos sin ver. Que vemos pero no registramos. No registramos, por ejemplo, los carros o los transeúntes con que nos cruzamos, ni las fachadas de las casas y los edificios frente a los que pasamos, ni los vidrios de una botella quebrada que están esparcidos en el piso sobre el camellón de la avenida, que es de adoquín. ¿O sería sólo cosa suya, de la incorregible distracción en que había caído? No hay que hacerle mucho caso a los locos, pero en fin... Cerraba los ojos y avanzaba media cuadra con-su perra, como si ella lo estuviera guiando, pero no. La Bruja no era una perra de las que guían ciegos; por el contrario, había que guiarla a ella porque era despistada como un ángel. Jamás, y cuando digo jamás es jamás, jamás mientras vivió la Bruja se atrevió el viejo a cruzar una calle con ella y los ojos cerrados. Al llegar a un cruce los abría y cruzaban. Y es que él no estaba dispuesto a ponerla en peligro. La Bruja era su último tesoro, habida cuenta de que de niña le deshizo en hilitos sus cuatro alfombras persas.

Fernando Vallejo, La rambla paralela

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Florian nous propose sa traduction :

Il avança, les yeux fermés, sur environ cinquante mètres, sans faire le moindre faux pas. Il avait fait cela pour les raisons suivantes: pour soutenir que l'on voit sans regarder, et que, par conséquent, les yeux ne sont d'aucune utilité. Bon, d'accord, il est bien connu que la plus part du temps, on entend sans écouter. Mais que voit-on sans regarder? Ah, ça oui! C'était encore une de ses inventions. Il avait découvert çela quelques années plut tôt, lorsqu'il se promenait avec sa chienne Sorcière sur la "avenida Amsterdam" qui est sans fin, tout comme Dieu le Père: un cercle qui s'épuise lui-même à faire des tours et encore des tours. Enfin bref, c'est en parcourant cette avenue qu'il avait découvert que la plus part du temps, on voit sans regarder. Du moins, on regarde, mais on n'enregistre pas. On n'enregistre pas, par exemple, les voitures ou les passants que l'on croise, ni les façades des maisons ou les bâtiments devant lesquels on passe, ni les morceaux de verres de bouteilles cassées, éparpillés sur le terre-plein central en pavé. Ou peut-être alors, que ceci n'est que le fruit de son incurable divagation à laquelle il était en proie? Il ne faut pas trop prêter attention aux fous, mais tout de même...Il fermait les yeux, et marchait cinquante mètres avec sa chienne, comme si elle lui servait de guide, mais en aucun cas. Sorcière n'était pas de ces chiens qui guident les aveugles; bien au contraire, c'est elle qu'il fallait guider car elle était désorientée comme un ange. Jamais, et quand je dis jamais, c'est jamais, jamais, tandis que Sorcière était vivante, le vieux n'avait osé traverser une rue avec elle, les yeux fermés de surcroît. En arrivant à un croisement, il ouvrait puis traversait. Qui plus est, il n'était pas disposé à la mettre en danger. Sorcière était son dernier trésor, compte tenu que petite, elle avait réduit en miette ses quatre tapis perses.

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Alexis nous propose sa traduction :

Il poursuivit, les yeux fermés, sur environ cinquante mètres, marchant sans faire un faux-pas. Il avait fait ça pour une raison simple : pour soutenir que nous voyons sans voir, et que, par conséquent, les yeux sont de trop. Le fait que la plupart du temps nous entendons sans écouter est une chose bien connue. Mais que nous voyons sans voir ? Ah, voilà bien une pure invention de sa part ! Il l'avait découvert quelques années auparavant, en se promenant avec sa chienne "Sorcière" Avenida Amsterdam qui est circulaire, comme Dieu le Père : un cercle qui s'épuise tout seul en faisant des tours et des tours. Bon, en tournant en rond sur cette avenue il découvrit que la majeure partie du temps nous voyons sans voir. Ou plutôt que nous voyons mais que nous ne mémorisons pas. Nous ne mémorisons pas, par exemple, les voitures ou les passants que nous croisons, ni les façades des maisons et les édifices en face desquels nous passons, ni les éclats de verre d'une bouteille cassée qui sont éparpillés par terre sur le terre-plein central de l'avenue, fait de pavés. Ou alors cela ne venait que de lui et de l'incorrigible distraction à laquelle il se laissait aller ? Il ne faut pas trop prêter attention aux fous, mais bon... Il fermait les yeux et avançait cinquante mètres avec sa chienne, comme si elle le guidait, mais pas du tout. La Sorcière n'était pas une de ces chiennes qui guident les aveugles ; bien au contraire, c'est elle qu'il fallait guider car elle était distraite comme un ange. Jamais, et quand je dis jamais, c'est jamais, jamais, quand La Sorcière était vivante, le vieux n'osa traverser une rue avec elle, surtout les yeux fermés. Quand il arrivait à un carrefour, il les ouvrait et ils traversaient. Car il n'était pas disposé à la mettre en danger. La Sorcière était son ultime trésor compte tenu que petite, elle lui mit en lambeaux ses quatre tapis persans.

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Aurélie nous propose sa traduction :

Les yeux fermés, il continuait de marcher sur environ cinquante mètres, sans faire de faux pas. Il l'avait fait pour ces raisons là, pour soutenir que nous voyons sans voir, et que par conséquent les yeux ne sont d'aucune utilité. Tout le monde sait que la plupart du temps nous écoutons sans écouter. Mais que voyons-nous sans voir? Ah oui, c'était bien une de ses inventions. Il l'avait découvert quelques années auparavant, quand il se promenait avec sa chienne Sorcière sur l'avenue Amsterdam, qui est un cercle sans fin, comme Dieu le Père: un cercle qui s'épuise lui-même à faire des tours et des tours. Eh bien, en faisant le tour de cette avenue il découvrit que la plupart du temps nous voyons sans voir. Car nous voyons mais nous n'enregistrons pas. Nous n'enregistrons pas, par exemple, les voitures ou les passants que nous croisons, ni les façades des maisons et les édifices devant lesquels nous passons, ni les verres d'une bouteille brisée qui se sont éparpillées sur la chaussée et le terre-plein de l'avenue en pavé. Ou ce n'est que peut être le fruit de son imagination, de son incorrigible divagation dans laquelle il est tombé? Il ne faut pas trop prêter attention aux fous, mais enfin...Il fermait les yeux et avançait sur environ cinquante mètres avec sa chienne, comme si elle le guidait, mais en faite non. La Sorcière n'était pas une chienne qui guidaient les aveugles; mais au contraire, il fallait qu'on la guide,elle, parce qu'elle était perdue comme un ange. Jamais et quand je dis jamais c'est jamais, jamais du temps que la Sorcière vivait le vieux n'avait osé traverser la rue avec elle, les yeux fermés. Quand il arrivait à un croisement, il les ouvrait et ils traversaient. En faite, il n'était pas prêt à la mettre en danger. La Sorcière était son dernier trésor, étant donné que petite elle avait mis en pièces ses quatre tapis perses.

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Maïté nous propose sa traduction :

Les yeux fermés, il continuait de marcher jusqu’à peu prés la moitié du pâté de maison sans même trébucher. Pour les raisons qu’il avait données, pour soutenir que l’on peut voir sans voir et que cependant, il nous reste les yeux. Que, la plupart du temps, nous écoutons sans écouter ce qui est une chose prouvée. Mais que nous voyons sans voir ? Alors ça, ça ne pouvait être qu’une de ses pures inventions. Il l’avait découvert quelques années auparavant en se promenant avec sa chienne Sorcière, le long de l’avenue Amsterdam qui est circulaire comme l’auréole de Dieu le Père : un cercle qui s’épuise par lui-même en tournant en rond. Et, c’est alors, en tournant en rond sur cette avenue, qu’il découvrit que la plupart du temps, nous voyons sans voir. Que nous voyons mais que nous ne mémorisons pas. Nous ne mémorisons pas par exemple, les voitures et les passants que nous croisons, ni les devantures des maisons et des édifices devant lesquels nous passons, ni les verres de bouteilles brisés étalés sur le sol, sur le terre-plein de l’avenue qui est fait de briques. A moins que cela ne provienne juste de son imagination, de l’incorrigible distraction dans laquelle il était tombé ? Il ne faut pas prêter beaucoup d’attention aux fous mais tout de même…Il fermait les yeux et avançait jusqu’à la moitié du pâté de maison avec sa chienne, comme si elle le guidait, mais non ! La Sorcière ne faisait pas partie de ces chiens qui guident les aveugles, bien au contraire, c’était elle qu’il fallait guider parce qu’elle était aussi distraite qu’un ange. Jamais, et quand je dis jamais, c’est jamais, jamais du temps où la Sorcière fut en vie, le vieux ne se risqua à traverser la rue avec elle et les yeux fermés. En arrivant à un carrefour, il les ouvrait et ils traversaient. C’est que lui, il n’était pas prêt à la mettre en danger. La Sorcière était son dernier trésor, même si, quand elle était petite, elle avait réduit en lambeaux ses quatre tapis persans.

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Virginie nous propose sa traduction :


Il continua environ cinquante mètres avec les yeux fermés, marchant sans faire un faux pas. Il l'avait fait pour ces raisons : pour soutenir que nous voyons sans voir, et que par conséquent les yeux sont superflus. Que la plupart du temps nous entendons sans entendre est une chose connue. Mais que voyons nous sans voir ? Ah, ça oui c'était une pure invention de sa part. Il l'avait découvert des années auparavant, se promenant avec sa chienne Sorcière dans la Avenida Amsterdam qui est circulaire, comme Dieu le Père : un cercle qui se réduit en son centre en tournant et tournant. Eh bien, tournant autour de cette avenue il découvrit que la plupart du temps nous voyons sans voir. Que nous voyons mais que nous n'enregistrons pas. Nous n'enregistrons pas, par exemple, les voitures ou les passants que nous croisons, ni les façades des maisons et les bâtiments devant lesquels nous passons, ni les morceaux de verre d'une bouteille cassée qui sont éparpillés au sol sur le terre plein central de l'avenue, fait en pavés. Ou serait-ce seulement une impression personnelle, dûe à l'incorrigible distraction dans laquelle il était tombé ? Il ne faut pas prêter beaucoup attention aux fous, mais enfin... Il fermait les yeux et avançait sur cinquante mètres avec sa chienne, comme si elle le guidait, mais non. Sorcière n'était pas une de ces chiennes qui guident les aveugles; au contraire, c'était elle qu'il fallait guider parce qu'elle avait la tête dans les nuages comme un ange. Jamais, et quand je dis jamais c'est jamais, jamais du vivant de Sorcière le vieux n'osa traverser une rue avec elle et les yeux fermés. Lorsqu'ils arrivaient à un carrefour il les ouvrait et ils traversaient. Et c'est qu'il n'était pas disposé à la mettre en danger. Sorcière était son dernier trésor, sachant que petite elle lui effila ses quatre tapis persans.

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Benoît nous propose sa traduction :

Avec les yeux fermés, il continua ainsi pendant encore environ cinquante mètres, avançant sans faire le moindre faux-pas. C'est pour les raisons suivantes qu'il l'avait fait, pour appuyer le fait que nous voyons sans voir, et que par conséquent, nos yeux nous sont inutiles. Que la majeure partie du temps nous écoutons sans écouter, est une chose bien connue. Mais que nous voyons sans voir ? Ah, ça oui c'était de sa part une pure invention. Il l'avait découvert, il y a de cela des années, en se promenant avec sa chienne Bruja sur l' Avenue Amsterdam qui est circulaire, comme Dieu notre Père : un cercle qui s'épuise en soi, tournant en rond indéfiniment. Et bien voilà, c'est en tournant autour de cette avenue qu'il découvrit que la plupart du temps, nous voyons sans voir. Que nous voyons mais ne mémorisons pas. Nous ne mémorisons pas, par exemple, les voitures ou les passants que nous croisons, ni les façades des maisons et les bâtiments devant lesquels nous passons, ni les bouts de verres d'une bouteille brisée, jonchant le sol, pavé, du trottoir central de l'avenue. Ou ne serait-ce encore qu'une de ses histoires, faisant partie de l'incorrigible occupation dans laquelle il s'était perdu ? Il ne faut pas prêter trop attention aux fous, mais bon ... Il fermait les yeux et avançait sur cinquante mètres avec sa chienne, comme si elle était en train de le guider, mais non . Bruja ne faisait pas partie de ces chiennes qui guident les aveugles, bien au contraire, il fallait la guider, elle, car elle avait la tête dans les nuages comme un ange. Jamais, au grand jamais, jamais avec Bruja vivante, le vieux ne se risqua à traverser une rue avec elle, les yeux fermés. Arrivé à un croisement, il les ouvrait et traversait. Et cela, parce qu'il n' avait aucune envie de la mettre en danger. Bruja était son dernier trésor, en tenant compte du fait que, petite, elle lui avait réduit en lambeaux ses quatre tapis persans.

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Loïc nous propose sa traduction :

Il marcha, les yeux fermés, sur une cinquantaine de mètres, sans faire le moindre faux-pas. Il l’avait fait pour ces raisons : pour soutenir que nous voyons sans regarder et que, par conséquent, les yeux ne servent à rien. La plus grande partie du temps, c’est bien connu, nous entendons sans écouter. Mais que nous voyons sans même regarder ? Ah, ça oui, c’était son invention ! Il l’avait constaté, il y a de cela quelques années, tout en se promenant avec sa chienne Sorcière le long de l’Avenue Amsterdam qui est interminable, comme Dieu notre Père : un cercle qui s’épuise lui-même en faisant des tours et des tours. Bref, c’est en faisant des tours autour de cette avenue, qu’il découvrit que la plupart du temps nous voyons sans voir. Que l’on voit mais que nous ne mémorisons pas. Nous ne mémorisons pas, par exemple, les voitures ou les passants que nous croisons, ni les façades des maisons et des bâtiments devant lesquels nous passons, ni les morceaux de verre d’une bouteille cassée et qui sont éparpillés à même le sol sur le terre-plein central de l’avenue, qui est fait de pavés. Ou serait-ce peut-être seulement de la faute de cette dissipation incorrigible dans laquelle il était tombé ? Il ne faut pas trop prêter attention aux fous, mais bon tout de même !... Il fermait les yeux et avançait cinquante mètres avec sa chienne, comme si elle lui servait de guide, mais non. Sorcière n’était pas une de ces chiennes qui guident les aveugles ; au contraire, il fallait la guider car elle était désorientée comme un ange. Jamais, et quand je dis jamais c’est jamais, jamais, pendant toute la durée de vie que vécut Sorcière, le vieux ne se risqua à traverser la rue avec elle les yeux fermés. En arrivant à un croisement, il les ouvrait puis, ils traversaient. Il n’était en aucun cas disposé à la mettre en danger. Sorcière était son seul trésor, en sachant que petite, elle avait réduit ses quatre tapis persans en miettes.

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