dimanche 24 octobre 2010

Version de CAPES, 33

La habitación estaba infestada de crucifijos. Pendían de la techumbre, ondeando del extremo de cordeles, y cubrían las paredes fijados con clavos. Se contaban por decenas. Podían intuirse en los rincones, grabados a cuchillo en los muebles de madera, arañados en las baldosas, pintados en rojo sobre los espejos. Las pisadas que llegaban hasta el umbral de la puerta trazaban un rastro en el polvo en torno a una cama desnuda hasta el somier, apenas ya un esqueleto de alambre y madera carcomida. En un extremo de la alcoba, bajo la ventana del tragaluz, había un escritorio de consola cerrado y coronado por un trío de crucifijos de metal. Lo abrí cuidadosamente. No había polvo en las junturas del fuelle de madera, con lo que supuse que el escritorio había sido abierto no hacía mucho. El escritorio tenía seis cajones. Los cierres habían sido forzados. Los inspeccioné uno a uno. Vacíos.
Me arrodillé frente al escritorio. Palpé con los dedos los arañazos en la madera. Imaginé las manos de Julián Carax trazando aquellos garabatos, jeroglíficos cuyo sentido se había llevado el tiempo. En el fondo del escritorio se adivinaba una pila de cuadernos y una vasija con lápices y plumas. Tomé uno de los cuadernos y lo ojeé. Dibujos y palabras sueltas. Ejercicios de cálculo. Frases sueltas, citas de libros. Versos inacabados. Todos los cuadernos parecían iguales. Algunos dibujos se repetían página tras página, con diferentes matices. Me llamó la atención la figura de un hombre que parecía hecho de llamas. Otra describía lo que hubiera podido ser un ángel o un reptil enroscado en una cruz. Se adivinaban esbozos de un caserón de aspecto extravagante, tramado de torreones y arcos catedralicios. El trazo mostraba seguridad y cierto instinto. El joven Carax mostraba las trazas de un dibujante de cierto talento, pero todas las imágenes se quedaban en esbozos.

Carlos Ruiz Zafón, La sombra del viento

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Olivier nous propose sa traduction :

La pièce était infestée de crucifix. Ils pendaient au plafond, se balançant au bout de cordes, et recouvraient les murs, fixés par des clous. On en contait par douzaines. On pouvait en deviner cachés dans les coins, ciselés au couteau dans le bois des meubles, gravés sur les carreaux, peints en rouge sur les miroirs. Des traces de pas, qui menaient jusqu'au seuil de la porte, avaient laissé dans la poussière des empreintes tout autour d'un lit dénudé ; même le sommier n'était rien d'autre qu'un squelette de fer et de bois vermoulu. Sur un des côtés de la chambre, sous la lucarne, se trouvait un secrétaire fermé, orné de trois crucifix de fer. Je l'ouvris précautionneusement. Il n'y avait pas de poussière sur les jointures de l'ouverture principale du meuble, j'en conclus donc qu'on l'avait fouillé il y avait peu. Le secrétaire comptait six tiroirs. Les serrures avaient été forcées. Je les inspectai un par un. Vides.
Je m'agenouillai devant le meuble. Je passai mes doigts sur les gravures laissées dans le bois. J'imaginai les mains de Julián Carax dessinant ces gribouillages, ces hiéroglyphes dont la signification avait été emportée par le temps. Dans le fond du secrétaire, on devinait une pile de carnets et un pot rempli de plumes et de crayons. Je saisis un des cahiers et le feuilletai. Des dessins et des mots solitaires. Des exercices de mathématiques. Des phrases isolées, des citations de livres. Des vers inachevés. Tous les cahiers paraissaient identiques. Certains croquis se répétaient page après page, avec, néanmoins, des nuances distinctes. Le portrait d'un homme qui semblait constitué de feu attira mon attention. Un autre représentait ce qui aurait pu être un ange ou un reptile enroulé autour d'une croix. On discernait aussi les esquisses d'une demeure aux allures extravagantes, dominée par de grandes tours et des arches tout droit sorties de cathédrales. Le coup de crayon manifestait de la sécurité et un certain instinct. Le jeune Carax montrait tous les signes d'un dessinateur talentueux, mais aucun des ses travaux ne dépassaient le stade d'esquisse.

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Laurie nous propose sa traduction :

La chambre était envahie de crucifix. Ils pendaient du plafond, se balançant au bout de ficelles, et couvraient les murs auxquels ils étaient cloués. On les comptait par douzaine. On pouvait même en trouver dans les coins, gravés au couteau sur les meubles en bois, creusés dans le carrelage, peints en rouge sur le miroir. Les traces de pas qui arrivaient jusqu’au seuil formaient , dans la poussière, un visage tout autour d’un lit dépouillé jusqu’au sommier, à peine lui restait-il un squelette de fer et de bois piqué. A un bout de l’alcôve, sous la fenêtre du puits de jour, il y avait un secrétaire fermé et orné d’un trio de crucifix en métal. Je l’ouvris précautionneusement. Il n’y avait pas de poussière dans les jointures du soufflet en bois, je supposai donc que le secrétaire avait été ouvert il y avait peu de temps. Le secrétaire comptait six tiroirs. Les serrures avaient été forcées. Je les inspectai un à un. Vides.
Je m’agenouillai face au secrétaire. Je touchai les éraflures dans le bois. J’imaginai les mains de Julián Carax traçant ces gribouillis, ces hiéroglyphes dont le sens avait disparu avec le temps. Au fond du secrétaire, on devinait une pile de cahiers et un pot avec des crayons et des stylos à plumes. Je pris l’un des carnets et le feuilletai. Des dessins et des mots épars. Des exercices de calcul. Des phrases détachées, des citations de livres. Des vers inachevés. Tous les cahiers semblaient identiques. Certains dessins se répétaient de page en page, avec différentes nuances. La silhouette d’un homme apparemment faite de flammes attira mon attention. Une autre représentait ce qui aurait pu être un ange ou un reptile enroulé autour d’une croix. On devinait les ébauches d’une bâtisse à la forme extravagante, composée de bastions et d’arcs de cathédrale. Le coup de crayon révélait de l’assurance et un certain instinct. Le jeune Carax présentait les caractéristiques d’un dessinateur d’un certain talent, mais toutes les images restaient au stade de l’ébauche.

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Florian nous propose sa traduction :

La pièce était infestée de crucifix. Ils pendaient au plafond, ondulant au bout des ficelles, et ils recouvraient les murs, fixés par des clous. On en comptait par dizaines. Ils pouvaient se trouver dans les moindres recoins, gravés au couteau sur les meubles en bois, grattés sur les carreaux, peints en rouge sur les miroirs. Les traces de pas qui menaient au seuil de la porte traçaient une piste dans la poussière autour d'un lit dépouillé, y compris le sommier qui ne ressemblait plus qu'a un squelette de fer et de bois vermoulu. A une extrémité de la chambre, sous la fenêtre de la lucarne, il y avait un bureau secrétaire fermé, et couronné par un trio de crucifix en métal. Je l'ouvris avec précaution. Il n'y avait pas de poussières sur les jointures du plateau en bois, j'en déduisis donc que le secrétaire avait été ouvert récemment. Le secrétaire avait six tiroirs. Les verrous avaient été forcés. Je les inspectai un à un. Vides.
Je m'agenouillai face au secrétaire. Je palpai avec les doigts les griffures sur le bois. J'imaginai les mains de Julián Carax réalisant ces barbouillages, des hiéroglyphes dont la signification avait été emportée par le temps. A l'autre bout du secrétaire, on apercevait une pile de carnets et un pots avec des crayons et des stylos à plume. Je pris et feuilletai l'un des carnets. Des dessins et des mots en vrac. Des exercices de calculs. Des phrases en vrac, des citations de livres. Des vers inachevés. Tous les carnets se ressemblaient. Certains dessins se répétaient page après page, avec différentes nuances. La forme d'un homme qui paraissait fait de flammes attira mon attention. Une autre représentait ce qui aurait pu être un ange ou un reptile enroulé sur une croix. On devinait les ébauches d'une bâtisse à l'aspect extravagant, composée de grandes tours et d'arcs de cathédrales. Le trait dénotait de l'assurance et un certain instinct. Le jeune Carax affichait les caractéristiques d'un dessinateur aux indéniables talents, mais toutes ces figures perduraient en tant qu'ébauches.

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Perrine nous propose sa traduction :

La pièce était envahie de crucifix. Ils pendaient du toit, oscillant le long de ficelles, et recouvraient les murs, fixées par des clous. On les comptait par dizaines. On pouvait les deviner dans les coins ; ils étaient gravés au couteau sur les meubles, sculptés sur les dalles, peints en rouge sur les miroirs. Les empreintes, qui allaient jusqu’au pas de la porte, laissaient une trace dans la poussière, autour d’un lit dénué jusqu’au sommier : il n’était plus qu’un squelette de fil de fer et de bois vermoulu. Dans un angle de la chambre, sous la lucarne, un pupitre fermé, recouvert de trois crucifix en métal, était installé. Je l’ouvris soigneusement. Il n’y avait pas de saleté sur les rebords du secrétaire, ce qui me laissa supposer qu’il avait été ouvert peu de temps auparavant. Il contenait six tiroirs. Les verrous avaient été forcés. Je les examinai un à un. Vides. Je m’agenouillai devant le bureau. J’effleurai des doigts les éraflures du meuble. J’imaginai les mains de Julián Carax ébaucher ces gribouillages, ces hiéroglyphes, dont le sens s’était envolé avec les années. Sur l’extrémité de la table, on entrevoyait une pile de cahiers et un pot de crayons et de stylos. Je pris l’un des cahiers et le feuilletai : des dessins et des mots laissés en suspens, des exercices de calcul, des phrases jetées en l’air, des citations de livres, des vers inachevés. Tous les carnets paraissaient identiques. Certains croquis se répétaient page après page, avec des nuances différentes. La silhouette d’un homme, qui semblait fait de flammes, attira mon attention. Une autre représentait ce qui aurait pu être un ange ou un reptile enroulé autour d’une croix. On reconnaissait des ébauches d’une bâtisse à l’aspect extravagant, composée de grandes tours et d’arches de cathédrales. Le trait révélait de l’assurance et un certain instinct. Le jeune Carax démontrait les caractéristiques d’un dessinateur doté d’un certain talent, mais toutes les images n’étaient finalement que des esquisses.

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Virginie nous propose sa traduction :

La pièce était infestée de crucifix. Ils pendaient du plafond, ondulant au bout de ficelles, et couvraient les murs, fixés par des clous. Ils se comptaient par douzaine. On pouvait les deviner dans les coins, gravés au couteau dans les meubles en bois, griffés sur les carreaux, peints en rouge sur les miroirs. Les traces de pas qui arrivaient jusqu'au seuil de la porte dessinaient une empreinte dans la poussière autour d'un lit nu jusqu'au sommier, un vague squelette de métal et de bois vermoulu. Dans un coin de la chambre, sous la fenêtre de la lucarne, il y avait un bureau en forme de console fermé et couronné par un trio de crucifix en métal. Je l'ouvris avec précaution. Il n'y avait pas de poussière dans les jointures du soufflet en bois, ce qui me fit supposer que le bureau avait été ouvert peu de temps auparavant. Le bureau avait six tiroirs. Les fermoirs avaient été forcés. Je les inspectai un à un. Vides.
Je m'agenouillai devant le bureau. Je tâtai avec les doigts les griffures dans le bois. J'imaginai les mains de Julián Carax traçant ces gribouillages, hiéroglyphes dont la signification avait été emportée par le temps. Au fond du bureau on devinait une pile de cahiers et un pot avec des crayons et des plumes. Je pris un cahier et y jetai un coup d'oeil. Dessins et mots isolés. Exercices de calcul. Phrases solitaires, citations de livres. Vers inachevés. Tous les cahiers semblaient identiques. Quelques dessins se repétaient, page après page, avec différentes teintes. La forme d'un homme qui semblait fait de flammes m'attira l'attention. Une autre montrait ce qui aurait pu être un ange ou un reptile enroulé autour d'une croix. On devinait les ébauches d'une grande bâtisse à l'aspect bizarre, déssinée avec des grosses tours et des arcades de cathédrale.
Le trait montrait de l'assurance et un instinct palpable. Le jeune Carax donnait l'allure d'un dessinateur avec un certain talent, mais toutes les images restaient des ébauches.

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Maïté nous propose sa traduction :

La pièce était infestée de crucifix. Ils étaient suspendus à la toiture, ondoyant au bout ficelles et recouvraient les murs, fixés par des clous. On les contait par dizaines. Ils pouvaient se glisser dans les coins, gravés au couteau sur les meubles en bois, gravés sur les carreaux, peints en rouge sur les miroirs. Les pas qui menaient jusqu'au seuil de la porte traçaient un trait de poussière autour d'un lit nu jusqu'au sommier, juste un squelette de fil de fer et du bois rongé. Au fond de la chambre à coucher, sous la fenêtre de la lucarne, il y avait un bureau de console fermé et couronné d'un trio de crucifix en métal. Je l'ouvris précautionneusement. Il n'y avait pas de poussière aux jointures du soufflet en bois, ce qui me fit supposer que le bureau avait été ouvert, il n'y a pas si longtemps. Le bureau se composait de six tiroirs. Les serrures avaient été forcées. Je les inspectai un à un. Vides. Je m'agenouillai face au bureau. Je palpai des doigts les éraflures du bois. J'imaginai les mains de Julián Carax traçant ces gribouillages, hiéroglyphes dont le sens avait été emporté les années. Au fond du bureau, on devinait une pile de cahiers et une trousse avec des crayons de papier et des stylos. Je pris un des cahiers et je le feuilletai. Dessins et mots solitaires. Exercices de calcul. Phrases solitaires, citations de livre. Vers inachevés. Tous les cahiers paraissaient semblables. Quelques dessins se répétaient de page en page, avec différentes nuances. La figure d'un homme qui semblait fait de flammes, retint mon attention. Un autre décrivait, ce qui aurait pu être un ange ou un reptile enroulé dans une croix. On devinait les ébauches d'une bâtisse d'aspect extravagant, entourée de bastions et d'arcs de cathédrales. Le tracé montrait sécurité et quelque instinct. Le jeune Carax montrait les traits d'un dessinateur d'un certain talent, mais toutes les images n'étaient que des ébauches.

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Sonita nous propose sa traduction :

La chambre était infestée de crucifix. Ils pendaient du plafond, ondulant au bout des ficelles, et ils couvraient les murs, accrochés avec des clous. On en comptait des dizaines. On pouvait les deviner dans les moindres recoins, gravés avec un couteau sur les meubles en bois, égratignés sur les carreaux, peints en rouge sur les miroirs. Les pas qui arrivaient au seuil de la porte traçaient un sillage dans la poussière autour d’un lit vide jusqu’au sommier, qui n’était plus qu’un squelette en fil de fer et en bois rongé. Dans un coin de la chambre à coucher, sous la fenêtre de la lucarne, il y avait un bureau ancien fermé et couronné d’un trio de crucifix en métal. Il n’y avait pas de poussière sur les jointures des portières en bois, c’est pourquoi je supposai que le bureau avait été ouvert il n’y avait pas longtemps. Le bureau avait six tiroirs. Les serrures avaient été forcées. Je les inspectai un par un. Vides.
Je m’agenouillai devant la console. Je tâtai avec les doigts les égratignures sur le bois. J’imaginai les mains de Julián Carax traçant ces gribouillages, hiéroglyphes dont le temps avait emporté le sens. Au fond de la console on devinait une pile de cahiers et un pot avec des crayons et des stylos plume. Je pris l’un des cahiers et je le feuilletai. Des dessins et des mots en vrac. Des exercices de calcul. Des phrases en vrac, des citations de livres. Des vers inachevés. Tous les cahiers semblaient identiques. Certains dessins se répétaient page après page, avec des nuances différentes. La figure d’un homme qui semblait être fait de flammes attira mon attention. Une autre décrivait ce qui aurait pu être un ange ou un reptile enroulé dans une croix. On devinait les esquisses d’une bâtisse à l’aspect extravagant, enchevêtré de grandes tours et d’arcades cathédralitiques. Le trait démontrait assurance et un certain instinct. Le jeune Carax montrait les attributs d’un dessinateur avec un certain talent, mais toutes ces images demeuraient des esquisses.

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Aurélie nous propose sa traduction :

La chambre était infestée de crucifix. Ils pendaient au plafond, ondulant au bout des ficelles et recouvraient les murs, fixés par des clous. On les comptait par dizaines. Ils pouvaient se trouver dans les coins, gravés au couteau sur les meubles en bois, griffés sur les carreaux, peints en rouge sur les miroirs. Les traces de pas qui arrivaient jusqu’au seuil de la porte dessinaient une piste dans la poussière autour d’un lit dépouillé jusqu’au sommier, un restant de squelette de fer et de bois vermoulu. Dans un coin de la chambre à coucher, sous la fenêtre de la lucarne, il y avait un bureau en forme de console fermé et couronné par un trio de crucifix en métal. Je l’ouvris avec précaution. Il n’y avait pas de poussière sur les jointures du soufflet en bois, ce qui me fit supposer que le bureau avait été ouvert peu de temps auparavant. Le bureau avait six tiroirs. Les fermoirs avaient été forcés. Je les inspectai un par un. Vides.
Je m’agenouillai face au bureau. Je palpai avec mes doigts les griffures sur le bois. J’imaginai les mains de Julián Carax dessinant ces griffonnages, ces hiéroglyphes dont la signification avait été emportée avec le temps. Au fond du bureau, on apercevait une pile de cahiers et un petit pot avec des crayons et des plumes. Des dessins et des mots en vrac. Des exercices de calcul. Des phrases isolées, des citations de livres. Des vers inachevés. Tous les cahiers se ressemblaient. Des dessins se répétaient page après page, avec différentes nuances. La forme d’un homme qui semblait fait de flammes attira mon attention. Une autre représentait ce qui aurait pu être un ange ou un reptile enroulé autour d’une croix. On devinait des ébauches d’une grande bâtisse à l’aspect extravagant, dessinée avec des immenses tours et des arcs de cathédrale. Le trait montrait de l’assurance et un certain instinct. Le jeune Carax affichait les traits d’un dessinateur au talent indéniable, mais les images restaient des ébauches.

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Mélissa nous propose sa traduction :

La pièce était envahie de crucifix. Ils pendaient au plafond, se balançant au bout de ficelles, et couvraient les murs, fixés pas des clous. On les comptait par dizaines. On pouvait en deviner se trouvant dans les moindres recoins, gravés au couteau dans les meubles en bois, griffés sur les carreaux, peints en rouge sur les miroirs. Les pas qui arrivaient jusqu’au seuil de la porte laissaient une trace dans la poussière autour d’un lit dépouillé jusqu’au sommier, à peine ce lit ressemble-t-il aujourd’hui à un squelette de fer et de bois vermoulu. A un bout de la chambre, sous la fenêtre de la lucarne, il y avait un secrétaire fermé et couvert d’un trio de crucifix en métal. Je l’ouvrai prudemment. Il n’y avait pas de poussière dans les jointures du soufflet en bois, avec lequel je supposai que le secrétaire avait été ouvert naguère. Le secrétaire avait six tiroirs. Les fermoirs avaient été forcés. Je les inspectai un à un. Vides.
Je m’agenouillai face au secrétaire. Je tâtai avec mes doigts les éraflures dans le bois. J’imaginai les mains de Julián Carax faisant ces gribouillages, hiéroglyphes dont le sens avait été emporté avec le temps. Dans le fond du secrétaire on devinait une pile de cahiers et un pot rempli de crayons et de plumes. Je pris un des cahiers et je le regardai. Des dessins et des mots en vrac. Des exercices de calcul. Des phrases en vrac, des citations de livres. Des vers inachevés. Tous les cahiers semblaient de taille identique. Certains dessins se répétaient page après page, avec différentes nuances. La silhouette d’un homme qui paraissait faite de flammes attira mon attention. Une autre décrivait ce qui aurait pu être un ange, ou un reptile enroulé autour d’une croix. On devinait des ébauches d’une bâtisse d’aspect extravagant, faite de grandes tours et d’arcs de cathédrale. Le tracé révélait de l’assurance et un instinct certain. Le jeune Carax montrait les signes d’un dessinateur doté d’un talent certain, mais toutes les images restaient des ébauches.

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Vincent nous propose sa traduction :

L a pièce était infestée de crucifix. Ils pendaient au plafond, ondulant au bout des cordons, et recouvraient les murs auxquels ils étaient fixés par des clous. On les comptait par douzaine. Ils pouvaient se trouver dans les recoins, gravés au couteau sur les meubles en bois, griffés sur les carreaux, peints en rouge sur les miroirs. Les traces de pas qui menaient au seuil de la porte dessinaient une trace sur la poussière autour du lit mis à nu y compris le sommier, qui avait à peine l’aspect d’un squelette de fer et de bois rongé. A l’extrémité de la chambre à couché, sous la fenêtre de la lucarne, il y avait un bureau secrétaire fermé et couronné par un trio de crucifix en métal. Je l’ouvris soigneusement. Il n’y avait pas de poussière sur les jointures des plateaux en bois, j’en supposai donc que le bureau avait été ouvert il y a peu. Le bureau comptait six tiroirs. Les serrures avaient été forcées. Je les inspectai un par un. Vides.
Je m’agenouillai face au bureau. Je palpai avec les doigts les griffures dans le bois. J’imaginai les mains de Julian Carax traçant ces gribouillages comme des hiéroglyphes dont la signification était partie avec le temps. Au fond du bureau on devinait une pile de cahiers et un pot avec des crayons et des plumes. Je pris un des cahiers et y jetai un coup d’œil. Des dessins et des mots par-ci par-là. Des exercices de calcul. Des phrases par-ci par-là, des citations de livres. Des vers inachevés. Tous les cahiers semblaient égaux. Certains dessins se répétaient pages après page, avec des nuances différentes. La forme d’un homme qui semblait être fait de flammes attira mon attention. Une autre décrivait ce qui aurait pût être un ange ou un reptile enroulé autour d’une croix. On devinait les esquisses d’une bâtisse à l’aspect extravagant, composée de grandes tours et d’arcs comparables à ceux d’une cathédrale. Le tracé reflétait de assurance et un certain instinct. Le jeune Carax montrait les traces d’un dessinateur d’un certain talent, mais toutes ces figures ne dépassaient pas le stade de l’esquisse.

1 commentaire:

Sonita a dit…

Decena = Dizaine
Docena = Douzaine

^_^