La pensée du jour
Un conseil de Sarah Bernard, rapportée par Laure Bataillon qui l’applique à la traduction: « Au théâtre, il ne faut jamais jouer le mot, jamais jouer le vers, jamais jouer la tirade, mais à chaque instant la pièce tout entière ».
C’est bien en effet ainsi que j’envisage mon chemin de traduction ; après m’être familiarisée à nouveau avec la langue d’Arguedas en relisant plusieurs de ses ouvrages, après plusieurs lectures de El Sexto, et un « premier jet » simplement pour arriver jusqu’au bout et avoir un volume à travailler, j’ai commencé la phase « imprégnation du texte ». Chapitre après chapitre, scène après scène et je dirai phrase après phrase ; ce long travail est loin d’être terminé ; il prend la forme de multiples fiches, de dessins pour me représenter l’espace. Pour les toponymes, je fais des recherches sur Internet et j’imprime ; peu à peu les lieux prennent consistance, ils deviennent proches ; je pensais que je n’arriverais pas à trouver d’illustrations de la prison El Sexto mais j’ai pu trouver une édition qui présente quelques photos des lieux, si bien décrits par Arguedas qu’ils me sont tout de suite familiers ; je cherche les personnages de fiction, je suis presque déçue de ne pas apercevoir Puñalada et Cámac penchés au-dessus de la rampe, pour moi, ils sont vivants. Je ressens ce travail comme une nécessité et même s’il subsiste des zones d’ombre, il m’est utile ; il m’a permis par exemple d’imaginer une traduction possible des surnoms des personnages, ce qui est une des difficultés de ma traduction. Je ne reprendrai ma « lecture repentirs », selon l’expression de Laure Bataillon, qu’ensuite. Il y a sans doute d’autres façons de s’y prendre mais c’est celle qui m’a paru la plus conforme à ma vision de la traduction-plaisir.
Je n'ai pas trouvé la valse Anita ven (interptétée par le même trio Los Chamas) qui rythme le roman du Sexto, mais à défaut, celle-ci est dans l'ambiance :
http://www.deezer.com/#music/result/all/trio%20los%20chamas
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