Des châteaux en Espagne…
Par Nathalie
Expression qui s’emploie généralement avec les verbes « bâtir » ou « construire » et qui désigne des projets irréalisables.
Elle apparaît pour la première fois au XIII° siècle dans le « Roman de la Rose » : "Lors fera chastiaus en Espaigne Et auras joie de noiant [néant]".
Mais elle n’entre dans le langage courant qu’au XVI° siècle, comme en témoignent les commentaires de Charles de Bovelles : « Chasteaulx en Espaigne, sont choses vaines" (Proverbium vulgarium, 1531) ou d’Etienne Pasquier : "En Espagne, où vous ne rencontrez aucuns chasteaux par les champs, ainsi seulement quelques Casines et Maisonnettes [...]. Ceux qui rendaient raison de cela, estiment que ce fut pour empescher que les Maures qui faisoient ordinairement plusieurs courses, ne surprissent quelques chasteaux de force ou d'emblée, où ils auroient moyen de faire une longue et seure retraite. C'est pourquoy on a dit que celuy fait en son esprit, des Chasteaux en Espagne, quand il s'amuse à penser a part soy à chose qui n'estoit faisable. (Recherches, livre VIII, ch. 17.).
Cependant, on trouve aussi des variantes de l’expression faisant référence à des châteaux en Brie (Gauthier de Coincy, poète français du 1178-1236) , en Asie (Pierre Gringore, poète et dramaturge français, 1475-1539), au Caire (Jean Vauquelin de la Fresnaye, poète français, 1536-1606) ou encore en Albanie (« Ducatiana ou remarques de Le Duchat sur divers sujets d’histoire et de littérature » 1738) montrant ainsi que vouloir entrer dans ces lieux inaccessibles, de par leurs défenses ou leur éloignement, était chose impossible.
Dès lors, comment expliquer que l’usage n’ait conservé que les châteaux en Espagne ?
Si l’on s’en tient à l’explication que fournit Alain Rey, dans son « Dictionnaire des expressions et locutions », le mot « Espagne » a été choisi pour des raisons d’homophonie avec le terme « espace » qui était employé dès le XIII° siècle dans l’expression suivante : « mettre en espace » pour signifier « négliger, repousser à plus tard ». Il y a donc eu analogie entre « reporter quelque chose à une date ultérieure » et « bâtir des projets chimériques » i. e. irréalisables dans le temps présent.
Elle apparaît pour la première fois au XIII° siècle dans le « Roman de la Rose » : "Lors fera chastiaus en Espaigne Et auras joie de noiant [néant]".
Mais elle n’entre dans le langage courant qu’au XVI° siècle, comme en témoignent les commentaires de Charles de Bovelles : « Chasteaulx en Espaigne, sont choses vaines" (Proverbium vulgarium, 1531) ou d’Etienne Pasquier : "En Espagne, où vous ne rencontrez aucuns chasteaux par les champs, ainsi seulement quelques Casines et Maisonnettes [...]. Ceux qui rendaient raison de cela, estiment que ce fut pour empescher que les Maures qui faisoient ordinairement plusieurs courses, ne surprissent quelques chasteaux de force ou d'emblée, où ils auroient moyen de faire une longue et seure retraite. C'est pourquoy on a dit que celuy fait en son esprit, des Chasteaux en Espagne, quand il s'amuse à penser a part soy à chose qui n'estoit faisable. (Recherches, livre VIII, ch. 17.).
Cependant, on trouve aussi des variantes de l’expression faisant référence à des châteaux en Brie (Gauthier de Coincy, poète français du 1178-1236) , en Asie (Pierre Gringore, poète et dramaturge français, 1475-1539), au Caire (Jean Vauquelin de la Fresnaye, poète français, 1536-1606) ou encore en Albanie (« Ducatiana ou remarques de Le Duchat sur divers sujets d’histoire et de littérature » 1738) montrant ainsi que vouloir entrer dans ces lieux inaccessibles, de par leurs défenses ou leur éloignement, était chose impossible.
Dès lors, comment expliquer que l’usage n’ait conservé que les châteaux en Espagne ?
Si l’on s’en tient à l’explication que fournit Alain Rey, dans son « Dictionnaire des expressions et locutions », le mot « Espagne » a été choisi pour des raisons d’homophonie avec le terme « espace » qui était employé dès le XIII° siècle dans l’expression suivante : « mettre en espace » pour signifier « négliger, repousser à plus tard ». Il y a donc eu analogie entre « reporter quelque chose à une date ultérieure » et « bâtir des projets chimériques » i. e. irréalisables dans le temps présent.
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